Violant
tragiquement le droit international, confondant les rapports entre un
état et des entités terroristes, la communauté autoproclamée
internationale se fourvoie et se désintègre à vue d’œil. Sa crédibilité
en prend un sacré coup, chaque jour davantage, avec la débâcle de leur
soutien au terrorisme international. Comme si ça ne suffisait pas, alors
qu’elle se prétend être du côté de la paix, face à la défaite
retentissante de ses poulains, toute honte bue, la bien nommée
communauté, après ses effets d’annonce, pour sauver la face, parle
maintenant de soutenir lesdits terroristes (France et Royaume uni) avec
toujours l’argent du contribuable tandis que Washington ne parle plus
d’armer la terreur, mais plutôt d’un assouplissement des sanctions
commerciales contre la Syrie, uniquement pour la prétendue opposition.
Petit décryptage de la défaite de Al-Qusseir, par notre chroniqueur
Djerrad Amar. Allain Jules.
Il
est bon de faire quelques points d’ordre après ce qui s’était déroulé à
Al Qseir suite au fiasco des groupes armés chargés, par les
occidentalo-arabo-sionistes, de déstabiliser la Syrie.
Des politiciens et stratèges soutiennent, sur ce qui se passe en Syrie, ce genre d’analyse et de raisonnement:
-
Que la guerre, par procuration, à la Syrie entrait dans le cadre du
projet de domination du Moyen-Orient et des pays arabo-musulmans de
l’axe de la résistance à la politique impérialo-sioniste qui consistait à
réduire leurs armées pour ensuite recomposer ces États en entités
géographiques sans puissance et maniables à merci. Ils semblent parvenir
en Irak, en Libye, en Tunisie, en Égypte et au Yémen, mais en revanche,
ils paraissent échouer en Syrie considérée nœud gordien difficile à
trancher.
-
Que l’armée syrienne n’avait aucunement considéré Al Qusseir aussi
« stratégique » que ne le déclarent les agresseurs de la Syrie. Selon
eux, Al Qseir était « stratégique » dans ‘leur’ vision et dans ‘leurs’
plans d’agression, car les conspirateurs avaient misé et concentré leurs
efforts sur cette ville pour sa proximité avec Homs, les frontières
libanaises et jordaniennes ; conditions géographiques favorables en vue
d’envahir Damas. Sa chute a bien changé la nature de l’équation en la
rendant complexe pour les agresseurs.
- Que l’armée syrienne était parfaitement informée des plans, objectifs et mouvements de l’ennemi dans Al Qseir et ses environs.
- Qu’il y avait des priorités et que la
reprise de cette ville – objet d’observations continues et minutieuses
des services de renseignements de l’armée syrienne – exigeait des
tactiques, de la patience et de la pertinence pour réussir les objectifs
militaires et politiques, fondamentaux.
- Qu’il fallait laisser faire croire à
une importante victoire des groupes armés et n’intervenir que lorsque
l’environnement politique serait favorable afin de faire admettre une
défaite, franche et indiscutable, sur l’ennemi tout en réduisant le
moral de ses troupes d’une part, mais aussi de briser les projets des
commanditaires en anéantissant leur volonté et leurs atouts de pression
politique d’autre part.
- Qu’après cette offensive ‘éclair’ sur
les groupes armés engagés dans cette ville, leur défaite était tellement
décisive et humiliante que même les Occidentaux impliqués l’ont reconnu
telle ; alors qu’au même moment les groupes armés et leurs dirigeants,
composés de wahabo-takfiriste tétanisés par la déroute, ne trouvaient
plus quoi dire ou faire que de proférer des mensonges et balancer des
propos contradictoires; qu’il s’agissait d’une ‘fausse’ reprise, que
l’armée n’avait tué que des civils, qu’ils avaient affronté le Hezbollah
en lieu et place de l’armée syrienne «défaite» selon eux, qu’ils
avaient procédé à un retrait ’tactique’ et ce tout en appelant aux
renforts.
- Que si ces groupes combattaient, comme
ils l’attestent, le Hezbollah cela voudrait donc dire, conséquemment,
qu’une poignée d’éléments du Hezbollah avaient pu défaire tous les
groupes armés d’Al Qseir pourtant bien équipés par l’occident. Que leurs
‘maîtres-penseurs’ et commanditaires pourraient alors douter de leurs
capacités à conquérir toute la Syrie face à toute l’armée syrienne
expérimentée et bien armée qui n’a engagé, à ce stade, qu’une infime
partie de ses forces.
-
Que la déclaration de Nasrallah sur "l’implication" du Hezbollah était
plus une tactique pour accabler et dérouter l’ennemi, car dans leur
calcul l’on avait fait l’hypothèse que cette formation ne s’y
compromettrait pas.
- Que le Hezbollah n’avait pas donné plus
de précisions sur cette la nature de cette « implication » sûrement
pour susciter les doutes et distraire d’autant qu’aucune preuve sur
l’engagement des éléments du Hezbollah sur le territoire syrien n’avait
été, à ce jour, prouvé (les 5 ou 6 personnes présentées aux médias,
comme du Hezbollah fait prisonniers, sont des citoyens libanais vivants à
Damas, des sunnites, qui avaient été kidnappés quelques jours plus
tôt).
-
Que l’armée syrienne n’avait aucunement besoin d’une aide, en
l’occurrence celle du Hezbollah, et que la seule « aide » était de
bloquer la frontière pour empêcher et éventuellement éliminer, toute
fuite vers le Liban. Ce qui a été fatal puisque les groupes armés
étaient pris en étau sans possibilité de se dégager ou d’être appuyé. Il
ne leur restait que la mort ou la reddition. Les centaines d’éléments
qui avaient ‘réussi’ à rejoindre quelques villages proches n’étaient, en
fait, qu’une tactique de l’armée syrienne ayant pour but de diviser les
groupes pour mieux les anéantir avec le moins de résistance et de
frais.
-
Que tous leurs mensonges et diversions avaient pour but de pousser à
une intervention occidentale (surtout israélienne) qui reste
hypothétique au vu des conditions de tous les groupes armés et l’emprise
des forces syriennes sur le théâtre des combats d’une part, mais
également au regard du climat politique qui se dirige, inexorablement,
vers un règlement du conflit selon les modalités du camp victorieux qui
semble, en plus, disposer de redoutables armes de riposte d’autre part.
-
Que toute intervention d’« Israël » ne pourra que mettre dans une drôle
de confusion aussi bien les pays gouvernés par islamistes et
l’opposition syrienne de la ‘coalition’ que leurs soutiens occidentaux.
En effet, s’ils acclament une offensive Israélienne, ils commettront une
grave faute devant l’opinion arabe; s’ils observent le silence, ils
seront frappés de suspicion ; s’ils condamnent, ils renieraient leur
position, mainte fois rabâchée, contre le « régime » syrien. Un dilemme
infernal que les EU, bons tacticiens et calculateurs, n’oserons pas
introduire au risque d’embraser la région, voire au-delà et d’anéantir
toute marge de manœuvre ou espoir de solution. La Russie, par la force
de la Syrie, son obstination et sa résistance, a réussi à faire changer
les règles du jeu de l’adversaire tout en maintenant les siennes
intactes.
-
Que la révolte qui se déroule actuellement en Turquie n’est que
l’expression d’un peuple qui refuse le suivisme et l’alignement de son
pays à la politique américano-sioniste à l’endroit d’un peuple voisin
auquel il est lié par l’histoire et l’économie. Il aurait été difficile
aux Occidentaux de faire ce qu’ils font à la Syrie si Erdogan ne s’était
pas lié à leurs projets de domination.
-
Que le projet hégémonique sur les pays entourant la méditerranée, que
pilotait la France de Sarkozy dans le cadre de l’UMP avec l’appui des
EU, que refusait alors l’Allemagne, est en passe de se transformer –
grâce à la résistance farouche de la Syrie à l’agression et l’entrée en
lice de la Russie et de l’axe antagoniste à l’occident – en projet
d’équilibre stratégique.
- Que le « pragmatisme », cette philosophique
américaine, qui n’admet de « vrai » que ce qui fonctionne réellement en
s’adaptant à la réalité et en préférant la pratique apparait justement
par la réalité et la pratique de son initiateur – dans ses relations,
ses attitudes et ses objectifs avec le reste du monde – une doctrine
insensée quand elle est expurgée de morale et de principes.
-
Que le Capitalisme tel que conçu par l’impérialisme occidental, que
dirige la grande industrie de concert avec les cartels financiers, mène
droit aux crises économiques mondiales et aux guerres comme issue et
corollaire.
À
cette étape du conflit, la Syrie se trouve dans une position militaire
et politique qui lui est favorable où toute recrudescence des menaces ne
lui sera que bénéfique d’autant que le Hezbollah déclare solennellement
que toute agression extérieure de la Syrie sera considérée aussi
agression du Liban. L’Iran voit que son implication deviendra nécessaire
pour des raisons de sécurité nationale. La Russie considère que la
déstabilisation de cette partie importante du monde nuirait à ses
intérêts suprêmes, mais aussi aux grands équilibres du monde !
Les
conséquences prévisibles dans le cas d’un conflit généralisé, à partir
de cette région, seraient donc inimaginables si le discernement ne tient
pas lieu et place de la cupidité.
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