21 août, 2011

Les euro-obligations sont trop chères pour l'Allemagne

Avant les euro-obligations, l'Allemagne souhaite une plus grande intégration européenne.
Avant les euro-obligations, l'Allemagne souhaite une plus grande intégration européenne. Crédits photo : © Thierry Roge / Reuters/REUTERS
S'ABONNER au Figaro.fr

La mutualisation des dettes de la zone euro coûterait au pays plus de 20 milliards d'euros en dix ans. Un prix jugé excessif qui justifie selon le gouvernement allemand le rejet de cette mesure avant l'instauration d'une politique budgétaire et fiscale commune.

Les euro-obligations coûtent trop chères. C'est ce que cherchent à démontrer les calculs du ministère allemand des Finances, repris par l'hebdomadaire Der Spiegel ce dimanche. Ce mécanisme, qui consiste à mutualiser les dettes des 17 pays de la zone euro, quel que soit leur état de santé, coûterait la première année 2,5 milliards d'euros d'intérêts en plus pour le budget allemand du ministre des Finances. Ce coût serait deux fois plus élevé la deuxième année pour atteindre un total de 20 à 25 milliards d'euros au bout de dix ans.

Sur cette base, la chancelière allemande Angela Merkel a de nouveau fermement rejeté l'instauration de ce système, bien que de nombreux professionnels des marchés estiment qu'il s'agit de la solution à la crise de la dette souveraine européenne. «Les euro-obligations sont tout à fait la mauvaise réponse à la crise du moment. Elles nous amèneraient à une union de la dette et non à une union de la stabilité», affirme-t-elle dans un entretien à la chaîne ZDF.

Ses propos font écho à ceux tenus par le ministre de l'Économie Philip Rösler au journal Bild am Sonntag : «Les euro-obligations sont un mauvais signal adressé aux économies nationales défaillantes. Couvrir les risques des autres pays avec les euro-obligations aurait pour effet immédiat de faire grimper les taux d'intérêts allemands. Cela aurait des effets dramatiques sur la croissance dans notre pays», explique-t-il.

Renforcer la gouvernance

Malgré toutes ces sorties, le gouvernement allemand n'a pas tiré un trait définitif sur ce système. Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a de nouveau affirmé que les pays de la zone euro pourraient émettre des euro-obligations s'ils échafaudent au préalable une politique budgétaire et fiscale commune. Mais ce mouvement vers plus d'intégration ne se fait pas assez rapidement, selon lui. «La plupart des États membres ne sont pas tout à fait prêts à accepter les restrictions nécessaires à la souveraineté nationale. Mais croyez-moi, c'est un problème qu'on peut résoudre», a expliqué le ministre dans un entretien au Welt am Sonntag.

Souhaitant montrer l'exemple, Wolfgang Schäuble s'est dit pour sa part personnellement disposé à transférer la souveraineté nationale à Bruxelles. «En tant que personne, je serais déjà prêt. L'idée d'un ministre des Finances européen ne me pose aucun problème. Mais en tant que ministre des Finances je dis qu'il est de notre devoir de résoudre les problèmes ici et maintenant, et ce le plus rapidement possible sur la base des contrats existants».

Wolfgang Schäuble doit rencontrer son homologue français François Baroin mardi pour discuter de l'harmonisation de l'impôt sur les sociétés et de l'instauration d'une taxe sur les transactions financières. La France est avec l'Allemagne le pays le plus fortement opposé aux euro-obligations.

Syrie: Assad doit intervenir ce dimanche à la télévision, une délégation de l'Onu sur place

VIOLENCES - Alors que la pression internationale s'accentue, le président syrien va s'exprimer sur les réformes promises...

Le président syrien Bachar al-Assad interviendra ce dimanche à la télévision, quatre jours après l'appel occidental réclamant son départ et l'annonce de sanctions contre son pays où une mission humanitaire de l'ONU est arrivée samedi pour une visite de cinq jours.

Dans la journée, les forces de sécurité ont pénétré dans un quartier de Homs et menaient des perquisitions à Lattaquié au lendemain de la mort de 34 manifestants.

Les réformes en question

«Le président Bachar al Assad donnera dimanche une interview à la télévision syrienne sur la situation en Syrie, le processus continu des réformes, les répercussions des pressions politiques et économiques américaines et occidentales et la vision de l'avenir de la Syrie dans le contexte régional et international actuel», a annoncé l'agence officielle Sana.

Il s'agira de la quatrième intervention du chef de l'Etat depuis le début de la contestation il y a cinq mois.

La pression internationale s'accentue

Le président américain, Barack Obama, et ses alliés occidentaux ont appelé pour la première fois jeudi le président Assad à partir et ont renforcé les sanctions contre son régime, après une sanglante répression qui a fait 2.000 morts.

A Bruxelles, la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton a annoncé vendredi que 20 nouveaux noms avaient été ajoutés à la liste des personnes et sociétés syriennes touchées par un gel des avoirs et une interdiction de visa.

Un embargo à venir

Les représentants des 27 gouvernements européens ont également décidé de préparer un plan sur un embargo sur les importations de pétrole syrien dans les pays de l'UE et de suspendre l'aide de la Banque européenne d'investissement à la Syrie. L'Europe achète 95% du pétrole exporté par la Syrie, ce qui représente un tiers des recettes du pays.

Par ailleurs, une mission humanitaire de l'ONU, conduite par Rashid Khalikov, directeur du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), est arrivée samedi à Damas et devrait rester jusqu'au 25 en Syrie, a confié à l'AFP la porte-parole de l'OCHA, Elisbeth Byrs.

Interrogée par téléphone à Genève sur les objectifs de cette mission, elle a indiqué: «Il s'agit pour l'ONU de voir comment elle peut apporter son soutien aux services publics et comment elle peut répondre à d'eventuels besoins humanitaires identifiés». Les services publics concernent l'électricité, l'eau potable, les communications et la santé.

Sur le terrain, les opérations militaires se sont poursuivies samedi.

A Homs, la répression continue

A Homs (centre), «plusieurs blindés de l'armée ont pris position à l'aube à Khalidyieh et des renforts des services de sécurité sont arrivés à Baba Omrou et Inchaat à bord de neuf véhicules», a affirmé à l'AFP le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane. Selon cette organisation, huit personnes, dont une femme ont été blessées par les tirs de la sécurité syrienne, dans un quartier près de Baba Omrou.

Et des tirs des forces de sécurité pour disperser une manifestation ont fait «deux morts et plusieurs blessées» à al-Rastan, entre Homs et Hama, selon un militant sur place. Cette incursion intervient deux jours après que le président Assad a assuré au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon que les opérations militaires contre les contestataires avaient pris fin.

A Lattaquié (ouest), les forces de sécurité perquisitionnaient le quartier de Qniniss, où l'armée est intervenue massivement cette semaine, a indiqué l'OSDH.

Par ailleurs, une militante des droits de l'Homme Malak Sayed Mahmoud a été arrêtée à Alep (nord) alors qu'elle venait demander un passeport et conduite à la sécurité militaire, ont affirmé six organisations. Ces opérations interviennent au lendemain de la morts de 34 manifestants, selon l'OSDH, basé en Grande-Bretagne.

«Les prémices de la victoire»

Sous le slogan «les prémices de la victoire», des protestataires ont bravé lors du troisième vendredi de ramadan les forces de sécurité qui ont ouvert le feu, ont annoncé des militants.

Il y a eu 15 morts et 25 blessés près de Deraa (sud), berceau de la contestation, selon l'OSDH qui précisé qu'une personne a été blessée samedi à Hirak quand des parents ont manifesté devant l'hôpital qui refusait de leur donner les corps de leurs proches.

En outre, trois manifestants sont morts dans le banlieue de Damas et dans le centre du pays, 10 civils ont été tués à Homs, cinq à Palmyre et un à Qousseir, selon l'OSDH. Par ailleurs, les corps de cinq personnes enlevées mercredi par les milices pro-régime ont été retrouvés vendredi dans un champ près de Houlé.

L'agence officielle Sana fait état de la mort de trois policiers et de deux civils tués par "des hommes armés". Selon elle, ces hommes ont attaqué vendredi un poste de police à Ghabagheb, tuant un commissaire et un civil et blessant huit policiers.

Il était impossible de confirmer ces informations de source indépendante, les autorités limitant fortement les possibilités de déplacement pour la presse. Sana a annoncé en outre les funérailles samedi de 12 membres de l'armée, des forces de sécurité et de la police.

© 2011 AFP

Nicolas Sarkozy rencontrera Hu Jintao à Pékin jeudi

PARIS (AP) — Le président Nicolas Sarkozy fera une escale à Pékin en chemin pour la Nouvelle-Calédonie jeudi afin de s'entretenir puis d'avoir un dîner de travail avec son homologue chinois Hu Jintao, a annoncé l'Elysée dimanche.

L'entretien est prévu pour 17h, heure locale (11h à Paris, 09H GMT) et M. Sarkozy reprendra son avion dans la soirée pour Nouméa, a précisé la présidence française. Le chef de l'Etat se trouvera en Nouvelle-Calédonie de vendredi à dimanche.

Aucune précision n'a été fournie sur les sujets qu'aborderont MM. Sarkozy et Hu mais la rencontre se tient sur fond de grave crise financière en Europe et aux Etats-Unis, tandis qu'en Libye les combats se poursuivent entre les forces de Moammar Kadhafi et celles de l'insurrection.

Nicolas Sarkozy s'est rendu en Chine à Pékin et Nankin les 30 et 31 mars derniers en tant que président du G-8 et du G-20 pour évoquer la réforme du système monétaire international -les mécanismes et institutions organisant et régulant les échanges monétaires internationaux, ainsi que l'organisation des régimes de change-, dans le contexte de la montée en puissance des grands pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil.

Le président français avait souhaité que le yuan soit à terme intégré aux DTS (droits de tirage spéciaux), le panier de réserve de devises (dollar, euro, yen, livre sterling) du Fonds monétaire international (FMI). L'Europe et les Etats-Unis accusent la Chine de sous-évaluer volontairement sa monnaie pour favoriser ses exportations, au détriment de ses partenaires commerciaux dans le monde.

M. Sarkozy pourrait également présenter à M. Hu la proposition franco-allemande de taxation des transactions financières, qui nécessiterait la participation de tous les pays.

En ce qui concerne la Libye, la Chine et la Russie s'étaient abstenues lors du vote de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 17 mars autorisant les bombardements aériens mais elles ont depuis critiqué la livraison d'armes aux insurgés par certains pays et accusé l'OTAN d'avoir outrepassé son mandat en aidant la rébellion à progresser. AP

st/com

Dette : les États-Unis ne seront «jamais en défaut»

Le vice-président américain Joe Biden a rassuré les Chinois sur la capacité des États-Unis à se sortir de la crise.
Le vice-président américain Joe Biden a rassuré les Chinois sur la capacité des États-Unis à se sortir de la crise. Crédits photo : © POOL New / Reuters/REUTERS
S'ABONNER au Figaro.fr

Le vice-président américain Joe Biden, en visite officielle en Chine, a réaffirmé aux premiers créanciers du pays qu'ils pouvaient se fier à la solidité des bons du Trésor américain. La Chine a «confiance».

Opération séduction pour Joe Biden. Le vice-président américain, qui boucle une visite officielle de cinq jours en Chine, a tenu à rassurer les premiers créanciers étrangers de Washington sur la solidité économique des États-Unis. Les Américains «n'ont jamais été en défaut de paiement et ne le seront jamais», a-t-il assuré ce dimanche.

Selon Joe Biden, même si l'accord signé in extremis il y a trois semaines par le Congrès pour éviter cette situation catastrophique a coûté au pays une dégradation de sa note par S&P, «les États-Unis restent la meilleure option pour investir».

Le message est «clair»

Pékin, qui détient près de 1170 milliards de dollars de dette américaine, s'était montrée très critique envers le gouvernement américain après la décision historique de l'agence de notation. Le pays avait notamment appelé les Américains à cesser de vivre au dessus de leurs moyens.

Cette visite du vice-président américain en Chine, entièrement centrée sur la question de la dette américaine et de la solidité de la première économie mondiale, semble donc avoir rassuré. «Vous avez transmis un message très clair au public chinois, selon lequel les États-Unis vont tenir leurs promesses et leurs engagements relatifs à leur dette souveraine», a ainsi déclaré le premier ministre Wen Jiabao. Cela va préserver la sécurité, la liquidité et la valeur des bons américains». Le dirigeant chinois affirme également avoir «entière confiance dans le fait que les États-Unis vont surmonter leurs difficultés et remettre leur économie sur les rails d'une croissance saine».