Par Marc Laimé, le 2 novembre 2010
Au prétexte de prévenir les caries, les
producteurs d’eau "fluorisent" l’eau du robinet depuis des décennies
dans le monde entier, une pratique qui ne suscite aucun débat en France,
alors qu’elle est interdite en Allemagne et en Suède, et très
majoritairement rejetée dans les pays de l’Union Européenne. Si les USA,
le Canada ou l’Australie l’appliquent également, la "fluorisation" y
soulève des questions éthiques et y inspire des luttes, totalement
méconnues en France, où la question, totalement occultée pourrait
déclencher de nouvelles polémiques, à raison même de cette occultation…
Tout dentiste sait fort bien que le fluor
peut causer des dommages aux dents, sous forme de fluorose dentaire,
qui n’est que la partie visible des dommages du fluor sur tout le
système osseux. S’il peut présenter certains bénéfices, en application
locale, il est fortement déconseillé aux parents de donner des
suppléments de fluor par ingestion, et donc par voie digestive à leurs
enfants.
On sait moins, car ce n’est que très
rarement indiqué sur les tubes de dentifrice, il faut contacter un
centre anti-poison en cas d’ingestion de dentifrice…
La plupart des dentifrices contiennent en
effet, en plus du fluorure de sodium, du Triclosan, un perturbateur
endocrinien bio-accumulatif.
Les dangers du fluor
Le fluor qui est lui aussi
bio-accumulatif et s’associe aux ions d’aluminium et de plomb est, d’une
part, l’élément essentiel pour la production de l’aluminium, et d’autre
part le principal résidu issu de cette industrie. Le fluor et
l’aluminium adorent en effet se combiner en fluorure d’aluminium, qui
traverse la barrière sang-cerveau et cause des dommages semblables à
ceux de la maladie d’Alzheimer, en altérant l’intégrité neuronale et
cérébro-vasculaire, causant des déficiences immunes provoquant une forme
de "démence micro-vasculaire immune".
Une étude (en anglais) publiée en 1998
par Brain Research a ainsi établi que O,5ppm (parts par million) de
fluorure d’aluminium ajoutés à l’eau de boisson d’un groupe de rats peut
causer plus de mortalité et d’infections que dans d’autres groupes qui
ont reçu 5ppm ou même 50ppm de fluorure de sodium.
L’eau potable fluorisée avec un résidu toxique?
Quel rapport avec la production de l’eau potable en France?
À priori, l’ajout de "médicaments" dans
l’eau est illégal, mais l’Association française de normalisation (AFNOR)
a homologué, comme l’établit "l’Avis relatif à l’homologation et à
l’annulation de normes publié au Journal Officiel du 24 octobre 2006",
au chapitre "Eau: milieux et usages", parmi les produits chimiques
autorisés "pour le traitement de l’eau destinée à la consommation
humaine (NF EN 12175) l’acide hexafluorosilicique (indice de classement:
T94-213)."
En
France, pour produire de l’eau potable, on injecte donc dans les usines
de potabilisation, non pas du fluorure de sodium de qualité
pharmaceutique, mais de l’acide hexafluorosilicique qui, comme l’établit
sans conteste la fiche de sécurité des Laboratoires Solvay, est un
résidu toxique concentré, issu des déchets polluants des industries de
l’aluminium et des engrais phosphatés…
Cet acide est extrait à partir des
filtres épurateurs anti-pollution installés dans les usines, et il est
contaminé par des métaux lourds, de l’arsenic, du plomb, du mercure, du
cadmium, du phosphore, des sulfates et des isotopes radioactifs…
Préoccupations en matière de santé et d’environnement relativement à la fluoration de l’eau potable
[Traduction]
En ce qui concerne l’utilisation d’acide
hexafluorosilicique comme source de fluorure pour la fluoration de
l’eau, l’Agence (EPA, Environmental Protection Agency, agence de protection de l’environnement US, ndt)
estime qu’il s’agit d’une solution environnementale idéale à un
problème de longue date. En récupérant l’acide hexafluorosilicique, un
sous-produit de l’industrie des engrais, on réduit la pollution de l’air
et de l’eau, et les services d’approvisionnement en eau disposent d’une
source de fluorure à faible coût.
– Rebecca Hanmer, administratrice adjointe du Bureau de surveillance de la pollution de l’eau, EPA, 30 mars 1983.
Essentiellement, nous retirons des agents
polluants de l’air (où ils contaminent les régions aux alentours des
cheminées) pour les déverser dans notre eau (où ils sont dilués de
manière plus efficace). Il n’en demeure pas moins que nous ajoutons des
produits chimiques toxiques à notre eau. Est-ce bénéfique? Légal?
Éthique?
[Traduction]
Si ces substances sont rejetées dans
l’atmosphère, ce sont des polluants; si on les déverse dans les
rivières, ce sont des polluants; si on les déverse dans les lacs, ce
sont des polluants; mais si on les verse directement dans notre réseau
d’eau potable, ce ne sont plus des polluants. C’est incroyable!
– Dr. Hirzy, 2000, premier vice-président, Syndicat des professionnels de l’EPA.
(…)
Force est donc de constater qu’un
cocktail de poisons peut être ajouté à l’eau du robinet en toute
impunité depuis décembre 2001, lors même que le nouveau décret du 20
décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine
insistait à l’envi qu’en matière d’information sur l’eau primait
désormais le souci de la transparence…
Normes et santé publique
La décision de l’AFNOR témoigne à
contrario que la France a préféré ne pas s’embarrasser d’un débat public
(perdu d’avance), sur les prétendus bienfaits du fluor (et de la
médication forcée), sur la santé dentaire, face aux dangers bien réels
de l’utilisation de l’acide hexafluorosilicique dans la production de
l’eau potable…
On nous objectera qu’il n’existe aucune étude prouvant la nocivité de l’acide fluorosilicique ajouté à "l’eau du robinet"…
Les faits sont têtus. de très nombreuses
études scientifiques existent, prouvant la neurotoxicité aigüe de ce
cocktail de poisons bio-accumulatifs (arsenic, plomb, mercure, chrome,
cadmium, fluorure d’hydrogène et baryum…). Ces études démontrent par
ailleurs que l’assertion consistant à prétendre que des doses infimes
sont inoffensives est fausse en raison du caractère bio-accumulatif de
ces déchets industriels toxiques.
In fine l’affaire repose aussi
la question de la validité des normes définies par les organismes privés
que sont l’AFNOR et l’ISO, normes élaborées par des industriels et qui
sont ensuite, on le voit, intégrées aux réglementations et législations
publiques, comme ici, par le biais d’un simple "Avis" publié au Journal
Officiel…
Le débat au Canada
Le site Internet du Bureau du
Vérificateur Général du Canada une institution hélas sans équivalent en
France, permet de prendre connaissance d’une pétition déposée en
novembre 2007 qui demandait à tous les ministères concernés de rendre
publiques les précautions qu’ils entendent prendre contre les dangers
des effets de l’ajout de fluorure dans l’eau du robinet, et des réponses
qu’y ont apporté les différentes institutions canadiennes concernées:
La pétitionnaire désire obtenir des
réponses de divers ministères au sujet de l’ajout de fluorure (acide
fluorosilicique) dans notre eau potable, un procédé qui, selon elle,
introduit dans l’eau des substances toxiques, notamment de l’arsenic et
du plomb. Elle demande aux ministères de fournir des études
toxicologiques démontrant l’innocuité des composés chimiques
actuellement utilisés dans la fluoration de l’eau potable. La
pétitionnaire demande aussi que les ministères avisent les personnes qui
travaillent dans l’industrie des pêches des effets de la fluoration de
l’eau sur notre écosystème. Enfin,elle demande aux ministères quelles
sont les mesures qu’ils entendent adopter pour protéger les enfants et
les autres groupes à risque (par ex. les diabétiques) contre le fluorure
présent dans l’eau et les aliments.
Le gouvernement répondait… en noyant le poisson, mais ces réponses n’en sont pas moins révélatrices (extraits):
Le fluorure est naturellement présent
dans les sources d’eau du Canada. Il peut également être ajouté à l’eau
potable à titre de mesure de santé publique afin de protéger la santé
dentaire et de prévenir ou réduire les caries.
La fluoration des réserves d’eau potable est une mesure acceptée, fortement soutenue par des preuves scientifiques.
Le fluorure est utilisé à l’échelle
internationale pour protéger la santé dentaire; il est ajouté aux
réserves d’eau potable partout dans le monde depuis plus de 50 ans à
titre de mesure de santé publique et dentaire.
Le rôle du fluorure dans la prévention
des caries continue d’être appuyé par plus de 90 associations de
professionnels de la santé nationales et internationales, dont Santé
Canada, l’Association dentaire canadienne, l’Association médicale
canadienne, l’Organisation mondiale de la santé et la Food and Drug
Administration (FDA) des USA.
Question 3:
Santé Canada ou tout autre ministère
fédéral croit-il que le fait d’ajouter de l’acide fluorosilicique
contaminé par des éléments tels l’arsenic, le plomb, le mercure, le
cadmium, le baryum et le chrome dans l’eau potable et, par conséquent,
dans l’environnement répond à un intérêt légitime du gouvernement? Dans
l’affirmative, quel est cet intérêt?
Réponse de Santé Canada:
Santé Canada recommande fortement que
tous les produits ajoutés à l’eau potable au cours de son traitement et
de sa distribution respectent les normes de la NSF applicables, y
compris tous les autres additifs utilisés dans la fluoration, ce qui
signifie que la concentration de toutes les impuretés contenues dans
l’additif est inférieure au niveau qui constituerait un risque pour la
santé humaine.
L’eau traitée adéquatement à l’aide de
ces additifs homologués ne présente aucun risque pour la santé, que ce
soit du fluorure ou de toute impureté.
Les normes de la NSF sont des normes
volontaires qui peuvent être incorporées à des lois ou à des règlements
pour les rendre exécutoires. Les produits qui satisfont à des normes
précises sont homologués. Un additif qui ne satisfait pas les exigences
de la norme 60 ne peut pas être homologué.
(…)
Question 9:
En l’absence d’études sur l’innocuité, y
a-t-il des ministères fédéraux qui soient prêts à affirmer que l’acide
fluorosilicique ne présente aucun danger? En l’absence d’études sur
l’innocuité des produits utilisés dans la fluoration de l’eau, comment
justifiez-vous vos actions visant à promouvoir l’utilisation de déchets
dangereux qui n’ont jamais fait l’objet d’analyses d’innocuité?
Réponse de Santé Canada:
Tel que nous l’avons indiqué dans notre
réponse à la question 2, la fluoration de l’eau potable ne constitue pas
une surce d’exposition à l’acide fluorosilicique. Ajouté à l’eau, les
fluorosilicates s’hydrolisent entièrement pour libérer des ions
fluorure, ce qui signifie que l’eau potable ne constitue pas une source
d’exposition à ces composés."
(…)
Question 14:
Un ministère ou organisme fédéral ou
provincial peut-il obliger une personne à prendre une substance
médicinale dont l’utilisation prévue n’a pas encore été approuvée et,
plus particulièrement, dont le mode d’administration n’a pas été
approuvé? Est-ce que l’approbation d’une substance ou d’une voie
d’administration se traduit automatiquement par l’approbation d’une
substance médicinale ou d’un mode de distribution différent?
Réponse de Santé Canada:
La fluoration de l’eau potable municipale
vise à fournir une source de fluorure facilement accessible. L’acide
fluorosilicique ou toute autre forme de fluorure utilisée dans la
fluoration de l’eau potable est une source de fluorure minéral nutritif.
Lorsqu’il est ajouté aux niveaux recommandés, le fluorure fournit
l’apport quotidien que divers organismes sanitaires jugent adéquat pour
une nutrition optimale.
Santé Canada ne réglemente pas les
additifs de fluoration ajoutés aux réserves d’eau potable, car il
incombe aux gouvernements provinciaux et territoriaux de s’assurer de
l’innocuité et de la qualité des réserves d’eau potable publiques des
municipalités.
En vertu de la Loi sur les aliments et
les drogues, l’approbation d’un médicament et de sa voie
d’administration ne se traduit pas automatiquement par l’approbation
d’une substance semblable ou d’un mode d’administration différent.
Toutefois, puisque le fluorure utilisé dans la fluoration de l’eau
potable n’est pas considéré comme un médicament, les exigences
d’approbation ne s’appliquent pas.