En plein scandale Prism, ce vaste programme d'espionnage élaboré par les Etats-Unis, francetvinfo vous explique comment protéger votre vie numérique.
Votre téléphone
Si vous utilisez un smartphone, c'est le moment d'en faire votre deuil. Google (Android), Apple (iPhone) et Microsoft (Windows Phone), les trois fers de lance de Prism, fournissent le système d'exploitation d'une écrasante majorité de smartphones. Considérez donc qu'ils sont bons pour la poubelle, ou assumez votre penchant exhibitionniste. Notez qu'il en va de même pour les tablettes et les ordinateurs personnels... A ceci près que pour ces derniers, le système Linux, qui est open source, offre une solution de rechange assez crédible.Votre navigateur internet
Inutile de noyer plus longtemps le poisson, votre navigateur internet vous mène en bateau depuis un moment déjà. A commencer par Chrome (Google), Internet Explorer (Microsoft) et Safari (Apple), qui représentent environ 80% du marché.Vous ne comprenez rien à l'informatique. La solution la plus simple consiste à se passer de leurs services pour leur préférer les navigateurs Opera ou Firefox. Ensuite, vous pourrez utiliser un serveur proxy pour masquer votre adresse IP. Cela n'arrêtera probablement pas la NSA, mais si l'agence en avait après vous, cela pourrait la ralentir. Pour utiliser un tel système, vous n'avez rien à installer et presque rien à faire. Il vous suffit de vous rendre sur une plate-forme dédiée, par exemple ici, et de choisir une adresse de serveur dans la liste qui vous est proposée. Vous êtes ensuite redirigé vers la page du serveur choisi, à partir de laquelle vous pourrez aller consulter n'importe quel site (par exemple nsa.gov) de façon anonyme, c'est-à-dire sans trahir votre véritable adresse IP.
Vos e-mails
En matière de messagerie, c'est officiel, les géants du web vous mettent en boîte. Et subitement, le monde vous paraît nettement plus petit : oubliez Gmail, Hotmail (Outlook), Yahoo! Mail, AOL et les services de messagerie d'Apple. Tous sont compromis.Vous préférez vous en tenir au gratuit. Les solutions se nomment Voila.fr (France Télécom), LaPoste.net ou encore Zoho Mail. Vous ne bénéficierez sans doute pas des mêmes intégrations de services que chez votre fournisseur précédent (Google Drive, SkyDrive...), mais vous aurez accès à l'essentiel : plusieurs gigas de stockage, une taille de pièces jointes acceptable et un antispam efficace.
Si vous n'aimez pas utiliser un webmail, vous pouvez également télécharger le logiciel de messagerie open source Thunderbird (gratuit), qui vous aidera à vous passer d'Outlook ou de Windows Live Mail (Microsoft).
Vos recherches en ligne
Google Search, Yahoo!, Bing (Microsoft) l'auront bien cherché. Ce n'est pas parce qu'ils représentent 98% du marché qu'ils sont indispensables. Vous aurez même un choix assez large pour les remplacer.Si vous préférez le made in France. Foncez découvrir LeMoteur.fr, un outil 100% français développé par des ingénieurs d'Orange, ou tournez-vous vers Qwant, le dernier-né des moteurs de recherche qu'on avait oublié un peu vite depuis son lancement.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont sans doute le domaine où le caractère antisocial de Prism transparaît le mieux.Vous êtes accro. Exit Facebook ou Google+, seul Twitter échappe miraculeusement au scandale à ce stade de l'affaire. Il faut dire que presque tout y est déjà public, à l'exception des rares Direct Messages que les utilisateurs s'y échangent. Les tweets sont même soigneusement archivés depuis 2010 à la bibliothèque du Congrès américain, comme le rapportait Libération à l'époque.
Vous êtes résigné. A moins de revenir d'un long voyage sur Mars, vous savez de toute façon depuis longtemps à quoi vous en tenir avec ce type de sites et avez appris à ne pas trop vous dévoiler sur Facebook.
Vous êtes curieux. Il existe tout de même quelques solutions de rechange éthiques. On peut citer Reddit, qui ne conserve vos données (notamment votre adresse IP) que 90 jours, mais dont l'interface austère fera fuir plus d'un geek. Ou encore Diaspora, un réseau social open source encore très loin d'avoir atteint la masse critique qui suffirait pourtant à le rendre attrayant.
Les services annexes
La liste des services sur lesquels les révélations d'Edward Snowden ont jeté l’opprobre est encore longue, et touche à vos usages les plus quotidiens et les plus anodins. Dans certains cas, elle nous renverrait presque à la préhistoire du web.Vos itinéraires et vos plans. Faites une croix sur Google Maps et retournez à vos premières amours, Mappy ou Via Michelin.
Vos messages instantanés. Dites au revoir à Skype et consorts, ce sera l'occasion de découvrir ou de redécouvrir ICQ, une vieille gloire d'internet passée sous pavillon russe depuis longtemps déjà.
L'hébergement de vos photos. Bye-bye Instagram (Facebook), Picasa (Google) ou Flickr (Yahoo!) et bonjour au vide presque absolu laissé derrière eux. En désespoir de cause, essayez donc PhotoBucket, mais ce sera nettement moins beau.
Vos outils collaboratifs. Adieu Google Drive et Microsoft Office 365. Profitez-en pour tester Ulteo, qui offre un accès en ligne à la suite Open Office, ou tournez-vous une nouvelle fois vers Zoho et ses outils maison.
Vos partages de fichiers. Il semblerait que DropBox était le prochain sur la liste à rejoindre Prism au moment où le scandale a éclaté. On peut sans doute faire confiance à Kim Dotcom et son site Mega pour rester le plus longtemps possible à l'écart du FBI et de la CIA.
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