21 septembre, 2013

Philippe Troussier dit le sorcier blanc:«Le Burkina, un match dangereux pour l’Algérie»

Philippe Troussier, entraîneur qui a eu une longue expérience en Afrique, avec beaucoup de sélections, a eu le privilège de diriger la sélection du Burkina-Faso, c’était en 1998 à l’occasion de la CAN organisée dans ce pays. Troussier avec ses Étalons avaient réussi à battre les Verts de Abderrahmane Mehdaoui 2-1 (buts Kassoum Ouédraogo dit Zico et Seydou Traoré pour le Burkina et  de Moussa Saïb). Le coach connaît donc assez bien le foot dans ce pays, il est bien placé pour nous parler des deux rencontres de barrage que les Verts vont disputer contre eux.
phillipe troussier
Philipe Troussier dit le sorcier blanc
Le coach français, contrairement à Vahid, pense qu’un joueur professionnel peut se contenter d’une charge de travail importante aux entraînements et quelques rencontres amicales pour venir et rendre service à l’EN. Il n’est donc pas du tout de l’avis du Bosnien qui, lui, a tiré la sonnette d’alarme récemment, à cause du manque de compétition dont souffrent ses joueurs. Il décortique avec nous cette confrontation, mais aussi les 4 autres et nous donne ses pronostics.
- L’Algérie a hérité du Burkina-Faso, une équipe que vous connaissez pour avoir déjà été sélectionneur des Étalons, qu’est-ce que vous pensez de ce tirage ?
- J’ai envie de dire qu’il n’ y a pas si longtemps on aurait imaginé que c’est un bon tirage, car le Burkina-Faso n’était pas suffisamment armé pour faire peur aux Algériens qui, eux, ont un palmarès plus étoffé, notamment dans les compétitions internationales, comme les Coupes d’Afrique et les participations aux Coupes du monde. On aurait pensé en théorie que c’est un match qui ne représenterait pas un obstacle psychologique, maintenant si on mesure sur deux matches, puisque c’est un match de qualification en aller et retour, et quand on sait qu’actuellement le Burkina-Faso est quand même le vice-champion d’Afrique, et qu’il est dans une phase ascendante, en termes d’approche et de chance, ils s’est qualifié pour ce barrage, il a été finaliste de la CAN, il a gagné en amical au Maroc, si vous voulez, comme le football est une question de confiance, on sait qu’aujourd’hui le Burkina-Faso est une équipe qui va faire valoir sa forme et sa bonne santé psychologique du moment. Donc, à partir de là, c’est un match qui est, je dirais très dangereux, plus pour l’Algérie, parce qu’elle sera considérée comme le favori. En tout cas, du côté de la presse algérienne, on pense que la mission est beaucoup plus facile, c’est un match piège, battre le Burkina ne sera pas, selon eux, un obstacle, ils pensent que c’est une évidence, mais c’en est pas une, car ça n’existe pas dans ce sport. Le seul obstacle, c’est le fait que le match va se jouer à Ouaga, à partir de là, c’est un match qui va favoriser l’approche tactique de l’Algérie, car ces deux équipes ne savent pas trop comment s’y prendre, ça sera un match avec des pressions plus tactiques, plus défensives. On ne voudrait pas se découvrir, peut-être c’est un avantage qui fera que l’Algérie terminera le match en sa faveur au retour. Voilà les avantages que possède l’Algérie, sinon ça sera difficile, car vous allez jouer une équipe qui n’a rien à perdre.
- Vahid parle de ses inquiétudes par rapport à la plupart de ses joueurs qui ne jouent pas en club, avançant même le chiffre de 90% d’éléments inactifs, qu’en pensez-vous ?
- Pour moi, il faut relativiser, ils ne jouent pas de matches, mais ils sont avec les meilleurs joueurs, les meilleurs entraîneurs, ils sont dans un contexte psychologique des meilleurs championnats au monde, jouer dans un grand club d’Europe. Même si on ne participe pas, on prend part du lundi au vendredi aux entraînements, quand on ne joue pas ça se joue sur des détails, on est dans le milieu du haut niveau. Un joueur évoluant en Europe et qui ne participe pas, je dirais moi en tant qu’entraîneur, a plus d’avantages qu’un local qui joue tous les week-ends, en termes d’expérience, car ils jouent des matches amicaux, avec la réserve, ils ont une certaine fraîcheur, c’est une donnée, mais la donnée psychologique est plus importante que toute donnée physique.

«Il y aura une surprise et ça sera l’Ethiopie»
- Un mot sur les 4 autres rencontres de ces barrages, commençons par Ghana-Egypte ?
- C’est la même chose qu’Algérie-Burkina, c’est un 50/50. Le match aller étant programmé au Ghana, ça donnera un avantage psychologique, le fait aussi qu’il y ait des problèmes politiques et sociaux en Egypte peut provoquer une certaine unité, je pense qu’il y aura une sorte de force psychologique importante.
- Tunisie-Cameroun ?
- Sur chaque match qu’on va présenter, y aura une équipe qui a de l’expérience et une autre qui en a moins. Là, on a deux équipes qui jouent habituellement la Coupe du monde, la Tunisie et le Cameroun. Ces derniers auront l’avantage de jouer chez eux au match retour, et y a aussi la Tunisie qui change d’entraîneur et qui n’est pas en pleine forme. Donc, je pencherais beaucoup plus sur le Cameroun et sur l’Egypte pour ces deux premiers matches.
- Côte d’Ivoire-Sénégal ?
- La Côte d’Ivoire comme on le sait, n’a rien gagné avec cette génération, ça sera un match très tendu compte tenu de l’histoire, il y a un an il y a eu problème sur le match retour, moi je donne déjà un avantage pour la Côte-d’Ivoire, c’est une équipe qui ne tremblera pas, qui n’a pas besoin de se motiver, s’ils arrivent à régler ce problème entre Drogba, Zokora et le reste du groupe, étant donné qu’eux ils ont tendance à avoir des problèmes entres patrons qui se disputent le leadership. S’ils arrivent à régler ce problème, la Côte d’Ivoire, n’aura pas de problème pour se qualifier contre le Sénégal.  
- Ethiopie-Nigeria ?
- Comme on s’attend à une surprise, elle devrait venir du côté de l’Ethiopie c’est une équipe difficile à jouer. Pour moi, ça sera Algérie, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte et Ethiopie. Il faut une surprise, la théorie est différente et les Éthiopiens peuvent l’être et contre le champion d’Afrique.
A.H.A 
sources competion.dz