27 octobre, 2011

Quand les Etats-Unis se débarrassent de leurs déchets hospitaliers au Brésil

Reportage | LEMONDE |

Rio de Janeiro Correspondance - Une entreprise brésilienne de textile de l'Etat de Pernambouc, Imperio do Forro de Bolso ("empire des fonds de poches") s'est vu infliger une amende de 3 millions de dollars (2,1 millions d'euros) par l'Institut brésilien de l'environnement (Ibama), mardi 25 octobre, pour avoir importé des Etats-Unis 46 tonnes de déchets hospitaliers.

La cargaison devra être réexpédiée vers son lieu d'origine, le port de Charleston, en Caroline du Sud. Il est déjà trop tard. La confusion s'est emparée de la région du Nordeste brésilien, où la société mise en cause comptait l'essentiel de sa clientèle.

Les deux containers, estampillés "coton défectueux", ont été saisis, les 11 et 13 octobre, par les services de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anvisa), dans le port de Suape.

C'est en ouvrant la cargaison que les autorités ont découvert des draps, des traversins, des pyjamas usagés, un amoncellement de tissus mélangé à des seringues, des cathéters et des gants provenants d'hôpitaux, tous situés aux Etats-Unis.

"Nous sommes immédiatement allés à la rencontre du destinataire, relate Gilberto Werneck, technicien de l'Ibama. C'est alors que nous avons compris que cette cargaison serait commercialisée". Dans l'un des entrepôts, trente kilos de "tissus non traités" prêts à être livrés ont été confisqués sur-le-champ. L'Imperio do Forro de Bolso a été prié de cesser toute activité. "Je ne veux pas croire que c'est une pratique courante", lâche, incrédule, Gilberto Werneck.

Pourtant, dès l'annonce de cette découverte préoccupante, la police a multiplié les prises dans de nombreux hôpitaux de la région, guidés par des dénonciations trouvant écho sur des radios locales.

Dans des entrepôts de la ville de Caruaru, près de Recife, 10 tonnes de draps, de taies d'oreiller, des vestes ont été retrouvées, toujours avec la même origine. A Ilheus, dans l'Etat de Bahia, une perquisition dans les locaux de l'hôpital régional a permis de mettre la main sur 830 kg de linge hospitalier. Cette fois, le tissu était estampillé des noms d'hôpitaux et de cliniques brésiliennes.

Mais le soulagement n'a duré qu'un instant. Selon la comptable de l'hôpital, les pièces ont été achetées "pour 2 reais (80 centimes d'euro) le mètre" à une entreprise locale dont le fournisseur serait basé à Santa Cruz do Capibaribe, où se trouve le siège de l'Imperio do Forro de Bolso.

Un vent de panique a gagné peu à peu toute la région. L'Anvisa a dû éclaircir la législation sur les déchets hospitaliers : "La marchandise appréhendée dans le port de Suape était dangereuse et d'origine inconnue", a précisé son directeur adjoint, Luiz Armando Amaral. L'Anvisa distingue les déchets communs (draps, combinaisons) soumis à des procédés de désinfection et pouvant être revendus, et les déchets hospitaliers, présentant des traces de sang ou de sécrétions humaines. Ces derniers doivent obligatoirement être incinérés.

Entre-temps, le propriétaire de l'entreprise, Altair Teixeira de Moura, a nié avoir importé 46 tonnes de déchets hospitaliers des Etats-Unis. Son avocat, Gilberto Lima, a pris le relais : "L'exportateur s'est trompé de marchandise ! Mon client achète, depuis 2009, du coton défectueux à Texport Inc.", a-t-il assuré.

Tous les regards se sont alors tournés vers les Etats-Unis. Le quotidien O Estado de Sao Paulo est parvenu à joindre, à New York, le porte-parole de la société nord-américaine. Celui-ci a refusé de révéler si le nom de l'Imperio do Forro de Bolso était inscrit sur son bordereau de commandes, avant de préciser : "Les ventes destinées à nos clients brésiliens sont négociéesdepuis notre siège en Inde."

Révoltés par le fait que le territoire brésilien puisse être considéré comme une poubelle, les élus sont intervenus. Le gouverneur de l'Etat de Pernambouc, Eduardo Campos, a officiellement demandé que le FBI puisse enquêter à Charleston.

Le secrétaire aux affaires sociales, chargé d'intercéder auprès du consul des Etats-Unis dans la région du Nordeste, a précisé que l'Agence de l'environnement nord-américaine pourrait envoyer un représentant au Brésil pour suivre l'enquête. "Nous n'allons pas permettre que notre Brésil devienne le dépotoir de n'importe quel pays", a déclaré, le 21 octobre, Alexandre Padilha, le ministre de la santé.

Lundi 31 octobre, une commission de la Chambre des députés se rendra dans l'Etat de Pernambouc pour accompagner les enquêteurs. Aluizio dos Santos Junior (parti Vert), l'un de ces six députés, s'indigne : "C'est un acte de barbarie de penser pouvoir commercialiser une telle marchandise ! Imaginez les gens qui manipulent tout cela ensuite ! Il y a un vrai risque de contamination."

La Commission visitera notamment le pôle textile de Suape, où "l'empereur des fonds de poches de pantalons" n'est plus dans les bonnes grâces des commerçants, toujours en "état de choc". - (Intérim.)

Seïf al-Islam Kadhafi en route vers le Mali

Seïf al-Islam Kadhafi, lors d'une de ses dernières apparitions publiques, fin août, à Tripoli.
Seïf al-Islam Kadhafi, lors d'une de ses dernières apparitions publiques, fin août, à Tripoli. Crédits photo : IMED LAMLOUM/AFP
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Le fils de l'ex-dictateur libyen et le chef des services secrets militaires ont trouvé refuge dans le Sahara auprès de rebelles touaregs.

Seïf al-Islam Kadhafi a quitté la Libye. Son convoi qui était placé sous une forte escorte de combattants touaregs aurait pénétré jeudi au Niger dans le secteur des trois frontières (Libye, Niger, Algérie). L'opération d'exfiltration du fils de Mouammar Kadhafi été organisée, selon nos informations, grâce à l'appui d'Agaly Alambo, l'ancien chef rebelle du Mouvement nigérien pour la justice (MNJ) et de ses hommes.

Seïf al-Islam Kadhafi serait décidé à ne pas subir le sort de son père tué il y a une semaine dans sa ville natale de Syrte. Résolu à sauver sa peau, il se serait caché dans le sud libyen avant de s'engager dans des couloirs qui l'ont conduit hors de portée de ses poursuivants libyens du Conseil national de transition.

Mandat d'arrêt international

Seïf al-Islam avait entretenu ses derniers jours la confusion sur ses intentions. Il avait tout d'abord fait savoir via une télévision syrienne qu'il allait se battre jusque la mort pour venger ses parents. Il aurait ensuite demandé un avion pour sortir du désert et se livrer à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. «Seïf al-Islam a trouvé refuge auprès d'une figure importante des nomades touaregs qu'il avait aidé financièrement par le passé. Il est inquiet pour sa sécurité. Il veut des garanties», avait affirmé une source du CNT à l'agence Reuters. Âgé de 39 ans, le fils du Guide est visé par un mandat d'arrêt international pour des crimes contre l'humanité commis durant la sanglante répression du soulèvement de février.

Cette proposition de reddition témoigne de la volonté de Seïf al-islam Kadhafi de s'extraire du guêpier dans lequel l'a plongé la défaite des forces loyales mais pas forcément de se rendre.

Encore présent samedi à Niamey, où il avait répondu par téléphone à des questions du Figaro, Agaly Alambo était jeudi injoignable. En septembre, le chef touareg s'est déjà chargé de mener Saadi Kadhafi, le troisième fils du Guide, à l'abri au Niger. Rissa Ag Boula, un autre dirigeant touareg de nationalité nigérienne qui est resté proche de la famille Kadhafi, s'est pour sa part chargé de cacher Abdallah al-Senoussi, l'ex-chef des services secrets militaires de Kadhafi, recherché, lui aussi par la cour pénale. «Il a accompagné Senoussi dans un convoi qui était protégé par une quarantaine de combattants touaregs jusqu'à une base de rebelles située au Mali dans la région de Kidal, une localité du nord du pays» précise un familier.

Poursuite de la lutte

Senoussi et Kadhafi junior pourraient depuis leurs repères du Sahara chercher à entretenir un climat d'insécurité dans le Sahel et en Libye. Ils disposeraient de réserves financières, de mercenaires prêts à combattre pour eux et de relais libyens. Mouammar Kadhafi n'avait pas attendu la débandade de ses troupes pour imaginer une poursuite de la lutte en s'inspirant des méthodes des terroristes d'Aqmi qui circulent dans le désert depuis des années sans être inquiétés, et entretiennent un climat d'insécurité.

Le Mali et le Niger, qui ont ratifié le traité de Rome sur la création de la CPI, ont le devoir de livrer les personnes recherchées par cette dernière mais n'en ont pas forcément les moyens. Et l'OTAN ne pourra pas les aider. Le conseil de sécurité des Nations unies a adopté jeudi une résolution mettant fin le 31 octobre au mandat autorisant l'emploi de la force pour assurer la protection des populations civiles.

Blaise Compaoré président du «Conseil contre les cybermenaces»

Blaise Compaoré président du «Conseil contre les cybermenaces»

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, a été nommé président du Conseil consultatif international du partenariat multilatéral international contre les cybermenaces, l’IMPACT (International Multilateral Partnership Against Cyber Threats), une structure de l’UIT en charge de la cybersécurité.

Le président burkinabé succède à Tun Abdullah, ancien Premier ministre de Malaisie, fondateur en 2008 et premier président de l’IMPACT jusqu’en 2011. Le conseil regroupe actuellement 137 Etats membres, également membres de l’UIT.

L’IMPACT, partenaire de l’UIT, assure un appui et des services en matière de cybersécurité aux Etats membres de l'Union et à d'autres organisations du système des Nations unies. Selon un communiqué de l’UIT, son partenariat avec cette institution « présente un intérêt particulier pour les pays en développement et les petits pays qui n'ont, ni les capacités, ni les ressources nécessaires pour mettre en place leurs propres centres modernes de cybersécurité. Il intéresse aussi les pays techniquement évolués, à qui il donne une vision instantanée des menaces en ligne réelles ou potentielles ».

Le comité consultatif de l’IMPACT se compose des personnalités suivantes: Dr Hamadoun Touré, secrétaire général de l'UIT, Steve Chang, président de Trend Micro, Ayman Hariri, président d’Oger Systems, Mikko Hypponen, directeur de la recherche de F-Secure, Eugène Kaspersky, PDG de Kaspersky Lab, Professeur Fred Piper, cryptologue, fondateur du groupe d’information sur la sécurité au Royal Holloway, Université de Londres et John W. Thompson, président du conseil d'administration de Symantec.

agenceecofin.com

Libye : l'ONU met fin au mandat de l'Otan

Le Point.fr -

Le Conseil de sécurité n'a pas écouté les appels du CNT libyen à prolonger la mission de l'Alliance atlantique.

Libye : l'ONU met fin au mandat de l'Otan

Le Conseil de sécurité des Nations unies avait imposé en mars une zone d'exclusion aérienne et autorisé l'intervention de l'Otan pour assurer la protection des populations civiles en Libye. © Shen Hong / Sipa

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité une résolution qui met fin au mandat autorisant le recours à la force en Libye, en dépit des appels du gouvernement de transition libyen pour sa prolongation. Le Conseil national de transition (CNT) a demandé mercredi le maintien de l'Otan en Libye au moins "jusqu'à la fin de l'année", assurant que même après la mort de Muammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays. La résolution du Conseil ordonne la fin de l'autorisation d'une zone d'exclusion aérienne et de toute action militaire pour protéger les civils à compter de 23 h 59 (heure libyenne) le 31 octobre.

L'Otan doit se réunir vendredi à Bruxelles pour déclarer formellement la fin des frappes aériennes en Libye qui durent depuis sept mois. La résolution du Conseil allège l'embargo international sur les armes de manière à ce que le CNT puisse en acquérir pour assurer la sécurité nationale. Elle met fin au gel des avoirs de la Corporation nationale libyenne du pétrole, la Zuetina Oil Company, de même que les restrictions visant la Banque centrale de Libye, la Libyan Arab Foreign Bank, la Libyan Investment Authority, et la Libyan Africa Investment Portfolio.

Le CNT a déclaré la "libération" formelle de la Libye le 23 octobre, trois jours après la mort de Muammar Kadhafi. L'Otan, qui a mené des frappes décisives dans la chute du colonel Kadhafi, a indiqué qu'il chercherait de nouvelles voies pour aider le CNT dans le domaine de la sécurité. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, avait estimé mercredi qu'il fallait trouver "une autre façon d'accompagner la transition" en Libye.

Moody's abaisse la note de l'Egypte, envisage de l'abaisser encore

PARIS (© 2011 AFP) - L'agence de notation Moody's Investors Service a abaissé jeudi d'un cran la note de la dette à long terme de l'Egypte, désormais à "B1", en raison de la détérioration de la conjoncture et des incertitudes entourant la mise en place d'un gouvernement civil stable.
Moody's abaisse la note de l'Egypte, envisage de l'abaisser encore

© AFP/Archives Stan Honda. Le siège de l'agence Moody's Investors Services à New York

La doyenne des agences de notation a assorti sa décision d'une perspective "négative", ce qui laisse entendre qu'elle envisage à court terme d'abaisser encore cette note, selon un communiqué.

A moins, relève Moody's, que les pressions auxquelles fait face l'Egypte pour financer ses dépenses soient allégées. Or, un tel scénario requiert une "transition politique calme", selon l'agence.

Dans l'échelle de notation de Moody's, une note "B1" signifie que le pays risque de ne pas pouvoir honorer ses échéances.

"La principale raison de ce déclassement est la faiblesse continue de l'économie et le fait que la situation financière (du pays) n'a cessé de s'aggraver depuis la Révolution populaire de janvier", explique Moody's, s'inquiétant notamment de la montée des pressions budgétaires.

Moody's pointe aussi du doigt une situation politique incertaine, "autant de choses qui ont affecté la solvabilité du pays comparé à ses pairs".

Le 18 octobre, Standard & Poor's, l'une des rivales de Moody's, avait également abaissé la note de l'Egypte, évoquant déjà la dégradation des finances publiques du pays, et estimant que la transition politique avait accru les risques macro-économiques.

Le régime d'Hosni Moubarak a été renversé début 2011 par un mouvement de réforme populaire, l'armée assurant la direction du pays depuis.

Les Egyptiens doivent se rendre aux urnes à partir du 28 novembre pour élire leurs députés, et à partir du 29 janvier pour choisir leurs sénateurs, un processus qui s'étalera au total sur près de quatre mois.

Libye:fin de l'opération de l'Otan (ONU)

Le conseil de sécurité de l'ONU a décidé aujourd'hui à l'unanimité une résolution qui met fin au mandat autorisant le recours à la force en Libye. L'intervention des forces de l'Otan se terminera officiellement le 31 octobre et ce, en dépit des appels du gouvernement de transition libyen pour sa prolongation.

Le 17 mars, un mois après le début du soulèvement du peuple libyen, la résolution 1973 de l'ONU autorisait "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la protection des populations civiles face à l'armée du colonel Kadhafi. Cette résolution ne sera plus valable au le 31 octobre passé.

Le Conseil national de transition (CNT) a demandé hier le maintien de l'Otan en Libye au moins "jusqu'à la fin de l'année", assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays.

Libye: les pays de la coalition cherchent comment accompagner la transition

TRIPOLI (© 2011 AFP) - Les pays membres de la coalition engagée en Libye examinaient avec les nouvelles autorités libyennes la façon d'accompagner la transition dans le pays, alors que l'ONU veut mettre fin au mandat de protection des populations civiles pris en charge par l'Otan.
Libye: les pays de la coalition cherchent comment accompagner la transition

© AFP Karim Sahib. Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil et le prince qatari Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani le 26 octobre 2011 à Doha

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait adopter dès jeudi une résolution mettant fin le 31 octobre à l'opération de l'Alliance atlantique en Libye, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères.

L'Otan avait pris le 31 mars la direction des opérations militaires internationales engagées le 19 mars dans le cadre d'une résolution votée deux jours plus tôt par le Conseil de sécurité pour protéger les civils de la répression engagée par le régime de Mouammar Kadhafi.

Selon une porte-parole du département d'Etat américain, des discussions sont cependant en cours avec le Conseil national de transition (CNT) libyen sur un éventuel nouveau rôle pour l'Otan: contrôle des frontières, assistance pour la démobilisation des combattants ou la récupération des armes en circulation...

Le CNT avait demandé mercredi le maintien de l'Otan en Libye jusqu'à fin 2011, assurant même après la mort de Mouammar Kadhafi la semaine dernière, ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays.

Mercredi, le chef d'état-major du Qatar, le général Hamad ben Ali al-Attiya, dont le pays a participé à la mission de l'Otan, avait indiqué qu'une autre coalition d'au moins 13 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, verrait le jour pour superviser "l'entraînement des forces armées, la collecte des armes et l'intégration des rebelles au sein des institutions militaires".

Parallèlement, le sort de Seif al-Islam, fils de l'ancien dirigeant, restait incertain jeudi, alors que des sources sécuritaires nigérienne et malienne ont affirmé que l'ancien chef des renseignements, Abdallah Al-Senoussi, était passé du Niger au Mali.

Les deux hommes sont visés par un mandat d'arrêt international pour des soupçons de crimes contre l'humanité. Selon des sources nigérienne et malienne, le second est arrivé dans le désert malien, en provenance du Niger, "avec une petite équipe d'hommes". La présence de Seif Al-Islam à ses côtés n'a pas été confirmée.

Les deux hommes avaient été signalés mardi près de la frontière entre la Libye et le Niger, un pays où des dizaines de responsables de l'ancien régime, dont Saadi Kadhafi, un autre fils de l'ancien "Guide de la révolution", ont trouvé refuge.

La Cour pénale internationale (CPI) a appelé mercredi le Niger à coopérer en vue de l'arrestation de Seif al-Islam et de M. Al-Senoussi, rejetant les allégations selon lesquelles les deux hommes auraient l'intention de se livrer.

Selon le quotidien sud-africain Beeld, des mercenaires sud-africains se trouvaient toujours en Libye pour tenter d'exfiltrer Seif al-Islam. Un autre journal sud-africain avait déjà affirmé qu'une vingtaine de Sud-africains avaient participé à la protection de M. Kadhafi ces dernières semaines.

Dans le même temps, la présence de très nombreux stocks d'armes et de munitions laissés sans surveillance en Libye inquiétait toujours la communauté internationale, qui redoute qu'ils tombent aux mains de réseaux terroristes et mettent en péril stabilité de la région.

Dans le désert à 120 km au sud de Syrte, un journaliste de l'AFP a constaté la présence d'un arsenal de dizaines de milliers de tonnes de munitions, dont l'accès était complètement libre.

L'organisation Human Rights Watch a déploré "l'échec" du CNT à sécuriser ces stocks, en dépit de mises en garde répétées.

Une semaine après la mort de Mouammar Kadhafi, le dissident Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanoussi, 77 ans, dont 31 passés en prison en raison de son opposition à l'ancien régime, a reçu jeudi le prestigieux Prix Sakharov du Parlement européen, en même temps que quatre autres militants du Printemps arabe.

Nord du Kenya : au moins quatre morts dans l'attaque d'une voiture

NAIROBI (© 2011 AFP) - Au moins quatre personnes sont mortes dans un tir de roquette RPG contre une voiture dans le nord du Kenya, près de la frontière somalienne, a affirmé jeudi la police kenyane.
Nord du Kenya : au moins quatre morts dans l'attaque d'une voiture

© AFP/Archives Simon Maina. La police kenyanne après une explosion à Nairobi le 24 octobre 2011

"Le véhicule transportait huit personnes, et quatre d'entre elles sont mortes," a affirmé un policier de la région sous couvert d'anonymat. L'attaque a eu lieu à une centaine de kilomètres de la ville de Mandera, selon la police, qui ne donnait à ce stade aucune indication sur l'origine de l'agression.

Selon la police, c'est une voiture transportant des fonctionnaires de l'éducation qui était visée.

Selon le chef du conseil national des examens, Paul Wasanga, les victimes sont le principal d'une école secondaire, un responsable éducatif du district de Mandera et deux officiers de sécurité.

"Les responsables étaient partis récupérer des documents d'examens quand l'incident s'est produit," a-t-il précisé. "Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé mais les quatre fonctionnaires ont été tués."

Le Kenya est en état d'alerte depuis le lancement d'une offensive de son armée dans le sud somalien contre les insurgés islamistes shebab. Nairobi tient les rebelles pour responsables d'une série de rapts sur son territoire.

Les shebab ont démenti toute implication et ont promis des représailles au Kenya.

Lundi, la capitale Nairobi a été visée par une double attaque à la grenade, qui a fait un mort et une trentaine de blessés. Un Kenyan a revendiqué l'une de ces deux attaques, affirmant être un membre des shebab, un groupe qui se revendique d'Al-Qaïda.

Régulation et économie des télécommunications : Ouagadougou accueille la première conférence africaine

A la faveur de la première Conférence africaine sur la régulation et l’économie des télécommunications (CARET), Ouagadougou est depuis ce mercredi 26 octobre 2011, le point de convergence des principaux acteurs de télécommunication. Acteurs du monde universitaire, des télécommunications et de la communication vont se pencher pendant 72h autour de « la régulation et l’économie des télécommunications ». Objectif : parvenir à l’harmonisation des méthodes de régulation et inciter le monde universitaire à s’impliquer davantage.

Les conférences sur la régulation sont des choses courantes dans le monde anglophone. Par contre, elles sont quasi-inexistantes dans l’espace francophone. C’est pour offrir ce cadre d’échanges et de partage d’expériences que l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) du Burkina, en partenariat avec l’école supérieure des télécommunications de Paris, a décidé d’organiser la première Conférence africaine sur la régulation et l’économie des télécommunications (CARET). Cette rencontre qui se tient du 26 au 28 octobre 2011 permettra aux « régulateurs francophones de discuter des questions communes que nous avons dans notre secteur des télécommunications », espère Mathurin Bako, le président de l’ARCEP.

« Les questions rencontrées au Mali, au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire… sont pratiquement les mêmes que celles rencontrées au Burkina, donc, on peut s’inspirer des meilleures pratiques que les régulateurs ont mis en place pour la gestion des secteurs dans leurs pays respectifs », ajoute-t-il, L’objectif étant de parvenir à une harmonisation des méthodes de régulation.

Télécoms : vecteur de développement mais aussi des dangers

« Tout progrès technologique introduit des choix, des dilemmes, des interrogations » selon le Pr Laurent Gilles de Paris Tech co-organisateur de la présente conférence. Il en est ainsi des technologies de l’information et de la communication qui modifient et transforment profondément les sociétés africaines. L’impact des télécoms sur le développement économique est certain mais ils peuvent également comporter des dangers. Les sociétés africaines entrent rapidement et pleinement dans la société de l’information et « il faut réfléchir à ces transformations et imaginer comment un secteur d’activité de plus en plus dynamique peut apporter sa contribution à la société de demain, et comment ceux qui sont en charge des équilibres de marché, les régulateurs peuvent soutenir cet effort collectif » a ajouté le Pr Laurent Gilles.

Cette rencontra vise également à permettre au monde universitaire africain de rejoindre cette communauté qui existe entre les opérateurs, les régulateurs, voire la société civile. Ils pourront ainsi se saisir non seulement des problématiques qui se font jour, mais également y apporter leur concours.

Environ 200 participants de 23 pays de l’Afrique francophone et d’ailleurs vont pendant ces 72 h passer en revue les principales questions qui s’imposent aux régulateurs, aux opérateurs et aux consommateurs afin « d’aider les Etats dans leur volonté d’affronter avec succès et perspicacité les questions des télécommunications d’un point de vue juridique et économique » a signifié M. Mathurin Bako, président de L’ARCEP.

Le premier ministre burkinabè Luc Adolphe Tiao, en présidant l’ouverture officielle des travaux de la CARET, a réaffirmé « l’engagement de son gouvernement à appuyer l’édification d’une société de l’information juste et équitable pour le grand bénéfice des populations ».

Cheik Tiga Sawadogo et Moussa Diallo

Faso-tic.net

Intelligences – Des tirs au Burkina Faso hier dans la capitale burkinabé plus précisément au siège de l’état-major gé – Alpha Condé annoncé à Abidjan

Intelligences avec l’Intelligent d’Abidjan (IA)

Des tirs au Burkina Faso hier- Dans la nuit du mercredi 26 octobre 2011, des tirs d’armes ont été entendus dans la capitale burkinabé plus précisément au siège de l’état-major général des armées. Au moment où nous mettions sous presse, aucune information officielle n’avait donné les causes réelles de ces tirs. Nous y reviendrons.

Une visite d’Alpha Condé à Abidjan se prépare- Le chef de l’Etat guinéen pourrait se rendre à Abidjan dans les semaines à venir. Un émissaire d’Alpha Condé a été reçu par le Président Alassane Ouattara et le Premier ministre Guillaume Soro.

Séka Séka fait reculer Kabran Appiah- L’ampleur prise par l’affaire Séka Séka a fait reculer Kabran Appiah qui craint un éventuel guet-apens en dépit des assurances des autorités ivoiriennes. Il s’est donc donné un temps supplémentaire de réflexion, avant de rentrer au pays. Son retour était prévu pour hier mercredi.

Les kits scolaires vendus dans certains établissements- L’inspection générale de l’Education nationale est en train de traquer les chefs d’établissements qui, vendent actuellement, les kits scolaires dans l’enseignement primaire et font payer les inscriptions.

Alphonse Soro engage le dialogue républicain avec Justin Koua- Le président de l’Apc (Alliance pour le changement) rencontre le samedi prochain, le président par intérim de la JFPI, Justin Koua, au siège du CNRD. Alphonse Soro et Justin Koua engageront ce jour le dialogue devant conduire les populations ivoiriennes à la réconciliation.

Les policiers de la CRS Williamsville priés de quitter la caserne- Les policiers résidant à la CRS de Williamsville sont dans la tourmente depuis quelques jours. Un courrier émanant de la direction générale de la police, demande aux corps habillés et à leurs familles, de quitter la caserne pour cause de réhabilitation.

Anne Oulotto brille par son absence à l’ouverture de l’African economic forum- Mme Anne Oulotto, ministre de la Salubrité urbaine, devait représenter sa collègue de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Mme Goudou Coffie Raymonde à la cérémonie d’ouverture de la 3e édition de l’African economic forum. Anne Oulotto n’a pu effectuer le déplacement.

La suspension de Diomandé Mamadou Noël entérinée par le conseil de discipline du Mfa- Le conseil de discipline du Mouvement des Forces d’Avenir a statué le 12 octobre 2011 sur le cas de Diomandé Mamadou Noël, suspendu le 8 septembre dernier par le président du Mfa, Anaky Kobena. Le conseil de discipline présidé par Sinan Bakary, a entériné cette suspension jusqu’à la tenue du prochain congrès du parti.

Les élèves payent leur droit d’inscription dans les Coopec- Le ministère de l’Education nationale permet aux élèves de s’acquitter de leur droit d’inscription dans les agences de la Coopec. Il s’agit, selon certaines informations, d’une parade contre les attaques fréquentes d’établissements publics secondaires pendant cette période de rentrée scolaire.

Mme Kandia Camara en mission en Europe- Présente à la 36e session de l’Unesco à Paris (France) avec le Président de la République, Mme Kandia Camara, ministre de l’Education nationale, effectuera après, des tournées dans certains pays partenaires pour repositionner l’école ivoirienne en proie à d’énormes difficultés.

Kossougro félicité et encouragé par des militants Pdci d’Abobo- Après avoir demandé publiquement pardon aux militants du Pdci à Daloa et à la haute direction de ce parti, Me Kossougro Sery Emile Christophe est félicité et encouragé par beaucoup d’Abobolais militant du Pdci pour son courage politique. Ceux-ci confient avoir milité avec l’avocat à Abobo où de grands combats ont été menés et gagnés.

La ministre sénégalaise des Transports à Abidjan- Mme Nafi Diouf Ngom, ministre des Transports terrestres et ferroviaires, est depuis hier mercredi hors de son pays le Sénégal. Venue s’enquérir des expériences ivoiriennes en matière de transports terrestres et ferroviaires, elle visite aujourd’hui, jeudi 27 octobre 2011 en compagnie de son homologue ivoirien, Gaoussou Touré, la station de la Sicta.

Emma Lohouès rentre à Abidjan aujourd’hui- Présente au festival international du cinéma de Chine où elle a reçu le prix de la meilleure actrice, Emma Lohouès regagne Abidjan aujourd’hui.

.connectionivoirienne.net

La revue de la presse catholique d’Afrique

Par Albert Mianzoukouta * -

Pour la revue de presse de cette semaine, nous avons lu les journaux et consulté les sites catholiques suivant: L’Effort camerounais, La Croix du Bénin, La Semaine Africaine (Congo), CENCO (Rép. Dém. du Congo), SENKTO (Sénégal), du Rwanda, du Burkina Faso, du Gabon et l’agence catholique nigériane de presse (NCNS).

Au Bénin, à mesure que se rapproche la date de la visite du Pape (18-20 novembre), l’opinion se mobilise pour réserver un bon accueil au Successeur de Pierre qui fera honneur à une nation mais aussi, précise La Croix du Bénin, à toute l’Afrique. Le journal de l’Eglise note que ce sera la troisième fois que le Bénin accueillera un Souverain pontife après les deux visites qu’y effectua Jean-Paul II. « Motif de joie et de fierté », relève le journal. Mais ce n’est pas pour autant que les polémiques pourraient manquer. C’est un peu pour les désarmer que le journal met carrément le pied dans le plat avec un titre qui pourrait être porteur de toutes les interrogations de Béninois peu au fait de la valeur intrinsèque de cette visite : « Le Pape au Bénin : qu’est-ce que nous y gagnons ? ». Et le journal de donner la parole à un économiste qui n’aligne pas les chiffres ou les statistiques, mais souligne que le Pape vient au Bénin « pour que de nouvelles directions soient trouvées pour l’épanouissement des hommes, mais aussi pour reconnaitre que Dieu est Dieu tout simplement ». «
Nous sommes interpelés pour que nos attitudes, nos comportements, nos décisions, militent en faveur de la paix, de la justice et de la réconciliation ».

Au Nigéria, l’agence catholique de presse CNSN relaie une interpellation de Mgr Matthew Hassan Kukah, Evêque de Sokoto, à l’extrême nord-ouest du pays, qui se fait porteur des angoisses des populations qui ne voient toujours pas, 50 ans après l’indépendance, les bienfaits d’un développement voulu comme atout de toute une nation. Le pétrole continue de couler chez ce premier producteur d’or noir du continent, mais l’intérieur du pays a du mal à en voir les bienfaits. C’est pourquoi, estime Mgr Kukah, il y a lieu d’une véritable « remise à plat » de toute la programmation économique du Nigéria pour que les priorités vraies des populations soient abordées.

En restant en Afrique de l’Ouest, on lira avec intérêt cette information que rapporte SENKTO (Sénégal) sur la mise au point du Cours Anne-Marie Javouhey. Cette école catholique, privée, a été traînée dans la boue pour avoir appliqué son règlement contre une élève qui s’entêtait à venir voilée dans l’établissement malgré les mises en demeure de la direction. On devine que, au-delà de cette information d’apparence locale, l’affaire a interpellé un maximum de personnes dans un Sénégal où les catholiques sont une minorité, mais pas pour cela habitués à ne pas faire valoir leurs droits. L’Ecole rappelle qu’elle tient aux règles du mieux-vivre entre croyants au Sénégal et que cette affaire est juste celle de l’application d’un règlement intérieur qui ne devrait pas, ainsi que cela s’est lu dans les médias, traduire un ostracisme de l’Eglise catholique envers les élèves musulmans. Le Cours Anne-Marie Javouhey rappelle que depuis sa création, en 1950, l’établissement poursuit « la même mission d’éducation des enfants basée sur l’amour, le partage, le respect du prochain et la dignité, valeurs prônées par la fondatrice de la congrégation » (des Sœurs de Saint Joseph de Cluny – Ndlr).

Au Burkina Faso, le site de la Conférence épiscopale rapporte l’interview de Mgr Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso, qui explique que pallium qu’il a reçu récemment des mains du Pape Benoît XVI « est un signe de communion entre l’archevêque et le successeur de Pierre de qui il reçoit le pallium en la fête des apôtres Pierre et Paul. Signe de communion parce que cela oblige l’archevêque à être signe de communion avec la province ecclésiastique qui lui est confiée et où il travaille en synergie avec les diocèses suffragants pour faire remonter cette communion avec le pape. »

Quittons l’Afrique de l’Ouest pour l’Afrique Centrale où les nouvelles de joie et de peines s’entremêlent comme il est dans la nature même de la vie de nous en donner.

Pour les peines, c’est au Gabon que l’Eglise pleure la mort du Frère Bernard Bollen, formateur spiritain des Séminaires du Gabon, décédé le 20 octobre à la maison spiritaine de Chevilly-Larue, en France. Messes et séances de recueillement en sa mémoire ont été organisées dans l’archidiocèse de Libreville.

Dans le registre des joies, c’est l’Eglise qui est au Rwanda qui fait part, sur le site de la conférence épiscopale, de la grande ferveur qui a marqué la fondation de la paroisse de Kabaya, le 02 octobre dernier. C’est Mgr Alexis Habiyambere, évêque de Nyundo en personne, qui a célébré la messe de fondation de cette paroisse de 15.778 fidèles. Au cours de la messe, quelque 540 catéchumènes ont reçu le sacrement de confirmation.

Au Cameroun, L’Effort camerounais poursuit la présentation des diverses facettes qui ont marqué l’élection présidentielle du 09 octobre. Elle a été un ensemble d’approximations, d’improvisations et de ratés de tous genres : « de promesses électorales : entre tromperies et arnaques des consciences », souligne le journal qui paraît à Douala. Mais le journal, à l’instar des Evêques qui avaient pris une position claire sur le sujet avant le vote, appelle les citoyens à ce que le résultat sorti des urnes – avec la réélection du président Paul Biya, 78 ans, au pouvoir depuis 1982 – ne soit pas l’occasion de troubles contre « la valeur de la paix : la paix vaut un prix, et il appartient à tout le monde de payer », affirme le journal pour engager tous les Camerounais à se faire porteurs et consolidateurs de paix.

Au Congo, La Semaine Africaine indique que pour célébrer le 3è anniversaire de la mort de Mgr Ernest Kombo, jésuite et ancien Evêque d’Owando, l’Eglise a organisé une messe dans l’enceinte d’un nouveau « complexe scolaire Mgr Ernest Kombo » qui vient de voir le jour à la périphérie de Brazzaville. Cette réalisation entend perpétuer la mémoire et l’engagement multisectoriel de Mgr Ernest Kombo, qui fut aussi président de la conférence nationale qui facilita la transition du Congo vers l’ère de la démocratie multipartite en 1992.

Enfin, en République démocratique du Congo, CENCO informe sur la vaste campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite, du 20 au 22 octobre : « le vaccin est gratuit et vise à protéger les enfants », insiste le Site de la conférence nationale pour vaincre des réticences ou critiques éventuelles.

* Journaliste à Radio Vatican, Rendez-vous avec l’Afrique

NOUVELLES D'AFRIQUE: Bande Sahelo-Saharienne : Les nouvelles menaces

Bande Sahelo-Saharienne : Les nouvelles menaces
L’on a beaucoup vu la main du colonel Mouammar Kadhafi derrière l’instabilité dans la bande sahélo-saharienne, depuis de début des années 80. Aujourd’hui disparu, son ombre risque de peser pendant longtemps sur certains pays comme le Mali, l’Algérie, le Niger et la Mauritanie et dans une certaine mesure, sur le Burkina Faso également.
Les nombreux succès remportés par les rebelles du Conseil National de Transition dans leur procession vers la capitale libyenne, Tripoli, et certaines villes réputées être des bastions kadhafistes, et la victoire définitive du CNT qui s’est soldée par la prise de ces bastions et la mort du colonel ne feront pas que des heureux. En effet, si les Libyens, dans leur grande majorité, ont toutes les raisons de jubiler, il en va tout autrement pour certains pays de la bande sahélo-saharienne. En particulier l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Depuis le début de la crise libyenne, ces pays assistent au retour massif et épisodique de leurs ressortissants de la Libye où ils étaient enrôlés dans les rangs de l’armée loyaliste ou des brigades de mercenaires.

Avec la chute du dictateur, on peut logiquement penser que ce retour est définitif. Nomades mais aussi sédentaires, membres de différentes communautés locales, ces migrants de retour reviennent armés, surarmés avec, dit-on, de missiles ; donc dotés d’un véritable arsenal et de matériel de guerre. Ayant fait le deuil de leur mécène et privés des importantes ressources générées par leurs activités de mercenaires, ils constituent un risque potentiel d’insécurité pour les différents pays, voire un facteur de déstabilisation pour toute la bande sahélo-saharienne. Et pour cela, il y a plusieurs signaux d’alarme.
En particulier, certaines localités du Nord-Mali sont devenues le théâtre de plusieurs actes de banditisme (braquages de voyageurs, vols de véhicules tout-terrain, destruction de biens publics en signe de protestation contre le retour de l’administration et des casernes militaires, sabotages de la reprise timide des actions de développement…).
Il y a quelques jours, plusieurs membres du Gouvernement, des notabilités et des cadres du Nord ont rencontré les ressortissants maliens de retour de Libye pour essayer de cerner et de pouvoir conjurer la menace que représentent ceux-ci. Si des assurances ont été données de part et d’autre, rien n’indique en revanche que le danger soit définitivement enrayé. Au contraire, le banditisme transfrontalier semble recourir à une nouvelle stratégie de coopération et d’unité d’actions.
Le MTNM (Mouvement Touarègue pour le Nord-Mali, une dissidence de l’Alliance touarègue du Nord-Mali pour le changement, rentrée dans les rangs), décapité par la mort de son fondateur et leader, Ibrahim Ag Bahanga, s’est renforcé par le recrutement de plusieurs combattants de retour de Libye et par la fusion avec le MNA (Mouvement Nigérien de Libération de l’Azawak). Ces deux mouvements seraient toujours très actifs dans le sud-algérien où ils possèderaient toujours des bases arrières. Et où ils auraient consolidé leur connexion avec l’Al-Qaïda pour le Maghreb islamique.
Or, en fin de week-end dernier, deux Espagnols et une Italienne ont été enlevé en plein territoire algérien, une grande première pour un pays qui se vante volontiers de ses dispositions sécuritaires, pour qui, rien de tel ne peut lui arriver sur son territoire. Il semble également que les ravisseurs de ces trois Européens ont traversé tout le sud algérien, sur des centaines de kilomètres, pour rejoindre leurs cachettes éparpillées dans le vaste nord malien. A l’évidence, ces ravisseurs d’un type nouveau ont échappé à l’armée algérienne, sur son propre sol, d’abord, dans un sud algérien prétendument bien quadrillé, surveillé et défendu ; et ensuite, sur le territoire malien où elle bénéficie d’un droit de poursuite.
L’incident est survenu alors que le président malien effectue une visite de travail chez son puissant voisin du Nord. Donc, obligatoirement, les deux chefs d’Etat ont parlé de sécurité avec, cette fois, moins de suffisance et d’arrogance chez les Algériens. Et pour cause.
Depuis plusieurs années, le président malien, Amadou Toumani Touré, s’échine à demander une rencontre au sommet de tous les chefs d’Etat et de Gouvernement des pays riverains de la bande sahélo-saharienne. Tous les pays. La proposition venant du Mali, pays jugé à tort ou à raison, principalement par l’Algérie d’être le maillon le plus faible de la lutte contre le narcotrafic, le banditisme armé et le terrorisme, elle a été plus ou moins rejetée par certains pairs du président Touré. Qui sont partis jusqu’à interdire l’inscription sur la liste des invités de certains pays, comme le Maroc qui ne serait pas concerné.
Avec l’enlèvement de ces humanitaires Espagnols et Italienne, y’aura-t-il moins de fanfaronnade du côté algérien ? Les habitants et les dirigeants des autres pays de la Bande l’espèrent fortement. Parce que, quoi qu’on dise, même si l’unicité d’action et la participation de tous les pays sont nécessaires pour contrer les fléaux de la Bande, l’implication de l’Algérie est plus que déterminante.

Source le prétoire

Le libyen Al-Senoussi est passé du Niger au Mali

La reproduction d'une photo non datée d'Abdallah Al-Senoussi, l'ancien chef des services secrets militaires de Libye (AFP/Archives)

BAMAKO — L'ancien chef des services secrets militaires de Libye, Abdallah Al-Senoussi, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), est passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes, ont affirmé jeudi à l'AFP des sources sécuritaires nigérienne et malienne.

"Abdallah Al-Senoussi est arrivé dans le désert malien, en provenance du Niger", a déclaré une source sécuritaire nigérienne sous couvert de l'anonymat.

Une information confirmée par une source sécuritaire malienne contactée dans le nord du Mali, et selon laquelle il est "venu dans le désert malien avec une petite équipe d'hommes".

Ces sources sécuritaires n'ont pas évoqué la présence avec lui de Seif Al-Islam, fils de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi, tué dans sa ville natale de Syrte il y a une semaine. Seif Al-Islam était considéré comme le dauphin de son père.

Tous les deux avaient été signalés mardi près de la frontière entre la Libye et le Niger, selon des responsables touaregs nigériens.

Ils sont visés par un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité émis le 27 juin et qui visait également Mouammar Kadhafi. Les trois hommes faisaient également l'objet d'une "notice rouge" d'Interpol depuis le 9 septembre.

Le Mali est signataire du Statut de Rome portant création de la CPI et a théoriquement le devoir de livrer à la cour les personnes recherchées par cette dernière.

Al-Senoussi, 62 ans, beau-frère de Mouammar Kadhafi, a par ailleurs été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de Paris en mars 1999 pour son implication dans l'attentat contre un DC-10 de la compagnie UTA en 1989, qui avait fait 170 morts.

Plusieurs centaines d'hommes armés d'origine malienne ayant combattu en Libye avec les forces pro-Kadhafi contre celles du Conseil national de transition (CNT) qui a pris le pouvoir à Tripoli, sont récemment rentrés dans le nord du Mali.

Il s'agit pour l'essentiel d'anciens rebelles touaregs qui, avec le soutien de Mouammar Kadhafi, avaient combattu le pouvoir central de Bamako dans les années 90 et au début des années 2000, avec une résurgence de ces rébellions de 2006 à 2009.

Leur retour constitue un grave sujet de préoccupation dans la région, le nord du Mali étant déjà destabilisé par la présence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y possède des bases à partir desquelles elle organise attentats, enlèvements - essentiellement d'Occidentaux - et se livre à divers trafics.

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