26 avril, 2011

GROUPE SEB : ACTIVITE 1ER TRIMESTRE 2011 Bourse en ligne, actualité des cours et bourse en ligne

GROUPE SEB : ACTIVITE 1ER TRIMESTRE 2011

Regulatory News:

Un début d'année vigoureux, en ligne avec 2010

  • Un chiffre d'affaires en très forte croissance
  • Une marge opérationnelle, à 92 ME, historiquement élevée pour un 1er trimestre
  • Une situation financière solide et saine
Ventes en ME 1er trim

2010
1er trim

2011
Variations

(Calculées sur chiffres non arrondis)




Parités

courantes

Périmètre et parités

constants

France
148
147
-0,6 %
-0,6 %
Autres pays de

l'Europe Occidentale

164
180
9,5 %
9,2 %
Amérique du Nord
74
81
10,3 %
4,6 %
Amérique du Sud
72
94
31,6 %
14,8 %
Asie Pacifique
185
236
27,2 %
20,9 %
Europe Centrale, Russie, et autres pays
127
152
19,5 %
17,5 %
TOTAL
770
890
15,6 %
11,6 %

Dans un environnement macro-économique globalement porteur, et malgré les troubles sociopolitiques au Maghreb et au Proche-Orient ainsi que les événements tragiques au Japon, le Groupe SEB (Paris:SK) a bénéficié au 1er trimestre d'une bonne tenue générale de la consommation et d'un marché du petit équipement domestique bien orienté. Il a de ce fait réalisé des performances records, en ligne avec celles de 2010.

A +15,6% à parités courantes et +11,6% à périmètre et taux de change constants, la progression des ventes a été robuste. A la croissance organique, alimentée essentiellement par les volumes, s'ajoute l'effet périmètre lié à la consolidation depuis le 1er mars 2011 de la société colombienne Imusa, dont la contribution au chiffre d'affaires du trimestre s'est élevée à 8 ME. L'activité a été tirée par la poursuite du développement rapide dans les pays émergents (+ 23% en moyenne) mais elle a aussi été marquée par une progression soutenue (+5% en moyenne) dans les pays matures. L'effet devises, positif, s'établit à 23 ME, incluant notamment, par rapport au 1er trimestre 2010, l'appréciation du yen, du real, du yuan et du rouble, le dollar ayant été stable en moyenne entre les deux périodes.

Conjuguant solidité des ventes et activité industrielle soutenue, la marge opérationnelle atteint, à 92 ME, un nouveau record historique pour la période, par rapport à un 1er trimestre 2010 déjà fort.

La dette financière nette au 31 mars 2011 s'établit à 137 ME et inclut l'acquisition d'Imusa.

Ventes par zone géographique

En France, le marché du petit équipement domestique est resté bien orienté, tiré en particulier par les machines à café portionné, le soin de la personne et les aspirateurs. Pour autant, le contexte concurrentiel s'est durci avec notamment la multiplication d'offres promotionnelles de certains grands distributeurs. Dans cet environnement, le Groupe SEB a maintenu globalement ses ventes et ses parts de marché en petit électroménager, mais a connu un tassement de son activité et un léger repli de ses positions concurrentielles en articles culinaires du fait de la mise en place d'une importante opération de fidélisation par l'un de ses principaux clients. Il a cependant quasiment pu compenser ce manque à gagner grâce à des progressions chez d'autres clients et à ses nouvelles gammes « petit déjeuner », aux aspirateurs Silence Force et Air Force, aux nouveaux modèles de barbecues et planchas, à Dolce Gusto, Nespresso, etc.

Dans les autres pays de l'Europe Occidentale, les tendances de marché sont restées globalement favorables, malgré la morosité ambiante en Grèce et dans la péninsule ibérique. Hormis ces pays, où notre activité subit le ralentissement économique, la progression des ventes est généralisée, avec des scores très élevés dans certains pays. Ainsi, au Royaume-Uni, sur un historique certes faible, le Groupe confirme son retour à la croissance, dans un marché de nouveau porteur et réceptif aux nouveautés produits. Il en est de même en Italie, où nos ventes et nos parts de marché s'améliorent. En Autriche, nous réalisons de nouvelles avancées, grâce notamment à l'extension de notreoffre. Enfin, en Allemagne et au Benelux, la dynamique de croissance est très soutenue, s'appuyant sur nos produits champions. Sur l'ensemble de l'Europe occidentale, nos ventes bénéficient en outre de la relance de la marque Moulinex, dont le démarrage est encourageant.

En Amérique du Nord, dans une conjoncture contrastée selon les pays, la croissance organique des ventes du Groupe s'élève à 4,6% sur la période ; s'y ajoute la contribution d'Imusa USA qui, consolidée sur 1 mois, s'élève à 1,6 ME. Aux USA, l'activité a été très satisfaisante en articles culinaires de c?ur de gamme avec en particulier aux progrès continus des marques T-fal et Emeril. En soin du linge, Rowenta a renoué avec une croissance solide s'appuyant sur le succès de ses nouveaux modèles de fers. Krups pour sa part attend l'arrivée de nouvelles gammes en fin d'année. Sur le segment premium, All-Clad est en phase de réorganisation de son offre, qui se traduit par un repli ponctuel de ses ventes avant la mise en place du nouvel assortiment. Au Canada, le Groupe confirme le redressement de la situation via une politique commerciale plus offensive alors qu'au Mexique, il poursuit sa dynamique et surperforme le marché.

En Amérique du Sud, dans un contexte économique globalement porteur, le Groupe a accru ses ventes à structure et parités constantes de 14,8%, Imusa apportant une contribution additionnelle de 6,4 ME sur 1 mois. Au Brésil, nous avons réussi à plus que compenser les méventes de ventilateurs liées à une météorologie défavorable par des succès commerciaux en petit électroménager (fers vapeur, aspirateurs, Dolce Gusto, laveuses et essoreuses?), un plan produits offensif en articles culinaires, le développement continu de nos magasins en propre et l'efficacité d'une force de vente optimisée. En Colombie, le recul des ventes de ventilateurs (pour les mêmes raisons qu'au Brésil) conjugué à l'abaissement des droits de douane sur les importations de produits électriques a entraîné un tassement ponctuel du chiffre d'affaires Groupe au 1er trimestre.

En Asie-Pacifique, la croissance très robuste de l'activité comprend en fait des situations contrastées. La Chine, 1er marché du Groupe sur le trimestre, continue à être le moteur principal de notre essor sur la zone. Les ventes de Supor ont en effet progressé de près de 40 % sur le marché domestique chinois, avec de nouvelles avancées marquantes en articles culinaires et une dynamique extrêmement vigoureuse en petit électroménager. En Corée, nous poursuivons notre déploiement en produits électriques avec l'introduction de nouvelles catégories et, à la clé, une croissance significative de l'activité. Au Japon, en dépit d'un recul tendanciel de la consommation, d'un historique élevé et des événements dramatiques du mois de mars, les ventes du Groupe se sont maintenues par rapport au 1er trimestre 2010. En Australie, après deux années difficiles, le Groupe renoue avec la croissance grâce au succès de plusieurs produits phares.

En Europe Centrale, Russie et autres pays (Turquie et pays du Moyen-Orient, Afrique?), la croissance des marchés et le niveau de notre propre activité connaissent des rythmes plus ou moins soutenus selon les pays, avec toutefois, dans l'ensemble, un phénomène d'accélération. En Russie, la reprise est effective mais la crise a laissé des traces : marché plus banalisé, distribution plus concentrée, guerre des prix?Dans ce contexte plus tendu, nos ventes sont cependant en progression sensible. En Ukraine, le Groupe SEB est le premier bénéficiaire de la vigueur de la demande, qui conduit à une activité extrêmement robuste et des positions renforcées sur le marché. En Europe centrale, dans un contexte encore incertain, nos ventes retrouvent de la vitalité, tirées par des produits pilotes (articles culinaires, fers, aspirateurs, Dolce Gusto?), par des opérations de fidélisation avec certains distributeurs et par des gains de référencements. En Turquie, notre activité a retrouvé un essor très rapide, alimenté fortement par nos avancées en aspirateurs, par le franc succès d'Actifry et par l'efficacité de notre réseau de Tefal shops sur le territoire.

Analyse de l'évolution de la marge opérationnelle

La marge opérationnelle des 3 premiers mois s'établit au niveau historiquement élevé de 92 ME et est en progression de 6 % par rapport aux 87 ME réalisés à fin mars 2010, et qui constituaient déjà un record et donc, une base exigeante. Cette nouvelle amélioration est à mettre au compte de l'accroissement des volumes qui, d'une part, apporte une contribution additionnelle directe à la rentabilité, et qui, d'autre part, permet une meilleure absorption des coûts industriels. Par ailleurs, la hausse des prix des matières premières a eu un impact sur nos achats directs de production et de produits sourcés au 1er trimestre tandis que l'effet devises a été positif.

Analyse de la dette au 31 mars 2011

La dette financière nette au 31 mars 2011 s'établit à 137 ME, incluant le financement de l'acquisition de la société colombienne Imusa réalisée fin février 2011. Depuis le début de l'exercice, le Groupe a donc poursuivi son désendettement, maintenant une situation financière solide et confortable.

Un rapport de gestion plus exhaustif est disponible sur le site internet www.groupeseb.com

Prochaine publication : Ventes et résultats semestriels le 25 juillet à 21 h.

Leader mondial du petit équipement domestique, le Groupe SEB déploie son activité dans près de 150 pays en s'appuyant sur un ensemble unique de marques de premier rang commercialisées à travers une distribution multi format. Vendant quelque 200 millions de produits par an, il met en?uvre une stratégie de long terme fondée sur l'innovation, le développement international, la compétitivité et le service au client. Le Groupe SEB emploie plus de 24000 collaborateurs dans le monde.

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Fraudes électorales en Haïti: démission d'une conseillère électorale

PORT-AU-PRINCE - Un membre du Conseil électoral provisoire haïtien (CEP) a démissionné lundi soir pour manifester son désaccord contre le déroulement du second tour des législatives marqué par des fraudes tandis que le président élu, Michel Martelly, demande une commission d'enquête.

J'ai remis ma lettre de démission au président de la République M. René Préval, a déclaré dans une lettre Ginette Chérubin qui représentait plusieurs associations féminines au Conseil électoral.

La dernière phase du processus électoral ayant conduit à des résultats définitifs douteux a encore entaché - cette fois de manière irréversible - l'honorabilité et le prestige du CEP, a expliqué la conseillère.

Le gouvernement haïtien a publié lundi une liste d'élus issus des dernières législatives, de laquelle sont provisoirement écartés 19 parlementaires, 17 députés et 2 sénateurs, dont la victoire est mise en doute.

Le président élu Michel Martelly, une partie de l'opposition et la communauté internationale ont exprimé leurs doutes quant au score du parti Inité dont la présence au parlement devait augmenter de moitié aux termes de ces résultats contestés.

Ma position est claire: il faut respecter le vote du peuple. On ne peut construire la démocratie en volant des élections, a lancé M. Martelly mardi lors d'une conférence de presse. Le président élu a demandé qu'une commission indépendante ouvre une enquête sur les fraudes électorales.

Dans les médias locaux, des candidats défaits lors des législatives ont accusé des conseillers du CEP d'avoir touché des pots-de-vin provenant du parti Inité du président sortant Préval.

J'ai entendu les allégations de fraudes, des accusation publiques. Pour laver l'honneur des membres du CEP, l'Etat devrait se donner les moyens pour faire la lumière sur cette affaire, a réagi le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, suggérant la création d'une commission d'enquête.

Compte tenu de la satisfaction quasi générale manifestée par les électeurs après les résultats préliminaires, il est impensable que le Bureau du contentieux électoral national ait conduit à des changements aussi significatifs dans les tableaux des résultats, a écrit Ginette Chérubin.

Lundi, une partie des députés dont la légitimité n'est pas contestée sont entrés en fonction après la publication de la liste partielle des élus. Les sénateurs devaient prendre leurs fonctions ce mardi.


(©AFP /

Rooney et Manchester font chuter Metzelder et Schalke

Rooney et Manchester font chuter Metzelder et Schalke


©Maxppp

Schalke 04 - Manchester United : les notes du match

26/04/2011 - 22 h 50 - 12

Manchester United a fait une sacrée opération ce soir en demi-finale aller de la Ligue des Champions. Sur la pelouse de Schalke 04, les Red Devils ont fait parler leur expérience et leur classe pour s'imposer sans contestation possible 2-0. La finale est à portée de mains.

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Les choses sérieuses commencent. La Ligue des Champions nous offrait ce soir sa première demi-finale aller, un match opposant Schalke 04 à Manchester United. Et si les Red Devils apparaissent comme les favoris légitimes, ce sont les Allemands qui se mettent les premiers à leur avantage avec une frappe signée Baumjohann (1e) captée sans difficulté par Van der Sar. Dans la foulée, Rooney (3e) décoche une merveille de frappe enroulée, détournée de fort belle manière par un Neuer inspiré. Ce sont ensuite Park (6e) et Hernandez (7e) qui tentent leur chance, mais les deux hommes butent sur le dernier rempart teuton. Le match démarre donc sous les meilleures auspices. À la limite du hors-jeu, Chicharito (14e) a un face-à-face à négocier avec le portier adverse mais c’est une nouvelle fois le dernier rempart qui remporte son duel. Les deux hommes s"offrent un sacré mano a mano, et deux nouvelles tentatives du Mexicain (21e, 26e) s’en vont mourir à quelques centimètres des poteaux de Neuer.

Les Red Devils dominent leur sujet et appuient sur l’accélérateur. Mais qu’importe, Schalke 04 peut compter sur un Neuer époustouflant. Sur une tête piquée parfaitement négociée par Giggs (27e), le portier parvient à se détendre juste ce qu’il faut pour dévier le cuir. Un arrêt de grande classe pour celui qui devrait quitter le club de la Ruhr cet été. Le roseau allemand plie mais ne rompt pas malgré les coups de boutoir assénés par les Mancuniens. Sur la même action, ni Hernandez, ni Park (36e) ne parviennent ainsi à faire trembler les filets adverses, imités juste après par Fabio (38e). MU compte bien forcer la décision avant la mi-temps et un Giggs (45e) bien lancé dans la profondeur se présente face à Neuer. Mais grâce à une sortie pleine d’à propos et d’autorité, le gardien de but parvient à dévier le tir du Gallois. 0-0 à la pause, Schalke 04 peut s’estimer heureux de ne pas avoir encaissé de buts. Un Neuer en état de grâce permet donc aux siens d’y croire.

À la reprise, MU reprend sa domination. Et sur une bonne tête d’Evra (46e), le gardien de but allemand se distingue une nouvelle fois grâce à une formidable parade. Schalke 04 finit par sortir de sa torpeur et, suite à un excellent déboulé côté droit signé Farfan, Jurado (52e) peut décocher une reprise de volée mais dévisse sa tentative. Moins timorés qu’en première mi-temps, les Allemands ne se démontent pas et Edu (65e) met à contribution Van der Sar. Oui mais voilà, Manchester United a de la ressource et finit par trouver la faille. Lancé à merveille par Rooney, Giggs (67e) se présente seul face à Neuer et l’ajuste en toute sérénité. 1-0 pour les Red Devils, le plus dur est fait. Mais les Anglais ne s’arrêtent pas là et doublent la mise. Mis dans les meilleures dispositions par Hernandez, Rooney (70e) n’a plus qu’à envoyer le cuir au fond des filets. Sonné, le club de la Ruhr tente tout de même de réagir par l’intermédiaire d’Escudero (82e) mais son tir ne trompe pas la vigilance de Van der Sar. Evra (88e) s’offre la dernière occasion du match, mais son tir ne fait que tutoyer le poteau gauche de Neuer. Score final 2-0 pour Manchester United. Les pensionnaires d’Old Trafford ont un pied et demi en finale.

L’homme du match : Wayne Rooney (8) : une nouvelle fois exceptionnel. Il ne perd quasiment aucun ballon et joue avec une rare justesse. Que demander de plus ? Des buts ? Pas de problème, il s’est acquitté de la tâche à la 69e sur un excellent service de Chicharito. C’est déjà lui qui avait allumé la première mèche d’une frappe lointaine en direction de la lucarne (3e). Des passes décisives ? Giggs en a hérité d’une magnifiquement bien dosée pour ouvrir la marque (67e). Si Messi et Ronaldo brillent peut-être plus par leurs arabesques offensives, l’Anglais est sûrement à l’heure actuelle le joueur le plus complet d’Europe. Remplacé par Nani (88e), vite en jambes et auteur d’une superbe louche pour Evra.

Schalke 04 :

- Neuer (8) : que dire de la performance de l’international allemand ce soir. Tout simplement énorme, le dernier rempart a cassé la baraque. Multipliant les parades de grande classe tout au long de la rencontre, le gardien de but a été magistral. Écœurant tour à tour tous les attaquants de Manchester United, celui qui devrait plier bagage cet été a prouvé qu’il était à n’en pas douter l’un des tous meilleurs au monde à son poste. Mais malgré ses exploits répétés, il a dû s’incliner par deux fois.

- Uchida (5,5) : match plutôt bien négocié de la part de l’arrière droit. Dans un duel 100% asiatique avec Park, le Japonais n’a pas démérité, donnant du fil à retordre à son adversaire. Sur le plan offensif, il a tenté d’apporter le surnombre et de combiner avec ses coéquipiers.

- Matip (5,5) : l’une des rares satisfactions côté défensif pour Schalke 04. L’habituel milieu de terrain a endossé le rôle de défenseur en l’absence d’Howedes, avec succès. Il s’est bien battu et a fait valoir ses qualités de vitesse et de puissance pour rivaliser avec les attaquants adverses.

- Metzelder (4,5) : match assez compliqué pour l’ancien du Real Madrid. Souvent dépassé par les événements, il a été l’auteur d’interventions parfois à la limite. Averti d’ailleurs pour une faute grossière sur Rooney, le défenseur plaquant l’attaquant anglais au sol.

- Sarpei (4) : lui aussi a connu une soirée difficile. Relances ratées et marquages approximatifs ont émaillé sa rencontre. A écopé d’un carton jaune pour une faute là encore grossière. Il y a des soirs comme ça... Remplacé par Escudero (72e).

- Papadopoulos (4) : match à vite oublier pour le milieu défensif grec. Peinant à exister, il n’a eu aucun impact sur les débats, errant telle une âme en peine ou presque sur le terrain. Face à des Mancuniens diaboliques, le joueur de 19 ans a pu mesurer l’écart qui le sépare encore du très haut niveau.

- Jurado (5) : le milieu de terrain a tenté d’apporter un plus, mais a connu un match sur courant alternatif. Disparaissant parfois de la circulation, il a su par moment faire valoir sa qualité technique. Pas assez souvent, malheureusement pour Schalke 04. Remplacé par Draxler (83e).

- Baumjohann (4,5) : match compliqué pour le milieu de terrain. S’il s’est offert la première occasion du match, il a ensuite passé le plus clair de son temps à défendre, ne se montrant ainsi pas à son avantage. Remplacé par Kluge (53e).

- Farfan (6) : comme souvent, le Péruvien a prouvé qu’il était l’une des valeurs sûres du football européen à son poste. Solide, il n’a pas ménagé sa monture en phase défensive, aidant ses coéquipiers à résister aux déferlantes mancuniennes. Mieux, il a trouvé le temps de se projeter vers l’avant dès que possible. Une belle prestation.

- Edu (5) : le numéro 9 a eu le mérite de ne pas lâcher. Dans un match compliqué pour les attaquants de Schalke 04, il s’est battu comme un beau diable pour mettre en difficulté les défenseurs mancuniens. A décoché une belle frappe bien captée par Van der Sar.

- Raul (4) : si brillant lors des quarts de finale contre l’Inter Milan, le goleador espagnol n’a cette fois pas réussi à se montrer sous son meilleur jour. Transparent, l’ancien taulier du Real Madrid a été en grande difficulté.

Manchester United :

- Van der Sar (6) : peu de travail, effectué avec un grand sérieux. Impeccable dans son jeu au pied, il s’est bien couché sur une frappe lointaine d’Edu (64e), qu’il ne fallait absolument pas relâcher.

- Fabio (6,5) : le jumeau de Rafael a livré un match impeccable. Sans véritable adversaire face à lui, il a parfaitement tenu son couloir et montré une belle complicité avec Valencia, placé devant lui. A noter une superbe chevauchée (18e) et une reprise de volée juste au-dessus de la barre transversale (37e).

- Ferdinand (6) : il a vite pris le dessus sur Raul dans le domaine aérien et l’a complètement éteint. Un match très tranquille.

- Vidic (6,5) : lui aussi, il a dominé son adversaire direct et a usé de son énorme jeu de tête pour dégager les rares ballons chauds de Schalke 04 dans la surface de réparation. Il a même tenté, et failli réussir, une Madjer sur un corner.

- Evra (6) : en jambes ce soir et heureusement car Farfan était le joueur de Schalke le plus affûté et le plus dangereux. Si la vitesse du Péruvien lui a quelquefois posé problème, il l’a plutôt bien contenu. Un apport offensif régulier et de qualité. Il aurait même pu marquer le troisième but après une louche de Nani dans sa course (88e).

- Carrick (6) : difficile d’avoir un match plus tranquille pour l’Anglais. Face au milieu allemand très éparpillé, il a pu régner sans problème et, comme à son habitude, a joué très sobrement.

- Giggs (8) : à 37 ans, la Ligue des Champions l’inspire toujours autant. En témoignent ses nombreuses ouvertures millimétrées et ses appels dans le dos de la défense. Sur l’un d’eux, il a définitivement libéré MU en crucifiant Neuer sur un un caviar de Rooney (67e). Il aurait pu marquer plus tôt, sur une tête à 5 mètres du but (21e) ou sur un face-à-face offert déjà par Rooney (45e). Comme lors de la double confrontation face à Chelsea, il a été exceptionnel.

- Valencia (6,5) : le couloir droit est son domaine et il n’a cessé de le démontrer à Sarpei, à qui il a fait passer une très mauvaise soirée. Débordements, une-deux, centres en première intention, il s’est régalé, avec à la clé quelques jolis dribbles. Il est à l’origine du deuxième but mancunien.

- Park (6) : un très gros début de match, avec notamment un très bel enchaînement à l’entrée de la surface adverse et une frappe du gauche difficilement stoppée par Neuer (6e). Placé dans le couloir gauche, il a beaucoup dézoné, déstabilisant considérablement la défense allemande. Un joli service dans la profondeur pour Chicharito (14e). Il a ensuite peu à peu baissé le pied. Remplacé par Scholes (73e), qui a consolidé le milieu de terrain des Red Devils.

- Rooney (8) : voir ci-dessus.

- Hernandez (7,5) : que d’occasions ! Face à une défense ouverte à tout vent, il s’est baladé et a proposé une quantité industrielle d’appels dans le dos de Metzelder et Matip. Et avec Rooney, Park, Giggs et Valencia, il était doté de pourvoyeurs parfaits. En première période, il aurait pu marquer 5 buts (6e, 14e, 21e, 26e, 35e). Lui qui sait normalement profiter de la moindre opportunité a eu plus de cartouches qu’il n’en fallait, mais il est tombé sur un grand Neuer. Il pourra se consoler avec sa passe décisive à l’attention de Rooney (69e). Berbatov n’est pas prêt de récupérer sa place dans le onze de départ en Ligue des Champions... Remplacé par Anderson (73e), qui s’est contenté de faire tourner le ballon.

->La Rédaction FM

La protestation enfle au Maroc

Les appels au changement grandissent au Maroc alors que les citoyens réclament l'élargissement des libertés et de mettre un terme à la corruption.

Par Naoufel Cherkaoui et Siham Ali pour Magharebia à Rabat – 26/04/11

[Naoufel Cherkaoui] Les membres du Mouvement de la Jeunesse du 20 février se rassemblent en faveur de la réforme.

Le dimanche 24 avril, les Marocains sont descendus dans les rues de plusieurs grandes villes pour la troisième manifestation majeure organisée à l'appel du Mouvement de la Jeunesse du 20 février.

Des mouvements de protestation qui se sont tenus à Rabat, Tanger, Marrakech, Tetouan, Oujda, Laâyoune et dans d'autres municipalités marocaines ont attiré au moins 27 000 personnes. Certains rapports estiment pour leur part le nombre de manifestants à 50 000.

Selon Najib Chaouki, organisateur de la marche à Rabat, ces rassemblements ont été décidés parce que les doléances formulées par le Mouvement de la Jeunesse "n'ont pas été entièrement satisfaites".

"L'Etat répond à ces revendications petit à petit, et nous considérons qu'il s'agit là d'une tentative de l'Etat de contourner la volonté exprimée par ce mouvement des jeunes", dit-il.

Les manifestants ont scandé des slogans anti-corruption et ils ont appelé au changement de personnalités influentes qui auraient amassé une richesse indue lorsqu'ils étaient au service du gouvernement.

"Le discours royal prononcé le 9 mars ne traite qu'une partie de nos requêtes", ajoute Chaouki. "Et nous continuerons donc nos mouvements pacifiques de protestation, tels que nous les avons conduits jusqu'à aujourd'hui, et ce jusqu'à ce que toutes nos revendications, celles que nous avons exprimé depuis le début de notre mouvement, soient satisfaites".

Ces doléances comprennent des réformes économiques, sociales et politiques. Les manifestants ont par ailleurs plus spécifiquement réclamé l'indépendance de la justice, l'abrogation de la loi anti-terroriste, la libération des prisonniers ainsi qu'une constitution démocratique.

Dans la capitale, les organisateurs ont fait le choix de défiler à travers l'un des quartiers les plus défavorisés afin d'attirer l'attention sur la souffrance subie dans le pays.

"Cette marche aujourd'hui est la confirmation que le Mouvement entretient un lien fort avec la population, dans ces quartiers populaires qui doivent affronter des problèmes économiques et sociaux," annonce Kamal Leghmam, membre du Mouvement pour la Jeunesse du 20 février.

"L'expérience a démontré qu'il ne faut pas avoir peur des quartiers populaires car les gens sont conscients de l'importance des demandes pacifiques de leurs droits", signale Amina El Ghalbi.

A son tour, Rim Ben Brahim, qui appartient également au Mouvement de la Jeunesse, explique à Magharebia que "le Gouvernement n'a pas répondu à nos requêtes. Et nous continuerons donc notre lutte, jusqu'à ce que chacune d'elles ait été satisfaite".

"J'espère que cette mobilité se transformera en une réforme politique profonde et en une constitution démocratique," dit Mustafa Ramid, dirigeant du parti de la justice et du Développement, qui a lui-même participé à la manifestation.

Nombreux sont les citoyens qui ont été déçus par les récentes réformes offertes par le Maroc. Abdelhamid Amine, vice-président de l'association marocaine des droits de l'Homme, indique que les demandes sont nombreuses et ne concernent pas uniquement les réformes constitutionnelles : "Jusqu'à présent, la réponse s'avère insuffisante", note-t-il.

"Nous voulons un Maroc nouveau", s'exclame Hamid Brahmi, étudiant . "Nous avons des doutes quant à la véritable volonté de changer complètement la constitution. Nous craignons que les signaux soient juste des tentatives pour calmer temporairement la situation."

La fermeture du centre de détention de Témara figure également parmi les demandes des manifestants. Des témoignages diffusés ces derniers jours dénoncent des pratiques de torture effectuées entre ses murs. Mais lorsque le Ministre de l'Intérieur a été interrogé sur cette affaire, il a démenti toute activité illégale au sein de la prison.

"Tous les centres de détention au Maroc sont régis par la loi marocaine qui interdit l’enlèvement, la séquestration et la torture. Toute victime a le droit de porter plainte auprès des instances compétentes.", a déclaré, le 20 avril, Taieb Cherkaoui.

L'artiste comique Ahmed Snoussi, connu aussi sous le sobriquet de "Bziz", affirme soutenir "le combat du peuple en faveur de l'obtention de sa liberté et de sa dignité."

"La bonne nouvelle, si longtemps attendue, du printemps de démocratie va enfin arriver,c'est indubitable", dit-il.

Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.

Laurent et Simone Gbagbo. Une (lamentable) histoire ivoirienne !

Ils ont fait la « une » de l’actualité ouest-africaine et, plus souvent qu’on ne l’aurait souhaité, de la presse française et internationale. Pendant plus d’une décennie. Il n’est pas un seul couple présidentiel, sur ce continent (l’Asie et l’Amérique latine - sans oublier les Etats-Unis -, par contre, ont été prolixes en la matière), qui ait autant et aussi longtemps « défrayé la chronique ».

Difficile de dissocier l’un de l’autre. Sauf, bien sûr, que Laurent Gbagbo exerçait une fonction officielle ; ce qui n’était pas le cas de Simone. Et, du même coup, sa responsabilité est bien plus engagée que celle de son épouse.

Mais personne ne s’y trompe : si dans le couple Gbagbo il y a un démon, c’est bien plutôt une démone (mot reconnu par le dictionnaire Larousse ce qui prouve bien l’existence de ces femmes diaboliques !). Quand l’histoire contemporaine de la Côte d’Ivoire sera écrite, il faudra prendre en compte ce qui est de la responsabilité de Simone, même si cela n’exonère en rien celle de Laurent. Responsabilité, elle a toujours revendiquée au nom du droit des femmes et des « premières dames ». « Je n’ai jamais cru à la neutralité de qui que ce soit », avait-elle affirmé, dès l’accession de son mari au pouvoir, à Florence Dini (Amina n° 377). D’autant moins neutre qu’elle était politiquement engagée, députée d’Abobo au moment de l’accession de son mari à la magistrature suprême. Simone Gbagbo voudra tellement affirmer sa place sur la scène politique ivoirienne en tant qu’épouse de Laurent Gbagbo qu’elle publiera même un pavé de 500 pages (« Paroles d’honneur ») dont le sous-titre dit bien ce qu’il en est : « La Première dame de Côte d’Ivoire parle… ». Laurent, quant à lui, s’est bien gardé de publier quoi que ce soit tout au long de son séjour à la présidence de la République !

En décembre 2004, un rapport de cinq experts internationaux du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme l’avait épinglée pour, notamment, le « parrainage des escadrons de la mort » (soulignons que Guillaume Soro était, lui aussi, concerné par des violations des droits de l’homme et qu’une liste de 95 personnes coupables des mêmes faits avait été établie mais gardée secrète). Quand le 16 avril 2004, le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer va disparaître, très rapidement le nom de Simone Gbagbo va être cité et le juge français Patrick Ramaël va la convoquer (en vain bien sûr) pour qu’elle soit entendue comme témoin. La sortie de son livre, en février 2007, avait été l’occasion d’une gigantesque campagne de presse (aucun autre livre « africain » n’a jamais bénéficié d’un tel impact médiatique) qui traçait un portrait flatteur de la « première dame » même s’il mettait au jour l’ambiguïté du personnage.

Il n’est pas sûr, aujourd’hui, que ce ne soit pas un élément à charge qui établit sa responsabilité dans bien des actions imputées exclusivement au chef de l’Etat, notamment dans la « défense » qu’elle s’est efforcée d’organiser en faveur de personnalités mises en cause dans certaines opérations plus que douteuses, à commencer par le sinistre et cynique Gossio, directeur général du Port autonome d’Abidjan (PAA). C’est dire que Simone a focalisé sur sa personne beaucoup de ressentiment ; et plus de haine encore qui s’est exprimée pleinement lors de son « arrestation » et de son transfert à l’hôtel du Golf, quartier général du président Alassane Dramane Ouattara.

On ne peut pas réduire l’image de la Côte d’Ivoire contemporaine à la seule mortelle randonnée à laquelle le couple Gbagbo a condamné les Ivoiriens pendant toute une décennie. On ne peut pas non plus faire l’impasse sur leur responsabilité individuelle et, plus encore, comme instigateurs d’un mode de production politique dont les dérives affairistes (pour ne pas dire les pratiques mafieuses) vont durablement marquer la vie économique et sociale du pays. Laurent et Simone ne se sont pas seulement trompés ; ils ont aussi trompé le peuple ivoirien et leurs partenaires régionaux et internationaux alors que leur ambition n’aura jamais été que de mettre la Côte d’Ivoire en coupe réglée. Au-delà des crimes contre l’humanité, au-delà des meurtres, des massacres, des exactions, des viols…, il y a cette dimension de mal-gouvernance que personne ne doit occulter. Et dans laquelle, tout autant que des Ivoiriens, ministres, haut fonctionnaires, directeur généraux, etc. des personnalités étrangères, africaines et européennes (et tout particulièrement françaises) sont également impliquées. L

La « Côte d’Ivoire 2000-2011 », c’est aussi l’inconséquence et la connivence de bien d’autres responsables que les seuls Ivoiriens « gbagboïstes ». L’avocat William Bourdon l’a écrit, récemment, dans Le Monde (daté du 22 avril 2011) : « La communauté internationale a bien tergiversé s’agissant de la Côte d’Ivoire. La moindre des choses serait, dans le respect de la souveraineté ivoirienne, d’apporter un concours technique et financier permettant aux juges ivoiriens de rendre une justice équitable et exemplaire ». Ce serait, tout à la fois, l’honneur de la République de Côte d’Ivoire et de cette « communauté internationale » qui se veut toujours plus exemplaire pour les autres qu’elle ne l’est pour elle-même.

Bourdon sait de quoi il parle. Il s’est illustré comme secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le défenseur de Médecins sans frontières, et dans toutes les causes « humanitaires » de ces dernières années (Rwanda, Chine, etc.). Président de Sherpa, association de défense des victimes de crimes économiques, il s’est engagé dans le combat contre les « biens mal acquis ». Dans son papier (cf. supra), il dit que « sans que cela vaille complaisance avec la Françafrique, l’intervention française en Côte d’Ivoire aura eu le mérite, en faisant tomber Gbagbo, de favoriser une dynamique de réconciliation et de paix, même si elle reste extraordinairement fragile ». Il dit aussi que les événements de Côte d’Ivoire, après ceux de Tunisie, d’Egypte et d’ailleurs, « doivent nous obliger à refonder une politique étrangère. Si elle veut voir respecter le droit à la dignité, elle doit elle-même être digne, c’est-à-dire sans complaisance, universellement généreuse et transparente dans sa mise en oeuvre ».

Bien sûr, c’est un rêve d’avocat ; et les avocats, compte tenu du montant de leurs honoraires (y compris dans la défense des « humanitaires »), ont les moyens de beaucoup rêver. Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a une réelle « concordance des temps » qui favorise une nouvelle approche des problèmes de « gouvernance ». Et que la « Côte d’Ivoire nouvelle » doit surfer sur cette vague si elle veut crédibiliser le combat qui est mené depuis si longtemps. « La justice n’est efficace, souligne Bourdon, que si elle est profondément un facteur de paix, ce qui suppose qu’Alassane Ouattara assume les risques de dommage collatéral pour son propre camp, sauf à ce que les forfaits qui auraient été commis par ses troupes soient instrumentalisés par les perdants pour disqualifier l’œuvre de justice. Ces risques sont moindres que celui d’une justice qui apparaîtrait comme l’instrument d’un règlement de comptes au profit d’un clan contre un autre ».

Laurent et Simone Gbagbo sont entre les mains des autorités républicaines de Côte d’Ivoire ; d’autres personnalités « gbagboïstes » ont été interpellées ; quelques unes sont passées à travers les mailles du filet ; d’autres ont négocié leur reddition. Il faut désormais entreprendre un long travail de mise au jour de ce qu’ont été les 3.800 et quelques jours de la gouvernance « gbagboïste ». Sans peur et sans haine. C’est une rude tâche. Mais si elle est menée à bien les morts de la « décennie sanglante » ne seront pas morts pour rien. Enfin, on peut toujours l’espérer.

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Côte d'Ivoire: enquêtes préliminaires contre Laurent Gbagbo et ses proches

ABIDJAN - Des enquêtes préliminaires ont été ouvertes contre le président ivoirien déchu Laurent Gbagbo et ses proches, a annoncé mardi le gouvernement du nouveau chef d'Etat Alassane Ouattara sur la télévision ivoirienne TCI.

Concernant les personnes capturées depuis le 11 avril (...), l'ancien chef d'Etat, son épouse et une soixantaine de personnes de son clan ont été assignées en résidence surveillée à Abidjan et dans d'autres villes, a déclaré le porte-parole Patrick Achi dans son compte-rendu du conseil des ministres.

Des procédures d'enquêtes préliminaires sont en cours pour les crimes et délits commis par Laurent Gbagbo et son clan, a-t-il ajouté.

Laurent Gbagbo, son épouse Simone et plus de 120 personnes avaient été arrêtées le 11 avril à la résidence présidentielle à Abidjan, après une offensive des forces pro-Ouattara, appuyées par la force française Licorne et l'ONU.

Détenu dans un premier temps au Golf hôtel, quartier général de M. Ouattara, le couple présidentiel a ensuite été séparé: Laurent Gbagbo a été transféré à Korhogo (nord) et son épouse à Odienné (nord-ouest).

Près de 70 autres personnes, membres de la famille et employés de maison, avaient été rapidement libérées.

La chute de Laurent Gbagbo est intervenue à l'issue de plus de quatre mois d'une crise née de la présidentielle du 28 novembre 2010, et de dix jours de guerre dans la capitale économique.

Près de 1.000 personnes ont été tuées dans des violences lors de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, selon les Nations unies.


(©AFP /

Beyon Luc Adolphe Tiao : Un nouveau départ pour le Burkina Faso

Professeur de philosophie dans la banlieue parisienne, Jacques Batieno livre une réflexion sur le fondement philosophique du pouvoir politique et analyse les ressorts socio-économiques des évènements récents qui ont secoué le Burkina. Il voit dans la nomination de Luc Adolphe Tiao comme Premier ministre un choix judicieux, l’homme étant selon lui à la hauteur des enjeux auxquels notre pays est confronté, c’est-à-dire le retour de la paix sociale, la réduction de la fracture sociale et la lutte contre la corruption.

L’histoire des grandes démocraties est faite de heurts et de soubresauts. C’est une histoire qui se fait et qui avance avec des crises sociales et des bouleversements politiques importants. Lorsque la crise sociale intervient, et la France constitue un exemple du genre (il suffit pour cela de se rappeler les importantes manifestations que la France a connues dans son histoire récente), elle a irrémédiablement un impact sur le politique car, en général, elle est la conséquence de décisions politiques. La crise est alors l’expression d’un mécontentement, d’une contestation qui peut aller jusqu’au désaveu du pouvoir politique en place. Aussi, faute de voir la tête de l’exécutif (le président de la république lui-même) tomber, fait-on sauter quelques fusibles, qui peut aller du simple ministre au premier d’entre eux, et donc à la dissolution du gouvernement.

Si la tête de l’exécutif ne saute pas, même si celui-ci voit sa légitimité fragilisée, c’est qu’il a un mandat électif qui court, ce qui n’est pas le cas du premier ministre et, partant, du gouvernement qui sont nommés à la discrétion du président de la république. C’est la loi imparable de la démocratie. Le plus loin que puisse aller le président de la république, qui ne démissionnera jamais, même s’il le pourrait (ce qui est très rare), c’est de dissoudre l’assemblée nationale.

Dans ce que j’appellerai des démocraties de moindre étoffe qui frisent la dictature, la crise sociale est l’occasion d’une répression dans le sang jusqu’à étouffement de la crise. C’est alors une guerre ouverte entre l’autorité politique et le peuple ou la frange du peuple qui entre en insurrection. C’est ce qui se passe en Lybie ou en Syrie, pour prendre un exemple proche de nous dans le temps. Mais si la crise persiste, c’est la tête même de l’exécutif qui finit par tomber après être passé par la dissolution du gouvernement dans une tentative ultime et désespérée pour sauver sa tête. C’est ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte, pour prendre encore des exemples récents.

Or il se trouve que la situation de crise sociale récente au Burkina Faso se dénoue de façon très proche de la description que nous avons rattachée aux grandes démocraties, et très éloignée de celle rattachée aux dictatures. Faut-il alors penser que cette crise et son dénouement sont révélateurs de l’état de démocratie avancée qui règne au Burkina Faso ?

De la démocratie au Burkina Faso

Ce sous titre à lui seul pourrait faire l’objet d’un livre et, sans doute, faudra-t-il y songer un jour. Dans l’immédiat, nous voulons tirer les conséquences politiques, liées à la démocratie, de la crise sociale en cours au Burkina. Depuis plusieurs semaines en effet, la démocratie burkinabè est profondément ébranlée, mise à mal par des mutineries, manifestations, revendications, contestations, etc. Situation des plus banales qui est le lot de toute démocratie digne de ce nom (en dehors de la mutinerie). Cette situation qui s’est aggravée au fil des jours et des semaines offrait au Président Blaise Compaoré, en tant que démocrate, deux alternatives : soit dissoudre le parlement afin de vérifier la ténacité de sa légitimité par une reconquête de la majorité parlementaire. Il s’agirait alors de remettre en jeu sa majorité dans l’objectif d’un plébiscite. Si éventuellement la majorité était perdue, alors le Président serait en droit de nommer un Premier Ministre hors de ses rangs, et on aurait fait l’expérience de la cohabitation. A contrario, s’il avait reconquis la majorité, sa légitimité aurait été encore renforcée par un plébiscite avec un aveu de confiance. Mais, ce choix de la dissolution du parlement n’a pas été fait et, qui plus est, à bon droit, pour la simple raison que cela n’était pas nécessaire. En effet, le président Compaoré vient d’être réélu à la tête du Burkina Faso il y a moins de six mois avec un score très honorable, n’en déplaise à certains. La question de la démission n’était pas non plus à l’ordre du jour puisque, justement et c’est un fait, il a un mandat légitime qui lui a été donné par le peuple burkinabè.

Soit, et c’est la deuxième alternative, le président Compaoré faisait le choix de la dissolution du gouvernement, et c’est ce qui a été fait. Cette décision qu’il faut saluer, a été bien inspirée. Certes, c’est le moins que le Président du Faso pouvait faire, mais c’est la marque des grands hommes d’Etat qui sont à l’écoute de leur peuple. En effet, les mouvements populaires auxquels nous avons assistés au Faso ne sont que l’expression du désaveu d’un exécutif qui avait été reconduit presqu’à l’identique, alors que les burkinabè espéraient un exécutif profondément renouvelé au lendemain de l’élection présidentielle. C’est dire que la dernière dissolution du gouvernement permet au Président du Faso de corriger une erreur (car en démocratie les erreurs politiques sont sanctionnées par les électeurs ou le peuple) et de rectifier le tir.

De plus le dialogue direct initié par le Président Compaoré avec l’ensemble de la société civile et l’armée, permettant de désamorcer la situation, fut réjouissant. On peut alors tirer les conclusions suivantes : d’abord, en écoutant son peuple et en dissolvant le gouvernement, Blaise Compaoré n’a fait qu’appliquer la démocratie que l’économiste Hayek et le philosophe Popper définissaient comme étant la possibilité pour le peuple de changer de gouvernement si celui-ci ne donne plus satisfaction.

Ensuite, ce qui est louable, en dehors des erreurs graves de la police aux premières heures de la crise liée aux évènements du jeune Zongo, il n’y a pas eu de violence imputable à l’Etat vis-à-vis des manifestants. Il n’y a pas eu d’ordre donné afin de charger les manifestants ou d’entrer en confrontation directe et physique avec eux. Il n’y a pas eu de répression dans le sang des manifestations (comme c’est le cas en Lybie et en Syrie par exemple). L’Etat burkinabè a été bien inspiré de ne pas adopter ces méthodes d’un autre temps qui sont la marque de la dictature. Le contraire aurait donné aux détracteurs du pouvoir de Blaise Compaoré, qui n’attendaient que cela, l’occasion et de bonnes raisons de le dénigrer encore plus. Les seules situations de violence que l’on a remarquées étaient des violences internes aux manifestations. Certes, on peu déplorer des insuffisances de l’Etat quant à sa capacité à protéger les populations civiles lorsque celles-ci étaient prise à partie par les militaires, mais on peut estimer que cette situation a permis au Burkina Faso de faire montre d’une avancée démocratique non négligeable.

On pourrait multiplier les situations au Faso justifiant de cette avancée démocratique (ce pays en effet depuis deux décennies au moins a connu des progrès importants sur le plan politique, économique et culturel, et sa bonne réputation internationale est connue de tous) mais ce serait nous éloigner de notre propos qui consiste à analyser la crise sociale et ses conséquences politiques. Ajoutons aussi que même si le Burkina Faso connaît un essor bénéfique, il y a encore beaucoup à faire. La fracture sociale est de plus en plus importante et des problèmes structurels de gouvernances persistent. C’est le grand chantier qui attend le nouveau Premier Ministre.

Beyon Luc Adolphe Tiao, pour un nouveau départ

Il ne faut pas effacer d’un revers de la main le travail qui a été effectué par le précédent premier ministre, Tertius Zongo. Sans connaître véritablement l’homme, au regard de son œuvre à la tête du gouvernement burkinabè, je veux reconnaître le grand homme qu’il est. Un homme de détermination et d’action qui avait la noble idée de faire du Burkina Faso un pays qui compte dans le concert des nations. Son bilan est plus qu’honorable. Je pense même avoir entendu dire que c’était le meilleur premier ministre que Blaise Compaoré ait jamais eu. Les progrès du Burkina Faso dont j’ai fait cas sont aussi à mettre à son actif. Mais la réalité politique étant ce qu’elle est, il arrive que même les meilleurs donnent au peuple l’impression d’être à bout de souffle. Le peuple a alors l’impression d’une stagnation, se sentant mis à l’écart des retombées du développement. Il est alors nécessaire de donner une nouvelle impulsion à l’exécutif, une autre orientation à la gouvernance avec de nouveaux hommes. C’est ce qui vaut la nomination de Beyon Luc Adolphe Tiao qui, disons le clairement et c’est le moins que l’on puisse dire, hérite pratiquement d’une patate bien chaude.

Une armée indisciplinée, c’est une démocratie en péril

Le nouveau premier ministre devra, en effet, commencer par faire avec une armée nationale qui s’est fait dernièrement remarquer par son indiscipline. Ce qui n’est pas sans fortement ébranler, voire faire chanceler, la démocratie burkinabè. On peut alors se poser la question de ce qu’a encore de républicain une armée qui est à l’origine du désordre que l’on a connu. Monsieur Tiao n’est pas sans savoir la place importante de l’armée dans le dispositif politique en général et celui du président Compaoré en particulier. Une armée burkinabè qui a déjà subi une réforme importante et qui, visiblement, en a encore besoin. Le nouveau Premier Ministre a conscience du devoir qui est le sien de faire en sorte que l’armée soit, avant tout, confinée dans ses fonctions régaliennes, car une armée qui, dans un excès de colère, s’en prend aux populations qu’elle devrait normalement protéger n’est pas une armée digne de ce nom.

Cela dit, cette colère est l’expression d’un malaise profond et de bien des frustrations au sein de cette grande muette qui, visiblement, ne l’est plus. Je ne me permettrai pas de spéculer d’avantage sur le cas de l’armée car il y a certainement des choses qui nous échappent, nous du dehors. Bien évidemment, il convenait de l’écouter et de la rassurer. C’est ce qui a été fait par le président du Faso. Mais si cela a contribué à apaiser les esprits et à faire baisser la tension dans l’immédiat, il y a encore un travail important à effectuer afin de faire comprendre à l’armée que ce type d’agissement porte une atteinte grave à la démocratie. Le fait que le président du Faso lui-même prenne en charge le ministère de la défense dans le nouveau gouvernement est la marque d’une volonté de sa part de prendre personnellement en charge les problèmes de l’armée. Le président de la république et son premier ministre sauront faire en sorte que cette armée devienne une armée responsable et réellement républicaine. Mais ce mécontentement de l’armée n’est que la partie émergée de l’iceberg, car il y a un malaise social plus général et profond au Burkina Faso.

TIAO, l’homme de la situation !

Si les différentes mutineries de l’armée ont permis de pointer du doigt les problèmes internes à cette institution, cela n’est que l’arbre qui cache la forêt de la fracture sociale au Burkina Faso. Dans cette perspective, pour ma part, la désignation de Beyon Luc Adolphe Tiao comme premier ministre peut être rassurant, car il est vraiment l’homme de la situation. Comme son prédécesseur, c’est un esprit moderne. En effet, pour avoir eu l’occasion de côtoyer quelque peu l’homme durant son séjour à Paris comme ambassadeur du Burkina Faso, et pour avoir eu l’occasion d’échanger avec lui sur la situation sociopolitique au Burkina Faso, je sais que c’est un homme qui a pris toute la mesure des problèmes de la société burkinabè, et de l’étendue de sa charge. Il a conscience du bien fondé des revendications sociales, il a conscience que la crise est profonde et structurelle, et que le Burkina Faso a besoin d’être réformé jusque dans ces institutions et les hommes qui les dirigent ces institutions.

En effet, l’on avait fini par s’installer dans une situation de stabilité politique et sociale qui devenait à tel point confortable que l’on était devenu aveugle à la fracture sociale qui se creuse de plus en plus, et autiste pour ne pas entendre le mécontentement et frustrations de la population. L’avantage du nouveau premier ministre, c’est qu’il a pu observer et entendre tout cela de l’extérieur, je veux dire de l’extérieur du gouvernement. Il a conscience de la réalité de la vie sociale quotidienne difficile pour la majorité des Burkinabè. Il a conscience que la corruption est un problème récurrent dont se plaignent les Burkinabè, une corruption qui gangrène notre société et qui met a mal la justice et l’équité, gages de toute démocratie en bonne santé.

Cette corruption elle-même est directement liée aux différents abus de pouvoir dont sont victimes les petites classes qui sont les plus nombreuses. C’est pourquoi il faudra imposer un code moral aux directeurs généraux de l’administration et aux chefs de services qui doivent rendre des comptes ; et qu’un contrôle permanant puisse être fait du bon fonctionnement des services de l’Etat. Par conséquent il y a un travail de fond à faire afin de changer les mentalités jusqu’au sommet de la fonction publique. Ce qui suppose une nouvelle gouvernance, plus proche des populations les plus faibles et les plus fragiles. Il faut une politique plus sociale car on n’en fait jamais assez sur ce plan dans un pays comme le Burkina Faso. C’est l’ambition qui motive le Premier Ministre Tiao, qui a pour lui cette qualité essentielle, la disponibilité à l’écoute pour une action concrète loin des verbiages creux.

Il en a fait la démonstration, en effet, à Paris en tant qu’ambassadeur. Proche de ses compatriotes, l’homme n’hésitait à aucun moment à inviter les burkinabè à débattre et à échanger sur les grandes questions qui concernent la situation sociopolitique de notre pays. Les uns et les autres pouvaient s’exprimer en toute liberté et il entendait tous les avis avec un esprit critique et ouvert à la critique, écoutant jusqu’aux positions qui lui étaient opposées, y répondant pour manifester son désaccord, mais aussi, lorsque des remarques justes et objectives étaient faites touchant le bon fonctionnement de l’Etat, il les prenait en compte avec la promesse d’en informer qui de droit. Au total, c’est un homme de dialogue, qui n’a pas le consensus moue, qui a une haute estime de son pays et de ses habitants, et qui sait être très proches des gens toutes classes confondues. Pour tout cela, je dis que c’est l’homme de la situation pour réconcilier le Burkina Faso avec lui-même, après cette escalade de mutineries et de contestations populaires somme toute légitimes.

Cela dit, la tâche sera rude et il y a tant à faire, car Tiao prend ses fonctions dans une situation sociale en pleine déliquescence. Mais, n’est pas là la marque des grands hommes ? Celle de relever les défis et de les gagner. Ce challenge auquel est confronté l’homme Tiao, il s’y était préparé depuis un certains temps. Car, contrairement à beaucoup, j’avoue n’avoir pas été surpris par sa nomination. Il suffit de prendre connaissance de son prochain livre, lorsqu’il sortira et c’est pour bientôt, pour comprendre que l’homme a une parfaite connaissance de la trajectoire et des projections politiques du président du Faso. C’est dire la symbiose de vue qui existe entre les deux hommes. A cela, il faut ajouter sa parfaite connaissance du Burkina Faso et les vrais problèmes qui minent sa société. Ce challenge donc, il saura le relever et le gagner. Il sait que ce que demandent actuellement les Burkinabè, c’est de pouvoir travailler, bien manger, bien se soigner, aller à l’école sans difficultés, sans se soucier du lendemain.

Je me souviens encore lorsqu’à son arrivée à Paris, le recevant dans le cadre d’une association burkinabè dont je fais partie, et ayant été désigné pour lui adresser le mot de bienvenue, je lui disais « Excellence, vous êtes l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. » Je pense, aujourd’hui encore, être en droit de lui dire, « Monsieur le premier ministre, vous êtes l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. » Souhaitons donc à l’homme toute la réussite avec une marge de manœuvre sans retenue. Souhaitons que Beyon Luc Adolphe Tiao soit un nouveau départ pour le Burkina Faso, après ces longues semaines de crises sociopolitiques.

Jacques Batieno
Docteur en philosophie
Professeur de philosophie

Une dizaine de mosquées liées à Al-Qaïda, selon le Pentagone

AFP/Archives

La Grande Mosquée de Lyon, le 16 janvier 2009

Une dizaine de mosquées et centres islamiques ont été utilisées par Al-Qaïda pour recruter, aider et entraîner ses militants, de Karachi à Montréal et de Lyon au Caire, selon une liste dressée par le Pentagone et publiée par WikiLeaks.

Le document, qui devait aider les enquêteurs américains dans leurs interrogatoires des détenus de Guantanamo, cite la mosquée Al-Sunna à Montréal, l'Université Islamique Abu Bakr et la mosquée Makki à Karachi, la mosquée Al-Khair de Sanaa et l'Institut Dimaj de Saada au Yémen, la mosquée de Finsbury Park et un local loué au club de jeunes Four Feathers, près de Baker Street, à Londres, la Grande mosquée de Lyon (Laënnec) en France, celle de l'Institut culturel islamique de Milan et enfin la mosquée Wazir Akbar Khan à Kaboul.

Un autre document du Pentagone, qui vient de paraître sur le site de WikiLeaks à propos des prisonniers de Guantanamo, indique aussi qu'un militant haut placé d'Al-Qaïda, le Mauritanien Mohamedou Ould Salahi, 40 ans, a été pendant une courte période imam de la mosquée montréalaise Al-Sunna, remplaçant pendant le mois de prière du Ramadan, à l'hiver 1999/2000, le titulaire du poste parti en pélérinage en Arabie Saoudite.

Toujours selon le Pentagone, Salahi, ingénieur électrique formé en Allemagne, a séjourné en Afghanistan et a juré allégeance à Oussama Ben Laden. Par la suite, il a recruté dans les années 90 quatre futurs participants importants aux attentats du 11-Septembre, dont trois des pilotes qui ont précipité leur appareil sur des cibles aux Etats-Unis.

Il a été aussi à la tête d'une cellule d'Al-Qaïda basée à Montréal, responsable du projet raté "d'attentats du Millénaire" qui devaient viser l'aéroport international de Los Angeles et probablement d'autres cibles aux Etats-Unis.

Mexique: 183 corps découverts depuis le 1er avril dans le nord-est

AFP

La police mexicaine monte la garde devant une morgue de Mexico alors que des corps exhumés à Matamoros sont examinés, le 14 avril 2011

Un total de 183 cadavres ont été déterrés de 43 fosses communes clandestines depuis le 1er avril dans l'Etat mexicain du Tamaulipas, frontalier avec les Etats-Unis, a indiqué mardi la ministre de la Justice Marisela Morales, dans une déclaration à la presse.

Soixante-quatorze personnes ont été arrêtées depuis cette date dans le cadre de l'enquête, dont plusieurs "chefs de cellules" du cartel des Zetas ainsi que 17 policiers municipaux de la municipalité de San Fernando, où ont été trouvés les corps, a-t-elle précisé.

C'est dans cette même localité, située à 160 km de la frontière avec les Etats-Unis, qu'avaient été découverts en août 2010 les corps de 72 émigrants d'Amérique centrale et du Sud assassinés, dans la cour d'un ranch, alignés contre un mur.

Le gouvernement avait déjà alors mis en cause le cartel des Zetas, un gang criminel fondé dans les années 90 et dirigé par d'anciens militaires d'élite de l'armée mexicaine.

Kadhafi est sur la défensive, selon le ministre britannique de la Défense

WASHINGTON - Le régime du colonel Mouammar Kadhafi est sur la défensive, a estimé mardi le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, qui a réaffirmé sa détermination à poursuivre les opérations en Libye lors d'une rencontre à Washington avec son homologue américain Robert Gates.

Un mois après le début des opérations de l'Otan, les deux ministres se sont réunis plus de trois heures mardi au Pentagone pour faire un point de la situation.

Nous avons constaté des progrès à Misrata et il est très clair que le régime est sur la défensive, a déclaré M. Fox lors d'un bref point presse avec son homologue à l'issue des entretiens.

Plus tôt le colonel Kadhafi reconnaîtra que c'est fichu, que ce soit aujourd'hui ou bientôt, mieux ce sera, a-t-il prévenu.

Misrata, assiégée depuis deux mois et clé de Tripoli selon l'opposition, a connu ces derniers jours de violents combats au cours desquels les rebelles ont repoussé les soldats pro-Kadhafi aux portes de la ville.

Notre détermination restera intacte tant que la population civile sera en danger face à un régime agressif et cruel qui fait la guerre à son propre peuple, a lancé Liam Fox, aux côtés du ministre américain, qui s'est montré réticent à engager les Etats-Unis dans une nouvelle aventure militaire.

La Grande-Bretagne est, avec la France, le chef de file de l'intervention de l'Otan contre les forces du régime du colonel Mouammar Kadhafi tandis que les Etats-Unis, avec des énormes moyens, mènent de nombreuses opérations de soutien auprès des forces de l'Otan.

Après les demandes pressantes de ses alliés, Washington a consenti la semaine passée à mettre à disposition des drones Predator dotés de missiles, qui vont aider à frapper plus de cibles au sol, s'est félicité Liam Fox.

Les deux hommes ont justifié les frappes aériennes contre le bureau du dirigeant libyen lundi, arguant qu'il s'agissait d'un centre de contrôle et de commandement pour les forces loyalistes.

Nous considérons que les centres de contrôle et de commandement sont des cibles légitimes et nous en avons détruit ailleurs, a affirmé le secrétaire américain à la Défense.

Mais le colonel Kadhafi n'est pas lui-même la cible des avions de l'Otan, a précisé M. Gates: nous ne le visons pas spécifiquement.

Se gardant de préciser que le dirigeant libyen n'était pas lui-même la cible de raids aériens, le ministre britannique a lui aussi affirmé que tant que le gouvernement continuera de s'en prendre aux civils, nous continuerons de considérer tous leurs mécanismes de commandement et de contrôle comme des cibles légitimes, a ajouté Liam Fox.

Le bureau de Mouammar Kadhafi, situé dans son immense résidence du secteur de Bab Al-Aziziya à Tripoli, a été totalement détruit lundi par une frappe aérienne de l'Otan.

Selon le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, trois fonctionnaires ont été tués dans le raid et 45 personnes blessées, dont 15 grièvement, le colonel Kadhafi étant pour sa part en lieu sûr à dirige(r) la bataille.

Au cours de leurs entretiens, les deux hommes ont également évoqué le conflit en Afghanistan, principal engagement américain et britannique, a rappelé M. Fox, la situation en Syrie, dans le Golfe ainsi que la lutte contre la piraterie.


(©AFP /

Libye: les pro-Kadhafi attaquent le port Misrata mais la rébellion confiante

AFP

Des rebelles libyens dans une rue de Misrata, le 25 avril 2011

Les forces pro-Kadhafi ont bombardé mardi le port de Misrata, mais la rébellion a assuré que le dirigeant libyen s'engageait dans "une bataille perdue" et le président français Nicolas Sarkozy s'est dit "optimiste" sur l'issue du conflit.

Vers 13H30 locales (11H30 GMT), une dizaine de projectiles ont touché le port à 12 km à l'est de Misrata, seul lien avec le monde extérieur pour cette grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli dont les forces pro-Kadhafi ont coupé tous les accès routiers, selon un photographe de l'AFP.

Un bateau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), venu poursuivre l'évacuation des milliers d'Africains bloqués dans le port, a dû s'éloigner par mesure de sécurité.

"Plusieurs réfugiés ont été blessés par le bombardement. Il y a peut-être des morts", a déclaré le docteur Khalid Abou Falra dans le principal hôpital de la ville. Lundi, Washington avait estimé que 2.000 migrants africains attendaient encore sur le port.

Selon des rebelles, "une vingtaine de véhicules" des forces gouvernementales se sont approchés du port vers 15H30 locales.

Des avions de l'Otan survolaient la ville, où des explosions espacées étaient également audibles, après une accalmie de 24 heures. Selon des journalistes présents dans le port, ils ont mené au moins une frappe.

Misrata a connu ces derniers jours de violents combats au cours desquels les rebelles ont repoussé les soldats pro-Kadhafi aux portes de la ville. Roquettes et obus ont plu sur la ville, apparemment au hasard.

AFP

Le bureau du colonel Kadhafi touché par des frappes de l'Otan, le 25 avril 2011 dans le quartier de Bab al-Aziziyah, à Tripoli

Les explosions et les combats ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés depuis vendredi. Selon le Croissant rouge à Misrata, le conflit a fait environ 1.500 morts, habitants et rebelles, depuis le soulèvement de la ville le 19 février.

"Misrata est la clé de Tripoli. Si (Kadhafi) abandonne Misrata, il va abandonner Tripoli. Il n'est pas assez fou pour faire cela", avait prévenu lundi le porte-parole militaire du Conseil national de transition (CNT) de l'opposition à Benghazi (est), le colonel Ahmed Omar Bani.

Mais le colonel Kadhafi s'est lancé dans "une bataille perdue" parce que les rebelles sont plus nombreux, "mieux équipés, entraînés et organisés, et plus déterminés que jamais", a assuré mardi un autre porte-parole du CNT, Jalal al-Gallal.

"Associé à la plus grande efficacité de l'Otan, ceci fait que pour (Kadhafi), ce sera de plus en plus dur, sinon impossible, de l'emporter", a-t-il ajouté.

"Nous sommes optimistes parce que l'opposition libyenne fait preuve d'un grand courage et d'une grande maîtrise", a déclaré M. Sarkozy lors d'une conférence de presse à Rome avec le président du conseil italien Silvio Berlusconi.

AFP

Carte de Libye indiquant les combats en cours lundi (situation à 14h00 GMT)

Tout en estimant que "la lutte" des insurgés était menée "chaque jour avec plus d'efficacité", il s'est refusé à toute estimation sur la durée du conflit.

Dans l'Ouest, 30.000 Libyens ont fui la région montagneuse à la frontière avec la Tunisie, a annoncé le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), précisant que selon les tout derniers arrivés, les villes frontalières de Nalout et Wazin étaient quasi-désertes.

Au total, plus de 600.000 personnes ont fui les violences en Libye depuis la mi-février.

A Tripoli, cible depuis vendredi de raids intensifs de l'Otan, cinq explosions ont secoué lundi soir l'est de la capitale, selon des témoins, qui n'étaient pas en mesure de préciser les sites visés.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le bureau de Mouammar Kadhafi, situé dans son immense résidence à Tripoli, avait été totalement détruit par une frappe de l'Otan. Ce raid a fait trois morts et 45 blessés, selon le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim.

L'Otan a assuré mardi n'avoir pas cherché à viser le dirigeant libyen, rappelant que sa mission était de protéger les civils, pas d'imposer un changement de régime.

Le bureau de Mouammar Kadhafi, bombardé lundi, constitue une "cible légitime", ont de leur côté estimé les ministres américain et britannique de la Défense, Robert Gates et Liam Fox.

La télévision libyenne a diffusé des images de M. Kadhafi qui semblent avoir été filmées lundi. Apparemment détendu, il reçoit des dignitaires du régime sous sa tente dans sa résidence.

A Moscou, la Russie a prévenu qu'elle ne soutiendrait aucune nouvelle résolution au conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye appelant à une augmentation de l'"ingérence étrangère".

A Addis Abeba, l'Union africaine tente toujours de trouver une solution au conflit, en recevant des représentants des deux camps en vue d'un cessez-le-feu. Les rebelles exigent cependant le départ de M. Kadhafi en préalable à toute solution négociée.

Le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé mardi que la prochaine réunion du Groupe de contact chargé de piloter le volet politique de l'intervention internationale en Libye se tiendrait le 5 mai à Rome.

Une majorité d'Argentins contre le nucléaire, selon Greenpeace

BUENOS AIRES - Environ 70% des Argentins sont opposés à l'énergie nucléaire parce qu'ils la considèrent dangereuse alors qu'un troisième réacteur est en construction dans leur pays, selon une enquête publiée lundi par Greenpeace.

Sept Argentins sur dix considèrent que l'énergie nucléaire est +très dangereuse+ ou +dangereuse+, a assuré l'organisation écologiste qui a interrogé 600 personnes du 11 au 20 avril dans les principales villes argentines pour son enquête réalisée à l'occasion du 25e anniversaire de l'accident nucléaire de Tchernobyl en Ukraine.

L'Argentine possède deux réacteurs nucléaires (Atucha I et II), et un troisième (Atucha III) en construction. La part du nucléaire dans la production d'électricité en Argentine est d'environ 16%.

En Amérique latine, le Brésil en a deux et en construit un troisième, tandis que le Mexique possède deux centrales.


(©AFP

Abidjan: tirs d'arme lourde dans le bastion des miliciens pro-Gbagbo

AFP/Archives

Des militiens pro-Ouattara à Abobo, un quartier d'Abidjan, le 20 avril 2011

Des tirs d'arme lourde ont été entendus lundi à Abidjan dans le quartier de Yopougon (ouest), où des miliciens favorables à l'ex-chef d'Etat Laurent Gbagbo rejettent l'appel à désarmer lancé par le président ivoirien Alassane Ouattara, ont rapporté des habitants.

"Depuis le matin ils ont commencé à tirer, à l'arme lourde. On ne sait pas ce qui se passe. On ne peut pas sortir", a déclaré à l'AFP par téléphone une habitante du secteur baptisé "Niangon", dans le sud du quartier.

Les miliciens présents dans la zone "sont des jeunes de 17-18 ans, habillés en civil, tous armés", a-t-elle précisé, sans préciser l'origine des tirs.

Un autre habitant, du secteur "Toits rouges", un peu plus au nord, a dit à l'AFP entendre "régulièrement de fortes détonations depuis quatre jours", tôt le matin et en fin de journée.

"Il y a de jeunes combattants qui circulent en pick-up, qui vont, qui viennent. On se blottit dans la maison", a-t-il ajouté.

Depuis l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril, les Forces républicaines (FRCI) du président Ouattara ont progressivement pris le contrôle de la capitale économique mais affrontent encore des miliciens dans le quartier de Yopougon, fief historique de l'ancien chef d'Etat.

M. Ouattara a menacé vendredi de "désarmer par la force" les derniers groupes armés encore actifs à Abidjan, s'ils ne déposent pas "rapidement" les armes.

Après des négociations avec les FRCI, certains chefs miliciens se sont engagés à déposer les armes en échange d'une protection, mais ne l'ont pas fait jusque-là.

M. Ouattara a également exigé le désarmement du "commando invisible" de l'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit "IB", qui contrôle une bonne partie du nord d'Abidjan.

Le groupe a dit lundi avoir demandé à rencontrer le président pour se mettre à sa disposition.

Les Tchadiens ont choisi leur président, Deby grand favori

AFP

Des personnes font la queue à N'Djamena pour voter, le 25 avril 2011

Les Tchadiens ont voté lundi pour le premier tour d'une élection présidentielle boycottée par les principaux opposants et dont le sortant Idriss Deby Itno, qui brigue un quatrième mandat, s'est déclaré assuré d'être le vainqueur.

Le dépouillement des bulletins a commencé dans la capitale N'Djamena.

Selon le programme de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), les résultats provisoires doivent être proclamés le 9 mai, pour être ensuite validés par le Conseil constitutionnel.

Arrivé au pouvoir par la force en 1990, le président Deby s'est dit "certain" d'être réélu dans cette élection dont s'étaient retirés les trois principaux opposants: Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué et Ngarlejy Yorongar qui ont dénoncé un "cirque électoral".

Face au président Deby, seuls le ministre Albert Pahimi Padacké et l'opposant Nadji Madou restaient en lice.

AFP

Un homme vote à N'Djamena, le 25 avril 2011

Faute d'incertitude sur l'issue, le taux de participation est le principal enjeu de l'élection.

Le parti du président Deby a jugé dans la journée que la participation était "correcte", alors que M. Kamougué a estimé que le boycott était "suivi".

Dans un communiqué, M. Kebzabo a estimé le taux de participation à "20%", parlé d'un "boycott historique" et évoqué un "camouflet sans précédent" pour M. Deby qui "a perdu toute légitimité".

Les observateurs africains du scrutin n'ont pas signalé d'incident majeur après des retards à l'ouverture des bureaux de vote.

"La journée a été plutôt calme, elle a commencé aux aurores, quelques petits retards ça et là, mais au moment où je vous parle, pas d'incident à signaler, il semble que tout se soit déroulé dans le calme le plus absolu", a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta, ex-Premier ministre malien qui dirigeait la mission d'observation de l'Union africaine (UA) comptant 32 personnes réparties sur l'ensemble du pays.

Dans la mâtinée, M. Deby avait demandé à "tous les Tchadiens et les Tchadiennes de sortir massivement remplir leur devoir civique aujourd'hui dans le calme et la sérénité".

"Ca me fait plaisir de voter, c'est mon devoir, j'attends un bon résultat pour que le président de la République (Idriss Deby) soit réélu", a déclaré Abdelaziz Djikouana, 19 ans, élève dans un bureau de vote du 3e arrondissement de la capitale.

"Tout ce que moi je veux, c'est un changement, la paix et la sécurité", a dit Salomon Laoutaye, 32 ans, au chômage, dans le 6e arrondissement, ajoutant: "Je ne suis pas d'accord avec le boycott, on ne peut pas continuer à aller au boycott, sinon il n'y aura pas de changement".

L'élection présidentielle devait marquer le point d'orgue d'un processus de démocratisation du régime entamé avec l'accord du 13 août 2007 signé entre la majorité des partis d'opposition et le pouvoir.

Mais l'accord signé un an après le boycott de la présidentielle de 2006 a débouché finalement sur un nouveau boycottage des principaux opposants, trois mois après les législatives du 13 février largement dominées par le Mouvement patriotique du salut (MPS) de Deby.

Candidats en 2001 et 1996, les trois principaux opposants réclamaient notamment de nouvelles cartes d'électeurs avant de suspendre leur participation à la présidentielle.

"C'est un renforcement du processus démocratique au Tchad qui se concrétise", a jugé lundi le président tchadien. Des locales doivent encore se tenir en juin.

Il avait balayé précédemment les accusations de fraudes aux législatives des opposants et rétorqué qu'ils redoutaient d'être battus. Il a jugé que la présidentielle serait "crédible" malgré le boycottage.

Depuis le réchauffement des relations avec le Soudan, le régime de Deby semble à l'abri des "rezzous" (raids) rebelles, d'autant qu'avec ses nouveaux pétro-dollars, il a pu renforcer son armée.

Il bénéficie du soutien de la France, présente dans son ancienne colonie presque sans discontinuité depuis 1960.

L'Italie prête à des "actions ciblées" en Libye

Par Europe1.fr avec AFP et Reuters

L'Italie a annoncé lundi qu'elle allait autoriser son armée de l'air à mener des "actions ciblées" contre des "objectifs militaires spécifiques sélectionnés sur le territoire libyen", selon un communiqué du président du Conseil Silvio Berlusconi.

Ce changement de position, a assuré le ministre de la Défense, Ignazio La Russa, a été influencé par les très durs combats à Misrata, ayant fait de nombreuses victimes civiles.

Jusqu'ici, Rome a mis à la disposition des forces de l'Otan plusieurs de ses bases aériennes ainsi que huit avions dans le cadre d'opérations de reconnaissance et de surveillance. Paris et Londres, en pointe dans l'opération militaire en Libye, ont appelé les alliés de l'Alliance atlantique à muscler leur participation aux opérations militaires contre les forces du colonel Mouammar Kadhafi.

Syrie: les troupes appuyées par des chars entrent à Deraa, au moins 25 morts

YouTube/AFP

Capture d'écran d'une vidéo amateur YouTube montrant un char de l'armée syrienne dans les rues de Deraa, prise dans les derniers jours à une date non précisée.

Des milliers de soldats syriens appuyés par des chars sont intervenus lundi à Deraa pour mater la contestation contre le régime née dans cette ville du sud du pays, faisant au moins 25 morts, selon des militants des droits de l'Homme.

Le régime du président Bachar al-Assad semble avoir opté pour la solution militaire afin d'écraser le mouvement de contestation sans précédent qui secoue son régime depuis six semaines, en dépêchant ses troupes à Deraa, à 100 km au sud de Damas, ainsi que dans d'autres villes du pays, ont-ils affirmé.

Mais selon les autorités syriennes, qui accusent depuis le début de la contestation "des gangs criminels armés" d'être à l'origine du mouvement, l'armée est entrée à Deraa "à l'appel des habitants" pour en finir avec "les groupes terroristes extrémistes".

Dans un premier signe d'une réponse vigoureuse à la répression qui a fait environ 390 morts depuis le 15 mars, les Etats-Unis ont dit réfléchir à plusieurs possibilités, "y compris des sanctions ciblées" à l'encontre de hauts responsables syriens.

A l'ONU, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et le Portugal font circuler au sein du Conseil de sécurité un projet de condamnation de cette répression qui pourrait être rendu public mardi si les 15 parviennent à un accord unanime, selon un diplomate.

Sous le couvert de la nuit, plus de 3.000 soldats appuyés par des blindés et des chars ont pénétré à Deraa, ville agricole de 75.000 habitants, selon des militants joints au téléphone par l'AFP à Nicosie.

AFP

Image de manifestants à Banias, dans le nord-est de la Syrie, prise par un photographe anonyme avec un téléphone portable, le 22 avril 2011

Ils tiraient "dans toutes les directions et avançaient derrière les blindés qui les protégeaient", a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Abdallah Al-Hariri. D'après lui, l'électricité a été coupée et les communications téléphoniques étaient quasi impossibles.

"Au moins 25 martyrs sont tombés, tués par les tirs et les bombardements à l'artillerie lourde contre les habitations et les quartiers", a déclaré un autre militant sur place, Abdallah Abazid. "Des corps gisaient dans les rues".

Un groupe de militants a confirmé ce bilan et parlé de tirs "indiscriminés sur les habitations", dans un communiqué publié sur internet.

Selon les militants, la ville a été soumise dès les premières heures du jour à un pilonnage intensif, tandis que des tireurs étaient postés sur les toits.

"Les troupes sont entrées dans les maisons. Elles tirent sur ceux qui sortent de chez eux", a raconté un témoin.

En soirée, une source militaire syrienne a néanmoins affirmé que des unités de l'armée étaient entrées à Deraa "en réponse aux appels au secours lancés par les habitants pour mettre fin aux actes de sabotage et d'assassinat commis par des groupes terroristes extrémistes".

"Elles ont arrêté plusieurs membres des groupes terroristes et saisi d'importantes quantités d'armes et de munitions", a-t-elle dit en faisant état de "morts et blessés" dans les deux camps lors de heurts.

Carte de Syrie où les services de sécurité sont intervenus lundi afin de mater la contestation le 25 avril 2011

Après l'intervention à Deraa, ville proche de la frontière jordanienne, le poste-frontière de Ramtha a été fermé mais celui de Jaber est resté ouvert, selon des sources jordaniennes.

Ailleurs en Syrie, d'autres opérations des services de sécurité ont eu lieu à Douma, à 15 km au nord de Damas, et à al-Maadamiyeh dans la banlieue proche de la capitale.

"La situation est dramatique" à Douma, a affirmé un témoin. Des patrouilles des forces de sécurité "empêchent les gens de sortir, même pour acheter du pain". Les écoles sont fermées et les fonctionnaires sont restés chez eux.

Dans le nord-ouest, les habitants de Banias devaient défiler dans la soirée en solidarité avec Deraa, selon un militant.

Parallèlement, les autorités procédaient depuis vendredi, jour d'une mobilisation inédite des contestataires et d'une répression qui a fait plus de 80 morts, à une vague d'arrestations dans les rangs des militants. Selon Wissam Tarif, chef d'un groupe des droits de l'Homme, 221 personnes ont disparu.

"Il est clair que les autorités syriennes ont pris la décision d'une solution militaire et sécuritaire", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme.

Le 21 avril, M. Assad avait pourtant levé l'état d'urgence en vigueur depuis près de 50 ans et annoncé une série de réformes importantes.

Les contestataires, qui exigeaient au départ la levée de l'état d'urgence, la libération des détenus et la fin de la suprématie du parti Baas, réclament maintenant la chute du régime.

Depuis le 15 mars, quelque 390 personnes ont été tuées, dont environ 160 depuis la levée de l'état d'urgence, selon un bilan compilé par l'AFP à partir d'ONG étrangères et de militants syriens.