12 avril, 2011

Côte d'Ivoire: Obama félicite Ouattara, l'assure de son soutien

WASHINGTON - Le président des Etats-Unis Barack Obama a appelé mardi Alassane Ouattara pour le féliciter de sa prise de fonctions "en tant que président démocratiquement élu de Côte d'Ivoire" et l'assurer de son soutien, a annoncé la Maison Blanche.

"Le président Obama a appelé le président Alassane Ouattara aujourd'hui (mardi) pour le féliciter de sa prise de fonctions en tant que président démocratiquement élu de Côte d'Ivoire", a précisé la présidence américaine, au lendemain de la capture à Abidjan du président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait de s'incliner depuis plus de quatre mois.

Lors de cette conversation, MM. Obama et Ouattara se sont mis d'accord sur la nécessité d'enquêter sur toutes les "atrocités" commises ces derniers mois dans ce pays, quels qu'en soient les auteurs présumés, selon la même source.

"Les deux dirigeants (...) ont insisté sur l'importance de voir des atrocités présumées faire l'objet d'enquêtes et de voir ceux qui les ont perpétrées, quel que soit le parti qu'ils aient soutenu, répondre de leurs actes", a indiqué la Maison Blanche.

A ce titre, MM. Obama et Ouattara "se sont engagés à soutenir les rôles de la commission d'enquête des Nations unies et du tribunal pénal international pour enquêter sur les violences", selon la même source.

Plus tôt mardi, les Etats-Unis avaient confirmé que M. Gbagbo, s'était vu offrir un ou des postes d'enseignants à l'étranger dans la phase initiale ayant suivi les élections ivoiriennes contestées de novembre 2010.

Mark Toner, le porte-parole de la diplomatie américaine, a rapporté que l'entourage de M. Gbagbo avait été contacté par téléphone après le scrutin, "pour discuter du résultat des élections, et avant tout de la nécessité qu'il quitte le pouvoir afin de permettre la transition".

"Au cours de ces appels, certaines options possibles pour lui avaient été mentionnées par la communauté internationale, notamment des emplois potentiels tirant parti de son passé dans le monde enseignant", a-t-il poursuivi. M. Gbagbo est historien de formation.

Le Premier ministre kenyan, Raila Odinga, a dit mardi avoir négocié des portes de sortie professionnelles pour M. Gbagbo "avec la communauté internationale, y compris les Etats-Unis et l'UE". Selon M. Odinga, Washington aurait notamment offert au dirigeant ivoirien un poste à l'université de Boston (Massachusetts, nord-est).

Mark Toner n'a ni confirmé, ni démenti ce détail, mais a souligné que les tentatives de persuader M. Gbagbo de l'intérêt de telles offres avaient cessé fin 2010.

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Gbagbo n`a pas quitté l`hôtel du Golf à Abidjan, l`ONU se rétracte

AFP


Après
© Abidjan.net par Emma
Après la proclamation des résultats de la présidentielle: Les casques bleus de l`Onuci sécurisent l`Hôtel du Golf
Dimanche 5 décembre 2010. Abidjan, Riviera. Golf Hôtel. Siège provisoire du gouvernement du premier ministre Guillaume
L`ancien président déchu de Côte d`Ivoire Laurent Gbagbo est toujours à l`hôtel du Golf à Abidjan et n`a pas été transporté hors de la ville comme l`avaient indiqué dans un premier temps, mardi, par erreur les Nations Unies.

M. Gbagbo, après son arrestation lundi, avait été conduit par les forces du président élu Alassane Ouattara dans une suite de l`hôtel du Golf où il est toujours, a précisé Farhan Haq, un porte-parole de l`ONU.

Mardi, Farhan Haq avait dans un premier temps affirmé que M. Gagbo avait été transporté en-dehors d`Abidjan dans un lieu tenu secret où il restait sous la protection des forces de l`ONU.

France/voile: pour les USA, le vêtement fait partie de la liberté religieuse

WASHINGTON - Les Etats-Unis considèrent le port d'un "vêtement religieux" comme un élément de la liberté religieuse et d'expression, a rappelé le département d'Etat interrogé mardi sur l'interdiction en France du port du voile intégral dans l'espace public.

"Je vous renvoie vers le gouvernement français pour l'explication de ses lois, mais nous soutenons la liberté religieuse et d'expression, ce qui inclut le droit d'exprimer ses croyances par le port d'un vêtement religieux", a déclaré Mark Toner, le porte-parole de la diplomatie américaine.

Le porte-parole avait pris soin de souligner en préambule que la France, "un allié très proche des Etats-Unis, est engagée depuis longtemps en faveur des valeurs démocratiques".

Les Etats-Unis ont signifié régulièrement leur désaccord avec les positions du gouvernement français sur cette question.

Des femmes intégralement voilées ont été interpellées, verbalisées ou devaient être traduites en justice pour avoir enfreint la loi controversée sur l'interdiction du port du voile intégral dans l'espace public, ont annoncé mardi les autorités françaises, au lendemain de l'entrée en vigueur du texte.

Dans le cadre d'une conférence sur les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman à Washington, un responsable musulman a par ailleurs critiqué la promulgation de la loi française: "Celles qui portent la burka, en Europe et dans les pays occidentaux, sont une très faible minorité et je ne comprends pas que vous passiez une loi qui l'interdise", a déclaré à des journalistes Ekmeleddin Ihsanoglu, secrétaire général de l'Organization of the Islamic Conference (OIC).

"Vous braquez les projecteurs sur un petit groupe de personnes et vous en faites une grosse histoire", a poursuivi ce responsable ajoutant: "L'Europe commence à ne plus être une terre de liberté mais une terre d'interdictions".

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Côte d'Ivoire : les immenses défis d'Alassane Ouattara

LEMONDE.FRDes soldats fidèles à Ouattara célèbrent la chute de Gbagbo dans les rues d'Abidjan, le 11 avril.

Des soldats fidèles à Ouattara célèbrent la chute de Gbagbo dans les rues d'Abidjan, le 11 avril.REUTERS/STAFF

Laurent Gbagbo suppliant qu'on l'épargne, jeté in extremis dans une aile protégée de l'Hôtel du Golf pour le soustraire à la colère de la foule, Simone, sa femme, hébétée, vêtements déchirés, mèches de cheveux arrachées par des mains vengeresses...

Les premières images de la chute de l'ancien président ivoirien, au pouvoir entre 2000 et 2010, témoignent de la haine qui s'est accumulée dans un pays en état de guerre civile larvée depuis une décennie. Un ressentiment qui s'est cristallisé lors de la crise politique issue de l'élection présidentielle du 28 novembre et le conflit armé qui s'en est suivi.

Laurent Gbagbo et sa femme Simone dans une chambre de l'Hôtel du Golf le jour de leur arrestation, lundi.

Laurent Gbagbo et sa femme Simone dans une chambre de l'Hôtel du Golf le jour de leur arrestation, lundi.REUTERS/STR

Les défis qui attendent le nouveau président Alassane Ouattara sont immenses. Le pays, quasiment coupé en deux depuis 2002, est traversé par un clivage ethnico-régional entre le Nord musulman – dont Ouattara était le porte-drapeau – et le Sud à majorité chrétienne, dont Gbagbo est issu. La réconciliation du peuple ivoirien sera le principal chantier du nouveau maître du pays.

  • Justice ou réconciliation ?

Sitôt son rival capturé et placé sous protection de l'ONU, lundi, Ouattara s'est adressé aux Ivoiriens : "Aujourd'hui, une page blanche s'ouvre devant nous, et c'est ensemble que nous allons écrire l'histoire de la réconciliation", a-t-il lancé sur la chaîne de télévision TCI.

A l'image de ce qui avait été mis en place en Afrique du Sud au lendemain de l'apartheid, il a plaidé pour la mise sur pied d'une "commission vérité et réconciliation qui fera la lumière sur tous les massacres" commis par les deux parties. Mais le nouvel homme fort d'Abidjan annonçait dans le même temps le lancement d'une "procédure judiciaire contre Laurent Gbagbo, son épouse et ses collaborateurs".

Deux annonces parfaitement antinomiques, comme le souligne Michel Galy, politologue à l'Ecole des relations internationales et spécialiste de la Côte d'Ivoire. "Dans le cadre d'une commission vérité et réconciliation, les bourreaux avouent leurs fautes, et les victimes sont censées leur pardonner, sans autre processus judiciaire. Il est donc paradoxal d'évoquer dans le même temps des poursuites contre le camp Gbagbo. Sans compter qu'on imagine très mal Ouattara accuser sa propre armée d'avoir perpétré des massacres."

Alassane Ouattara assiste à la prestation de serment des anciennes forces de sécurité de Laurent Gbagbo, à l'Hôtel du Golf, le 12 avril.

Alassane Ouattara assiste à la prestation de serment des anciennes forces de sécurité de Laurent Gbagbo, à l'Hôtel du Golf, le 12 avril.AP/Rebecca Blackwell

La volonté d'Ouattara de traduire son rival devant la justice ne plaide pas pour une réconciliation rapide, surtout si les enquêtes sur les exactions s'arrêtent à la porte du vainqueur. Or les Forces républicaines de Côte d'Ivoire, fidèles à Ouattara, sont elles-mêmes accusées de crimes. La Croix-Rouge accuse notamment les "dozos", des chasseurs traditionnels du Nord appartenant à cette armée, d'avoir massacré plus de 800 personnes à Duékoué, dans l'ouest du pays.

  • Quelle légitimité pour Ouattara ?

Vainqueur dans les urnes mais porté au pouvoir avec l'appui de la communauté internationale, lui-même marié à une Française, Ouattara aura en outre l'immense tâche d'asseoir sa crédibilité et de rassembler les Ivoiriens sous son nom.

La tâche ne sera pas aisée. Il lui faudra convaincre la moitié des Ivoiriens qui ont voté pour son rival. Longtemps écarté du jeu politique en vertu du concept d'"ivoirité" et de ses origines burkinabées supposées, Ouattara était perçu par les habitants du Sud comme le candidat de l'étranger. La Côte d'Ivoire compte environ 27 % d'étrangers, et les Ivoiriens du Sud se sentent de plus en plus acculés par les migrations des ethnies venues du Nord dont Ouattara est le héros, explique Michel Galy, qui a habité plusieurs années à Abidjan.

Economiste passé par le FMI, proche de Nicolas Sarkozy qu'il compte parmi ses six meilleurs amis, à en croire ses propres déclarations à L'Express, "Ouattara a été porté au pouvoir par trois armées : la sienne, Licorne et l'Onuci. Autant dire qu'il a un problème de légitimité évident, souligne le chercheur. On peut prendre le pari que la rue africaine lui reprochera longtemps les circonstances de son arrivée au pouvoir."

Une patrouille de la gendarmerie française saluée par la foule au Grand Marché de Koumassi, un quartier pauvre d'Abidjan, le 12 avril.

Une patrouille de la gendarmerie française saluée par la foule au Grand Marché de Koumassi, un quartier pauvre d'Abidjan, le 12 avril.AFP/SIA KAMBOU

A l'heure actuelle, Ouattara ne peut en outre s'appuyer sur aucune institution. "Il y a un vrai vide institutionnel : pas de Conseil constitutionnel [favorable à Gbagbo] devant lequel prêter serment, pas de gouvernement, aucune élection législative de prévue...", poursuit-il.

Deux scénarios s'ouvrent désormais. Soit le "candidat de l'étranger" parvient à acquérir une légitimité ivoirienne : il monte alors un gouvernement d'union nationale, relance l'économie du pays et amène Gbagbo devant la justice. Soit il ne parvient pas à fédérer le pays derrière lui, et sitôt le départ des forces de l'opération Licorne, dont Paris a déjà annoncé le retrait progressif, les partisans de Gbagbo, majoritaires dans la capitale, rouvrent les hostilités. De 980 soldats au début de la crise, l'effectif de Licorne avait été porté à 1 700 depuis février. Le ministre de la défense français, Gérard Longuet, estime qu'il a "vocation de revenir en dessous de la position de départ".

  • Le risque d'une guerre civile

Le dénouement de cette crise post-électorale est loin de marquer la fin de la guerre civile larvée que connaît le pays depuis une décennie. Avec la quasi-partition du pays entre 2002 et 2007, le nombre d'armes en circulation a proliféré. Ouattara a d'ailleurs invité lundi les derniers partisans de Gbagbo à déposer les armes, ce dernier lançant un appel similaire dans une brève intervention retransmise par la chaîne de télévision de son adversaire.

Mais les appels des deux chefs risquent de rester lettre morte dans certaines régions. Les "guerriers nomades" (lire De la guerre nomade : sept approches autour du conflit de la Côte d'Ivoire, de Michel Galy), souvent venus du Liberia voisin, pilleurs redoutés prêtant alternativement leurs services à chacun des deux camps, se sont durablement installés dans le paysage des campagnes ivoiriennes. Monrovia a déjà dit craindre leur retour au pays, mais ils pourraient tout aussi bien allumer une contre-guérilla en territoire ivoirien pour poursuivre leurs activités.

Des membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire boivent du champagne issu de la résidence présidentielle à Abidjan, le 11 avril.

Des membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire boivent du champagne issu de la résidence présidentielle à Abidjan, le 11 avril.AP/Rebecca Blackwell

Autre risque : "l'autonomisation relative" des forces fidèles à Ouattara. Les "dozos" "pillent et vivent sur la bête depuis le coup d'Etat de 2002. Ouattara et Soro les contrôlent-ils ? rien n'est moins sûr..."

  • Un pays à reconstruire

La reconstruction d'un pays qui traverse la plus grave crise économique et sociale de son histoire sera un enjeu majeur des mois et des années à venir. La Côte d'Ivoire, puissance phare de l'Afrique de l'Ouest jusque dans les années 90, demeure le premier producteur mondial de cacao. Le café et le cacao représentent à eux seuls 40 % des recettes d'exportations et environ 20 % de son produit intérieur brut. Mais son économie, qui traverse une crise sans précédent, a reçu le coup de grâce avec la crise post-électorale et les sanctions commerciales de la communauté internationale.

Dans un geste en faveur d'Alassane Ouattara, les Européens ont d'ores et déjà levé vendredi des sanctions qu'ils avaient imposées pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir en l'asphyxiant financièrement. Elles visaient les deux grands ports du pays, Abidjan et San Pedro, ainsi que deux entreprises stratégiques dans le secteur pétrolier ainsi que du cacao et du café. D'autres mesures similaires devraient suivre.

Dans un marché de Koumassi, un quartier pauvre de la capitale.

Dans un marché de Koumassi, un quartier pauvre de la capitale.AFP/SIA KAMBOU

La France a quant à elle annoncé pour les prochains jours un soutien financier exceptionnel de 400 millions d'euros, pour aider notamment à satisfaire les besoins urgents des populations et de la ville d'Abidjan. Ouattara devra faire la preuve qu'il peut mobiliser au profit de la Côte d'Ivoire un réseau d'influences bâti à la tête de la Banque des Etats d'Afrique de l'Ouest et du FMI, où il a occupé le poste de directeur général adjoint.

Mais il est confronté à une tâche immédiate, celle d'éviter une crise humanitaire en fournissant à nouveau nourriture, sécurité et biens de première nécessité aux habitants d'Abidjan terrés chez eux pendant les dix derniers jours de combats. La bataille d'Abidjan a précipité la capitale économique au bord d'une catastrophe humanitaire, avec des quartiers livrés à l'anarchie et aux pillages de groupes en armes. Dans le reste du pays, les combats auraient fait près d'un million de déplacés.

  • Une bonne nouvelle pour l'Afrique ?

La chute de Gbagbo est une "bonne nouvelle" pour la dizaine de pays africains qui vont connaître des élections dans les mois à venir et dont les résultats devront être respectés, a affirmé mardi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, sur France Info. Parmi les pays devant organiser cette année une élection présidentielle figurent notamment le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Liberia et la Zambie.

Un avis que ne partagent pas tous les observateurs. De nombreux titres de la presse internationale voient ainsi dans l'intervention française une habitude "néo-coloniale" héritée de la "Françafrique". Michel Galy qualifie même de "forfaiture" l'attitude de la France et de l'ONU : "L'un comme l'autre sont sortis du modèle d'intervention classique. C'est la première fois que l'ONU renverse un dirigeant et bombarde les symboles du pouvoir d'un pays souverain. C'est également la première fois depuis les indépendances que l'armée française intervient dans une capitale de 4 millions d'habitants."

Pour le porte-parole du gouvernement, la France est "absolument inattaquable". "La France est intervenue dans le cadre de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, à la demande de son secrétaire général", a insisté François Baroin. Mais entre la résolution 1975, qui prévoit la destruction des armes lourdes menaçant les civils, et le bombardement de la résidence de Gbagbo, "il y a comme un hiatus", souligne Michel Galy. Seul l'avenir, qui s'annonce incertain, dira si la France et l'ONU ont été bien inspirées de jouer de l'ambiguïté de leur mandat pour porter Ouattara au pouvoir.

Soren Seelow

Hosni Moubarak victime d'une crise cardiaque pendant un interrogatoire

LE CAIRE - L'ex-président égyptien Hosni Moubarak a été victime mardi d'une crise cardiaque durant un interrogatoire, ce qui a nécessité son hospitalisation dans un hôpital de Charm el-Cheikh (est), a annoncé la télévision officielle.

La télévision n'a pas donné de détails sur le contenu de l'interrogatoire ni sur son lieu.

Des sources au sein des services de sécurité avaient annoncé plus tôt que M. Moubarak, qui se trouve en résidence surveillée à Charm el-Cheikh après sa démission le 11 février, avait été admis mardi à l'hôpital international de cette station balnéaire.

Ces sources n'avaient pas précisé les raisons de l'hospitalisation du président déchu, dont la justice avait annoncé dimanche la convocation pour des affaires de corruption et pour les violences qui ont fait environ 800 morts lors des manifestations anti-régime de janvier et février.

Interrogé par la télévision sur l'état de santé de l'ex-président, le directeur de l'hôpital, Mohammed Fathallah, a déclaré qu'il était "plus ou moins" stable.

M. Moubarak, 82 ans, a subi l'an dernier en Allemagne une ablation de la vésicule biliaire et le retrait d'un polype du duodénum.

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La Ligue arabe voudrait une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Gaza

Le bus scolaire touché par un missile en provenance de Gaza le 7/4/11, incident qui a entraîné la reprise des violences entre Israéliens et Palestiniens.
Le bus scolaire touché par un missile en provenance de Gaza le 7/4/11, incident qui a entraîné la reprise des violences entre Israéliens et Palestiniens.
AFP/David Buimovitch
Par RFI

Cinq jours après la reprise des violences entre Israël et le Hamas, la demande de la Ligue arabe d’interdire le survol de la bande de Gaza ne paraît pas avoir les répercussions diplomatiques espérées. Sur le terrain, les deux parties semblent cependant avoir cessé leurs attaques, les plus violentes depuis l'opération «Plomb durci» de 2008.

La Ligue arabe a demandé, dimanche 9 avril 2011, aux Nations unies, de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Gaza. Une manière de tenter d’internationaliser la crise entre les Palestiniens et Israël, sur le modèle de la crise libyenne : l’examen de ce dossier par les Nations unies a abouti à des frappes aériennes dirigées par l’Otan contre les forces fidèles au colonel Kadhafi afin d’aider les insurgés dans leur combat contre le pouvoir.

Suite à cette demande de la Ligue arabe concernant une éventuelle interdiction du survol de Gaza, Israël a aussitôt réagi de manière négative. Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères et chef du parti ultranationaliste Israël-Beitenou, a déclaré que le Hamas utiliserait la trêve pour rassembler ses forces avant de se livrer à de nouvelles violences. « Rechercher l’accalmie est une grave erreur parce que le Hamas utilise le calme pour introduire clandestinement de plus en plus d’armes », a déclaré le ministre israélien.

Trouver une solution politique et humanitaire

Depuis jeudi dernier, les violences ont repris entre les deux camps, les violences les plus importantes depuis 2008. Le tir d’un missile, par le Hamas, a touché un bus scolaire israélien. Un adolescent a été blessé, ce qui a entraîné une riposte israélienne. 19 militants et civils palestiniens ont été tués. De leur côté, les Palestiniens ont tiré 120 roquettes et obus de mortier sur le sud d’Israël, selon des chiffres fournis par l’armée israélienne.

Condamnant l’agression « brutale » d’Israël sur Gaza, les délégués permanents de la Ligue arabe ont demandé à l’ONU de réunir le Conseil de sécurité pour discuter de cette crise. La réunion aurait pour objectif d’interdire le survol de ce territoire palestinien mais aussi de mettre fin au blocus économique de Gaza. Pour l'ambassadeur de la Ligue arabe en France, Nassif Hitti, il s'agit de rappeler à la communauté internationale l'urgence de trouver une solution politique et humanitaire au conflit israélo-palestinien.

Justin Bieber rencontre Benjamin Netanyahu

Justin Bieber rencontre Benjamin Netanyahu

Après l’Europe, Justin Bieber s’envole en Israël au Moyen Orient pour continuer sa tournée mondiale, « Never Say Never», qui se terminera en mai prochain.Chéri depuis quelques semaines de Selena Gomez, le chanteur canadien est arrivé dans ce pays du Moyen Orient, lundi.
Justin Bieber a en effet atterri à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv à 03h15 du matin, après une courte escale à Francfort.
En attendant son concert prévu jeudi, le chanteur canadien en profitera pour rencontrer les responsables politiques locaux, et plus particulièrement le premier ministre Benjamin Netanyahu. Le sujet qui sera abordé lors de cette rencontre n’a pas été communiqué.

CAN 2012 : Ali Bongo visite les chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations.

CAN 2012 : Ali Bongo visite les chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations.


28ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations se prépare activement au Gabon. C’est la raison pour laquelle le président de la République du Gabon Ali Bongo Ondimba a effectué une deuxième visite sur les chantiers en cours de réalisation à Libreville.

Après une première visite effectuée le 23 juin 2010, le président du Gabon s’est rendu le mardi dernier sur une nouvelle fois sur les chantiers de construction pour toucher des doigts les avancées faites dans les préparations de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations Co-organisée par la Gabon et la Guinée Equatoriale.

Dans une déclaration à la presse au terme de la visite, Ali Bongo a exprimé à la fois son inquiétude et son optimisme concernant les chantiers. Il a réaffirmé la détermination de son gouvernement à satisfaire la demande en termes de voies de circulation et de capacité d’accueil avant l’échéance de janvier 2012 et révélé avoir eu un entretien téléphonique sur la question du flux migratoire entre les deux pays avec son homologue de Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Au cours de sa visite d’inspection, le président Ali Bongo Ondimba s’est rendu au stade omnisports président Bongo en cours de réhabilitation, au stade de l’amitié sino-gabonaise de 40.000 places en construction à Angondjé, dans la banlieue nord de Libreville, ainsi qu’au stade d’entraînement en construction à Nzeng-Ayong, un quartier à l’est de la capitale.

Libye: l'UE instaure un embargo de fait sur le gaz et le pétrole

LUXEMBOURG - L'Union européenne a sanctionné mardi 26 sociétés supplémentaires soupçonnées de financer Mouammar Kadhafi, notamment dans le secteur de l'énergie, imposant de fait un embargo sur le gaz et le pétrole du pays qui profite à son régime.

"Nous avons pris de nouvelles sanctions contre le secteur pétrolier et gazier libyen", a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Luxembourg.

Avec ces sanctions, "nous avons ainsi décrété de fait un embargo sur le gaz et le pétrole", a indiqué le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle.

"C'est une étape supplémentaires en vue de fermer le robinet financier du système Kadhafi", a souligné le ministre allemand.

Sur les 26 sociétés visées par un gel d'avoirs, onze font partie du secteur du gaz et du pétrole. Deux personnes considérées comme proches du régime sont également frappées de gels d'avoirs et d'interdictions de visa.

Les insurgés basés à Benghazi (Est) peuvent en revanche continuer à vendre du pétrole exploité dans les zones qu'ils contrôlent.

En mars, l'Union européenne avait déjà sanctionné le principal groupe pétrolier libyen, la compagnie nationale NOC et quatre de ses filiales, dans l'espoir de priver de ressources le régime de Mouammar Kadhafi dans ce secteur stratégique.

Au total, depuis le début de la crise libyenne, l'Union européenne a décrété un embargo sur les armes, un embargo sur les matériels pouvant servir à la répression, ainsi que des gels d'avoirs et des interdictions de visa à l'encontre de Mouammar Kadhafi et de 37 de ses proches et responsables libyens.

Elle a également gelé les avoirs et transactions financières de nombreuses entités financières, comme la Banque centrale libyenne ou des fonds souverains gérant notamment les revenus pétroliers du pays.

Les sanctions adoptées mardi portent à 39 le nombre de personnes et à 46 le nombre d'entités libyennes frappées par des gels d'avoirs, en application de mesures onusiennes ou de mesures autonomes de l'UE. Sur ces 39 personnes, 38 sont interdites de visa dans l'UE.

En application de ces sanctions, des milliards d'euros d'avoirs libyens ont été gelés par les différents pays européens.

La Libye est l'un des principaux producteurs de pétrole d'Afrique. Et les ressources en hydrocarbures servent au colonel Kadhafi à recruter des mercenaires pour s'en prendre aux insurgés dans son pays.

Selon l'Agence internationale de l'énergie, elle produit en temps normal 1,69 million de barils par jour et en exporte 1,49 million, en immense majorité (85%) vers l'Europe.

Toutefois, la décision n'aura aucune conséquence à l'heure actuelle sur les importations d'hydrocarbures par l'UE. En effet, les pays concernés, l'Espagne et l'Italie en particulier, sont déjà passés à d'autres fournisseurs, selon Bruxelles.

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Côte d'Ivoire: la revanche de Ouattara

Côte d'Ivoire: la revanche de Ouattara

Le scrutin (ici lors du premier tour, le 31 octobre 2010) avait donné la victoire à Alassane Ouattara (au centre). Après plusieurs mois de bras de fer avec Laurent Gbagbo, il parvient enfin au pouvoir.

AFP/Issouf Sanogo

Voilà près de vingt ans qu'il rêvait d'accéder par les urnes à la tête de la Côte d'Ivoire... Elu en novembre dernier, il n'a pu y parvenir sans le concours des armes. Le vainqueur de Laurent Gbagbo a connu un parcours contrarié. Celui qui l'attend est tout aussi semé d'embûches.

Pour lui, la quête du pouvoir s'est apparentée à un cauchemar récurrent. Au moins jusqu'à l'arrestation musclée, le 11 avril, du sortant Laurent Gbagbo. Dans ce songe routinier, Alassane Dramane Ouattara tendait la main pour empoigner enfin le sceptre conquis dans les urnes, mais ses doigts se refermaient sur un mirage. La chance le fuyait, le sort le narguait. A Abidjan, la capitale économique ivoirienne, voilà plus de quatre mois que l'élu vivait en reclus à l'hôtel du Golf, tandis que le sortant Laurent Gbagbo jouait les squatters présidentiels en sa résidence du quartier naguère chic de Cocody.

Sans doute "ADO", 69 ans, a-t-il cru toucher au but fin mars lorsque, à la faveur d'une offensive foudroyante et souvent sans combattre, ses Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont conquis le tiers sud du pays, avant d'assiéger Abidjan. Las! l'"assaut final" n'en finissait plus. Même décimée par les défections, la garde prétorienne du mauvais perdant - militaires, miliciens et mercenaires - a opposé aux attaques désordonnées des FRCI, comme aux frappes de l'Onuci, la mission des Nations unies, et du contingent français Licorne, une résistance farouche, parvenant même un temps à desserrer l'étau autour des ultimes bastions du "Gbagboland". Le 9 avril, elle ira jusqu'à attaquer au mortier le palace qui tenait lieu de quartier général au roi sans couronne. Lui qui, l'avant-veille, décrétait un blocus autour du Fort-Alamo de Cocody dut, à l'image d'une cohorte de ministres et d'officiels affolés, trouver refuge dans les sous-sols.

Burkina Faso : 26 arbitres nationaux arrimés à la norme internationale.

starafrica.comBurkina Faso : 26 arbitres nationaux arrimés à la norme internationale.Panoramic

Ils viennent de participer à un stage de haut niveau organisé par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) pour davantage s’imprégner de leur mission sur le terrain.

La ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso a accueilli entre le 5 et le 10 avril dernier un stage destiné aux arbitres de la FIFA et de la Confédération Africaine de Football (CAF). Encadrés par l’instructeur FIFA Rémy Dawili, les vingt-six participants ont pu acquérir des connaissances sur des dispositions légales régissant le football, de même qu’ils ont été entretenus sur le fonctionnement et l’organisation de la FIFA. Il s’est agi de recycler les arbitres fédéraux sur les lois 3, 4, et 12 du football. Elles portent essentiellement sur le nombre de joueurs sur le terrain, les équipements des joueurs et la charnière au niveau de l’arbitrage. Le nœud des échanges entre le formateur et les stagiaires concernait la loi 11 du football. Cette dernière a trait avec le hors-jeu, une question qui n’a jamais cessé de diviser le jugement des arbitres sur le terrain. En somme, l’instance faîtière du football à l’échelle mondiale a mis sur pied un programme de recyclage des arbitres nationaux afin de les mettre au même niveau que leurs collègues internationaux. Le programme Cour FA 2 s’est donc tenu à Ouagadougou et les instructeurs burkinabés ont promis de mettre en pratique les enseignements reçus. Le formateur Rémy Dawili a souligné que le continent africain regorge de bons arbitres, reste à compléter quelques particularités. Occasion de penser à la multiplication des travaux du genre dans d’autres pays. Quant au Secrétaire général de la fédération burkinabé de football, il souhaite que ses compatriotes fassent bon usage de cette formation. Emmanuel Zombré a émis le vœu que ce stage soit bénéfique pour le football burkinabé voire mondial.

USA: nouveaux restes humains retrouvés, crainte d'un tueur en série a

NEW YORK - La police a annoncé mardi avoir retrouvé des nouveaux restes humains sur une plage de Long Island, près de New York, ce qui pourrait porter à dix le nombre de victimes de ce que les Américains craignent être un tueur en série.

"Nous avons trouvé des restes à deux endroits différents, nous avons d'abord découvert des ossements, et trois kilomètres plus loin un crâne", a déclaré à l'AFP le lieutenant Kevin Smith, officier de police au comté de Nassau (nord-est).

Ces restes "semblent être des restes humains, et vont être remis à l'Institut médico-légal pour identification", a ajouté l'officier. Selon lui, il n'est pas possible à ce stade de lier les deux découvertes à une même victime ou à deux personnes différentes.

Cette affaire tient en haleine les medias, même si l'hypothèse de l'existence d'un tueur en série n'a pas été confirmée, et qu'il n'existe pas de suspect.

Ces derniers jours, la presse soulignait, de source proche de l'enquête, que l'auteur de certains des crimes, sinon de tous, pourrait être une personne connaissant bien les méthodes de la police.

Des appels téléphoniques très brefs ont été passés depuis un téléphone portable de l'une des victimes à la jeune soeur de cette dernière, et les lieux d'où étaient effectués les appels montrent que l'interlocuteur sait comment la police localise les téléphones cellulaires.

Les restes de quatre prostituées, âgées de 22 à 27 ans et travaillant par le biais de petites annonces sur le site internet Craigslist, avaient été découverts en décembre dans les environs de Gilgo Beach, une plage à 75 kilomètres à l'est de New York. Les jeunes femmes avaient disparu à des dates différentes, entre 2007 et 2010.

D'après le quotidien de Long Island Newsday, citant les enquêteurs, ces quatre jeunes femmes sont mortes étranglées.

Quatre autres cadavres ont été retrouvés début avril dans les roncières qui séparent cette langue de sable isolée de la "route de l'Océan" sur une quinzaine de kilomètres. Ils ont été transportés à l'Institut médico-légal de New York, et n'avaient toujours pas été identifiés mardi.

Enfin, une prostituée de 24 ans originaire de Jersey City (New Jersey, nord-est), Shannan Gilbert, est toujours portée disparue depuis le 1er mai dernier. Sa famille assure qu'elle est facilement identifiable parce qu'à la suite d'une intervention chirurgicale, elle a une broche métallique dans la mâchoire, ce qui semble l'exclure de la liste des cadavres non identifiés.

Elle pourrait par contre devenir une éventuelle onzième victime d'un tueur en série.

(©AFP /

Gbagbo a été transporté en dehors d`Abidjan dans un lieu secret (ONU)

AFP


Crise
© Reuters par DR
Crise post-électorale: le président Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines
L`ancien président déchu de Côte d`Ivoire Laurent Gbagbo n`est plus à l`hôtel Golf et a été transporté en dehors d`Abidjan dans un lieu tenu secret, où il reste sous la protection des forces de l`ONU, a indiqué mardi un porte-parole des Nations unies.

La mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) "continue d`assurer sa protection", a affirmé Farhan Haq, porte-parole adjoint de l`ONU, qui n`a pas voulu dire où M. Gbagbo se trouvait.

Les forces de maintien de la paix de l`ONU ont "contribué à le transporter dans un autre lieu en Côte d`Ivoire où il est en sécurité", a-t-il ajouté.

M. Gbagbo, après son arrestation lundi, avait été conduit par les forces du président élu Alassane Ouattara dans une suite de l`hôtel Golf.

La mission de l`ONU "travaille avec les autorités ivoiriennes pour s`assurer qu`il est en sécurité" et les forces de l`ONU resteront avec M. Gbagbo "pour garantir sa sécurité", a-t-il encore indiqué.

L`ex-ministre de l`Intérieur de Gbagbo tué à la suite de l`assaut final

Libération


Religion
© Abidjan.net par Emma
Religion / Pèlerinage à la Mecque: Le ministre de l`Intérieur, Désiré Tagro lance le Hadj 2010
Mardi 10 Août 2010. Abidjan. Palais de la culture de Treichville. Plusieurs membres du gouvernement participent à la cérémonie de lancement du Hadj. Photo: le ministre Désiré Tagro
Désiré Tagro, l'ex-ministre de l'Intérieur de Laurent Gbagbo, est mort ce matin des suites de ses blessures infligées lors de l'assaut final de la résidence de Gbagbo, à la résidence de Cocody, affirment plusieurs sources bien informées à Abidjan.

Présent dans les sous-sols de la résidence aux côtés de la famille Gbagbo, il aurait été sévérement battu à coups de crosse par les soldats pro-Ouattara. D'autres sources affirment que sa mort serait due à des blessures par balles. Il a été transporté hier soir par les forces de l'ONU à l'hôpital Pisam d'Abidjan, où il est décédé.

Désiré Tagro était une figure du régime déchu. Considéré comme un dur, il avait négocié les accords de Ouagadougou qui, en mars 2007, avaient établi une feuille de route pour aller aux élections présidentielles.

Une centaine de personnes ont été appréhendées, lundi, par les forces de Ouattara, à la résidence de Cocody, dont certains responsables de la sécurité et des militaires qui pourraient être impliqués, entre autres, dans l'enlèvement du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer.

Algérie: les étudiants manifestent contre la dévalorisation des diplômes

ALGER (AFP)

AFP

Des étudiants manifestent à Alger, le 11 avril 2011

Des étudiants algériens sont descendus mardi une nouvelle fois dans la rue pour protester contre la "dévalorisation" des diplômes de l'enseignement supérieur et le "malaise l'université" où les grèves se sont multipliées depuis le mois de février.

Alors que les marches sont interdites à Alger, les manifestants, qui étaient plusieurs milliers, ont forcé un impressionnant dispositif policier déployé dès les premières heures de la matinée en plein centre de la capitale, selon un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, venus de plusieurs wilayas (départements) et rassemblés sur la Place de la Grande Poste, ont pu défiler dans les principales artères algéroises.

Empêchés de se rendre vers le Palais du gouvernement ils ont tenté de rejoindre la présidence de la République. Arès avoir parcouru près de quatre km, ils ont été bloqués à quelques centaines de mètres de leur objectif.

Après un face à face tendu, les policiers ont chargé à coups de matraque. Les étudiants, certains le visage en sang, ont alors reflué et sont retournés au centre-ville d'où les policiers se sont retirés, les laissant manifester dans une ambiance festive.

"Nous restons des révolutionnaires (en arabe)", ou encore "y'en a marre de ce pouvoir (en français)", criaient notamment les manifestants mélangeant slogans à contenu politique et d'autres relatifs à l'enseignement supérieur.

AFP

Des membres des forces de sécurité observent les manfestants, le 11 avril 2011 à Alger

Adaptant un célèbre discours du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi jurant de purger la Libye "ruelle par ruelle et maison par maison, ils chantaient aussi "zenga, zenga, dar dar, houkouma tachâal ennar" (le gouvernement met le feu dans toutes les ruelles et dans toutes les maisons).

Sofiane Khelladi, président de l'Union générale des étudiants algériens (UGEA) parie que "la situation va s'aggraver dans les prochaines semaines" et juge que "le silence du gouvernement inquiétant".

"Nous étudions dans des locaux délabrés", dénonce Massi Benbrahim, élève ingénieur en 5e année à l'Institut de la métallurgie et de la sécurité industrielle à Oran (nord-ouest). L'université refuse de délivrer aux étudiants les conventions de stage alors qu'ils doivent en effectuer trois à partir de la troisième année, dénonce-t-il.

Elève ingénieur comme lui, mais en informatique et à l'université de Tizi-ouzou (100 km à l'est d'Alger), son camarade Hicham qui n'a dévoilé que son prénom, s'inquiète pour son avenir professionnel.

"Sans réseau et sans connaissance haut placée, le diplôme ne garantit pas le travail", observe-t-il confirmant que les universitaires sont frappés de plein fouet par le chômage dans un pays où la fonction publique et les entreprises d'Etat restent le plus gros employeur.

Les rares sociétés étrangères installées en Algérie se plaignent souvent du manque de qualification des diplômés du pays qui compte 1,2 million d'inscrits à l'université.

A la fin de leur cursus, des jeunes Algériens tentent leur chance ailleurs, notamment en France où ils forment l'une des principales communautés d'étudiants étrangers en France avec les Marocains et les Chinois.

Pour arrimer l'université algérienne à l'Europe, les autorités ont mis en place depuis cinq ans le LMD (licence-master-doctorat), le processus européen de Bologne décidé en 1999 pour harmoniser les cursus entre les pays membres de l'Union européenne.

Mais l'Algérie n'a pas adapté ses programmes à ceux de l'Europe pour que ses diplômes puissent reconnus ici et n'a pas mis en place les passerelles avec le système classique.

La création de grandes écoles calquées sur le système français pour former l'élite du pays n'a pas eu plus de succès. Les étudiants veulent des diplômes mieux valorisés que bac + 5.

Depuis des semaines, toutes les catégories manifestent.

Russie: l'alcool, fléau à l'impact majeur pour la démographie

BERLIN (AFP)

AFP

Un homme remplit des verres de vodka

L'alcool est un fléau auquel la Russie doit s'attaquer sérieusement si elle veut lutter contre le déclin de sa population, selon une étude présentée mardi à Berlin.

En Russie, "l'alcool est le facteur le plus important d'explication de l'évolution négative" de l'espérance de vie, a indiqué Reiner Klingholz, directeur du Berlin-Institut pour la Population et le Développement, en présentant cette étude intitulée "Puissance mondiale en déclin".

L'espérance de vie en Russie est de 69 ans, mais de seulement 62,8 ans pour les hommes, soit moins qu'au Bangladesh, souligne l'étude.

Le Russe Sergei Sacharow, co-auteur de l'enquête, voit dans la lutte contre l'alcool l'un des "défis démographiques principaux" pour son pays, si ce n'est le principal. Les autorités doivent "se concentrer sur ce point", en jouant "évidemment sur le prix et les conditions d'accès à l'alcool", plaide-t-il.

"Dans aucun autre pays qu'en Russie on ne constate une telle baisse de l'espérance de vie sur plusieurs décennies" et "aucun autre pays au monde" ne connaît un écart aussi important (13 ans) entre l'espérance de vie des femmes et celle des hommes. Dans les deux cas, l'alcool est un facteur majeur d'explication, insiste le Berlin-Institut.

La Russie s'est attaquée en douceur au problème de l'alcool l'an dernier, en introduisant notamment l'interdiction de vente de vodka après 22H00 à Moscou.

Mais les prohibitions ont jusque-là toutes échoué, comme celle tentée à la fin des années 1980 par Mikhaïl Gorbatchev.

D'un point de vue démographique toutefois, on observe une nette amélioration de l'espérance de vie "quand l'alcool a été rationné à la fin des années 1980", a remarqué M. Klingholz.

Aujourd'hui, un Russe vit en moyenne six ans de moins qu'un Chinois et 13 ans de moins qu'un Allemand.

L'état de santé de la population masculine s'est dégradé depuis la fin du Rideau de fer.

"Parmi les causes les plus fréquentes de décès figurent les maladies cardiaques et vasculaires, suivies par les morts violentes (meurtres, suicides et accidents)", et "dans les villes russes industrielles typiques, entre un tiers et la moitié des morts violentes chez les hommes adultes sont à mettre au compte de l'alcool, directement ou indirectement", relève l'étude.

Aujourd'hui en Russie, l'espérance de vie de la population est plus basse que dans les années 1960-70, souligne encore l'étude. Dans les pays industrialisés que sont la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou encore les Etats-Unis, elle a augmenté continuellement depuis la guerre.

Le problème de l'alcool "a aussi des conséquences sur la productivité du pays", a souligné M. Klingholz.

La population de la Russie décline depuis l'implosion de l'URSS en 1991, passée de 148 millions il y a vingt ans à 142,9 millions au recensement de 2010. L'Agence russe des statistiques (Rosstat) prévoit un effondrement de la population, qui pourrait tomber à 127 millions en 2031. Le Berlin-Institut évoque une projection de 116 millions en 2050, qui reléguerait la Russie au 14e rang mondial, derrière le Mexique ou les Philippines

Le CNT accuse les forces pro-Kadhafi d'avoir tué 10.000 personnes

LUXEMBOURG - Les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont tué à ce jour quelque 10.000 personnes lors des combats en Libye, blessé 30.000 et 20.000 sont portées disparues, a affirmé mardi un représentant du Conseil national de transition (CNT), Ali Al Isawi.

"Nous attendons du monde entier un soutien complet à la résolution 1973" du conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye, "à savoir principalement la protection des civils", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une rencontre avec les ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg.

Selon M. Al Isawi, responsable des affaires étrangères au sein du CNT, instance représentant les rebelles en Libye, "nous avons à présent 10.000 personnes tuées par les soldats de Kadhafi" dans le pays depuis le début du conflit.

"Nous avons environ 20.000 personnes portées disparues et nous avons quelque 30.000 blessés, dont 7.000 sérieusement dont la vie est en danger", a-t-il ajouté.

"C'est la raison pour laquelle nous voulons davantage d'effort pour la protection des civils contre l'agression qui est en cours", a ajouté le responsable.

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Libye: l'UA "détérminée" à obtenir un cessez-le feu

ALGER - Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé mardi à Alger que l'Union Africaine (UA) était "déterminée" à obtenir un cessez-le feu en Libye, dans une déclaration rapportée par l'agence APS.

"Nous sommes déterminés à atteindre cet objectif (cessez-le-feu) pour préserver l'intérêt suprême du peuple libyen", a déclaré M. Ould Abdel Aziz, après une rencontre entre la délégation de l'UA et le président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Outre le président mauritanien, la délégation est composée du président congolais, Denis Sassou Nguesso, du ministre des Affaires étrangères de l'Ouganda, Henri Oryem Okello et du président de la Commission de l'UA, Jean Ping.

"Nous sommes attachés à la feuille de route proposée par le Conseil africain de paix et de sécurité pour le règlement de la crise", a souligné M. Ould Abdelaziz en rappelant que la proposition de cessez-le-feu n'a pas emporté l'adhésion de la rébellion.

"Ce qui nous importe est de poursuivre ce processus et d'aller de l'avant", a-t-il insisté.

Il a indiqué que le président de la Commission de l'UA se rendra à Doha (Qatar) pour prendre part à la réunion sur la situation en Libye.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a accepté l'arrêt des combats proposé par l'UA mais la rébellion libyenne l'a rejeté expliquant qu'elle refuserait toute médiation ne prévoyant pas un départ immédiat du dirigeant.

Le représentant des insurgés, Moustapha Abdel Jalil, a fait remarquer que l'organisation pan-africaine était jusqu'à l'année dernière présidée par le colonel Kadhafi et qu'elle recevait des fonds importants de la Libye, ignorant les aspirations essentielles du peuple libyen.

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L'UE divisée sur un rôle accru de l'Otan en Libye

AFP

William Hague le 11 avril 2011 à Londres

La France et la Grande-Bretagne ont pressé mardi les autres pays de l'Otan intervenant en Libye d'intensifier leurs efforts alors que pèse la crainte d'un enlisement du conflit, sans parvenir à rallier tous leurs partenaires.

Les ministres français et britannique des Affaires étrangères Alain Juppé et William Hague ont tous deux fait part d'une certaine irritation sur le rôle actuellement joué par l'Alliance atlantique, avant une réunion avec leurs homologues de l'UE à Luxembourg.

M. Juppé, dont le pays avait montré beaucoup de réticence à confier à l'Alliance atlantique les rênes de l'opération militaire qu'il avait engagée le 19 mars, avant d'y consentir à condition que les bombardements ne soient pas entravés, a affirmé que l'Otan ne jouait "pas suffisamment" son rôle.

"L'Otan a voulu prendre la direction militaire des opérations, nous l'avons accepté. Elle doit jouer son rôle aujourd'hui, c'est-à-dire éviter que Kadhafi n'utilise là encore des armes lourdes pour bombarder les populations", a-t-il fait valoir.

Son collègue britannique William Hague a plaidé à Luxembourg pour "maintenir et intensifier nos efforts au sein de l'Otan", alors que les Etats-Unis ont retiré les avions de combat qu'ils avaient engagé au début.

Rappelant que le Royaume-Uni avait fourni quatre Tornado supplémentaires "capables de frapper des cibles au sol menaçant la population civile libyenne", M. Hague a jugé qu'il "serait bienvenu que d'autres pays fassent de même".

AFP/Archives

Alain Juppé le 6 avril 2011 à l'Elysée

Vingt et un des 27 pays de l'UE font aussi partie de l'Otan. Au nombre de ceux qui pourraient se sentir visés, deux, l'Espagne et les Pays-Bas, ont mis des avions de chasse à la disposition de l'Otan en les cantonnant au contrôle de la zone d'interdiction aérienne.

Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez Garrido, n'a pas voulu suivre MM. Hague et Juppé.

"Ce n'est pas nécessaire, l'action de l'Otan se déroule bien, il n'y a rien à réviser en ce moment", car l'alliance a "fait un bon travail", a-t-il estimé, jugeant que "la zone d'exclusion aérienne est un succès".

Un troisième pays de l'UE, la Suède, est sur la même ligne, mais ne fait pas partie de l'Otan.

Un quatrième pays, l'Italie, a déployé quatre appareils susceptibles de participer à des frappes, mais n'en fait pas usage, en attendant un débat au Parlement italien.

Et le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a fait part de sa "perplexité" mardi à Luxembourg à propos de la demande franco-britannique. Cependant, Rome n'est pas opposée a priori à participer aux frappes, a précisé une source diplomatique italienne, tout en jugeant que l'essentiel était de "minimiser les pertes civiles".

Seuls la Belgique (six F-16) et le Danemark (quatre F-16), parmi les autres pays de l'UE membres de l'alliance, sont réellement actifs aux côtés de la France (29 appareils de différents types), de la Grande-Bretagne (10 Tornado) et de deux autres pays de l'Otan hors UE, le Canada (sept F-18) et la Norvège (six F-16).

La question, cependant, n'est pas tant celle des moyens fournis par les uns et les autres que "l'impact négatif de leurs différences d'approche sur les opérations", a souligné à l'AFP un responsable militaire de l'Otan.

Le commandant en chef de l'opération Protecteur unifié, le général Charles Bouchard, a jugé disposer "de bien assez d'avions" pour frapper les troupes kadhafistes.

En fait, "ce qui gêne l'Otan, c'est que l'espace aérien soit engorgé par des avions qui ne tirent pas, tout en occupant des créneaux qui pourraient être, eux, utilisés par des appareils autorisés à faire feu", a-t-il expliqué.

Chute de Gbagbo : indignation à Accra, jubilation à Ouaga

Ouestafnews – La chute du président ivoirien Laurent Gbagbo, a suscité des réactions divergentes dans la presse ouest africaine du mardi 12 avril 2011, avec notamment des réactions d’indignation dans des pays comme le Ghana et des manifestations de joie dans d’autres, à l’image de celles enregistrées au Burkina Faso.


Laurent Gbagbo a été arrêté par des soldats le 11 avril 2011 à Abidjan, où il s’était réfugié dans un « bunker « de la résidence présidentielle refusant de céder le pouvoir au président « élu » Alassane Ouattara avec qui il se disputait la légitimité du pouvoir. Les conditions de son arrestation et notamment l’implication des forces françaises font depuis l’objet d’une bataille médiatique intense entre les partisans du président déchu et la diplomatie française..

« Ce lundi 11 avril est une date à retenir par chacun de nous tous… car c’est le jour où l’on aura vu l’armée d’un pays souverain attaquée par un pouvoir colonial » écrit le chroniqueur John Amponsah sur le site Ghanaweb, dénonçant le rôle joué par la France qui s’est rendu coupable « d’ingérence dans les affaires internes de son ex-colonie ».

Au même moment une dépêche de l’Agence ghanéenne de presse (GNA, selon son sigle en anglais) annonçait une « marche de protestation de la société civile » ghanéenne pour dénoncer la « recolonisation de l’Afrique ».

En décembre 2010, alors que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest Cedeao menaçait de « déloger » Laurent Gbagbo par la force si nécessaire, le Ghana avait été le premier pays à sa désolidariser de cette option en affirmant qu’il ne participerait pas à l’envoi de troupes en Côte d’ivoire.

Au Burkina Faso, la chute de Gbagbo a été accueillie par des cris de joie, selon le correspondant de Ouestafnews à Ouagadougou et la presse ne semblait en rien regretter la chute de l’ex-homme fort d’Abidjan, aujourd’hui mis à la disposition de son rival Alassane Ouattara à qui il refusait de céder le pouvoir en dépit de nombreuses tractations.

« Gbagbo arrêté, qu’importe par qui ? », écrit ainsi à s « Une » l’Observateur Paalga (quotidien privé) du Burkina Faso qui préfère minimiser la polémique naissante sur le rôle joué par les forces de la Licorne (troupes françaises) dans l’arrestation de l’ex-président ivoirien ; de son épouse et des membres de sa famille.

Même si « le haut fait d’armes a été mis sur le compte des soldats tricolores avant que Guillaume Soro revendique la paternité de l’arrestation au nom des Forces républicaines de Côte d’Ivoire…retenons simplement que les bunkérisés de Cocody ont été alpagués. Qu’importe par qui ? » raille ce journal qui s’interroge aussi sur la suite des évènements, notamment le rétablissement de la sécurité et le sort désormais réservé à Laurent Gbagbo.

Au Nigeria , c’est plutôt l’avenir de la Côte d’Ivoire qui pose problème, avec notamment des interrogations sur la marge de maneouvre de M. Ouattara désormais seul au commandes du pays.

« Bien que Gbagbo soit arrêté, la capacité de Ouattara à unifier le pays peut être sérieusement ternie par les cas d’exactions dont ses partisans se sont rendus coupable dans l’ouest durant leur marche vers la capitale (économique) Abidjan », analyse le quotidien nigérian The Guardian.

Toujours sur le chapitre de la reconstruction, le journal sénégalais L’observateur (quotidien privé), estime que « Ouattara doit éviter le piège des règlements de compte et de la chasse au sorcières au risque de faire de Gbagbo un Ceausescu tropical ou martyr mort en défendant son pays contre des ‘étrangers’ ».

«Qui a arrêté Gbagbo, paraît en tout cas, une question déterminante pour l’opinion à la fois africaine et française. Si c’est l’armée de Ouattara, même appuyée par Licorne, c’est moins grave que si c’était le fait de forces spéciales françaises », commente pour sa part l’éditorialiste Adam Thiam du quotidien malien Le Républicain qui ne manque pas de rappeler que la course est « réellement finie » pour Gbagbo.
Ouestaf New

Côte d'Ivoire: Bruxelles compte débloquer 180 millions d'euros d'aide

LUXEMBOURG - La Commission européenne compte débloquer 180 millions d'euros d'aide à la reconstruction de la Côte d'Ivoire ravagée par les affrontements entre forces de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara, a indiqué mardi à l'AFP une source diplomatique.

L'annonce a été faite en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères par le commissaire européen chargé de l'aide au développement, Andris Piebalgs.

L'argent, qui provient du Fonds européen de développement, sera disponible immédiatement, a précisé une source proche de la Commission européenne.

La France a annoncé de son côté qu'elle allait apporter dans les prochains jours "un soutien financier exceptionnel de 400 millions d'euros" à la Côte d'Ivoire, pour aider notamment à satisfaire les besoins urgents des populations et de la ville d'Abidjan.

La ministre française des Finances Christine Lagarde a rencontré mardi son homologue ivoirien Charles Koffi Diby à l'occasion d'une réunion de la zone franc à N'Djamena, au lendemain de l'arrestation du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo par les forces du chef de l'Etat reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, avec le soutien de l'ONU et de l'armée française.

L'Union européenne avait déjà promis lundi son aide, par la voix de sa chef de la diplomatie Catherine Ashton qui s'était engagée à fournir "un soutien à long terme à la Côte d'Ivoire pour la prospérité afin de garantir la stabilité et aider à reconstruire le pays".

Mme Ashton avait aussi "salué" l'arrestation de M. Gbagbo, "un tournant décisif pour le règlement d'une crise qui a duré cinq mois depuis les élections".

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Burkina Faso : Le ministère du Commerce rassure

(Le Pays) - A la séance du Conseil des ministres du 6 avril 2011, le ministre de l’Industrie, du commerce, de la promotion de l’initiative privée et de l’artisanat, Arthur Kafando, a fait une communication sur l’évolution des prix des produits de grande consommation au Burkina Faso. Afin d’informer le grand public sur cette évolution, le ministre Arthur Kafando a animé une conférence de presse le 8 avril 2011 dans les locaux du Service d’information du gouvernement (SIG) à Ouagadougou.La crise postélectorale que connaît la Côte d’Ivoire a eu des répercussions sur l’économie du Burkina Faso, notamment, sur les prix des produits de grande consommation.

Cette situation a nécessité une communication orale du ministre de l’Industrie, du commerce, de la promotion de l’initiative privée et de l’artisanat, Arthur Kafando, lors du Conseil des ministres du 6 avril 2011.

Pour plus d’échos, le ministère a convié les hommes de médias à une conférence de presse, le 8 avril 2011, au SIG. Plantant le décor des échanges, le ministre a fait remarquer que la situation actuelle du marché burkinabè est marquée par la crise alimentaire mondiale de 2007-2008.

A cela s’ajoute la crise que vit le pays voisin qu’est la Côte d’Ivoire au moment où le Burkina Faso tentait de sortir de celle mondiale de 2008 ; d’où la rupture d’approvisionnement en matières premières ou intrants pour des unités de production de la région de l’Ouest et des lenteurs d’acheminement.

Diversifier les sources d’approvisionnement

Face à une telle situation, de nombreux opérateurs économiques ont réorienté leurs activités vers d’autres sources d’approvisionnement. Ainsi, les ports de Lomé, de Téma et de Cotonou sont explorés par les opérateurs économiques. Cette mesure des acteurs du commerce, selon le ministre Arthur Kafando, est entre autres, celle qui permet de ne pas tomber dans une dépendance totale avec une seule source d’approvisionnement.

La principale conséquence de la crise en Côte d’Ivoire est la hausse des coûts de revient et par conséquent, elle se ressentira sur le coût des produits mis sur le marché, avec une flambée des prix de certains produits de grande consommation. « L’évolution des stocks globaux de certains produits de grande consommation sur le plan national révèle une certaine stabilité. »

C’est la conviction du ministre Arthur Kafando. Toutefois, il fait remarquer que « les dernières données collectées sur les stocks des produits font état d’une baisse notable des stocks » que sont le savon et les aliments pour bétail.

Afin de permettre une gestion efficace de la situation, les mesures du ministère sont entre autres, la réalisation en cours d’une étude sur la structure des prix des biens et services de grande consommation, la surveillance du respect de la réglementation en matière d’affichage des prix des produits dans les boutiques et magasins, des échanges avec des associations et syndicats du secteur sur les problèmes d’approvisionnement régulier du Burkina en produits de grande consommation.

Le ministère, au-delà de la « stabilité générale des niveaux des prix et des stocks des produits de grande consommation », invite à la vigilance et annonce des mesures qui permettront à l’avenir de contenir la hausse des prix des produits de grande consommation.

C’est à ce titre qu’une réorganisation du ministère, une organisation des circuits de distribution des produits de grande consommation et un plan d’action du gouvernement sont en cours.

Aimé Nabaloum

Le Pays

Medvedev va annoncer bientôt s'il est candidat à la réélection en 2012

AFP/Archives

Dmitri Medvedev le 22 mars 2011 à Moscou

Le président russe Dmitri Medvedev va annoncer "dans un délai assez court" s'il est candidat à la réélection au scrutin de 2012, indique-t-il dans un entretien diffusé mardi, dans lequel il souligne la nécessité de réformes après la stabilisation opérée par Vladimir Poutine.

"Je n'exclus pas d'être candidat pour un nouveau mandat de président. La décision va être prise, et dans un délai assez court, parce qu'il ne reste qu'un an", dit M. Medvedev dans cet entretien à la télévision chinoise CCTV dont le Kremlin a diffusé le texte.

Cette décision dépendra notamment "de la situation sociale, des préférences politiques" des Russes, indique M. Medvedev.

"Le temps des changements est venu", ajoute-t-il, "ce qui était bon il y a dix ans n'est plus valable aujourd'hui".

"Mon programme est celui de la modernisation de l'économie et de la vie politique. Nous ne devons pas nous détourner de tout ce que nous avons fait de bien dans les vingt dernières années, et en particulier dans les dix dernières années, mais nous devons regarder vers l'avenir", ajoute le président russe.

M. Medvedev a été propulsé en 2008 au poste de président par son prédécesseur (2000-2008) Vladimir Poutine auquel il devait toute sa carrière politique, et auquel la Constitution russe ne permettait pas d'effectuer plus de deux mandats consécutifs.

M. Poutine, qui s'est retranché au poste de Premier ministre, et est toujours considéré par nombre d'observateurs comme le véritable homme fort du pays, peut choisir de revenir au Kremlin en 2012 après cette interruption.

Les deux hommes ont indiqué par le passé qu'ils se mettraient d'accord en temps et en heure dans l'intérêt du pays à l'approche de la présidentielle de 2012.

Des désaccords apparents, affichés récemment sur l'affaire Khodorkovski -- l'ex-milliardaire emprisonné depuis 2003 sous la présidence de Vladimir Poutine --, puis sur la Libye, où l'ex-agent du KGB a semblé contredire la position officielle de Moscou en dénonçant une nouvelle "croisade occidentale", ont relancé les spéculations en Russie sur une éventuelle rivalité entre les deux hommes.

Des observateurs ont cependant souligné que M. Khodorkovski n'était pas sorti de prison malgré l'attachement affiché par Dmitri Medvedev à l'Etat de droit, et estimé que les déclarations de M. Poutine sur la Libye pouvaient viser à tempérer pour l'électorat russe la position de neutralité observée par Moscou à l'ONU.

Ils ont également relevé que les objectifs de "modernisation de la vie politique" vers davantage de démocratie, affichés par M. Medvedev après son élection, n'avaient guère modifié à ce jour une scène politique dominée par le parti Russie unie présidé par Vladimir Poutine, et où toute opposition autre que communiste a été évincée de la vie parlementaire.

Un groupe d'experts russes proche du pouvoir a d'ailleurs relevé récemment la crise de "légitimité" du tandem au pouvoir au sein d'une population éreintée par la corruption et désabusée face au sentiment de stagnation et à des processus électoraux perçus comme artificiels et prédéterminés.

Ces experts relevaient l'émergence dans la société de l'attente d'un "troisième homme", une perspective qui pourrait aussi selon certains observateurs pousser les deux dirigeants russes, qui ont toujours par ailleurs affiché une parfaite entente personnelle, à s'efforcer d'incarner de nouveaux espoirs ou à explorer chacun de leur côté des électorats différents.

EN DIRECT. Côte d'Ivoire : la France va apporter 400 millions d'euros d'aide

Christine Lagarde annonce une aide française de 400 millions d'euros pour la Côte d'Ivoire.

Christine Lagarde annonce une aide française de 400 millions d'euros pour la Côte d'Ivoire.
| (AFP

Son épouse Simone et lui ont été retenus à l'Hôtel du Golf, le QG de Ouattara. Dans une brève allocution télévisée diffusée dans la soirée, le président ivoirien a appelé les partisans de Gbagbo à «s'abstenir de tout acte de représailles ou de violences», répétant sa volonté d'instaurer une «commission vérité et réconciliation» sur les violations des droits de l'homme depuis le 28 novembre. Les affrontements, d'abord sporadiques puis répétés, auraient fait entre 800 et 1 000 morts, selon l'ONU, dont la moitié à Abidjan.

17h33. Au moins 536 personnes ont été tuées depuis fin mars dans des affrontements dans l'ouest de la Côte d'Ivoire dont la majorité dans la ville de Duékoué, selon le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.


16h54. Des témoins rapportent le cas de tueries ethniques dans les villes de Bloléquin à l'ouest de la Côte d'Ivoire. Selon des réfugiés qui s'étaient mis à l'abri dans cette ville, ces exactions seraient l'oeuvre de miliciens libériens à la solde de Laurent Gbagbo.« Nous avons entendu des tirs d'obus. Nous nous sommes couchés à terre, explique Lahi Dramane Sawadogo, un Burkinabè de 67 ans. Vingt minutes après, les mercenaires sont entrés dans la cour de la préfecture et nous ont mis en rang. Ils ont demandé aux Guéré de lever la main et de sortir. Ils ont ensuite arrosé tout le reste. Ce fût la débandade. Pendant qu’ils vérifiaient si nous étions tous morts, ils ont entendu des tirs de loin et se sont repliés à l'arrivée des Forces républicaines (pro-Ouattara). On a compté 86 cadavres et une trentaine de disparus ».





16h04. L'aide exceptionnelle de la France à la Côte d'Ivoire se fera sur la base d'un ensemble de prêts, précise l'entourage de la ministre française des Finances. « Cette aide est destinée, dans un premier temps, à financer les dépenses d'urgence pour les populations, la ville d'Abidjan et le redémarrage des services publics essentiels, expliquait Christine Lagarde en début d'après-midi. Elle doit également servir, dans une second temps, à relancer l'activité économique et à permettre l'apurement des arriérés vis-à-vis des institutions internationales. »

15h18. Le Premier ministre français se présente devant l'Assemblée nationale pour les questions au gouvernement. Dans l'hémicycle, la Côte d'Ivoire est au coeur des débats et François Fillon évoque le futur retrait des militaires triclores engagés dans le pays. « Les forces françaises devront quitter la Côte d'Ivoire, le dispositif Licorne, dès que la sécurité sera suffisante, en particulier pour nos ressortissants à Abidjan », assure le locataire de Matignon.

14h40. «Pas un soldat français impliqué.» , a réaffirmé devant les députés UMP que «pas un seul soldat français (n'avait) mis les pieds dans la résidence de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo lors de son arrestation lundi à Abidjan. «Le comportement des forces françaises a été exemplaire. Le président de la République leur avait confié une mission difficile», a-t-il déclaré, selon des participants à cette réunion hebdomadaire à huis clos. Peaucoup d'élus y participant se sont déclarés «choqués» par les polémiques concernant le rôle de l'armée française dans l'arrestation de Laurent Gbagbo. «Je souhaite que l'on arrête ces discussions qui jettent de la confusion sur le rôle de la France. Le président de la République a pris les bonnes décisions», a renchéri le président du groupe des députés NC, François Sauvadet.

14h30. Des tirs d'armes lourdes ont retenti peu avant midi à Abidjan, dans les quartiers du Plateau (centre) et de Cocody (nord), deux bastions de l'ex-président Gbagbo, selon plusieurs témoins. «Pas question de sortir pour le moment», confie un résident du Plateau, quartier administratif désert après une dizaine de jours de combats. A Cocody, quartier de la résidence officielle où Gbagbo a été arrêté, «après des tirs sporadiques d'armes légères dans la matinée, on a entendu pendant plusieurs minutes des tirs de roquettes et de mitrailleuses lourdes, témoigne un habitant. Un hélicoptère d'observation de l'ONU a survolé le secteur».

14 heures. Paris accusé de coup d'Etat. Laurent Gbgabo a été «enlevé par des éléments des forces spéciales françaises qui l'ont conduit à l'hôtel du Golf», affirme, depuis Paris, Toussaint Alain, un conseiller du président ivoirien déchu. Il dénonce «un coup d'Etat qui n'a d'autre dessein que de s'emparer des ressources de la Côte d'Ivoire» .

13h30. 400 millions d'euros d'aide «exceptionnelle». La France va apporter dans les prochains jours «un soutien financier exceptionnel de 400 millions d'euros» à la Côte d'Ivoire, pour aider notamment à satisfaire les besoins urgents des populations et de la ville d'Abidjan, annonce . La ministre de l'Economie venait de faire le point avec son homologue ivoirien des Finances, Charles Koffi Diby, lors d'une réunion de la zone franc à N'Djamena.

13 heures.
Roland Dumas fait le procès de Ouattara. L'ancien ministre PS des Affaires étrangères, soutien de Gbagbo, accuse «l'armée française, sur ordre politique, (d'avoir) livré M. Laurent Gbagbo» à son adversaire Alassane Ouattara. «Elle l'a même amené au domicile de l'adversaire, un peu comme dans les traditions d'autrefois», affirme l'avocat sur France Inter. «On dit aujourd'hui bravo l'Afrique, conclut-il. On va voir d'ici quelques temps comment ça va se passer, on va voir comment l'adversaire va se comporter. J'espère qu'il n'ajoutera pas le crime à la trahison».

12h45. Une commission d'enquête internationale. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a nommé mardi les trois experts chargés d'enquêter sur les violations qui auraient été commises depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre. Les trois experts - le Thaïlandais Vitit Muntabhorn, le Soudanais Suliman Baldo et la Béninoise Reine Alapini Gansou - doivent se réunir prochainement à Genève pour discuter des modalités de leur mission.

11h35. Rumeurs d'éxécutions et de pillages. Selon des messages postés sur Twitter, des exécutions seraient perpétrées en représailles à Abidjan, dans le quartier de Yopougon Niangon, un bastion pro-Gbagbo. D'autres internautes assurent que les exactions en cours sont le fait de civils armés qui pillent les habitations.

11h15. L'ONU estime à 536 personnes les victimes des affrontements dans l'ouest du pays depuis la fin mars.

11 heures. Bayrou nuance. «Les Français ont fait un peu plus que ce qu'on dit», estime le président du MoDem sur i-TELE et Radio Classique. «Je ne remets pas en cause les explications des responsables français» mais «j'écoute avec un brin d'ironie».


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L'Autorité palestinienne prête à gouverner, affirme un rapport de l'ONU

JERUSALEM (AFP)

AFP/Archives

Mahmoud Abbas le 9 décembre 2010 au Caire

L'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas est largement prête à gouverner un potentiel Etat de Palestine, affirme mardi un rapport de l'ONU publié à Jérusalem.

"Dans les six zones où les Nations unies sont le plus engagées, les institutions gouvernementales sont désormais suffisantes pour le bon fonctionnement du gouvernement d'un Etat", souligne ce rapport du coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient.

Ce rapport sera présenté mercredi lors d'une réunion à Bruxelles du Comité de liaison ad hoc, qui réunit les pays donateurs engagés dans les Territoires palestiniens.

Les Palestiniens entendent demander à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre prochain de reconnaître leur Etat dans les frontières antérieures à la Guerre des Six Jours de juin 1967.

La lourde tâche d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire

Source AFP
La lourde tâche d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire

Alassane Ouattara a appelé ses compatriotes à "s'abstenir de tout acte de représailles et de violences". © Issouf Sanogo / AFP

Le président ivoirien Alassane Ouattara a pris mardi les rênes d'un pays à la dérive avec la mission immense de réconcilier une nation divisée et de rétablir la paix et la sécurité, au lendemain de l'arrestation de son rival Laurent Gbagbo. "Réconciliation", "retour à l'ordre et au calme", "espérance", les premiers mots, lundi soir, d'Alassane Ouattara après l'arrestation du président sortant, qui refusait depuis quatre mois de quitter le pouvoir, ont exprimé sa volonté de "tourner une page".

Lui faisant écho, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé que la Côte d'Ivoire disposait désormais d'une "occasion historique" et devait promouvoir la réconciliation nationale, établir un gouvernement d'unité nationale et rétablir l'autorité de l'État, a rapporté son porte-parole. Ban Ki-moon a demandé à Ouattara - qui avait été reconnu internationalement comme le président élu après le scrutin du 28 novembre - d'éviter un nouveau "bain de sang" et des représailles à l'encontre des partisans du président sortant. Les quatre mois de crise ont fait au moins 800 morts, dont la moitié à Abidjan, selon l'ONU.

Catastrophe humanitaire

La bataille d'Abidjan a précipité la capitale économique, dont la population est évaluée à quatre millions d'habitants, au bord d'une catastrophe humanitaire, avec des quartiers livrés à l'anarchie et aux pillages de groupes en armes. "Nous avons de très vastes mouvements de population d'un quartier à l'autre, car aucun quartier n'est vraiment sécurisé", a déclaré lundi le coordonnateur humanitaire des agences de l'ONU et des ONG Ndolamb Ngokwey. "Il y a beaucoup de cadavres qui jonchent les rues, et pas seulement dans le quartier des ambassades", a-t-il dit, citant des témoins. La situation humanitaire est également très difficile à l'intérieur du pays, notamment dans l'ouest où les combattants des deux camps ont été accusés par l'ONU et des ONG d'exactions.

"J'en appelle (...) à tous mes compatriotes qui seraient gagnés par un sentiment de vengeance à s'abstenir de tout acte de représailles et de violences", a déclaré Alassane Ouattara, dans son premier discours télévisé, lundi. Il a dit vouloir mettre en place une commission vérité et réconciliation "qui fera la lumière sur tous les massacres, crimes et autres violations des droits de l'homme". Ban Ki-moon a salué cet appel à la création d'une telle commission, inspirée de l'Afrique du Sud, et promis la coopération de l'ONU pour l'avenir.

Reddition

Laurent Gbagbo, 65 ans, a été arrêté lundi à l'issue d'une offensive sur sa résidence à Abidjan. Au pouvoir depuis 2000, il s'est rendu vers 14 heures (heure de Paris) en compagnie de son épouse Simone après une offensive des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) d'Ouattara, grâce à l'appui décisif des puissants moyens aériens et blindés de la force française Licorne et de celle de l'ONU (Onuci). Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, a démenti mardi tout rôle direct des forces françaises dans cette capture. "L'ONU et la France voulaient le respect des résolutions du Conseil de sécurité, rien de plus rien de moins." Et "l'Onuci a été en tête. Ce sont les hélicoptères de l'Onuci qui ont commencé à bombarder, et la France, comme on nous l'a demandé, est venue en soutien", a-t-il précisé. Son collègue de la Défense Gérard Longuet a promis "des images de toute l'opération" qui montreront que les soldats français n'ont pas participé à l'interpellation de l'ex-président.

La chute de Laurent Gbagbo est une "bonne nouvelle" pour la dizaine de pays africains qui vont connaître des élections en 2011 et dont les résultats devront être respectés, a affirmé également Alain Juppé. Il a souligné que la France n'accueillerait "certainement pas" Gbagbo. Alassane Ouattara a annoncé le lancement d'une procédure judiciaire contre son ex-rival, son épouse et ses collaborateurs, assurant que "toutes les dispositions sont prises" pour assurer leur "intégrité physique". La télévision ivoirienne avait diffusé lundi des images de l'ex-président en bonne santé, mais visiblement fatigué, juste après son arrestation. D'autres images ont montré son épouse Simone, prostrée, l'air hagard.

Aide européenne

"Je souhaite qu'on arrête les armes et qu'on rentre dans la partie civile de la crise, et qu'on conclue rapidement pour que le pays reprenne", a dit Gbagbo dans de brefs extraits sonores, assis sur un lit dans une chambre du Golf Hôtel, ancien QG d'Ouattara, où il avait été emmené. Selon un membre des FRCI, ses premiers mots lors de son arrestation par des commandants pro-Ouattara auraient été : "Ne me tuez pas."

Le dénouement est intervenu au douzième jour de la bataille d'Abidjan, suite à des frappes intenses menées depuis dimanche par les hélicoptères de l'Onuci et de Licorne sur la résidence présidentielle, dans le quartier de Cocody (nord), et sur la présidence, dans le quartier du Plateau (centre). Laurent Gbagbo y était retranché depuis le 31 mars face à l'offensive des forces pro-Ouattara depuis le nord du pays. Ces raids aériens visaient officiellement les armes lourdes du camp Gbagbo menaçant les civils, conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Luxembourg, devaient promettre mardi au président Ouattara une aide économique à long terme pour reconstruire un pays menacé par le chaos

L'Europe promet d'aider Ouattara à stabiliser la Côte d'Ivoire

LUXEMBOURG (AFP)

AFP

Joie des partisans d'Alassane Ouattara le 11 avril 2011 à Abidjan

Les ministres européens des Affaires étrangères comptent promettre mardi au président ivoirien Alassane Ouattara leur aide économique à long terme pour l'aider à reconstruire un pays menacé par le chaos après l'affrontement qui l'a opposé à Laurent Gbagbo.

Réunis à Luxembourg, ils doivent faire le point sur les moyens de stabiliser le nouveau régime en place, après plus de quatre mois d'une crise politique née de la contestation du résultat de l'élection présidentielle par les deux candidats rivaux.

Elle s'est soldée lundi par l'arrestation du président sortant Laurent Gbagbo.

Dans un geste en faveur d'Alassane Ouattara, les Européens ont d'ores et déjà levé vendredi des sanctions clés qu'ils avaient imposées pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir en l'asphyxiant financièrement.

AFP/Archives

Des Ivoiriennes le 7 avril 2011 au marché d'Abobo dans la banlieue d'Abidjan

Elles visaient les deux grands ports du pays, Abidjan et San Pedro, ainsi que deux entreprises stratégiques dans le secteur pétrolier ainsi que du cacao et du café, vital pour l'économie ivoirienne. D'autres mesures similaires devraient suivre.

La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Le café et le cacao représentent à eux seuls 40% des recettes d'exportations et environ 20% de son produit intérieur brut.

Le responsable des questions africaines au sein du service diplomatique européen, Nicholas Westcott a précisé mardi devant le Parlement européen que les dernières sanctions seraient levées "le moment approprié".

"Nous tenterons d'aller aussi rapidement que possible" pour lever les sanctions, a-t-il insisté.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton a assuré quant à elle que l'UE allait fournir "un soutien à long terme à la Côte d'Ivoire afin de promouvoir la prospérité en vue de garantir la stabilité et d'aider à la reconstruction du pays".

Pour l'heure, "il est trop tôt pour donner des chiffres car tout dépendra de ce que le président Ouattara nous demandera mais il est clair que l'UE entend intensifier son aide" par rapport à ce qui était prévu pour la Côte d'Ivoire avant la crise et qui a été suspendu en attendant sa résolution, indique un diplomate européen de haut rang.

"Nous sommes prêts à envisager toute une série de mesures, à présenter un paquet financier et institutionnel" en faveur du pays, a également déclaré la semaine dernière le ministre hongrois délégué aux Affaires étrangères, Zsolt Németh, dont le pays assure la présidence semestrielle de l'UE.

Reste à l'UE à trouver où dégager l'argent frais. Car en parallèle, elle entend aussi mobiliser des fonds pour soutenir l'émergence des régimes démocratiques en Afrique du Nord, au moment où l'Europe traverse une crise budgétaire.

Locomotive de l'Afrique de l'Ouest francophone et leader de l'Union économique et monétaire régionale (Uémoa, dont elle représente 40% du PIB), la Côte d'Ivoire traverse la plus grave crise économique et sociale de son histoire.

Son économie, qui repose en grande partie sur les exportations de cacao, traverse une crise sans précédent. Problèmes d'approvisionnement, inflation, chômage, système bancaire grippé: tout le quotidien des familles comme des entreprises, est bouleversé.

AFP

Des partisans de Gbagbo faits prisonniers le 5 avril 2011 à Abidjan

Toutefois, l'aide européenne ne s'annonce pas comme un chèque en blanc.

L'image de M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, apprécié de l'Occident et ex-responsable du Fonds monétaire international, a été gravement ternie par les accusations visant les Forces républicaines, qui lui sont loyales, après le massacre de centaines de personnes à Duékoué (ouest), pendant la prise de la ville le 29 mars.

"Tous les auteurs de violations des droits de l'Homme doivent répondre de leurs agissements", a prévenu Mme Ashton.

L'UE poursuit ses préparatifs pour aider Misrata malgré le refus de Tripoli

LUXEMBOURG - L'Union européenne a poursuivi mardi les préparatifs de son projet de mission militaro-humanitaire pour aider la ville libyenne assiégée de Misrata, malgré des réticences en son sein, les menaces de réplique violente de Tripoli et les hésitations de l'ONU.

Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont discuté d'un "concept opérationnel" envisageant les différentes hypothèses pour une telle mission humanitaire sécurisée par des moyens militaires.

Ce plan prévoit de mobiliser "quelques centaines de soldats au maximum" pour permettre l'accès de l'aide à la population civile de Misrata, une ville portuaire de quelque 300.000 habitants, a indiqué à l'AFP une source diplomatique.

Toutefois, il n'est pas certain qu'il puisse être adopté par les 27 ministres mardi "car la Suède refuse pour le moment", a dit cette source. Stockholm voit d'un mauvais oeil l'association d'une mission humanitaire et militaire, selon elle.

Le ministre britannique William Hague s'est montré réservé également, faisant valoir que "l'aide humanitaire arrive en Libye, y compris à Misrata et jusqu'ici sans avoir eu besoin de soutien militaire". Donc "cela dépendra de la situation sur le terrain", a-t-il dit.

L'UE souhaite pouvoir déclencher la mission, déjà dotée d'un premier budget de 7,9 millions d'euros et appelée à être commandée par un vice-amiral italien, Claudio Gaudiosi. La Grèce a proposé que l'île de Crète serve de plate-forme logistique pour l'aide humanitaire à la Libye.

Elle ne pourra cependant être lancée qu'à la demande de l'ONU et plus précisément du Bureau des Nations unies pour les Affaires humanitaires (OCHA), dirigé par Valerie Amos. Or cette demande ne vient pas car l'ONU hésite.

"Mme Amos préfère voir si le même objectif pour Misrata ne peut être obtenu par des moyens purement civils, sans recours à des moyens militaires", a souligné une source diplomatique.

"J'ai écrit (au secrétaire général de l'ONU) Ban Ki-Moon au sujet de la situation particulière à Misrata (...) pour dire que nous voulions bien assurer que l'Union européenne se tient prête à soutenir par tous les moyens les opérations humanitaires", a dit mardi la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à Luxembourg.

L'Allemagne, critiquée pour avoir refusé de participer à l'intervention militaire en Libye, pousse aussi en ce sens.

"L'Allemagne ne participera pas à la guerre en Libye mais nous aiderons à atténuer les conséquences de cette guerre pour la population", a assuré son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle à Luxembourg.

D'autres pays européens estiment en revanche que Catherine Ashton s'est trop avancée en écrivant à l'ONU sur Misrata sans consulter les capitales européennes, souligne une source diplomatique.

Pour sa part, le ministère libyen des Affaires étrangères a prévenu lundi l'UE et l'ONU que toute "approche des territoires libyens sous couvert de mission humanitaire" pour Misrata rencontrerait une "résistance farouche".

"Le million de Libyens qui ont pris des armes depuis le début de l'agression colonialiste croisée sur la Libye sont prêts à défendre Misrata", a ajouté le ministère.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé son intention de commencer à évacuer par navire des milliers de migrants bloqués à Misrata.

Et un ferry turc transformé en navire-hôpital y a déjà récupéré il y a un peu plus d'une semaine 270 personnes, avec l'appui d'un navire de guerre et de plusieurs chasseurs F-16 de l'armée turque.

(©AFP /