18 juin, 2011

Ben Ali: 182 affaires, notamment des homocides, transmises à la justice militaire

TUNIS (© 2011 AFP) - La justice militaire tunisienne instruit 182 dossiers portant notamment sur des homicides commis pendant la révolution dans lesquels est impliqué l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, ont indiqué des responsables.
Ben Ali: 182 affaires, notamment des homocides, transmises à la justice militaire

© AFP/Archives Fethi Belaid. Le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, le 22 décembre 2010

Le président déchu et son épouse Leïla, qui avaient fui en Arabie saoudite le 14 janvier dernier, doivent être jugés par contumace à partir de lundi devant le tribunal de première instance de Tunis.

Ce procès porte sur la découverte de sommes faramineuses en argent et en bijoux ainsi que d'armes et de stupéfiants dans deux palais présidentiels .

Mais la justice militaire a de son côté été chargée d'instruire des actions intentées contre l'ex-président Ben Ali et son ancien ministre de l'intérieur Rafik Belhaj Kacem, concernant la mort de Tunisiens pendant la révolution, a indiqué le directeur de la justice militaire, le lieutenant-colonel Marwane Bouguerra vendredi.

Trois tribunaux militaires ont été chargés de l'examen de 182 affaires s'étant produites pendant la révolution, soit entre le 17 décembre date de l'immolation d'un jeune marchand de légumes, Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, et la fuite de M. Ben Ali le 14 janvier, a indiqué le responsable.

Quelque 300 personnes ont trouvé la mort pendant cette période.

La plupart de ces affaires, 130, seront du ressort de la justice militaire à Tunis et 51 à Sfax (270 km au sud de Tunis). Il s'agit de déterminer les responsabilités dans la mort de manifestants.

"Qui a tué, qui a exécuté directement le meurtre? Qui a donné l'ordre de tuer? La justice militaire doit fixer les responsabilités", a déclaré le colonel, en soulignant que cela prendrait du temps "afin que les procès se déroulent dans le cadre des garanties légales".

Le premier procès soumis à la juridiction militaire commencera le 27 juin à Sfax. Il concerne un policier soupçonné d'un meurtre dans l'exercice de ses fonctions dans la nuit ayant suivi la fuite de Ben Ali.

Le responsable a d'autre part indiqué que la justice militaire était en train d'instruire un dossier pour demander aux autorités saoudiennes l'extradition de M. Ben Ali.

L'Arabie saoudite n'a pour le moment pas répondu aux demandes de Tunis de lui remettre l'ex-président.

Parallèlement, les travaux se poursuivent pour établir l'inventaire exact des biens mal acquis par la famille du président déchu et de son épouse.

Le président de la Commission nationale chargée de la confiscation des biens, le juge Mohamed Adel Ben Ismaïl, a estimé que le volume de ces biens était tel qu'il représente "un quart du volume de l'économie nationale".

Libye: Kadhafi imperturbable, Tripoli dit être en contact avec la rébellion

Libye: Kadhafi imperturbable, Tripoli dit être en contact avec la rébellion

Misrata, stratégique en raison de sa situation à 200 km à l'est de la capitale et de son important port, a été assiégée et pilonnée pendant deux mois avant que les rebelles ne parviennent à desserrer l'étau début mai. Mais la ville reste quasi quotidiennement bombardée par les pro-Kadhafi.

Le dirigeant contesté Mouammar Kadhafi a assuré sa détermination à rester aux commandes de la Libye, traitant par le mépris les frappes de l'Otan, malgré des informations sur des contacts en coulisse entre son régime et la rébellion.

Dans un message audio diffusé vendredi soir par la télévision d'Etat, le colonel libyen au pouvoir depuis 42 ans a averti que l'Otan à la tête d'une coalition qui bombarde par air son pays depuis le 19 mars, serait vaincue et ne réussirait pas à contraindre son régime à changer quoi que ce soit.

"Nous résistons, nous combattons, s'ils descendent au sol, nous les attendrons, mais ce sont des lâches, ils n'oseront pas", a menacé M. Kadhafi, comme il le fait depuis le début le 15 février de l'insurrection qui s'est transformée en conflit armé qui a fait des milliers de morts.

Il a qualifié ses détracteurs de "croisés, lâches et fils de chien", les appelant à regarder la télévision libyenne pour voir a-t-il dit "les masses solidaires avec le leader historique". La chaîne diffusait en même temps des images d'un rassemblement de quelques milliers de militants pro-régime à Tripoli.

Mais alors que les combats entre pro et anti-Kadhafi se poursuivent depuis des mois, le Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi a confirmé des contacts entre le régime et les rebelles en Egypte, en France, en Norvège et en Tunisie.

L'émissaire russe Mikhaïl Marguelov, qui s'était rendu jeudi à Tripoli, avait lui même fait état "de contacts directs entre Benghazi (fief de la rébellion dans l'Est) et Tripoli" en vue de sortir le pays de la crise.

Mais le dirigeant rebelle Mahmoud Jibril a démenti ces contacts.

Sur le terrain et malgré les bombardements des troupes fidèles au régime, d'intenses combats se déroulent dans les montagnes berbères de l'ouest où la rébellion tente de renforcer ses positions.

Vendredi, elle a réussi à assurer le contrôle, au terme de violents affrontements avec les pro-Kadhafi, de toutes les localités situées entre Zenten et Yefren, deux villes déjà entre ses mains.

Plus à l'est à Misrata, tenue par les rebelles, les pro-Kadhafi ont bombardé l'est et l'ouest de la ville tuant 10 civils vendredi, selon une source rebelles.

Misrata, stratégique en raison de sa situation à 200 km à l'est de la capitale et de son important port, a été assiégée et pilonnée pendant deux mois avant que les rebelles ne parviennent à desserrer l'étau début mai. Mais la ville reste quasi quotidiennement bombardée par les pro-Kadhafi.

L'Est du pays est tenu par la rébellion qui a établi à Benghazi sa "capitale", tandis que la majeure partie de l'ouest où est située la capitale Tripoli, reste entre les mains de Mouammar Kadhafi.

Ce dernier a été lâché par nombre de ses alliés et est confronté à des défections en série dans son entourage. Vendredi, il a enregistré un nouveau revers avec l'annonce par Ouagadougou de contacts entrepris avec le Conseil national de transition (CNT), l'organe politique des rebelles.

Alors que des voix commencent à s'élever pour s'impatienter face à la longueur des opérations et le risque d'enlisement, l'Otan a rappelé ses trois objectifs: l'arrêt des attaques contre les civils, le retour dans leurs casernes des pro-Kadhafi et l'accès total des organisations humanitaires.

"La mission continuera et nous augmenterons la pression jusqu'à ce que ces objectifs soient atteints", a dit une porte-parole de l'Alliance.

Samedi, le ministre italien de la Défense Ignazio La Russa a cependant indiqué vouloir commencer "à réfléchir à une date" pour mettre fin à la partie active de sa mission en Libye, au-delà des trois mois pour lesquels l'Otan vient de s'engager.

Une telle attitude pourrait "inciter nos alliés britanniques, français et américains à trouver une porte de sortie diplomatique à la crise", a-t-il dit.

Le conflit a fait entre "10.000 et 15.000" morts et obligé près de 952.000 à prendre la fuite, selon des organisations internationales.

Syrie: l'armée pénètre avec des chars dans un nouveau village du nord-ouest

L'armée syrienne appuyée par des chars est intervenue samedi dans le village de Bdama, étendant ses opérations de ratissage dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest) en proie à des manifestations de contestation, selon un militant des droits de l'Homme.

Le village, tout près de la frontière turque, est situé aussi à quelques kilomètres au nord de la ville de Jisr al-Choughour meurtrie par la répression et désertée par ses habitants qui ont pris la fuite en Turquie après l'intervention de l'armée dans leur localité la semaine dernière.

Au moins six chars de l'armée et 15 transports de troupes ont pénétré dans le village de Bdama, a indiqué le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel Rahmane, basé à Londres et joint au téléphone par l'AFP à Nicosie.

Des jeeps militaires, qui selon lui transportent généralement des officiers, faisaient également partie du convoi.

Des "tirs nourris ont été entendus dans le village" à l'entrée des troupes, a-t-il dit.

M. Abdel Rahmane a précisé que Bdama assure l'approvisionnement en produits de première nécessité, notamment la nourriture, des déplacés syriens ayant fui leurs villages et installés provisoirement du côté syrien de la frontière.


Par AFP

Cannabis : 63 % des Français contre la dépénalisation

Selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche, 63% des personnes interrogées sont opposés à la dépénalisation de substances telles que le cannabis, contre 36%.
Selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche, 63% des personnes interrogées sont opposés à la dépénalisation de substances telles que le cannabis, contre 36%. Crédits photo : THOMAS WIRTH/AFP

Alors que l'ancien ministre Daniel Vaillant propose de créer une filière d'Etat du haschich dans l'Hexagone, 63% des Français se disent opposés à cette idée, selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche.

Vivement débattue au sein de son parti, rejetée par François Fillon, la proposition du socialiste Daniel Vaillant de créer une filière d'Etat du cannabis ne remporte pas de succès auprès des citoyens. Près de deux Français sur trois sont opposés à la dépénalisation des drogues douces, selon un sondage Ifop réalisé pour Sud-Ouest Dimanche et publié ce samedi.

En détail, 63% des personnes interrogées au cours de cette enquête se sont exprimées contre la dépénalisation de substances telles que le cannabis, contre 36%. Les réponses varient toutefois en fonction de l'âge, de l'orientation politique et du sexe. Ainsi, la proportion s'inverse chez les sondés âgés de moins de 35 ans, qui se disent favorables à 51% à une dépénalisation du cannabis, contre 49%. La tendance est la même chez les sympathisants de gauche, qui s'expriment en faveur de cette mesure à 48%, contre 20% seulement à l'UMP et 28% au FN. Dernier clivage, celui du sexe : 43% des hommes sont pour, contre seulement 30% des femmes.

Embarras au Parti socialiste

Le débat sur le statut des drogues douces en France a été relancé mercredi par l'ancien ministre de l'Intérieur des années Jospin, Daniel Vaillant, qui s'est dit non pas pour une dépénalisation - comme le suggère Stéphane Gatignon, le maire EELV de Sevran (Seine-Saint-Denis), une ville gangrénée par le trafic de drogues -, mais pour la «légalisation contrôlée» du cannabis. Dans un rapport parlementaire, le socialiste propose que l'Etat encadre la vente du haschich dans l'Hexagone. Le statut du cannabis serait aligné sur celui de l'alcool et du tabac, tandis qu'un office d'État, sur le modèle de la Seita, superviserait la «filière nationale du cannabis». Car la production se ferait en France, selon des techniques bio. Une méthode révolutionnaire pour redynamiser certaines régions agricoles, assure Daniel Vaillant, aujourd'hui député maire PS du XVIIIe arrondissement de Paris. Le produit s'achèterait dans des bars-tabac contrôlés par les douanes ou des «cannabistrots équipés de fumoirs, pour que les jeunes ne fument pas dans les cages d'escalier», ajoute-t-il, précisant toutefois que «le cannabis serait interdit dans l'espace public, comme l'alcool…».

Alors que cette proposition a suscité l'embarras dans son propre camp, le premier ministre François Fillon a rejeté cette idée vendredi au cours d'un déplacement à Nice, affirmant qu'il n'envisageait «pas une seconde» de la suivre, «ni sur le plan sanitaire, ni sur le plan politique, ni sur le plan social». Dépénaliser le cannabis reviendrait, selon lui, à en «légitimer, justifier et encourager l'usage».

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L’UMP veut faire interdire la primaire socialiste

Un député du parti majoritaire a saisi la Cnil pour éviter de potentiels abus autour de l’organisation de la primaire socialiste. Pour Edouard Courtial, le PS pourrait utiliser les listes de votants pour identifier les opinions politiques des fonctionnaires territoriaux.

Vote au Parti socialiste en 2006 Urne

Des militants socialistes, lors du vote pour la désignation du candidat présidentiel en 2006. (Reuters)

Et si la primaire socialiste portait en elle le germe d’un “flicage” orwellien? C’est en tout cas l’opinion que défend le député UMP Edouard Courtial, qui vient de saisir la Commission nationale informatique et libertés (Cnil). L’élu se dit “scandalisé” par un scrutin dont les modalités “portent atteinte aux principes de respect de la vie privée, mais également de neutralité et d’égal accès à la fonction publique”. Une polémique qui s'ajoute à des controverses internes au Parti socialiste quant à l'organisation de ce scrutin.

En cause : les listes électorales, que le PS va utiliser pour organiser la désignation de son candidat à l’élection présidentielle. "Nombre de fonctionnaires territoriaux m'ont ainsi alerté sur les risques de fichage qu'entraîneront de telles modalités de vote et sur les conséquences qu'elles pourront avoir directement sur leur situation personnelle et le déroulé de leur carrière", écrit Edouard Courtial. Pour le parlementaire, le PS pourrait être tenté d’utiliser ces listes pour chercher à connaître les opinions politiques des fonctionnaires territoriaux des collectivités locales qu’il dirige. "Les présidents des conseils régionaux et généraux et les maires appartenant au PS ou affichant une sensibilité proche de ce parti pourront en effet connaître l'orientation politique précise de leurs employés", assure-t-il.

Adhésion aux valeurs de la gauche

C’est Jean-François Copé qui a le premier pointé ce risque. Le 18 mai dernier, il avait indiqué un risque de “pressions terribles”. Le secrétaire national du PS aux élections, Christophe Borgel, avait affirmé que les déclarations du patron de l’UMP étaient “ridicules et infondées”. Mais la majorité n’a pas lâché l’idée de faire capoter le scrutin. Le conseiller de l’Elysée Franck Louvrier a repris l’argument sur son blog jeudi. Alors que les électeurs souhaitant participer à la primaire devront signer une déclaration d’adhésion aux valeurs de la gauche, l’élu des Pays de la Loire affirme que “les socialistes disposeront, après ce processus, de la liste des personnes qui n’adhèrent pas aux valeurs de la gauche et ils auront alors tout pouvoir d’apprécier ce non-engagement”.

Le PS, pourtant, a bien anticipé les critiques sur le sujet. Sur le site dédié à la primaire, une page entière est consacrée à la démonstration que le processus est “totalement conforme au droit”. Le PS promet ainsi de détruire les listes électorales après le scrutin -pas une garantie “sérieuse et suffisante” pour Edouard Courtial. “Tous les traitements de données à caractère personnel ont été portées à la connaissance de la CNIL, y compris ceux qui ne sont pas soumis à une procédure de déclaration”, précise encore le PS.

S’il n’est pas certain que les assurances des socialistes feront taire la polémique, certains à droite se sont agacés des attaques portées contre la primaire. Christian Estrosi, le maire de Nice, a ainsi déclaré vendredi qu’il “faut respecter nos adversaires et respecter les primaires socialistes”. Mais il a pris soin d’ajouter une petite pique : “Le problème des socialistes, ce n'est pas les primaires, c'est leurs idées qui sont primaires!” La polémique est de toute façon loin d'être close entre les deux grands partis, puisque le PS en a appelé fin mai au ministre de l'Intérieur Claude Guéant, reprochant à certains préfets de ne pas transmettre les listes électorales.

A.G. (avec AFP) - leJDD.fr

Arabie saoudite, royaume misogyne

A l’appel de Manal al-Sharif, une Saoudienne de 32 ans arrêtée le 21 mai pour avoir posté une vidéo sur Youtube où elle conduisait une voiture, des femmes ont décidé de manifester en faveur du droit de conduire en Arabie saoudite, vendredi. Une véritable révolution dans cette monarchie islamiste qui finance les mouvements radicaux dans le monde entier et combat toute conception libérale de l’islam et toute émancipation des femmes. Rappelons que les femmes saoudiennes sont des éternelles « mineures », qu’elles ont toujours un « tuteur légal », qu’elles ne peuvent jamais conduire, même pour aller visiter leurs malades quand elles sont médecins, et qu’elles ne peuvent voyager qu’avec une autorisation du père ou du mari.

Effet boule de neige

Nombre de Saoudiens et de travailleurs étrangers croupissent en prison juste parce qu’ils sont démocrates, athées, ou même convertis au christianisme, et maints blogueurs libéraux ont été arrêtés. Certes, aucune manifestante n’ose demander le départ du roi et les défenseurs de Manal al-Sharif se limitent à réclamer le droit de conduire. Mais les autorités craignent l’effet boule de neige et ont compris que le vent de liberté révolutionnaire passe désormais par les femmes : une pétition d’intellectuels en faveur de Manal al-Sharif diffusée sur Youtube a recueilli des milliers de signatures ; et les Saoudiennes ont même osé réclamer le droit de vote fin avril. Les réseaux sociaux du Net sont donc suivis de très près, la page Facebook de Manal et d’autres féministes ou même de libéraux saoudiens sont bloquées par les services saoudiens (*). Les journalistes qui ont signé la pétition soutenant l’instauration d’une monarchie constitutionnelle ont été suspendus ou arrêtés. Quant aux jeunes manifestants saoudiens désireux d’imiter leurs frères tunisiens ou yéménites, ils sont systématiquement mis en prison, ceci sans que les alliés occidentaux ne s’en offusquent et sans que « l’indignation » des « révolutionnaires progressistes » à la Stéphane Hessel ne soit réveillée. En réaction à l’appel des femmes à manifester, les mâles saoudiens inquiets ont été jusqu’à lancer une « campagne du Iqal » (cordon qui permet d’attacher le couvre-chef des hommes) pour « remettre les femmes au pas », invitant les hommes à corriger les conductrices avec ce cordon…

« Printemps arabe »

La « campagne du Iqal » a rassemblé des milliers de machos saoudiens sur Facebook, ce qui prouve que les réseaux sociaux peuvent être aussi un outil pour les obscurantistes. Les religieux saoudiens « wahhabites » (islam sunnite ultra-rigoriste en vigueur dans le royaume) tentent de leur côté de rallier les mâles en expliquant dans leurs prêches qu’en conduisant les femmes iront voir leurs amants ou reviendront du travail saoules. Il est clair que personne ne peut rester indifférent au sort des femmes et des démocrates saoudiens. Selon moi, le « printemps arabe », que tout le monde salue béatement alors qu’il risque de porter au pouvoir des islamistes dans plusieurs pays, n’aurait pas dû commencer en Tunisie, où les femmes sont le plus libre, mais en Arabie saoudite, parrain de l’islamisme radical mondial.

(*) Notamment le site women2drive

Le roi du Maroc propose une constitution démocratique, appel à des manifestations dimanche

RABAT (© 2011 AFP) - Le roi Mohamed VI a demandé vendredi soir aux Marocains d'approuver une nouvelle constitution démocratique, où le Premier ministre aux pouvoirs renforcés viendra du parti arrivé en tête aux élections, mais où le souverain reste le Commandeur des croyants.
Le roi du Maroc propose une constitution démocratique, appel à des manifestations dimanche

© AFP Azzouz Boukallouch. Le roi Mohamed VI, au côté de son frère Moualy Rachid, le 17 juin 2011 à Rabat

Le Mouvement de jeunes du 20 février, qui revendique des changements politiques profonds au Maroc, a appelé samedi à manifester dans plusieurs villes dimanche pour protester contre ce projet de réforme.

"Le projet tel qu'il a été proposé par le roi hier (vendredi) ne répond pas à nos revendications pour une véritable séparation des pouvoirs. Nous protesterons pacifiquement dimanche contre ce projet", a ajouté le Mouvement, qui compte plus de 60.000 membres.

Le projet de réforme de la constitution vise à "consolider les piliers d'une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale", a déclaré dans un discours à la nation Mohammed VI, qui avait annoncé les grandes lignes des changements le 9 mars dernier.

Le Premier ministre marocain, qui s'appellera "chef du gouvernement", aura "le pouvoir de dissoudre la Chambre des représentants", chambre basse du parlement, selon le projet qui sera soumis à référendum le 1er juillet, a indiqué Mohammed VI.

Dans l'actuelle constitution, la dissolution des deux chambres du parlement est du ressort exclusif du roi.

Le futur chef de l'Exécutif "sera désigné au sein du parti arrivé en tête des élections de la Chambre des représentants" du parlement marocain, a déclaré le souverain. Jusqu'ici le roi du Maroc pouvait choisir le Premier ministre de son choix.

Avec l'arabe, la langue amazighe, à savoir le berbère, sera considérée comme langue officielle, selon le préambule du nouveau projet, comme le souhaitait la société civile.

Une grande partie de la population marocaine s'exprime dans l'un des trois dialectes de la langue amazighe.

Le roi du Maroc restera néanmoins "Commandeur des croyants et chef de l'Etat" et sa personne sera "inviolable", a déclaré vendredi Mohammed VI en présentant le projet d'une nouvelle réforme constitutionnelle.

Il garantira "le libre exercice des cultes", a ajouté le souverain.

Son statut de Commandeur des Croyants est ainsi préservé et en fait la seule autorité religieuse du royaume.

Le nouveau projet constitutionnel prévoit aussi de garantir l’indépendance de la justice vis-à-vis des pouvoirs législatif et judiciaire, souligne le souverain dans son discours

La nouvelle constitution doit également confirmer que l'Islam reste la religion de l'Etat et que la liberté de culte est garantie par le roi.

Le roi reste aussi le chef des armées et dispose du pouvoir d'accréditer les ambassadeurs et les diplomates.

Etats-Unis: "une des plus grandes fraudes bancaires de l'histoire"

Une ancienne dirigeante d'une banque américaine a été condamnée vendredi à huit ans de prison pour complicité dans des irrégularités comptables et fraudes, a annoncé le département de la Justice. La banque Colonial avait fait une faillite retentissante en 2009.

Catherine Kissick, 50 ans, était vice-présidente d'une unité de prêts immobiliers de cette banque régionale implantée dans le Sud du pays, l'une des 25 plus grandes du pays au moment de sa chute en août 2009. Elle avait plaidé coupable dans cette affaire, où les premiers délits remontent à 2002, et qui est considérée par l'accusation comme "l'une des plus grandes fraudes bancaires de l'histoire".

L'affaire porte sur un système sophistiqué de transferts illégaux de trésorerie et de ventes de faux prêts immobiliers avec la complicité d'un organisme de prêts immobiliers, "Taylor, Bean & Whitaker" (TBW).

Escroquer l'Etat fédéral

Les organisateurs de ces fraudes étaient allés jusqu'à vouloir escroquer l'Etat fédéral. Ils lui demandaient 570 millions de dollars dans le cadre de son plan de recapitalisation des banques en difficulté lancé en octobre 2008.

Le Trésor avait demandé à Colonial de lever 300 millions de dollars sur le marché privé, et la banque lui avait annoncé qu'elle les obtiendrait de TBW. Le montage n'avait jamais pu se faire, entraînant la faillite des deux sociétés.

Mme Kissick "savait" que la demande d'aide de Colonial "était basée sur des données financières fausses", a expliqué le ministère de la Justice dans un communiqué. Une de ses subordonnées, Teresa Kelly, 35 ans, a été condamnée vendredi à trois mois de prison après avoir aussi plaidé coupable de complicité de fraude.

L'ancien président de TBW, Lee Bentley Farkas, présenté par l'accusation comme le principal architecte de la fraude, a déjà été reconnu coupable et attend de connaître sa peine.



(ats /

Kadhafi s'engage à déjouer les plans de l'OTAN

TRIPOLI (Xinhua) - Le leader libyen Mouammar Kadhafi a juré vendredi soir de déjouer les plans de l'OTAN visant à le détrôner, dans un enregistrement audio, diffusé par la chaîne de télévision publique libyenne.
Kadhafi s'engage à déjouer les plans de l'OTAN

"C'est la première fois qu'ils sont confrontés à une nation armée de millions de personnes", a déclaré Kadhafi, réitérant : "Ils seront battus, l'alliance sera battue".

Ce discours, donné par téléphone le 17 juin, selon la télévision libyenne, intervient au moment où l'armée loyale à Kadhafi et les rebelles se livrent de violents combats près des villes de Zlitan et de Misrata, dans l'ouest du pays, où les rebelles cherchent à briser le siège établi par les troupes gouvernementales depuis des mois et à pénétrer dans le territoire sous contrôle du régime de Kadhafi, à l'est de Tripoli.

Quelques heures seulement avant le discours de Kadhafi, des explosions ont été entendues à Tripoli. Au cours des dernières semaines, les forces de l'OTAN ont intensifié les frappes aériennes contre la capitale libyenne et ses environs.

La porte-parole de l'OTAN, Oana Lungescu, a rejeté vendredi la proposition de Kadhafi d'organiser des élections supervisées par la communauté internationale.

"Vous avez dû entendre parler hier par le fils de Kadhafi d'élections possibles en Libye dans les trois prochains mois... Il est difficile d'imaginer qu'après 41 ans d'abolition des élections, de constitution, de parti politique, de syndicat, qu'en une nuit un dictateur se transforme en démocrate", a révélé la porte-parole, soulignant : "ce que l'OTAN et la communauté internationale veulent voir ce sont des actions et non des mots".

Le fils de Kadhafi, Saif al-Islam Kadhafi, a indiqué au quotidien italien Corriere, dans une interview publiée jeudi, que des élections pourraient être organisées dans les trois prochains mois, et que la transparence serait garantie par la présence d'observateurs internationaux.

Il a fait savoir que son père pourrait se retirer s'il perdait les élections, mais qu'il ne s'exilerait pas.

Cependant, les rebelles libyens ont rejeté la proposition de Kadhafi, annonçant que "le seul choix pour Kadhafi, c'était de démissionner".

"Le gouvernement de Kadhafi a perdu toute légitimité, donc il n'est pas censé demander des élections et nous ne négocierons pas avec lui", a indiqué jeudi à Xinhua Jalal Gallal, porte-parole des rebelles.

"La communauté internationale a appelé à maintes reprises Kadhafi à retirer ses troupes et à permettre que l'aide humanitaire parvienne au peuple libyen", a rappelé Jalal Gallal.

Les Etats-Unis ont souligné jeudi le caractère tardif de la proposition du dirigeant libyen et ont averti que ses jours étaient désormais comptés.

"Les propositions de Kadhafi et de ses proches en vue d'un changement démocratique arrivent un peu tard. Il est temps qu'il parte", a déclaré la porte-parole du Département d'Etat américain Victoria Nuland, lors d'un point de presse.

La pression que la communauté internationale continue d'exercer sur Kadhafi et son régime "produit son effet", avec la défection de plus de 50 diplomates et fonctionnaires libyens de haut rang, a souligné la porte-parole américaine.