«Si chacun balayait devant sa porte, comme la ville serait propre!»
Proverbe russe
Lundi 17 juin les huit, pays les plus industrialisés se sont
retrouvés pour un sommet en Irlande. L’unanimisme de façade du G8 sur le
fléau de l’invasion fiscale que le néolibéralisme tente d’endiguer dans
ses excès, a volé en éclats quand il s’est agi de la Syrie. Le vœu des
vassaux d’imposer un espace interdit à l’aviation de la Syrie comme aux
plus beaux jours de l’aventure BHL-sarkozienne qui a abouti à
l’assassinat d’El Gueddafi.
Le problème de l’évasion fiscale
On nous dit que Les dirigeants des grandes puissances du G8 se sont
séparés, mardi 18 juin, au terme de deux jours de sommet en affichant un
front uni pour ´´combattre le fléau de l’évasion fiscale´´ qui n’a
néanmoins pas masqué leurs désaccords profonds sur le conflit syrien.
(…) États-Unis, Russie, Japon, France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et
Canada se sont engagés à mettre en place un échange automatique
d’informations, dans une déclaration commune rendue publique mardi.
La
´´déclaration de Lough Erne´´, doit faire en sorte que ´´ceux qui
veulent échapper à l’impôt n’aient nul part où aller´´, a conclu le
Premier ministre britannique, David Cameron. Le G8 s’attaque donc aux
sociétés-écrans et aux placements offshores par la nécessité de ´´savoir
qui les détient vraiment´´ tout en exigeant que ´´les administrations
fiscales et les autorités chargées de faire respecter la loi soient en
mesure d’obtenir ces informations facilement´´. Pour ce faire, ´´les
Etats doivent modifier les réglementations qui permettent aux
entreprises de transférer leurs bénéfices d’un pays à l’autre pour
échapper à l’impôt´´. (…) Enfin, le G8 a promis de nouvelles normes pour
éviter que les multinationales comme Google, Apple, Starbucks ou Amazon
échappent à l’impôt par le biais de mécanismes sophistiqués
d’optimisation fiscale.»(1)
Comment faire? Le G8 a la solution. Dans ce domaine nous dit-on «les
dirigeants ont pour ambition commune d’imposer l’échange automatique de
données bancaires et fiscales entre pays, sur tous les contribuables. Et
ce, jusque dans les paradis fiscaux et les pays à secret bancaire de
tradition, où ces derniers pourraient dissimuler des avoirs. Les membres
du G8 étant tous d’accord pour aller vers l’échange automatique, de la
Russie au Japon, il s’agit d’amorcer une dynamique d’ici le G20 de
septembre à Saint-Pétersbourg. (2)
Le «Chemin de Damas» des puissants du G7
L’autre sujet qui a focalisé l’attention est la plaie sanguinolente
du peuple syrien victime d’un conflit qui le dépasse. Celui d’un
redécoupage du monde comme au bon vieux temps de Sykes-Picot il y a de
cela un siècle. Pourtant, le verdict d’une solution à la libyenne avec
lynchage à la clé ne fut pas retenu. A bien des égards la «conversion» à
la solution de la paix concernant le conflit syrien des pays européens
au premier rang desquels se trouvent les boutefeux anglais et français,
s’apparente à celle de Paul sur le chemin de Damas.
Le Père Marchadour, bibliste, nous rappelle les circonstances du
revirement de Paul: «Paul est un jeune homme d’à peu près 35 ans. Né
dans la diaspora, il a vécu dans un environnement culturel
hellénistique, tout en étant fortement protégé dans son identité juive.
(…) Saül a été formé pour pratiquer et faire respecter la tradition
pharisienne, en particulier dans toutes les exigences de la Loi. C’est
son zèle pour la Torah qui explique son hostilité contre les disciples
de Jésus. Et la ´´persécution´´ qu’il mène contre l’Église. Quel genre
d’intervention musclée pouvait-il se permettre alors que Rome avait le
monopole des arrestations, des incarcérations et des exécutions? À moins
que ce soit un genre de lynchage populaire, commis hors légalité, comme
ce fut le cas pour Étienne (…) Et voici que son combat, qu’il croit
sincèrement conforme au projet de son Dieu, est remis en question
radicalement à la suite de l’irruption de Jésus dans sa vie, à la fois
fracassante et discrète. (…) L’homme, plein de certitudes sur son Dieu,
se fait renverser sur le chemin de Damas. ´´Saül, Saül, pourquoi me
persécutes-tu? Je suis Jésus que tu persécutes.´´ (3)
Souvenons-nous, il s’agissait -maintenant que la ligne rouge était
franchie pour Bachar El Assad accusé avoir utilisé du gaz sarin avec des
preuves ramenées par des journalistes du Monde et par la CIA- de passer
à l’étape suivante à confier à l’Otan… Comme l’écrit Manlio Dinucci:
«Les «preuves» ont été fournies par la CIA, la même qui, il y a dix ans,
fournit la documentation photographique, montrée par Colin Powell au
Conseil de sécurité, sur la possession par l’Irak de 500 tonnes d’armes
chimiques et biologiques (…)
Mais désormais, les jeux étaient faits:
les «preuves» de la Cia avaient servi à justifier la guerre contre
l’Irak. Peu importe donc si, une fois la guerre gagnée contre la Syrie,
on découvrait que ce sont les «rebelles» qui ont utilisé des armes
chimiques, comme a déclaré Carla Del Ponte de la Commission ONU sur les
crimes de guerre. (…)
D’après le jugement sans appel de Washington, la Syrie a franchi la
«ligne rouge» et le président Obama, à contrecœur, a décidé de fournir
des armes aux «rebelles». En dissimulant le fait, émergé de l’enquête du
New York Times (26 mars), que depuis janvier 2012 la CIA fournit des
armes aux «rebelles», en les faisant arriver par un pont aérien en
Turquie et Jordanie et en entraînant là les forces infiltrées en Syrie.
(…) La no-fly zone sera imposée par les chasseurs étasuniens qui,
décollant de Jordanie et des porte-avions, pourront détruire avec leurs
missiles les avions et les défenses anti-aériennes de la Syrie sans
survoler son territoire. La no-fly zone, donc, «ne requerra pas une
résolution du Conseil de sécurité de l’ONU».(4)
La veille de l’arrivée en Irlande des membres du G8, la presse main
stream martelait avec zèle sur le fait que le sommet allait décider de
la mise à mort définitive du peuple syrien par la mise en place d’une
zone d’exclusion aérienne qui comme chacun sait a été le compte à
rebours en Libye pour le lynchage d’El Gueddafi. Non seulement il n’y
eut pas de lynchage, mais les vassaux furent contraints et forcés de
faire marche arrière pour -sauver à défaut du peuple syrien- le sommet
irlandais.
Que s’est-il passé? Une phrase permet d’expliquer le tout. Vladimir
Poutine a réussi à «convaincre» ses partenaires du G8 qu’il faut raison
garder et qu’il faut militer plus que jamais pour la solution politique.
Le G8 s’est joué à ´´sept contre un´´ sur le dossier syrien: les
Occidentaux, qui espéraient infléchir la position de Moscou, se sont
heurtés à un Vladimir Poutine farouchement déterminé à éviter l’escalade
à tout prix.
Signe des tensions persistantes, les membres du G8 se suffisent du
plus petit dénominateur commun dans leur déclaration, à savoir trouver
´´une solution politique à la crise, basée sur une vision d’une Syrie
démocratique´´ et comprenant toutes les parties au conflit. La tenue
d’une conférence de paix sur la Syrie, maintes fois repoussée, qui se
fera ´´dès que ce sera possible´´ mentionne le communiqué.
Ultime revirement: lors de sa rencontre avec la presse française,
François Hollande déclare: «Nous savons que nous ne sommes pas d’accord
avec Poutine sur, à la fois, les livraisons d’armes, les armes
chimiques, la question du rapport au régime syrien. Donc, ce qu’il nous
faut faire, tous les chefs d’Etat et de gouvernement qui sont ici, c’est
d’aller vers une solution politique à travers la conférence de Genève,
chacun devant faire pression sur ceux qui sont les plus proches pour
Vladimir Poutine, le régime syrien, et pour nous, l’opposition, pour
qu’il puisse y avoir une conférence qui débouche véritablement sur une
solution.´´(5)
La détermination de Poutine tsar de toutes les Russies à sauver la paix
«Les membres du G8 se félicitent d’avoir obtenu l’adhésion du
président russe à un engagement en faveur d’un processus de paix et
d’une transition politique.» Curieusement, la conférence se félicite que
Poutine veuille bien accepter la proposition qu’il a lui-même faite
depuis le début… Le journal Le Figaro relate justement, avec amertume la
reddition du G7 devant la Russie, nous lisons: «Vladimir Poutine aura
finalement réussi à reléguer à l’arrière-plan l’option d’armer les
rebelles syriens, qui prévalait pourtant, la semaine dernière après le
soutien américain à la proposition franco-britannique. À la place, les
membres du G8 se félicitent d’avoir obtenu l’adhésion du président russe
à un engagement en faveur d’un processus de paix et d’une transition
politique, sans autre arrêté de date que «dès que possible». L’échéance
de juillet est oubliée, des dirigeants évoquent maintenant août ou
septembre ».(6)
« Cette déclaration en sept points met l’accent sur la convocation de
la conférence dite de Genève 2, prévoit d’accroître l’aide humanitaire
aux réfugiés, demande la création d’un gouvernement de transition et
condamne l’usage d’armes chimiques – qui devra, selon le G8, faire
l’objet d’une enquête internationale sous l’égide de l’ONU. Elle ne fait
en revanche pas référence au départ d’Assad, tout en lançant un appel à
ses fidèles qui souhaiteraient déserter. Les leaders du G8 estiment
avoir sauvé la face plutôt que de se séparer sans accord, et se targuent
d’avoir ramené Poutine à la table des négociations après plusieurs
entretiens bilatéraux très tendus. François Hollande a beau jeu, du
coup, de souligner son devoir de continuer à soutenir l’opposition «par
tous moyens, humanitaires, matériels, politiques». Mais pas
militaires.(…) En retrait par rapport à ces derniers jours, a plaidé
auprès de François Hollande lors de leur rencontre bilatérale à la fin
du sommet qu’une intervention militaire n’était «pas d’actualité».(6)
Autre point marqué par Moscou, Hollande n’exclut plus la présence des
Iraniens à la conférence de Genève 2. Le G8 a, par ailleurs, pris acte
du poids grandissant des jihadistes dans la rébellion, s’inquiétant de
«la menace grandissante du terrorisme et de l’extrémisme en Syrie et de
la nature de plus en plus intercommunautaire du conflit». Une formule
sur laquelle pourra s’appuyer Damas, qui n’a de cesse de répéter qu’il
lutte contre des «terroristes».
David Cameron a souligné qu’un
gouvernement de transition devrait être non confessionnel. (…) Pris au
piège de leurs positions aussi intransigeantes qu’intenables, les
Occidentaux se sont déjugés: plus de ligne rouge, plus d’exigence du
départ d’Assad, plus d’absence de l’Iran aux débats.
Le monde a
changé, il est grand temps de s’en rendre compte. L’Occident a subi une
humiliation presque sans précédent et il faudra choisir, soit la
solution politique, soit armer les rebelles, ce qu’ils font déjà, et se
préparer à une guerre mondiale. Dans le communiqué on lit: «La menace de
la livraison d’armes ne sert plus que de levier pour faire pression sur
Assad en vue d’obtenir la conférence de Genève, désormais seule
priorité.» Comment peut-on déclarer cela, une chose pareille alors que
Assad est d’accord pour cette réunion, et que les seuls qui y sont
opposé, c’est justement les rebelles?» (6)
«Ich bine ein Berliner» versus «Nous sommes avec le peuple syrien»
Ces deux phrases, la première prononcée est célèbre, la deuxième
aurait pu être le bréviaire des chercheurs de paix au G8. Souvenons-nous
le 26 juin 1963, John Kennedy débarque à Berlin-Ouest. En pleine Guerre
froide, le président américain prononce ces quatre mots restés si
célèbres: «Ich bin ein Berliner» qui à l’époque était synonyme de
résilience…
Après le sommet du G8, Obama est parti en Allemagne. «Comme en écho à
ses prédécesseurs, écrit Patrick Saint Paul, il a choisi Berlin-Est
pour tenter de marquer l’histoire de son empreinte. (…) En 1987, le
président Ronald Reagan avait provoqué l’incrédulité en lançant son
appel au numéro un soviétique: «M.Gorbatchev, abattez ce Mur. Ouvrez
cette porte.» Mercredi, Obama a appelé à tourner définitivement la page
de la Guerre froide avec une réduction des arsenaux stratégiques
nucléaires américain et russe. Cependant, il s’est gardé d’interpeller
directement Vladimir Poutine, évitant d’user d’une rhétorique à la
Reagan, après l’ambiance glaciale qui a régné entre lui et le président
russe lors du G8, lundi et mardi en Irlande du Nord. (…) Cinquante ans
presque, jour pour jour, après le «Ich bin ein Berliner» de John F.
Kennedy, l’actuel président américain a dit vouloir s’inspirer de
l’esprit de Berlin, dont les habitants ont pris en main leur destin pour
surmonter des obstacles immenses. «Alors que nous restons vigilants à
propos de la menace terroriste, nous devons dépasser l’état d’esprit de
guerre perpétuelle aux États-Unis et cela implique de redoubler
d’efforts pour fermer la prison de Guantanamo. Cela implique de
contrôler l’utilisation de nouvelles technologies comme les drones et de
rechercher le bon équilibre entre la quête de sécurité et la protection
de la sphère privée.» Ajoutant: «Le Mur appartient à l’Histoire (…),
maintenant, c’est à nous d’écrire l’Histoire.» (7)
«Nous sommes avec le peuple syrien!» Cette phrase résume le sacerdoce
de Vladimir Poutine sur la façon élégante avec laquelle il a résisté au
sommet du G8 à ceux qui voulaient en découdre à tout prix. La vérité
est que Poutine seul face à sept puissances imbues de la volonté de
l’hyperpuissance a résisté et a vaincu car sa cause est juste.
L’Occident sait que l’opposition, qui sans Al Nosra, ne vaut
militairement rien, en plus, elle est en train de s’effondrer
militairement et politiquement depuis sa dislocation à Al Qousseir. De
l’autre côté, vous avez une armée du peuple soudée et unie derrière son
président qui, militairement grignote du terrain avec des opérations
chirurgicales et avance politiquement vers Genève avec une délégation,
une vision et un plan. De l’aveu même de l’Otan, Bachar El Assad
bénéficie du soutien de plus de 70% de la population.
Le fiasco de la réunion de Doha
Il y a un an, on parlait d’une chute imminente de la Syrie. 120
nations étaient représentées à la réunion du 6 juillet 2012 à Paris. Un
an plus tard c’est le fiasco : « Les « Amis de la Syrie » sont invités à
se réunir, le 22 juin 2013, à Doha (Qatar). L’ordre du jour porte sur
les livraisons d’armes à l’« Armée syrienne libre », en présence de son «
chef d’état-major », le général Salim Idriss ».(8)
La réunion des « Amis de la Syrie », le samedi 22 juin 2013, à Doha
(Qatar), s’est soldée de ce fait par un échec. La France, le
Royaume-Uni et les États-Unis avaient annoncé lors du G8 de Lough Erne
qu’ils allaient armer officiellement l’Armée syrienne libre. Celle-ci
avait fait connaître, le 14 juin, la liste des armes et munitions dont
elle avait besoin. Or, non seulement la réunion n’a rassemblé que 11
membres sur 121, mais elle n’est pas parvenue à prendre la
responsabilité de la livraison officielle d’armes en violation des
résolutions des Nations Unies ».(8)
La veille lit-on sur le réseau Voltaire, Paulo Pinheiro, président de
la Commission d’enquête du Haut-Commissariat aux Droits de l’homme sur
la Syrie, avait indiqué que la responsabilité personnelle des dirigeants
occidentaux serait engagée en cas de crimes commis par les « rebelles »
avec ces armes. Selon le ministre français des Affaires étrangères,
Laurent Fabius, deux États membres se seraient formellement opposés aux
livraisons officielles d’armes. Selon son homologue britannique, William
Hague, le Royaume-Uni serait l’un d’entre eux. Londres aurait ainsi
changé de position. La France, le Royaume-Uni et les États-Unis
soutiennent en effet que le gouvernement syrien a fait usage de cette
arme. Leurs « preuves », transmises à la Russie et à l’ONU ont été
accueillies avec scepticisme car elles ne correspondent pas aux normes
internationales. Une commission d’enquête des Nations Unies a été
décidée à ce sujet lors du G8 de Lough Erne ».(9)
Rappelons justement la position onusienne par la bouche de Paulo
Pinheiro, président de la Commission d’enquête du Haut-Commissariat aux
Droits de l’homme sur la Syrie, qui a déclaré à la presse, le 21 juin
2013, qu’en cas de livraison d’armes aux rebelles syriens, la
responsabilité des États pourvoyeurs serait engagée en cas de « crimes
de guerre » ou de « crimes contre l’humanité ». La livraison d’armes aux
rebelles syriens viole les résolutions de l’ONU. Elle ouvre la
possibilité aux familles de victimes de poursuivre nommément devant la
Cour pénale internationale les dirigeants qui en prendraient la
décision, et à la Syrie de poursuivre leurs États devant la Cour
internationale de Justice. Cette déclaration intervient à la veille de
la réunion des « Amis de la Syrie » à Doha (Qatar) autour du « chef
d’état-major de l’Armée syrienne libre » pour débattre de possibles
livraisons d’armes ».(10)
Rappelons aussi que lors du sommet du G8 à Lough Erne, le président
Vladimir V. Poutine a rappelé que la livraison d’armes aux groupes armés
en Syrie viole le droit international et expose ceux qui s’en rendent
coupables à des poursuites devant les tribunaux internationaux.
Pourquoi le fusible du Qatar ? Echec de Doha
Le politologue spécialiste de la région Mena, René Naba pense que
l’Emir qui vient d’être débarqué n’a pas respecté le deal tracé par
l’empire et qu’il est en partie par ses intrigues et ses contacts
sulfureux à la base de l’échec de la Réunion de Doha: « Le dégagement
politique de l’émir du Qatar, par voie de l’évacuation sanitaire, a été
programmé, contraignant le souverain à céder son trône, en pleine
gloire, en pleine force de l’âge, à son fils cadet, le prince Tamim, une
transmission de pouvoir inédite dans les annales des pétromonarchies
gérontocratiques du Golfe.
René Naba, ajoute que les destitutions sont une constante de la
politique impériale d’abord du Royaume Uni est plus tard des Etats Unis
: « « Une destitution comparable à celle décrétée par les Anglais dans
la décennie 1950 à l’encontre du Roi Talal de Jordanie, en faveur de son
fils Hussein, plus sensible aux intérêts de la couronne britannique;
comparable à celle décrétée par les Anglais en 1970 à l’encontre du
Sultan Saïd d’Oman oncle du Sultan Qabous. (…) » (11)
Les causes sont multiples pour René Naba : « (…) Plus précisément, la
sanction de l’échec d’un trublion qui aura plus que quiconque assuré la
promotion du djihadisme erratique, exacerbé l’antagonisme religieux
inter- musulman (sunnite-chiite), accentué la défragmentation du monde
arabe et sa soumission à l’impérium atlantiste, tout en plaçant le monde
au bord d‘une conflagration régionale.(…) Selon les indiscrétions de
la presse arabe, l’éviction de l’émir constituerait la sanction de ses
trop graves dérives tant en ce qui concerne son ferme soutien au
djihadisme que sa boulimie affairiste dans ses investissements
occidentaux. Le souverain se serait en effet vu notifier son ordre
d’évacuation du pouvoir par un haut responsable de la CIA, dépêché
spécialement par Barack Obama pour lui signifier l’ordre présidentiel
américain après la découverte dans la cache d’Oussama Ben Laden de
documents attestant que le financier du chef d’Al Qaïda serait un
citoyen du Qatar, cousin du ministre de la culture, Hamad Al Kawari
(11).
« (…) Les soupçons sur le Qatar pesaient depuis l’invasion de l’Irak
au point que le président Georges Bush JR n’a pas hésité à bombarder le
siège d’Al Jazira à Bagdad et s’apprêtait à en faire de même sur le
siège central de la chaîne transfrontière arabe à Doha. L’oukaze
américain, «non négociable», aurait prescrit un dégagement simultané de
l’émir et de son Premier ministre, Hamad Ben Jassem. Le processus de
transition devrait commencer l’été 2013 de manière à coïncider avec le
début de la période du jeûne du mois de Ramadan et s’achever fin août,
date de la reprise des activités du calendrier diplomatique
international. Selon la version de la presse arabe, le délégué de la CIA
aurait offert le choix suivant à l‘émir, soit le gel des avoirs
financiers de l’émirat dans le monde, soit sa destitution. Autrement
dit, la mort financière de l’émirat ou la mort politique de l’émir,
motivant cette sanction par le fait que le tandem avait «outrepassé son
rôle en Syrie et dans son soutien au djihadisme», de même que son
soutien tonitruant aux néo-islamistes au pouvoir en Tunisie et en Egypte
».(11)
On le voit le conflit latent entre l’Occident et la Russie héritière
de l’Union soviétique, lors du G8, a vu le renouveau de la Russie et du
tsar Poutine. L’Occident, sûr de lui, a enterré un peu trop tôt la
Russie et l’âme de résilience des Russes dont parle si bien Dostoïevski.
Qu’il se souvient de la retraite de Russie et de la bataille de
Stalingrad. On a bien senti que plus rien ne sera comme avant. Pourtant ,
il est inquiétant de constater comment les pays occidentaux ont
accepté de faire marche arrière. Cela cache justement quelque chose !
René Naba pense que le sacrifice de l’Emir du Qatar est un signe : «
Le fusible Qatar pourrait ainsi apparaitre rétrospectivement comme un
geste de bonne volonté à l’égard des autres protagonistes du conflit
syrien, particulièrement le groupe BRICS, avec lequel le camp atlantiste
se doit impérativement de procéder à une redistribution des cartes sur
la scène internationale en vue de sa stabilisation, alors que les
Etats-Unis opèrent un redéploiement vers le Pacifique, leur terrain de
compétition majeur du XXIe siècle, avec leur grand rival chinois. Avec
l’espoir de demander à la Russie un geste équivalent concernant le
président syrien. Un renvoi dos à dos Khalifa-Bachar, un jeu à somme
nulle… en somme, sauf pour ses victimes de ce jeu de massacre
transrégional ».(11)
Il est à espérer, cependant, que malgré toutes les manœuvres, les
négociations de Genève se tiennent et aboutissent à une solution où
l’alternance est consacrée pour le plus grand bien du peuple syrien.
Amen!
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz
1. Le G8 uni sur l’évasion fiscale mais divisé sur la Syrie Le Monde.fr avec AFP 18.06.2013
2. L’échange automatique des données bancaires, une priorité du G8. Le Monde 17.06.2013
3.
http://www.croire.com/Definitions/Bible/ Saint-Paul/Le-retournement-de-Paul-sur-le-chemin-de-Damas
4. Manlio Dinucci
http://www.mondialisation.ca/lart-de-la-guerre-le-lion-impatient-de-mettre-en-pieces-sa-proie/5339616
5.
http://www.lemonde.fr/politique/article/ 2013/06/17/syrie-hollande-veut-mettre-la-pression-sur-la-russie_3431520_823448.html
6.
http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/18/01003-20130618ARTFIG00669-g8-poutine-resiste-aux-occidentaux-sur-la-syrie.php?m_i=SfVSoIOMcPja8_ oJPMMTuonVCU8FLTzGZvbgRiZFjysu4%2BjSm
7.
http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/19/01003-20130619ARTFIG00613-obama-a-berlin-dans-les-pas-de-jfk-et-de reagan.php?m_i=pMmpSnwuGsmunD1 yYa47k_ncbYvyEVND4WoU4KZ0ShgE9XCVF
8. Amis de la Syrie » à Doha : 110 absents sur 121 membreshttp://www.voltairenet.org/article179039.html 21 juin 2013
9.http://www.voltairenet.org/article179086.html
10. Livraisons d’armes aux « rebelles syriens » : co-responsabilité en cas de crimes
http://www.voltairenet.org/article179070.htmlhttp://www.voltairenet.org/article179070.html 22 juin 2013
11.http://oumma.com/La-finemir?utm_source=Oumma+Media&utm_campaign=6fb4e4a4d7-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_8d43878bbe-6fb4e4a4d7-80765081