30 avril, 2011

Syrie: rassemblement à Damas contre la couverture d'Al-Jazira

DAMAS - Près d'une centaine de personnes se sont rassemblées samedi devant les locaux de la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira, accusée de mensonges et d'exagération dans sa couverture du mouvement anti-régime débuté mi-mars en Syrie.

Al-Jazira, chaîne satellitaire juive, un qualificatif pour insinuer des liens avec Israël, Peuple de Qatar, bridez votre émir, pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, à côté de photos du président Bachar al-Assad.

Pourquoi êtes-vous muets à Bahreïn et vous acharnez-vous contre la Syrie ?, pouvait-on lire également, en référence à la timide couverture par la chaîne qatarie du mouvement de contestation dans le royaume dirigé par une dynastie sunnite et secoué par un mouvement de contestation à majorité chiite.

L'ambassadeur de Qatar doit être chassé, les bureaux d'Al-Jazira doivent être fermés, a lancé Yasser Kachalk, affichant son soutien au régime.

Depuis le lancement du mouvement contestataire, la couverture des événements est étroitement surveillée en Syrie.

Les médias étrangers comptent largement sur les vidéos filmées et diffusées par les manifestants eux-mêmes sur des sites comme YouTube, très peu de journalistes internationaux ayant été autorisés à entrer dans le pays.

Les médias officiels syriens accusent régulièrement les chaînes satellitaires, en particulier Al-Jazira, Al-Arabiya, la BBC et France 24, de fabriquer les images sans s'assurer de leur source.

Mais ces médias ne montrent jamais aucune image des manifestations qui secouent plusieurs villes du pays depuis un mois et demi, et sont accusés pour leur part de faire un black-out total sur les événements.

Samedi, les autorités ont invité les quelques médias présents en Syrie à une visite guidée dans la vieille ville de Damas, pour montrer la vie normale dans la capitale.

L'apparition des journalistes, accompagnés par des fonctionnaires du ministère de l'Information, a coïncidé avec un petit rassemblement d'hommes portant des portraits du président syrien qui ont scandé: Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifierons pour toi Bachar.


(©AFP /

Etats-Unis: l'aide s'organise après le passage des tornades meurtrières

AFP

Des volontaires distribuent des boissons sur un parking à Tuscalosa, dans l'Alabama, le 30 avril 2011

Les autorités paraient au plus pressé samedi et les habitants tentaient de récupérer leurs biens dispersés aux quatre vents par les tornades qui ont frappé le sud des Etats-Unis, les plus meurtrières en près d'un siècle avec au moins 345 morts.

Huit personnes sont également portées disparues et 1.730 autres ont été hospitalisées ou blessées. Des centaines de milliers de foyers étaient encore privés d'électricité.

Samedi, quelque 2.000 réservistes de la Garde nationale étaient déployés dans l'Alabama, l'Etat le plus touché avec 249 morts --selon un dernier bilan légèrement revu à la baisse--, pour participer au nettoyage mais aussi assurer la sécurité.

La Croix-Rouge a pour sa part ouvert 12 abris temporaires dans l'Alabama, où la ville de Tuscaloosa, 90.000 habitants, a été particulièrement touchée avec des quartiers entiers rayés de la carte.

Sur place, chacun aide comme il peut. "Je suis doué pour le barbecue, alors je suis là et je fais de mon mieux", explique Tim Clements, un bénévole d'un groupe d'Eglises locales, en train de griller des steaks pour les sans-abri.

Une habitante de l'Alabama a créé une page Facebook pour aider les victimes à retrouver leurs effets personnels emportés par le vent. Quelques heures après sa création, elle comptait déjà plus de 600 photos d'objets --des photographies personnelles pour la plupart, mais aussi des chèques, ou un uniforme de scout-- aspirés par les tornades et disséminés sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres.

AFP

Des ouvriers réparent des cables électriques arrachés par une tornade, à Tuscalosa, dans l'Alabama, le 30 avril 2011

"Nous en avons encore pour des semaines de travail. C'est tout simplement une montagne de tout et n'importe quoi, il y a des débris partout", raconte Charlie Heins, qui manoeuvre une pelleteuse pour dégager les décombres à Tuscaloosa.

Même des casernes de pompiers et des services d'urgence ne sont plus que ruines. "La coordination a été très difficile, car énormément de gens ont été affectés, y compris ceux dont on a besoin", souligne soeur Carol Ann Gray, qui travaille pour les services sociaux de l'Eglise catholique locale.

Le président américain Barack Obama, qui s'est rendu à Tuscaloosa vendredi avec son épouse, a dit qu'il n'avait "jamais vu une telle dévastation".

Les tornades de ces derniers jours sont les pires aux Etats-Unis depuis la tornade géante de 1925 qui avait fait 747 morts en mars 1925. Elles pourraient coûter entre 2 à 5 milliards de dollars aux assurances, selon une première estimation.

En plus du matériel d'urgence, dont des véhicules, des repas tout prêts, des produits sanguins, la Croix-Rouge indiquait sur son site avoir déployé des médecins et des infirmières pour aider la population à surmonter le traumatisme psychologique. M. Obama a promis de son côté que son administration ne laisserait pas tomber les habitants.

Il a décrété vendredi l'Etat de "catastrophe majeure" en Géorgie et au Mississippi, après l'avoir fait pour l'Alabama jeudi, permettant ainsi de débloquer des fonds fédéraux.

L'Agence fédérale des situations d'urgence (Fema) a d'ores et déjà annoncé que le gouvernement prendrait en charge réparations, loyers, soins médicaux, enterrements, remise en état des infrastructures publiques, et accorderait des aides aux entreprises et aux agriculteurs.

Plusieurs ministres, dont la secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, doivent se rendre dimanche dans les zones touchées.

Le Washington Post soulignait samedi qu'il s'agissait du premier test de l'administration Obama en matière de réponse à une catastrophe naturelle, et que la comparaison avec les ratés de l'administration Bush après le passage de l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005 serait inévitable.

Maroc: visite du roi à Marrakech deux jours après l'attentat meurtrier

AFP

Le roi Mohammed VI du Maroc écoute un membre de la police scientifique pendant une visite du café Argana, à Marrakech, le 30 avril 2011

Le roi Mohammed VI du Maroc s'est rendu samedi à Marrakech visée jeudi par un attentat qui a fait 16 morts, dont sept Français, contre un café du coeur touristique de la ville.

Au milieu d'un strict dispositif de sécurité et sous les saluts de centaines d'habitants, il a fait une halte de quelques minutes sur la place Jamâa El-Fna, où s'est produit cette attaque.

Le roi a serré la main de quelques Marocains parmi la foule compacte à proximité du café Argana, qui a été soufflé par l'explosion d'une bombe commandée à distance. Les murs ont été éventrés, et au sol, des débris sont amoncelés sur des flaques de sang séché. Des couronnes et des bouquets de fleurs y ont été déposés samedi matin, en hommage aux victimes.

Mohammed VI est allé constaté les dégâts dans le café, d'où les touristes aimaient admirer la place Jamâa El-Fna, puis s'est brièvement entretenu avec des agents de la police technique et scientifique marocaine, qui continuaient samedi à recueillir des indices.

Cet attentat n'a toujours pas été revendiqué, mais les autorités ont mentionné un procédé qui fait penser aux émules d'Al-Qaïda.

AFP

Une Marocaine et deux touristes devant le café touché par un attentat à Marrakech, le 29 avril 2011

Plusieurs centaines de policiers et d'agents de sécurité avaient été déployés à Marrakech pour cette visite royale.

Le souverain est ensuite allé à l'hôpital Ibn-Tofail, où se trouvent selon l'agence marocaine Map sept blessés, deux Marocains et cinq Français, ainsi qu'à l'hôpital militaire, où deux Néerlandais, deux Français et un Marocain reçoivent des soins.

Selon une source diplomatique française, deux blessés français ont été rapatriés dans leur pays.

Avec 16 morts et 25 blessés, l'attaque de jeudi est la plus meurtrière au Maroc depuis les attentats islamistes de mai 2003 à Casablanca qui avaient tué 33 personnes, ainsi que les 12 kamikazes impliqués.

L'attentat n'a pas découragé les touristes, qui sont une source de revenus indispensables pour ce pays d'Afrique du nord de 32 millions d'habitants, épargné jusqu'ici par les violences qui secouent la région depuis le début de l'année.

"Il y a eu quelques annulations, mais peu jusqu'à présent, rien de dramatique. Ca se compte par dizaines", a assuré à l'AFP le ministre du Tourisme, Yassir Zénagui.

AFP

Un enquêteur dans le café Argana de Marrakech, le 30 avril 2011

"C'est très loin de ce qu'on aurait pu penser", a-t-il ajouté, se disant même "surpris".

Dès jeudi, le roi, qui fait face à des demandes de réformes depuis le début de l'année, avait ordonné une enquête rapide et transparente.

Selon un haut responsable de la sécurité, il n'y a pas eu d'arrestation, mais les déclarations de deux touristes néerlandais ont permis d'établir le portrait-robot d'un suspect.

Il s'agirait d'un Arabe, jeune, bien rasé et aux cheveux longs qui a été vu au café Argana, quelques minutes avant l'attentat.

Le gouvernement marocain a mentionné un procédé qui fait penser à Al-Qaïda et a assuré que "l'hypothèse du kamikaze", avancée dans un premier temps, était désormais "exclue".

Des experts américains, français et espagnols participent à l'enquête sur l'attentat, a indiqué à l'AFP un haut responsable du ministère de l'Intérieur.

Sept des personnes décédées sont de nationalité française, mais le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a estimé dans Le Journal du Dimanche que "rien ne permet d'affirmer" que la France était visée par l'attentat.

M. Guéant a souligné qu'"il faut attendre la revendication" pour savoir si Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a organisé l'attentat qui, dit-il, lui "rappelle" ceux de 1995 à Paris.

Par ailleurs, l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités marocaines à ne pas commettre "d'abus graves" sur les éventuels suspects et à ne pas "bloquer" les réformes démocratiques engagées récemment.

Human Rights Watch rappelle avoir dénoncé par le passé "de nombreuses violations des droits humains des suspects de terrorisme au Maroc". L'ONG cite le cas de la répression qui s'est abattue sur des groupes islamistes après les attentats de Casablanca en 2003.

Dimanche, la place Jamâa El-Fna changera de visage: c'est là qu'arrivera le défilé du 1er mai. Le Mouvement du 20 Février, qui revendique des changements politiques au Maroc, sera aux côtés des syndicalistes et des étudiants, à Marrakech, comme dans les autres villes.

Yémen: échec de la mission d'un médiateur

AFP

Des manifestants hostiles au président Saleh, à Sanaa le 30 avril 2011

Un médiateur des monarchies du Golfe dans la crise yéménite a quitté samedi soir Sanaa après avoir échoué à obtenir la signature du président Ali Abdallah Saleh sur un plan de sortie de crise, a annoncé à l'AFP un porte-parole de l'opposition.

Kadhafi dit qu'il ne partira pas, dix morts dans les combats à Misrata

AFP

Image d'une chaîne locale libyenne montrant Mouammar Kadhafi dans une allocution diffusée le 30 avril 2011

Le dirigeant libyen contesté Mouammar Kadhafi a répété samedi qu'il ne renoncerait pas au pouvoir et appelé Paris et Washington à négocier une sortie de crise, alors que 10 personnes ont péri dans les combats près de Misrata après des menaces contre le port de cette ville.

Entretemps, la rébellion a fait état d'une attaque des forces du régime contre une nouvelle localité du sud-est du pays faisant six morts, un insurgé parlant d'un possible "nouveau front" dans cette région désertique.

L'Otan, qui a pris fin mars le commandement des opérations militaires, "doit abandonner tout espoir d'un départ de Mouammar Kadhafi. Je ne quitterai pas mon pays et je m'y battrai jusqu'à la mort", a dit M. Kadhafi à la télévision, sa première apparition publique depuis le 9 avril.

Il s'est dit prêt "à négocier avec la France et les Etats-Unis mais sans condition", réaffirmant que son peuple l'aimait et qu'il était pour eux "sacré".

L'Alliance atlantique a rejeté cet appel, soulignant qu'il revenait avant tout à M. Kadhafi de cesser ses attaques contre des civils.

AFP

Des rebelles libyens montent la garde à l'entrée du port assiégé de Misrata le 30 avril 2011

"L'Otan poursuivra ses opérations jusqu'à ce que toutes les attaques et les menaces contre les civils aient cessé, jusqu'à ce que toutes les forces pro-Kadhafi, y compris les tireurs embusqués, mercenaires et forces paramilitaires, soient rentrées dans leurs bases", a dit un responsable.

Le Conseil national de transition, organe politique des rebelles libyens, a lui aussi rejeté toute négociation avec M. Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, affirmant que ce dernier n'avait plus aucun rôle à jouer dans l'avenir du pays.

Le départ du colonel libyen est aussi réclamé par les Etats-Unis et l'Union européenne. Paris et Washington, avec Londres, avaient lancé l'opération militaire en Libye le 19 mars, sous l'égide de l'ONU, pour faire cesser la répression sanglante de la rébellion par le régime lancée le 15 février.

Sur le terrain, deux explosions ont été entendues à l'aube dans le nord de Tripoli après des survols des avions de l'Otan, selon une correspondante de l'AFP.

Près de l'aéroport de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, les combats ont repris le matin de façon intense avec de fréquentes et violentes explosions et des rafales de mitrailleuses lourdes, selon des journalistes de l'AFP.

Comme vendredi, quelques chars des forces du régime tentaient d'avancer vers la ville en provenance de l'aéroport qu'elles contrôlent. L'aéroport est situé à 2 km au sud-ouest de la ville. Selon plusieurs sources, 10 personnes ont été tuées et 20 blessées, s'ajoutant aux 18 morts de la veille dans le secteur.

A Tripoli, le ministère de la Justice a appelé "tous les groupes armés à Misrata à déposer les armes en échange d'une amnistie" et a en outre déclaré que tout navire tentant d'entrer dans le port de Misrata, seule voix de ravitaillement pour les habitants, serait "frappé avec force".

L'Otan a signalé la présence de mines dans le port, et annoncé en avoir neutralisé plusieurs. En attendant, un navire humanitaire était bloqué dans le port, tandis que deux autres bateaux attendaient au large le feu vert de l'Otan pour accoster.

Selon le Croissant-Rouge, les violences à Misrata ont fait environ au moins 1.500 morts, habitants et rebelles, en deux mois.

Plus à l'ouest, les insurgés tenaient toujours le poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba. L'Otan a annoncé avoir détruit 13 dépôts de munitions et un véhicule de transport blindé dans cette zone de montagnes à majorité berbère et essentiellement ralliée à la rébellion.

La Croix rouge internationale a annoncé avoir raccompagné par avion dans leur famille à Tripoli cinq civils libyens qui avaient été faits prisonniers puis libérés par les rebelles à Benghazi, QG de la rébellion.

Dans le sud désertique, 70 véhicules pro-Kadhafi ont attaqué la localité oasis de Jalo (300 km au sud de Benghazi) tuant six civils, selon la rébellion. Ces soldats, probablement les mêmes que ceux ayant attaqué jeudi Al-Koufra, environ 300 km plus au sud, ont poursuivi leur route en direction d'Ajdabiya, à un peu plus de 150 km au nord, près de laquelle le front Est s'est stabilisé.

Face à cette situation, les chefs d'état-major des pays voisins -Mali, Mauritanie, Niger et Algérie- se sont rencontrés à Bamako pour renforcer leur lutte contre Al-Qaïda dans le Sahel. "Il y a un risque de déstabilisation de toute la région", a déclaré un officier malien.

Burkina: manifestation à Ouagadougou, un enfant meurt d'une balle perdue

AFP

Des manifestants exigent le départ du président Blaise Compaoré à Ouagadougou le 30 avril 2011

Plusieurs centaines d'opposants ont manifesté samedi à Ouagadougou pour exiger le départ du président Blaise Compaoré au moment ou était annoncée la mort d'un enfant de 11 ans tué par la balle perdue d'un policier mutin.

"Blaise out! Blaise dehors", "Blaise dégage!", "Tous unis pour le départ de Blaise Compaoré", pouvait on lire sur les pancartes brandies par les manifestants. Une autre, "Blaise = Ben Ali", faisait allusion à l'ex-président tunisien contraint de quitter le pouvoir par un soulèvement populaire.

Trente-quatre partis politiques avaient appelé à une "grande mobilisation" contre le régime Compaoré. En dépit du nombre relativement faible de manifestants, les chefs de l'opposition se sont déclarés satisfaits.

"On est très satisfaits de la mobilisation, malgré le travail de sape énorme du pouvoir", s'est félicité le principal opposant, Bénéwendé Stanislas Sankara. Il a invité "les forces armées, en tant que composantes à part entière de notre peuple à avoir un comportement citoyen".

Pour réclamer de meilleures conditions financières, les militaires, dont ceux de la garde présidentielle, se sont mutinés à plusieurs reprises dans plusieurs villes depuis le 23 mars, tirant en l'air dans les rues et commettant de nombreux pillages. Leur exemple a été récemment suivi par les policiers.

Le ministre de la sécurité, Jérôme Bougouma, a annoncé qu'un enfant de 11 ans, blessé mercredi à la tête d'une balle perdue tirée par un policier mutin, était mort à l'hôpital des suites de ses blessures vendredi.

Les mutins avaient tiré en l'air dans l'enceinte de leur caserne à Ouagadougou , mais aussi à l'extérieur.

Le ministre de la Santé, Adama Traoré, a de son côté indiqué que dans la seule ville de Ouagadougou, six personnes - dont l'enfant - avaient été tuées accidentellement depuis le début des mutineries de soldats le 23 mars, suivies mercredi et jeudi de celles des policiers.

Aucun bilan n'a été fourni concernant les victimes dans d'autres villes également affectées par ces mutineries, pas plus que sur celles des manifestations populaires violentes contre le régime du président Blaise Compaoré, qui avaient débuté le 22 février.

Selon un décompte de l'AFP, outre la mort de Justin Zongo, un jeune décédé à cette date dans des circonstances controversées lors de son interpellation par la police à Koudougou (centre), six autres personnes ont été tuées par la suite au cours de diverses manifestations dans tout le pays.

Le ministre de la Sécurité a par ailleurs annoncé qu'une "dizaine" de personnes avaient été blessés vendredi lors de violences à Manga (sud) entre plusieurs centaines de jeunes et des policiers qui avaient tiré sur eux, d'abord avec des gaz lacrymogènes, puis à balles réelles.

Les jeunes avaient ensuite incendié le commissariat de la ville, déserté par des policiers débordés par l'empleur de la manifestation.

Un premier bilan, établi à partir de témoignages recueillis sur place, faisait état de quatre blessés, dont trois par balle.

Les manifestations contre la vie chère et le régime de Blaise Compaoré, un militaire arrivé au pouvoir il y a 24 ans par un coup d'Etat, touchent désormais presque toutes les catégories socio-professionnelles du pays.

En dépit d'une série de mesures prises par le chef de l'Etat et le gouvernement de son nouveau Premier ministre Luc Adolphe Tiao formé le 21 avril, la tension persiste.