27 avril, 2011

Abidjan: offensive des pro-Ouattara contre le fief de l'ex-putschiste "IB"

AFP

Des soldes des FRCI lancent une attaque contre le fief Ibrahim Coulibaly, le 27 avril 2011 à Abidjan

Les forces du président ivoirien Alassane Ouattara ont affirmé mercredi s'être emparé du fief du "commando invisible" d'Ibrahim Coulibaly, dit "IB", dans le nord d'Abidjan, après avoir sommé ce groupe qui avait contribué à la chute de Laurent Gbagbo, de rendre les armes.

De son côté, Alassane Ouattara a annoncé qu'il prévoyait d'organiser sa cérémonie d'investiture le 21 mai et qu'il allait créer "d'ici deux semaines" une commission Vérité et Réconciliation à la sud-africaine, dans un entretien au quotidien français La Croix à paraître jeudi.

Le chef de l'Etat a aussi indiqué qu'il allait nommer un "gouvernement d'union nationale" avant la fin mai et évalué à près de 3.000 morts le bilan des violences post-électorales en Côte d'Ivoire.

Les Nations unies font état de près de 1.000 morts.

Alors que la vie reprend progressivement son cours dans la capitale économique ivoirienne, plusieurs centaines de membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), équipés de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, ont lancé mercredi matin une attaque d'envergure contre le fief d'"IB" dans le quartier populaire d'Abobo (nord), ont constaté des journalistes de l'AFP.

AFP

Un soldat de FRCI avec son arme le 26 avril 2011 dans le quartier de Yopougon à Abidjan

"Nous ne rencontrons pas de résistance. Nous allons laisser une brigade sur place (...) De nombreuses armes ont été récupérées et une trentaine de personnes arrêtées", a déclaré en fin d'après-midi à l'AFP Eddy Image, un proche du commandant Wattao, des Forces républicaines (FRCI) du président Ouattara.

Les FRCI ont progressé sans rencontrer de réelle résistance, alors que la population se terrait chez elle ou avait fui la zone, a constaté l'AFP.

"En temps opportun nous allons lancer une contre-offensive. Je suis en lieu sûr et je coordonne l'opération", avait déclaré vers midi (locales et GMT) à l'AFP par téléphone Ibrahim Coulibaly, un des initiateurs de la rébellion de 2002, qui se fait désormais appeler "général".

Afin de parachever la sécurisation de la métropole, le président Ouattara avait menacé vendredi le "commando invisible", ainsi que des miliciens pro-Gbagbo du quartier de Yopougon (ouest), de les "désarmer par la force" s'ils ne déposaient pas "rapidement" les armes.

Les FRCI, qui ont pris position autour de la zone où "IB" avait établi son QG, ont ratissé le secteur, fouillant les maisons et invitant les habitants à refuser la présence d'Ibrahim Coulibaly et ses hommes dans le quartier.

"Dites à vos enfants, à vos frères, qu'+IB+, c'est fini. La vie doit reprendre son cours normal", leur a expliqué le commandant Cherif Ousmane.

Ibrahim Coulibaly est le chef du "commando invisible", qui avait déclenché en janvier une insurrection contre le président sortant Laurent Gbagbo, prenant le contrôle de larges zones du nord d'Abidjan et déstabilisant le régime bien avant l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril.

Son adjoint, Félix Anoblé, a dit ne pas comprendre la raison de cette offensive.

"On demandait une semaine, dix jours, le temps de bien expliquer aux combattants qu'ils doivent désarmer sans conditions. Il faut les convaincre qu'ils peuvent déposer les armes sans craindre pour leur vie", a poursuivi le numéro deux du groupe.

"IB" avait demandé à être reçu par le chef de l'Etat pour se mettre à sa disposition. Son entourage avait mis en cause le Premier ministre Guillaume Soro, accusé de faire obstacle à cette demande.

M. Soro est l'adversaire historique d'Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo, force dont il prit finalement la tête et qui forme désormais le gros des FRCI. Des affrontements meurtriers avaient opposé en 2004 le camp Soro et celui d'"IB".

France: une soixantaine d'immigrés, surtout Tunisiens, en garde à vue

PARIS - Une soixantaine de personnes, en majorité des Tunisiens fraîchement arrivés en France, ont été placées en garde à vue mardi soir à Paris pour infraction à la législation sur le séjour, a indiqué mercredi la préfecture de police de Paris.

Quelque 70 personnes, majoritairement des Tunisiens, mais aussi notamment des Egyptiens, des Libyens et des Algériens, ont été contrôlées mardi soir dans les arrondissements du nord-est de la capitale et en proche banlieue. Sur ce total, une soixantaine ont été placées en garde à vue, et l'étaient toujours mercredi pour infraction à la législation.

La majorité d'entre eux ont ou vont faire l'objet d'arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière, a annoncé mercredi soir la préfecture de police, sans donner de chiffre précis ni de détails.

D'après la préfecture de police de Paris, l'opération, qui a épargné un square où des distributions de repas sont organisées par des associations, a permis d'établir que toutes ces personnes ne sont pas sédentarisées: aucun campement n'a pu être identifié.

Me Samia Maktouf, qui défend plusieurs migrants tunisiens, a dénoncé ces interpellations, qui n'honorent pas la France.

Ils n'étaient pas en train de commettre un délit ni de troubler l'ordre public. Leur seule faute, c'est qu'on ait pu localiser l'endroit où ils dorment après une petite manifestation mardi, pour demander à être accueillis dans la dignité, a-t-elle dit à l'AFP.

Selon la mairie de Paris, quelque 200 immigrés tunisiens se trouvent actuellement dans la capitale dans un état de grande précarité.

Le maire socialiste Bertrand Delanoë a chargé les associations France Terre d'asile et Emmaüs de mettre en place des dispositifs de soutien et d'accompagnement social et sanitaire, et d'accès à des hébergements hôteliers.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a indiqué lui que ce n'était pas à l'Etat de pourvoir au séjour de ces Tunisiens, qui devaient en vertu des accords internationaux et de la loi (...) disposer de ressources suffisantes pour assumer leurs frais de séjour.

Par ailleurs, vingt huit ressortissants tunisiens ont été également placés en garde à vue après avoir manifesté mercredi à Nice (sud-est) pour réclamer des papiers.

Les Tunisiens se sont rassemblés en milieu de journée devant le centre administratif de la préfecture pour réclamer leur régularisation.

Leur situation sera examinée au cas par cas. Ceux qui répondent aux critères d'admission en France seront relâchés, les autres seront reconduits en Italie s'ils proviennent de ce pays, ou bien en Tunisie, précise-t-on à la préfecture.


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Gros plan : construire au Burkina Faso

Pour le dernier volet de notre série consacrée aux acteurs du développement, nous vous emmenons à la rencontre d’un architecte pas comme les autres. C’est entre l’Allemagne et l’Afrique de l’ouest que vous trouverez Francis Diébédo Kéré, architecte consultant basé à Berlin, mais avant tout homme à l’histoire singulière. Il commença comme menuisier dans un pays où le bois se fait rare. Aujourd’hui, il investit ses compétences sur l’avenir au Burkina Faso et dans les pays limitrophes, avec une incroyable énergie qu’il tire de ses propres racines, de sa communauté, de son village, Gando. Il nous explique comment, de toute évidence, son parcours de l’Afrique à l’Europe le ramène inexorablement sur sa terre où il contribue à son développement en construisant des édifices. Il revient sur son parcours RealAudioMP3
Un gros plan réalisé par Stéphanie Petit
oecumene.radiovaticana.org

Le Nobel Elie Wiesel appelle à aider les habitants du camp d'Achraf

PARIS - Le prix Nobel de la paix Elie Wiesel a dénoncé mercredi la tragédie d'Achraf, un camp occupé par les Moudjahidine du peuple iraniens récemment attaqué par l'armée irakienne, s'engageant à faire tout ce qu'il pourrait pour aider ces opposants iraniens.

L'écrivain américain participait à une conférence organisée à Port-Marly, près de Paris, par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, dont les Moudjahidine sont la principale composante) destinée à briser le silence autour d'Achraf, en présence notamment des généraux américains James Jones et Wesley Clark, et l'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt.

J'ai fait un voeu après la guerre: que toujours, partout où un être humain serait persécuté, je ne demeurerai pas silencieux, a déclaré Elie Wiesel, lui-même rescapé des camps nazis.

Je ne compare pas les tragédies, certainement pas celle de la Deuxième Guerre mondiale, mais Achraf est une tragédie, a-t-il martelé, s'étonnant de n'avoir appris que récemment l'existence du camp d'Achraf.

Le camp d'Achraf, situé à 80 km au nord de Bagdad, abrite quelque 3.500 Moudjahidine du peuple, farouches opposants au régime iranien. Le 8 avril, une attaque de l'armée irakienne dans le camp y a fait 34 morts et des dizaines de blessés.

Le camp a été alloué dans les années 80 par Saddam Hussein aux Moudjahidine du Peuple, qui avaient combattu le régime iranien pendant la guerre Iran-Irak.

Ces opposants ont été désarmés en 2003 par les forces américaines, à la chute du président irakien. Les Etats-Unis ont transféré début 2009 le contrôle du camp aux forces de sécurité irakiennes, dont les responsables entretiennent de très bonnes relations avec Téhéran.

Elie Wiesel a interpellé le général James Jones, conseiller pour la sécurité nationale du président américain Barack Obama jusqu'en 2010: Général Jones, saviez-vous pour Achraf ? Vous auriez dû.

Je vous promets que maintenant que je sais, je ferai ce que je peux pour aider ces gens. Cela ne peut pas continuer, a conclu le prix Nobel de la paix, tandis que des centaines de partisans de Moudjahidine scandaient merci dans la salle de conférence comble.

De son côté, le général Jones avait auparavant dénoncé une attaque clairement organisée et planifiée par les gouvernement irakien. Il a appelé les Etats-Unis à réviser leur politique en retirant les Moudjahidine de la liste des organisations terrorristes (ce qu'a déjà fait l'UE en 2009) et à faire en sorte qu'une telle attaque contre Achraf ne se reproduise jamais.

La présidente du CNRI, Maryam Radjavi, a une nouvelle fois dénoncé l'attaque contre Achraf comme un crime contre l'humanité dont le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki devra répondre devant un tribunal international.

Elle a rappelé que les forces irakiennes occupaient toujours une partie du camp, empêchant l'enterrement des victimes depuis 20 jours, appelant le Représentant spécial de l'ONU en Irak à se rendre de toute urgence à Achraf pour s'assurer de la protection des civils.

Mme Radjavi a une nouvelle fois exigé le départ des troupes irakiennes, la levée du siège contre Achraf, en particulier le blocus médical qui prive les nombreux blessés de soins.


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Tout futur gouvernement palestinien devra renoncer à la violence

WASHINGTON - La Maison Blanche a affirmé mercredi que tout futur gouvernement palestinien devrait renoncer à la violence et reconnaître l'existence d'Israël, après l'annonce d'un accord entre le Fatah et le mouvement islamiste Hamas pour former un gouvernement provisoire.

Nous avons vu les informations (sur cet accord) et tentons d'en savoir davantage. Comme nous l'avons dit dans le passé, les Etats-Unis soutiennent une réconciliation entre les Palestiniens dans des termes qui soutiennent la cause de la paix, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor.

Le Hamas, toutefois, est une organisation terroriste qui prend des civils pour cible. Pour jouer un rôle constructif afin de parvenir à la paix, tout gouvernement palestinien doit accepter les principes du Quartette (Etats-Unis, Russie,ONU et Union européenne, ndlr) et renoncer à la violence, respecter les accords conclus dans le passé et reconnaître le droit à l'existence d'Israël, a ajouté M. Vietor dans un communiqué.

Le Hamas et le Fatah, deux mouvements rivaux palestiniens, sont convenus lors d'une réunion au Caire de former un gouvernement transitoire, en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici un an, a-t-on appris auprès d'une source officielle égyptienne et du Fatah.

Les délégations sont parvenues à un accord complet après des discussions sur tous les points, dont la formation d'un gouvernement de transition et le choix d'une date pour les élections, a indiqué l'agence officielle égyptienne Mena, citant un communiqué diffusé à l'issue de la réunion.

L'Egypte va désormais appeler à une réunion de toutes les factions palestiniennes pour signer un accord de réconciliation au Caire dans les prochains jours, poursuit l'agence.

Le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad, a confirmé à l'AFP un accord entre les deux mouvements pour la formation d'un gouvernement d'indépendants qui devra préparer des élections présidentielle et législatives d'ici un an.

Aucune confirmation n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

Le Fatah et le Hamas, à couteaux tirés depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le mouvement islamiste en juin 2007, sont engagés depuis plus d'un an dans un processus de réconciliation jusqu'à présent infructueux.


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Fatah et Hamas s'accordent sur un gouvernement transitoire, Israël critique

AFP/Archives

Des manifestants palestiniens réclamaient l'unité entre le Hamas et le Fatah le 15 mars 2011 à Gaza

Les mouvements rivaux palestiniens du Hamas et du Fatah réunis mercredi au Caire sont convenus de former un gouvernement transitoire, en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici un an, a-t-on appris auprès d'une source officielle égyptienne et du Fatah.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a immédiatement dénoncé cet accord, affirmant mercredi que le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas devait "choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas".

"L'Autorité palestinienne doit choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas. Il ne peut pas y avoir de paix avec les deux parce que le Hamas s'efforce de détruire l'Etat d'Israël et le dit ouvertement", a déclaré M. Netanyahu, qui s'est prononcé à plusieurs reprises contre la réconciliation entre les mouvements palestiniens rivaux.

Les délégations des deux mouvements palestiniens "sont parvenues à un accord complet après des discussions sur tous les points, dont la formation d'un gouvernement de transition et le choix d'une date pour les élections", a indiqué l'agence officielle égyptienne Mena, citant un communiqué diffusé à l'issue de la réunion.

L'Egypte va désormais appeler à une réunion de toutes les factions palestiniennes pour signer un accord de réconciliation au Caire dans les prochains jours, poursuit l'agence.

Le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad, a confirmé à l'AFP un accord entre les deux mouvements pour la formation d'un "gouvernement d'indépendants".

"Ce gouvernement devra préparer des élections présidentielle et législatives d'ici un an", a-t-il ajouté.

Aucune confirmation n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

La délégation du Hamas au Caire comprenait le principal dirigeant du mouvement islamiste à Gaza, Mahmoud Zahar, et Moussa Abou Marzouk, un responsable basé à Damas.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'était dit le 16 mars "prêt à retarder la formation du gouvernement" que devait annoncer incessamment son Premier ministre Salam Fayyad, pour permettre un accord d'union nationale avec le Hamas sur la constitution d'un cabinet non partisan chargé de préparer les élections.

"Je suis prêt à aller demain à Gaza pour mettre fin à la division et former un gouvernement de personnalités nationales indépendantes (...) pour préparer des élections présidentielle, législatives et au Conseil national dans les six mois ou dès que possible", avait déclaré M. Abbas.

Bien qu'ils aient assuré accueillir favorablement les intentions de M. Abbas, les responsables du Hamas ne les avaient pas entérinées telles quelles, considérant notamment qu'une réconciliation devait précéder la formation d'un gouvernement d'union ou la convocation d'élections.

Malgré de nombreuses rencontres préparatoires, notamment la réception le 26 mars par M. Abbas de représentants du Hamas en Cisjordanie, et des missions de bons offices de la Turquie et de l'Egypte, cette offre était restée lettre morte.

Mahmoud Abbas avait imputé ces hésitations aux divergences entre le gouvernement Hamas à Gaza et la direction politique du mouvement installée à Damas, dans une interview exclusive à l'AFP le 15 avril.

Le Fatah et le Hamas, à couteaux tirés depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le mouvement islamiste en juin 2007, sont engagés depuis plus d'un an dans un processus de réconciliation jusqu'à présent infructueux.

"L'intervention en Libye, c'est de la gesticulation"Ancien diplomate à Tripoli, l'arabisant Patrick Haimzadeh juge l'intervention de la coalition préc

"L'intervention en Libye, c'est de la gesticulation"

Même si les insurgés libyens devaient atteindre Tripoli, ils n'y seraient peut-être pas reçus en libérateurs.

REUTERS/Suhaib Salem

Ancien diplomate à Tripoli, l'arabisant Patrick Haimzadeh juge l'intervention de la coalition précipitée et mal fondée.

Dans votre livre, vous présentez Tripoli et Benghazi comme des soeurs ennemies depuis l'Antiquité. Ce facteur joue-t-il dans la guerre civile ?

L'explication régionaliste est fondamentale. La Cyrénaïque, dans l'est, souffre d'un fort sentiment d'injustice. Ses habitants ont été délaissés par le pouvoir central en terme de promotions dans l'armée et l'administration. Benghazi était naguère le lieu du pouvoir monarchique: le colonel Kadhafi se méfie de cette région. Au fil du temps, il a tout déplacé dans l'ouest.

Le régime a tenu quarante-deux ans. Que se passe-t-il ?

"L'intervention en Libye, c'est de la gesticulation"

Les causes de l'insurrection remontent à une dizaine d'années. Le mécontentement est allé croissant, en raison de la captation de la rente pétrolière par la famille du dictateur. La peur des Libyens de voir s'installer une dynastie a joué aussi depuis que l'un des fils, Seïf al-Islam, est mis en avant. Et, bien sûr, le catalyseur de tous ces problèmes a été le début du "printemps arabe".

Une partie de la population soutient encore le régime. Pourquoi ?

La peur rend une partie de la population attentiste - peur du régime, mais aussi peur du changement

Il y a dans le pays des systèmes de répression, mais aussi des rétributions: la Libye est un Etat rentier qui redistribue l'argent du pétrole à grande échelle. La peur rend par ailleurs une partie de la population attentiste - peur du régime, mais aussi peur du changement. Les fidélités tribales, enfin, structurent la société: les tribus fonctionnent comme des réseaux de solidarité fondés sur des liens de sang. En temps de guerre, la tribu peut aussi devenir une structure de combat.

"L'intervention en Libye, c'est de la gesticulation"

De nombreux observateurs craignent une islamisation de la société libyenne. Ont-ils raison ?

Les Libyens de Cyrénaïque, notamment, sont très attachés à un islam de piété. Une tranche de la population prône une religion plus politique, à la façon des Frères musulmans. Mais ils sont trop attachés à leur identité pour se tourner vers Al-Qaeda. Il s'agit là d'une crainte européenne.

La coalition a-t-elle eu raison d'intervenir ?

Tout est allé trop vite. Benghazi pouvait se sauver toute seule. On a poussé les rebelles dans un schéma tactique qui n'est pas adapté au terrain: les avions et les bombes ne peuvent pas résoudre le problème. Tout ça est médiatique; cette intervention, c'est de la gesticulation. Les décisions ont été prises en fonction de l'émotion, sous l'influence de Bernard-Henri Lévy.

Une solution militaire, en armant et en formant les rebelles, est-elle envisageable ?

Non. Plus la partition de facto de la Libye perdurera et plus les difficultés seront grandes. Même si les insurgés devaient atteindre Tripoli, ils n'y seraient peut-être pas reçus en libérateurs. Car le régime continue de distribuer la manne pétrolière à ses soutiens. Il risque donc d'y avoir des règlements de comptes. La solution de la crise se situera dans l'ouest du pays.

L'intervention en Libye est justifiée, selon Paris, par des impératifs moraux. En Syrie, la répression des manifestations aurait entraîné plusieurs centaines de morts...

Oui, et cela montre que l'aspect dissuasif mis en avant par la coalition ne fonctionne pas. A Damas, Bachar el-Assad sait qu'une intervention militaire n'est pas possible partout. Pendant que le monde a les yeux braqués sur la Libye, il se sent les mains libres. Finalement, cette intervention conforte les autres dictateurs.

Ces chefs de guerre qui ont porté Ouattara au pouvoir

Certains d'entre eux ressemblent à des personnages de film. Pour la plupart des sous-officiers anonymes de l'armée ivoirienne, ils se sont fait une sulfureuse réputation durant la décennie qui a vu la Côte d'Ivoire basculer dans la guerre civile. Qu'ils s'appellent IB, Wattao, Chérif Ousmane, Loss ou Vétchio, ces chefs de guerre du Nord ont joué un rôle décisif dans l'accession d'Alassane Ouattara au pouvoir. Zoom sur ces fortes têtes qui sont devenues des créanciers du nouveau chef de l'Etat ivoirien. Lire la suite l'article

IB Ibrahim Coulibaly, le célèbre invisible

Ibrahim Coulibaly est considéré par beaucoup d'observateurs comme le véritable père fondateur de la rébellion ivoirienne. Simple sergent-chef des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (Fanci) au moment du coup d'Etat de Noël 1999, IB est, avec le caporal Oumar Diarrassouba et le sergent Souleymane Diomandé alias «La grenade» (tous les eux assassinés depuis), le meneur des jeunes «Dioulas» qui vont porter le général Robert Guéï au pouvoir avec la caution des généraux nordistes Abdoulaye Coulibaly et Lansana Palenfo. Ancien garde du corps des enfants de Ouattara, IB va jouer le rôle du «grand frère» qui a redonné leur dignité aux soldats originaires du Nord confinés dans les grades subalternes dans l'armée ivoirienne.

Le soupçonnant de velléités putschistes, le général Guéï le nomme attaché militaire au Canada. Quelques semaines après cette décision, quelques-uns de ses hommes sont arrêtés par le général Guéï, qui les accuse d'avoir fomenté un coup d'Etat («le complot du cheval blanc»); ils sont torturés. Parmi eux, Wattao, Chérif Ousmane, Tuo Fozié, Diarrassouba et «La grenade», qui décédera des suites de ses blessures. Quand éclatera l'insurrection militaire du 19 septembre 2002, ce sont les mêmes hommes, devenus des déserteurs de l'armée ivoirienne, qui mènent les opérations, commandés en sous-main par IB, qui a piloté toute l'opération depuis le Burkina Faso. Erreur fatale: profitant de l'absence d'IB, un certain Guill... Lire la suite sur Slate.fr

Iran: une absence prolongée d'Ahmadinejad provoque des rumeurs de crise

AFP/Archives

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 29 novembre 2010 à Téhéran

Le président Mahmoud Ahmadinejad n'a pas participé mercredi au Conseil des ministres pour la deuxième fois en une semaine et n'a pas fait d'apparition publique depuis le 22 avril, alimentant des rumeurs sur une crise politique grave au sein du pouvoir en Iran.

Le président iranien a disparu de la scène publique peu après sa tentative avortée la semaine dernière de faire démissionner son ministre du Renseignement Heydar Moslehi, qui s'est heurtée au veto du Guide suprême Ali Khamenei.

Pour la deuxième fois d'affilée, M. Ahmadinejad a laissé mercredi à son premier vice-président la direction du Conseil des ministres, auquel a en revanche participé M. Moslehi, selon les médias qui n'ont fourni aucune explication.

Le chef de l'Etat, absent également mardi d'une réunion du Conseil suprême de la révolution culturelle qu'il préside, n'a eu aucune activité publique depuis le 22 avril, comme le confirme le site internet de la présidence vierge depuis cette date.

Une telle absence est tout à fait inhabituelle de la part du président Ahmadinejad, généralement omniprésent dans les médias à la faveur d'apparitions et déclarations publiques quasiment quotidiennes.

Les médias officiels n'ont fait aucune allusion à cette éclipse.

Mais plusieurs sites ou blogs proches de différents courants conservateurs ont laissé entendre que M. Ahmadinejad aurait décidé, en pratiquant la politique de la chaise vide, d'engager une épreuve de force pour défendre ses prérogatives qu'il estime menacées par ses adversaires ultra-conservateurs au sein du pouvoir.

Selon le site Bornanews, proche de l'agence officielle Irna, M. Ahmadinejad aurait dénoncé devant un député venu lui rendre visite un "complot" pour réduire son pouvoir.

Le site d'opposition réformatrice Rahesabz a affirmé que le président avait exprimé à un autre visiteur son exaspération de ne pas avoir pu limoger M. Moslehi, considéré comme proche de l'ayatollah Khamenei.

Aucune de ces informations n'a été confirmée de source directe, et plusieurs médias proches de la ligne dure du régime ont démenti l'existence de dissensions au sommet de l'Etat en dénonçant une "propagande des ennemis" de l'Iran.

Un responsable parlementaire a toutefois indiqué au site conservateur Khabaronline qu'une cinquantaine de députés avaient signé une pétition exigeant du président qu'il vienne s'expliquer devant le Majlis ou Parlement.

Bornanews a indiqué de son côté que le président avait annoncé son intention de "régler le problème" directement avec le Guide.

La crise semble avoir été aggravée par le fait que le plus proche collaborateur du président, son directeur de cabinet Rahim Esfandiar Machaie, est accusé par les ultra-conservateurs dont il est la bête noire d'être à l'origine de la tentative de limogeage de M. Moslehi.

Les adversaires de M. Ahmadinejad se sont déchaînés contre M. Machaie, que le président a toujours défendu, en l'accusant de diriger un "courant déviationniste" visant à détruire le régime.

Le journal des Gardiens de la révolution Sobhe-Sadegh a accusé cette semaine M. Machaie et sa "bande dangereuse" d'avoir cherché à prendre le contrôle du ministère du Renseignement dans la perspective des prochaines élections législatives et présidentielle.

Un éditorialiste du quotidien ultra-conservateur Kayhan a rappelé à M. Ahmadinejad le sort de l'ancien président Abolhassan Banisadr, démis par le parlement en 1981 après s'être opposé au fondateur de la République islamique, l'imam Khomeiny.

Tirs entre soldats afghan et étrangers à Kaboul: 10 morts, dont 8 de l'Otan

AFP

De soldats afghans montent la garde près de l'aéroport militaire de Kaboul où a eu lieu une fusillade, le 27 avril 2011

Huit soldats de l'Otan, un sous-traitant et un pilote afghan ont été tués mercredi à l'aéroport militaire de Kaboul lors d'une fusillade officiellement due à une altercation, un nouveau coup dur pour la coalition internationale chargée de former les forces afghanes.

Ces dernières sont soupçonnées d'être de plus en plus infiltrées par les rebelles talibans -- qui affirment eux que cette attaque a été menée par un de leurs "kamikazes" -- alors qu'elles sont censées assurer elles-même la sécurité du pays à la place de l'Otan d'ici la fin 2014.

La fusillade a eu lieu en fin de matinée à l'intérieur du centre de formation de l'aviation afghane, géré par l'Otan, situé dans l'enceinte de l'aéroport militaire, dans le prolongement de l'aéroport civil de la capitale, un complexe parmi les mieux protégés de Kaboul.

"Huit militaires de l'Isaf (la force de l'Otan en Afghanistan) et un sous-traitant ont été tués" par des tirs d'armes légères, a annoncé la mission de formation de l'Otan en Afghanistan (NTM-A), qui dépend de l'Isaf.

Le ministère afghan de la Défense a attribué cette fusillade à un différend entre des soldats étrangers et un militaire afghan, précisant que ce dernier avait été abattu dans l'échange de tirs.

Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a assuré qu'il s'agissait d'une attaque mené par un kamikaze rebelle "employé" sur la base.

Plan de Kaboul avec localisation de l'aéroport, lieu de la fusillade

Selon le colonel Mohammad Bahadur Raeeskhail, chargé des relations publiques de l'Armée de l'air afghane, l'incident s'est déroulé au moment du briefing quotidien, dans le "hall où le personnel afghan et étranger se réunit tous les matins".

"On ne sait pas exactement ce qui a déclenché la fusillade", a-t-il ajouté, indiquant ne pouvoir préciser dans l'immédiat par qui chacune des victimes avait été abattue. En plus des tués, deux soldats afghans ont été légèrement blessés, a-t-il indiqué.

Selon le colonel Raeeskhail, le militaire afghan abattu est un ancien pilote qui avait quitté l'armée, avant de revenir travailler dans les services administratifs de l'Armée de l'air il y a quelques mois.

Cet incident intervient alors que les rebelles talibans ont récemment lancé plusieurs attaques contre des cibles sensibles et très protégées d'Afghanistan, visant notamment les forces de sécurité, grâce à des soldats infiltrés ou des hommes vêtus d'uniformes de l'armée ou de la police.

Ces récentes attaques laissent craindre l'infiltration croissante des forces afghanes par les insurgés, qui ont gagné du terrain ces dernières années, alors que, parallèlement, les relations entre soldats afghans et militaires étrangers chargés de les former ou avec lesquels ils mènent des missions sur le terrain sont souvent tendues.

L'Otan consacre chaque année des milliards de dollars à la formation de l'armée et de la police afghanes.

Le 18 avril, un kamikaze en uniforme de l'armée avait réussi à entrer au ministère de la Défense, un des endroits censés être l'un des mieux protégés de Kaboul. Il y avait tué trois militaires, dont un garde à l'entrée du bureau du chef d'état-major de l'armée, avant d'être à son tour abattu. L'attaque avait été revendiquée par les talibans.

Fin novembre, un homme portant un uniforme de la police avait tué six soldats des forces internationales au cours d'une séance d'entraînement dans l'est. En avril, toujours dans l'est, un soldat afghan s'était fait exploser sur une base militaire, tuant cinq soldats de l'Otan.

La fusillade de mercredi est l'évènement le plus meurtrier pour les forces de l'Otan en Afghanistan depuis la chute d'un hélicoptère qui avait tué neuf soldats américains le 21 septembre dernier dans le sud.

Dans l'après-midi, le gouvernement afghan a annulé "pour raisons de sécurité" sa grande parade militaire annuelle prévue jeudi à Kaboul.

Alliés et ennemis de Damas s'inquiètent de l'après-Assad

D'Israël à l'Iran, les voisins de la Syrie commencent à envisager avec une certaine inquiétude la possibilité de la chute de la dynastie des Assad qui règne sur Damas depuis plus de quarante ans.

Il y a en outre ceux qui préfèrent fermer les yeux sur le renversement possible de leur allié baassiste syrien, comme le mouvement chiite libanais Hezbollah, soutenu aussi par l'Iran, allié stratégique de la Syrie dans la région.

Ils soutiennent la thèse voulant que la révolte qui gronde depuis un mois en Syrie soit le fait de bandes armées salafistes et autres fanatiques sunnites.

Dans son reportage sur l'assaut de l'armée syrienne à Deraa, berceau de la révolte en Syrie, la télévision du Hezbollah, Al Manar, a soutenu que les militaires avaient répondu aux appels des citoyens honnêtes qui réclamaient "la fin des meurtres et des opérations de terreur des groupes extrémistes".

Le mouvement chiite libanais s'était pourtant félicité des révolutions qui ont eu raison respectivement en janvier et en février de Zine Ben Ali en Tunisie et de Hosni Moubarak en Egypte.

Il s'est aussi félicité, comme son parrain iranien, du soulèvement populaire de l'opposition majoritairement chiite dans le petit royaume de Bahreïn.

Mais les guérilleros chiites libanais sont clairement plus réservés sur les risques de perdre le soutien du régime de Damas, leur protecteur et la plaque tournante de leurs fournitures d'armes provenant d'Iran.

Téhéran, dont la Syrie est le plus proche allié arabe sunnite dans la région, a évoqué pour sa part un "complot sioniste" contre Damas.

Et pourtant, Israël, qui occupe depuis 1967 les hauteurs syriennes du Golan, s'inquiète également d'un bouleversement politique sur son front nord. Même si les deux pays sont encore théoriquement en guerre, Assad et son père Hafez, auquel il a succédé il y a onze ans, ont maintenu un état de paix de facto depuis le conflit de 1973.

La crainte d'Israël, exprimée plus explicitement par les commentateurs que par les hommes politiques, est qu'une défaite de Baas ne débouche sur un régime encore plus intransigeant.

Bien qu'Assad soutienne le Hezbollah au Liban, le Hamas et le Djihad islamique à Gaza, il en a toujours joué avec tact.

Les implications d'un changement de régime à Damas seraient "énormes et totalement imprévisibles", juge l'analyste Rami Khouri basé au Liban.

"Ce qui rend la Syrie si particulière est que le régime et le système ont des liens structurels proches avec chaque conflit ou acteur de la région: le Hezbollah, le Hamas, l'Iran, le Liban Israël, l'Amérique, l'Irak, la Turquie; dans tous ces cas, il y a une filière syrienne."

"Chacun dans la région s'inquiète d'une déstabilisation de la Syrie, même ceux qui n'aiment pas Assad, parce qu'il y a une chose qu'il a apportée à la région: un certain degré de prévisibilité et de stabilité", note Rami Khouri.

"Il a maintenu la trêve le long de la frontière israélo-syrienne et les gens savaient comment son gouvernement se comportait. Personne ne sait encore ce qui va se passer ensuite."

Alex Fishman, spécialiste des affaires militaires au quotidien à grand tirage Yedioth Ahronoth, résume l'inquiétude israélienne après la répression sanglante des manifestations par l'armée syrienne à Deraa.

"Cela peut sembler étrange mais l''establishment' israélien éprouve un certain sentiment pour la famille Assad. Ils ont tenu leurs promesses à travers les ans et ont même évoqué des arrangements avec Israël".

"Le seul intérêt qui guide Israël est celui-ci: si ce qui arrive en Syrie affaiblit l'axe Damas-Iran-Hezbollah, nous en sortirons plus fort."

A contrario, pour le Hezbollah et l'Iran, perdre le régime d'Assad serait certainement un rude coup.

"Je ne pense pas que quiconque qui soit sage ne soit pas inquiet de ce qui se passe en Syrie car c'est un voisin", résume Talal Salman, rédacteur en chef du quotidien As Safir de Beyrouth.

"Tout tremblement de terre en Syrie secouera le fragile équilibre du Liban. La stabilité du Liban est dans notre intérêt."

Pour le moment, Bachar al Assad a décidé d'emboîter le pas à son père en recourant à la force, comme celui-ci l'avait fait en 1982 contre une insurrection islamiste à Hama, qui avait fait une trentaine de milliers de morts.

Selon les groupes de défense des droits de l'homme, le bilan des victimes des troubles qui secouent la Syrie depuis un mois est de plus de 400 morts.

Mais pour Ali al Atassi, fils d'un ancien président emprisonné durant 22 ans sous le règne de Hafez al Assad, un autre "Hama" serait aujourd'hui impossible.

"La Syrie a atteint un point de non-retour. Elle ne peut plus revenir en arrière."

"Après ce qui est arrivé à Tunis et en Egypte, nous avons découvert qu'il existait une troisième voie entre despotisme et islamisme, la voie démocratique. C'est sûr que les islamistes y joueront un rôle, mais pas un rôle de premier plan", prédit-il.

"Les deux ou trois prochaines semaines seront réellement cruciales. Elles détermineront s'il (Assad) reste au pouvoir ou si son régime va s'effondrer", prédit l'analyste Rami Kouri.

Par Reuters

Syrie: plus de 30 morts à Deraa en deux jours, condamnation internationale

YouTube/AFP

Capture d'écran d'une vidéo amateur YouTube montrant un char de l'armée syrienne dans les rues de Deraa, prise dans les derniers jours à une date non précisée.

Une intervention massive des troupes à Deraa, berceau de la contestation du régime en Syrie, a fait plus de 30 morts en deux jours selon des militants, suscitant une inquiétude croissante de la communauté internationale.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU tient vendredi une session spéciale sur la Syrie à la demande des Etats-Unis, alors que l'ambassadeur de Syrie en France, Lamia Shakkour, a été convoqué aux Affaires étrangères pour se voir signifier la condamnation par Paris "de l'escalade de la répression".

Sur le terrain, des tirs étaient toujours entendus mercredi par intermittence à Deraa, à 100 km au sud de Damas, a indiqué un militant des droits de l'homme Abdallah Abazid.

Au moins six personnes ont été tuées mardi en plus des 25 morts lundi après l'entrée de l'armée, appuyée par des chars et des blindés dans cette ville, pour mater la contestation qui secoue depuis le 15 mars le régime du président Bachar al-Assad.

Des troupes ont été également envoyées en renfort à Douma, dans la périphérie de Damas. Un témoin a fait état d'un déploiement "dans tous les quartiers" de membres des forces de sécurité qui "contrôlent l'identité des gens dans les rues".

Carte de Syrie où les services de sécurité sont intervenus lundi afin de mater la contestation le 25 avril 2011

Une figure de la contestation à Banias, cheikh Anas Aïrout, a quant à lui dit craindre un assaut contre cette ville du nord-ouest de la Syrie, où des milliers de personnes, selon lui, ont défilé mardi pour réclamer des réformes.

Le régime de Damas a ainsi opté pour la solution militaire pour étouffer ce mouvement de contestation sans précédent, expliquent les militants et opposants.

Mais les autorités syriennes, qui accusent depuis le début "des gangs criminels armés" d'être à l'origine du mouvement, affirment que l'armée est entrée à Deraa "à l'appel des habitants" pour en chasser "les groupes terroristes extrémistes".

Ceux-là ont "attaqué des positions militaires et coupé des routes" a affirmé l'agence officielle Sanaa, faisant état de "trois morts et 15 blessés" dans les rangs des forces de sécurité et de l'armée.

La télévision d'Etat syrienne a montré dans la nuit des images de personnes présentées comme celles de membres de deux "gangs armés" sévissant à Deraa et à Jableh (nord-ouest). Ils ont dit avoir "reçu de l'argent et des armes de groupes extrémistes afin de tuer des membres des forces de sécurité dans le but de provoquer des troubles" en Syrie, selon le journal gouvernemental Techrine.

L'Organisation syrienne des droits de l'Homme (Sawassiya) a fait état mardi d'au moins 400 personnes morts depuis le déclenchement de la contestation, et réclamé la tenue "rapide" d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU "pour faire cesser l'effusion de sang".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a fait part de son "inquiétude croissante" concernant la répression en Syrie, en particulier l'utilisation de chars et de tirs à balles réelles par les forces armées.

Mais le Conseil de sécurité n'a pas réussi à adopter une déclaration condamnant les violences, proposée par quatre pays européens: la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal. Il devait se réunir mercredi.

L'ambassadeur de Syrie, Bachar Jaafari, a rejeté toute idée d'enquête internationale dans son pays. "Nous regrettons ce qui se passe, mais vous devez convenir que ces troubles et ces émeutes, dans certains de leurs aspects, masquent des intentions cachées", a-t-il dit.

Obama qualifie de bêtises le débat quant à son lieu de naissance

WASHINGTON - Barack Obama a qualifié mercredi de bêtises le débat sur sa naissance ou non sur le territoire américain après que la Maison Blanche a publié un nouveau document d'état-civil montrant qu'il était bien né à Hawaii et avait donc le droit d'être président.

Nous n'avons pas de temps pour ce genre de bêtises. Nous avons mieux à faire. J'ai mieux à faire. Il nous faut trouver des solutions à de grands problèmes et je suis certain que c'est possible, mais c'est sur eux que nous devons nous concentrer, pas sur cette controverse, a déclaré M. Obama lors d'une allocution à la Maison Blanche.

Plus tôt mercredi, la présidence a pris la mesure extraordinaire de diffuser pour la première fois la version longue de l'acte de naissance de M. Obama, en provenance de l'Etat américain d'Hawaii (Pacifique).

Ce document, une photocopie certifiée conforme, mentionne la naissance de Barack Hussein Obama à Honolulu, sur l'île d'Oahu, dans l'Etat d'Hawaii, le 4 août 1961 à 19H24.

Une version courte de ce document avait déjà été publiée sur internet par l'équipe de M. Obama pendant la campagne présidentielle de 2007-2008, alors qu'une partie de ses adversaires avaient douté qu'il soit né sur le territoire américain et puisse donc devenir président, comme le requiert la Constitution.

Mais ce débat a pris une nouvelle vigueur ces dernières semaines, en particulier lorsque le magnat de l'immobilier Donald Trump, qui s'est lancé en politique et caresse l'idée de briguer l'investiture républicaine à la présidentielle de 2012, a mis en doute le fait que M. Obama soit né aux Etats-Unis.

La Maison Blanche estimait que ce débat était devenu une distraction et espère y mettre un terme en diffusant la version longue de l'acte de naissance de M. Obama, a expliqué mercredi, avant M. Obama, le directeur de la communication de la présidence, Dan Pfeiffer.

Ce débat n'était pas sain pour notre débat politique, a renchéri le porte-parole de M. Obama, Jay Carney, lors d'un point de presse. M. Obama, selon lui veut débattre des problèmes auxquels les Américains s'intéressent réellement.


(©AFP /

Libye: le port de Misrata sécurisé, l'Otan sera représentée à Benghazi

AFP

Des rebelles libyens, le 27 avril 2011 à Jweb Ya, près de la frontière avec la Tunisie, dans le district de Nalout

Le port libyen de Misrata était sécurisé mercredi, selon les rebelles, au lendemain d'un bombardement des forces du régime, l'Otan s'apprêtant à installer un représentant à Benghazi, fief des insurgés, pour nouer des contacts politiques avec l'opposition.

Au sujet de Misrata, présentée par les rebelles comme une ville "clé" dans leur avancée vers Tripoli, la capitale libyenne située à 200 km à l'ouest, le ministre britannique de la Défense Liam Fox a fait état mardi "de progrès" de la rébellion, estimant que le régime de Mouammar Kadhafi est "sur la défensive".

Mercredi, le port de Misrata était sécurisé au lendemain d'une attaque par les forces pro-Kadhafi qui ont été repoussées à 40 km à l'est après des frappes de l'Otan et des combats au sol, ont indiqué les rebelles.

La troisième ville de Libye reste néanmoins encerclée par l'armée à l'est, au sud et à l'ouest, la seule voie de ravitaillement étant la mer.

"Les hommes de Kadhafi sont morts. Il reste des véhicules et des corps brûlés, et nous avons saisi beaucoup d'armes", a indiqué un chef de groupe rebelle, montrant notamment un missile Milan de fabrication française, des RPG et des armes automatiques.

AFP

Des réfugiés africains sur des camions prêts du port de Misrata, le 27 avril 2011

Mardi, des dizaines de roquettes étaient tombées sur le port et ses environs, faisant un mort et touchant notamment un camp de tentes qui abrite des réfugiés africains en instance de départ, selon un bilan revu à la baisse par le Croissant Rouge.

Il reste environ 1.300 réfugiés coincés à Misrata, essentiellement des Nigériens, mais aussi des Tchadiens, Ghanéens et Soudanais.

La perte du port serait aussi un "vrai désastre" pour les civils qui se retrouveraient sans aide humanitaire, a indiqué à l'AFP le colonel Ahmed Omar Bani, porte-parole militaire du Conseil national de transition (CNT), qui regroupe les rebelles à Benghazi (Est).

Selon le Croissant rouge à Misrata, les violences dans la ville ont fait environ 1.500 morts, habitants et rebelles, depuis le soulèvement de la ville le 19 février. Mais il n'était pas possible de confirmer ce bilan de source indépendante.

AFP

Carte de Libye indiquant les combats en cours lundi (situation à 14h00 GMT)

Dans une déclaration publiée à Paris par l'écrivain français Bernard-Henri Lévy, soutien de la rébellion libyenne, les chefs ou représentants de 61 tribus libyennes affirment leur volonté de construire "une Libye unie", "une fois le dictateur parti".

Les combats entre rebelles et pro-Kadhafi se cristallisent depuis plusieurs semaines autour de Misrata et de la région d'Al-Jabal Al-Gharbi, une zone montagneuse dans l'ouest du pays où la majorité de la population est d'origine berbère.

Près de la frontière tunisienne, de nombreuses familles fuyaient Zenten (ouest), bombardée par les forces loyalistes mercredi, a indiqué une témoin sur place, qui a entendu quatre roquettes Grad tomber près du centre-ville dans l'après-midi, alors que des habitants ont fait état de six autres roquettes reçues dans la matinée.

Les pays membres de l'Otan, aux commandes de l'intervention militaire le 31 mars, se sont mis d'accord pour installer un représentant de l'alliance à Benghazi pour nouer des contacts politiques avec l'opposition au régime du colonel Mouammar Kadhafi, selon un responsable de l'Otan.

Plusieurs pays de l'Otan intervenant en Libye discutent également avec les Etats-Unis de l'éventuelle fourniture de munitions, dont les stocks s'amenuisent après un mois d'opérations militaires, selon le Pentagone.

AFP

Le bureau du colonel Kadhafi touché par des frappes de l'Otan, le 25 avril 2011 dans le quartier de Bab al-Aziziyah, à Tripoli

Par ailleurs, des experts de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur les allégations d'atteintes aux droits de l'Homme en Libye sont arrivés mercredi dans le pays, selon l'agence officielle libyenne Jana.

Sur le plan financier, le président américain Barack Obama a ordonné formellement le déblocage d'une aide non militaire urgente de 25 millions de dollars destinée aux rebelles.

Le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a été contesté par une révolte née à la mi-février, réprimée dans le sang, et qui s'est transformée en guerre civile, provoquant l'intervention d'une coalition internationale le 19 mars sur mandat de l'ONU.

L'Union africaine a appelé à cesser toute opération militaire visant de hauts responsables libyens après une frappe aérienne de l'Alliance qui a détruit dimanche le bureau du dirigeant libyen à Tripoli.

L'ancien directeur de la CIA, Michael Hayden, a estimé que la chute du dirigeant libyen pourrait compliquer la lutte antiterroriste pour les Etats-Unis, soulignant que Kadhafi était un bon partenaire dans la lutte antiterroriste.

De son côté, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a ironisé sur l'intervention militaire en Libye, se demandant s'il fallait ainsi bombarder tous "les régimes tordus" dans le monde. "Kadhafi n'est plus là, il s'est barré depuis longtemps", a-t-il estimé.

Apple et Google invités au Congrès américain

Des parlementaires américains ont invité des dirigeants d'Apple et Google à prendre part à une audition du Congrès consacrée à la vie privée. Ce rendez-vous intervient au moment où les téléphones de ces deux géants sont accusés de garder la trace des mouvements de leurs utilisateurs.

Cette audition se tiendra le 10 mai. "C'est une première étape pour s'assurer que les lois fédérales protègent la vie privée des consommateurs notamment quand il s'agit d'appareils mobiles", a souligné le sénateur démocrate Al Franken, qui préside la sous-commission sur la vie privée, les technologies et la loi.

Des chercheurs britanniques ont présenté il y a une semaine une étude selon laquelle Apple aurait inclus dans la dernière version de son système d'exploitation pour iPhone et iPad une fonction permettant de garder la trace des mouvements de ses utilisateurs.

Deux jours plus tard, vendredi, des médias anglo-saxons affirmaient que les téléphones équipés d'Android gardaient également la trace des mouvements de leurs utilisateurs.

Google s'est défendu vendredi de garder toutes les traces de mouvements des utilisateurs de téléphones équipés de son système d'exploitation Android. Il a assuré n'avoir accès qu'à celles que le propriétaire choisit de lui donner. Apple n'a pas encore réagi.



(ats /

Carla Bruni-Sarkozy : Son désir d'enfant était plus fort que tout

Gala.fr

Alors que les rumeurs de grossesse n'ont été ni confirmées ni démenties par l'Elysée, Carla Bruni aurait été vue, ce matin, boulevard Saint-Germain, à Paris, «dans l'un des centres d'échographie et d'imagerie médicale les plus réputés de la capitale». Elle y aurait passé l'examen des trois mois, rapporte le site Atlantico.



Enceinte, Carlita? Chérir un petit être, c'est, en tout cas ce qu'elle espérait le plus au monde.

Depuis plus de trois ans, Madame Sarkozy joue l'épouse (top)modèle, ravissante, engagée...La musicienne qui n'envisageait pas, il y a peu, que son cher et tendre se représente pour un autre mandat, s'implique aujourd'hui pour sa réélection. Notre ancienne reine des podiums est devenue l'atout charme, chic et glam', d'un chef d'Etat (déjà) en campagne.

Aussi à l'aise sous les ors de la République que dans ses ballerines Roger Vivier, notre icône fashion n'en reste pas moins femme, taraudée par ses envies de bébé.



Certains trouvent inopportune une grossesse à la veille de manoeuvres électorales? A bas le protocole, les sondages et les coulisses du pouvoir! Place au désir et aux sentiments passionnels! La quarantaine éblouissante, comblée par son mariage avec le Premier des Français, Carla souhaite plus que tout pouponner, à nouveau.

De son union avec le philosophe Raphaël Enthoven, est né Aurélien, neuf ans, pour lequel elle dit «avoir bataillé». Le combat pour être mère, une seconde fois, elle l'a mené avec ténacité, recul et délicatesse, aussi.


Plusieurs fois, la presse a commenté ses tenues vaporeuses ou montré du doigt ses courbes arrondies. Mais à 43 ans, pas facile de défier l'horloge biologique. «J'aimerais tellement, mais je ne sais pas si mon âge me le permettra», confiait-elle à Madame Figaro, il y a deux ans.
Son ventre désespérément vide, notre féline aux yeux de chat s'est résignée à l'ironie. «Je crois qu'il faut que j'arrête la bière», rétorquait-elle, en 2009, dans un sourire amer. Et d'ajouter da

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Libye: Chavez accuse l'Otan de vouloir tuer son ami Kadhafi

CARACAS - Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a accusé mardi l'Otan de vouloir tuer son ami Mouammar Kadhafi, après une frappe aérienne qui a détruit le bureau du dirigeant libyen, et annoncé la venue d'une délégation libyenne en quête d'une issue pacifique à la crise.

Vous savez que Kadhafi est notre ami, mais cela n'a rien à voir avec l'amitié. Qui a le droit de lancer des bombes ainsi? Ils cherchent Kadhafi pour le tuer, a déclaré le chef de file de la gauche radicale latino-américaine, principal allié du dirigeant libyen dans la région.

Nous ne sommes pas d'accord avec tout ce que fait ou a fait Kadhafi, mais qui peut s'arroger le droit de lui lancer des bombes tous les matins' Et elles tombent sur un centre commercial, un hôpital, une université. Tout ça pour obtenir la fin d'un régime, a-t-il ajouté à l'occasion d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays d'Amérique latine et des Caraïbes à Caracas.

L'Otan a nié mardi avoir cherché à prendre le colonel Kadhafi pour cible en bombardant dimanche son bureau dans son immense résidence du secteur de Bab Al-Aziziya, dans la banlieue de Tripoli.

Selon le commandant de la mission de l'Otan en Libye, le général canadien Charles Bouchard, le raid visait un centre de communications situé dans la résidence du colonel Kadhafi, utilisé pour coordonner les attaques contre des civils.

La mission de l'Otan ne vise pas les individus, a affirmé le général canadien. Il s'agit de mettre fin à la violence contre la population, pas d'imposer un changement de régime, a-t-il ajouté.

M. Chavez a par ailleurs une nouvelle fois milité en faveur d'une solution diplomatique de la crise, un mois après avoir proposé l'envoi d'une mission de paix en Libye, une idée rejetée par l'opposition libyenne et qui n'avait rencontré qu'un faible écho international.

Une délégation envoyée par le président Kadhafi est arrivée. Elle est déjà au Venezuela pour chercher une solution pacifique à la crise, a-t-il indiqué, sans donner de détails sur la composition de cette délégation ni sur son ordre du jour.

Le dirigeant vénézuélien considère que l'intervention étrangère en Libye n'a qu'un seul but: s'emparer du pétrole de ce pays nord-africain, membre comme le Venezuela de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).


(©AFP /