14 mars, 2012

Yemen: Un parti salafiste créé

Le premier parti politique yéménite issu de la mouvance salafiste a été formé mercredi et ses représentants ont invité le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, élu en février, à appliquer la charia à toutes les sphères de la société.

Les militants salafistes, qui prônent le retour aux origines de l'islam, refusaient jusqu'ici de s'impliquer en politique, mais le succès d'Al Nour, devenu la deuxième force parlementaire d'Egypte, a sans doute changé la donne. «Après des mois d'études et de discussions sur la nécessité d'une immersion dans le processus politique, nous avons décidé de fonder l'Union Rachad», peut-on lire dans un communiqué du mouvement yéménite, selon lequel cette implication relève du devoir religieux.

Outre son appel à l'instauration de la loi islamique, il exhorte Sanaa à s'opposer aux ingérences étrangères et prône le dialogue avec les extrémistes sunnites actifs au Yémen et les rebelles chiites du Nord.
Reuters

Ligue des Champions - Le Real Madrid en père tranquille

Vainqueur du CSKA Moscou (4-1), le Real Madrid n'a pas eu à forcer son talent pour accéder aux quarts de finale de la Ligue des Champions. Higuain, Cristiano Ronaldo, auteur d'un doublé, et Benzema, entré en cours de jeu, ont signé les buts du Real, auteur d'un nul en Russie (1-1) à l'aller.
FOOTBALL - 2011/2012 - Real Madrid-CSKA Moscow - Higuain - 0
Le Real Madrid n'a pas tremblé pour accéder aux quarts de finale de la Ligue des Champions. Après le nul ramené de Russie au match aller (1-1), les Madrilènes se sont imposés devant le CSKA Moscou (4-1) à Santiago-Bernabeu sans vraiment trembler. Gonzalo Higuain s'était chargé d'ouvrir la voie vers la qualification en première période, tandis que Cristiano Ronaldo, auteur d'un doublé, et Karim Benzema ont scellé la victoire merengue en deuxième mi-temps. Leader de Liga, l'équipe de José Mourinho reste donc également en lice pour son objectif le plus prestigieux, ajouter une dixième Ligue des Champions à son palmarès.
Le CSKA Moscou n'a fait illusion qu'un quart d'heure à Madrid, histoire de rappeler que les clubs russes étaient invaincus jusqu'ici face à leurs homologues espagnols en Coupe d'Europe. Agressive en défense, rapide sur les contres, la formation de Leonid Slutskty a eu l'occasion d'ouvrir le score par son buteur, Seydou Doumbia, incapable de trouver le cadre sur un service parfait d'Alan Dzagoev (8e). Mais elle n'a pas su conserver ce rythme suffisamment longtemps pour réellement inquiéter le Real. Après un quart de jeu, la Maison Blanche a repris le contrôle des opérations, et ne l'a plus jamais abandonné.
Xabi Alonso, la seule ombre au tableau
Installé dans le camp russe, le Real a alors pu faire parler son artillerie offensive. Kaka a été le premier à se mettre en évidence. D'abord en ne cadrant pas une frappe après un débordement irrésistible de Cristiano Ronaldo (18e), puis en servant sur un plateau Gonzalo Higuain pour l'ouverture du score, après une passe lumineuse de Sami Khedira (1-0, 26e). Madrid a su se montrer efficace aux deux extrémités du terrain pour conserver son but d'avance jusqu'à la pause. Iker Casillas a ainsi privé le CSKA de l'égalisation en sortant la frappe d'Ahmed Musa (34e).
Fort de son avantage, Madrid a ensuite eu le mérite de gérer parfaitement sa seconde période. Cristiano Ronaldo a donné un peu plus de tranquillité aux siens en doublant la mise sur une frappe de 30 mètres, avec la complicité du portier russe Sergei Chepchugov, coupable d'une grosse faute de main sur le coup (2-0, 55e). Et Karim Benzema, entré en jeu 33 secondes auparavant, a parachevé la victoire madrilène en trompant le gardien du CSKA en deux temps après une ouverture d'e Mesut Özil (3-0, 70e), avant de servir idéalement Cristiano Ronaldo pour clôturer la marque (4-1, 90e+4). La réduction du score, sur une frappe superbe de Zoran Tosic (3-1, 77e), restera anecdotique. Peut-être pas autant que le carton jaune, synonyme de suspension, pris par Xabi Alonso, dont l'absence pourrait être préjudiciable lors du quart de finale aller.
Vincent BREGEVIN / Eurosport

La Russie s'insurge de la «provocation» américaine en Géorgie

La Russie a qualifié mercredi de «provocation» les manoeuvres militaires conjointes en cours entre les Etats-Unis et la Géorgie, les jugeant menaçantes pour la stabilité de la région.

«J'ai soumis cette question à l'attention approfondie de la secrétaire d'Etat (américaine Hillary Clinton) car cela ressemble fortement à une forme de provocation», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devant les députés de la Douma. Environ 300 «marines» se trouvent en Géorgie pour ces manoeuvres.

«Nous espérons que de telles décisions ne seront plus prises uniquement en récompense de l'envoi par la Géorgie (...) de soldats en Afghanistan mais aussi en tenant compte de la stabilité de cette région très, très fragile», a ajouté Sergueï Lavrov. La Russie et la Géorgie se sont livré une brève guerre en 2008 en raison du soutien russe à deux régions séparatistes géorgiennes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

Reuters

DAMAS - Syrie: l'armée reprend la ville rebelle d'Idleb, l'opposition se divise

DAMAS - L'armée a pris mercredi le contrôle total de la ville rebelle d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, au moment où l'opposition, déjà fragmentée, était fragilisée par la démission de trois personnalités de la principale alliance anti-régime.

Cette prise de contrôle intervient au lendemain de l'annonce par le président Bachar al-Assad de la tenue d'élections législatives en mai, jugées "ridicules" par Washington.

Le régime profite des divisions internationales et de la fragmentation de l'opposition pour réaffirmer son autorité sur l'ensemble du territoire.

La prise d'Idleb, un bastion proche de la frontière avec la Turquie, intervient en effet deux semaines après la reprise le 1er mars de Baba Amr, quartier rebelle de la ville de Homs (centre), après un mois de pilonnage meurtrier.

"Depuis hier (mardi) soir, il n'y a plus de combats, l'Armée syrienne libre (ASL) s'est retirée et l'armée régulière a pris d'assaut toute la ville et mène des perquisitions maison par maison", a affirmé Noureddine al-Abdo, un militant local, en précisant que l'armée poursuivait mercredi ses arrestations.

Mardi, le quotidien proche du pouvoir Al-Watan avait annoncé la fin de l'offensive contre Idleb en un "temps record".

Face à la réticence de la communauté internationale à armer les rebelles, les militants ont avancé de nouveau le manque d'équipements pour expliquer ce revers. "L'ASL a préféré se retirer. Tout le monde sait qu'elle est incapable de faire face à (la puissance de feu) de l'armée", a indiqué M. Abdo.

Les armes parvenaient en quantité à Baba Amr, notamment en provenance du Liban voisin, ce qui n'a pas été le cas d'Idleb. "Les rebelles d'Idleb ne recevaient pas d'armes. Ce dont ils disposaient, c'était essentiellement les armes que les déserteurs avaient amenées avec eux", a précisé le militant.

Les combattants rebelles, essentiellement des déserteurs équipés d'armes légères et moyennes, répètent souvent qu'ils peinent face à l'artillerie lourde des forces régulières.

Dans la province d'Idleb, les violents combats se poursuivaient mercredi notamment dans le district de Jabal al-Zaouia, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), faisant quatre morts, deux civils et deux rebelles.

Parallèlement à la bataille militaire, le régime a tenté d'afficher une volonté de réformes, avec l'annonce mardi par M. Assad de la tenue de législatives le 7 mai, les premières depuis le début il y a un an de la révolte contre son régime.

Les Etats-Unis ont jugé "ridicule" l'organisation d'élections "au milieu des violences" qui, selon l'OSDH, avaient fait 79 morts mardi, en majorité des soldats.

Les législatives, prévues initialement en septembre 2011, avaient été reportées en raison des réformes annoncées par M. Assad, dont une nouvelle Constitution mettant fin à la primauté du parti Baas au pouvoir et plébiscitée le 27 février lors d'un référendum qualifié de "plaisanterie" par Washington.

Parallèlement, M. Assad a remis sa réponse aux propositions faites le week-end dernier par l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, lors d'entretiens qui avaient porté, selon ce dernier, sur la nécessité "d'un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d'un accès aux organisations humanitaires et d'un dialogue".

"L'envoyé spécial conjoint pour la Syrie, Kofi Annan, a maintenant reçu une réponse des autorités syriennes", a indiqué l'ONU dans un communiqué, sans préciser la teneur de cette réponse.

Indiquant que "des questions" demeurent, le communiqué ajoute que "compte tenu de la situation grave et tragique sur le terrain, tout le monde doit comprendre que le temps presse".

"Comme l'a dit M. Annan lors de sa visite dans la région, on ne peut permettre que cette crise traîne en longueur" poursuit le bref communiqué.

"Nous examinons leur réponse", a simplement indiqué à l'AFP le porte-parole de M. Annan, Ahmad Fawzi, sans donner de plus de précision.

La Russie, principal allié de Damas, a affirmé elle qu'elle ne défendait "pas le régime" syrien "mais la justice", face aux critiques des Occidentaux et des pays arabes qui lui reprochent son opposition à toute résolution condamnant la répression.

De son côté, le Conseil national syrien (CNS), qui réunit les principaux mouvements de l'opposition, enregistrait la défection de trois personnalités.

Haitham al-Maleh, Kamal al-Labwani et Catherine al-Talli ont annoncé sur leur page Facebook qu'ils claquaient la porte en raison de "divergences" et de l'inefficacité" du CNS.

A Genève, le Haut commissaire adjoint aux droits de l'Homme, Mme Kyung-wha Kang, a indiqué que des observateurs de l'ONU seraient envoyés cette semaine dans les pays voisins de la Syrie pour recueillir des informations sur les "violations et atrocités" commises.

Amnesty International a fait état de "torture systématique" contre les détenus. "L'ampleur de la torture et des mauvais traitements en Syrie a atteint un niveau jamais vu pendant des années et rappelle l'ère sombre des années 1970 et 1980", a affirmé l'ONG.

Les violences ont fait plus de 8.500 morts depuis le 15 mars 2011, selon l'OSDH. Par ailleurs, 30.000 réfugiés ont été enregistrés par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), qui évoque le chiffre de 200.000 déplacés.

© 2012 AFP

Pourquoi la Chine restreint ses exportations de terres rares

Exploitation d'une mine de terres rares en Chine, le 5 septembre 2010

Exploitation d'une mine de terres rares en Chine, le 5 septembre 2010AFP/STR

Les États-Unis, l'Union européenne et le Japon ont porté plainte, mardi 13 mars, contre la Chine auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour ses pratiques "déloyales" sur les exportations de métaux appelés "terres rares".

Les États-Unis ont requis de l'OMC des "consultations" avec Pékin concernant les restrictions imposées sur le commerce international "des terres rares", ces 17 métaux indispensables à la fabrication de nombreux produits de haute technologie.

Or, les terres rares interviennent dans la production de nombreux produits de haute technologie : ampoules basse consommation, disques durs, téléphones portables, éoliennes, voitures hybrides... Les terres rares sont également des composants essentiels de l'industrie de la défense, ce qui inquiète particulièrement les Etats-Unis.

En 2009, les Etats-Unis, l'Union européenne et le Mexique avaient déjà déposé plainte contre la Chine à l'OMC pour entrave à l'exportation sur plusieurs produits miniers. Le 1er février dernier, le géant asiatique, qui avait été jugé coupable en 2011, a vu sa condamnation confirmée en appel, ce qui a incité les pays gros consommateurs à s'attaquer, cette fois, aux terres rares.

DES RAISONS ÉCOLOGIQUES ET STRATÉGIQUES

Depuis 2006-2007, la Chine a en effet intensifié le contrôle sur la production de ces métaux si précieux. D'abord pour des raisons écologiques : leur exploitation est très polluante, elle libère des matières radioactives et de l'acide. "Pendant trente ans, la Chine ne s'est pas souciée des conséquences environnementales, mais depuis quelques années, la situation évolue, et les autorités sont en train de mettre en place des normes encadrant cette industrie", estime John Seaman, chercheur à l'Institut français des relations internationales, spécialiste de la politique énergétique en Chine et des terres rares.

"Mais les raisons principales de ce resserrement des exportations sont stratégiques. Le dernier plan quinquennal chinois montre une très forte volonté de développer des industries de plus en plus sophistiquées, des produits à haute valeur ajoutée", analyse Christian Hocquard, spécialiste des terres rares au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

La Chine se considère trop dépendante aux exportations, elle veut favoriser sa consommation intérieure, qui ne représente que 30-40 % de son PIB (contre 70 % aux Etats-Unis). Et la pression de la société chinoise pour que les salaires augmentent est forte.

95% DU MARCHÉ JUSQU'EN 2015

"Les Chinois ne veulent pas augmenter la production de terres rares, or ils prévoient d'en consommer une part croissante. Les quantités disponibles pour l'exportation vont donc diminuer, analyse Christian Hocquard. Il n'y aura peut-être plus d'entrave à l'exportation, puisqu'il n'y aura plus d'exportation. La procédure de l'OMC va durer des années, et la Chine pourra encore faire appel. D'ici là, peut être que la plainte n'aura même plus lieu d'être", estime l'économiste.

"Il y a des réserves de terres rares un peu partout dans le monde, mais seuls les Chinois ont compris l'importance de ces matériaux, et ce dès les années 1980", estime John Seaman. Les autres pays ayant des réserves ont longtemps considéré qu'il était moins cher – et moins polluant – de se fournir en Chine.

Or, la chaîne de production est longue à développer : il faut réaliser des études géologiques, mettre en place les règles environnementales, etc. En 2012, seules deux nouvelles mines devraient ouvrir, une en Australie et une aux Etats-Unis, mais aucune des deux ne va produire les 17 métaux des terres rares. Elles ne produiront que les composants les plus légers, qui sont les plus communs. Jusqu'en 2015, la Chine jouira ainsi d'un quasi-monopole, avec un tiers des réserves accessibles et plus de 95 % du marché.