Le
régime de Damas a annoncé jeudi qu’il répliquerait immédiatement et
durement à toute nouvelle attaque d’Israël contre son territoire, au
moment où le mouvement libanais Hezbollah assurait que son allié syrien
lui livrerait de nouveaux types d’armes.
Les autorités syriennes ont par ailleurs salué le
rapprochement américano-russe en faveur d’une solution politique au
conflit en Syrie, en se disant confiant en la fermeté de la position de
Moscou, Washington insistant cependant sur un départ négocié du
président Bachar al-Assad.
Dans le même temps, à la suite de la récente initiative américano-russe, le secrétaire général de l’
ONU Ban Ki-moon a convaincu le médiateur Lakhdar Brahimi de rester à son poste de médiateur.
Dans un entretien exclusif à l’
AFP,
le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad a affirmé
qu’“instruction a été donnée de répondre immédiatement à toute nouvelle
attaque israélienne”.
“Nos représailles contre Israël seront dures et
douloureuses (...) En aucun cas la Syrie ne permettra que (les attaques
israéliennes) se reproduisent”, a-t-il souligné.
Israël a lancé vendredi et dimanche une série de raids
dans la région de Damas, qui visaient selon des responsables israéliens
des armes iraniennes destinées au parti chiite libanais Hezbollah, ce
que Téhéran a démenti.
M. Moqdad a lui aussi qualifié de “mensonges” les
affirmations d’Israël. “Il n’y pas de voitures qui transféraient des
armes” vers le Hezbollah, a-t-il affirmé.
Peu après, Hassan Nasrallah, le chef de ce mouvement dont
des hommes combattent auprès de l’armée syrienne, a assuré sur la
chaîne al-Manar que “la riposte syrienne aux raids israéliens sur son
territoire sera de fournir au Hezbollah des nouveaux types d’armes”.
“La réponse syrienne est hautement stratégique parce
qu’elle implique également l’ouverture du front du Golan (occupé par
Israël) aux combattants de la résistance”, a précisé le chef du
Hezbollah, qui avait affronté l’Etat hébreu en 2006 lors d’une guerre
sanglante et dévastatrice.
Cette escalade verbale survient alors qu’un responsable
de l’Etat d’hébreu avait averti dimanche que “chaque fois que des
informations parviendront à Israël sur un transfert de missiles ou
d’armements de Syrie au Liban, ils seront attaqués”.
M. Moqdad a par ailleurs assuré que la Syrie était prête à accueillir immédiatement une commission d’enquête de l’
ONU sur les armes chimiques “pour enquêter sur ce qui s’est passé à Khan al-Assal” le 23 mars près d’Alep (nord).
Le régime syrien a accusé l’opposition d’avoir eu recours à des armes chimiques et demandé une enquête de l’
ONU. Mais selon l’
ONU,
Damas refuse que les enquêteurs se penchent aussi sur des accusations
similaires portées contre l’armée syrienne par Londres et Paris
concernant des incidents à Khan al-Assal ainsi qu‘à Homs (centre), le 23
décembre 2012.
Qualifiant de “mensonges” les informations “selon
lesquelles la Syrie a empêché la mission de venir”, M. Moqdad a affirmé
que Damas avait dit à l’
ONU que “si l’enquête à
Khan al-Assal s’avérait professionnelle, honnête, neutre nous serions
d’accord pour examiner les autres cas”.
La Turquie a confirmé de son côté avoir fait procéder à
des tests sanguins sur des réfugiés syriens blessés afin de déterminer
s’ils avaient été victimes d’armes chimiques.
Les autorités syriennes ont parallèlement “salué le
rapprochement américano-russe”, se disant “persuadé de la constance de
la position russe”, selon la télévision publique syrienne.
Opposés sur le dossier syrien, la Russie —fidèle allié du
régime de Damas— et les Etats-Unis ont annoncé mardi un accord sur les
bases de la réunion de Genève de juin 2012, qui avait appelé à un arrêt
des combats et à une transition démocratique sans préciser le sort de M.
Assad.
Mais l’opposition a répété mercredi qu’elle considérait
le départ du président syrien comme un préalable à toute discussion,
portant un coup dur à l’appel américano-russe.
Et le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui s‘était
montré nettement plus évasif sur le sujet mardi à Moscou, a réaffirmé
jeudi à Rome la position de Washington sur la nécessité d’un départ de
M. Assad.
Alors que selon le Wall Street Journal, Israël a mis en
garde les Etats-Unis sur la vente imminente par Moscou à la Syrie de
batteries de missiles sol-air, M. Kerry a jugé “potentiellement
déstabilisante” une telle livraison, faisant ressurgir les divergences
entre les deux capitales.
Sur le terrain, l’armée syrienne appuyée par le Hezbollah
poursuivait sa progression dans le secteur de Qousseir, bastion rebelle
situé à quelques kilomètres de la frontière libanaise, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (
OSDH).
Le Front jihadiste Al-Nosra a par ailleurs démenti que
son chef Abou Mohammed al-Joulani ait été blessé dans un bombardement le
visant près de Damas, comme l’avait affirmé mercredi soir l’
OSDH en citant des militants sur place.
euronews propose à ses lecteurs un
service de dépêches fourni par l' Agence France-Presse. euronews
n'apporte aucun changement à ce contenu.
Copyright 2013 Agence France-Presse.