02 mai, 2011

Le Conseil de sécurité se félicite de la mort d'Oussama ben Laden

NEW YORK (Nations unies) - Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est félicité lundi de l'annonce de la mort d'Oussama ben Laden, soulignant qu'il s'agit d'une évolution fondamentale dans la lutte contre le terrorisme.

Dans une déclaration du président du Conseil de sécurité, l'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud, le Conseil se félicite de l'annonce le 1er mai 2011 de la mort d'Oussama ben Laden.

Il souligne qu'Oussama ben Laden ne sera plus jamais en mesure de perpétrer de tels actes et réaffirme que le terrorisme ne peut pas et ne devrait pas être associé à une religion, nationalité, civilisation ou groupe.

Le Conseil de sécurité reconnaît cette évolution fondamentale et les autres succès enregistrés dans la lutte contre le terrorisme et exhorte tous les Etats à rester vigilants et à intensifier leurs efforts dans le combat contre le terrorisme.


(©AFP /

Libye: Misrata attaquée, obsèques d'un des fils de Kadhafi

AFP

Enterrement à Tripoli, le 2 mai 2011, d'un des fils de Kadhafi, Seif al-Arab, tué dans un bombardement de l'Otan,

Deux chars des forces pro-Kadhafi ont été détruits lundi dans les faubourgs de Misrata après une offensive pour tenter de pénétrer dans cette ville rebelle, tandis que les obsèques d'un fils du dirigeant libyen et trois de ses petits-enfants tués samedi ont eu lieu à Tripoli.

Deux chars des forces pro-Kadhafi ont été détruits lundi dans les faubourgs de Misrata, à 200 km à l'est de la capitale, ont indiqué des sources rebelles, selon qui un tank a été détruit par l'Otan, le second par les insurgés.

D'autres sources avaient indiqué dans la matinée que "quatre à cinq chars" loyalistes attaquaient à l'extérieur de la ville, dans l'ouest, et tentaient d'y pénétrer.

AFP

De la fumée au dessus du port de Misrata, bombardé par les forces pro-Kadhafi, le 2 mai 2011

Lundi, comme les jours précédents, obus et roquettes ont continué à tomber sur Misrata et ses faubourgs de manière aléatoire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des médecins de Misrata, libyens et étrangers venus les aider, ont souligné le fait que des patients grièvement blessés ou malades mourraient faute de soins adéquats, les hôpitaux étant saturés.

"Les unités de soins intensifs sont saturées, un patient est mort aujourd'hui en soins intensifs. On a sept places et neuf patients en soins intensifs, deux sont sous respiration artificielle manuelle. Les infirmières se relaient pour les faire respirer, on manque d'appareils adéquats", a déclaré un médecin occidental accablé.

AFP/LIBYAN TV/Archives

Capture d'écran de la chaîne libyenne, datée du 1er mai 2011, montrant le fils du colonel Kadhafi, Seïf al-Arab, tué lors d'une frappe de l'Otan

Le port de Misrata, essentiel pour l'approvisionnement en armes et en aide humanitaire de la ville, et lourdement bombardé dimanche par les forces gouvernementales, était calme en début d'après-midi, selon des sources rebelles.

"Quand toutes ces bombes sont tombées, tout le monde est devenu fou", raconte Samuel Amporsal, Ghanéen de 30 ans encore sous le choc.

Selon des sources médicales, le bilan de la journée, incluant les victimes des bombardements de la nuit précédente, est de 14 morts et une trentaine de blessés.

"Le fils de Kadhafi a été tué et il s'agit donc d'une vengeance", a estimé le porte-parole du Conseil national de transition, organe politique des rebelles, Ahmed Omar Bani, à Benghazi.

Il a par ailleurs souhaité, qu'après avoir tué le chef du réseau Al-Qaïda Oussama Ben Laden, les Etats-Unis leur fassent aussi "le grand cadeau" de tuer le dirigeant libyen, au pouvoir depuis 41 ans.

Le colonel Kadhafi avait offert vendredi une amnistie aux rebelles de Misrata s'ils déposaient les armes, précisant que l'offre était valable jusqu'à mardi.

AFP

Une pièce de la maison du colonel Kadhafi, touchée par une frappe de l'Otan, le 30 avril 2011 à Tripoli

Des bateaux humanitaires attendent toujours le feu vert de l'Otan pour accoster. Des mines ont été posées par les forces loyalistes dans les eaux au large du port et paralysaient toujours le trafic lundi, selon des sources rebelles, et l'Otan a annoncé n'avoir détruit pour l'instant que deux des trois mines lâchées vendredi par des navires libyens.

A Tripoli, l'Otan a continué ses frappes dans la nuit de dimanche à lundi.

La veille, le régime l'avait accusé d'avoir tenté d'assassiner Mouammar Kadhafi lors d'un bombardement aérien qui a tué un des six fils du dirigeant. Seif al-Arab, 29 ans, et trois des petits-enfants du dirigeant, Seif (2 ans), Carthage (2 ans) et Mastoura (4 mois), ainsi que des amis et voisins, ont été tués dans ce raid samedi soir, selon le gouvernement libyen.

Selon l'agence officielle libyenne Jana, des funérailles ont eu lieu lundi pour "Seif al-Arab Mouammar Kadhafi et trois petits-enfants du frère Guide de la révolution".

AFP

La fratrie Kadhafi

Criant vengeance et sur fond de rafales d'armes, un millier de personnes se sont rassemblées près du cimetière des Martyrs Al-Hani à Tripoli, pour les funérailles de Seif al-Arab à Tripoli, en présence d'au moins deux de ses frères, selon un journaliste de l'AFP.

"A bas, à bas Sarkozy", scandait la foule à l'encontre du président français dont le pays avec la Grande-Bretagne a été à l'origine de la résolution 1973 ayant autorisé l'intervention internationale pour mettre un terme à la répression sanglante de la révolte.

Quelques heures après le raid de samedi soir, les ambassades d'Italie et de Grande-Bretagne à Tripoli ont été la cible d'attaques, que le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a qualifiées d'"incident regrettable".

Londres a décidé d'expulser l'ambassadeur de Libye, la Turquie, qui a de gros intérêts économiques en Libye et s'efforce de jouer les intermédiaires, a évacué par précaution son ambassade, qui représentait aussi les intérêts britanniques et australiens à Tripoli. Les Nations unies ont également décidé de retirer l'ensemble de leur personnel de Tripoli.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a minimisé lundi la menace du colonel Kadhafi de "transférer la bataille en Italie", la mettant sur le compte de la "déception" du leader libyen.

Dans l'Ouest libyen, à la frontière avec la Tunisie, le calme régnait lundi au poste-frontière de Dehiba, après des combats qui ont opposé la veille pro-Kadhafi et rebelles, a constaté un journaliste de l'AFP. Des Libyens continuaient à fuir vers la Tunisie.

Arabie: un Saoudien décapité et crucifié pour meurtre et vol

AFP

La carte de l'Arabie saoudite

Un Saoudien, reconnu coupable de meurtre et vol, a été décapité au sabre lundi et son corps a été crucifié à Haël, dans le nord de l'Arabie saoudite, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Bjad Ben Salem al-Chammari avait été condamné à mort pour avoir tué Mohamed Ben Merdès al-Chammari, subtilisé deux cartes bancaires de sa victime et utilisé l'une de ces cartes pour des retraits bancaires, a précisé le ministère dans un communiqué publié par l'agence officielle Spa.

L'exécution porte à onze le nombre de décapitations annoncées cette année par le royaume.

En 2010, 26 condamnés à mort, en majorité des Saoudiens, avaient été exécutés en Arabie saoudite, selon un décompte de l'AFP.

En 2009, les autorités avaient annoncé 67 exécutions, contre 102 en 2008.

Le viol, le meurtre, l'apostasie, le vol à main armée et le trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans cette monarchie ultra-conservatrice du Golfe, qui applique strictement la charia, la loi islamique.

Obama devrait tirer des bénéfices politiques de la mort de Ben Laden

AFP

Barack Obama annonçant de la Maison Blanche la mort de Ben Laden le 1er mai 2011

La mort d'Oussama ben Laden lors d'une opération à laquelle Barack Obama a personnellement donné son feu vert devrait offrir des bénéfices politiques immédiats au président américain, qui vient de se lancer en campagne pour une réélection en 2012.

Au moment même où M. Obama confirmait en direct face aux caméras dimanche soir la mort du chef d'Al-Qaïda, des milliers de personnes, alertées par des informations ayant filtré quelques minutes auparavant, scandaient "USA, USA!" à 200 mètres de lui, devant les grilles de la Maison Blanche.

M. Obama a annoncé avoir donné lui-même l'ordre de lancer l'assaut contre une villa d'Abbottabad au Pakistan dans laquelle Ben Laden se cachait, une opération à très haut risque qui, si elle avait échoué ou s'était traduite par des morts côté américain, aurait pu se révéler coûteuse en terme d'image et d'autorité pour le président.

Jimmy Carter, le dernier démocrate en date à n'avoir pas réussi à se faire réélire président, en 1980, avait en particulier pâti de l'échec d'une opération destinée à libérer des otages américains en Iran à la fin de son mandat.

Au contraire, l'élimination de l'ennemi numéro un des Etats-Unis, près de 10 ans après le 11-Septembre, devrait renforcer la stature de M. Obama, même si elle ne lui garantit pas à elle seule un second mandat de quatre ans.

AFP

Rassemblement spontané devant la Maison Blanche après l'annonce de la mort de Ben Laden

Lundi, alliés et adversaires de M. Obama ne ménageaient pas leurs louanges envers le président. Gary Ackerman, élu démocrate à la Chambre des représentants, a affirmé sur CNN que cette opération était l'instant "+mission accomplie+ dont le président (républicain George W.) Bush n'avait pu que rêver".

"Je pense que cela met le président (Obama) dans une position politique qui fait de lui le commandant en chef d'une mission monumentale, quasiment sans accroc, et aux conséquences colossales", a-t-il ajouté.

Le représentant républicain Peter King, un spécialiste des affaires de sécurité nationale qui ménage rarement M. Obama, lui a accordé un satisfecit sans réserves.

"Beaucoup de choses auraient pu mal tourner, et pourtant, le président a eu les tripes de lancer" l'opération, a-t-il affirmé, également sur CNN. "Il s'agit d'une opération brillamment menée. Je salue le président des Etats-Unis pour avoir obtenu ce succès, l'un des plus importants de l'histoire américaine", a-t-il ajouté.

Même l'ancien vice-président républicain Dick Cheney, qui avait accusé M. Obama d'"indécision" en Afghanistan fin 2009, a dit lundi "féliciter le président Obama et les membres de son équipe de sécurité nationale".

L'opération de dimanche devrait retirer aux républicains l'un de leurs arguments les plus dangereux pour M. Obama en vue de 2012, l'idée qu'il serait faible sur la scène internationale; le futur adversaire républicain de M. Obama, qui qu'il soit, aura du mal à l'accuser de mollesse dans le dossier de la lutte contre le terrorisme.

"Il est évident qu'il s'agit d'une bonne nouvelle pour la campagne électorale de Barack Obama. Je ne peux pas imaginer une meilleure nouvelle pour le président", notait lundi le spécialiste des sondages Nate Silver dans son blog "Fivethirtyeight" sur le site du New York Times.

Toutefois, "l'élection de 2012 n'allait sans doute pas être dominée par les questions de sécurité nationale", mais "l'avenir de l'état-providence face à une dette de plus en plus lourde", selon M. Silver.

Et alors que 57% des Américains interrogés disaient récemment désapprouver la façon dont le président gère l'économie, l'équipe de campagne de M. Obama doit certainement méditer l'exemple de George Bush père, aisément battu par Bill Clinton en 1992 sur l'économie malgré la victoire de la guerre du Golfe l'année précédente.

Libye: Misrata attaquée, obsèques du fils et des petits-enfants de Kadhafi

AFP

Une pièce de la maison du colonel Kadhafi, détruite par une frappe de l'Otan, le 30 avril 2011 à Tripoli

Le régime libyen menait lundi une offensive d'ampleur sur Misrata, ville rebelle assiégée depuis deux mois, tandis que les obsèques d'un fils et de trois petits-enfants de Mouammar Kadhafi, tués selon lui dans un raid de l'Otan, devaient se tenir à Tripoli.

Quatre ou cinq chars des forces pro-Kadhafi ont tenté lundi matin d'entrer dans Misrata, à 200 km à l'est de la capitale, et les rebelles ont assuré avoir arrêté leur progression.

Les chars arrivés par les faubourgs ouest de la ville, dont Al-Ghiran, "ont été stoppés par nos hommes", a assuré un chef de groupe rebelle à l'AFP, sans qu'il soit possible de vérifier l'information de source indépendante.

Ces derniers jours, les combats se concentraient essentiellement dans cette zone située près de l'aéroport où des pro-Kadhafi se trouvent toujours.

Le port de Misrata, essentiel pour l'approvisionnement en armes et en aide humanitaire de la ville, et lourdement bombardé dimanche par les forces gouvernementales, était calme en début d'après-midi, selon des sources rebelles.

AFP/LIBYAN TV/Archives

Capture d'écran de la chaîne libyenne, datée du 1er mai 2011, montrant le fils du colonel Kadhafi, Seïf al-Arab, tué lors d'une frappe de l'Otan

Dix personnes ont été tuées à Misrata et des dizaines blessées par les bombardements depuis dimanche soir, selon des sources médicales.

Le régime libyen avait offert vendredi une amnistie aux rebelles de Misrata s'ils déposaient les armes, précisant que l'offre était valable jusqu'à mardi.

Des bateaux humanitaires, notamment un navire de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au large de Misrata depuis samedi, attendent toujours le feu vert de l'Otan pour accoster. Des mines ont été posées par les forces loyalistes dans les eaux au large du port et paralysaient toujours le trafic lundi, selon des sources rebelles.

AFP

Une pièce de la maison du colonel Kadhafi, touchée par une frappe de l'Otan, le 30 avril 2011 à Tripoli

A la mi-journée, un ou plusieurs avions de l'Otan survolaient la ville, a constaté l'AFP.

"L'Otan doit nous aider, ils attendent quoi?", a lancé un habitant d'une quarantaine d'années, refusant de donner son nom.

A Tripoli, l'Otan a continué ses frappes dans la nuit de dimanche à lundi, en dépit des accusations du régime libyen d'avoir tenté d'assassiner Mouammar Kadhafi la veille, lors d'un bombardement aérien qui a tué un de ses fils.

Seif al-Arab Mouammar Kadhafi, 29 ans, un des six fils du colonel Kadhafi, et trois des petits-enfants du dirigeant, Seif (2 ans), Carthage (2 ans) et Mastoura (4 mois), ainsi que des amis et voisins, ont été tués par un raid de l'Otan sur la maison de Seïf al-Arab, selon le gouvernement libyen.

Ils seront enterrés lundi "après la prière de midi dans le cimetière des Martyrs d'Al-Hani à Tripoli", a indiqué la télévision libyenne.

Mouammar Kadhafi avait déjà perdu une fille adoptive en 1986 lors d'un bombardement américain à Tripoli.

Quelques heures après ces frappes, les ambassades d'Italie et de Grande-Bretagne à Tripoli ont été la cible d'attaques.

AFP

La fratrie Kadhafi

Selon une correspondante de l'AFP, des manifestants ont mis le feu dimanche aux bâtiments de l'ambassade d'Italie et des résidences de l'ambassadeur d'Italie et de Grande-Bretagne.

Londres a décidé d'expulser l'ambassadeur de Libye à la suite de ces incidents.

La Turquie, qui a de gros intérêts économiques en Libye et s'efforce de jouer les intermédiaires, a évacué par précaution son ambassade, qui représentait aussi les intérêts britanniques et australiens à Tripoli.

Les Nations unies ont décidé de retirer l'ensemble de leur personnel de Tripoli.

AFP

Localisation du bombardement de l'OTAN qui a tué un des fils Kadhafi

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a minimisé lundi la menace du colonel Kadhafi de "transférer la bataille en Italie", la mettant sur le compte de la "déception" du leader libyen.

Son régime a été touché à la mi-février par la vague de contestation de pouvoirs autoritaires dans les pays arabes. Une coalition internationale intervient depuis le 19 mars sur mandat de l'ONU pour mettre un terme à la répression sanglante de la révolte.

Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a affirmé que la police avait été débordée par la foule, qualifiant ces attaques d'"incident regrettable" et assurant que la Libye prendrait à sa charge les réparations.

Dans l'Ouest libyen, à la frontière avec la Tunisie, le calme régnait lundi au poste frontière de Dehiba, après des combats qui ont opposé la veille pro-Kadhafi et rebelles, a constaté un journaliste de l'AFP. Des Libyens continuaient à fuir vers la Tunisie.

Au moins quatre obus de gros calibre, selon l'AFP, tirés par les forces pro-Kadhafi ont touché dimanche le sol tunisien sans faire de victimes tout près de la ville de Dehiba, à 4 km de la frontière.

Ben Laden tué au Pakistan par un commando américain, jubilation aux Etats-Unis

AFP

Un Afghan regarde les télévisions annonçant la mort de Ben Laden dans une boutique de Kaboul le 2 mai 2011

Le chef d'Al-Qaïda et instigateur des attentats du 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden, a été tué dans la nuit de dimanche à lundi lors d'une opération menée par des forces spéciales américaines dans une villa du Pakistan où il se cachait.

La nouvelle de la mort de l'homme le plus recherché au monde a provoqué une vague de joie aux Etats-Unis.

"Ce soir, je suis en mesure d'annoncer aux Américains et au monde que les Etats-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d'Al-Qaïda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d'innocents", a déclaré Barack Obama lors d'une allocution solennelle à la Maison Blanche.

Ben Laden, né en 1957 à une date non précisée, a été tué à Abbottabad, une ville située à environ 80 kilomètres au nord de la capitale pakistanaise Islamabad, dans une résidence où il se cachait. Quatre autres personnes ont été tuées dans l'opération.

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Carte de localisation de l'opération militaire au Pakistan contre Ben Laden, le 1er mai 2011

Aucun Américain n'a été blessé dans l'opération, a indiqué M. Obama.

Selon le récit d'un responsable américain, les services de renseignement localisent en août 2010 le "complexe à Abbottabad", dans un quartier peuplé de militaires à la retraite, où se cache Ben Laden.

La résidence occupe un terrain "huit fois plus grand que les autres maisons du quartier", dispose de mesures de sécurité "extraordinaires" avec des murs hauts de 5,5 mètres, des barbelés et un accès possible par "deux portails sécurisés".

Ben Laden y vit sans internet ni téléphone. M. Obama autorise l'opération vendredi. Le raid, qui se veut "chirurgical", dure 40 minutes. Le chef d'Al-Qaïda, un de ses fils, deux messagers de Ben Laden et une femme sont tués.

AFP/Archives

Portrait non daté de Ben Laden

Selon les chaînes de télévision CNN et MSNBC, la dépouille d'Oussama ben Laden a été immergée en mer dans un lieu non précisé. Auparavant, un haut responsable de l'administration Obama avait assuré que le corps de Ben Laden avait été traité "en accord avec la pratique et la tradition musulmane". "C'est quelque chose que nous prenons très au sérieux", avait-il dit.

A l'approche du 10e anniversaire des pires attentats de l'histoire américaine, "justice est faite", a affirmé M. Obama, tout en prévenant ses compatriotes que la nébuleuse continuerait à essayer de s'en prendre aux Etats-Unis malgré la mort de son chef.

Le département d'Etat a d'ailleurs immédiatement appelé les ressortissants américains à la prudence à l'étranger.

M. Obama a rendu hommage à l'aide du Pakistan et indiqué avoir appelé son homologue Asif Ali Zardari. Il s'agit d'un moment "historique" pour les deux pays, a-t-il dit.

Washington semble avoir fait cavalier seul lors de cette opération. Les Américains n'ont pas prévenu les autorités pakistanaises de l'opération et justifient la violation de la souveraineté pakistanaise par "l'obligation légale et morale d'agir", selon un haut responsable de l'administration Obama.

Les autorités pakistanaises ont confirmé ensuite qu'Oussama ben Laden avait été tué au cours d'une opération menée "directement" par les forces américaines sur son sol.

Les chaînes de télévisions pakistanaises qui avaient diffusé lundi matin une photo du visage tuméfié d'un cadavre présenté comme étant peut-être celui d'Oussama Ben Laden ont admis après quelque heures qu'il s'agissait d'un faux et l'ont retiré de l'antenne, tout comme plusieurs chaînes occidentales.

AFP

Foule en liesse à Times Square, à New York, après l'annonce de la mort de Ben Laden, le 2 mai 2011

L'annonce de la mort de Ben Laden a été saluée par la communauté internationale, les capitales des pays occidentaux félicitant Washington pour sa "victoire" et son "succès" tout en rappelant que la fin de Ben Laden ne signifiait pas la fin d'Al-Qaïda et de la lutte antiterroriste.

Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a par ailleurs estimé que les opérations militaires de l'Alliance en Afghanistan devaient continuer.

De leurs côtés, les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda ont juré de venger Oussama Ben Laden, s'il se confirmait qu'il a été tué, promettant d'attaquer des cibles américaines et le gouvernement d'Islamabad.

Sur les forums jihadistes les premières réactions à la mort du leader du réseau islamiste allaient de l'incrédulité à la colère, en passant par les menaces contre l'Amérique.

"Si c'est vrai, c'est un moment de honte pour le peuple pakistanais qui n'est pas parvenu à protéger un héros de l'islam", a posté l'un des contributeurs. "C'est un jour noir pour nous".

En dépit de l'invasion de l'Afghanistan fin 2001 et du renversement du régime des talibans qui abritait la direction d'Al-Qaïda, Ben Laden, dont la tête était mise à prix pour 25 millions de dollars, avait jusqu'ici échappé à la capture et même aux tentatives de localisation, en particulier dans les zones frontalières entre l'Afghanistan et le Pakistan où il était réputé avoir trouvé refuge.

Alors que des spéculations se faisaient jour sur la survie même de ce Saoudien privé de sa nationalité par Ryad, des messages audio lui étant attribués avaient été régulièrement diffusés, dans lesquels il continuait à s'en prendre aux Occidentaux.

Les Etats-Unis maintiennent encore aujourd'hui 100.000 soldats en Afghanistan pour combattre l'insurrection qui s'y poursuit, et mènent des opérations clandestines au Pakistan, notamment des frappes de drones.

Très vite dimanche soir, alors que la nouvelle se répandait comme une traînée de poudre aux Etats-Unis et dans le monde, via notamment les réseaux sociaux sur internet, des centaines, puis des milliers de personnes se sont rassemblées devant la Maison Blanche dans une ambiance de fête.

"Je n'ai jamais ressenti pareille émotion", confiait John Kelley, un étudiant de 19 ans. "C'est quelque chose que nous avons attendu si longtemps", ajoutait le jeune homme, racontant avoir eu "les jambes en coton" en entendant la nouvelle. "J'ai appelé tout de suite un ami dont le frère est mort le 11-Septembre", a-t-il raconté.

Une foule agitant des drapeaux américains s'est également rassemblée aux abords du site des tours jumelles du World Trade Center dans le sud de l'île de Manhattan à New York, ainsi qu'à Times Square, au coeur de la métropole.

Les attentats du 11-Septembre avaient fait près de 3.000 morts.

La mort de Ben Laden confirmée par une analyse ADN

WASHINGTON - Une analyse ADN a permis de confirmer la mort d'Oussama Ben Laden, a annoncé lundi un haut responsable américain à l'AFP, au lendemain d'un raid contre la villa dans laquelle le chef d'Al-Qaïda se cachait au Pakistan.

Ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a confirmé que de l'ADN prélevé sur le corps d'une des personnes tuées lors d'une fusillade dimanche dans une ville au nord d'Islamabad correspondait à celui du chef terroriste.


(©AFP /