Deux
hommes ont tué à l’arme blanche un soldat britannique mercredi dans un
quartier du sud-est de Londres, affirmant aux témoins de la scène agir
“au nom d’Allah” avant d‘être blessés par la police, et arrêtés.
C’est un “acte barbare qui s’est produit aujourd’hui, une
attaque épouvantable (...) manifestement de nature terroriste”, a
déclaré David Cameron lors d’un point de presse à Paris, où il se
trouvait pour une visite écourtée pour regagner Londres au plus vite.
“L‘état d’esprit britannique est: ne jamais plier face à
ce genre d’attaques. Les terroristes ne gagneront jamais”, a insisté le
Premier ministre britannique.
“J’exprime toute ma solidarité à l‘égard de David Cameron
et du Royaume-Uni, à la suite du lâche assassinat d’un soldat
britannique”, a de son côté déclaré le président François Hollande qui
se trouvait à ses côtés, au palais de l’Elysée.
“Nous devons lutter contre le terrorisme partout, ce qui
suppose d‘échanger nos informations, de travailler avec nos services de
renseignement respectifs et d’agir partout”, a ajouté le chef de l’Etat
français.
Les Etats-Unis ont aussi condamné cette “attaque”, sans
toutefois employer le terme “terroriste”. “Nous nous tenons aux côtés de
notre allié britannique confronté à une violence insensée”, a écrit
dans un bref communiqué un porte-parole du département d’Etat, Patrick
Ventrell.
Loi du Talion
Les détails de l’attaque particulièrement brutale, menée
en plein jour, à proximité d’une caserne militaire de la Royal artillery
à Woolwich ont commencé à émerger mercredi en fin d’après-midi.
“Nous devons les combattre comme ils nous combattent.
Oeil pour oeil, dent pour dent”, a lancé l’un des deux agresseurs en
citant la loi du Talion, sur un film amateur récupéré par la chaîne de
télévision
ITV.
“Nous jurons par Allah le tout puissant que nous
n’arrêterons jamais de vous combattre”, a ajouté le jeune homme noir,
habillé d’un jean et d’un blouson et coiffé d’un bonnet.
“Je suis désolé que des femmes aient été témoins de ce
qui s’est passé aujourd’hui mais, dans notre pays, nos femmes voient le
même genre de choses”, a encore dit d’une voix posée, dans un anglais à
l’accent londonien, le suspect qui portait à la main deux couteaux et un
hachoir ensanglantés.
Selon des témoins, lui-même et son complice ont encouragé
les passants à filmer la scène alors qu’ils s’acharnaient sur le corps
de leur victime, la lardant de coups aux cris de “Allah Akbar”. Certains
ont assuré qu’ils s’employaient à décapiter l’homme inerte, allongé sur
la chaussée.
Des écoliers et une femme poussant un caddy se trouvaient à proximité, visiblement remplis d’effroi.
Depuis un train circulant entre Bruxelles et Paris, David
Cameron a immédiatement demandé au ministre de l’Intérieur Theresa May
de convoquer une réunion du Comité Cobra, en présence notamment du
ministre de la Défense et des responsables des services de sécurité.
A l’issue de la réunion de crise qui a duré une petit
heure, le 10 Downing Street a confirmé dans un communiqué laconique que
“tout indiquait qu’il s’agissait d’un attentat terroriste”.
Le texte précise que la sécurité avait été renforcée à la caserne de Woolwich et dans toutes les casernes londoniennes.
Le Palais de Buckingham a par ailleur fait savoir que la
reine Elizabeth se tenait informée, ajoutant au sentiment d’un drame
national.
Le premier à donner des indications sur l’agression avait
été en milieu d’après-midi le député de Woolwich et Greenwich, Nick
Raynsford. “Nous pensons que la victime est un soldat”, avait-il déclaré
aux journalistes accourus sur place, alors que des cordons de police
bouclaient le quartier.
“La police se devait d’intervenir pour essayer d’arrêter ces individus”, a commenté le député.
Scotland Yard s’est contenté de confirmer que des
policiers avaient fait usage de leurs armes pour neutraliser deux
suspects du meurtre d’un inconnu, qui ont été admis dans deux hôpitaux
londoniens distincts. Selon les témoins, les deux agresseurs n’ont à
aucun moment cherché à fuir les lieux de leur crime, et se sont avancés,
menaçants, vers les renforts de police à leur arrivée.
Scotland Yard a aussi appelé au calme les résidents de
Woolwich, qui a longtemps abrité un arsenal royal et une Académie
Militaire Royale.
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