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Le président Obama a enfin dissipé le brouillard qui avait enveloppé les relations russo-américaines en rapport avec « l’affaire Snowden ». Le vendredi 9 août, le président a donné une conférence de presse extraordinaire pour dire aux journalistes que l’Amérique prenait une pause dans les relations avec la Russie pour repenser les problèmes et « rajuster » les relations bilatérales qui doivent continuer de toute façon. Et enfin, il n’y aura de pas de boycottage des JO d’hiver 2014 à Sotchi.
Obama a profité de la conférence de presse
pour expliquer sa décision de ne pas aller au sommet de Moscou. Il a
avoué que les divergences entre les États-unis et la Russie se
maintiendraient à l’avenir également mais que ce n’était pas une raison
pour refuser le dialogue avec elle. Depuis la chute de l’URSS, a dit le
président américain, les relations avec la Russie ont connu des périodes
de tension et de copération dans certains domaines et de rivalité dans
d’autres. Mais des progrès ont également été réalisés dans le domaine du
nouveau traité START et la Russie aide les États-Unis dans leur mission
en Afganistan.
« Je pense que le dernier épisode («
affaire Snowden ») n’est qu’une des divergences qui se manifestent
depuis quelques mois dans la question syrienne et celle des droits de
l’homme. Il serait correct de prendre une pause pour essayer de
comprendre où va la Russie, quels sont nos intérêts et « réajuster» nos
relations en conséquence afin que nous puissions faire ce qui sert nos
intérêts et, j’espère, ceux de la Russie. Il faut cependant avouer que
certaines divergences se maintiendront forcément mais c’est normal ».
Obama
a dit qu’il ne voyait aucun intérêt à boycotter les JO d’hiver à
Sotchi, ce que demandent les congressistes de droite mais surtout le «
lobby » des minorités sexuelles mécontenté par la loi sur l’interdiction
de la propagande gay adoptée en Russie.
« Je sais
qu’on nous demande de nous définir par rapport aux JO de Sotchi. Je veux
faire clairement comprendre à tout le monde qu’il ne faut par les
boycotter. Les sportifs américains s’entraînent intensément en prévision
de cet événement et font tout leur possible pour y obtenir du succès.
S’il n’y a pas de sportifs gay ou lesbiennes dans l’équipe russe, cela
la rend sans doute plus faible ».
C’était la
première conférence de presse donnée par Obama depuis trois mois. Il
s’agit d’une pause assez longue d’après les standards américains surtout
compte tenu du fait que c’était une période saturée d’événements
retentissants comme l’évasion d’Edward Snowden, ce révélateur du réseau
d’espionnage global monté par la NSA. La Maison Blanche avait très bien
préparé ce point de presse parce que Obama consultait une liste avant de
donner la parole à tel ou tel journaliste. Mieux encore, certains
d’entre eux lisaient leurs questions, signe qu’elles avaient été
harmonisées d’avance.
Le refus d’Obama d’aller à Moscou a l’air « enfantin » et nuit aux relations américano-russes, a dit à La Voix de la Russie l’analyste du Centre de recherche de Washington Global Research Center Martin Sieff :
«
Il y avait des transfuges des deux côtés même aux temps de la « guerre
froide » mais alors aucun leader soviétique ou président américain ne
l’a jamais instrumenté pour annuler ne serait qu’un seul des sommets
bilatéraux. Le président Obama n’aurait pas dû le faire. Je vois
personnellement derrière cet incident l’influence de la conseillère
présidentielle Suzan Rice. C’est une démarche peu raisonnable et je ne
pense pas qu’elle ait pu être suggérée par le secrétaire d’État John
Kerry ».
L’appareil de propagande de la Masion
Blanche s’applique actuellement à faire croire que ce sont les
États-Unis qui cherchent à faire prendre à la Russie la voie du progrès
mais elle bascule tout le temps dans la rhétorique de la « guerre froide
». Obama avait même dit qu’il essayait constamment d’aider le président
Poutine à « tourner le regard vers l’avenir et non pas vers le passé »
mais qu’il n’y réussissait pas souvent. Le cas échéant, Obama n’a pas
du tout fait preuve d’originalité parce que la Maison Blanche avait
toujours eu l’habitude de classer dans la catégorie des « mauvaises
actions » tout ce qui ne répondait pas aux intérêts américains.
Le
refrain sur « la guerre froide » sonne particulièrement étrange parce
que c’est précisément la NSA qui avait lancé la cybersurveillance
globale à l’échelle dont personne ne pouvait rêver aux temps de la «
guerre froide ». D’ailleurs, c’est ce système qui avait été dénoncé par
l’ex-agent de la CIA et de la NSA Edward Snowden qui a reçu l’asile
temporaire en Russie.
Obama a annoncé par la même
occasion certaines réformes concernant la NSA et destinées à la rendre
plus transparendre et respectueuse des lois. Le président a souligné une
fois de plus que cette institution la plus secrète des États-Unis
n’espionnait pas les citoyens américains mais se souciait de leur
sécurité. Cette image idyllique avait été fortement compromise par le Guardian
londonien qui a publié le jour de la conférence de presse une nouvelle
série des révélations faisant partie du « dossier de Snowden ». Ces
documents montrent que la NSA utilise les failles de l’environnement
législatif qui lui permettent d’écouter les conversations téléphoniques
et d’intercepter facilement le courrier électronique de tout citoyen
américain.
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