07 mai, 2011

Libye: des dépôts de carburant bombardés à Misrata

BENGHAZI (Libye) - Les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont bombardé samedi sur le port de Misrata, ville rebelle assiégée depuis plus de deux mois, et ont touché plusieurs dépôts de carburant, a annoncé un responsable rebelle à l'AFP.

Il y a encore des attaques avec des roquettes Grad et nos combattants résistent, a déclaré le colonel Ahmed Omar Bani, le porte-parole militaire du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion.

Ils ont à nouveau tenté de détruire le port de Misrata mais nos combattants ne les ont pas laissés faire, a-t-il dit.

Selon lui, les forces du colonel Kadhafi ont changé de tactique et concentrent désormais leur offensive sur des dépôts de carburant. Ils veulent priver la révolution de carburant, a-t-il dit.

Pour les habitants de Misrata, grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, le port est depuis plus de deux mois le seul moyen de recevoir de l'aide humanitaire et d'évacuer des blessés ainsi que les centaines de réfugiés qui y sont encore bloqués.

Vendredi à Benghazi, Souleiman Fortiya, un représentant de Misrata au Conseil national de transition (CNT), l'organe représentatif des rebelles, avait déclaré que les troupes gouvernementales se massaient à Zliten, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Misrata.

Je suis sûr qu'il va y avoir beaucoup de combats au sol dans l'avenir. Misrata s'inquiète de cela, car (Kadhafi) est en grands préparatifs pour marcher sur Misrata, a-t-il assuré.

Des combats ont fait vendredi de nombreuses victimes des deux côtés autour de Misrata et à Abou Roueya, à l'ouest de la ville, selon M. Fortiya, mais aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat.


(©AFP /

Libye: des chefs de tribus proposent une amnistie, combats dans l'Ouest

AFP

Des délégués à la Conférence nationale des tribus libyennes à Tripoli le 6 mai 2011

Des chefs de tribus libyennes réunis à Tripoli ont appelé à une amnistie générale pour mettre fin à la guerre civile, alors que les combats entre rebelles et forces gouvernementales se poursuivaient essentiellement dans l'Ouest.

La Conférence nationale des tribus libyennes a annoncé tard vendredi soir qu'elle travaillait "à une loi d'amnistie générale" pour tous ceux qui auront été impliqués dans le soulèvement entamé mi-février contre le colonel Mouammar Kadhafi.

Une telle loi "ouvrira la voie à une ère de paix et de pardon", a assuré la Conférence. Après deux journées de réunion dans une immense tente à Tripoli, les quelque 2.000 chefs tribaux ont cependant qualifié les insurgés de "traîtres" et promis de pas "abandonner" le colonel Kadhafi.

Ils ont aussi appelé les tribus voisines des villes rebelles "à lancer des marche pacifiques et populaires pour libérer ces villes en désarmant les rebelles".

Fin avril, des chefs ou représentants de 61 tribus s'étaient en revanche réunis à Benghazi (est) pour afficher leur soutien à la rébellion.

Sur le terrain, si l'enlisement perdure sur le front Est, les combats ont repris dans l'Ouest, essentiellement à la frontière tunisienne et à Misrata, la grande ville côtière rebelle à 200 km à l'est de Tripoli assiégée depuis plus de deux mois.

AFP

Un rebelle libyen est posté le 6 mai 2011 près de la ligne de front à Ajdabiya

Dans les montagnes berbères proches de la Tunisie, au sud-ouest de Tripoli, les combats ont repris samedi matin à l'est de Zenten, la principale ville de la région.

Les affrontements se concentraient dans une région boisée d'où, selon les rebelles, les pro-Kadhafi tirent sur Zenten. Plusieurs centaines d'insurgés en pick-up, avec des chars ou à pied, sont partis dans la matinée de la ville pour tenter de repousser les pro-Kadhafi.

Samedi matin, quelques roquettes Grad sont tombées sur la ville. Jeudi, les pro-Kadhafi avaient lancé une centaine de roquettes sur Zenten.

Au poste-frontière de Dehiba, plus à l'ouest, d'où l'on pouvait entendre des tirs d'artillerie lourde et de roquettes, au moins six obus libyens sont tombés samedi sur le sol tunisien sans faire ni victime ni dégât. Depuis une semaine, 18 autres projectiles étaient tombés du côté tunisien.

A Misrata, les pro-Kadhafi ont bombardé samedi le port, seul lien avec le monde pour les habitants de la ville assiégée, et touché plusieurs dépôts de carburant, a annoncé à Benghazi Ahmed Omar Bani, le porte-parole militaire du Conseil national de transition (CNT) mis en place par l'opposition.

"Ils ont à nouveau tenté de détruire le port de Misrata mais nos combattants ne les ont pas laissé faire", a-t-il assuré, précisant que les pro-Kadhafi concentraient désormais leur offensive sur des dépôts de carburant. "Ils veulent priver la révolution de carburant", a-t-il dit.

AFP

Des rebelles libyens se dirigeant vers la ligne de front passent à côté d'un tank détruit, le 6 mai 2011 à proximité d'Ajdabiya

L'Otan a annoncé samedi avoir mené de nombreuses frappes sur la région de Misrata vendredi, touchant en particulier neuf véhicules militaires et un bâtiment où s'abritaient des tireurs embusqués.

Selon Souleiman Fortiya, un représentant de Misrata au CNT, les troupes gouvernementales sont en train de se masser à Zliten, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Misrata. Kadhafi "est en grands préparatifs pour marcher sur Misrata", a-t-il assuré vendredi soir.

Samedi, les rebelles ont accusé les pro-Kadhafi d'avoir utilisé des hélicoptères marqués de l'emblème de la Croix-Rouge pour larguer des mines jeudi et vendredi dans les eaux du port de Misrata. L'Otan a simplement confirmé que des hélicoptères avaient survolé Misrata jeudi, en violation de la zone d'exclusion aérienne.

Selon Amnesty International, le siège de Misrata pourrait constituer un crime de guerre. "L'intensité des attaques acharnées des forces de Kadhafi pour intimider les habitants de Misrata depuis plus de deux mois est vraiment effroyable", a déclaré l'ONG.

Le conflit a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, qui compte demander trois mandats d'arrêt pour des crimes contre l'humanité.

Les violences ont en outre poussé plus d'un demi-million de personnes à fuir le pays. Et près de 50.000 réfugiés, pour la plupart des Libyens berbères, sont passés en Tunisie depuis un mois via le poste de Dehiba.

D'autres ont opté pour la mer: des centaines de personnes ont débarqué samedi sur l'île italienne de Lampedusa, où des milliers de Libyens sont déjà arrivés ces dernières semaines.

Côte d'Ivoire: première audition de Gbagbo, sans ses avocats français

KORHOGO (Côte d'Ivoire) - Le procureur de la République d'Abidjan a dit avoir entendu samedi pour la première fois, dans le cadre d'une enquête préliminaire, le président déchu Laurent Gbagbo, à Korhogo, dans le Nord de la Côte d'Ivoire, où il est assigné à résidence.

Laurent Gbagbo a été auditionné en présence de son médecin personnel, a expliqué le Procureur, Simplice Kouadio Koffi, en sortant de la villa où M. Gbagbo est en résidence surveillée.

M. Koffi est resté un peu plus d'une heure dans la villa de M. Gbagbo, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Je me rendrai demain à Odienné (nord-ouest) pour l'audition de Simone Gbagbo, l'épouse de l'ancien chef d'Etat, a précisé le procureur de la République.

Laurent Gbagbo était entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire portant sur la crise née de la contestation du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, au cours de laquelle 3.000 personnes ont trouvé la mort, selon les autorités.

Des accusations d'exactions, de concussion et d'appels à la haine pèsent contre M. Gbagbo, qui avait refusé de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara et a été arrêté à l'issue de quinze jours de combats le 11 avril dans la résidence présidentielle à Abidjan.

Le premier interrogatoire de l'ex-chef d'Etat aurait du se tenir vendredi, mais il avait été reporté, les avocats français de Laurent Gbagbo ayant été refoulés à leur arrivée à l'aéroport d'Abidjan. Leurs visas n'étaient pas en règle.

Mes Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi ont dénoncé un piège et une violation des droits de la défense à leur retour à Paris vendredi soir, demandant un report de l'audition jusqu'à leur arrivée.

Tous deux se trouvaient encore en France samedi.

Si Laurent Gbagbo ne veut pas être entendu hors de la présence de ses avocats, il ne peut pas y avoir d'audition, selon la loi ivoirienne, avait déclaré dans la matinée à l'AFP Marcel Ceccaldi, précisant qu'il allait se rendre lundi à l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris pour demander un visa.

Vendredi soir, le procureur de la République Simplice Kouadio Koffi avait toutefois indiqué à l'AFP que la présence des avocats, si elle est souhaitable, n'est pas obligatoire.

Quelques 200 personnalités de l'ancien régime assignées à résidence à travers le pays doivent aussi être entendues, d'ici la fin du mois de juin, selon le ministère de la Justice.


(©AFP /

Yémen: l'imam Aulaqi, dirigeant saoudien d'Al-Qaïda, a échappé à un raid américain

AFP/Archives

Image non datée de l'imam radical Anwar Al-Aulaqi tirée d'une vidéo diffusée par Site Intelligence Group en octobre 2010

L'imam radical américano-yéménite Anwar Al-Aulaqi, recherché par les Etats-Unis qui l'accusent de terrorisme, et un dirigeant saoudien d'Al-Qaïda ont échappé jeudi à un raid américain dans le sud du Yémen, a affirmé samedi à l'AFP un membre de la tribu de l'imam.

Ce membre de l'influente tribu des Awalaq et également un responsable de l'adminitration locale confirmait ainsi des informations des médias américains Wall Street et la chaîne de télévision CBS selon lesquels l'imam avait échappé à un missile tiré depuis un drone américain dans le sud du Yémen.

Ce raid est survenu quatre jours après la mort du chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden tué dans une opération des forces spéciales américaines au Pakistan le 1er mai.

"Anwar Al-Aulaqi et un dirigeant saoudien de l'Aqpa (Al-Qaïda dans la Péninsule arabique) sont sortis indemnes d'un tir de missile jeudi contre le véhicule à bord ils circulaient à Abadane", à 50 km au sud-ouest d'Ataq, capitale de la province de Shabwa, a-t-il déclaré à l'AFP.

"Le véhicule a été légèrement touché" dans le raid "mené par un drone américain" et ses occupants ont pu poursuivre leur chemin à bord d'une autre voiture, a ajouté ce responsable de l'administration locale à Ataq.

Selon lui, deux activistes de l'Aqpa, issue de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, ont péri par le tir d'un deuxième missile contre le véhicule touché de l'imam à bord duquel ils avaient embarqué.

A Aden, principale ville du Sud, un responsable local des services de sécurité avait indiqué jeudi à l'AFP que deux membres d'Al-Qaïda avaient été tués lors d'un tir de missile qui visait un chef local du réseau non identifié dans la région de Nissab, un village relevant administrativement d'Abadane.

Il s'agissait des frères Abdallah et Moubarak Al-Harad, des activistes de l'Aqpa, selon des habitants.

Selon le responsable, le chef local visé était de nationalité saoudienne et se rendait au domicile des deux membres d'Al-Qaïda, deux frères à Nissab.

Le ministère yéménite de la Défense avait annoncé sans autre précision la mort de deux chefs d'Al-Qaïda dans le sud du Yémen.

Considéré comme une menace aussi grande qu'Oussama Ben Laden par les Etats-Unis, Anwar Al-Aulaqi est soupçonné par Washington de liens avec le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, auteur de l'attentat manqué du 25 décembre 2009 sur un avion de ligne américain.

Al-Aulaqi est aussi connu pour avoir entretenu une correspondance avec le commandant américain Nidal Hassan, l'auteur présumé de la fusillade qui a fait 13 morts sur la base de Fort Hood (Texas) en novembre 2009.

Des drones américains sont déployés au Yémen depuis plusieurs mois pour traquer les éléments du réseau Al-Qaïda, de plus en plus actifs dans ce pays.

Tunisie: dispersion d'une manifestation anti-gouvernementale à Tunis

TUNIS - Les forces de l'ordre tunisiennes ont dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes une manifestation anti-gouvernementale, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La manifestation qui se tenait sur l'avenue centrale de Tunis Habib Bourguiba s'est rapidement dispersée dans les rues adjacentes sous d'épaisses fumées de lacrymogènes rendant l'air irrespirable.

Auparavant, les manifestants, réunis devant le ministère de l'Intérieur entouré de barbelés, scandaient des slogans comme Gaz lacrymogènes et cartouches, les Tunisiens n'ont pas peur, Peuple tunisien révolte-toi, ministère de l'Intérieur, ministère terroriste ou encore Nous sommes fidèles aux martyrs de la révolution.

Un représentant des autorités était venu les saluer dans un geste apparent de conciliation après la brutale dispersion par les forces de l'ordre de manifestations jeudi et vendredi. Ce responsable avait embrassé quelques manifestants et avait lancé un appel au calme, leur demandant d'aider les policiers dans leur tâche.

Vendredi, les forces de l'ordre ont violemment dispersé environ 200 manifestants, majoritairement des jeunes, qui réclamaient la démission du gouvernement transitoire et une nouvelle révolution.

Le ministère de l'Intérieur a promis ensuite une enquête sur ces violences et a présenté ses excuses aux journalistes et aux citoyens agressés involontairement, affirmant son respect pour le droit de chaque citoyen tunisien à manifester pacifiquement.

Quinze journalistes couvrant ces événements pour des médias tunisiens et internationaux ont été brutalisés par des policiers, selon le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

Des internautes sur Facebook avaient appelé à manifester vendredi pour soutenir l'ancien ministre tunisien de l'Intérieur Farhat Rajhi qui a suscité un vif émoi en dénonçant la préparation d'un coup d'Etat militaire en cas de victoire des islamistes aux élections prévues le 24 juillet.

Le ministère tunisien de la Défense a dénoncé ces allégations.


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Les forces de Kadhafi bombardent des cuves de pétrole à Misrata

Les forces de Mouammar Kadhafi ont lâché des bombes sur quatre grandes cuves de pétrole à Misrata, a déclaré samedi un porte-parole des insurgés. Le bombardement a déclenché un immense incendie.

Ces cuves ont été détruites et le feu s'est propagé à quatre autres réservoirs.

Les forces gouvernementales ont utilisé de petits avions habituellement employés pour répandre des pesticides lors de cette attaque menée durant la nuit à Kasr Ahmed, près du port de Misrata, a dit le porte-parole insurgé, Ahmed Hassan.

Les insurgés ont prévenu l'Otan de l'utilisation de ces petits appareils mais l'Alliance atlantique n'a pas réagi, a-t-il ajouté. L'Otan commande une coalition qui a instauré depuis fin mars une zone d'exclusion aérienne en Libye.



(ats /

La répression des manifestants en Syrie a fait au moins 800 tués

La répression du mouvement de contestation contre le régime de Bachar al Assad en Syrie a fait au moins 800 morts en sept semaines, a affirmé samedi l'organisation de défense des droits de l'homme Saouassiah.

Dans un communiqué adressé à Reuters, cette organisation dit avoir collecté les noms de 800 civils abattus par les forces de sécurité. Parmi eux figurent notamment 220 personnes tuées lors de l'intervention de l'armée à Deraa, d'où est parti le mouvement de contestation.

Saouassiah a été fondée par Mohannad al Hassani, un avocat et défenseur des droits de l'homme emprisonné.

Des chars entrent à Banias

Des chars de l'armée syrienne sont entrés samedi dans la ville de Banias, selon des militants des droits de l'Homme sur place. Des habitants ont "formé des boucliers humains" pour les empêcher d'avancer vers les quartiers sud de cette ville du nord-ouest du pays, l'un des foyers de la contestation du régime.

Les chars ont pénétré tôt le matin à Banias et tentent de se diriger vers le bastion des manifestants, ont ajouté ces militants joints au téléphone par l'AFP à Nicosie. Les communications et l'électricité ont été coupées dans la ville, alors que des bateaux de l'armée patrouillent au large face aux quartiers sud, selon les mêmes sources.

La ville de Banias est encerclée par l'armée depuis plus d'une semaine. Mercredi soir, les forces de sécurité avaient renforcé le siège de la ville où des milliers de personnes avaient manifesté contre le régime.

Il semble que les troupes s'apprêtent à attaquer la ville comme elles l'ont fait à Deraa", une ville du sud où est née le mouvement de contestation. L'armée y a pénétré le 25 avril avant de commencer à s'en retirer jeudi, avait indiqué l'un de ses militants. Des chars encerclent également le village de Bayda, voisin de Banias, selon les militants.



(ats /

COLONEL SAYE ZERBO, ANCIEN PRESIDENT DU BURKINA : "La politique est un art hautement humain"

Le président Saye Zerbo est un miraculé sous la Révolution, sa vie n’a tenu qu’à un fil. Dans cet entretien-témoignage, il revient sur une page peu connue de l’histoire du Burkina, celle de ses relations houleuses avec le président Thomas Sankara.

Le Pays : 50 ans d’indépendance pour notre pays. Y a-t-il des souvenirs que vous souhaiteriez raconter au Peuple burkinabè ?

Colonel Saye Zerbo :
- La création de l’Armée nationale voltaïque ;
- Ma première mission en tant que Commandant de Compagnie ;
- Règlement du premier conflit frontalier Haute-Volta - Mali par voie diplomatique, en tant que ministre des Affaires étrangères ;
- Le 3 Janvier 1966 ;
- Le pourquoi du 25 Novembre 1980 par le Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) ;
- Cause profonde des dissensions au sein du CMRPN : "L’ethnicisme" pour ne pas dire le racisme.

Vous avez joué un rôle de premier plan au Burkina en tant que président de la Haute-Volta aujourd’hui Burkina Faso. Pourquoi avez-vous quitté la scène politique depuis que vous n’êtes plus aux affaires ?

Depuis mon jeune âge (16 ans), j’ai voulu être militaire comme mon père. C’est ainsi que je suis passé par les écoles d’enfants de troupe de Kati (Soudan Français, actuel Mali) et de Saint-Louis au Sénégal. Pour ensuite fréquenter les écoles militaires supérieures en France : Cours de capitaine à Saint¬-Maixent, Ecole d’état-major et Ecole supérieure de guerre à Paris. Donc, ce sont les circonstances de la vie qui ont fait que j’ai assumé des fonctions politiques (Ministre des Affaires étrangères et chef de l’Etat).

Que retenez-vous du pouvoir politique aujourd’hui ?

Rien d’autre que lui souhaiter bon vent et pleine réussite dans la voie démocratique.

Vous avez été renversé par de jeunes officiers aidés par certains de vos collaborateurs. Quelle était la cause profonde des dissensions au sein du CMRPN qui était pourtant bien accueilli par les populations ?

La cause profonde, vous la connaissez peut-être mieux que moi-même, n’était autre que la déclaration de l’éminent homme politique et syndicaliste de Saaba, ancien maire de Ouagadougou et beau-fils des Samo - paix à son âme - et dont je tais le nom. En effet, le 25 novembre 1980, il lança subversivement ceci : "Il n’y a pas d’officiers mossi capables ? Il faut encore un Samo ?"

Quelles sont les raisons de l’échec du CMRPN ?

Si le fait d’avoir quitté le pouvoir sans effusion de sang peut être considéré comme un échec, alors que ni les moyens, ni les compétences ne faisaient défaut au CMRPN, tel constat ne peut que l’honorer aux yeux des personnes éprises de paix et de justice. Etant donné qu’en Indochine j’ai participé à la souffrance du peuple vietnamien en quête de son indépendance (1952 - 1954) en tant qu’exécutant, caporal et sergent, faut-il encore qu’en tant que responsable d’un peuple auquel j’appartiens, j’apporte une souffrance pouvant aller jusqu’à sa partition ? Non ! Tout sauf ça ! Car de jeunes officiers avaient secrètement fait allégeance à l’Empereur des Mossé en lui promettant, en échange de son soutien, une monarchie constitutionnelle avec toutes les conséquences d’une guerre civile allant jusqu’à la partition du pays. Et des preuves existent au palais impérial en ce moment.

Avez-vous eu peur un seul instant pour votre vie ?

De race et de famille guerrières, je considère cette question comme une injure.

En voulaient-ils à votre vie ?

Sans nul doute que les révolutionnaires en voulaient à ma vie. Je ne sais toujours pas pour quelle raison, mais à Dieu infiniment grand merci ! Deux exemples parmi d’autres pour attenter à ma vie. Tout d’abord le mardi 09 novembre 1982, le téléphone qui était interrompu depuis le 06 novembre fut rétabli. Il sonne, je décroche le combiné et j’entends dire : « Mon colonel, on me charge de vous dire de vous préparer et qu’on viendra vous conduire au Nouveau Camp (Maintenant : camp Général Sangoulé Lamizana). » En moins de dix minutes, je me retrouvais dans la villa numéro 3 encerclée d’armes de divers calibres, avec des chars de combat stationnés hors de l’enceinte du bâtiment. Consigne a été donnée cavalièrement : « Détruire la villa, s’il le faut, plutôt que de laisser le colonel en sortir vivant en cas de tentative de le libérer ». Dès lors, le ton était donné.

Or dans la nuit, Dieu me dit en songe : « Tu sortiras un vendredi. » Et ledit jour vendredi 27 mai 1983 : « Le Conseil de salut du peuple (CSP) est dissous. Tous les détenus politiques sont libérés. » Puis, venons aux faits du Président du Conseil national de la révolution (CNR). Au Tribunal populaire de la révolution (TPR), bien que rien de valable ne pouvait être retenu contre moi, je fus condamné à 15 ans de prison, 64.313.625 FCFA d’amende avec confiscation de tous mes biens et transféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) sous le numéro 96 du Vendredi 4 mai 1984 à 9h. Et une chambre noire m’a été affectée à l’étage.

Mais, par la grâce du Seigneur, et selon Sa révélation, je n’ai passé qu’une vingtaine de minutes à la MACO puis retourné au Conseil de l’entente après avoir vu "l’endroit mauvais" que le Seigneur m’avait révélé le samedi 17 décembre 1983, à 4h du matin. Une seconde fois, étant en résidence surveillée dans ma ville natale, Tougan, le mercredi 09 novembre 1983 a 21 h, un officier accompagné de deux gendarmes viennent me prendre pour Ouagadougou, via Koudougou où le président Maurice Yaméogo (Paix à son âme) embarque à côté de moi. Nous arrivons à Ouagadougou le jeudi 10 novembre à 1 h du matin au Conseil de l’entente. Après une demie-heure d’attente, nous avons été logés séparément. J’étais "locataire" du bâtiment Dahomey (Bénin). Le 10 Novembre 1984, à 8h30, un lieutenant métis accompagné d’un militaire voltaique, entrent dans ma chambre de détention. Tous deux me saluent et je réponds a leur salut. Puis l’officier métis me dit : « Mon colonel, permettez-moi de vous fouiller ». Ce qui fut fait. Puis il me dit sans ambages : « Mon colonel, on m’envoie vous tuer ».

Ma réponse : « C’est pour cela qu’il m’a fait venir donc. Faites votre travail ». Mais l’officier garda le silence ; le voyant hésitant, je lui dis : "Mon Lieutenant, n’hésitez pas ! Faites votre travail !". Puis il finit par me dire : "Je ne peux pas, parce que ce que vous avez fait à mon père, je ne peux pas l’oublier et celui qui vous tue, je le tuerai". Sur ce, ils me saluèrent et firent demi-tour pour sortir, me laissant perplexe quant à l’identité de son père et de l’officier métis lui-même. Le président Sankara est venu à Tougan pour me dire publiquement qu’il va m’envoyer à Ouagadougou pour me mettre dans le noir. Or le noir, c’est la mort. « Parce que le Colonel Saye Zerbo, il regarde la révolution, il ne dit pas s’il veut ou ne veut pas ! Moi je n’aime pas ça. Je vais l’envoyer à Ouagadougou pour le mettre dans le noir ... ». Le mardi 14 juin 1985, entre 23h et 23h 15, je reçois la révélation suivante : "D’après Radio Côte d’Ivoire, le capitaine Sankara serait mort." Après ma sortie du Conseil de l’entente, j’ai eu des précisions sur leurs identités, sur la situation de l’officier métis et son père que j’ai fait libérer de la MACO quelques jours après le 25 novembre 1980. Il s’agissait de Monsieur Nouhoun Sigué et de son fils Vincent Sigué devenu mercenaire en France, et que le président du CNR avait recruté pour ses basses besognes. Le lundi 6 janvier 1986 à 9h 30, je sors du Conseil de l’entente pour Tougan.

Un an, trois mois et vingt jours après, le 13 octobre 1987, à 16h40, je quitte Tougan escorté de deux policiers de ma résidence surveillée pour Ouagadougou, suite à une convocation par radio de tous ceux qui avaient été condamnés par les TPR. Le mercredi 14 octobre 1987 à 7h, j’étais dans le bureau du directeur de cabinet du ministre de la Justice - Blaise Compaoré. Après les salutations d’usage, le directeur de cabinet, le maire actuel de Ouagadougou, me dit en substance : "C’est jour de conseil, le ministre est à Pô, il ne sera pas là. Un message a été envoyé à Tougan pour vous dire de ne pas venir". "Je n’ai pas reçu ce message", répondis-je en prenant congé de lui. Après une visite de courtoisie au secrétaire d’Etat du ministère de la Justice (celui-là même qui avait présidé mon jugement au Tribunal populaire de la révolution (TPR), je quittais le ministère pour mon lieu d’hébergement afin de me préparer à retourner à Tougan, sans connaître la ou les raisons pour lesquelles j’avais été convoqué.

A peine ai-je quitté le ministère que l’un des policiers me dit : "Mon Colonel, le directeur général de la Sûreté a dit de le voir avant de partir à Tougan".

Sur ce, le lendemain jeudi 15 octobre à 9h, j’étais à la Direction générale de la Sûreté nationale. Celle-ci était alors près de la Cour suprême à ce moment. Après mûre réflexion, j’en suis venu à la conclusion que le président du CNR mettait en exécution sa promesse faite à Tougan de me mettre dans le noir à Ouagadougou, malgré son échec avec l’officier métis. Pendant une longue attente - quarante minutes sur un banc dans le couloir-le directeur général de la Sûreté était occupé à téléphoner partout à mon sujet. Cela n’augurait donc rien de bon. Toutefois, lorsqu’il me reçut dans son bureau, c’était des salutations pleines d’égards, comme si j’étais pour lui un revenant, mais sans rien dire de plus, l’air étonné. En effet, il devait me retenir à la Sûreté jusqu’aux environs de 20h, puis me faire conduire au lieu du supplice pour être fusillé à 20h au Conseil de l’entente.

Par compassion du capitaine Blaise à mon égard, bien que lui-même soit menacé de mort, dès que le complot fut éventé, il fit envoyer un message à Tougan pour me dire de ne pas venir. Lequel message fut probablement mis en veilleuse par le haut-commissaire de Tougan qui était de connivence avec le président du CNR. Le lieutenant Vincent Sigué auquel le Président du CNR n’avait plus totalement confiance compte tenu de sa position envers moi, fut chargé du bouclage de la ville de Ouagadougou, avec Poste de commandement (P.C) à Saaba, à l’Est de Ouagadougou, donc loin du Conseil de l’entente. Et c’est pour cette raison que dès qu’il entendit des coups de feu en ville vers 15h, il dit : "Pourtant il n’est pas encore 20h ...", selon les soldats qui étaient avec lui au bouclage de la ville.

Revenu à mon lieu d’hébergement chez mon gendre, je quittai Ouagadougou, le 15 octobre 1987 à 16h30 pour Tougan. Dès après le pont de Gounghin, je vis un véhicule antiaérien tourner sur lui-même. Nous nous arrêtâmes pour acheter du pain et nous continuâmes. Arrivés à Yako (108km au Nord-Ouest de Ouagadougou), le véhicule de mon cousin s’immobilisa devant le commissariat de police au bord de la route. Après les salutations, le commissaire de police me dit : "Mon Colonel, faites vite pour être à Tougan avant 19h parce qu’il y a couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national à partir de 19h." A ma question : "Pourquoi ?" Il répondit : "Paraît-il que ça ne va pas à Ouagadougou".

Nous démarrâmes aussitôt tout en sachant qu’il nous serait pratiquement impossible d’atteindre Tougan avant 19h, compte tenu de l’état de la route.

En effet, il était 19h15 quand nous arrivâmes à Bagaré à une cinquantaine de kilomètres avant Tougan. Nous débarquâmes pour passer la nuit à la belle étoile. Comme mon cousin Ilo, notre chauffeur avait un poste radio à bord de son véhicule, il le mit en marche. Et voici ce que nous entendîmes sur Radio France internationale : « D’après radio Côte d’Ivoire, le capitaine Sankara serait mort. » Ceci était conforme à la révélation que j’ai reçue le mardi 14 juin 1985 entre 23h et 23h15 alors que j’étais enfermé au Conseil de l’entente. A 19h30, Radio Burkina annonce le renversement du capitaine Sankara et l’instauration du couvre-feu. Ces nouvelles m’ont bouleversé toute la nuit. Par quelle fatalité le capitaine Thomas Sankara en était-il arrivé là ? D’autant plus que mes conseils pour lui éviter la dérive ont été vains. Mieux, il les avait pris en aversion. Le lendemain 16 octobre à 5h du matin, nous quittâmes Bagaré pour Tougan où nous arrivâmes à 5h 45. Ainsi s’accomplirent également les révélations du mercredi 28 novembre 1984 et du jeudi 24 janvier 1985 relatives à ma délivrance. Et comme pour matérialiser la puissance de la Parole du Seigneur, un certificat de mise en liberté fut conçue ainsi (voir encadré) En conclusion, la politique se veut l’heureuse gestion des intérêts d’une nation avec pour objectif le bien-être de chaque citoyen.

A la suite des faits que j’ai personnellement vécus, j’ai la ferme conviction que lorsque la politique devient mensonge et violence, le Seigneur Jésus-Christ, Révolutionnaire le plus authentique de tous les siècles, parce que le plus lucide et le plus soucieux du bien-être des hommes, nous aide à supporter la souffrance et nous inspire le pardon. "Car il vaut mieux souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, qu’en faisant le mal !) (1 Pierre 3.17). La politique est donc un art hautement humain. De ce fait, le Seigneur enregistre tous les actes des êtres humains. Et, en temps opportun, Il restitue fidèlement à chacun les conséquences bonnes ou mauvaises de ses actes.

« Quelle gloire y a-t-il, en effet, à endurer un châtiment pour avoir commis une faute ? Mais si vous endurez la souffrance tout en ayant fait le bien, c’est là un privilège devant Dieu » (Pierre 2.20). En conséquence : « Le méchant complote pour ruiner le juste, il organise ses dents contre lui. Pourtant, l’Eternel se moque de lui, car Il voit venir le jour de sa perte (Psaumes 37.12-13). C’est donc dire : « L’appel reçu par le chrétien peut comprendre des souffrances imméritées à l’imaqe de celles du Christ » (1Pierre 2.20).

Certificat de mise en liberté

"Je soussigné Camarade Laurent SEDEGO, Secrétaire Général du Ministère de la Défense Populaire et de la Sécurité, certifie que le Camarade Colonel en retraite Saye ZERBO, précédemment interné administratif est mis en liberté totale, conformément à l’esprit du KITI N°AN V-0004/PP du 15 octobre 1987.

En fois de quoi, le présent Certificat est établi pour servir et valoir ce que de droit.

La patrie ou la mort, nous vaincrons."

Propos recueillis par "Le Pays"

Le Pays

Lampedusa: des centaines de personnes fuyant la Libye arrivent en Italie

AFP/Archives

Des immigrés arrivés à Lampedusa, le 12 avril 2011.

Des centaines de réfugiés fuyant la Libye et voyageant à bord de deux bateaux ont débarqué sur l'île de Lampedusa (Italie) samedi, ont annoncé les garde-côtes de l'île où des milliers de Libyens sont déjà arrivés au cours des dernières semaines.

655 personnes, dont 82 femmes et 21 enfants, étaient à bord d'un premier bateau et 187, dont 19 femmes et un enfant, à bord du second.

La télévision italienne a montré un bateau de pêche rouillé et surchargé arrivant à Lampedusa, où étaient aussi arrivés des milliers de migrants depuis la révolution de janvier en Tunisie.

Les réfugiés venus de Libye sont principalement des travailleurs immigrés d'Afrique sub-saharienne.

Syrie: l'armée entre à Banias, des opposants proposent des élections

AFP/Archives

Un char de l'armée syrienne à la sortie de Deraa, le 5 mai 2011, photographié lors d'une visite de presse guidée par les autorités

L'armée appuyée par des chars est intervenue samedi à Banias, l'un des foyers de la contestation en Syrie, au moment où des opposants ont proposé pour la première fois la tenue d'élections "libres" dans les six mois, au lendemain de protestations sanglantes dans le pays.

Entretemps, les Etats-Unis et l'Union européenne ont accentué la pression sur le régime de Bachar el-Assad qui persiste dans sa répression du mouvement de contestation sans précédent qui secoue le pays depuis bientôt deux mois.

Durant la journée baptisée par les opposants "Vendredi du défi", les forces de sécurité ont réprimé les protestations à travers le pays tuant au moins 26 personnes par balles, selon des ONG syriennes des droits de l'Homme. Les autorités ont fait état de 11 soldats et policiers tués par des "terroristes".

Selon des militants des droits de l'Homme joints au téléphone par l'AFP à Nicosie, les chars sont entrés à l'aube à Banias (nord-ouest) où les communications et l'électricité ont été coupées.

AFP/You Tube

Capture d'écran d'une vidéo sur YouTube montrant des Syriens manifestant à Kofr Bel le 6 mai 2011

Ils tentaient de se diriger vers les quartiers sud de la ville, bastion des manifestants, mais des habitants ont "formé des boucliers humains" pour empêcher leur avancée, ont-ils affirmé. Des bateaux de l'armée patrouillaient dans le même temps au large face aux quartiers sud.

Les militants ont en outre affirmé que des chars encerclaient le village voisin de Bayda.

Alors que l'armée avait entamé jeudi son retrait de Deraa (sud), où est née la révolte contre le régime le 15 mars, elle a pénétré parallèlement dans les villes de Homs, une importante cité industrielle à 160 km au nord de Damas, et Banias pour y réprimer les protestations.

Depuis plusieurs jours, les chars avaient encerclé Homs et Banias, théâtre d'importantes manifestations, alors que les autorités syriennes accusent des "gangs criminels armés" et des "groupes terroristes" d'être responsables des violences.

Vendredi, 16 manifestants ont péri sous les balles à Homs où des chars avaient pris position, selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Insan.

AFP

Vendredi sanglant en Syrie

Environ 80 km plus au nord, six autres manifestants ont été tués à Hama, où en 1982, une terrible répression avait fait 20.000 morts lors d'un soulèvement des Frères musulmans contre le régime de Hafez al-Assad, père de l'actuel président qui lui avait succédé en 2000. D'autres manifestants ont été tués à Lattaquié (nord-ouest) et à Jablah, plus au sud, selon les militants.

Les autorités ont procédé à de nouvelles arrestations, interpellant des centaines de militants et opposants ces deux derniers jours. Parmi eux, Riad Seif, l'une des principales figures de l'opposition âgé de 64 ans et souffrant d'un cancer, a été arrêté à Damas, selon des militants.

"La violence qui empire toujours, les arrestations massives et les mauvais traitements infligés aux détenus n'ont fait que renforcer la détermination des manifestants à travers le pays", a estimé Amnesty International, ajoutant que les arrestations ont forcé plusieurs opposants à entrer dans la clandestinité.

Néanmoins, des opposants au régime ont pour la première fois fait des propositions détaillées au régime pour mettre fin à la contestation.

"Vous serez la fierté de la Syrie contemporaine, si vous pouvez transformer la Syrie d'un régime de dictature en un régime démocratique. Les Syriens vous en seront reconnaissants et c'est possible de le faire", affirme un texte posté sur la page du groupe "Syrian révolution 2011".

"La solution est simple: Arrêtez de tirer sur les manifestants, laissez se dérouler les manifestations pacifiques, détachez toutes vos photos et celles de votre père, libérez tous les détenus politiques, instaurez un dialogue national, autorisez le pluralisme politique et organisez des élections libres et démocratiques dans six mois", ajoute le texte.

Depuis le début de ce mouvement de contestation sans précédent, entre 600 et 700 personnes été tuées et plus de 8.000 arrêtées ou portées disparues selon des ONG syriennes.

Face à la répression, l'UE a décidé de sanctionner 13 membres du régime syrien, mais pour l'instant pas Bachar al-Assad, selon des sources diplomatiques. La France a assuré que ces sanctions n'étaient qu'une "première étape" avant un élargissement aux "plus hauts dirigeants".

La Maison Blanche, dans l'une de ses plus virulentes réactions, a mis en garde le régime contre de "nouvelles mesures" s'il ne mettait pas fin à la répression "brutale" des manifestants.

Carla Bruni ne sera pas à Cannes

actustar.comCarla Bruni ne sera pas à Cannes Photo:Starface

On imaginait déjà la Première Dame gravissant les marches du Palais des festivals (le ventre rond ?) mais il n'en sera rien ! On vient d'apprendre grâce au Nouvel Observateur que Carla Bruni ne sera pas à Cannes mercredi prochain pour la projection en ouverture du festival 2011 de Midnight in Paris, la dernière réalisation de Woody Allen.

Lundi dernier déjà, elle expliquait aux lecteurs du Parisien qui l'interviewaient ne pas être sûre de pouvoir faire le déplacement. "J'aimerais beaucoup pouvoir aller à Cannes. Je ne suis pas sûre de pouvoir, pour des raisons d'emploi du temps extrêmement serré", déclarait-elle alors. Mouais, c'est moyen comme excuse...

Ben Laden: Obama clôt une "semaine historique" en décorant le commando

AFP

Barack Obama à la Maison Blanche le 6 mai 2011

Le président Barack Obama a clôturé vendredi "une semaine historique" pour les Etats-Unis avec la décoration des membres du commando américain qui ont, en abattant Oussama Ben Laden il y a cinq jours au Pakistan, "décapité" Al-Qaïda.

Barack Obama et son vice-président Joe Biden se sont rendus en début d'après-midi sur la base militaire de Fort Campbell (Kentucky, centre-ouest) afin de rencontrer la force d'assaut qui a mené l'opération contre Ben Laden.

Le président leur a décerné "une citation présidentielle, la plus haute récompense qui puisse être donnée à une unité, en reconnaissance de leur service et de leur réussite extraordinaires", selon un responsable sous couvert d'anonymat.

"Cette semaine a été historique pour notre nation", a lancé un peu plus tard Barack Obama dans un discours à des militaires de la 101e division aéroportée réunis sur la base.

AFP / SITE Intelligence Group/ Archives

Photo non datée d'Oussama Ben Laden fournie par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE en 2010

M. Obama a affirmé qu'en éliminant Ben Laden, les Etats-Unis avaient "décapité" Al-Qaïda et qu'ils viendraient à bout de l'organisation islamiste.

"Nous avons décapité Al-Qaïda et nous finirons par la vaincre", a-t-il promis sous les applaudissements des militaires.

"Cela a été une chance pour moi de dire au nom de tous les Américains et de tous les peuples à travers le monde, bon boulot. Bon boulot!", a-t-il lancé. Les hommes qui ont mené le raid contre Ben Laden sont "les professionnels de l'ombre de l'Amérique... ils se sont entraînés pendant des années, ils se sont endurcis au combat, ils se sont préparés sans relâche pour cette mission".

"Quand j'ai donné l'ordre (d'intervenir, ndlr), ils étaient prêts. Et ces derniers jours, le monde entier a pu voir combien ils l'étaient".

"Sur ces Américains revient le mérite d'une des plus grandes opérations militaires et de renseignement de toute l'histoire de notre nation", a-t-il ajouté.

Aucun détail n'a été donné sur la composition exacte du commando mais le président a rencontré des membres de l'unité de pilotes d'hélicoptères qui ont participé au raid ainsi que d'autres membres de forces spéciales.

AFP

Barack Obama parle aux soldats de Fort Campbell le 6 mai 2011

Le vice-président Biden a simplement mentionné le fait que des membres des Navy Seals, les forces spéciales de la Marine américaine, étaient impliqués.

Mais la Maison Blanche se refuse à confirmer sa participation à l'assaut.

La "Team 6" des Navy Seals (équipe 6), présentée par les médias comme le fer de lance du raid menée contre la résidence de Ben Laden au Pakistan, constitue l'aristocratie des Seals -- un acronyme de Sea, Air, Land (mer, air, terre) signifiant également phoque -- et ses missions sont considérées comme tellement sensibles que leur existence même n'est jamais confirmée.

Oussama Ben Laden a été tué dans la nuit de dimanche à lundi par une opération des forces spéciales américaines contre la résidence où il se cachait à Abbottabad, une ville-garnison proche d'Islamabad, au Pakistan, mettant fin à une traque de 10 ans.

Par ailleurs, le Washington Post rapporte que la CIA, depuis sa "planque" installée pour surveiller la résidence de Ben Laden, avait pu observer que quiconque quittant la résidence devait s'en éloigner en voiture en roulant pendant au moins 90 minutes avant d'utiliser son téléphone portable, afin d'échapper à une surveillance électronique éventuelle.

Les écoutes américaines avaient au préalable capté un appel téléphonique adressé à l'émissaire de Ben Laden, qui vivait dans la résidence. L'émissaire avait alors déclaré à son interlocuteur au téléphone: "Je suis de retour auprès des gens avec qui j'étais avant", rapporte le Washington Post.

Grâce à cet appel, le renseignement américain a pu identifier le numéro de téléphone de l'émissaire. Utilisant ensuite "quantité de moyens humains et techniques", la CIA a fini par localiser la résidence d'Abbottabad où vivait l'émissaire, et Ben Laden.

Marrakech: le principal suspect, "admirateur d'Al-Qaïda", avait été en Libye

AFP

Le ministre marocain de l'intérieur Taieb Cherkaoui, le 6 mai 2011 à Rabat

La police marocaine a interrogé vendredi un Marocain, "admirateur d'Al-Qaïda" et principal suspect dans l'attentat du 28 avril à Marrakech, en établissant qu'il avait séjourné en Libye et avait tenté de se rendre en Irak.

Le ministre marocain de l'intérieur Taieb Cherkaoui, qui n'a pas révélé l'identité de ce suspect, a indiqué qu'il avait préparé cette attaque dans la maison de ses parents à Safi (300 km au sud de Casablanca). Le bilan de l'attentat est passé à 17 morts, dont huit Français, avec l'annonce vendredi qu'une Suissesse de 25 ans est décédée dans un hôpital de Zurich des suites de ses blessures.

L'annonce de l'interpellation du suspect principal et de deux autres Marocains à Safi est intervenue une semaine après l'attentat le plus meurtrier depuis les attaques islamistes à Casablanca en 2003 qui ont tué 33 personnes et 12 kamikazes.

Selon une source sécuritaire ayant requis l'anonymat, le principal suspect s'appelle Adil El-Atmani. Il a 25 ans et a grandi dans la classe moyenne, selon des sources concordantes. Son père possède un commerce à Safi, où le suspect a travaillé, et fait souvent des allers-retours entre le Maroc et la France, précisent-elles.

A Lisbonne, le Service portugais des étrangers et frontières (SEF) a confirmé qu'il s'agissait d'Adil El Attmani, utilisant une orthographe très légèrement différente.

M. Cherkaoui a indiqué, dans une déclaration à la presse, que l'enquête, à laquelle participe la police française, se poursuivait.

AFP/Archives

Le roi Mohammed VI le 30 avril 2011 sur les lieux de l'attentat à Marrakech

Le ministre a décrit le suspect principal comme un "admirateur d'Al-Qaïda" qui a "tenté plusieurs fois de rejoindre les points chauds du terrorisme, mais il a échoué".

"Devant ces échecs, il a décidé de réaliser un grand acte terroriste au Maroc", a-t-il poursuivi. "Il a choisi Marrakech parce que la ville attire beaucoup de visiteurs étrangers".

"Il a visé l'Argana parce qu'il a constaté que c'était un café très fréquenté par les étrangers", a-t-il poursuivi.

Le 28 avril, en fin de matinée, "il est sorti du café, en laissant derrière lui une valise contenant les deux bombes de 6 à 9 kilos, qu'il a actionnées avec un téléphone portable", a expliqué le ministre.

Selon une source sécuritaire, "il était déguisé en touriste, avec une perruque et une guitare". Les deux bombes ont été placées dans deux cocottes minutes, dissimulées dans une valise, selon cette source.

La terrasse du café, d'où les touristes aimaient observer l'activité de la place Jamâa El-Fna, a été soufflée par la puissante explosion.

Le suspect avait commencé il y a six mois à se procurer des produits explosifs pour fabriquer la bombe, selon M. Cherkaoui. Ces produits étaient "dissimulés chez ses parents à Safi".

Avec les deux autres suspects, il "a tenté de rejoindre l'Irak via la Libye en mai 2008, mais ils ont été arrêtés par les autorités libyennes et expulsés vers le Maroc", a encore révélé le ministre .

Auparavant, il avait "été arrêté au Portugal en 2004 et en Syrie en 2007, et dans les deux cas il a été expulsé vers le Maroc", a poursuivi le ministre.

AFP/Archives

L'Argana café à Marrakech après l'attentat, le 28 avril 2011

Il "est fortement imprégné de l'idéologie jihadiste" et "exprime ouvertement son allégeance pour Al-Qaïda", dont les émules sont actifs dans plusieurs pays du Sahel et ont pris la France pour cible.

Dès le lendemain de l'attentat, qui n'a pas été revendiqué, les autorités marocaines avaient assuré que le mode opératoire de l'attentat rappelait celui adopté par Al-Qaïda.

Selon la loi anti-terroriste au Maroc, les suspects peuvent rester en garde à vue jusqu'à 12 jours.

Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a déclaré vendredi à l'AFP qu'il n'était "pas exclu qu'il y ait d'autres ramifications et d'autres personnes à interpeller". Il a rendu hommage au caractère "exemplaire" de l'enquête marocaine.

Samedi, sur la place Jamâa El-Fna, plusieurs milliers de Marocains et "amis du Maroc" devraient se retrouver, après s'être donné rendez-vous sur Facebook.

L'objectif est de "tourner la page de la tristesse", indiquent les organisateurs.

Selon une source du ministère portugais de l'Intérieur, le suspect de l'attentat avait été contrôlé au port de Leixoes (nord) à l'occasion d'une "opération de routine".

Son arrestation avait à l'époque été motivées par "un acte d'immigration illégale, sans référence à de quelconques mandats nationaux ou internationaux", a ajouté le SEF.

Grèce: l'europe exclut une restructuration

Il y a bien eu une réunion de l'eurogroupe à Luxembourg vendredi soir, a confirmé la Grèce

A l'issue de cette réunion, qui faisait suite aux informations faisant état d'une éventuelle sortie de l'euro de la Grèce, les pays de la zone euro ont exclu une restructuration de la dette grecque.

Les informations sur la sortie de la Grèce de l'euro ont été démenties de tous les côtés.

Les grands pays de la zone euro ont rejeté vendredi soir l'idée d'une sortie de la Grèce de l'Union monétaire en la jugeant "stupide", a déclaré le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, alors que ce scénario a été évoqué par la presse allemande.

Le porte-parole du président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a ainsi fini par reconnaître cette réunion discrète après l'avoir démentie. A l'issue de la réunion, il a donc indiqué que les grands pays de la zone euro ont exclu vendredi soir toute restructuration de la dette de la Grèce.

"L'article rapportant que la Grèce envisage de quitter la zone euro est faux. De tels articles sapent la Grèce, l'euro et alimentent la spéculation", a dit le vice-ministre des Finances, Filippos Sachinidis. L'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro est "totalement fantaisiste", a déclaré de son côté Bercy.

Ces informations ont accéléré la baisse de l'euro par rapport au dollar.

Le site du Spiegel: http://www.spiegel.de/

Au moins 26 manifestants tués en Syrie, un opposant important arrêté à Damas

AFP/YOU TUBE

Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur You Tube d'une manifestation à Kofr Bel, le 6 mai 2011

Au moins 26 manifestants ont été tués vendredi par les forces de sécurité syriennes dans plusieurs villes du centre et de l'ouest de la Syrie, tandis que Riad Seif, l'une des principales figures de l'opposition, a été arrêté à Damas, selon des militants des droits de l'Homme.

Les autorités ont annoncé de leur côté la mort d'un officier de l'armée et de quatre policiers à Homs, importante cité industrielle à 160 km au nord de la capitale.

A Homs, 16 manifestants ont été tués quand les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation alors que le défilé arrivait à Bab Dreib, dans le centre-ville, selon un militant local.

Environ 80 km plus au nord, six autres manifestants ont été tués également par les forces de l'ordre à Hama, selon des militants. En 1982, une terrible répression avait fait 20.000 morts dans cette ville, lorsque les Frères musulmans s'étaient soulevés contre le régime de Hafez al-Assad, père du président Bachar al-Assad.

Sur la côte méditerranéenne, un manifestant a été tué et trois blessés à Lattaquié, premier port du pays, selon l'observatoire syrien des droits de l'Homme.

Et deux autres ont succombé à Jablah, à quelques dizaines de kilomètres plus au sud le long de la côte, selon des militants, qui n'ont pas précisé où avait été tué le dernier manifestant cité dans le bilan de l'organisation de défense des droits de l'Homme Insan.

AFP/Archives

Un char de l'armée syrienne à la sortie de Deraa, le 5 mai 2011, photographié lors d'une visite de presse guidée par les autorités

Selon les autorités en revanche, un "groupe criminel armé a tiré sur un poste de contrôle (...) à Homs, tuant un officier et quatre policiers". L'agence officielle Sana, citant une source militaire, a affirmé que les corps avaient été mutilés.

Parallèlement, des chars ont pris position dans le centre de Homs et dans des quartiers périphériques, où "des dizaines de personnes ont été arrêtées dans la nuit de jeudi à vendredi dans plusieurs quartiers", a affirmé Najati Tayara, un militant des droits de l'Homme.

Sillonnant les rues avec des camionnettes équipées de haut-parleurs, les services de sécurité ont appelé les habitants ayant participé à des manifestations à se rendre. Ils ont également sommé les commerçants de rentrer chez eux et les habitants de ne pas sortir.

Vendredi sanglant en Syrie

Des manifestations ont aussi été signalées dans les régions à majorité kurde du nord, à Banias (ouest), Kafar Noubol (centre), Deir Ezzor (est) et Al Bukamal, à la frontière avec l'Irak.

A Saqba, près de Damas, ils étaient des milliers pour réclamer la chute du régime et la libération des prisonniers politiques, au lendemain de l'arrestation de 300 personnes dans cette localité.

Le ministère de l'Intérieur avait appelé les Syriens à "s'abstenir de participer à tout sit-in ou manifestation" à l'occasion de cette journée baptisée "Vendredi du défi" par les opposants.

AFP/Archives

Une des principales figures de l'opppositon syrienne, Riad Seif, ici en 2001

A Damas, Riad Seif, grande figure de l'opposition syrienne, "a été interpellé après la prière du vendredi à proximité de la mosquée al-Hassan, dans le quartier Midane", a déclaré à l'AFP le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane. Une manifestation avait rassemblé plusieurs centaines de personnes à la sortie de la mosquée.

M. Seif, 64 ans, souffre d'un cancer de la prostate. En 2001, il avait déjà été condamné à cinq ans de prison pour avoir voulu "changer la Constitution d'une manière illégale". Il a ensuite purgé une peine de deux ans et demi de prison en 2008-2010 pour avoir appelé à la démocratie.

Selon Amnesty International, les vagues d'arrestations en cours en Syrie ont forcé plusieurs figures de l'opposition à entrer dans la clandestinité pour échapper aux menaces des autorités.

"La violence qui empire toujours, les arrestations massives et les mauvais traitements infligés aux détenus n'ont fait que renforcer la détermination des manifestants à travers le pays, et ils doivent pouvoir exprimer leurs opinions en toute sécurité", a insisté Amnesty.

Pendant ce temps, l'armée a poursuivi son retrait entamé jeudi de Deraa, épicentre de la contestation contre le régime à 100 km au sud de Damas.

L'armée avait pénétré dans la ville le 25 avril pour mater la contestation. Selon le général le Riad Haddad, directeur du département politique de l'armée, environ 600 personnes ont été arrêtées à Deraa depuis cette date.

Face à ces violences, les 27 Etats européens sont tombés d'accord vendredi à Bruxelles pour sanctionner 13 membres du régime syrien, mais pour l'instant pas Bachar al-Assad, selon des sources diplomatiques.

Depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, plus de 600 personnes ont été tuées, en majorité à Deraa, selon des ONG, et au moins 8.000 personnes ont été interpellées en Syrie, selon Insan.

Au moins 26 manifestants tués en Syrie, un opposant important arrêté à Damas

AFP/YOU TUBE

Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur You Tube d'une manifestation à Kofr Bel, le 6 mai 2011

Au moins 26 manifestants ont été tués vendredi par les forces de sécurité syriennes dans plusieurs villes du centre et de l'ouest de la Syrie, tandis que Riad Seif, l'une des principales figures de l'opposition, a été arrêté à Damas, selon des militants des droits de l'Homme.

Les autorités ont annoncé de leur côté la mort d'un officier de l'armée et de quatre policiers à Homs, importante cité industrielle à 160 km au nord de la capitale.

A Homs, 16 manifestants ont été tués quand les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation alors que le défilé arrivait à Bab Dreib, dans le centre-ville, selon un militant local.

Environ 80 km plus au nord, six autres manifestants ont été tués également par les forces de l'ordre à Hama, selon des militants. En 1982, une terrible répression avait fait 20.000 morts dans cette ville, lorsque les Frères musulmans s'étaient soulevés contre le régime de Hafez al-Assad, père du président Bachar al-Assad.

Sur la côte méditerranéenne, un manifestant a été tué et trois blessés à Lattaquié, premier port du pays, selon l'observatoire syrien des droits de l'Homme.

Et deux autres ont succombé à Jablah, à quelques dizaines de kilomètres plus au sud le long de la côte, selon des militants, qui n'ont pas précisé où avait été tué le dernier manifestant cité dans le bilan de l'organisation de défense des droits de l'Homme Insan.

AFP/Archives

Un char de l'armée syrienne à la sortie de Deraa, le 5 mai 2011, photographié lors d'une visite de presse guidée par les autorités

Selon les autorités en revanche, un "groupe criminel armé a tiré sur un poste de contrôle (...) à Homs, tuant un officier et quatre policiers". L'agence officielle Sana, citant une source militaire, a affirmé que les corps avaient été mutilés.

Parallèlement, des chars ont pris position dans le centre de Homs et dans des quartiers périphériques, où "des dizaines de personnes ont été arrêtées dans la nuit de jeudi à vendredi dans plusieurs quartiers", a affirmé Najati Tayara, un militant des droits de l'Homme.

Sillonnant les rues avec des camionnettes équipées de haut-parleurs, les services de sécurité ont appelé les habitants ayant participé à des manifestations à se rendre. Ils ont également sommé les commerçants de rentrer chez eux et les habitants de ne pas sortir.

Vendredi sanglant en Syrie

Des manifestations ont aussi été signalées dans les régions à majorité kurde du nord, à Banias (ouest), Kafar Noubol (centre), Deir Ezzor (est) et Al Bukamal, à la frontière avec l'Irak.

A Saqba, près de Damas, ils étaient des milliers pour réclamer la chute du régime et la libération des prisonniers politiques, au lendemain de l'arrestation de 300 personnes dans cette localité.

Le ministère de l'Intérieur avait appelé les Syriens à "s'abstenir de participer à tout sit-in ou manifestation" à l'occasion de cette journée baptisée "Vendredi du défi" par les opposants.

AFP/Archives

Une des principales figures de l'opppositon syrienne, Riad Seif, ici en 2001

A Damas, Riad Seif, grande figure de l'opposition syrienne, "a été interpellé après la prière du vendredi à proximité de la mosquée al-Hassan, dans le quartier Midane", a déclaré à l'AFP le président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane. Une manifestation avait rassemblé plusieurs centaines de personnes à la sortie de la mosquée.

M. Seif, 64 ans, souffre d'un cancer de la prostate. En 2001, il avait déjà été condamné à cinq ans de prison pour avoir voulu "changer la Constitution d'une manière illégale". Il a ensuite purgé une peine de deux ans et demi de prison en 2008-2010 pour avoir appelé à la démocratie.

Selon Amnesty International, les vagues d'arrestations en cours en Syrie ont forcé plusieurs figures de l'opposition à entrer dans la clandestinité pour échapper aux menaces des autorités.

"La violence qui empire toujours, les arrestations massives et les mauvais traitements infligés aux détenus n'ont fait que renforcer la détermination des manifestants à travers le pays, et ils doivent pouvoir exprimer leurs opinions en toute sécurité", a insisté Amnesty.

Pendant ce temps, l'armée a poursuivi son retrait entamé jeudi de Deraa, épicentre de la contestation contre le régime à 100 km au sud de Damas.

L'armée avait pénétré dans la ville le 25 avril pour mater la contestation. Selon le général le Riad Haddad, directeur du département politique de l'armée, environ 600 personnes ont été arrêtées à Deraa depuis cette date.

Face à ces violences, les 27 Etats européens sont tombés d'accord vendredi à Bruxelles pour sanctionner 13 membres du régime syrien, mais pour l'instant pas Bachar al-Assad, selon des sources diplomatiques.

Depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, plus de 600 personnes ont été tuées, en majorité à Deraa, selon des ONG, et au moins 8.000 personnes ont été interpellées en Syrie, selon Insan.

Côte d'Ivoire: report de l'interrogatoire de Laurent Gbagbo

KORHOGO (Côte d'Ivoire) - Le premier interrogatoire du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, prévu vendredi à Korhogo (nord), a été reporté en raison d'un contretemps, a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Abidjan Simplice Kouadio Koffi.

Nous attendons les avocats de M. Gbagbo. Il y a eu un contretemps aujourd'hui. J'attends demain (samedi) et j'aviserai, a-t-il déclaré.

Les avocats français de M. Gbagbo ont été refoulés à leur arrivée à Abidjan vendredi matin, faute de visas en règle, selon les autorités ivoiriennes.

Mes Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi ont dénoncé un piège et une violation des droits de la défense à leur retour à Paris, demandant un report de l'audition.

L'audition de M. Gbagbo était initialement prévue mercredi, mais elle avait été repoussée pour permettre à ses avocats de l'assister.

Je n'ai pas été saisi d'un incident à l'aéroport. Je me suis accordé la journée d'aujourd'hui pour attendre l'arrivée des avocats. Je joue à fond la carte de la transparence, a poursuivi le procureur de la République.

Mais la présence des avocats, si elle est souhaitable, n'est pas obligatoire et j'aviserai demain, a-t-il répété.

Tout est décalé, a encore dit M. Koffi, interrogé sur la date de l'audition de Simone Gbagbo, l'épouse de l'ancien président, en résidence surveillée à Odienné (nord-est), initialement prévue samedi.

Quelques 200 personnalités de l'ancien régime assignées à résidence à travers le pays doivent aussi être entendues, d'ici la fin du mois de juin, selon le ministère de la Justice.

Laurent Gbagbo doit être interrogé dans le cadre d'une enquête préliminaire portant sur la crise née de la contestation du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, au cours de laquelle 3.000 personnes ont trouvé la mort, selon les autorités.

Des accusations d'exactions, de concussion et d'appels à la haine pèsent notamment contre M. Gbagbo, qui avait refusé de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara et a été arrêté à l'issue de quinze jours de combats le 11 avril dans la résidence présidentielle à Abidjan.

M. Ouattara a prêté serment vendredi au palais présidentiel à Abidjan, promettant une nouvelle ère de réconciliation et d'union entre toutes les filles et tous les fils de notre chère Côte d'Ivoire.


(©AFP /