11 mai, 2011

Chili: des barrages vont défigurer la Patagonie, un des derniers territoires vierges de la planète

AFP/Archives

Le lac General Carrera dans la région d'Aysen au Chili le 17 novembre 2009

Le projet de construction de cinq barrages hydro-électriques en Patagonie chilienne, approuvé lundi par une commission d'évaluation environnementale, va défigurer l'une des derniers territoires vierges de la planète, dénoncent les écologistes.

Au terme de trois ans de procédure, l'organisme a donné son feu vert administratif à ce projet d'un coût de 3,2 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros), sur les fleuves Baker et Pascua de la région d'Aisen (ou Aysen), dans deux vallées sauvages du sud du pays sud-américain.

Mais les écologistes prévoient de multiplier les recours devant un conseil ad hoc de ministres ou en justice pour empêcher le début des travaux, prévu en 2014.

AFP/Archives

Un touriste contemple la rivière Baker river, dans la région d'Aysen le 21 novembre 2010

Chaque année, des amoureux de nature viennent en Patagonie chilienne admirer ses glaciers spectaculaires, ses montagnes à couper le souffle et ses lacs aux eaux cristallines. L'écotourisme y a rapporté 72 millions de dollars (50 millions d'euros) en 2007, selon le service national du tourisme.

Les dégâts pour la Patagonie chilienne seront "irréversibles, car elle va être utilisée pendant 40 à 60 ans et ensuite abandonnée, laissée à l'état de friche écologique", affirme le directeur de Greenpeace Chili, Matias Asun, interrogé par l'AFP.

Le projet Hydroaysen prévoit d'inonder 5.900 hectares à 1.800 km au sud de Santiago, ce qui aura un impact sur "le cours des fleuves" et l'ensemble de l'écosystème, selon lui.

AFP

Le lac Beltrand en novembre 2010

"Les études d'impact sur la flore et la faune réalisées pour ce projet sont sous-estimées au niveau microscopique (insectes, micro-organismes, ndlr) mais aussi des mammifères, comme le cerf chilien et les oiseaux endémiques qui bénéficient du statut d'espèces protégées", ajoute Matias Asun.

Le Pascua et le Baker, qui prennent leur source dans des glaciers millénaires, sont les fleuves à plus haut débit du Chili.

Les défenseurs du projet soulignent que le pays émergent, qui importe déjà l'essentiel de ses hydrocarbures, doit augmenter sa production d'électricité pour nourrir sa forte croissance annuelle, 6% prévu dans les prochaines années. Or le pays est passé près de rationnements d'électricité début 2011.

Par ailleurs, les besoins énergétiques du secteur minier du Chili, premier producteur mondial de cuivre, ne cessent de croître, parallèlement à la forte hausse des prix du métal rouge sur les marchés.

AFP

Manifestation contre la constructions de barrages en Patagonie à Santiago, le 9 mai 2011

Les écologistes déplorent à ce titre que le sud préservé du pays soit "sacrifié" pour nourrir cet appétit, estimant que le Chili pourrait recourir à d'autres sources (solaire, éolien), même si elles sont plus chères.

Le projet du consortium hispano-chilien Endesa-Colbun, destiné à produire 2.750 mégawatts pour augmenter de 20% la capacité électrique du Chili (14.000 Mw), prévoit aussi la construction d'un réseau monstre de 2.000 km de lignes, câbles, pylônes, pour acheminer le courant vers le nord.

Le trajet n'est pas encore défini et devra passer par le même long processus d'évaluation.

Selon le directeur exécutif de Hidroaysen, Daniel Fernandez, la ligne sera en partie sous-marine pour contourner des parcs nationaux et des paysages spectaculaires, mais elle traversera quand même des "zones forestières protégées et des forêts primaires".

Le président du Parti écologiste, Alejandro San Martin, redoute aussi l'impact de la venue des plus de 5.000 travailleurs nécessaires à la construction de ce chantier d'une durée de plus de dix ans.

"La localité la plus proche, Cochrane, va voir sa population (4.000 habitants) doubler et il sera quasiment impossible de limiter l'impact sur le tourisme de la région", a-t-il déclaré à l'AFP.

L'Afrique de l'est envisage un oléoduc Kampala-Kigali-Bujumbura

ARUSHA (Tanzanie) - La Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) envisage de construire un oléoduc reliant l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, trois pays enclavés, indique un communiqué de cette organisation régionale dont le siège se trouve à Arusha, en Tanzanie.

L'annonce a été faite lors d'un atelier régional, mardi à Mombasa (Kenya), par Patrick Nyoike, secrétaire permanent au ministère kényan de l'Energie, selon un communiqué de l'EAC.

L'objectif est de relier Kigali par un pipeline à partir de Kampala (Ouganda), qui permettra l'accès aux produits pétroliers depuis la raffinerie envisagée en Ouganda, ainsi que depuis la raffinerie déjà existante de Mombasa (Kenya) et depuis les marchés internationaux, a déclaré M. Nyoike cité dans le communiqué en anglais.

Selon le responsable kényan, l'EAC a obtenu de la Banque africaine de développement (BAD) un don de 600.000 dollars pour l'étude de faisabilité de la construction de cet oléoduc.

Pour leur approvisionnement en produits pétroliers, l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi ainsi l'est de la République démocratique du Congo (RDC) dépendent des ports de Mombasa (Kenya) et Dar es-Salaam (Tanzanie).

Ces produits sont généralement transportés par camions-citernes, sur des routes parfois en très mauvais état.


(©AFP /

Grèce: manifestations contre l'austérité et les privatisations

AFP

Cortège dans les rues Athènes contre la politique gouvernementale d'austérité le 11 mai 2011

Des milliers de Grecs ont manifesté mercredi, jour de grève générale, contre les mesures d'austérité et les privatisations décidées par le gouvernement socialiste qui cherche à obtenir une nouvelle aide internationale afin d'éviter une restructuration de la dette grecque.

Environ 10.000 personnes selon la police ont battu le pavé à Athènes contre les sacrifices imposés au pays.

Les deux compagnies grecques, Olympic Air et Aegean, ont annulé des vols. Les ferries vers les îles sont restés à quai, et les trains en gare.

Pour la deuxième fois depuis le début de l'année, les syndicats - GSEE pour le privé, Adedy pour les fonctionnaires ainsi que le front syndical communiste Pame - protestaient contre un durcissement de la cure d'austérité, assorti d'une intensification des privatisations (50 milliards d'euros d'ici 2015), un plan qui est actuellement évalué et discuté avec les représentants des bailleurs de fonds du pays (zone euro et FMI), présents à Athènes.

"Les nouvelles mesures frappent unilatéralement les travailleurs et l'emploi et pas les possédants ni les banquiers, ni tous ceux qui ont fait la crise et en profitent" a déclaré à l'AFP Stathis Anestis, secrétaire général adjoint de la GSEE.

"Après un an (d'aide internationale), nous sommes hélas dans une situation pire, le chômage a explosé, les salaires sont au plus bas niveau et le pire c'est qu'il n'y a aucune perspective d'issue," a-t-il ajouté.

"On veut nous supprimer des acquis sociaux de plusieurs siècles" a renchéri Vangelis Papadoyannis, 46 ans, employé d'Intracom, une société de nouvelles technologies.

AFP

Affontements entre forces de l'ordre et manifestants lors d'une manifestation à Athènes le 11 mai 2011

"Dans mon entreprise, on a eu une vague de licenciements, une centaine en janvier, ils nous ont changé nos conditions de travail, ils nous ont baissé le salaire de 15% et ça continue (...) Ce mémorandum (le prêt de l'UE et du FMI) qui selon le gouvernement devait nous sauver, est allé aux banques", a-t-il regretté.

"Non au bradage" indiquaient certaines banderoles critiquant le programme de privatisations qui prévoit d'ouvrir le capital des grands groupes publics (électricité, eau...) afin de réduire la dette, qui a explosé au dessus de 340 milliards d'euros et doit atteindre 152% du PIB d'ici la fin de l'année.

"Si c'était au profit de l'Etat, on serait prêt à des concessions, mais ils ne nous bradent que pour rembourser nos créanciers", a regretté Tassoula Carabina, 48 ans, employée du groupe d'électricité DEI-PPC.

Quelques incidents ont eu lieu lors de l'arrivée du cortège, avec du mobilier urbain incendié, jets de pierre, suivis de tirs de grenades assourdissantes et lacrymogènes par la police sur des groupes de jeunes manifestants, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Mais aucune violence du même type que celles de l'an passé lorsque trois employés de banque sont morts le 5 mai 2010 en marge d'une telle manifestation, asphyxiés dans l'incendie provoqué par un jet de cocktail molotov. La police a annoncé cinq interpellations, et une source hospitalière sept blessés.

AFP

Manifestation à Athènes contre le plan gouvernemental d'austérité, le 11 mai 2011

Le train de mesures pris l'an dernier en contrepartie du sauvetage du pays via le déblocage d'un prêt de 110 milliards d'euros par l'UE et le FMI a pour l'instant échoué à rétablir l'accès du pays aux marchés.

"Le programme de réformes a échoué," a dit mercredi à l'AFP Platon Monokroussos, économiste pour Eurobank selon qui le gouvernement est en train de négocier "un nouvel accord" .

Les Européens planchent sur les moyens d'empêcher un défaut grec au cas où les taux d'intérêt imposés au pays, actuellement prohibitifs à plus de 15%, continueraient de l'empêcher de se refinancer sur les marchés en 2012.

Japon : deux mois après le tsunami, l'heure de la reconstruction

pour Le Monde.frL'empereur Akihito et l'impératrice Michiko visitent un quartier dévasté  de la ville de Soma (préfecture de Fukushima), mercredi 11 mai.

L'empereur Akihito et l'impératrice Michiko visitent un quartier dévasté de la ville de Soma (préfecture de Fukushima), mercredi 11 mai. REUTERS/ISSEI KATO

Tokyo, correspondance - La visite de l'empereur Akihito et de l'impératrice Michiko dans la préfecture de Fukushima ce 11 mai s'ajoute à celles déjà effectuées dans les autres régions sinistrées du Japon. Mais cette fois, le couple impérial a choisi de se rendre dans l'une des zones les plus meurtries par le drame qui a touché le nord-est de l'archipel il y a exactement deux mois. Cette préfecture a non seulement subi le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami qui a suivi, atteignant par endroit 38 mètres de haut, mais elle est la première victime de l'accident nucléaire de la centrale numéro 1 de Fukushima.

Depuis le début de la crise, le nucléaire, avec son cortège d'évacuations et d'annonces contradictoires, a presque fait oublier les drames vécus par les survivants de la catastrophe, qui a fait des dégâts le long d'un littoral s'étirant de l'île septentrionale d'Hokkaido à la préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo.

Aujourd'hui encore, 117 085 personnes doivent vivre dans la promiscuité des centres d'hégergement, contre 450 000 au lendemain de la tragédie. Le bilan du drame s'établit à 14 949 morts et 9 880 disparus.

A ces chiffres, il faut ajouter ceux des pertes matérielles, les 25 millions de tonnes de débris des bâtiments effondrés, des maisons balayées ou encore des infrastructures, routes, voies ferrées, ports et aéroports, détruits, ou encore les 4,5 millions de foyers privés d'électricité, d'eau ou de gaz et les secteurs d'activité sinistrés, comme la pêche.

UNE ENVELOPPE SUPPLÉMENTAIRE

A présent, le Japon doit engager la reconstruction. Les autorités estiment entre 16 000 et 25 000 milliards de yens (entre 138 et 216 milliards d'euros) le total des dommages causés par la catastrophe. Pour cela, le gouvernement du premier ministre Naoto Kan, souvent critiqué pour sa gestion erratique, voire maladroite, d'une crise multiforme, et pour son manque de leadership, a fait adopter une enveloppe qui s'ajoute au budget de l'exercice fiscal 2011 commencé le 1er avril, d'un montant de 4 000 milliards de yens (34,6 milliards d'euros).

Naoto Kan, le premier ministre japonais, le 10 mai 2011 lors d'une conférence à Tokyo.

Naoto Kan, le premier ministre japonais, le 10 mai 2011 lors d'une conférence à Tokyo.AP/Koji Sasahara

Il a également formé une commission chargée de réfléchir à la reconstruction et de livrer une première série de propositions au mois de juin. Présidée par Makoto Iokibe, le responsable de l'Académie nationale de défense, elle réunit des personnalités d'horizons différents, l'architecte Tadao Ando et le vice-président de Sony, Ryoji Chubachi, notamment, et des gouverneurs des préfectures les plus touchées de Miyagi, Iwate et Fukushima.

Plusieurs idées circulent déjà, comme la construction des villes nouvelles en retrait des côtes sur des hauteurs, ou la transformation de ces régions en zone économique spéciale, avec des législations assouplies et des régimes fiscaux allégés.

Pendant ce temps, sur place, le déblayage a commencé et le gouvernement espère qu'il sera terminé cet été. Les infrastructures se reconstruisent et la vie se réorganise. Tout cela avance finalement assez bien. 90 % des dommages causés aux autoroutes de la région ont été réparés en onze jours. L'aéroport de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, a relancé ses activités le 13 avril et la ligne à grande vitesse Tohoku Shinkansen, qui relie Tokyo aux principales villes du Nord, a repris son service complet le 29 avril. 36 % des installations portuaires étaient en service le 10 mai.

COURSE CONTRE LE TEMPS

Dans le même temps, le gouvernement espère remplir son engagement de finaliser les travaux de 30 000 logements d'urgence d'ici à la fin mai et 30 000 supplémentaires d'ici à la mi-août.

Les travaux menés permettent d'accélérer la reprise d'une activité économique. Passés les premiers jours, où le quotidien de toutes les régions touchées se caractérisait par des pénuries d'eau ou d'essence, les réseaux d'approvisionnement se sont organisés.

La production industrielle et la consommation au Japon ont enregistré un plongeon record en mars, après le séisme et le tsunami du 11 mars.

La production industrielle et la consommation au Japon ont enregistré un plongeon record en mars, après le séisme et le tsunami du 11 mars.AP/Eugene Hoshiko

Le secteur industriel est également engagé dans une course contre le temps car ses problèmes ont un impact qui ne se limite pas au Japon. Les perturbations de la chaîne de production menacent l'activité de groupes comme Apple ou Boeing. Le Tohoku abrite des entreprises qui fabriquent notamment les écrans tactiles des iPhone et iPad.

Deux mois après le drame, l'activité est plus ou moins repartie, et ce en partie grâce à l'envoi de personnels d'entreprises pour aider les sous-traitants, partenaires voire concurrents, à se reconstruire. Le 11 mai, Toyota a pu annoncer que sa production retrouverait des niveaux normaux plus vite que prévu.

Mais ces avancées ne sauraient faire oublier le problème nucléaire, qui freine le redémarrage de l'économie et oblige à d'importantes mesures d'économie d'électricité.

L'HOSTILITÉ AU NUCLÉAIRE GRANDIT

Depuis le 11 mars, plusieurs centrales sont à l'arrêt. A celle de Fukushima, des centaines de techniciens s'efforcent de reprendre le contrôle de quatre des six réacteurs de l'installation, perdu en raison d'une défaillance des circuits de refroidissement.

Les progrès sont lents et plus ils durent, plus l'hostilité des Japonais au nucléaire grandit. Elle est accentuée par la litanie des erreurs commises par la compagnie d'électricité de Tokyo, Tepco, propriétaire et opérateur de l'installation, le manque d'informations fiables et claires sur l'étendue des contaminations radioactives, et par la découverte des ramifications du lobby nucléaire japonais, un système de collusions entre les personnalités impliquées dans la filière, universitaires, industriels et hauts fonctionnaires, qui a tout fait pour limiter les critiques et dissimuler les problèmes.

Une manifestation antinucléaire, devant le siège de TEPCO, à Tokyo, le 14 avril 2011.

Une manifestation antinucléaire, devant le siège de TEPCO, à Tokyo, le 14 avril 2011.AFP/TORU YAMANAKA

Cette fois, le mécontentement est si vif que le premier ministre a choisi de demander la fermeture de la centrale de Hamaoka, au sud de Tokyo, en raison des risques sismiques.

Naoto Kan a également mis fin, le 10 mai, au projet de construction de 14 nouveaux réacteurs et a demandé une révision de la politique énergétique du Japon. C'est là peut-être la première étape de la construction du nouveau Japon voulu par M. Kan, qui n'a pas hésité au début de la crise à comparer la situation actuelle à celle du Japon après la seconde guerre mondiale.

Attaque contre un consulat saoudien au Pakistan, appels à venger Ben Laden

AFP

Des responsables de sécurité se réunissent devant le consulat d'Arabie Saoudite à Karachi au Pakistan, le 11 mai 2011

Une attaque qui n'a pas fait de victimes a visé mercredi un consulat d'Arabie Saoudite au Pakistan, neuf jours après l'élimination d'Oussama Ben Laden, qu'une des filiales d'Al-Qaïda a de nouveau promis de venger.

Sur le front politice-diplomatique, un important responsable américain va se rendre au Pakistan pour tenter d'apaiser les tensions entre Washington et Islamabad après l'opération commando américaine dans ce pays qui a abouti à la mort du chef d'Al-Qaïda, ennemi public numéro un aux Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Des inconnus ont lancé mercredi deux grenades sur le consulat d'Arabie Saoudite - pays d'origine de Ben Laden, dont le régime l'avait déchu de sa nationalité en 1994 - à Karachi, la mégalopole du sud du Pakistan, sans faire de victimes.

Un responsable du gouvernement provincial, Sharfuddin Memon, a estimé qu'il "pourrait s'agir d'une réaction" à la mort de Ben Laden.

L'attaque est intervenue alors que les partisans de Ben Laden continuent de promettre de venger sa mort. Le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a ainsi prévenu les Etats-Unis que "le pire" était à venir, dans un message mis en ligne sur des sites islamistes et publié mercredi par le centre américain de surveillance SITE.

"Ne pensez pas que l'affaire est finie (...) Ce qui est à venir est encore pire, ce qui vous attend est plus intense et plus nocif. Vous allez vous mordre les doigts et regretter les jours du cheikh" Oussama Ben Laden, affirme le Yéménite Nasser al-Wahishi dans ce message.

Getty/AFP/Archives

Le président démocrate de la commission des Affaires étrangères du sénat américain, John Kerry, le 5 mai 2011 à Washington

Dans un texte publié par Al-Fajr Media Center, principal site de propagande d'Al-Qaïda, et cité mardi par SITE, le réseau de Ben Laden avait de son côté de nouveau appelé les musulmans à venger sa mort.

"Nous disons à tout moudjahid (combattant), s'il trouve une occasion, qu'il la saisisse. Ne consulte personne pour tuer des Américains ou détruire leur économie. La terre d'Allah est vaste et leurs intérêts sont partout, alors fais ton possible pour les frapper", dit le texte.

Alors que les tensions entre Washington et Islamabad s'enveniment depuis le raid contre la résidence de Ben Laden le 2 mai, John Kerry, président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, a annoncé mardi qu'il se rendrait la semaine prochaine au Pakistan.

"Tous les sujets pertinents sont sur la table, et il y en a beaucoup. Il y a de sérieux problèmes, des questions sérieuses que nous devons résoudre ensemble. Et notre intérêt et le leur, je pense, sont bien servis si nous travaillons à résoudre ces difficultés", a dit le sénateur, qui fera une première étape en Afghanistan.

Le voyage de M. Kerry, qui a discuté de la situation avec des responsables de l'administration Obama, pourrait ouvrir la voie à un éventuel déplacement de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.

Nombre de responsables américains se sont ouvertement interrogés sur d'éventuelles complicités pakistanaises dont aurait bénéficié Ben Laden, retrouvé à Abbottabad, une ville de garnison à deux heures de route de la capitale pakistanaise et où il vivait apparemment depuis plusieurs années.

AFP/Archives

La dernière demeure de Ben Laden à Abboattabad, le 8 mai 2011.

Le président Barack Obama lui-même a demandé au Pakistan une enquête sur les "soutiens" dont il aurait bénéficié.

Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, tout en qualifiant "d'absurdes" les spéculations sur des complicités officielles, a annoncé une telle enquête.

Washington avait tenu secret le raid de crainte de fuites côté pakistanais, alors même que les deux pays sont officiellement alliés dans la lutte contre le terrorisme.

Selon le New York Times de mardi, le président américain avait même ordonné que le commando soit assez important pour pouvoir affronter militairement les forces pakistanaises, en cas de riposte de leur part.

Pour appaiser la méfiance, la Maison Blanche avait demandé que les Américains puissent interroger trois des épouses d'Oussama Ben Laden, aux mains des Pakistanais depuis le raid.

Mais mardi, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a assuré "ne pas avoir reçu de requête formelle des Etats-Unis". Et un haut responsable militaire pakistanais a souligné, sous couvert d'anonymat, "qu'aucune décision n'a été prise" d'autoriser ou non l'accès aux trois femmes.

La défiance américaine risque d'être renforcée par l'initiative de trois députés pakistanais qui ont prié mardi pour Ben Laden dans l'enceinte du Parlement. "Ben Laden était une personnalité internationale et avant tout un musulman. J'ai considéré de mon devoir religieux de prier pour lui," a déclaré Maulvi Asmatullah, député indépendant à l'origine de l'initiative.

Les fils d'Oussama Ben Laden ont de leur côté dénoncé l'"exécution arbitraire" de leur père, jugeant "inacceptable" et "humiliant" de jeter son corps à la mer.

Dans un communiqué publié par le New York Times et attribué à Omar Ben Laden, l'un des fils, ils se demandent pourquoi leur père "n'a pas été arrêté et jugé par un tribunal pour que la vérité soit révélée au monde".

Plus d'un milliard de tonnes de nourriture gaspillées chaque année

AFP/Archives

Une bébé traité pour malnutrition à l'hôpital, dans le nord du Cameroun, le 10 août 2010

Plus d'un milliard de tonnes de nourriture soit un tiers des aliments produits sont gaspillées chaque année, affirme le Fonds des Nations unies pour l'alimentation (FAO) qui a appelé à "réduire les déchets alimentaires pour nourrir le monde".

Au total, le tiers des aliments produits chaque année sur la planète pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé, selon un rapport préparé par la FAO, basée à Rome.

Ce volume équivaut à plus de la moitié de la production céréalière mondiale (2,3 milliards de tonnes en 2009-2010), alors que près d'un milliard de personnes - 925 millions - souffrent de la faim dans le monde.

Selon les experts de la FAO, les pays industriels et les pays en développement gaspillent grosso modo les mêmes quantités de nourriture, soit respectivement 670 millions et 630 millions de tonnes.

Mais pour des raisons différentes.

Dans les pays en développement, les pertes alimentaires sont importantes "aux stades de la production, de la récolte, de l'après-récolte et de la transformation", en raison notamment d''infrastructures défaillantes et de technologies dépassées".

Dans les pays industriels, le gaspillage de nourriture, "est trop souvent le fait des commerçants et consommateurs qui jettent à la poubelle des aliments parfaitement comestibles". En Europe et en Amérique du Nord, chaque consommateur gaspille entre 95 et 115 kg par an.

Plus d'un milliard de tonnes de nourriture gaspillées chaque année

AFP/Archives

Une bébé traité pour malnutrition à l'hôpital, dans le nord du Cameroun, le 10 août 2010

Plus d'un milliard de tonnes de nourriture soit un tiers des aliments produits sont gaspillées chaque année, affirme le Fonds des Nations unies pour l'alimentation (FAO) qui a appelé à "réduire les déchets alimentaires pour nourrir le monde".

Au total, le tiers des aliments produits chaque année sur la planète pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé, selon un rapport préparé par la FAO, basée à Rome.

Ce volume équivaut à plus de la moitié de la production céréalière mondiale (2,3 milliards de tonnes en 2009-2010), alors que près d'un milliard de personnes - 925 millions - souffrent de la faim dans le monde.

Selon les experts de la FAO, les pays industriels et les pays en développement gaspillent grosso modo les mêmes quantités de nourriture, soit respectivement 670 millions et 630 millions de tonnes.

Mais pour des raisons différentes.

Dans les pays en développement, les pertes alimentaires sont importantes "aux stades de la production, de la récolte, de l'après-récolte et de la transformation", en raison notamment d''infrastructures défaillantes et de technologies dépassées".

Dans les pays industriels, le gaspillage de nourriture, "est trop souvent le fait des commerçants et consommateurs qui jettent à la poubelle des aliments parfaitement comestibles". En Europe et en Amérique du Nord, chaque consommateur gaspille entre 95 et 115 kg par an.