26 octobre, 2014

Botswana: le président Khama a obtenu un second mandat à la suite de la victoire après la victoire de son parti aux législatives

. © Bulent Kilic
Le président sortant du Botswana, Ian Khama, a obtenu un second mandat à la suite de la victoire de sa formation, le Parti démocratique du Botswana (BDP), aux élections législatives, a annoncé la Cour suprême dimanche à Gaborone. Dans ce pays d’Afrique australe où se sont tenues vendredi les législatives et les municipales, ce sont les députés qui élisent le président. Le BDP ayant obtenu la majorité des sièges au Parlement, sa réélection a eu lieu immédiatement.
M. Khama “a été réélu président de la République après que sa formation, le Parti démocratique du Botswana, a obtenu au moins 29 des 57 sièges” que compte le Parlement, a annoncé le chef de la Cour suprême, Maruping Dibotelo, dans une déclaration diffusée sur la radio et la télévision nationales.
La prestation de serment de M. Khama pour un nouveau mandat de cinq ans aura lieu lundi, a indiqué M. Dibotelo.
Agé de 61 ans, M. Khama est le fils du premier président du Botswana, Seretse Khama, et il est aussi un chef traditionnel du clan Bangwato.
Lors des élections générales qui viennent de se tenir, marquées par une forte participation des quelque 800.000 électeurs inscrits, M. Khama pouvait compter sur le soutien des régions rurales au BDP. Mais il était confronté à l’essor des partis d’opposition dans les zones urbaines.
Aux législatives, le Collectif pour le changement démocratique (UDC), coalition de partis nouvellement formée et dirigée par Duma Boko, a obtenu 12 sièges. Cette coalition qui se présentait pour la première fois à un scrutin devient ainsi la principale formation de l’opposition.
Le Parti du Congrès du Botswana (BCP) a pour sa part obtenu deux sièges.
Ancien protectorat britannique qui compte actuellement deux millions d’habitants, le Botswana est gouverné par le BDP depuis qu’il a accédé à l’indépendance en 1966.
L’opposition a toutefois progressé depuis la création en 2010 du Mouvement botswanais pour la démocratie (BMD), qui est à présent l’une des composantes de l’UDC.
L’annonce des résultats, intervenue dans les premières heures de la journée de dimanche, n’a pas provoqué de rassemblements dans les rues de Gaborone, bien que de nombreux Botswanais, en particulier des sympathisants de l’UDC, aient attendu leur proclamation près des bureaux de vote.
Au cours de la campagne électorale, l’UDC a accusé M. Khama d’un autoritarisme croissant et a renforcé son influence dans plusieurs anciens bastions du BDP, dont la capitale Gaborone.
“Pour un nouveau parti, l’UDC s’est bien comporté, mais naturellement nous espérions plus de voix pour faire tomber le BDP. Cela n’a pas été le cas”, a déclaré un représentant de l’UDC, Seakamela Motsoaledi.
Le Botswana, pays enclavé constitué pour l’essentiel de zones désertiques, dont le Kalahari, est un important producteur de diamants. Considéré comme l’une des démocraties les plus apaisées et les moins corrompues d’Afrique, il est touché par la crise économique et le chômage.
– “Besoin d’emplo”’ –

Le BDP est critiqué pour la montée du chômage. Le pays a connu une croissance moyenne de 7,1% entre 2005 et 2007 avant d’entrer en récession en 2009 à la suite de la crise mondiale et de l’effondrement de la demande de diamants.
Parmi les électeurs, les plus jeunes ont expliqué vouloir un changement pour l’emploi et l’amélioration de leurs conditions de vie.
“Le gouvernement prend soin de nous, mais cela ne suffit pas. Nous avons besoin d’emplois. Les mines n’embauchent plus personne. Les choses ne vont pas bien pour les jeunes ici”, a déclaré Tau Mongwase, un jeune chômeur.
Dans une lettre aux électeurs distribuée à une semaine du scrutin, M. Khama avait reconnu l‘échec de son gouvernement en matière d’emploi. “Je suis peiné que nous n’ayons pas réussi à faire plus pour nos concitoyens qui ne trouvent pas de travail, particulièrement notre talentueuse jeunesse”, avait-il dit.
Les observateurs électoraux de la Communauté d’Afrique australe (SADC), du Commonwealth et de l’Union européenne doivent encore rendre leurs conclusions sur la régularité des élections.
Le Haut commissaire d’Afrique du Sud à Gaborone, Mdu Lembede, qui fait partie des observateurs, a d’ores et déjà salué des élections “pacifiques”.

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