Le plus grand hôpital public du
Burkina et le plus fréquenté, le Centre hospitalier universitaire
Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), était sous les eaux dans la soirée du lundi
30 septembre 2013 après une pluie diluvienne. Même si aucune victime
humaine n’a été signalée, les malades, eux, ont passé un quart d’heure …
mouillé.
Une des salles inondées des urgences médicales de l’hôpital Yalgado (Ph : DR)
Une pluie tombée sur Ouagadougou dans
l’après-midi de ce lundi 30 septembre 2013 a inondé le CHU-YO. La
situation a été plus critique aux urgences médicales.
« L’eau est rentrée partout, dans les couloirs et dans les chambres des malades », a
confié à Burkina 24 un accompagnant de malade. Les malades, dont
certains étaient couchés à même le sol et sur des nattes, ont dû être
disposés deux à deux sur les lits.
Les accompagnants et les malades ont dû se lever et ramasser leurs nattes (Ph : DR)
Les accompagnants, selon un témoin, aidés
de bonnes volontés, soignants et des sapeurs-pompiers, se sont
organisés pour parer au plus urgent. Notamment en empêchant le mieux
possible l’eau d’entrer dans les chambres en disposant des sacs devant
les urgences et à nettoyer lesdites salles après le retrait des eaux.
C’est bien ce qu’on appelle avoir les pieds dans l’eau (Ph : DR)
Le ministre de la santé et le directeur
de l’hôpital ont effectué le déplacement sur les lieux afin de constater
l’ampleur des dommages. Selon un témoin, le ministre aurait évoqué
l’éventualité d’évacuer les malades. « Les évacuer où ? », s’est interrogé le témoin.
Le Sénat, comme un cheveu dans la soupe
« Les CMA (Centre médical avec antenne chirurgicale, NDLR) ? C’est de là-bas qu’on nous a envoyés ici », rappelle
le témoin qui a fait remarquer que certains accompagnants ont fait
toutefois évacuer leurs malades dans des cliniques. « Eux ils ont des moyens. Comme nous n’en avons pas, nous allons rester ici ! ».
Accompagnants, soignants et sapeurs-pompiers ont uni leurs efforts pour lutter contre les eaux (Ph : DR)
Cette situation a exaspéré les habitants
passagers du Centre hospitalier, certains ayant même évoqué le Sénat,
trouvant que l’argent qui lui est alloué devrait servir à régler définitivement la question de l’hôpital Yalgado.
Un malade a dû fuir son « dortoir », une natte étalée à même le sol, pour éviter les eaux (Ph : DR)
L’hôpital Yalgado (
qui n’est pas à sa première inondation)
devrait être réfectionné. Un site est en construction où le Centre
hospitalier devrait être provisoirement transféré en attendant la fin
des travaux de réfection.
Mais le
projet a connu des difficultés et n’est pas encore prêt. Pour pallier aux risques d’inondations régulières et en attendant que le projet ne reprenne,
un plan anti-inondation,
dont les travaux ont été lancés en avril dernier, devait être élaboré
pour éviter ces inondations. Mais il n’a apparemment pas abouti.
Voici ce à quoi ressemblait la cour du CHU-YO devant les urgences aux premières heures de l’inondation (Ph : DR)
Pour l’essentiel ce lundi 30 septembre
2013, les eaux se sont retirées aux environs de 20h et aucun dégât
matériel important n’a été signalé, ont indiqué des agents de l’hôpital à
Burkina 24.
Les salles ont été nettoyées et les
malades ont repris leur place aux urgences médicales du CHU-YO, sur les
lits ou à même le sol. En attendant la prochaine inondation.
Abdou ZOURE
Pour Burkina 24