01 mars, 2011

USA: le Sénat doit agir pour éviter la paralysie à Washington

WASHINGTON - Le Sénat américain, à majorité démocrate, doit agir avant la date limite du 4 mars pour éviter une fermeture des services de l'administration ("shutdown"), a indiqué lundi le chef de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, Eric Cantor.

"Ce n'est pas notre intention de fermer le gouvernement. Nous avons montré que nous étions prêts à tout faire éviter cela", a dit M. Cantor lors d'une conférence de presse.

"C'est au Sénat, c'est à Harry Reid (le chef de la majorité démocrate, ndlr) d'agir et d'indiquer qu'il n'a pas envie de fermer l'administration", a ajouté M. Cantor.

L'actuelle loi de finance court jusqu'à vendredi soir, mais il reste à finaliser un compromis entre la Chambre des représentants à majorité républicaine et le Sénat aux mains des démocrates pour prolonger le financement de l'administration.

Les deux chambres devraient s'entendre cette semaine sur un compromis à court-terme, sur la base d'un projet de loi de finance proposé vendredi par les républicains. La loi de finance provisoire de deux semaines -- le temps de négocier pour le plus long terme -- contient quatre milliards de dollars de coupes budgétaires.

Jon Summers, le porte-parole de M. Reid a estimé lundi dans un communiqué que "depuis le début, les démocrates ont appelé les républicains à cesser de menacer de +shutdown+ et de (les) rejoindre dans (leur) objectif de diminuer les dépenses en aidant la croissance économique et la création d'emplois".

"Nous sommes heureux que les républicains écoutent enfin", a-t-il ajouté en se réjouissant que les républicains aient abandonné leurs "demandes extrêmes" de coupes budgétaires.

A ce jour, les démocrates semblent réceptifs à ce plan. Mais M. Cantor a reproché à M. Reid de ne pas avoir encore ouvert les débats sur la question devant le Sénat.

A la Maison Blanche, le porte-parole Jay Carney a affirmé lundi: "nous sommes heureux qu'il semble y avoir des progrès. Nous pensons que cela va dans la bonne direction".

Pour le plus long terme, c'est-à-dire pour les sept derniers mois de l'exercice budgétaire 2011 qui se termine le 30 septembre, M. Cantor a estimé qu'il revenait également à "Harry Reid de répondre à ses membres et de demander à ses administrés leur opinion. Et la question à poser est: +pourquoi a-t-il peur de tenir un vote sur ces questions?+".

La Chambre avait adopté le 19 février un projet de loi permettant le financement de l'Etat fédéral jusqu'au 30 septembre, mais avec des coupes drastiques de 61 milliards de dollars.

Une taille si radicale n'était pas du goût des démocrates et avait peu de chance de passer au Sénat car elle affectait notamment des dispositifs du gouvernement pour les aides à l'étranger, une menace sur la sécurité nationale selon les alliés de Barack Obama.

M. Cantor a rejeté les conclusions de l'économiste Mark Zandi de Moody's Analytics publiées lundi selon lesquelles le plan des républicains coûterait 700.000 emplois en 2012.

"Parle-t-il des emplois publics? Si c'est le cas, pourquoi est-ce-que le gouvernement embauche des gens que nous pouvons pas payer?", a-t-il dit.

De leur côté, les démocrates se sont mis à travailler en fin de semaine dernière à un projet dans lequel ils consentiraient à des coupes budgétaires dès cette année, contrairement à leurs objectifs initiaux.

(©AFP /

Mali: évasion du Tunisien qui avait commis un attentat anti-français à Bamako

BAMAKO (AFP)

AFP

L'homme soupçonné d'avoir commis un attentat devant l'ambassade de France au Mali, le 5 janvier 2010 à Bamako

Un Tunisien de 24 ans qui avait lancé le 5 janvier un engin explosif contre l'ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers, s'est évadé lundi de la prison malienne dans laquelle il se trouvait depuis, a appris l'AFP de sources sécuritaires au Mali.

Les circonstances de l'évasion n'ont pas été précisées, "mais plusieurs personnes chargées de le garder ont été interpellées", a indiqué une de ces sources au ministère malien de l'Intérieur.

Ce Tunisien, Bachir Simoun, qui se revendiquait membre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), était détenu dans un lieu tenu secret.

Le 5 janvier au soir, muni d'un pistolet automatique, d'un engin explosif et d'une grenade, il avait réussi à faire exploser l'engin ou la grenade, selon des témoignages divergents à l'époque.

Cet attentat devant l'ambassade de France située en plein centre de Bamako, était mal préparé, ce qui semblait indiquer que l'homme, arrêté juste après, avait agi en solitaire, selon les enquêteurs. Aqmi n'a d'ailleurs pas revendiqué cet attentat.

L'un des enquêteurs avait précisé que Bachir Simoun avait, "à titre personnel, la haine de la France", en précisant qu'il avait été membre d'une katiba (camp de combattants islamistes) d'Aqmi dans le Sahel où opère cette organisation qui a fait allégeance en 2006 au chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Le rapprochement avait aussitôt été fait avec l'attentat suicide commis, en août 2009, par un jeune Mauritanien près de l'ambassade de France à Nouakchott, revendiqué par Aqmi.

Le kamikaze mauritanien avait alors péri en faisant exploser la ceinture d'explosifs qu'il portait. Il avait blessé légèrement deux gendarmes français qui faisaient leur jogging, ainsi qu'une passante mauritanienne.

En juillet 2010, Aqmi avait désigné la France comme cible après une opération militaire franco-mauritanienne menée contre une base de l'organisation au Mali, dont le but était de libérer un otage français, Michel Germaneau, 78 ans.

Sept combattants islamistes avaient été tués, mais l'otage n'avait pas été libéré et Aqmi avait ensuite annoncé l'avoir tué.

Elle détient toujours quatre otages français, enlevés le 16 septembre 2010 sur un site d'extraction d'uranium du groupe Areva à Arlit, dans le nord du Niger. Trois autres personnes, une Française, un Malgache et un Togolais, enlevés en même temps, ont été libérés vendredi.

Mali: évasion du Tunisien qui avait commis un attentat anti-français à Bamako

BAMAKO (AFP)

AFP

L'homme soupçonné d'avoir commis un attentat devant l'ambassade de France au Mali, le 5 janvier 2010 à Bamako

Un Tunisien de 24 ans qui avait lancé le 5 janvier un engin explosif contre l'ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers, s'est évadé lundi de la prison malienne dans laquelle il se trouvait depuis, a appris l'AFP de sources sécuritaires au Mali.

Les circonstances de l'évasion n'ont pas été précisées, "mais plusieurs personnes chargées de le garder ont été interpellées", a indiqué une de ces sources au ministère malien de l'Intérieur.

Ce Tunisien, Bachir Simoun, qui se revendiquait membre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), était détenu dans un lieu tenu secret.

Le 5 janvier au soir, muni d'un pistolet automatique, d'un engin explosif et d'une grenade, il avait réussi à faire exploser l'engin ou la grenade, selon des témoignages divergents à l'époque.

Cet attentat devant l'ambassade de France située en plein centre de Bamako, était mal préparé, ce qui semblait indiquer que l'homme, arrêté juste après, avait agi en solitaire, selon les enquêteurs. Aqmi n'a d'ailleurs pas revendiqué cet attentat.

L'un des enquêteurs avait précisé que Bachir Simoun avait, "à titre personnel, la haine de la France", en précisant qu'il avait été membre d'une katiba (camp de combattants islamistes) d'Aqmi dans le Sahel où opère cette organisation qui a fait allégeance en 2006 au chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Le rapprochement avait aussitôt été fait avec l'attentat suicide commis, en août 2009, par un jeune Mauritanien près de l'ambassade de France à Nouakchott, revendiqué par Aqmi.

Le kamikaze mauritanien avait alors péri en faisant exploser la ceinture d'explosifs qu'il portait. Il avait blessé légèrement deux gendarmes français qui faisaient leur jogging, ainsi qu'une passante mauritanienne.

En juillet 2010, Aqmi avait désigné la France comme cible après une opération militaire franco-mauritanienne menée contre une base de l'organisation au Mali, dont le but était de libérer un otage français, Michel Germaneau, 78 ans.

Sept combattants islamistes avaient été tués, mais l'otage n'avait pas été libéré et Aqmi avait ensuite annoncé l'avoir tué.

Elle détient toujours quatre otages français, enlevés le 16 septembre 2010 sur un site d'extraction d'uranium du groupe Areva à Arlit, dans le nord du Niger. Trois autres personnes, une Française, un Malgache et un Togolais, enlevés en même temps, ont été libérés vendredi.

Libye: les Occidentaux étudient toutes les options y compris militaire

BENGHAZI (Libye) (AFP)

AFP

Des manifestants libyens piétinent un poster de Kadhafi à Benghazi, le 28 février 2011

L'opposition contrôlait lundi de vastes territoires en Libye, y compris les principaux champs de pétrole, le colonel Kadhafi restant sourd à la pression croissante de la communauté internationale qui étudiait toutes les options y compris militaires.

Au 14e jour d'un soulèvement sans précédent, Mouammar Kadhafi et ses forces ne contrôlent plus que Tripoli et sa région. Selon le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger, les principaux champs de pétrole libyens sont désormais "sous le contrôle de tribus et de forces provisoires qui ont repris le pouvoir".

L'opposition a annoncé la reprise imminente des exportations de pétrole à partir de l'est du pays qu'elle contrôle.

La communauté internationale s'interrogeait sur les moyens de mettre fin à l'instabilité dans le pays et réfléchissait notamment à une interdiction de l'espace aérien.

L'armée américaine positionne des forces navales et aériennes autour de la Libye, a indiqué le Pentagone, précisant que ses planificateurs étudiaient diverses solutions.

"Nous sommes en train de repositionner des forces en vue d'avoir la flexibilité nécessaire une fois que les décisions auront été prises", a indiqué le porte-parole du Pentagone, Dave Laplan.

AFP

Un insurgé libyen avec un canon anti-aérien à Benghazi (est), le 28 février 2011

La chef de la diplomatie Hillary Clinton a précisé qu'aucune action militaire impliquant des navires américains n'était prévue dans le pays.

Le président Barack Obama recevait pour sa part le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon pour évoquer la situation.

En France, le Premier ministre François Fillon a indiqué que toutes les options étaient à l'étude, dont celle de l'interdiction du survol du territoire libyen qui nécessiterait toutefois l'implication de l'Otan et l'approbation de l'ONU. "Je sais qu'on évoque des solutions militaires, ces solutions font l'objet d'évaluation de la part du gouvernement français", a-t-il affirmé.

L'Italie s'est déclarée favorable à une interdiction du survol de la Libye.

Mais le chef de la diplomatie canadienne Lawrence Cannon a déclaré qu'il "ne semble pas y avoir de consensus" entre les alliés occidentaux sur l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne en Libye.

Après l'ONU et les Etats-Unis, l'Union européenne a adopté lundi un embargo sur les armes contre la Libye ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa contre le colonel Kadhafi et 25 de ses proches.

Les Etats-Unis ont bloqué 30 milliards de dollars d'actifs libyens depuis les sanctions annoncées vendredi par la Maison Blanche, a indiqué un haut responsable du Trésor.

Des informations, obtenues auprès de témoins, sur des raids aériens des forces loyales à Kadhafi ont été démenties par les autorités libyennes.

Ces derniers jours, des vols soupçonnés d'être liés à un trafic d'armes entre le Bélarus et la Libye ont été repérés par l'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm.

Face à la pression croissante de la communauté internationale, M. Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans, est resté inflexible.

"Mon peuple m'adore. Ils mourraient pour me protéger", a-t-il affirmé dans un entretien avec la chaîne de télévision ABC. Des déclarations qualifiées de "délirantes" par l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Susan Rice.

L'Occident se prépare à aider les opposants, qui ont créé un "Conseil national indépendant" chargé de représenter "les villes libérées".

Cet organe sera "le visage de la Libye pendant la période de transition", a déclaré son porte-parole Abdelhafez Ghoqa.

AFP

Synthèse des mouvements de contestation au Maghreb et au Moyen-Orient lors des dernières 24 heures

En dehors de l'Est, l'opposition revendique le contrôle de plusieurs villes autour de la capitale et dans l'Ouest, dont Nalout (230 km à l'ouest de Tripoli) et Zawiyah (60 km à l'ouest de la capitale).

Les villes stratégiques de Misrata, à l'Est, et Gherien, au Sud, semblent aussi sous contrôle de l'opposition.

Mais lundi soir à Misrata, des forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont tiré sur des passants faisant au moins deux morts et un blessé grave, a indiqué à l'AFP un témoin joint par téléphone.

A Tripoli, des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale par les militants pro-Kadhafi et le pain et l'essence y étaient rationnés, selon un habitant.

Au-delà des sanctions, Hillary Clinton a réclamé lundi que soient préparées "des mesures supplémentaires pour que le gouvernement Kadhafi rende des comptes, pour fournir une aide humanitaire et pour soutenir le peuple libyen dans sa quête d'une transition vers la démocratie".

Les Etats-Unis vont envoyer deux équipes humanitaires aux frontières de la Libye avec la Tunisie et l'Egypte, a-t-elle annoncé, alors que la Croix Rouge internationale a exigé un accès immédiat à l'ouest de la Libye.

La France va envoyer deux avions à Benghazi pour apporter de l'aide humanitaire, et le Programme alimentaire mondial a annoncé l'expédition de 80 tonnes de biscuits énergétiques.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, mène un examen préliminaire sur les violences en Libye, préalable à une éventuelle enquête pour crimes contre l'humanité.

Le chef de l'ONU Ban Ki-moon a parlé d'un bilan d'un millier de morts.

Les prix du pétrole ont reculé lundi à New York, l'engagement de l'Arabie saoudite à assurer la stabilité d'un marché inquiet pour la production de brut en Libye ayant apaisé certaines tensions.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril a terminé à 96,97 dollars, en recul de 91 cents par rapport à vendredi.