22 avril, 2012

L'Argentine reproche au FMI d'en faire trop pour l'Europe

L'Argentine a reproché samedi au Fonds monétaire international d'en faire trop pour l'Europe, et d'avoir été trop indulgent avec des pays européens ne répondant pas à ses exigences.
"La situation en Europe [...] est véritablement inquiètante" et "nous comprenons que la priorité immédiate soit de contenir la crise actuelle en Europe", a affirmé le ministre de l'Economie Hernan Lorenzino devant les Etats membres du FMI.
Mais selon lui, "jusqu'ici trop d'efforts et de ressources humaines et financières ont été consacrés à cela, particulièrement dans les régions riches, sur une période trop longue", a-t-il déploré.
Par ailleurs, "durant ce processus, beaucoup de règles du Fonds ont été changées pour permettre le soutien aux pays ayant les plus grands besoins en Europe d'une façon que l'on n'a pas vue au moment de la crise asiatique en 1997 ou de la crise latino-américaine des années 2000", a estimé M. Lorenzino.
"Même s'il était justifié de donner la priorité à l'Europe à ce stade, nous pensons qu'il faudrait donner la priorité la plus élevée à la gouvernance", a-t-il expliqué, dénonçant "le déficit démocratique du Fonds".
L'Argentine, qui refuse les missions annuelles d'évaluation du FMI depuis 2006, a critiqué l'avis du Fonds sur son économie, contenu dans les prévisions économiques mondiales de l'institution. Le FMI pense que le pays a un problème d'inflation, ce qu'il qualifie de "risque de surchauffe".
"Des pays comme l'Argentine, avec une utilisation de 80% des capacités de production, un chômage de 6,7% et des taux d'investissement élevés, ne devraient pas être considérés comme en surchauffe. On ne peut pas faire freiner les pays qui aident à tirer l'économie mondiale de la récession", a-t-il considéré.
L'Argentine entretient des relations très compliquées avec le FMI depuis qu'en 2006 elle a remboursé les prêts contractés auprès de l'institution entre 1999 et 2001.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire