09 juin, 2011

Libye: le fonds d'aide à la rébellion opérationnel

ABOU DHABI - Le fonds international d'aide financière aux rebelles libyens est désormais opérationnel, a déclaré jeudi à Abou Dhabi Abdel Hafidh Ghoga, vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.

Le mécanisme financier intérimaire est devenu opérationnel dès ce jour, a déclaré M. Ghoga, en marge de la réunion à Abou Dhabi du Groupe de contact sur la Libye.

Ce mécanisme était au centre de la réunion du groupe de contact, qui a tenu sa troisième réunion dans la capitale des Emirats arabes unis.

L'Italie va fournir une aide directe de 300 à 400 millions d'euros aux rebelles libyens, sous forme de prêts et de carburants, a annoncé le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Maurizio Massari.

Outre l'Italie, la France a promis une aide de 290 millions d'euros, a indiqué M. Ghoga.

Pour sa part, le Koweït a indiqué qu'il allait débloquer une aide de 180 millions de dollars (124 millions d'euros) pour la verser directement sur le nouveau fonds, a déclaré son ministre des Affaires étrangères, cheikh Mohammad Sabah al-Salem Al-Sabah.

L'aide koweïtienne avait été annoncée fin avril à l'occasion d'une visite dans l'émirat de Moustapha Abdeljalil, président du CNT.


(©AFP /

Le président Wade à Kadhafi: plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra

BENGHAZI (Libye) - Le président sénégalais Abdoulaye Wade a demandé jeudi au colonel Mouammar Kadhafi de quitter le pouvoir en s'adressant à lui depuis Benghazi, le fief des rebelles libyens, déclarant devant la presse: Je te regarde dans les yeux (...) plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra.

A l'Union africaine, je suis le seul qui peut lui parler, lui dire la vérité car je ne lui dois rien, a expliqué à la presse M. Wade, après avoir rencontré les responsables du Conseil national de transition (CNT) à Benghazi, dont le président Moustapha Abdeljalil.

Puis, en le tutoyant, M. Wade, arrivé jeudi en fin de matinée à Benghazi, a dressé un long réquisitoire contre Kadhafi.

Tu es arrivé au pouvoir par un coup d'Etat il y a plus de 40 ans, tu n'as jamais fait d'élection, tu as prétendu parler au nom du peuple. Tout le monde sait que c'est une dictature que tu as établie.

Je te regarde maintenant dans les yeux, il faut arrêter les dégâts (...). Dans l'intérêt du peuple libyen, il faut te retirer de la politique (...) plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra, a-t-il poursuivi.

M. Wade est le premier chef d'Etat étranger à se rendre à Benghazi, capitale de la rébellion depuis le début de la révolte mi-février en Libye.

Cette visite représente une victoire diplomatique d'envergure pour les rebelles libyens, et un coup dur pour le colonel Kadhafi, d'autant plus qu'il s'agit d'un président africain, un continent sur lequel le dirigeant libyen s'est beaucoup appuyé.

Le Sénégal avait reconnu fin mai le CNT comme seul représentant légitime de la Libye, comme l'ont fait la France, l'Italie, le Royaume-Uni, le Qatar, la Gambie, la Jordanie, Malte et l'Espagne.


(©AFP /

La mission en Libye a coûté 26 millions au Canada

Le ministre Peter MacKay fait le point sur la situation en Libye le 22 mars, jour du déclenchement de l'intervention de l'OTAN.

Photo: La Presse Canadienne /Adrian Wyld

Le ministre Peter MacKay fait le point sur la situation en Libye le 22 mars, jour du déclenchement de l'intervention de l'OTAN.

La mission militaire canadienne en Libye a coûté jusqu'à maintenant 26 millions, et elle pourrait en coûter encore plus du double si elle était étendue jusqu'à l'automne, a indiqué le ministre de la Défense Peter MacKay lors du sommet de l'OTAN à Bruxelles, mercredi.

La veille, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a demandé aux 28 membres de l'alliance d'augmenter leur contribution. M. Rasmussen réclame aussi une plus grande répartition des coûts et risques de la campagne militaire. L'OTAN ne révèle pas combien d'États exactement prennent part à l'intervention, mais on estime qu'ils sont environ 17.

La facture du Canada comprend l'essence pour les avions de combat et de patrouille canadiens et plus de 300 bombes à guidage lancées sur la Libye entre le 19 mars et le 2 juin.

« En ce moment, nous songeons à étendre cette mission pour faire échos aux efforts de l'OTAN et nous assurer que le Canada continue à contribuer de manière importante [à l'intervention] », a déclaré Peter MacKay. Le ministre a toutefois ajouté que le Canada ne comptait pas augmenter sa contribution, puisqu'il participe déjà selon lui de manière substantielle à la mission.

Ensemble avec nos alliés internationaux nous avons systématiquement réduit la capacité du régime de Kadhafi de menacer de violence sa propre population.

— Peter MacKay, ministre de la Défense

Le Parlement devrait voter mercredi prochain sur l'extension de la mission canadienne en Libye, a affirmé le ministre MacKay.

L'Opération Mobile

Les Forces canadiennes ont affecté 650 personnes à l'Opération Mobile en Libye; les avions de combat canadiens ont volé plus de 1750 heures; les avions de patrouille, plus de 530 heures et le navire HMCS Charlottetown continu ses patrouilles dans la méditerranée.

L'opération en Libye, autorisée par les Nations unies, est menée par l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Sa mission est de renforcer l'embargo sur les armes et la zone d'exclusion aérienne en Libye.

Radio-Canada.ca avecCBC

Côte d'Ivoire: multiplication des violences des forces de Ouattara

ABIDJAN - L'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) s'est déclarée jeudi particulièrement préoccupée par la multiplication récente des violences commises par des éléments des forces armées du président Alassane Ouattara dans le sud du pays, et a réclamé des enquêtes immédiates.

L'Onuci est particulièrement préoccupée par la multiplication d'incidents violents et d'attaques conduits par des éléments des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) contre plusieurs villages, a déclaré Guillaume Ngefa, de la division des droits de l'Homme de l'Onuci, lors d'une conférence de presse à Abidjan.

Il a exigé des enquêtes immédiates et impartiales sur ces incidents survenus au cours des derniers jours dans des localités des environs d'Abidjan, du sud-ouest et du centre-ouest du pays, régions réputées compter de nombreux partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo.

L'ancien chef de l'Etat a été arrêté le 11 avril à l'issue d'une offensive des FRCI, soutenues par l'ONU et la France, après plus de quatre mois d'une crise née de son refus de céder le pouvoir après sa défaite au scrutin de novembre 2010.


(©AFP /

Afrique: L'Inde talonne la Chine

En mai, au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, s’est tenue la deuxième rencontre au sommet entre l’Inde et l’Afrique.
Afrique: L'Inde talonne la Chine

En mai, au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, s’est tenue la deuxième rencontre au sommet entre l’Inde et l’Afrique. La Rencontre au sommet doit déboucher sur l'adoption de deux documents : la Déclaration d'Addis-Abeba et le Plan de coopération entre l'Inde et l'Afrique (que l’on peut consulter sur le site officiel de l’Union africaine).

Cette rencontre a bien sûr suscité sur la blogosphère africaine francophone des commentaires sur la course à l'influence entre la Chine et l'Inde, qui a aussi inspiré une petite vidéo satirique à sur Youtube.

Le journaldutchad.com donne les chiffres clés de cette Rencontre :

L’Inde va donc casser sa tire lire et affole déjà les compteurs avec une annonce de prêts de 2400 milliards CFA (5 milliards de dollars) en faveur du continent africain, sur les trois prochaines années. Par ailleurs, son Premier ministre, Manmohan Singh, qui partage la même vision que le continent, entend accorder une subvention de 336 milliards de francs CFA (700 millions de dollars) sous forme de dons en faveur de l’Afrique.

Patrice Garner sur afrique7.com donne des détails sur les nouveaux projets :

Les actes valant mieux que les mots, et conformément à ce partenariat il sera construit un institut des technologies de l’information au Ghana, un institut de planification de l’éducation au Burundi, un institut du commerce extérieur en Ouganda et un institut du diamant au Botswana.

Les investissements indiens sont déjà bien visibles dans la vie quotidienne des Africains, rappelle Assanatou Baldé sur Afrik.com.

L’un des plus importants est celui du géant indien de télécommunications Bharti Airtel qui a déboursé 10 milliards de dollars pour décrocher le marché de la téléphonie mobile dans 15 pays africains. Le groupe automobile Tata, présent dans 11 pays du continent, a le monopole du transport en commun en Ouganda et dans la région de Thiès au Sénégal.

Un débat s'est ouvert sur la plateforme Flamme d'Afrique, les autres voix de l’Afrique de l'Institut Panos, où Ousseini Issa compare les approches de l’Inde et de la Chine en Afrique :

Les rapports commerciaux et de coopération que Delhi entretient avec l’Afrique se démarquent de ceux adoptés par la Chine, avec une offensive menée par des entreprises majoritairement privées mais soutenues par leur État, qui cherchent à s’implanter à travers une stratégie de «fusion-acquisition», là où la Chine privilégie le commerce direct avec les gouvernements. Mais l’Inde a aussi cette particularité de chercher à développer des approches intégrant les institutions économiques régionales telles que la Cedeao et la Sadc. […]l’enjeu réside, pour beaucoup, dans la perspective de voir le continent se situer dans des rapports différents de ceux qui ont balisé son exploitation pendant des siècles, suivant l’axe Nord-Sud.

#2 NIBIZI espère une ère nouvelle avec ce rapprochement :

Avec ce nouveau partenariat, les dirigeants africains doivent tirer une leçon et rompre avec les pratiques de corruption qui ont gangrené le continent. La culture des droits de l'homme doit venir avant tout pour bien profiter les dividendes de ce rapprochement ce qui va bannir les guerres, les luttes intestines qui ont empêché de bien partir le continent africain.

karl est plus pragmatique, tout à la fois confiant et inquiet, en particulier d'un accaparement possible des terres arables :

L'occasion de ce sommet devrait être pour l'Afrique, de négocier des méthodes de collaboration devant conduire à la résolution du problème crucial de l'énergie. Mais il s'agira aussi de mettre fin à la location et à la vente des terres africaines, pendant que des producteurs ont du mal à y accéder pour contribuer à l'atteinte d'une autosuffisance alimentaire et à satisfaire leur droit à l'habitat.

Sur le site de la radio RFI, un article sur le sommet d'Addis Abeba, a lui aussi fait réagir les lecteurs. Ils sont beaucoup plus virulents, pour rejeter “L'indépendance sous haute surveillance“(paroles d'une chanson d'Alpha Blondy), c'est à dire le modèle de coopération post-coloniale de la France :

Kamerun :

Avec l'arrivée de l'INDE et de la CHINE sur le continent AFRICAIN, nous sommes très fier, car ça devra nous aider a chasser de force les bandits impérialistes qui pillent le continent depuis 1960.[…]

Anonyme .

[…] Je ne vois pas Ouattara attribuer des marchés juteux aux indiens ou chinois au détriment de la France. Sauf s'il ne souhaite pas rester longtemps au pouvoir.

Ma belle Afrique :
L’approche indienne de coopération avec l’Afrique est plus altruiste que celle qu’adoube la France sous M.Sarkozy. Désormais les africains doivent tourner les dos aux pays qui imposent la gouvernance avec la pointe des armes
RéaPar :

Ces formes de coopération, où les ressources naturelles africaines sont convoitées par les uns et les autres (Europe ou les pays du BRIC) ne peuvent pas être une solution durable pour le développement de ce continent. La coopération doit être bâtie autour d'une vision à long terme qui permette aux africains d'aller vendre un jour des “TATA” en Inde, en France ou CHINE (je caricature là).Cela passe par la formation des jeunes, la démocratie et des politiques ambitieuses économiques du Long Terme qui visent à endiguer le système de main tendue (mendicité) existant sur ce continent.

Le sommet d'Addis Abeba a aussi été l'occasion pour un groupe de percussionnistes de Rufisque, une ville au sud-est de Dakar, d'apporter une touche de culture ouest-africaine en Éthiopie. Sur rufisquenews.com, Chérif FAYE annonçait son invitation en Éthiopie par l’Ambassade de l’Inde au Sénégal :

Le Groupe « Kër Gi » de Bargny [devait] présenter à l’occasion une création intitulée « Guur Nduuy » qui veut dire « tradition léboue ». Le « Guur Nduuy » est un spectacle qui retrace quelques aspects du riche patrimoine immatériel de la collectivité léboue.

Sarkozy-Royal, retrouvailles agricoles

Par LEXPRESS.fr,Sarkozy-Royal, retrouvailles agricoles

Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal se sont serré la main lors du déplacement du chef de l'Etat en Charente ce jeudi.

AFP/Philippe Wojazer

Elle n'était pas invitée à la table ronde tenue par le chef de l'Etat lors de son déplacement en Charente pour parler sécheresse. Et pourtant Ségolène Royal a pris la parole. Récit.

De Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy dit "garder un bon souvenir de notre débat télévisé de 2007". Ce jeudi, leur route s'est de nouveau croisée, même si initialement la présence de l'ancienne candidate à la présidentielle n'était pas prévue. Ulcérée que la "courtoisie républicaine ne soit pas respectée", la présidente de la région Poitou-Charentes s'est donc invitée à la table-ronde présidentielle consacrée aux effets de la sécheresse.

Le chef de l'Etat a d'abord pris soin de ne surtout pas accorder trop d'importance à cette présence inattendue, préférant se concentrer sur les annonces faites aux agriculteurs, pris dans une des pires sécheresses de ces dernières décennies.

Pourtant, le nouveau face-à-face entre les deux rivaux de 2007 a monopolisé l'attention. Cela a commencé à l'extérieur quand les deux se sont serré la main, sans échanger un mot.

Dans l'entourage présidentiel, on minimisait l'événement. "On n'en a rien à faire, elle fait ce qu'elle veut", a lâché un conseiller, qui rappelle que Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente-Maritime, ou Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, ne figuraient pas non plus sur la liste des invités.

Entrée un peu avant le cortège présidentiel, Ségolène Royal, en veste blanche et haut rouge, a reçu un accueil mitigé, sifflets et applaudissements mêlés. Quelques minutes plus tard, Nicolas Sarkozy a été un peu mieux reçu.

Au cours de la discussion, le président s'est offert le luxe de donner la parole à son ancienne rivale. "Je vous demande de l'écouter, de la respecter", s'est-il exclamé pour calmer les huées d'une partie de l'assistance. Louant "la tolérance bien connue" de son interlocutrice, il a ajouté "Je suis très heureux de vous retrouver". Avant d'écouter son intervention longue d'une dizaine de minutes.

Pas un débat, mais un échange sans incident et sur le fond

La présidente de la Région Poitou-Charentes a avancé trois propositions pour soutenir les agriculteurs, demandant à Nicolas Sarkozy de les inclure dans les discussions du groupe de travail.

Calmement, elle les a déroulées. 1) Il faut interdire le broyage des pailles (procédé qui consiste à détruire sur le champ la partie basse des brins de céréales,ndlr) en demandant aux préfets de prendre des arrêtés.

2) Les aides accordées aujourd'hui seraient "englouties par la spéculation" et la flambée des prix, avance Ségolène Royal, qui demande ainsi le blocage du prix des céréales pendant six mois.

3) "Il faut réorienter les céréales destinées à l'exportation vers les élèveurs". Et pour cela "réquisitionner, contre rémunération, une partie de ces céréales."

Tout aussi calmement, Nicolas Sarkozy a répondu point par point. Sur le broyage des pailles: "Nous avons pris cette décision il y a dix jours. Nous avons précédé votre demande."

Sur le blocage des prix: "Nous avons contractualisé pour un million de tonnes de fourrage un prix de 25 euros la tonne. La contractualisation, c'est la même chose que le blocage sauf que l'on invite les agriculteurs à dialoguer."

Enfin, au sujet de la limitation des exportations: "Lors du sommet du G8 à Nice, j'ai milité pour interdire que l'on décide unilatéralement de bloquer les exportations", parce que cela entraînerait une augmentation des prix, a fait savoir le président de la République.

La bonne opération de Ségolène Royal

Fin de la table ronde. Aucune prise de bec comme lors du débat de 2007. Nicolas Sarkozy a fait passer son message d'unité, en lançant aux éleveurs: "Votre souffrance, elle n'est ni de droite, ni de gauche." Il n'a également accordé aucune importance à la venue de sa rivale socialiste, se contentant d'ailleurs de l'appeler "Madame".

De son côté, Ségolène Royal a quitté les lieux visiblement ravie de cette séquence, même si elle a préfèré ne pas "commenter la forme" et "rester sur le fond". Il n'empêche, par ce nouveau coup, l'ex-candidate s'est replacée dans la course à la primaire. Elle rappelle ainsi à ses camarades socialistes qu'elle possède une légitimité certaine, basée sur son expérience de campagne présidentielle. Pour les deux adversaires de 2007, le bonheur était ce jeudi dans les champs.

Sarkozy-Royal, retrouvailles agricoles

Par LEXPRESS.fr,Sarkozy-Royal, retrouvailles agricoles

Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal se sont serré la main lors du déplacement du chef de l'Etat en Charente ce jeudi.

AFP/Philippe Wojazer

Elle n'était pas invitée à la table ronde tenue par le chef de l'Etat lors de son déplacement en Charente pour parler sécheresse. Et pourtant Ségolène Royal a pris la parole. Récit.

De Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy dit "garder un bon souvenir de notre débat télévisé de 2007". Ce jeudi, leur route s'est de nouveau croisée, même si initialement la présence de l'ancienne candidate à la présidentielle n'était pas prévue. Ulcérée que la "courtoisie républicaine ne soit pas respectée", la présidente de la région Poitou-Charentes s'est donc invitée à la table-ronde présidentielle consacrée aux effets de la sécheresse.

Le chef de l'Etat a d'abord pris soin de ne surtout pas accorder trop d'importance à cette présence inattendue, préférant se concentrer sur les annonces faites aux agriculteurs, pris dans une des pires sécheresses de ces dernières décennies.

Pourtant, le nouveau face-à-face entre les deux rivaux de 2007 a monopolisé l'attention. Cela a commencé à l'extérieur quand les deux se sont serré la main, sans échanger un mot.

Dans l'entourage présidentiel, on minimisait l'événement. "On n'en a rien à faire, elle fait ce qu'elle veut", a lâché un conseiller, qui rappelle que Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente-Maritime, ou Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, ne figuraient pas non plus sur la liste des invités.

Entrée un peu avant le cortège présidentiel, Ségolène Royal, en veste blanche et haut rouge, a reçu un accueil mitigé, sifflets et applaudissements mêlés. Quelques minutes plus tard, Nicolas Sarkozy a été un peu mieux reçu.

Au cours de la discussion, le président s'est offert le luxe de donner la parole à son ancienne rivale. "Je vous demande de l'écouter, de la respecter", s'est-il exclamé pour calmer les huées d'une partie de l'assistance. Louant "la tolérance bien connue" de son interlocutrice, il a ajouté "Je suis très heureux de vous retrouver". Avant d'écouter son intervention longue d'une dizaine de minutes.

Pas un débat, mais un échange sans incident et sur le fond

La présidente de la Région Poitou-Charentes a avancé trois propositions pour soutenir les agriculteurs, demandant à Nicolas Sarkozy de les inclure dans les discussions du groupe de travail.

Calmement, elle les a déroulées. 1) Il faut interdire le broyage des pailles (procédé qui consiste à détruire sur le champ la partie basse des brins de céréales,ndlr) en demandant aux préfets de prendre des arrêtés.

2) Les aides accordées aujourd'hui seraient "englouties par la spéculation" et la flambée des prix, avance Ségolène Royal, qui demande ainsi le blocage du prix des céréales pendant six mois.

3) "Il faut réorienter les céréales destinées à l'exportation vers les élèveurs". Et pour cela "réquisitionner, contre rémunération, une partie de ces céréales."

Tout aussi calmement, Nicolas Sarkozy a répondu point par point. Sur le broyage des pailles: "Nous avons pris cette décision il y a dix jours. Nous avons précédé votre demande."

Sur le blocage des prix: "Nous avons contractualisé pour un million de tonnes de fourrage un prix de 25 euros la tonne. La contractualisation, c'est la même chose que le blocage sauf que l'on invite les agriculteurs à dialoguer."

Enfin, au sujet de la limitation des exportations: "Lors du sommet du G8 à Nice, j'ai milité pour interdire que l'on décide unilatéralement de bloquer les exportations", parce que cela entraînerait une augmentation des prix, a fait savoir le président de la République.

La bonne opération de Ségolène Royal

Fin de la table ronde. Aucune prise de bec comme lors du débat de 2007. Nicolas Sarkozy a fait passer son message d'unité, en lançant aux éleveurs: "Votre souffrance, elle n'est ni de droite, ni de gauche." Il n'a également accordé aucune importance à la venue de sa rivale socialiste, se contentant d'ailleurs de l'appeler "Madame".

De son côté, Ségolène Royal a quitté les lieux visiblement ravie de cette séquence, même si elle a préfèré ne pas "commenter la forme" et "rester sur le fond". Il n'empêche, par ce nouveau coup, l'ex-candidate s'est replacée dans la course à la primaire. Elle rappelle ainsi à ses camarades socialistes qu'elle possède une légitimité certaine, basée sur son expérience de campagne présidentielle. Pour les deux adversaires de 2007, le bonheur était ce jeudi dans les champs.

Washington profite du chaos au Yémen pour amplifier ses frappes

Des militants yéménites surveillent la région de Taëz, la deuxième ville en importance du pays, le 8 juin.

Photo: AFP/Mohammed Huwais

Des militants yéménites surveillent la région de Taëz, la deuxième ville en importance du pays, le 8 juin.

Les États-Unis ont intensifié leurs frappes au Yémen depuis les dernières semaines, profitant du chaos politique au pays, alors que le chef d'État Ali Abdallah Saleh est en convalescence en Arabie Saoudite. Les autorités américaines citées mercredi par le New York Times disent vouloir empêcher les partisans d'Al-Qaïda dans le sud du pays de s'emparer du pouvoir.

Selon une source du journal au Pentagone, l'usage de la force au Yémen, un pays allié des États-Unis, est compliqué par le fait que les militants d'Al-Qaïda se sont mêlés à d'autres groupes de protestataires opposés au gouvernement de Saleh. Il devient donc difficile pour les États-Unis d'intervenir sans donner l'apparence de prendre position dans le conflit politique interne du pays, où le gouvernement est en pleine crise de légitimité.

L'ambassadeur américain au Yémen, Gérald M. Feierstein, a récemment rencontré des chefs de l'opposition pour plaider la poursuite des opérations aériennes de son pays sur le territoire yéménite advenant la chute du gouvernement de Saleh. Les autorités américaines affirment que les chefs de l'opposition ont convenu que les tirs contre Al-Qaïda pourraient se poursuivre dans la péninsule arabique, indépendamment de qui remporterait le pouvoir au Yémen à l'issu de la crise.

Jeudi, au moins « 10 membres d'Al-Qaïda » et trois militaires ont été tués dans des combats près de Zinjibar, dans la province d'Abyane, selon un officier de l'armée cité par l'Agence France-Presse. La ville de Zinjibar est sous le contrôle de forces rebelles depuis le 29 mai dernier. Les autorités yéménites présentent ces rebelles comme des membres du réseau d'Al-Qaïda. Mardi, le ministère de la Défense avait annoncé la mort de 30 membres du réseau près de la ville.

Ali Abdallah Saleh a autorisé les missions américaines au Yémen en 2009, mais a balisé les opérations et se les ait publiquement appropriées, affirmant qu'elles étaient menées par ses propres troupes.

Les États-Unis avaient suspendu leurs opérations sur le sol yéménite depuis un an, lorsqu'ils avaient constaté que des informations erronées avaient entraîné la mort de civils pendant des bombardements, selon le New York Times.

Le dirigeant du Yémen, Ali Abdallah Saleh, blessé dans l'explosion d'une bombe dans le palais présidentiel vendredi dernier, a été opéré à Riyad, en Arabie Saoudite. L'attaque contre la mosquée du palais, à l'heure de la prière, a été attribuée par les autorités yéménites à des membres d'une tribu.

L'Agence de presse officielle du Yémen, Saba, a déclaré que l'opération de M. Saleh avait été un succès et que l'état du dirigeant était stable.

Au pays, le retour de M. Saleh en tant que chef d'État est contesté. Les militants yéménites qui le désavouent veulent que M. Saleh « ne rentre au pays qu'en simple citoyen » et se disent prêts à poursuivre leurs manifestations jusqu'à ce que le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi accepte la formation d'un « conseil présidentiel de transition ».

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, New York Times et Reuters

Biens mal acquis de dirigeants africains: pas d'élargissement de l'enquête

PARIS (© 2011 AFP) - Le parquet de Paris a refusé d'élargir l'enquête sur le patrimoine en France des présidents du Congo, du Gabon et de Guinée équatoriale et de leurs proches.
Biens mal acquis de dirigeants africains: pas d'élargissement de l'enquête

© AFP Sebastien Bozon. Le président congolais Denis Sassou Nguesso et sa femme Antoinette, le 23 octobre 2010 à Montreux

Les présidents du Congo Denis Sassou Nguesso, de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema et le défunt chef d'Etat gabonais Omar Bongo Ondimba et leurs proches ont poursuivi leurs acquisitions en France après la plainte déposée en 2008 par Transparency International France (TI), spécialisée dans la lutte contre la corruption, révèle le quotidien Le Monde.

Les juges en charge de l'enquête sur les "biens mal acquis" ont demandé au parquet de pouvoir examiner l'origine éventuellement frauduleuse de ces acquisitions postérieures au dépôt de la plainte, mais cette extension leur a été refusée, a indiqué à l'AFP Me William Bourdon.

Selon le quotidien, les policiers ont établi qu'en novembre 2009, 26 voitures de luxe et six motos d'occasion, d'une valeur d'environ 12 millions de dollars, ont été acheminées depuis les Etats-Unis par le fils de Teodoro Obiang Nguema vers l'aéroport de Vatry (près de Paris), pour être réexportées vers la Guinée équatoriale.

Ali Bongo, fils d'Omar Bongo, qui lui a succédé à la tête du Gabon, a de son côté acquis en 2009 une voiture Bentley en France facturée plus de 200.000 euros tandis que l'épouse de Denis Sassou Nguesso a acheté une Mercedes Classe E immatriculée CD (corps diplomatique), poursuit le journal.

"C'est une décision ahurissante, contraire à l'efficacité de l'enquête et en ligne avec la logique d'obstruction du parquet depuis 2007", a poursuivi Me Bourdon.

Transparency avait déposé une première plainte en 2007 et une seconde en décembre 2008, également classée. Les plaignants ont finalement obtenu l'ouverture d'une instruction en décembre 2010.

En France, les poursuites judiciaires doivent être déclenchées par le parquet, lequel est hiérarchiquement dépendant du ministère de la Justice.

Les conclusions de la vérificatrice générale sur le G8/G20 enfin dévoilées

Tony Clement et Stephen Harper lors d'une annonce préalable au sommet du G8, en juin 2010, à Huntsville.

Photo: La Presse Canadienne /Adrian Wyld

Tony Clement et Stephen Harper lors d'une annonce préalable au sommet du G8, en juin 2010, à Huntsville.

Les conclusions du Bureau du vérificateur général du Canada au sujet des sommets du G8 et du G20 tenus en juin 2010 en Ontario seront déposées ce matin, à 10 h, à la Chambre des communes.

Ces conclusions, comprises dans un rapport qui aborde aussi d'autres sujets, doivent jeter un nouvel éclairage sur les dépenses engagées par le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Un chapitre entier du rapport doit porter sur la gestion du Fonds d'infrastructure du G8, officiellement destiné à améliorer les infrastructures de la région de Parry-Sound Muskoka en vue de la tenue du sommet des huit pays les plus industrialisés de la planète à Huntsville.

Une version préliminaire de ce chapitre publiée par La Presse Canadienne en avril, en plein coeur de la campagne électorale, avait soulevé la controverse.

Cette version, rédigée en janvier, avançait que le gouvernement avait invoqué de mauvais prétextes pour s'assurer que le Parlement approuve la façon dont les 50 millions de dollars du fonds seraient dépensés.

La vérificatrice générale alors en fonction, Sheila Fraser, affirmait que les moyens utilisés pour faire approuver cette somme pourraient avoir été illégaux.

Mme Fraser y soutenait que le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, le maire de Huntsville et le directeur général du centre de villégiature Deerhurst Resort , où a eu lieu le sommet du G8, ont choisi 32 projets d'infrastructure devant recevoir du financement fédéral, sans tenir compte, pour plusieurs d'entre eux, des besoins liés au sommet du G8 ou des exigences du gouvernement.

Certains de ces projets étaient dans la circonscription de Tony Clement, Parry Sound-Muskoka, ce qui avait alimenté des soupçons selon lesquels les conservateurs auraient utilisé le fonds comme une caisse occulte afin d'assurer sa réélection. M. Clement est aujourd'hui président du Conseil du Trésor.

Il était notamment question :

  • de toilettes publiques de 274 000 $ construites à 20 km du site du sommet;
  • d'un gazebo de 100 000 $ à une heure de route du site du G8;
  • des trottoirs et des aménagements paysagers de 1,1 million à 100 km du site du G8 $ à 100 km du site;
  • d'améliorations aux centres-villes de trois municipalités situées à près de 70 km du site du G8.
Sheila Fraser

Photo: La Presse Canadienne /Adrian Wyld

La vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, lors d'un point de presse, le 9 décembre 2010

La référence à de mauvais prétextes avait été gommée dans une seconde version préliminaire du rapport du vérificateur général, rédigée en février. Cette version a été coulée à la presse par les conservateurs quelques jours après la publication de la première version.

L'affaire avait soulevé la controverse en pleine campagne électorale. Les partis d'opposition avaient pressé le gouvernement Harper de publier le rapport.

Ce dernier avait refusé en alléguant, à l'instar de Mme Fraser, que le rapport devait être déposé à la Chambre des communes. Mme Fraser avait invité le public à attendre la publication du rapport final avant de se faire une idée.

Le rapport du Bureau du vérificateur général, maintenant dirigé à titre intérimaire par John Wiersema, doit aussi livrer ses conclusions au sujet :

  • du régime de retraite pour les réservistes des Forces armées;
  • de la gestion des problèmes de santé des communautés autochtones et inuites de la part de Santé Canada et du ministère des Affaires indiennes et du Nord
  • de quatre services de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), dont son laboratoire médico-légal et sa banques de données sur l'ADN.

Radio-Canada.ca avecPresse canadienne et CBC

Libye: les jours du régime de Kadhafi sont comptés

ABOU DHABI - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé jeudi que les jours du régime libyen de Mouammar Kadhafi étaient comptés et son départ inévitable, à l'ouverture d'une réunion du groupe de contact sur la Libye à Abou Dhabi.

Les jours de Kadhafi sont comptés. Nous travaillons avec nos partenaires internationaux dans le cadre de l'ONU pour préparer l'inévitable: la Libye de l'après-Kadhafi, a dit Mme Clinton dans une déclaration dont le texte a été distribué à la presse.

Le temps joue en notre faveur, a ajouté la chef de la diplomatie américaine, soulignant que les pressions internationales aux plans militaire, économique et politique s'accentuaient sur le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis quatre décennies.

Dans les jours à venir (...) nous devons coordonner les nombreux plans prenant forme et travailler étroitement avec le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, et le peuple libyen, a-t-elle ajouté.

Chacun de ces efforts nous aide à protéger le peuple libyen et à jeter les bases d'un avenir unifié, démocratique et pacifique, a-t-elle encore dit.

Mais Mme Clinton n'a annoncé aucune contribution financière directe des Etats-Unis aux rebelles, promettant cependant une aide de 26,5 millions de dollars pour toutes les victimes du conflit, y compris les réfugiés libyens.

Ces fonds seraient probablement distribués par des organismes de secours.

Des responsables américains ont indiqué que les Etats-Unis devaient demander aux monarchies arabes du Golfe d'apporter plus de fonds à la rébellion, qui contrôle l'Est de la Libye.

Pour sa part, l'Italie va fournir une aide de 300 à 400 millions d'euros aux rebelles libyens, a annoncé le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Maurizio Massari, en marge de la conférence.

Une quarantaine de pays et d'organisations y participent à la réunion, y compris le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé et ses homologues d'Italie Franco Frattini, turc Ahmet Davutoglu et espagnole Trinidad Jimenez.


(©AFP /

La Russie s'oppose à toute résolution à l'Onu sur la Syrie

La Russie s'oppose à toute résolution à l'Onu sur la Syrie

Lors d'une manifestation contre le président syrien Bachar al Assad à Amman, en Jordanie. La Russie s'oppose à toute résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Syrie, jugeant que la situation dans ce pays "ne constitue pas une menace à la paix et à la sécurité internationales". (Reuters/Majed Jaber)

La Russie s'oppose à toute résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Syrie, a annoncé jeudi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Nous ne croyons pas que la question syrienne constitue un sujet de préoccupation pour le Conseil de sécurité, sans parler de l'adoption d'une sorte de résolution", a déclaré à la presse Alexander Loukachevitch.

"La situation dans ce pays, de notre point de vue, ne constitue pas une menace à la paix et à la sécurité internationales", a-t-il expliqué.

La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal ont soumis mercredi aux Nations unies un projet de résolution condamnant la répression par le régime syrien du mouvement de contestation.

Steve Gutterman, Henri-Pierre André pour le service français

Par Reuters