IRIB-Est-ce les Etats-Unis, leur Réserve fédérale et leurs baisses
de taux quantitatives qui sont responsables de l’effondrement des
monnaies émergentes ? Acculés à remonter leurs taux d’intérêt dans le
but d’enrayer les fuites de capitaux et dans l’espoir de stabiliser
leurs marchés, les banques centrales et leaders de ces nations
émergentes n’ont pourtant de cesse d’accuser la politique ultra
expansionniste de Ben Bernanke. Création monétaire US qui, du reste, fut
stigmatisé dès son lancement en 2008 car, selon les émergents, elle
contribuerait à dévaluer artificiellement le dollar et à raffermir
considérablement leur propre monnaie, et ce en réaction aux flots de
liquidités qui viendraient s’y investir en quête d’une rentabilité
supérieure que dans un pays (les Etats-Unis) offrant des taux nuls…
Craintes fondées – à première vue – puisque la compétitivité à
l’exportation de ces pays fut substantiellement entamée par
l’appréciation de leurs devises respectives, et que leur balance des
paiements – devenue déficitaire – en fut par ailleurs fortement
pénalisée. La hantise de ces responsables émergents étant le coup de
grâce tant redouté, à savoir l’exode de ces fonds hors de leur pays en
réaction à une Fed qui finirait bien un jour ou l’autre par interrompre
son programme de création monétaire. Exode de fonds – voire panique des
marchés -foncièrement nuisible à l’économie réelle, mais devenue
aujourd’hui monnaie courante dans un contexte global de versatilité
exacerbée des flux de capitaux constamment en quête de rentabilité.
Pourtant, s’il est indiscutable que c’est les annonces au printemps
dernier de la Fed et de son Président (selon lesquelles le montant des
baisses de taux quantitatives serait allégé) qui ont donné le signal du
départ de ces fuites massives de capitaux hors des émergents, il est
crucial de ne pas se tromper de diagnostic. C’est en effet la crise de
l’euro qui est responsable des flux de capitaux en direction des pays
émergents depuis 2009, et c’est elle qui a précipité leur balance des
paiements dans le rouge sur cette même période. De fait, comme la
politique peu conventionnelle de la Réserve fédérale US n’a pas
sensiblement modifié le déficit extérieur des Etats-Unis, ce n’est donc
pas ce pays – ni sa création monétaire intensive – qui sont coupables
des évolutions négatives des balances des paiements des émergents.
Partant du constat basique selon lequel la balance des paiements US est
restée quasiment inchangée ces dernières années, il est même possible
d’affirmer que les différents rounds de baisses de taux quantitatives
initiés par la Fed n’ont pratiquement pas eu d’impact matériel notable
hors des Etats-Unis !
Il est cependant strictement impossible de disculper l’Union européenne dont la balance des paiements a, pour sa part, évolué d’un déficit de 100 milliards de dollars en 2008 à …un excédent de 300 milliards aujourd’hui ! Par la grâce d’une austérité ayant contraint les pays européens périphériques à considérablement réduire leurs importations, et du fait d’une crise dont l’ampleur et dont l’amplitude ont littéralement gelé tout flux de capitaux frais en leur direction. Et, bien-sûr, dans un contexte où les nations européennes excédentaires (comme l’Allemagne) se sont bien gardées de prendre le relais des pays européens sinistrés, en dynamisant leur propre consommation intérieure. Nous voilà donc aujourd’hui en présence d’une Union européenne qui se trouve être le pays bénéficiant du plus vaste excédent de sa balance des paiements au monde, dépassant en cela même la Chine – qui fut taxée de manipuler sa monnaie de longues années durant ! Comme l’amplitude extraordinaire de fluctuation de l’ordre de 400 milliards de dollars (de – 100 à + 300) de la balance des paiements européenne ne fut nullement reflétée par une ascension de l’euro qui, de fait, resta plus ou moins statique pour solde sur cette même période. Il est aisé d’en conclure que le coupable de la détérioration des comptes extérieurs des émergents se trouve être l’effondrement de la consommation intérieure de l’Union. De fait, le déclin de cette demande européenne fut si dramatique en cinq ans que les exportations de l’Union ne progressèrent qu’à un rythme annuel de 0.25% depuis 2008 !
C’est donc cette forte chute de la consommation et des importations européennes, et c’est donc l’excédent titanesque des comptes extérieurs de l’Europe – autrement dit l’austérité !- qui sont les vrais coupables des déficits des balances des paiements des pays émergents. Et non les Etats-Unis, ni la régression de leurs baisses de taux quantitatives, qui n’auront été que le déclencheur de la panique récente ayant régné et ayant saisi les marchés de ces pays en devenir. L’origine de la vulnérabilité des émergents est donc entièrement imputable à la folie rigoriste européenne.
Michel Santi – www.gestionsuisse.com
Il est cependant strictement impossible de disculper l’Union européenne dont la balance des paiements a, pour sa part, évolué d’un déficit de 100 milliards de dollars en 2008 à …un excédent de 300 milliards aujourd’hui ! Par la grâce d’une austérité ayant contraint les pays européens périphériques à considérablement réduire leurs importations, et du fait d’une crise dont l’ampleur et dont l’amplitude ont littéralement gelé tout flux de capitaux frais en leur direction. Et, bien-sûr, dans un contexte où les nations européennes excédentaires (comme l’Allemagne) se sont bien gardées de prendre le relais des pays européens sinistrés, en dynamisant leur propre consommation intérieure. Nous voilà donc aujourd’hui en présence d’une Union européenne qui se trouve être le pays bénéficiant du plus vaste excédent de sa balance des paiements au monde, dépassant en cela même la Chine – qui fut taxée de manipuler sa monnaie de longues années durant ! Comme l’amplitude extraordinaire de fluctuation de l’ordre de 400 milliards de dollars (de – 100 à + 300) de la balance des paiements européenne ne fut nullement reflétée par une ascension de l’euro qui, de fait, resta plus ou moins statique pour solde sur cette même période. Il est aisé d’en conclure que le coupable de la détérioration des comptes extérieurs des émergents se trouve être l’effondrement de la consommation intérieure de l’Union. De fait, le déclin de cette demande européenne fut si dramatique en cinq ans que les exportations de l’Union ne progressèrent qu’à un rythme annuel de 0.25% depuis 2008 !
C’est donc cette forte chute de la consommation et des importations européennes, et c’est donc l’excédent titanesque des comptes extérieurs de l’Europe – autrement dit l’austérité !- qui sont les vrais coupables des déficits des balances des paiements des pays émergents. Et non les Etats-Unis, ni la régression de leurs baisses de taux quantitatives, qui n’auront été que le déclencheur de la panique récente ayant régné et ayant saisi les marchés de ces pays en devenir. L’origine de la vulnérabilité des émergents est donc entièrement imputable à la folie rigoriste européenne.
Michel Santi – www.gestionsuisse.com