Le chef de la diplomatie russe a noté que la communauté internationale tentait de mettre un terme à la guerre en Syrie, mais que les opinions sur les moyens d’y parvenir divergeaient sensiblement. Les désaccords sont devenus particulièrement évidents au dernier sommet du G8.
« Nous avons des avis différents sur les moyens d’atteindre cet objectif. Ni la Russie, ni les Etats-Unis, ni l’Europe ou tout autre État normal, y compris des pays arabo-musulmans en général ne souhaitent la répétition en Syrie du scénario irakien.
Il reste un espoir de règlement pacifique de la crise dans le pays, c’est la conférence internationale Genève 2. Personne ne le nie, mais le choix des participants pose problème. La Russie est convaincue qu’il est impossible de contourner l'Iran et les autres voisins de la Syrie, qui continuent d’accueillir les réfugiés. »
Le ministre russe des AE a également commenté la proposition du président des États-Unis de réduire les potentiels nucléaires des deux pays d'un tiers encore. Barak Obama a proposé de sortir du cadre de l'accord sur la réduction des armements stratégiques offensifs signé en 2010. Moscou estime qu'il ne faut pas anticiper et que l’accord signé doit être entièrement réalisé. Mais l'essentiel est ailleurs. Selon le chef de la diplomatie russe, dans la discussion sur la nouvelle réduction des forces nucléaires, les parties buteront de nouveau sur la question de la défense antimissile.
« L'arme nucléaire, les armements stratégiques offensifs ne sont pas l’unique facteur impactant la parité et la stabilité, elle aussi influencée aussi par les moyens défensifs stratégiques du bouclier antimissile. Dans un avenir proche, elle le sera également par les projets américains de création d’armements non- nucléaires plus humains du point de vue de l'absence de la radiation en comparaison avec la bombe nucléaire. Mais du point de vue militaire, ils seront plus efficaces que les armements stratégiques nucléaires actuels. »
De plus, à Moscou, on note que Washington a modifié la configuration du futur ABM. Les États-Unis ont décidé de compenser l’abandon du déploiement de ses éléments en Europe, qui préoccupait Moscou, par des intercepteurs supplémentaires en Alaska.
Le système reste global. Ses composantes sont déployées le long des frontières de la Russie. Dans tous les cas, nous devons prévoir des mesures permettant d’éviter que l’équilibre stratégique ne soit violé.
Moscou compte impliquer dans la discussion ultérieure entre la Russie et les États-Unis sur la stabilité stratégique dans le monde d'autres pays membres du club nucléaire. T

 
 
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