18 mai, 2011

LE CAIRE - Que faire de Moubarak? Le casse-tête du nouveau pouvoir égyptien

LE CAIRE - Le sort de l'ex-président Hosni Moubarak et de sa famille met en difficulté le nouveau pouvoir égyptien, pris entre une forte pression pour que le raïs déchu soit jugé et la tentation d'éviter un procès et une incarcération embarrassants.

L'armée, qui dirige le pays, a affirmé mercredi n'avoir aucune intention de le gracier, au lendemain d'informations du journal Al-Chorouk selon lesquelles M. Moubarak envisageait de présenter des excuses et de remettre sa fortune à l'Etat dans l'espoir d'une amnistie.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a assuré qu'il "n'intervenait pas dans les procédures judiciaires contre les personnalités de l'ancien régime", renvoyant les décisions sur la justice.

L'évocation dans la presse d'une possible amnistie s'est heurtée à un tir de barrage des mouvements à l'origine du soulèvement qui a renversé le régime, traduisant l'extrême sensibilité du sujet.

Le "Comité de coordination de la révolution du 25 janvier" a réclamé dans un communiqué que "le président, sa famille et sa clique soient traduits en justice".

Des organisations de jeunes internautes, très actives durant la révolte, ont menacé de descendre à nouveau dans la rue si une mesure de clémence était envisagée.

L'ancien président, qui a quitté le pouvoir le 11 février, reste dans une situation incertaine, en attendant un éventuel procès.

Placé en détention préventive depuis le 13 avril, il est toujours à l'hôpital de Charm el-Cheikh où il a été admis suite à un malaise cardiaque. Son transfert en prison dépend de sa santé, sur laquelle les informations sont rares et peu précises.

Le Parquet général a indiqué mercredi avoir mandaté une équipe de cardiologues pour refaire le point sur son état.

M. Moubarak est sous le coup d'une double enquête sur l'origine de sa fortune et la répression de la révolte contre son régime, qui a fait plus de 800 morts.

Son épouse Suzanne, 70 ans, elle aussi hospitalisée pour un malaise cardiaque dont on a peu de détails, a vu sa détention préventive levée mardi après la remise de ses avoirs bancaires à l'Etat. L'enquête sur sa fortune se poursuit toutefois.

Leurs deux fils, Alaa et Gamal, sont dans une prison du sud du Caire, mais leur procès n'a pas non plus encore été formellement annoncé.

Pour Moustafa Kamel Sayyed, de l'Université du Caire, cette situation reflète l'embarras d'une hiérarchie militaire "qui voudrait bien mener tranquillement la transition politique, mais doit gérer la situation inédite en Egypte d'un président arrêté et susceptible d'être jugé".

De surcroît, les membres du Conseil suprême des forces armées ont été nommés sous M. Moubarak, qui connaît tous les secrets du pays qu'il a dirigé pendant près de trente ans.

A la tête du CSFA, le maréchal Hussein Tantaoui fut pendant vingt ans le ministre de la Défense de l'ancien président dont il avait l'entière confiance.

"L'armée n'a pas choisi cette situation, et on peut imaginer qu'il y a des divergences en son sein sur la manière de gérer le cas de M. Moubarak et de sa famille", estime M. Kamel Sayyed.

Dans la presse, les opinions sont aussi partagées.

L'éditiorialiste du quotidien indépendant Al-Masri al-Yom, Souleimane Gouda, déplorait cette semaine que les Egyptiens soient "autant animés par un esprit de revanche" contre l'ancien président et sa famille alors que le pays devait se concentrer sur ses graves difficultés économiques et sociales.

Un ancien conseiller du président Nasser, Mohamed Hassanein Heykal, dans une série d'entretiens au journal gouvernemental Al-Ahram, a évoqué un exil qui permettrait de sortir du dilemme judiciaire.

"Une solution serait le départ vers un pays où il pourrait être soigné et vivre, mais sous certaines conditions, notamment la restitution de l'argent" supposé acquis illégalement, écrit M. Heykal.

© 2011 AFP

EN DIRECT. DSK : la victime présumée aujourd'hui devant le grand jury ?

Au cœur de New York, le pénitencier de Rikers Island, où DSK a été incarcéré, compte environ 14000 détenus.

Au cœur de New York, le pénitencier de Rikers Island, où DSK a été incarcéré, compte environ 14000 détenus. | (AFP/POOL/EMMANUEL DUNAND ET CORBIS/DAVID HOWELLS.) \Deuxième nuit pour le prisonnier Strauss-Kahn à la prison géante de Rikers Island, à New York. Suspecté d'agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de Times Square, samedi, le directeur général du FMI a été placé sous surveillance «anti-suicide» après un entretien psychologiqueVêtu d'une combinaison spéciale, des chaussons sans lacets aux pieds, il attend la nouvelle étape de la procédure, vendredi, devant un grand jury populaire. Ses avocats mettent en place la stratégie de la défense. Ils pourraient plaider le rapport consenti alors que DSK risque jusqu'à 74 ans de prison.


Après le frère de la victime présumée, Nafissatou Diallo, c'est l'avocat de la jeune femme qui s'exprime dans les médias. Jeff Shapiro, qui avait estimé mardi qu'elle vivait un traumatisme «extraordinaire», a affirmé ce mercredi que sa cliente niera catégoriquement devant la justice avoir eu avec DSK une relation sexuelle consentie. En France, 57 % des Français pensent par ailleurs que le socialiste est «victime d’un complot», d'après un sondage publié mercredi et réalisé par CSA pour BFM-TV, RMC et 20 Minutes. Au Parti socialiste, comme au FMI, on évoque plus ouvertement l'après DSK.

18 heures. Des dates divergentes pour la réunion du grand jury. D'après le site de «Libération», la femme de ménage qui accuse DSK d'agression sexuelle va passer aujourd'hui devant le grand jury (chambre d'accusation). Le quotidien a appris cette information auprès du bureau de son avocat Jeff Shapiro. Mais si l'on en croit le bordereau de son profil sur le site du «Departement of correction» de New York, à la ligne «Next Court Date», c'est la date du 19 mai qui est retenue selon le site de «l'Express».

17h35. La femme de ménage n'occupe pas un appartement réservé aux malades du sida. Selon nos envoyés spéciaux, la victime présumée loge dans un immeuble du Bronx où seuls certains logements seraient loués par l'intermédiaire de l'association Harlem United à des personnes atteintes du VIH. La femme de ménage du Sofitel n'occupe pas un appartement réservé aux malades, d'après des voisins. D'après un blog du Nouvel Observateur, son avocat a déclaré que «Mme Diallo n'habite pas ce type d'appartement. Il s'agit de rumeurs ineptes de toute façon, puisque ce n'est pas l'état de santé de ma cliente qui a amené Dominique Strauss-Kahn en prison», a-t-il poursuivi.

16h30. La victime présumée «n'a pas d'idée derrière la tête». «Elle est prête à faire tout ce qu'on lui demandera de faire et à coopérer avec la police ou le ministère public», explique son avocat Me Shapiro sur NBC «Elle n'a pas d'idées derrière la tête. Elle fait ça parce qu'elle pense qu'il faut le faire et elle va le faire», ajoute-t-il.

16 heures. L'avocat de DSK refuse de dire ses intentions sur son poste au FMI. Interrogé par l'AFP, l'avocat William Taylor répond qu'il ne fera «aucun commentaire» sur les intentions du directeur général du Fonds monétaire international concernant son avenir à la tête de l'institution. «Je pense qu'au final ce sera résolu», ajoute-il, en restant dans le flou. Il refuse également de dire s'il avait parlé avec des représentants du FMI.

15h50. «Les allégations» de la défense ne devraient pas convaincre les jurés, selon Me Shapiro. «Quand les jurés vont entendre son témoignage et la voir, quand elle pourra enfin raconter son histoire publiquement», ils vont se rendre compte que «les allégations faisant état d'une relation sexuelle consentie ou de rendez-vous sont fausses», affirme Jeff Shapiro l'avocat de la victime présumée sur NBC. Lundi, Me Benjamin Brafman, un des conseils de DSK avait déclaré de façon ambiguë que «les preuves médico-légales, selon nous, ne coïncident pas avec un rapport forcé».

Voici la fiche d'incarcération de Dominique Strauss-Kahn, postée sur Twitter


15h20. La victime présumée dément toute relation sexuelle consentie. Elle niera catégoriquement devant la justice avoir eu avec lui une relation sexuelle consentie, déclare Jeff Shapiro, son conseil, à la chaîne de télévision américaine NBC.

15 heures. La femme de chambre habiterait un logement réservé aux malades du sida. Selon le quotidien le «New York Post», la victime présumée vivrait avec sa fille dans un appartement réservé aux personnes atteintes du VIH. Toutefois, le bail ne serait pas à son nom. Elle aurait vécu précédemment également dans appartement géré, comme l'actuel par l'association Harlem United. Rien ne prouve jusqu'ici qu'elle soit infectée par le virus.

14h45. «Elle va raconter son histoire». L'avocat de Natifassou Diallo, Jeffrey Shapiro, indique lors d'une interview sur CBS News que la jeune femme est prête «à témoigner à la barre» et qu'elle est «contente de le faire parce qu'elle dit la vérité». Il a réfuté tout rapport consenti entre sa cliente et DSK, la thèse que pourrait avancer les défenseurs du patron du FMI, selon plusieurs sources. «Il n'y a rien qui ait été consensuel ou qui puisse être interprété comme tel dans le rapport entre cette jeune personne » et DSK, affirme-t-il.

14h35. Le numéro deux du FMI, John Lipsky, représentera cette institution au sommet du G8 qui se tient à Deauville (Calvados) les 26 et 27 mai, indique le porte-parole du gouvernement François Baroin. L'Américain a été nommé directeur général intérimaire de l'institution en l'absence de Dominique Strauss-Kahn.

13h40. Aubry incarne «la légitimité». Le député PS estime sur son blog que est «la seule» à pouvoir «incarner» unité et «légitimité», une légitimité qui peut éviter «de départager» les candidats dans une primaire.

13h10. «Le président de la République a demandé aux ministres de s'abstenir de commenter cette affaire, il a demandé de la dignité et de la hauteur de vue», affirme François Baroin lors de son compte rendu hebdomadaire au sortir du Conseil des ministres. Nicolas Sarkozy avait déjà demandé à la majorité de faire preuve de retenue.


12h35
. Déjà dans l'après DSK, l'Afrique du Sud «souhaite qu'un candidat d'un pays en développement puisse avoir la chance d'être directeur général du FMI», indique dans un communiqué le ministre des Finances du pays, Pravin Gordhan, ce qui «apporterait une perspective nouvelle qui assurera que les intérêts de tous les pays, développés comme en développement, sont pleinement reflétés dans les opérations et politiques du FMI».


12h15.
«Le FMI est une institution plutôt solide, elle continue de fonctionner. Je pense qu'il n'y aura pas de dommage», estime le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt qui déclare n'avoir «pas d'opinion» sur la nécessité pour DSK de démissionner ou non.


11h25. «Je pense que Dominique Strauss-Kahn devra prendre une décision sur son avenir, mais il est évidemment dans une position très, très difficile», estime William Hague, ministre des Affaires étrangères à la radio irlandaise RTE. Interrogé pour savoir si DSK devrait démissionner, il répond que le gouvernement britannique «n'avait pas encore pris position».


10h53. «Je pense que c'est humiliant, oui, mais si vous ne voulez pas faire la "marche de l'auteur" ["Perp walk" ou "perpetrator walk", consistant à faire marcher les auteurs présumés de crimes pour que les journalistes puissent prendre des images. NDLR], ne commettez pas de crime», a lancé le maire de New York, Michael Bloomberg, en réponse aux critiques venant de France, rapporte le New York Post. Il a défendu la pratique qui a cours dans certains Etats du pays, estimant que le «public doit pouvoir voir les auteurs présumés».

Reportage au coeur de la prison de Rikers Island
Extraits de la série «Lockup», diffusée en 2004 par MSNBC.




10h35.
«La succession de DSK au FMI devra être réglée dans les jours qui viennent» estime le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Il ne voit pas comment il pourrait rester à la tête de l'institution financière.

Fallait-il montrer DSK menotté ?


Lire la vidéoLire la vidéo





9h49
. DSK se voyait déjà élu. Libération rapporte mercredi un entretien avec Dominique Strauss-Khan du 28 avril dernier au court duquel il ne fait plus mystère de son intention de se présenter à l'élection présidentielle, s'en faisant même «un devoir». Il se voyait déjà élu en homme providentiel. «Je suis aujourd’hui la concordance de tout ce que veulent les Français, la compétence reconnue, le calme, l’expérience internationale», avait ajouté le directeur général du FMI. «J'ai passé moins de temps à Washington que de Gaulle à Londres», osait-il.


9h25. Une photo de DSK dans le vestiaire des femmes de chambre
. La plaignante connaissait elle son agresseur en entrant dans la suite 2806 du Sofitel de New York ? Son frère indique que non, mais elle savait peut être qu'il s'agissait d'une personne importante ? La direction de l'établissement renseigne généralement son personnel sur la venue de VIP. Et effectivement, la photo du directeur général du FMI «avait été affichée avant sa venue dans l'hôtel dans le local où nous nous changeons», explique une femme de chambre de l'hôtel rencontrée par l'envoyé spécial du Figaro.

Infographie. Le sort de DSK entre les mains d'un jury populaire



9h15. «Dominique Strauss-Kahn a depuis toujours une réputation d'homme qui s'intéresse vraiment aux femmes, et même de libertin», indique l'ex-garde des Sceaux, Elisabeth Guigou sur RTL. Seulement, «il y a une très grande différence entre ça et le délit ou le crime sexuel où là, il faut être évidemment d'une sévérité implacable», estime-t-elle. «Il y a une très grande différence entre la réputation de dragueur (...) qu'il avait, qui était établie, qu'il assumait et que sa femme assumait» et «l'accusation dont il est l'objet», insiste-t-elle. Dans cette affaire, il y a «un présumé innocent, Dominique Strauss-Kahn, et une présumée victime, cette jeune femme» et «lorsque la vérité sera établie, on verra qui est victime», conclut-elle.

9h00
. «L'émotion était chez toutes les personnes présentes (...) maintenant, il faut la surmonter pour être aussi juste que l'on peut». Interrogée sur BFM TV, Elisabeth Guigou, l'ancienne garde des Sceaux socialiste, raconte l'ambiance lourde qui a régné la veille, mardi, lors du bureau national du parti socialiste. «Oui», Martine Aubry a pleuré, «elle était extrêmement émue», confirme-t-elle en fin d'interview.


8h25. Complexité de sa vie sexuelle. « On ne m'a pas écouté. Il ne fallait pas le laisser seul ». Dans les colonnes de France Soir, une personne présentée comme un proche du directeur général, explique, sous couvert de l'anonymat, comment il avait demandé depuis plusieurs mois qu'il ne fallait «jamais le laisser seul». «Non pas pour le défendre contre une quelconque agression, mais je choisis les mots justes, non diffamatoires, pour empêcher mon ami disons... de céder à la complexité de sa vie sexuelle ».

7h50. DSK pourrait recevoir des visites au parloir dans la prison de Rikers Island. Elles commencent aujourd'hui pour les noms allant de A à L. DSK et Anne Sinclair devront normalement attendre demain jeudi.

Vidéo. Les voisins de la victime présumée témoignent


Lire la vidéoLire la vidéo




7h40. Trop tôt pour discuter du remplacement de DSK au FMI
. Alors que des pays jugent que le directeur général doit démissionner, le porte-parole du gouvernement japonais, Yukio Edano, estime que «sur ce point, il est prématuré de même envisager [la question du remplacement de M. Strauss-Khan à la tête du FMI]», alors qu'on demandait si un éventuel successeur doit venir d'Europe à nouveau, d'Asie ou d'une autre partie le monde.


Dimanche 15 mai, New York. La victime présumée de l'agression sexuelle, Nafitassou Diallo, sort du commissariat de Harlem sous un drap blanc. Document TF1.


5h45. 54% des Français pensent toujours croire la victoire de la gauche possible en 2012 sans DSK, selon un sondage CSA pour BFM-TV, RMC et 20 Minutes . serait qualifié pour le second tour de la présidentielle face à François Hollande (22% contre 23% à l'ancien patron du PS) ou à Martine Aubry (23%, ex-aequo entre le chef de l'Etat et la première secrétaire). Par contre, Ségolène Royal serait troisième (18%) et éliminée au profit de Nicolas Sarkozy (23%) et de Marine Le Pen (20%). Le sondage ne teste pas le second tour.

Infographie. Rikers Island, la prison de DSK



3 heures. Un procès «équitable». Le sénateur républicain Jeff Sessions, membre de la commission judiciaire du Sénat, assure que le procès de DSK, s'il a lieu, sera «équitable» : «Je pense qu'il sera traité de manière équitable, parce que c'est notre responsabilité. Quiconque aux Etats-Unis, accusé de ce type de crimes, a le droit d'avoir un procès équitable et c'est ce que (DSK) aura», a déclaré le sénateur.

LeParisien.fr

La disparition des espèces serait moins grave que redouté

PARIS - Déforestation, réchauffement climatique, pollution, destruction de l'habitat: l'extinction des espèces due à l'action de l'homme est réelle, mais elle se fait à un rythme au moins deux fois plus lent qu'on estimait jusque là, selon une étude publiée mercredi.

Les méthodes de mesures utilisées ont conduit à surestimer la perte de biodiversité attendue à l'avenir, selon les travaux paraissant dans la revue scientifique britannique Nature.

Des indicateurs-clés utilisés dans des rapports de l'ONU - l'Evaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire, datant de 2005, et le rapport 2007 du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec) - s'appuient sur des méthodes fondamentalement défectueuses qui surestiment les taux d'extinction, expliquent les chercheurs.

La Liste Rouge des espèces en danger, établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), devrait aussi être revue.

Les estimations antérieures devraient être globalement divisées par 2,5, déclare Stephen Hubbell, professeur d'écologie et de biologie évolutionniste à l'Université de Californie (Los Angeles), en se fondant sur des preuves mathématiques et des données empiriques.

C'est une bonne nouvelle dans la mesure où cela donne un peu plus de temps pour sauver les espèces. Mais c'est une nouvelle malvenue parce que nous devons refaire une bonne partie des recherches qui n'ont pas été faites correctement, a-t-il déclaré lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Jusqu'alors, les scientifiques affirmaient que les espèces disparaissaient actuellement à un rythme correspondant à 100 à 1.000 fois le taux moyen d'extinction depuis l'apparition de la vie sur Terre. Des rapports de l'ONU avaient prédit que ces taux seraient encore décuplés dans les siècles à venir.

Des estimations que la nouvelle étude remet en question. Cela ne veut pas dire que la biodiversité n'est pas gravement menacée, soulignent les deux auteurs, Stephen Hubbell et Fangliang He, invitant à revoir la méthode de calcul.

Comment les scientifiques ont-ils pu se tromper si longtemps ?

Compte tenu de la difficulté pour mesurer directement les taux d'extinction, ils ont utilisé une approche indirecte appelée la relation espèces-surface.

A partir du nombre d'espèces trouvées dans une surface donnée, les scientifiques estiment comment le nombre d'espèces va augmenter au fur et à mesure que la surface s'accroît.

Pour estimer combien d'espèces resteront lorsque décroît la surface disponible, les chercheurs ont simplement fait les calculs en sens inverse depuis près de trente ans.

Ce qu'il ne faut pas faire, souligne M. Hubbell.

Car, comme le montre l'étude, la surface à prendre en considération pour s'assurer de la disparition du dernier membre d'une espèce est plus grande - généralement beaucoup plus grande - que celle qu'il faut étudier pour découvrir pour la première fois l'existence d'une nouvelle espèce.

On ne peut pas simplement inverser le raisonnement pour calculer combien d'espèces devraient rester lorsque la surface se réduit, résume M. Hubbell, qui trouve choquant que personne n'ait vu l'erreur plus tôt.

D'après des prévisions faites au début des années 1980, jusqu'à la moitié des espèces auraient dû disparaître de la surface de la Terre en 2000. Il est clair que cela n'a pas été le cas, relève le chercheur.

Plutôt que de remettre en question leurs méthodes, les scientifiques avaient tenté d'expliquer l'écart entre prévisions et observations à l'aide d'un concept, la dette d'extinction, pour désigner les espèces en déclin vouées à disparaître totalement dans les décennies suivantes en cas de maintien des conditions défavorables.


(©AFP /

Yémen: la Maison Blanche exhorte Saleh à signer l'accord de sortie de crise

WASHINGTON - La Maison Blanche a exhorté mercredi le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, à signer un accord avec l'opposition sur un plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe et destiné à engager une transition du pouvoir dans ce pays.

Le principal conseiller du président Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, a fait passer ce message à M. Saleh lors d'une conversation téléphonique mercredi matin, a indiqué la présidence américaine dans un communiqué.

M. Brennan a pressé M. Saleh de signer et d'appliquer l'accord proposé par le Conseil de coopération du Golfe pour que le Yémen puisse immédiatement progresser vers une transition politique, selon la même source.


(©AFP /

Ethiopie: L'ONU suspend la distribution de son aide dans la région de l'Ogaden

Les Nations unies ont suspendu la distribution de leur aide alimentaire en Ethiopie dans la région de l'Ogaden, touchée par une sécheresse, après la mort d'un de leurs employés dans une embuscade tendue la semaine dernière à un convoi de l'ONU.

La province de l'Ogaden, également appelée Somali, est le théâtre d'opérations de l'ONLF (Front national de libération de l'Ogaden), organisation de guérilla en lutte pour l'indépendance de la région depuis 1984.

Lundi, l'ONLF a accusé l'armée éthiopienne d'avoir tué une centaine de civils, dont l'employé de l'ONU, lors d'opérations qui ont duré cinq jours dans l'Ogaden.

Reuters

"La conquête": les multiples visages de Sarkozy

PARIS — "La conquête" est la première oeuvre de fiction française à mettre en scène un président en exercice. Elle s'inspire de faits réels, puisque le film de Xavier Durringer, présenté hors compétition au Festival de Cannes ce mercredi (et qui sort en même temps sur les écrans en France), raconte l'ascension vers le pouvoir de Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2007, émaillée de nombreux coups tordus, et la rupture avec son épouse de l'époque, Cécilia.

Le réalisateur suit le chef de l'Etat, incarné par Denis Podalydès, le 6 mai 2007, lors de son élection ternie par l'absence de son épouse pendant une bonne partie de la journée. Et Xavier Durringer revient parallèlement en flash-backs sur les cinq années précédentes.

Ce long-métrage est surtout savoureux par son casting, même si les acteurs ne sont pas physiquement des copies conformes de ceux qu'ils incarnent, et par ses dialogues ciselés, qui auraient pu être écrits par Michel Audiard pour une sorte de "Tontons flingueurs" de la vie politique. Effet comique garanti.

Pour écrire le scénario et les dialogues de "La conquête", les producteurs Nicolas et Eric Altmayer ont contacté Patrick Rotman, qui a notamment réalisé un documentaire sur Jacques Chirac. Il en a sorti une fiction très documentée, à l'anglo-saxonne, un peu dans la veine de "The Queen", de Stephen Frears, qui montrait les rapports de force entre la reine Elizabeth II et le Premier ministre britannique Tony Blair au moment de la mort de lady Diana en 1997.

L'autre élément crucial pour donner sa crédibilité au film résidait dans le choix des acteurs. Le résultat est convaincant. Si c'est peut-être Samuel Labarthe qui est le plus proche physiquement de son personnage, Dominique de Villepin, Denis Podalydès (affublé d'une perruque et de maquillage) et Bernard Le Coq ont su intégrer suffisamment d'attitudes de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac pour être crédibles, même s'ils sont parfois à la limite de la caricature.

On s'amuse aussi à comparer les acteurs avec leurs personnages qui gravitent dans l'univers du pouvoir: Florence Pernel-Cécilia Sarkozy, Michèle Moretti-Bernadette Chirac, Hippolyte Girardot-Claude Guéant, Mathias Mlekuz-Franck Louvrier, Pierre Cassignard-Frédéric Lefebvre, Dominique Besnehard-Pierre Charon, Michel Bompoil-Henri Guaino, Saïda Jawad-Rachida Dati, Gérard Chaillou-Jean-Louis Debré.

Certaines scènes, filmées en plans séquences, sont particulièrement savoureuses, notamment les têtes à tête entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ou entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, qui semblent disputer verbalement une partie d'échecs, avec certaines répliques qui font mouche.

Denis Podalydès ne donne pas une mauvaise image de Nicolas Sarkozy. Il parvient à montrer plusieurs facettes du personnage, comme sa combativité, son sens tactique, mais aussi certaines de ses faiblesses, notamment dans ses relations avec Cécilia, qu'il ne peut maîtriser comme une campagne électorale.

Xavier Durringer dit avoir été séduit par la "lutte" entre Chirac, Villepin et Sarkozy, et par "cette métaphore extraordinaire du rapport amoureux à travers cette femme -Cécilia Sarkozy- qui pendant 20 ans, se bat pour sortir l'homme qu'elle aime de l'ombre et l'amener dans la lumière. Et qui, le jour où cet homme accède au pouvoir, le quitte pour partir avec un autre. Du pur romanesque! Du drame absolu!"

Au final, c'est sans doute pour certains conseillers de Nicolas Sarkozy que le film est le plus dur, quand on les voit parfois encaisser sans broncher les mouvements d'humeur de leur patron. AP

pyr/jp

Copyright © 2011 The Canadian Press. Tous droits réservés

Airbus contre Boeing: Les USA revendiquent une «victoire définitive»

Boeing a annoncé mercredi avoir remporté son combat juridique contre Airbus. L'instance d'appel de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a donner raison aux Etats-Unis dans la plainte déposée par Washington pour contester les 18 milliards de dollars de subventions publiques dont aurait bénéficié Airbus, ont déclaré mercredi des responsables américains.

Cette instance est arrivée à la conclusion que l'avionneur européen détenu à 100% par EADS avait reçu 18 milliards de dollars de subventions non conformes aux règles de l'OMC qui "ont porté préjudice à notre industrie au cours des 20 dernières années", a déclaré Tim Reif, conseiller du bureau des représentants du Commerce des Etats-Unis. Le verdict de l'OMC, une fois qu'il sera formellement adopté, obligera les Etats européens à retirer les aides fournies à Airbus ou d'en éliminer les effets adverses dans une période de 60 jours, a-t-il poursuivi.

Aides retirées

«Ce texte confirme que, pendant des décennies, l'Union européenne et (...) la France, l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni ont fourni des sommes très importantes d'aides au lancement et autres types de subventions qui ont faussé le fonctionnement du marché», a ajouté Tim Reif.

Avant qu'il ne s'exprime, la Commission européenne avait au contraire estimé que l'instance d'appel de l'OMC avait invalidé une certain nombre de décisions clef sur les aides dans un sens favorable à l'Europe. Airbus est allé dans le même sens, estimant que le jugement de l'OMC, encore non public, était favorable aux intérêts européens, et que l'organisation avait estimé que les aides publiques apportées lors du lancement de l'A380 n'étaient pas illégales.

Avec Reuters

Ukraine : plusieurs dizaines de dauphins retrouvés morts en mer Noire

SIMFEROPOL (Ukraine) - Plusieurs dizaines de dauphins ont été retrouvés morts sur les bords de la mer Noire, dans la péninsule ukrainienne de Crimée, ont annoncé mercredi les autorités et des écologistes, selon lesquels ces mammifères ont vraisemblablement péri dans les filets des pêcheurs.

Une vingtaine de dauphins ont été découverts la semaine dernière dans l'est de la péninsule, à quelque dizaines de kilomètres de la ville de Kertch, a indiqué l'antenne régionale du ministère.

Une ONG écologiste ukraino-russe spécialisée dans l'étude des dauphins a pour sa part fait état d'une soixantaine de dauphins morts.

La majorité d'entre eux étaient des marsouins communs, a précisé le directeur de l'ONG, Sergui Krivokhijine.

Il s'agit des plus petits des dauphins, qui vivent essentiellement dans les eaux côtières de la péninsule de Crimée (sud de l'Ukraine) et sont classés dans le Livre rouge de l'Organisation internationale des espèces menacées.

Les mammifères ont selon toute vraisemblance péri dans les filets de pêcheurs, a estimé M. Krivokhijine, dont l'avis est partagé par le ministère des Situations d'urgence.

Cette information se confirme (...) Certains avaient des marques de filets sur la peau, et leurs nageoires coupées, a dit l'expert.

Il a estimé qu'il ne s'agissait pas de braconnage, mais d'un dommage collatéral de la pêche, les dauphins mourant dans les filets des pêcheurs. Ceux-ci leur coupent ensuite les nageoires pour les dégager et les rejeter à la mer.

Tous les ans, des centaines de dauphins ici périssent dans les filets. Cette année, le courant les a rejetés sur la côte, a ajouté M. Krivokhijine, selon lequel ce problème existe aussi en Europe du Nord et au Canada.

Les autorités russes ont elles aussi mentionné, mardi, la découverte d'une trentaine de dauphins morts dans la même zone en mer Noire, dans le sud-ouest de la Russie.


(©AFP /

Des experts de l'UE veulent encadrer la localisation via des téléphones

BRUXELLES - Les données de localisation enregistrées par les téléphones multifonctions et autres appareils portables ne devraient pas être utilisées sans l'autorisation préalable du propriétaire de l'appareil, selon des experts qui conseillent la Commission européenne.

Vu que les données de localisation des appareils mobiles révèlent des détails intimes sur la vie privée de leur propriétaire, un consentement éclairé doit être donné préalablement à leur utilisation, écrit dans un avis le comité article 29, qui réunit les organismes nationaux de protection des données des 27 pays de l'UE, parmi lesquels la CNIL française.

Des plus en plus d'appareils portables utilisés au quotidien (téléphones multifonctions, tablettes...) permettent de localiser leur utilisateur. Les données ainsi obtenues peuvent être utilisées par exemple pour avoir des prévisions météo, se faire guider dans une ville qu'on ne connaît pas, annoncer où l'on se trouve à ses amis sur le réseau social en ligne Facebook...

Mais elles peuvent aussi permettre d'espionner une personne à son insu ou de dresser un profil à partir de ses déplacements, notamment à des fins publicitaires.

Ces données de géolocalisation se sont retrouvées au centre de plusieurs polémiques récemment, notamment quand le groupe informatique américain Apple a reconnu en avril que ses iPhone et iPad en stockaient trop, et sans les crypter, ce qui pouvait permettre à des tiers de les intercepter.

Par défaut, les services de localisation doivent être désactivés, jugent les experts du comité article 29 dans leur avis.

C'est au propriétaire de l'appareil de décider de les activer et de donner son autorisation à l'usage des données enregistrées, selon eux.

Ce consentement ne peut pas être caché dans des conditions générales d'utilisation, mais être spécifique et préciser l'usage exact qui sera fait des données. Il doit en outre être renouvelé au moins une fois pas an et facile à annuler, sans conséquence négative pour l'utilisation de leur appareil, insistent les experts.

Par ailleurs, les données de géolocalisation stockées doivent être effacées après une période justifiée, estiment-ils encore.

Les avis du comité ne sont pas contraignants et ont d'ailleurs souvent été ignorés dans le passé par les groupes informatiques. Mais ils peuvent être utilisés par la Commission européenne lorsqu'elle prépare des textes législatifs.

La question de la géolocalisation devrait d'ailleurs être abordée au moment de la révision, prévue pour le deuxième semestre, de la directive européenne sur la protection des données, qui date de 1995 et doit être adaptée notamment pour tenir compte de l'essor d'internet et de nouvelles technologies.


(©AFP /

Libye: libération de 4 journalistes étrangers arrêtés par les autorités

TRIPOLI - Quatre journalistes détenus en Libye, deux Américains, un Espagnol et un Britannique, ont été libérés et sont arrivés mercredi soir à l'hôtel Rixos à Tripoli, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les journalistes semblaient fatigués mais en bonne santé.

Le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, avait déclaré mardi soir à l'AFP que deux Américains, un Espagnol et un Sud-Africain allaient être libérés très bientôt.

Mais à la place du Sud-Africain, c'est un Britannique, Nigel Chandler, qui est arrivé mercredi soir à l'hôtel.

Il y a eu une confusion quant à l'identité des journalistes, a indiqué mercredi à la presse Moussa Ibrahim, ajoutant que le Sud-Africain n'avait pas été localisé.

Le journaliste de l'AFP a vu l'ambassadeur d'Afrique du Sud à l'hôtel, où il attendait visiblement l'arrivée de son compatriote.

Les quatre journalistes ont été jugés devant un tribunal administratif et ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de 200 dinars (154 dollars) chacun, pour entrée illégale dans le pays, avait déclaré mardi M. Ibrahim.

Deux Américains, James Forley de l'agence de presse GlobalPost et Clare Morgana Gillis, freelance, ainsi que deux photographes, l'Espagnol, Manu Brabo et le Sud-africain, Anton Hammerl, avaient disparu le 4 avril alors qu'ils couvraient le conflit en Libye. Le gouvernement avait indiqué par la suite qu'ils étaient détenus.


(©AFP /

Sécurité routière: la colère des députés UMP

Sécurité routière: la colère des députés UMP

Les panneaux signalant la présence des radars automatiques ont déjà commencé à être enlevés à Paris.

AFP

Une centaine de députés de la majorité dénoncent des mesures décidées sans aucune concertation. Et surtout qui froissent leurs électeurs.

Comment des députés UMP ont pu en arriver à qualifier le Premier ministre de "nul"? Pourquoi la majorité parlementaire en est venue mardi à menacer de voter contre un texte du gouvernement?

La scène se déroule mardi matin, salle Colbert, à l'Assemblée nationale. Comme toutes les semaines, le groupe UMP se retrouve, en présence des membres du gouvernement, pour évoquer les futurs textes parlementaires.

Et cette fois-ci, on parle sécurité routière. François Fillon annonce un durcissement des règles: suppression des panneaux prévenant la présence des radars, interdiction de commercialiser et d'utiliser un détecteur de radar, port du gilet jaune pour les conducteurs de deux roues...

L'ambiance devient électrique. Le Premier ministre se fait chahuter, un député claque la porte menaçant de quitter le groupe. "Il n'est pas question de revenir sur ces mesures", lance François Fillon dans le brouhaha.

Ce mercredi, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, répète le message: on maintient le cap. Le sujet est trop important. Il est l'un des combats de la droite depuis 2002, un des chevaux de bataille du ministère de l'Intérieur, quand Nicolas Sarkozy occupait les lieux.

"Une sortie honnorable"

Au lendemain de la réunion agitée dirigée par François Fillon, Claude Guéant a donc repris le dossier en main et s'est coltiné les députés UMP excédés par ces futures mesures. Son message de fermeté n'a pas calmé les adversaires de la loi: "On aurait pu trouver une sortie honorable, mais ça n'a pas été le cas, rien de constructif n'a été dit", regrette ainsi Yves Albarello, député de Seine-et-Marne.

Les adversaires de la loi reprochent au gouvernement un manque de concertation et dénonce, comme Jacques Myard, député des Yvelines, un "manque d'écoute et de réflexion". Un sentiment partagé par Yves Albarello. "Les députés n'ont pas été concertés, il n'y a pas eu de réflexion, c'est une décision arbitraire" lance Yves Albarello pour qui il faut renforcer "la prévention et non la répression".

Surtout, ce qui inquiètent les députés, ce sont les remontées des circonscriptions. Ces mesures ne passent pas auprès de leur électorat. "On est foutus! Vos mesures, c'est une catastrophe électorale. Avec ça, on a perdu les élections", a lâché, au cours de la réunion de groupe, Jean Auclair, député de la Creuse.

"Sauver des vies"

Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, estime de son côté qu'"il y a peut-être quelques réglages à faire", mais que "le gouvernement doit prendre ces mesures, c'est son devoir". "Je suis favorable à ce qu'on aille toujours plus loin en matière de sécurité routière" a-t-il insisté.

Le villepiniste Jean-Pierre Grand se range également de ce côté. "Je suis favorable à ce qu'on aille toujours plus loin en matière de sécurité routière. Il s'agit avant tout de sauver des vies", explique-t-il. Mais cette position reste minoritaire au sein du groupe.

Les députés frondeurs ne comptent pas en rester là. Sur l'initiative d'Yves Albarello, ils adresseront ces prochains jours une lettre à Nicolas Sarkozy, expérant que le chef de l'Etat désavoue le Premier ministre. Autant dire que ce n'est qu'un doux rêve

Hollande, un homme "normal" pour présider la France ?

FRANÇOIS HOLLANDE EN PRÉSIDENT ORDINAIRE POUR 2012

PARIS (Reuters) - Propulsé favori de la primaire socialiste après la brutale disparition de Dominique Strauss-Kahn de la scène politique, François Hollande peaufine son image d'"homme ordinaire qui veut devenir président".

A un an de l'élection présidentielle, le député de Corrèze revêt le costume à la fois fragile, dans la mesure où tous les candidats socialistes ne se sont pas encore déclarés, et pesant de dépositaire des espoirs de la gauche pour 2012.

A 56 ans, celui qui a été pendant dix ans (1997-2008) premier secrétaire du Parti socialiste mais jamais ministre aborde avec une légitimité nouvelle un double scrutin, interne et national, préparé de longue date.

A l'image de la tortue de la fable de La Fontaine, pour qui "rien ne sert de courir, il faut partir à point", François Hollande a soigné aussi bien le fond - une stratégie, un programme - que la forme - un régime et un discours posé, délesté de l'humour ravageur dont il était naguère coutumier.

"Je me suis préparé politiquement, psychologiquement et physiquement. Et donc voilà, je suis prêt. Ne vous en faites pas, compte tenu de mes penchants naturels, je vais reprendre un peu de poids", répond-il à ceux qui s'inquiètent de sa silhouette amaigrie.

Elaboré autour de l'idée du "rêve français", son programme distillé depuis plusieurs semaines prévoit une réforme de la fiscalité et donne priorité aux jeunes.

Sa campagne suit son cours. Dans son agenda figure une visite à Dijon (Côte d'Or) chez son ami François Rebsamen, vendredi, et un meeting à Périgueux (Dordogne) fin mai.

"GRÂCE À FRANÇOIS MITTERRAND"

La semaine prochaine, il sera en Tunisie. L'occasion de soigner une crédibilité sur la scène internationale pour cet homme de terroir associé à la Corrèze, département rural dont il a été réélu fin mars président du conseil général.

Né le 12 août 1954 à Rouen d'un père médecin et d'une mère assistante sociale, François Hollande fait ses classes au lycée Pasteur de Neuilly, puis à l'Institut d'études politiques de Paris. Il milite au syndicat étudiant Unef, avant de faire campagne pour le candidat socialiste à l'élection présidentielle de 1974, François Mitterrand.

En 1978, il entre à l'Ecole nationale d'administration (Ena) où il rencontre sa compagne, Ségolène Royal, avec qui il aura quatre enfants. Dans cette promotion "Voltaire", il côtoie le futur Premier ministre Dominique de Villepin.

"Je suis né à la politique grâce à François Mitterrand", a confié François Hollande, qui a rendu hommage à son mentor à l'occasion des 30 ans de sa victoire à l'Elysée le 10 mai dernier sur ses terres de Château-Chinon, dans la Nièvre.

De retour à Paris, il prit le temps de signer des autographes au siège du PS, rue de Solférino, avant d'assister au concert place de la Bastille au bras de sa compagne, la journaliste politique Valérie Tierweiler, qu'il présente comme "la femme de (sa) vie, aujourd'hui".

Militant socialiste depuis 1979, François Hollande a livré sa première bataille électorale à 26 ans face à Jacques Chirac dans son fief corrézien d'Ussel, en 1981. Sept ans plus tard, en 1988, il est élu député de Corrèze, mais à Tulle, dont il est toujours le représentant à l'Assemblée.

"ANTI BLING-BLING"

Affable et diplomate, François Hollande a gardé des liens de bon voisinage avec le couple Chirac.

"C'est un homme très sympathique, très courtois, qui a le sens du service public, qui est à l'écoute. C'est une qualité essentielle chez un homme politique", dit de lui Bernadette Chirac, élue de Corrèze comme lui.

Devenu à 43 ans le plus jeune premier secrétaire du Parti socialiste lors du congrès de Brest en 1997, François Hollande avait dû s'effacer face à son ex-compagne Ségolène Royal lors de la présidentielle 2007.

S'il n'a jamais fait partie d'aucun gouvernement, François Hollande a su garder de solides soutiens au Parti socialiste, dont il connaît tous les rouages, et peut se targuer d'une expérience gouvernementale en coulisses entamée en 1983-84 comme directeur de cabinet de Max Gallo.

Face à un animal politique comme Nicolas Sarkozy, son principal atout est de "ne pas apparaître comme l'homme providentiel, parce que l'homme providentiel a déçu et que l'époque n'est pas à la providence", souligne un responsable PS.

Le politologue Stéphane Rozès le présente comme l'antithèse de Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy.

"Si Dominique Strauss-Kahn est condamné, les Francais vont tourner la page d'un certain type de présidents associés au 'bling-bling', qui côtoient les puissants et ne se maîtrisent plus eux-mêmes", a-t-il dit à Reuters. "Ils vont vouloir aller vers des candidats qui semblent simples, qui maîtrisent leurs actes et leurs paroles."

Dans une enquête de personnalité politique Viavoice pour Le Nouvel Observateur de cette semaine, 72% des sondés considèrent François Hollande comme quelqu'un qui "trace son chemin dans la durée". Ils le jugent aussi "attentif aux autres" et "humble".

"François a pour lui une constance, une intelligence, il doit montrer que même à l'international, on peut avoir des relations de sincérité. Dans le monde tel qu'il est, on a besoin de sincérité avec les gens, y compris les grands chefs d'Etat", dit son bras droit, Stéphane Le Foll.

Avec Jon Boyle, édité par Patrick Vignal

Les républicains feraient des USA un pays en développement

NEW YORK - Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner a estimé mardi à New York que le projet de budget de l'opposition républicaine abaisserait les Etats-Unis au rang de pays en développement

Le projet de budget des républicains à la Chambre des représentants prévoit des coupes claires dans les dépenses mais alloue une portion considérable des économies ainsi dégagées au maintien de bas taux d'imposition pour les plus riches, et non uniquement pour la classe moyenne, a-t-il déclaré lors d'une allocution.

Cette approche ne passera pas au Congrès, a-t-il dit, entre autres parce qu'elle imposerait des coupes d'une ampleur invraisemblable dans les prestations sociales pour les personnes âgées et les pauvres, et qu'elle réduirait le reste des dépenses de l'Etat américain à ce qu'elles étaient avant l'époque moderne, ou à un niveau caractéristique de certains pays en développement.

Les républicains ont repris aux démocrates du président Barack Obama le contrôle de la Chambre basse en janvier, ce qui leur permet de bloquer l'action du gouvernement ou de le forcer à des compromis pour faire aboutir ses projets.

Le blocage entre les deux camps est total sur les questions relatives à la maîtrise de la dette et du déficit. Ils vont cependant devoir s'entendre sur ces sujets avant le 2 août, sauf à risquer que le pays se retrouve en situation de défaut de paiement sur certaines de ses obligations.

La dette publique soumise au plafond du Congrès à en effet atteint lundi la limite légale au-delà de laquelle l'Etat ne peut plus augmenter son endettement.

Le Trésor demande au Congrès de relever le plafond de la dette (14.294 milliards de dollars) depuis janvier. Il affirme pouvoir trouver des réserves pour permettre à l'Etat de fonctionner normalement jusqu'au 2 août, mais pas au-delà.

La requête du ministère bute sur le refus des républicains. Ceux-ci exigent en contrepartie une réduction considérable des dépenses publiques, dont témoigne leur proposition de loi de finances initiale pour l'exercice 2012 (devant commencer le 1er octobre) déposée à la Chambre parallèlement au projet de budget du gouvernement.

M. Geithner a redit que l'objectif du gouvernement était de ramener le déficit budgétaire, actuellement proche de 10% du PIB, sous 3% du PIB, sans préciser à partir de quand.

Nous ne pouvons pas faire cela trop rapidement. Cela doit s'étaler sur plusieurs années, a-t-il dit, répétant la position du gouvernement selon laquelle une réduction trop rapide des dépenses risque de saper la reprise économique encore fragile du pays.

Dans un geste d'ouverture, il a indiqué que son ministère travaillait en vue de négocier avec les républicains sur un projet de cadre pluriannuel d'objectifs budgétaires.

Ce mécanisme entraînerait des coupes automatiques dans les dépenses et les allégements fiscaux si le Congrès ne parvient pas à se mettre d'accord sur les moyens d'atteindre ces objectifs qui seraient fixés pour chaque année, a indiqué M. Geithner.


(©AFP /