Que
s’est-il passé à Homs dans la mosquée Khaled Ibn Al-Walid qui renferme
la tombe de ce général musulman du 6ème siècle, qui a combattu dans les
guerres menées contre le prophète de l’Islam Mohammad (s) et puis dans
les conquêtes menées par les deux califes Abou Baker et Omar.
Il
y a la version véhiculée par les agences, dont l’AFP, qui adhère
totalement aux allégations des miliciens, lesquels sont en mauvaise
posture dans cette ville face à l’Armée arabe syrienne (AAS) qui avance à
petits pas, mais avec détermination.
Et il y aussi la version du site syrien de l’opposition, Syria Truth, qui, après avoir consulté les mêmes
images vidéo postées sur la Toile, constate les dissonances dans la première version et se permet de douter de sa véracité.
Version AFP
((Syrie: un important mausolée musulman du XIème siècle détruit à Homs
Le
mausolée de Khaled Ben Walid, un compagnon de Mahomet, a été détruit
par des obus de l'armée syrienne lors de son offensive pour reprendre
les quartiers rebelles du centre de Homs, ont indiqué lundi une ONG et
des militants.
"Les militants du quartier de Khaldyié à Homs (centre) ont rapporté
la destruction par l'armée du mausolée de Khaled Ben Walid, compagnon du
prophète" a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Située
à Khaldyié, sous contrôle rebelle, la mosquée attenante et portante le
même nom avait déjà subi d'importants dégâts lors des multiples attaques
des troupes pour s'emparer de ce quartier.
Une vidéo amateur mise en ligne lundi montre la mosquée, connue pour
ses deux imposants minarets, et des amas de décombres, des monceaux de
pierres et de morceaux de métal sur le site du mausolée.
"La
mosquée Khaled Ben Walid a été bombardée et le mausolée a été
complètement détruit", dit le militant anonyme qui filme la scène.
Le mausolée a été détruit "ce matin (lundi), après le bombardement de
la mosquée par les gangs criminels du (Président Bachar al-) Assad qui
utilisent de nombreuses armes lourdes".
La vidéo montre également un inconnu qui lance: "Je m'adresse aux
Arabes et aux musulmans: maintenant que le sanctuaire de Khaled Ben
Walid a été détruit, comment pourrez-vous vous présenter devant Dieu?
Pourquoi avez-vous abandonné Homs alors qu'elle est assiégée?".
Né
en 592 à la Mecque, Khaled Ben Walid, a été le principal chef militaire
de Mahomet puis des deux premiers califes Abou Bakr et Omar. Il a été
responsable des prises de Damas et de Homs, de la conquête de la Syrie,
et a participé à la prise de Jérusalem. Il est mort vers 642 et est
enterré à Homs.
Le mausolée date de l'époque des Seljoukides (XIème
siècle) et la mosquée actuelle a été construite autour du mausolée en
1265, à l'époque mamelouke.))
Version Syria Truth
Après
avoir consulté les mêmes images, Syria Truth s’interroge comment la
tombe aurait pu être détruite, alors que le toit et les murs sont
intacts. La seule trace de déflagration se trouve du côté de la porte «
elle suppose que la roquette devrait faire un détour de 90 degrés pour
l’atteindre, ce qui n’est pas faisable », constate le site.
Vu
que le plafond et les murs autour sont intacts, Syria Truth est
persuadé que les destructions ne peuvent qu'avoir été causées par un
petit engin explosif déposé dans le mausolée. Venus de l'extérieur, un
bombardement les aurait surement endommagés.
Ce qui lui permet de soupçonner les miliciens eux-mêmes qui contrôlent ce lieu depuis plus d'un an.
Syria
Truth estime aussi que cette affaire est montée de toute pièce ainsi
que le tapage médiatique qui l’a accompagnée dans le but d’attiser les
incitations confessionnelles. D’autant plus que cela fait fait une
semaine que les « sites de la révolution » prétendent que «le régime et
le Hezbollah veulent détruire le mausolée pour le déterrer ».
Selon des observateurs, cette mise en scène peut avoir été conçue
pour influer sur les décisions des pays européens qui émettaient des
réserves quant à l'inscription du Hezbollah sur la liste des
organisations terroristes. Surtout qu'elle a été intégralement relayée
par l'AFP.
D'autres estiment qu'il s'agit d'un appel de détresse lancés par les
miliciens qui se trouvent en mauvaise posture face aux militaires
réguliers qui avancent à petits pas, mais avec détermination.
Une histoire d’un jihad de mariage
La revue américaine
Counter Punch a raconté l’histoire d’une femme syrienne qui a expérimenté le jihad de mariage, le « jihad al-nikah », malgré elle.
Divorcée
et mère de trois enfants, cette damascène qui s’est fait appeler Lina
venait de se marier par la médiation d’un religieux avec un homme de son
âge. A peine ayant déménagé à Geramana, banlieue mixte de Damas, son
mari, originaire d’Aïn Terma, une banlieue Est de Damas tenue par les
miliciens d’Al-Qaïda, l’y a un jour emmené.
Elle
décrit : « c’est comme une ville fantôme, sans eau, ni électricité, où
tous les biens publics sont détruits... Elle est habitée par des hommes
qui ont le type différent de la plupart des Syriens. Ils portent des
robes jusqu’aux genoux et ont les cheveux teints au henné. Ils portent
des machettes, des couteaux et des menottes ». Lina raconte aussi avoir
vu dans ce quartier des voitures sans numéro d’immatriculation, et des
ambulances qui ont manifestement été volées.
Elle dit aussi y avoir rencontré des femmes vêtues de noire de la
tête aux pieds et portant de longs gants noires, à tel point qu’elle
s’est sentie « en bikini », alors qu’elle porte le manteau et le
foulard.
Dans ce quartier, l’homme qui est supposé être son mari lui a proposé
de participer au « devoir du jihad al-nikah », au motif que les hommes
sont tenus d’épouser les veuves qui ont perdu leur mari dans la guerre
et que les femmes aussi sont tenues d’épouser plus d’un homme, l’un
après l’autre. Il lui a expliqué que chaque homme peut en épouser quatre
en même temps, puis les divorcer et en épouser d’autres. Bien entendu,
dans ce genre de mariage, les époux ne sont pas obligés de dépenser sur
leurs épouses.
Lina
a été assez intelligente pour s’enquérir dans ce cas sur la façon pour
les femmes de respecter la « Idda », (période d’abstinence de 4 mois
après le divorce pour être sure de ne pas être enceinte). Ce à quoi il a
répondu que le cheikh lui trouvera un règlement légitime.
La jeune femme ne dit pas dans l’article si elle a consenti. Mais
l’on sait surtout qu’elle a quitté son mari deux mois après l’avoir
épousé. Elle assure que les principes que lui et ses confrères propagent
sur l’Islam n’ont rien à voir avec l’Islam qu’elle a connu. Elle
raconte qu’elle avait protesté auprès de lui lorsqu’il lui a interdit d
fumer, sous prétexte que c’est prohibé, alors que d’après elle il se
permet de se targuer qu’il a voulu kidnapper un soldat syrien, pour la
simple raison que c’est un soldat.
Les 53 miliciens tués, en photos
Evènement
rare: l’agence d’information officielle Sana a diffusé et distribué les
photos des 53 miliciens tués dans une embuscade de l’Armée arabe
syrienne (AAS) dimanche à Adra et Damir, au nord-est de la capitale.
La plupart du temps, l’information de la mort des miliciens est
publiée sans être illustrée car les miliciens vivants s’empressent
d’évacuer sans tarder les cadavres de leurs camarades.
Cette
fois, selon des sources proches de l’Armée syrienne libre (ASL), cette
dernière reconnait son incapacité à mener à bien cette mission car les
soldats réguliers s’y sont déployés tout de suite après.
« Le commandement de l’ASL a sans tarder effectué une réunion
urgente pour savoir les raisons de cet incident, surtout que les
insurgés étaient sortis dans une mission secrète et voulaient entrer
dans la Ghouta orientale», explique cette source qui n’exclut pas une
trahison dans les rangs des miliciens.
Du
côté de Darayya, l’armée syrienne a découvert dimanche un tunnel long
de 300 mètres que les miliciens utilisaient pour transporter et déposer
les armes, indique Arabi-Press.
Des sahwas syriennes
A l’est de la ville Alep, le front al-Nosra a arrêté un des notables
de la ville de Safira, Abdallah Al-Hamdo, et l’a accusé d’avoir formé
une milice de 150 hommes, similaire aux Sahwa en Irak, pour combattre
les milices extrémistes.
Un habitant de la ville a assuré pour le site Arabi-Press que
l’arrestation de ce médecin qui a été l’un des opposants les plus
éminents au régime ne freinera pas la formation de ces milices qui
auront pour but « de chasser les miliciens de notre région, de la
ramener à la patrie et de préserver son unité. »
Khan el-Assal serait tombée
Sur le terrain et selon l’AFP, citant l’OSDH, les miliciens ont pris
lundi la localité de Khan al-Assal, qualifie du « dernier bastion du
régime dans l'ouest de la région d'Alep, frontalière de la Turquie ».
La prise de Khan al-Assal intervient au lendemain de l'une des
journées les plus meurtrières depuis le début du conflit, avec 232
morts, en majorité des rebelles (114), selon un bilan de l'OSDH.
C'est dans cette ville que 20 militaires réguliers et civils ont été
tués dans une attaque chimique contre un barrage de l'armée.
Encore des Turcs
Le
site de la télévision iranienne arabophone a diffusé les cartes
d’identité turques de deux miliciens qui combattaient dans les rangs des
miliciens du front al-Nosra à Ras el-Aïn, dans le gouvernorat de
Hassaké, avant d’en être délogés par les milices kurdes.
la Tunisie négocie avec Damas
Concernant
les miliciens tunisiens en Syrie, le ministre tunisien des affaires
étrangères a révélé que son pays a entamé des négociations avec les
autorités syriennes, via la Croix rouge internationale, pour obtenir la
libération des Tunisiens séquestrés dans les geôles syriennes.
Selon Othmane Al-Jarandi, Damas pourrait en relâcher 8 dans les jours prochains comme signe de bonne volonté.
Les relations avec la Syrie sont l’objet d’un tiraillement politique
entre le gouvernement tunisien qui a rompu ses liens avec Damas et les
partis de l’opposition qui lui incombe la responsabilité du flux des
Tunisiens pour combattre en Syrie.
Selon les medias, près de trois mille Tunisiens combattent en Syrie, et 170 d’entre eux ont été abattus.
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