Le président égyptien, Mohamed Morsi, a rejeté l’ultimatum de l’armée - AFP
VIDEO : Egypte : lâché, Morsi s’accroche
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17h43 L’armée envisagerait de suspendre la constitution
L’armée
égyptienne prévoit de suspendre la constitution et de dissoudre le
parlement dominé par les islamistes si le président Mohamed Morsi et
l’opposition libérale ne parviennent pas à un accord de partage du
pouvoir avant l’expiration de son ultimatum mercredi, a-t-on appris
mardi de sources militaires.
Selon ces
sources, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) n’a toujours pas
finalisé les détails de sa « feuille de route », qui devrait être
soumise aux forces politiques. Il envisage de confier la direction du
pays à un « conseil intérimaire » jusqu’à la rédaction d’une nouvelle
constitution et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée,
ont ajouté les sources.
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17h13 Les Frères musulmans appellent à résister à un coup d’Etat
Un
responsable des Frères musulmans égyptiens, le puissant mouvement
islamiste dont est issu le président Mohamed Morsi, a appelé mardi à
empêcher un coup d’Etat après l’ultimatum fixé par l’armée, au besoin
par le « martyre ». « Chercher le martyre pour empêcher un coup d’Etat
est ce que nous pouvons offrir aux précédents martyrs de la
révolution », a déclaré dans un communiqué Mohamed al-Beltagui, un
dirigeant des Frères musulmans.
Le Parti
pour la liberté et la justice, aile politique des Frères musulmans, ont
comparé la situation actuelle à la prise de pouvoir par le colonel
Nasser en 1952. « Les Egyptiens sont parfaitement conscients du fait que
certains tentent de replonger le pays dans l’histoire et dans la
dictature » a déclaré à Reuters le porte-parole du PLJ, Mourad Ali.
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16h35 L’opposition égyptienne choisit El Baradei pour la représenter
L’opposition
égyptienne a annoncé mardi qu’elle désignait Mohammed El Baradei,
ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA),
pour la représenter et préparer une transition politique.
Le
« Front du 30 juin », qui rassemble les plus importants partis et
mouvements hostiles au président islamiste Mohamed Morsi, a déclaré dans
un communiqué que M. El Baradei serait sa « voix » et était chargé de
« préparer un scénario » en vue de mettre en oeuvre une « transition
politique ».
Mohammed El Baradei, prix
Nobel de la paix en 2005 pour son travail au sein de l’AIEA, était
revenu en Egypte en 2010 pour s’opposer au régime de M. Moubarak. Il
avait ensuite activement soutenu le soulèvement contre M. Moubarak en
janvier-février 2011, puis s’était positionné comme une des figures de
proue de la mouvance laïque et libérale, qui réclame aujourd’hui le
départ de M. Morsi et l’organisation d’une présidentielle anticipée.
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16h12 : Ban Ki-moon inquiet face aux agressions sexuelles
Le
secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé les Egyptiens « à
accorder plus d’attention aux manifestantes puisque nous avons vu de
nombreux cas d’agressions sexuelles au cours des manifestations ».
« Jusqu’à présent, je pense que la situation a été gérée de manière
plutôt pacifique, mais malheureusement il y a eu des victimes, en
particulier les femmes qui ont été blessées ou tuées », a-t-il
poursuivi. Le président américain Barack Obama a lui aussi exprimé ses
craintes sur le sujet soulignant « qu’on ne peut pas parler de
manifestation pacifique quand il y a des agressions contre des femmes ».
En mars, Washington avait condamné l’augmentation des viols et des
violences sexuelles commises en Egypte, critiquant les responsables
locaux qui assurent que la responsabilité en incombe aux femmes.
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15h08 Au Caire, l’armée est prête à intervenir en cas de violences
L’armée
est prête à se déployer dans les rues du Caire et des autres villes
égyptiennes si cela s’avère nécessaire pour empêcher des affrontements
entre partisans et opposants du président Mohamed Morsi, d’après des
sources militaires. Une force d’action rapide est prête à intervenir
depuis vendredi pour prévenir toute attaque contre les manifestants,
ont-elles précisé à Reuters.
Les sources
ont indiqué qu’elles étaient conscientes du fait qu’il existait dans les
deux camps des éléments dangereux, islamistes radicaux d’un côté et
anciens membres de l’appareil sécuritaire du président déchu Hosni
Moubarak de l’autre. Des hélicoptères d’attaque Apache ont survolé le
centre du Caire mardi après-midi, tournant en cercle au-dessus de la
place Tahrir où sont réunis des milliers de manifestants qui demandent
la démission de Mohamed Morsi.
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13h45 Démission des porte-parole de la présidence et du gouvernement
Un
porte-parole du président égyptien Mohamed Morsi et le porte-parole du
gouvernement ont démissionné mardi, dans la foulée de la démission de
plusieurs ministres, a-t-on appris de sources officielles.
Le
porte-parole de la présidence Ehab Fahmi --détaché du ministère des
Affaires étrangères-- a décidé de quitter son poste, a indiqué un
responsable de ce ministère à l’AFP. Le porte-parole du gouvernement,
Alaa al-Hadidi, a de son côté affirmé à l’agence officielle Mena qu’il
avait remis sa démission au Premier ministre Hicham Qandil.
Le
ministre égyptien de la Justice a en revanche démenti mardi une
démission collective du gouvernement Morsi, dont l’opposition réclame le
départ. C’était une information qui avait été présentée par la chaîne
Al Arabiya. « Le gouvernement n’a pas présenté sa démission et ce qui a
été dit à ce sujet n’est pas la vérité », a dit Ahmed Souleimane en
sortant d’un conseil des ministres présidé par le Premier ministre
Hicham Kandil.
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«
Seul le peuple égyptien peut décider du sort du pays et c’est ce qu’il a
fait lors du référendum constitutionnel de décembre », dit le Parti
pour la liberté et la justice, aile politique des Frères musulmans, dans
un communiqué diffusé mardi. Le mouvement invite par ailleurs les
Egyptiens à « se rassembler pour défendre l’ordre constitutionnel et
pour exprimer leur refus de tout coup d’Etat ».
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11h58 L’opposition n’est pas favorable à un « coup d’Etat militaire »
L’opposition
égyptienne a affirmé mardi qu’elle ne soutiendrait aucun « coup d’Etat
militaire », soulignant que l’ultimatum lancé par l’armée au président
islamiste Mohamed Morsi pour « satisfaire les revendications du peuple »
ne signifiait pas que les militaires voulaient jouer un rôle politique.
«
Nous ne soutenons aucun coup d’Etat militaire », affirme dans un
communiqué le Front du salut national (FSN, principale coalition de
l’opposition), ajoutant « faire confiance à la déclaration de l’armée
(affirmant que les militaires) ne veulent pas s’investir en politique ».
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11h48 L’Onu plaide pour un « dialogue national sérieux »
Le
Haut Commissariat de l’Onu aux droits de l’homme a invité mardi les
autorités égyptiennes à prendre en compte les demandes de la population
et à entamer « un dialogue national sérieux » pour désamorcer la crise.
« Rien ne doit affecter le processus démocratique », a déclaré Rupert
Colville, porte-parole de l’organisation, qui a également souligné le
rôle crucial de l’armée.
Au lendemain de
rassemblements monstres pour le départ du président Mohamed Morsi, issu
des Frères musulmans, l’armée égyptienne lui a implicitement lancé un
ultimatum en donnant 48 heures aux partis politiques pour s’entendre sur
un partage du pouvoir.
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10h42 La justice réintègre le procureur général démis par Morsi
La
justice égyptienne a ordonné mardi la réintégration du procureur
général limogé par le président Mohamed Morsi, infligeant un revers au
chef d’Etat islamiste contesté par des manifestations monstres.
«
La cour d’appel rend une décision définitive de réintégration d’Abdel
Méguid Mahmoud (au poste de) procureur général », a indiqué l’agence
officielle Mena. Le limogeage en novembre de ce procureur nommé du temps
du président Hosni Moubarak avait provoqué une levée de boucliers chez
les magistrats, qui avaient dénoncé une ingérence de l’exécutif dans les
affaires de la justice.
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9h34 L’Iran demande à l’armée de respecter le « vote des électeurs »
L’Iran
a appelé l’armée égyptienne à respecter « le vote des électeurs » après
l’ultimatum des militaires lancé à Mohamed Morsi à la suite de
manifestations de masse contre le président islamiste, a rapporté mardi
l’agence officielle Irna.
« Mohamed Morsi
a été élu par le vote des électeurs (...) Dans ces conditions, on
attend des forces armées égyptiennes, qui ont un passé glorieux
notamment dans la révolution égyptienne, de jouer son rôle pour soutenir
le dialogue national en tenant compte du vote des électeurs exprimé
dans les urnes », a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires
étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Il a également mis en garde contre
« une division du peuple égyptien ».
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8h43 Des opposants toujours mobilisés
Les
opposants toujours mobilisés place Tahrir au Caire ont explosé de joie
après cette déclaration qui pousse, selon eux, le président vers la
sortie comme ils le réclament. « Morsi n’est plus notre président, Sissi
avec nous », ont scandé les manifestants, en référence au général Abdel
Fattah al-Sissi, chef de l’armée et ministre de la Défense, dont le
portait est apparu à l’écran durant la lecture de la déclaration
militaire.
Après l’annonce de l’armée,
des dizaines de milliers de manifestants enthousiastes ont défilé dans
les rues du Caire, d’Alexandrie et d’autres grandes villes du pays.
« L’armée s’est rangée au côté du peuple », a estimé le mouvement
Tamarrod (rébellion en arabe), à l’origine de manifestations monstres
dimanche. Quatre membres du gouvernement ont quant à eux présenté leur
démission, accroissant l’isolement de M. Morsi. Les Frères musulmans, la
formation d’où vient M. Morsi, se sont contentés de déclarer qu’ils
« étudiaient » la déclaration militaire.
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8h00 Appels à la « retenue » par Obama
Le
président américain Barack Obama a invité « toutes les parties à faire
preuve de retenue », tandis que l’ONU a appelé au dialogue, en
soulignant que l’issue de cette nouvelle crise aurait un « impact
important » sur l’évolution des autres pays de la région.
Dimanche,
la foule avait déferlé dans la capitale et dans de nombreuses autres
villes aux cris de « Le peuple veut la chute du régime », le slogan déjà
scandé début 2011 contre le pouvoir autoritaire de M. Moubarak.
Au
moins 16 personnes ont été tuées dans tout le pays en marge des
manifestations, dont huit dans des affrontements entre pro et anti-Morsi
au Caire, selon le ministère de la Santé. Des affrontements similaires
avaient déjà fait huit morts, dont un Américain, la semaine dernière.
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1h55 Morsi rejette l’ultimatum
La présidence a en effet rejeté mardi matin
l’ultimatum de l’armée
qui donnait 48 heures à Mohamed Morsi pour satisfaire les « demandes
du peuple » faute de quoi elle imposerait une feuille de route.
L’ultimatum lancé par les militaires est intervenu au lendemain de
manifestations - d’une ampleur sans précédent - à travers le pays pour
réclamer le départ du président islamiste. Affirmant que « l’Egypte ne
permettra absolument aucun retour en arrière, quelles que soient les
circonstances », M. Morsi s’est posé en garant de la « réconciliation
nationale » et de la « paix sociale », alors que l’armée avait déclaré
la semaine dernière qu’elle ne laisserait pas le pays « plonger dans un
tunnel sombre de conflit et de troubles ».
Dans
un message lu à la télévision, le commandement militaire a indiqué que
« si les revendications du peuple n’étaient pas satisfaites durant cette
période, (les forces armées) annonceraient une feuille de route et des
mesures pour superviser sa mise en oeuvre ».
Par
ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a remis sa démission
mardi matin. La décision de Mohammed Kamel Mar suit d’un jour à peine
celle de quatre de ses collègues - dont le ministre du Tourisme.
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