18 janvier, 2013

Mali : les troupes locales ont repris Konna aux islamistes


L'armée malienne a affirmé avoir repris jeudi la localité de Konna. La capture de cette localité le 10 janvier par des combattants islamistes avait précipité l'intervention française au Mali.Niono (Mali), jeudi. Un point de contrôle tenu par un soldat malien entre les villes de Diabaly, encore tenue par les rebelles, et de Segou. 

Niono (Mali), jeudi. Un point de contrôle tenu par un soldat malien entre les villes de Diabaly, encore tenue par les rebelles, et de Segou.  | LP / Yann Foreix

«Nous avons repris le contrôle de la localité de Konna, après avoir fait subir de lourdes pertes à l'ennemi», assure l'armée malienne vendredi, dans un bref communiqué. L'information est confirmée par une source de sécurité régionale et par des habitants de la zone joints par l'AFP. La zone n'est pas accessible à des observateurs indépendants.
Mercredi, puis dans la nuit de mercredi à jeudi, des soldats maliens, appuyés par des militaires français, ont affronté des islamistes près de Konna. De nouvelles frappes aériennes françaises, jeudi, ont permis aux soldats maliens d'entrer dans la ville.

Le Pen accuse Sarkozy et Hollande. Invitée vendredi matin sur Info, la présidente du FN accuse les dirigeants français successifs d'être responsables de l'armement des islamistes au Sahel. «L'armée française est en train de réparer au Mali les conséquences des fautes politiques et géostratégiques majeures de nos dirigeants, tant sous le règne de Nicolas Sarkozy que de François Hollande», affirme l'eurodéputée frontiste. «L'UMP et le PS étaient d'accord pour mener la guerre en Libye, la mener également en Syrie. Ces guerres ont consisté à aider et armer les islamistes qui aujourd'hui, sont au nord Mali et contre lesquels nous menons une guerre à fronts renversés», insiste Marine Le Pen.

Rome approuve Paris. Dans un entretien publié vendredi par La Repubblica, le ministre italien de la Coopération, Andrea Riccardi, estime que l'intervention française au Mali n'est pas «une guerre coloniale», parce que «c'est l'Afrique qui en premier lieu a demandé de l'aide (...) pour stopper la menace représentée par Al-Qaïda». Rome, ajoute-t-il, va soutenir «une opération des Nations Unies, qui selon nous doit avoir un objectif prépondérant de stabilisation, d'aide humanitaire aux déplacés, et de soutien à la naissance d'une gestion politique et civile de la région».

VIDEO. Les forces spéciales françaises en opération



Washington prêt à apporter une aide
. «Nous soutenons l'opération française au Mali avec des renseignements et du transport aérien», a rappelé jeudi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Il n'a pas été précisé si ces renseignements proviennet de satellites espion et/ou de drones d'observation. Les Etats-Unis mis à disposition de la France des avions de transport, confirment des responsables militaires US. Un autre responsable militaire précise que le commandement chargé du transport (Transcom), le commandement chargé de l'Afrique (Africom) travaillant sur les détails opérationnels avec la France. S'agissant du transport de matériels et du ravitaillement en vol des avions tricolores, le Pentagone et le département d'Etat doivent s'assurer du cadre juridique d'une telle opération afin de ne violer aucune loi américaine. Interrogé sur ce point mercredi lors d'un déplacement à Rome, le chef du Pentagone Leon Panetta a préféré en rire: «Dès que je me retourne, je fais face à un groupe de juristes».

Des troupes africaines déployées. Une centaine de militaires Togolais et de Nigérians sont arrivés jeudi soir à Bamako. Il s'agit des premiers éléments de la force d'intervention ouest-africaine (Misma), dont l'objectif est de chasser les groupes armés qui occupent le Nord-Mali depuis neuf mois. Quelques 2.000 membres de cette force doivent être déployés au Mali d'ici le 26 janvier.
LeParisien.fr                             

Mali : les premiers renforts arrivent


Mali : les premiers renforts arrivent
© Max PPP
L'ESSENTIEL - Des soldats sont positionnés autour de Diabali, aux mains des islamistes.
LE RESUME. Les troupes françaises ont poursuivi leur intervention au Mali. La force ouest-africaine a commencé à se déployer dans le pays, avec l'arrivée d'une centaine de militaires togolais, venus prêter main-forte aux 1.400 soldats français.

# SUR LE TERRAIN

Plus de 1.400 soldats français sont d'ores et déjà déployés au Mali, et leur nombre devrait à terme s'élever à 2.500. Les troupes françaises sont arrivées aux portes de Diabali, à 360 km au nord de Bamako, l'armée malienne s'efforçant de son côté de boucler la frontière avec la Mauritanie voisine pour couper la retraite aux islamistes. La France n'a cependant pas lancé d'assaut contre la ville, évoquant notamment le souci de protéger la population civile.
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Une centaine de militaires togolais sont arrivés jeudi à Bamako, a constaté un journaliste de Reuters, ce qui marque le début du déploiement de la force ouest-africaine au Mali. Par ailleurs, près de 80 soldats nigérians ont quitté leur pays pour se rendre au Mali voisin.Les milliers de soldats que doit déployer la Communauté éonomique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) sont censés aider l'armée malienne à reprendre le nord du Mali aux islamistes.

# LES SOUTIENS

Mali : les premiers renforts arrivent
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• Les soutiens occidentaux. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a assuré jeudi que "tous" les pays européens avaient "salué l'action de la France" au Mali. "Les Français ne sont pas seuls, ils sont les précurseurs", a assuré le chef de la Diplomatie en quittant une réunion avec ses homologues européens consacrée au soutien de l'UE aux opérations engagées pour venir en aide au Mali. Il est "tout à fait possible que des pays européens décident non seulement d'apporter de la logistique, mais aussi de mettre à disposition des soldats". Les ministres européens des Affaires étrangères ont d'ailleurs approuvé jeudi l'établissement de la mission de l'UE destinée à former et à réorganiser l'armée malienne.
L'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahel, l'ancien Premier ministre italien Romano Prodi, a estimé jeudi qu'il n'y avait pas d'autres voies que l'intervention française au Mali pour empêcher "la mise en place d'une zone franche terroriste au cœur de l'Afrique".
A Berlin, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, reçoit son homologue français, Jean-Yves Le Drian, à 15h30 pour une réunion de travail consacrée notamment à l'intervention au Mali.
Mali : la France prête à passer à l’action ?
© Reuters
• Les soutiens africains. Un premier contingent de 200 soldats tchadiens destinés à la future force africaine au Mali a quitté mercredi soir N'Djamena à bord de trois avions pour Niamey, selon une source militaire tchadienne. Ces premières troupes tchadiennes devaient être rejoints par des soldats burkinabé et nigériens, pour ensuite pénétrer en territoire malien, selon la même source.

# A PARIS

Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), a reçu jeudi à 18 heures le président par intérim de l'Assemblée nationale du Mali, Younoussi Touré, au lendemain du débat sur l'intervention française au Palais Bourbon. Lors du débat sans vote organisé mercredi à l'Assemblée nationale française sur l'intervention française au Mali, tous les groupes politiques ont approuvé l'intervention, malgré l'expression de premières critiques et inquiétudes sur l'"isolement" de la France dans ces opérations.