Au cœur de New York, le pénitencier de Rikers Island, où DSK a été incarcéré, compte environ 14000 détenus. | (AFP/POOL/EMMANUEL DUNAND ET CORBIS/DAVID HOWELLS.) \Deuxième nuit pour le prisonnier Strauss-Kahn à la prison géante de Rikers Island, à New York. Suspecté d'agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de Times Square, samedi, le directeur général du FMI a été placé sous surveillance «anti-suicide» après un entretien psychologiqueVêtu d'une combinaison spéciale, des chaussons sans lacets aux pieds, il attend la nouvelle étape de la procédure, vendredi, devant un grand jury populaire. Ses avocats mettent en place la stratégie de la défense. Ils pourraient plaider le rapport consenti alors que DSK risque jusqu'à 74 ans de prison.
Après le frère de la victime présumée, Nafissatou Diallo, c'est l'avocat de la jeune femme qui s'exprime dans les médias. Jeff Shapiro, qui avait estimé mardi qu'elle vivait un traumatisme «extraordinaire», a affirmé ce mercredi que sa cliente niera catégoriquement devant la justice avoir eu avec DSK une relation sexuelle consentie. En France, 57 % des Français pensent par ailleurs que le socialiste est «victime d’un complot», d'après un sondage publié mercredi et réalisé par CSA pour BFM-TV, RMC et 20 Minutes. Au
Parti socialiste, comme au FMI, on évoque plus ouvertement l'après DSK.
18 heures. Des dates divergentes pour la réunion du grand jury. D'après
le site de «Libération», la femme de ménage qui accuse DSK d'agression sexuelle va passer aujourd'hui devant le grand jury (chambre d'accusation). Le quotidien a appris cette information auprès du bureau de son avocat Jeff Shapiro. Mais si l'on en croit le bordereau de son profil sur le site du «Departement of correction» de New York, à la ligne «Next Court Date», c'est la date du 19 mai qui est retenue selon
le site de «l'Express». 17h35. La femme de ménage n'occupe pas un appartement réservé aux malades du sida. Selon nos envoyés spéciaux, la victime présumée loge dans un immeuble du Bronx où seuls certains logements seraient loués par l'intermédiaire de l'association Harlem United à des personnes atteintes du VIH. La femme de ménage du Sofitel n'occupe pas un appartement réservé aux malades, d'après des voisins. D'après
un blog du Nouvel Observateur, son avocat a déclaré que «Mme Diallo n'habite pas ce type d'appartement. Il s'agit de rumeurs ineptes de toute façon, puisque ce n'est pas l'état de santé de ma cliente qui a amené Dominique Strauss-Kahn en prison», a-t-il poursuivi.
16h30. La victime présumée «n'a pas d'idée derrière la tête». «Elle est prête à faire tout ce qu'on lui demandera de faire et à coopérer avec la police ou le ministère public», explique son avocat Me Shapiro sur NBC «Elle n'a pas d'idées derrière la tête. Elle fait ça parce qu'elle pense qu'il faut le faire et elle va le faire», ajoute-t-il.
16 heures. L'avocat de DSK refuse de dire ses intentions sur son poste au FMI. Interrogé par l'AFP, l'avocat William Taylor répond qu'il ne fera «aucun commentaire» sur les intentions du directeur général du Fonds monétaire international concernant son avenir à la tête de l'institution. «Je pense qu'au final ce sera résolu», ajoute-il, en restant dans le flou. Il refuse également de dire s'il avait parlé avec des représentants du FMI.
15h50. «Les allégations» de la défense ne devraient pas convaincre les jurés, selon Me Shapiro. «Quand les jurés vont entendre son témoignage et la voir, quand elle pourra enfin raconter son histoire publiquement», ils vont se rendre compte que «les allégations faisant état d'une relation sexuelle consentie ou de rendez-vous sont fausses», affirme Jeff Shapiro l'avocat de la victime présumée sur NBC. Lundi, Me Benjamin Brafman, un des conseils de DSK avait déclaré de façon ambiguë que «les preuves médico-légales, selon nous, ne coïncident pas avec un rapport forcé».
Voici la fiche d'incarcération de Dominique Strauss-Kahn, postée sur Twitter
15h20. La victime présumée dément toute relation sexuelle consentie. Elle niera catégoriquement devant la justice avoir eu avec lui une relation sexuelle consentie, déclare Jeff Shapiro, son conseil, à la chaîne de télévision américaine NBC.
15 heures. La femme de chambre habiterait un logement réservé aux malades du sida. Selon le quotidien le
«New York Post», la victime présumée vivrait avec sa fille dans un appartement réservé aux personnes atteintes du VIH. Toutefois, le bail ne serait pas à son nom. Elle aurait vécu précédemment également dans appartement géré, comme l'actuel par l'association Harlem United. Rien ne prouve jusqu'ici qu'elle soit infectée par le virus.
14h45.
«Elle va raconter son histoire». L'avocat de Natifassou Diallo, Jeffrey Shapiro, indique lors d'une interview sur CBS News que la jeune femme est prête «à témoigner à la barre» et qu'elle est
«contente de le faire parce qu'elle dit la vérité». Il a réfuté tout rapport consenti entre sa cliente et DSK, la thèse que pourrait avancer les défenseurs du patron du FMI, selon plusieurs sources.
«Il n'y a rien qui ait été consensuel ou qui puisse être interprété comme tel dans le rapport entre cette jeune personne » et DSK, affirme-t-il.
14h35.
Le numéro deux du FMI, John Lipsky, représentera cette institution au sommet du G8 qui se tient à Deauville (Calvados) les 26 et 27 mai, indique le porte-parole du gouvernement François Baroin. L'Américain a été nommé directeur général intérimaire de l'institution en l'absence de Dominique Strauss-Kahn.
13h40. Aubry incarne «la légitimité». Le député PS
Claude Bartolone estime
sur son blog que
Martine Aubry est «la seule» à pouvoir «incarner» unité et «légitimité», une légitimité qui peut éviter «de départager» les candidats dans une primaire.
13h10. «Le président de la République
a demandé aux ministres de s'abstenir de commenter cette affaire, il a demandé de la dignité et de la hauteur de vue», affirme François Baroin lors de son compte rendu hebdomadaire au sortir du Conseil des ministres.
Nicolas Sarkozy avait déjà demandé à la majorité de faire preuve de retenue.
12h35. Déjà dans l'après DSK,
l'Afrique du Sud «souhaite qu'un candidat d'un pays en développement puisse avoir la chance d'être directeur général du FMI», indique dans un communiqué le ministre des Finances du pays, Pravin Gordhan, ce qui «apporterait une perspective nouvelle qui assurera que les intérêts de tous les pays, développés comme en développement, sont pleinement reflétés dans les opérations et politiques du FMI».
12h15. «Le FMI est une institution plutôt solide, elle continue de fonctionner.
Je pense qu'il n'y aura pas de dommage», estime le
ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt qui déclare n'avoir «pas d'opinion» sur la nécessité pour DSK de démissionner ou non.
11h25. «
Je pense que Dominique Strauss-Kahn devra prendre une décision sur son avenir, mais il est évidemment dans une position très, très difficile», estime
William Hague, ministre des Affaires étrangères à la radio irlandaise RTE. Interrogé pour savoir si DSK devrait démissionner, il répond que le gouvernement britannique «n'avait pas encore pris position».
10h53.
«Je pense que c'est humiliant, oui, mais si vous ne voulez pas faire la "marche de l'auteur" [
"Perp walk" ou "perpetrator walk", consistant à faire marcher les auteurs présumés de crimes pour que les journalistes puissent prendre des images. NDLR],
ne commettez pas de crime», a lancé
le maire de New York, Michael Bloomberg, en réponse aux critiques venant de France, rapporte le
New York Post. Il a défendu la pratique qui a cours dans certains Etats du pays, estimant que le «public doit pouvoir voir les auteurs présumés».
Reportage au coeur de la prison de Rikers IslandExtraits de la série «Lockup», diffusée en 2004 par MSNBC.
10h35. «La succession de DSK au FMI devra être réglée dans les jours qui viennent» estime le secrétaire général de l'UMP,
Jean-François Copé. Il ne voit pas comment il pourrait rester à la tête de l'institution financière.
Fallait-il montrer DSK menotté ?
9h49.
DSK se voyait déjà élu.
Libération rapporte mercredi un entretien avec Dominique Strauss-Khan du 28 avril dernier au court duquel il ne fait plus mystère de son intention de se présenter à l'élection présidentielle, s'en faisant même «un devoir». Il se voyait déjà élu en homme providentiel. «
Je suis aujourd’hui la concordance de tout ce que veulent les Français, la compétence reconnue, le calme, l’expérience internationale», avait ajouté le directeur général du FMI. «J'ai passé moins de temps à Washington que de Gaulle à Londres», osait-il.
9h25. Une photo de DSK dans le vestiaire des femmes de chambre. La plaignante connaissait elle son agresseur en entrant dans la suite 2806 du Sofitel de New York ? Son frère indique que non, mais elle savait peut être qu'il s'agissait d'une personne importante ?
La direction de l'établissement renseigne généralement son personnel sur la venue de VIP. Et effectivement, la photo du directeur général du FMI «avait été affichée avant sa venue dans l'hôtel dans le local où nous nous changeons», explique une femme de chambre de l'hôtel rencontrée par l'envoyé spécial du
Figaro.
Infographie. Le sort de DSK entre les mains d'un jury populaire9h15. «Dominique Strauss-Kahn a depuis toujours
une réputation d'homme qui s'intéresse vraiment aux femmes, et même de libertin», indique l'ex-garde des Sceaux,
Elisabeth Guigou sur RTL. Seulement, «il y a une très grande différence entre ça et le délit ou le crime sexuel où là, il faut être évidemment d'une sévérité implacable», estime-t-elle.
«Il y a une très grande différence entre la réputation de dragueur (...) qu'il avait, qui était établie, qu'il assumait et que sa femme assumait» et «l'accusation dont il est l'objet», insiste-t-elle. Dans cette affaire, il y a «un présumé innocent, Dominique Strauss-Kahn, et une présumée victime, cette jeune femme» et «lorsque la vérité sera établie, on verra qui est victime», conclut-elle.
9h00. «
L'émotion était chez toutes les personnes présentes (...) maintenant, il faut la surmonter pour être aussi juste que l'on peut». Interrogée sur BFM TV,
Elisabeth Guigou, l'ancienne garde des Sceaux socialiste, raconte l'ambiance lourde qui a régné
la veille, mardi, lors du bureau national du parti socialiste. «Oui», Martine Aubry a pleuré, «
elle était extrêmement émue», confirme-t-elle en fin d'interview.
8h25.
Complexité de sa vie sexuelle. « On ne m'a pas écouté. Il ne fallait pas le laisser seul ». Dans les colonnes de
France Soir, une personne présentée comme un proche du directeur général, explique, sous couvert de l'anonymat, comment il avait demandé depuis plusieurs mois qu'il ne fallait «jamais le laisser seul». «Non pas pour le défendre contre une quelconque agression, mais je choisis les mots justes, non diffamatoires,
pour empêcher mon ami disons... de céder à la complexité de sa vie sexuelle ».
7h50. DSK pourrait recevoir des visites au parloir dans la prison de Rikers Island. Elles commencent aujourd'hui pour les noms allant de A à L. DSK et Anne Sinclair devront normalement attendre demain jeudi.
Vidéo. Les voisins de la victime présumée témoignent
7h40. Trop tôt pour discuter du remplacement de DSK au FMI. Alors que des pays jugent que le directeur général doit démissionner,
le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano, estime que «sur ce point, il est prématuré de même envisager [
la question du remplacement de M. Strauss-Khan à la tête du FMI]», alors qu'on demandait si un éventuel successeur doit venir d'Europe à nouveau, d'Asie ou d'une autre partie le monde.
Dimanche 15 mai, New York. La victime présumée de l'agression sexuelle, Nafitassou Diallo, sort du commissariat de Harlem sous un drap blanc. Document TF1.
5h45. 54% des Français pensent toujours croire
la victoire de la gauche possible en 2012 sans DSK, selon un sondage CSA pour BFM-TV, RMC et 20 Minutes .
Nicolas Sarkozy serait qualifié pour le second tour de la présidentielle face à François Hollande (22% contre 23% à l'ancien patron du PS) ou à Martine Aubry (23%, ex-aequo entre le chef de l'Etat et la première secrétaire). Par contre, Ségolène Royal serait troisième (18%) et éliminée au profit de Nicolas Sarkozy (23%) et de Marine Le Pen (20%). Le sondage ne teste pas le second tour.
Infographie. Rikers Island, la prison de DSK3 heures. Un procès «équitable». Le sénateur républicain Jeff Sessions, membre de la commission judiciaire du Sénat, assure que
le procès de DSK, s'il a lieu, sera «équitable» : «Je pense qu'il sera traité de manière équitable, parce que c'est notre responsabilité. Quiconque aux Etats-Unis, accusé de ce type de crimes, a le droit d'avoir un procès équitable et c'est ce que (DSK) aura», a déclaré le sénateur.
LeParisien.fr