Le
chef du front jihadiste Al-Nosra, en première ligne dans le combat
contre le régime syrien, a été blessé mercredi dans un bombardement mené
par l’armée dans la province de Damas, a annoncé une
ONG syrienne.
Sur le plan diplomatique, l’opposition syrienne a de
nouveau exigé un départ du président Bachar al-Assad en préalable à
toute solution au conflit, rejetant ainsi indirectement l’appel
américano-russe au dialogue pour faire cesser l’effusion de sang.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (
OSDH),
Abou Mohammed al-Joulani, dont le groupe est lié à Al-Qaïda, a été
blessé avec d’autres combattants dans un bombardement qui les a
“directement visés” dans un secteur sud de la province de Damas.
Le président de l’
OSDH, Rami
Abdel Rahmane, a affirmé que le chef jihadiste avait été blessé à un
pied, en précisant tenir ces informations de militants dans la zone mais
sans être en mesure de donner plus de précisions.
Classé “organisation terroriste” par Washington pour ses
liens avec Al-Qaïda, le Front Al-Nosra s’est d’abord fait connaître en
Syrie par des attentats suicide, avant de devenir une redoutable force
armée combattant aux côtés des insurgés contre le régime.
Ce groupe, formé de combattants syriens et de volontaires
étrangers, a pour ambition d’instaurer une gouvernance islamique dans
la Syrie de l’après-Assad, ce que rejette l’Armée syrienne libre (
ASL), la principale composante de la rébellion.
En avril, Abou Mohammed al-Joulani a annoncé qu’il
prêtait allégeance au chef d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, mais avait
décliné le parrainage de la branche irakienne du réseau extrémiste même
s’il a reconnu en recevoir un appui militant et financier.
En prêtant allégeance à Ayman al-Zawahiri, Al-Nosra a
permis au régime syrien d’affirmer encore plus résolument qu’il était en
lutte contre des “terroristes” cherchant à instaurer un Etat islamique.
Le pouvoir n’a jamais reconnu le mouvement de
contestation pacifique lancé en mars 2011 pour réclamer des réformes
démocratiques, qu’il a durement réprimé. La révolte s’est transformée en
rébellion armée qui a fait basculer le pays dans la guerre civile.
En plus de deux ans, 70.000 personnes ont péri, 4,25
millions de personnes ont été déplacées et plus de 1,4 million d’autres
ont été poussées à la fuite, essentiellement dans les pays voisins,
selon l’
ONU.
Coup dur à l’entente russo-américaine
Les efforts internationaux en vue de mettre fin à
l’effusion de sang n’ont pas cessé mais l’opposition syrienne a porté un
coup dur à l’accord entre Etats-Unis et Russie, qui ont annoncé mardi
avoir convenu d’inciter régime et rebelles à trouver une “solution
politique”, sans se prononcer sur le sort de M. Assad.
“La coalition nationale syrienne salue les efforts
internationaux appelant à une solution politique qui réaliserait les
aspirations du peuple syrien pour un Etat démocratique, mais celle-ci ne
peut commencer qu’avec le départ de Bachar al-Assad et de son régime”,
affirme un communiqué de l’opposition.
Le régime syrien, qui affirme que le sort du président
sera décidé lors de l‘élection présidentielle de 2014, n’a pas encore
réagi à l’accord salué par le médiateur international Lakhdar Brahimi et
l’Union européenne.
L’entente russo-américaine s’appuie sur l’accord conclu
en juin 2012 à Genève, qui prévoit un arrêt des combats et la formation
d’un cabinet de transition aux pleins pouvoirs avant de futures
élections démocratiques.
A Washington, le département d’Etat a confirmé que les
Etats-Unis continuaient de réclamer le départ de M. Assad, tout en
soulignant qu’il revenait “au régime et à l’opposition, par consentement
mutuel, de s’asseoir et de travailler à une autorité de transition”.
Washington a en outre annoncé une nouvelle aide
humanitaire de 100 millions de dollars en faveur des réfugiés syriens,
portant le total de cette aide à 510 millions.
Dans le cadre des efforts internationaux, le Premier
ministre britannique David Cameron se rendra vendredi à Sotchi, en
Russie, pour discuter avec le président russe Vladimir Poutine.
Sur le terrain, outre les combats qui font rage sur les multiples fronts, l’
ONU
tentait d’obtenir la libération de quatre observateurs philippins
capturés mardi alors qu’ils patrouillaient dans la zone tampon entre
Israël et la Syrie sur le plateau du Golan.
Un groupe rebelle a affirmé avoir pris ces hommes “pour (les) protéger” des violences.
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