04 avril, 2011

Haïti: Martelly élu président avec 67,57% des voix

AFP/Archives

Le chanteur Michael Martelly est acclamé par ses supporteurs, le 20 mars 2011, après avoir voté à Port-au-Prince

Le chanteur Michel Martelly a remporté l'élection présidentielle en Haïti avec 67,57% des suffrages exprimés contre 31,74% pour sa rivale Mirlande Manigat, selon les résultats préliminaires transmis lundi à l'AFP par un membre du Conseil électoral provisoire (CEP).

Le CEP doit officiellement annoncer les résultats préliminaires du deuxième tour de l'élection présidentielle lundi à 17H00 locales (22H00 GMT). Les résultats définitifs doivent être annoncés le 16 avril.

Michel Martelly, un chanteur populaire de 50 ans surnommé "Tet Kalé" ("crâne chauve en créole) par ses admirateurs, succèderait ainsi au président René Préval à la tête du pays le plus pauvre des Amériques pour un mandat de cinq ans.

Haïti: Martelly élu président avec 67,57% des voix

AFP/Archives

Le chanteur Michael Martelly est acclamé par ses supporteurs, le 20 mars 2011, après avoir voté à Port-au-Prince

Le chanteur Michel Martelly a remporté l'élection présidentielle en Haïti avec 67,57% des suffrages exprimés contre 31,74% pour sa rivale Mirlande Manigat, selon les résultats préliminaires transmis lundi à l'AFP par un membre du Conseil électoral provisoire (CEP).

Le CEP doit officiellement annoncer les résultats préliminaires du deuxième tour de l'élection présidentielle lundi à 17H00 locales (22H00 GMT). Les résultats définitifs doivent être annoncés le 16 avril.

Michel Martelly, un chanteur populaire de 50 ans surnommé "Tet Kalé" ("crâne chauve en créole) par ses admirateurs, succèderait ainsi au président René Préval à la tête du pays le plus pauvre des Amériques pour un mandat de cinq ans.

Japon: début des rejets en mer de tonnes d'eau radioactive

TOKYO (AFP)

AFP/JiJiPress/Archives

Photo prise le 31 mars 2011 du réacteur 1 endommagé de la centrale de Fukushima

L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, Tepco, a commencé lundi soir à rejeter dans la mer 11.500 tonnes d'eau radioactive qui s'est accumulée dans les installations accidentées, ont rapporté les médias.

Peu avant le début des opérations de déversement, un porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco), ému aux larmes et la voix brisée par les sanglots, s'est excusé à la télévision pour cette pollution.

"Nous avons déjà causé tellement de souffrances et de torts aux habitants locaux. Nous ne pouvons exprimer combien nous sommes désolés d'avoir à imposer ce nouveau fardeau", a-t-il déclaré.

Tepco a affirmé que cette eau était faiblement radioactive.

Plus tôt, un porte-parole de Tepco a précisé que "quelque 10.000 tonnes d'eau stockées dans des cuves et 1.500 tonnes actuellement dans les réacteurs 5 et 6 vont être déversées dans l'océan (Pacifique)".

Crash Rio-Paris: des images du site dévoilées, présence de corps sur zone

AFP
Récupération le 8 juin 2009 par l'armée brésilienne de morceaux de l'épave de l'Airbus A330
Récupération le 8 juin 2009 par l'armée brésilienne de morceaux de l'épave de l'Airbus A330 AFP/Archives

Les enquêteurs de l'accident de l'Airbus A330 d'Air France devaient dévoiler lundi les premières images des morceaux de l'épave localisés non loin de la dernière position connue de l'avion englouti le 1er juin 2009 dans l'Atlantique au large du Brésil avec 228 victimes à bord.

Dimanche, une dizaine de jours après le lancement de la quatrième phase de recherches en mer, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), organisme français dirigeant l'enquête technique, a annoncé avoir repéré le site de l'accident.

Les petits sous-marins autonomes Remus ont photographié des "éléments" de l'avion dont les deux moteurs et des parties de la voilure.

La ministre française des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, interrogée par RTL, a de son côté fait part de la présence de corps sur la zone.

Le directeur du BEA, Jean-Paul Troadec, a précisé à l'AFP que le champ de débris était "relativement concentré", ce qui donnait un bon espoir de retrouver les boîtes noires, qui enregistrent les paramètres de vols indispensables pour déterminer les circonstances exactes du crash. Selon une source proche du dossier, le site de l'accident se trouve "à proximité de la dernière position connue, dans un périmètre réduit de quelques centaines de mètres, à l'ouest de cette position".

"Le fait que les débris soient concentrés sur un périmètre réduit conforte l'hypothèse que l'avion n'a pas été disloqué en vol. L'appareil était entier au moment de l'impact sur la mer", ont expliqué à l'AFP plusieurs sources proches du dossier.

Le repêchage de morceaux permettra de mieux comprendre la manière dont ils se sont rompus, comment le choc a pu se produire. "En étudiant les cassures, les déformations des pièces, cela permettra de déterminer si l'avion a percuté l'eau à plat, sur le côté, etc. Cela donnera peut-être des indications sur la vitesse du choc", a ajouté une de ces sources, rappelant que l'hypothèse du décrochage n'est toujours pas attestée.

Enquêteurs, constructeur et familles restent toutefois prudents, soulignant qu'en l'absence des boîtes noires, l'énigme ne pourra pas être totalement résolue.

"Nous espérons fermement que la découverte de l'épave permettra de localiser les deux enregistreurs car c’est essentiel pour la compréhension de ce terrible drame", a ainsi commenté le patron d'Airbus, Tom Enders.

La localisation du champ de débris suscite en outre nombre d'interrogations: pourquoi les recherches n'ont-elles pas été orientées dès le début sur cette zone comme les familles des victimes l'avaient suggéré à maintes reprises? Si les boîtes noires étaient retrouvées, seront-elles exploitables? Les enquêteurs vont-ils remonter tous les débris à la surface?

Jusqu'à présent, les éléments recueillis par le BEA ont fait apparaître une défaillance des sondes de vitesse. Ces sondes dites Pitot, fabriquées par le français Thales, rencontraient des problèmes de givrage à haute altitude, les rendant inopérantes.

Mais le BEA n'a eu de cesse de dire que ce dysfonctionnement ne pouvait avoir à lui seul causé la perte de l'appareil.

Le 25 mars, une nouvelle phase de recherches avait été lancée pour retrouver l'épave disparue après trois campagnes infructueuses (10 juin-10 juillet 2009, 27 juillet-17 août 2009 et 29 mars-mai 2010) qui ont déjà coûté 21,6 millions d'euros. Il s'agissait cette fois de ratisser une zone de 10.000 km2, soit un rayon de 75 kilomètres autour de la dernière position connue du vol AF 447.

Une cinquième campagne devrait être prochainement lancée pour récupérer les morceaux de l'appareil.

Sur le plan judiciaire, Airbus et Air France ont été récemment mis en examen pour homicides involontaires.

Les pro-Ouattara attendent l'assaut final sur Abidjan

Armés, prêts à combattre, les soldats fidèles à Alassane Ouattara attendent le déclenchement de ce qu'ils présentent comme l'assaut final sur Abidjan. Une attente qui dure.

"Aujourd'hui, c'est le grand jour", déclarait dimanche "Don", un combattant installé dans un campement au nord de la capitale économique de la Côte d'Ivoire, un parmi les centaines d'hommes rassemblés là.

La grande offensive pour chasser du pouvoir le président sortant Laurent Gbagbo n'a pas eu lieu, même si le commandant de "Don", Issiaka "Wattao" Ouattara, avait lui aussi signalé un peu plus tôt que l'assaut, annoncé comme imminent depuis trois jours, allait débuter.

Finalement, Wattao a pris l'autoroute déserte en sens inverse, fonçant à bord d'un convoi d'une demi-douzaine de 4x4 dans la direction opposée à Abidjan.

Aucune explication n'a été donnée, tout comme aucune n'avait été donnée quelques heures plus tôt à la visite éclair dans le camp de Guillaume Soro, le Premier ministre d'Alassane Ouattara.

S'exprimant plus tard dans la journée sur la TCI, la télévision contrôlée par le camp Ouattara, Guillaume Soro a expliqué que la stratégie avait consisté à encercler la ville, harceler les positions des troupes pro-Gbagbo et réunir des renseignements sur leur arsenal.

"La situation est désormais mûre pour que l'offensive soit rapide", a-t-il déclaré.

Dès jeudi, après quatre jours d'une progression fulgurante des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FCRI, pro-Ouattara) du nord vers le sud du pays, Guillaume Soro avait prédit que la chute de Gbagbo n'était plus qu'une question d'heures.

Mais les derniers jours écoulés ont été plus difficiles.

Les forces pro-Gbagbo ont repris le contrôle de la RTI, qui a diffusé au cours du week-end des images invérifiables du président sortant buvant tranquillement un thé dans ce qui ressemble à sa résidence d'Abidjan.

Autre élément moralement réconfortant pour le camp Gbagbo, le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, a repris ses fonctions après avoir trouvé refuge pendant plusieurs jours à la résidence de l'ambassadeur d'Afrique du Sud.

L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, l'Onuci, a parallèlement jugé possible l'implication des forces pro-Ouattara dans le massacre de centaines de personnes dans l'ouest du pays en début de semaine dernière, ce que dément le camp de l'ancien Premier ministre.

Les troupes de Laurent Gbagbo tiennent des positions autour du palais présidentiel, dans le quartier d'affaires du Plateau, et de la résidence du président sortant, à Cocody.

Un diplomate occidental a déclaré samedi qu'une attaque des pro-Ouattara contre la résidence présidentielle était prévue ce même jour mais qu'elle n'avait pas eu lieu, peut-être à cause du rempart humain formé autour d'elle par de jeunes partisans de Gbagbo.

Selon des sources proches des insurgés, l'hésitation est aussi au moins en partie liée à des dissensions entre des commandants qui rivalisent pour gagner en influence dans l'hypothèse de l'après-Gbagbo.

Les combattants regroupés derrière Ibrahim "IB" Coulibaly - personnalité clé au sein des "commandos invisibles" qui ont harcelé les forces de Gbagbo ces dernières semaines à Abidjan - affirment leur allégeance à IB, non à Ouattara.

"IB veut être président. C'est un idiot", lâchait Wattao d'un ton sans appel ce week-end.

Une autre explication possible est que les forces de Ouattara attendent simplement le bon moment pour attaquer, mais la question est de savoir combien de temps elles pourront patienter.

De source proche du camp Ouattara, on dément l'existence de divisions internes et on explique que l'"assaut final" prendra plus de temps que prévu parce que les FRCI ont d'abord voulu assurer leurs gains sur le terrain.

Dans le camp de base, certains hommes de Wattao ont remarqué dimanche que leur ration de pain n'était pas accompagnée de la boîte de sardines habituelle.

Mais l'humeur générale était plutôt calme, même rieuse.

Au milieu des éclats de rire, un homme vêtu d'un uniforme de policier remettait des tickets de parking roses aux chauffeurs des 4x4 munis de mitrailleuses garés en file indienne au milieu de l'autoroute vide.

Par Reuters

Côte d'Ivoire: offensive "rapide" promise sur Abidjan, les étrangers fuient

AFP

Des troupes fidèles à Alassane Ouattara, le 1er avril 2011 à Abidjan

Le camp d'Alassane Ouattara promet une "offensive rapide" pour réduire les bastions de Laurent Gbagbo à Abidjan, alors que Paris veut entamer le "regroupement sans délai" des Français vivant dans la métropole ivoirienne livrée au chaos, pour une éventuelle évacuation.

Le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des droits de l'homme, Ivan Simonovic, est à Abidjan pour "évaluer la situation générale" après le massacre dans l'ouest de la Côte d'Ivoire de plusieurs centaines de personnes, dont sont notamment accusées les troupes pro-Ouattara.

Comme dimanche, seuls quelques tirs sporadiques d'arme lourde étaient entendus lundi matin dans la capitale économique, théâtre de combats et de pillages depuis jeudi soir.

Dans le quartier du Plateau (centre) où se trouve le palais présidentiel, quelques tirs étaient entendus au loin. Des jeunes femmes et enfants se hasardaient dans les rues désertes pour aller chercher de l'eau, plusieurs secteurs subissant des coupures, a constaté l'AFP.

AFP/ECPAD

Des ressortissants étrangers regroupés le 3 avril 2011 au camp militaire français de Port-Bouët

La bataille d'Abidjan s'enlisait mais Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, a affirmé que la situation était "désormais mûre" pour une offensive "rapide".

"La stratégie était d'encercler la ville d'Abidjan. Nous avons envoyé des soldats à l'intérieur de la ville pour faire du harcèlement des troupes pro-Gbagbo, des miliciens et mercenaires", a-t-il indiqué dimanche soir sur la télévision du camp Ouattara, la TCI.

Cette annonce d'une offensive "rapide" intervient alors que le président français Nicolas Sarkozy a décidé dimanche "le regroupement sans délai de tous les ressortissants français d'Abidjan" afin "d'assurer leur protection", avant un éventuel rapatriement.

Le Quai d'Orsay évalue à 12.200 le nombre de Français actuellement en Côte d'Ivoire, dont 11.800 à Abidjan. Quelque 7.300 ont la double nationalité.

AFP

Carte de Côte d'Ivoire et plan d'Abidjan situant les combats et les positions conquises par les forces pro-Ouattara (situation dimanche 03/04 à 12h30 GMT) (90x170 mm)

Redoutant pour leur sécurité, 167 étrangers, dont des Français et des Libanais, ont déjà quitté dimanche Abidjan pour Dakar et Lomé.

Repliées sur leurs derniers bastions, les troupes du président sortant Laurent Gbagbo opposent une résistance farouche, disposant notamment de véhicules blindés et d'artillerie lourde.

Sur la télévision d'Etat RTI, des appels à la mobilisation sont lancés chaque jour. Les "jeunes patriotes", fervents partisans de M. Gbagbo, sont appelés à former des "boucliers humains" autour de la résidence et du palais présidentiel.

Le leader des "patriotes", Charles Blé Goudé, est réapparu dimanche soir sur la RTI après plusieurs jours d'absence ayant alimenté des rumeurs sur son départ.

"Non, je ne suis pas un fuyard, Charles Blé Goudé est bel et bien là où il doit être. Car l'assaut final annoncé par les rebelles et qui n'a jamais eu lieu, cet assaut final viendra de l'armée de la Côte d'Ivoire", a-t-il affirmé, filmé dans une petite pièce sombre.

M. Gbagbo qui refuse toujours de démissionner ou de s'exiler, a marqué un point dimanche: le chef d'état-major de son armée, le général Philippe Mangou, a quitté la résidence de l'ambassadrice sud-africaine à Abidjan où il s'était réfugié mercredi avec sa famille. Le général dont la défection avait frappé les esprits, a ensuite rencontré M. Gbagbo à sa résidence, selon le porte-parole du gouvernement Gbagbo.

AFP/Archives

Des miliciens d'Alassane Ouattara le 1er avril 2011 à Abidjan

Le camp Ouattara n'a pas tardé à dénoncer "chantage et pressions" sur le haut gradé.

Sur la question des violations des droits de l'homme, la région très troublée de l'Ouest suscitait toujours de grandes inquiétudes.

A son arrivée dimanche, le secrétaire général adjoint de l'ONU "a exprimé sa vive préoccupation par rapport à la détérioration de la situation des droits de l'homme entachée de massacres à l'Ouest et de nombreuses exactions contre les populations civiles".

Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi 29 mars par les combattants d'Alassane Ouattara de Duékoué, important carrefour de l'Ouest ivoirien, s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant de 330 tués à un millier de "morts ou disparus".

Selon l'ONU, "la plupart" des 330 morts de Duékoué ont été victimes de combattants de M. Ouattara, les autres essentiellement de miliciens et mercenaires libériens pro-Gbagbo.

Le camp Ouattara a vivement contesté ces "allégations", affirmant que tous les tués étaient des "miliciens". Les Forces républicaines de M. Ouattara ont annoncé avoir "compté" 152 corps à Duékoué et non des centaines.

Ally Coulibaly, ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé par M. Ouattara, a estimé lundi que la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) était aux "abonnés absents" lors des massacres dans l'Ouest.

Tunisie: arrivée de Silvio Berlusconi à Tunis pour des entretiens sur l'immigration

TUNIS (AFP)

AFP/Archives

Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, lors de son arrivée à Lampedusa, le 30 mars 2011

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est arrivé lundi à Tunis pour une visite éclair de quelques heures dans un climat bilatéral alourdi par les questions d'immigration sauvage de migrants tunisiens vers l'Italie, a constaté l'AFP.

M. Berlusconi, accompagné de son ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, devait avoir des entretiens avec le président tunisien par intérim Foued Mebazaa, puis rencontrer le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi. Il devait quitter Tunis après un déjeuner et une conférence de presse.

Parallèlement, M. Maroni devait rencontrer dans la matinée son homologue tunisien Habib Essid, nommé il y a à peine une semaine.

Le ton est monté ces derniers jours entre les deux pays sur la question des départs massifs de clandestins tunisiens vers l'île italienne de Lampedusa.

La petite île, face aux côtes tunisiennes, a été submergée par une vague d'immigrés depuis le début de l'année, plus de 22.000, essentiellement des Tunisiens.

Samedi le ministère tunisien des Affaires étrangères avait affirmé qu'aucun accord n'avait été signé le 25 mars pour bloquer l'immigration sauvage vers Lampedusa, lors de la visite de M. Maroni et de son homologue Franco Frattini.

"Suite à des déclarations dans certains medias italiens de partis politiques sur le non respect par la Tunisie d'un accord sur l'immigration clandestine signé (lors de la visite des deux ministres italiens, ndlr), le ministère (tunisien) tient à indiquer qu'aucun accord n'a été signé", avait indiqué une source officielle tunisienne.

Le 25 mars, Franco Frattini avait annoncé une aide à la Tunisie de 80 millions d'euros pour la lutte contre l'immigration clandestine.

Son collègue de l'Intérieur Roberto Maroni avait pour sa part menacé Tunis lundi dernier de rapatrier de force les immigrés arrivés ces derniers temps sur l'île de Lampedusa si les autorités tunisiennes ne bloquaient pas les départs à partir de leurs côtes.

Silvio Berlusconi, cité par l'agence italienne Ansa, a déclaré dimanche qu'il se rendait à Tunis "pour voir si un gouvernement non élu et faible réussira à s'imposer et à éviter de nouveaux départs".

Cette dernière déclaration n'a pas donné lieu à une réaction officielle tunisienne. "Nous nous expliquerons directement avec lui (Berlusconi) quand il sera là", a commenté à l'AFP un officiel tunisien sous couvert de l'anonymat.

Tunisie: arrivée de Silvio Berlusconi à Tunis pour des entretiens sur l'immigration

TUNIS (AFP)

AFP/Archives

Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, lors de son arrivée à Lampedusa, le 30 mars 2011

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est arrivé lundi à Tunis pour une visite éclair de quelques heures dans un climat bilatéral alourdi par les questions d'immigration sauvage de migrants tunisiens vers l'Italie, a constaté l'AFP.

M. Berlusconi, accompagné de son ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, devait avoir des entretiens avec le président tunisien par intérim Foued Mebazaa, puis rencontrer le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi. Il devait quitter Tunis après un déjeuner et une conférence de presse.

Parallèlement, M. Maroni devait rencontrer dans la matinée son homologue tunisien Habib Essid, nommé il y a à peine une semaine.

Le ton est monté ces derniers jours entre les deux pays sur la question des départs massifs de clandestins tunisiens vers l'île italienne de Lampedusa.

La petite île, face aux côtes tunisiennes, a été submergée par une vague d'immigrés depuis le début de l'année, plus de 22.000, essentiellement des Tunisiens.

Samedi le ministère tunisien des Affaires étrangères avait affirmé qu'aucun accord n'avait été signé le 25 mars pour bloquer l'immigration sauvage vers Lampedusa, lors de la visite de M. Maroni et de son homologue Franco Frattini.

"Suite à des déclarations dans certains medias italiens de partis politiques sur le non respect par la Tunisie d'un accord sur l'immigration clandestine signé (lors de la visite des deux ministres italiens, ndlr), le ministère (tunisien) tient à indiquer qu'aucun accord n'a été signé", avait indiqué une source officielle tunisienne.

Le 25 mars, Franco Frattini avait annoncé une aide à la Tunisie de 80 millions d'euros pour la lutte contre l'immigration clandestine.

Son collègue de l'Intérieur Roberto Maroni avait pour sa part menacé Tunis lundi dernier de rapatrier de force les immigrés arrivés ces derniers temps sur l'île de Lampedusa si les autorités tunisiennes ne bloquaient pas les départs à partir de leurs côtes.

Silvio Berlusconi, cité par l'agence italienne Ansa, a déclaré dimanche qu'il se rendait à Tunis "pour voir si un gouvernement non élu et faible réussira à s'imposer et à éviter de nouveaux départs".

Cette dernière déclaration n'a pas donné lieu à une réaction officielle tunisienne. "Nous nous expliquerons directement avec lui (Berlusconi) quand il sera là", a commenté à l'AFP un officiel tunisien sous couvert de l'anonymat.

Obama annonce sa candidature pour un second mandat en 2012

AFP

Barack Obama prononce un discours à Landover, dans le Maryland, le 1er avril 2011

Le président américain Barack Obama a annoncé lundi dans un communiqué sa candidature à un second mandat de quatre ans à la tête des Etats-Unis lors de la présidentielle de 2012.

Un émissaire libyen doit demander l'aide de la Turquie pour une trêve

ANKARA - Un émissaire du gouvernement libyen est attendu lundi à Ankara afin de "demander l'aide de la Turquie" pour l'instauration d'un cessez-le-feu avec les insurgés, a-t-on annoncé de sources officielles turques.

"Il y a des demandes (faites à la Turquie) provenant des deux parties belligérantes" en Libye, les forces fidèles au régime du colonel Mouammar Kadhafi et les insurgés, a souligné une source gouvernementale à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

"La priorité de la Turquie en Libye est l'établissement d'un arrêt des hostilités", a-t-on ajouté de même source.

Un diplomate de haut rang a précisé que l'envoyé de Mouammar Kadhafi, le vice-ministre des Affaires étrangères libyen Abdelati Laabidi, qui a eu dimanche des contacts en Grèce, était "en route" pour Ankara afin de discuter de la possibilité d'un cessez-le-feu.

Ce même responsable a affirmé que des représentants de l'opposition, informés de l'arrivée en Turquie d'un représentant du gouvernement libyen, pourraient aussi se rendre "prochainement" en Turquie afin d'évoquer le même sujet.

"Les deux parties nous ont indiqué avoir certaines opinions sur un cessez-le-feu. Nous allons parler aux deux parties pour voir s'il y a un terrain d'entente", souligne ce même responsable.

L'émissaire libyen devait a priori rencontrer le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu à une heure pas encore précisée de la journée.

A Athènes, l'émissaire du colonel Kadhafi, qui doit aussi se rendre à Malte, a rencontré le Premier ministre grec Georges Papandréou et, "selon les mots, utilisés par l'envoyé libyen, il apparaît que le régime cherche une solution" au conflit en cours, a déclaré le ministre grec des Affaires étrangères Dimitris Droutsas dans un communiqué.

La visite du vice-ministre libyen dans la capitale turque coïncide avec celle du secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen, qui discutera avec les dirigeants turcs de la mission de l'Otan en Libye à laquelle participe la Turquie avec une force navale.

M. Rassmussen doit s'entretenir à huis clos avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, respectivement Vecdi Gönül et Ahmet Davutoglu, seront présents à cette entrevue.

L'Otan a pris jeudi dernier les opérations libyennes en main et a désormais la responsabilité des frappes en Libye jusque-là assumée par la coalition emmenée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

Le gouvernement islamo-conservateur turc, opposé à des frappes contre le régime libyen, contribue avec cinq navires de guerre et un sous-marin aux efforts de l'alliance atlantique pour faire respecter l'embargo sur les armes imposé à la Libye.

Ankara, qui dispose de représentations aussi bien à Tripoli qu'à Benghazi, fief des insurgés, s'oppose en outre à un armement des rebelles, prônant surtout un arrêt des combats pour la mise en place d'un réseau de distribution d'aide humanitaire.

(©AFP

REVOLUTION LIBYENNE : Le dilemme des Occidentaux

Tel un roseau qui se plie mais ne rompt pas, le "guide" libyen tient toujours bon. Avec l’intervention de la coalition internationale et toute l’armada militaire et logistique qu’elle a déployée, l’on croyait que le régime Kadhafi, à l’image d’un château de cartes, s’écroulerait en un tournemain. Mais aujourd’hui, selon toute vraisemblance, ce projet des Occidentaux et des insurgés ressemble fort à un château en Espagne, à bien des égards. Le vieux renard du sable mouvant du désert, de toute évidence, défie tous les pronostics, s’il ne va pas jusqu’à semer la confusion entre les insurgés et la coalition internationale désormais sous la commande de l’OTAN (Organisation de traité de l’Atlantique Nord). Toujours est-il que le samedi 2 avril dernier, une bavure de cette coalition s’est soldée par la mort de neuf anti-Kadhafi et de quatre civils.

Une erreur inexplicable de la part de l’OTAN à l’étape actuelle de la guerre, d’autant que les cibles sont censées être clairement identifiées, et les frappes chirurgicales. Mais la résistance farouche de Kadhafi, en même temps qu’elle surprend les Occidentaux qui croyaient pouvoir le déboulonner aussi rapidement, les met dans un dilemme. En effet, pressés de se retirer de la Libye, pour éviter d’être taxés d’occupants ou de néo-colonisateurs, les Occidentaux doivent en même temps tourner définitivement la page Kadhafi. Une entreprise qui n’est sans doute pas légère. Comment concilier en effet ces deux impératifs ?

Pourtant, ni les Occidentaux, ni les insurgés, les démocrates africains encore moins, n’ont intérêt à ce que le régime du "guide" survive. Le cas échéant, non seulement l’image d’un Occident épris de démocratie et libérateur des peuples des griffes de leur dictateur serait ternie pour toujours, mais aussi les tyrans-despotes bonapartistes auraient cartes blanches pour se radicaliser à jamais. Pourvu qu’ils aient les moyens (ils n’en manquent toujours pas) d’organiser des expéditions punitives dignes de celle du 28 septembre 2009 en Guinée, au Stade de Conakry, sous Dadis Camara, la ribambelle de pseudo- démocrates réprimeront les contestataires de leur régime et régneront dans la terreur.

En tout état de cause, plus qu’hier, les insurgés libyens ont aujourd’hui besoin de soutiens multiformes pour faire abdiquer Kadhafi, eux qui brillent depuis le début de la guerre par leur impréparation et leur inorganisation. L’heure n’est donc plus aux atermoiements quant à une implication réelle de l’OTAN dans le combat contre celui qui ignore délibérément les convenances. Rien ne prouve d’ailleurs que les insurgés ne sont pas au bout du rouleau, eux qui demandent à leur tour, à Kadhafi, un cessez-le-feu.

Les deux forces antagoniques sont en tout cas asymétriques et la furie atrabilaire du "guide" est à son faîte. Dès lors, par peur ou par crainte du ridicule, les Occidentaux doivent impérativement revoir le mandat actuel de la coalition internationale. C’est peut-être la solution de l’aide aux insurgés en termes de formation et d’équipements, qui va être envisagée. Autrement, Kadhafi sortira de cette guerre, armé encore plus d’une haine vengeresse aux conséquences imprévisibles.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

Editorial de Sidwaya : Et la morale dans la politique de Laurent Koudou Gbagbo ?

Nous vivons, sans doute, le dénouement catastrophique d’un problème aussi vieux que le monde, et d’une souveraine importance pour tous les êtres humains, celui du rapport entre la morale et la politique tel qu’il a été voulu et vécu sous le régime de l’ex-président de Côte d’Ivoire, Laurent Koudou Gbagbo. Il y en a qui quittent la scène politique, escortés par les anges de Dieu, d’autres, en traversant le brouhaha des hommes, d’autres enfin, en se bouchant les oreilles aux bourdonnements des mouches qui les pourchassent. La règle d’or de toutes les cultures est la suivante : « Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais pas à autrui. »

Monsieur le Professeur d’histoire-président Laurent Gbagbo, et maintenant, à vous quatre : vos propres yeux pour pleurer vos actes, la porte de discorde pour quitter la scène politique, le déshonneur pour pérenniser votre mémoire et votre œuvre, la poubelle de l’histoire pour le repos de votre nom.

John Locke (1632 – 1704), philosophe anglais, mais aussi commissaire royal au commerce et aux colonies, a victorieusement combattu les pratiques de son époque qui consistaient à juger l’action politique à l’aune de la morale. Les rois avaient encore des comptes à rendre aux autorités religieuses. La « mondialisation » naissante voulait courir vite aux choses sérieuses en coupant les ponts d’avec les considérations morales et ecclésiastiques de l’époque. Un peu plus tard, Jean-Jacques Rousseau a soutenu que la politique et la morale doivent être pensées ensemble, tenues ensemble, car la politique, si elle n’a rien à voir avec la vertu, ne saurait servir durablement l’homme. Il n’a sans doute pas tort de penser que la politique est aussi un service social de grande envergure et de longue durée, qu’elle est faite par quelques citoyens au service exclusif de leurs semblables et non pas dans un quelconque but d’enrichissement personnel… .

Aujourd’hui, l’accélération de toutes les formes de concurrence, l’exacerbation des tensions au sein des relations internationales et la course à l’hégémonie dans la mondialisation, entre autres, ont fini par donner raison à Locke contre Rousseau.

Ce n’est pas au nom de la morale que l’Irak a été mise sens dessus sens dessous, et ce n’est pas pour la vertu que Kadhafi vit le cauchemar de bombardements inédits. La politique internationale n’est pas un service religieux, mais elle a tout de même des règles, des garde-fous qui, bien que flexibles selon que l’on est fort ou faible, nous empêchent tous de tomber dans le règne et la cruauté des animaux. Par l’expression, en particulier, de « crime contre l’humanité », la politique contemporaine renoue avec la morale par delà les hypocrisies évidentes du formalisme ou du légalisme.

Dans l’expression « crime contre l’humanité », nous réprouvons, en tant que communauté planétaire, ce qui heurte la conscience de notre genre. Il n’y a rien qui puisse nous autoriser à mentir tant, à tuer massivement des communautés ethniques, à exciter des populations à se tuer, à armer des enfants pour qu’ils règlent leurs problèmes d’enfants avec le feu de la mort, à faire tirer sur des femmes

qui protestent courageusement... On n’oubliera jamais que Laurent Gbagbo, seul civil à avoir fait des coups d’Etat en se servant de la rue, aura été le seul à tuer des femmes qui s’exprimaient par la rue. Le faisant, Laurent Gbagbo et son régime, même acculés, montrent ce qu’ils ont toujours été, « des politiques » n’ayant rien à voir avec aucun principe moral. Et ces actes posés montrent avec la plus grande autorité que « Gbagbo n’a jamais aimé la Côte-d’Ivoire », qu’elle n’a servi qu’à nourrir son délire égocentrique, qu’il s’est toujours aimé à travers un certain discours et une certaine image qu’il se faisait de son terrain de jeu favori.

Au-delà de la personne de Laurent Gbagbo, aujourd’hui sourd à tout appel, il faut interroger les rapports qu’il entretient avec ses camarades et compagnons de lutte ; ceux qui peuvent et doivent lui faire entendre raison car, si sa vie lui appartient, le Front populaire ivoirien, ne saurait se saborder avec son leader. C’est pourquoi tous ses « frères d’armes » doivent maintenant, dans cette « relative opacité, découvrir leur destin, la réussir ou la trahir » comme le disait l’écrivain, médecin psychiatre et militant anti-colonialiste Frantz Fanon.

Vont-ils rester fidèles à Gbagbo ou veulent-ils toujours exister politiquement et certainement laisser leurs noms gravés dans les livres d’histoire ivoiriens ?

Ce que l’humanité a aimé et aime toujours de ses véritables héros - Mahatma Gandhi, Martin Luther King, John Kennedy, Nelson Mandela – c’est qu’ils lui ont révélé sa propre grandeur. Pas seulement révélé, mais donné à vivre.

Personne ne doutera que ces hommes ont eu pour souci de tenir ensemble, quelle que fût la difficulté de la chose, l’unité de la politique et de la morale. Dirigeants de demain, prenez-en note !

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

Réincarcération des militaires : “Si rien n’est fait, d’autres hommes de tenue se feront entendre” (René Bagoro, SG du SBM)

Les militaires condamnés sont toujours en liberté, renforçant la conviction de plus d’un que l’Etat burkinabè est incapable de faire respecter la loi. Pour le secrétaire général du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), René Bagoro, si rien n’est fait, d’autres hommes de tenue se feront entendre.

Pourquoi l’affaire des cinq militaires condamnés n’a pas été jugée par un tribunal militaire ?

• Avant tout propos, permettez-moi de dire merci à votre organe pour l’opportunité qu’il offre aux organisations syndicales et associatives du monde judiciaire, à travers ma personne d’en parler.

En effet, la situation actuelle mérite que les acteurs communiquent et se fassent comprendre. Pour revenir à votre question, il convient de préciser que, dans l’organisation judiciaire, il y a ce qu’on appelle les juridictions de droit commun et les juridictions d’exception : ainsi, le tribunal militaire est une juridiction d’exception ;

il n’a pas de monopole pour connaître des infractions commises par des éléments des forces armées, car il y a un partage de compétences entre ce Tribunal et les juridictions de droit commun selon trois hypothèses : le Tribunal militaire est exclusivement compétent pour les infractions militaires légalement définies comme telles et pour les infractions commises dans un établissement militaire.

Par contre, les juridictions de droit commun sont compétentes pour connaître des infractions de droit commun commises par les militaires en dehors d’un établissement militaire. Les infractions d’outrage public à la pudeur, de vol, de complicité d’outrage public à la pudeur et de complicité de vol, pour lesquelles les cinq citoyens ont été condamnés, sont des infractions de droit commun.

Le tribunal de grande instance en sa composition correctionnelle était donc la juridiction compétente pour les juger et non le tribunal militaire. Pour certains, c’est la sévérité de la peine qui est à l’origine du courroux des soldats. Selon le code pénal, quelle est la sanction prévue dans ces genres de situation ?

• Je disais tantôt qu’ils ont été poursuivis pour outrage public à la pudeur et pour vol. En définitive, l’un d’entre eux a été condamné pour outrage public à la pudeur et vol et les quatre autres pour complicité d’outrage public à la pudeur et complicité de vol.

Lorsqu’une personne est poursuivie pour plusieurs infractions, il peut être déclaré coupable de l’ensemble des infractions, mais pour la peine, seule celle applicable à l’infraction la plus sévèrement punie lui sera appliquée en vertu de l’article du code pénal qui exclut le cumul des peines. En l’espèce, ils ont tous été déclarés coupables de deux infractions.

Au nombre de ces infractions, le vol et la complicité de vol sont les plus sévèrement punis. En effet, ces deux infractions sont punies de peines allant de 1 à 5 ans et d’une amende de 300 000 à 1 500 000 francs ou de l’une de ces deux peines seulement. En clair, le juge avait la possibilité de les condamner à des peines comprises entre 12 et 60 mois et à une amende de 300 000 à 1500 000 francs. Il pouvait aussi opter pour la peine d’emprisonnement ou l’amende.

Là, il a opté pour la peine d’emprisonnement et s’est contenté de donner le minimum aux quatre complices et le minimum majoré de 3 mois à celui qu’il a considéré comme auteur principal. Vous savez, pour qu’un juge condamne une personne à moins du minimum, il faut que, des débats, il ressorte des circonstances atténuantes. Rappelez-vous que les cinq citoyens ont conclu en disant que leurs actes consistaient en une correction de leur vis-à-vis du jour.

En définitive, les peines prononcées par le tribunal ne sont pas sévères, puisque c’est juste le minimum qu’il a appliqué dans la plupart des cas, alors qu’il avait la possibilité d’y ajouter des peines d’amende. Je sais que vous allez me demander pourquoi il n’a pas opté pour les amendes, puisqu’il avait cette possibilité. Je dois dire que la peine est du domaine de l’appréciation du tribunal et que quand il statuait, il a considéré les cinq militaires comme des citoyens burkinabè conformément à l’article 1er de notre Loi fondamentale.

Quelles ont été les conditions de libération des militaires ? Qui l’a ordonnée ? Le commandement ? Le ministre de la Justice ou le ministre de la Défense ?

• Je n’en sais vraiment rien. Sur cette question, aucune des autorités que vous avez citées ne communique. La certitude est que le mandat de dépôt, décerné à l’audience du 22 mars 2011, n’est pas exécuté et que les cinq citoyens condamnés sont libres de leur mouvement. Dans tous les cas, je vous invite à relire les différents communiqués de la hiérarchie militaire et vous serez certainement situé sur la réponse à cette question.

Jusque-là, vous refusez de reprendre le travail si vous n’avez pas de réponses concrètes à vos revendications. Pourtant le Président du Faso a fait des promesses dans ce sens.

• C’est vous qui me l’apprenez. Sinon, selon le Chef de l’Etat, l’objectif de la rencontre du jeudi 31 mars 2011 était de recueillir nos sentiments et nos attentes de l’Exécutif dans la situation actuelle. Nous sommes revenus sur les grandes conclusions de notre assemblée générale et sur les conditions de reprise du travail.

Il a juste dit qu’une rencontre avec une délégation gouvernementale s’avère nécessaire et qu’un Conseil supérieur de la magistrature serait convoqué dans les jours à venir. Pour nous, ce sont les conclusions de ces deux rencontres qui sont déterminantes et pourront nous ramener sur le chemin des palais. Pour l’instant, le mot d’ordre de suspension des activités juridictionnelles sur toute l’étendue du territoire dans son entièreté est maintenu.

Vous avez aussi exigé qu’on présente des excuses publiques au pouvoir judiciaire.

• Oui. Notre revendication précise, la voici : « la présentation d’excuses publiques au pouvoir judiciaire ». La lettre d’excuses a été adressée au ministre de la Justice qui est une autorité de l’Exécutif. Cette lettre devrait être adressée au Premier Président de la Cour de cassation avec éventuellement ampliation au ministre de la justice. Qu’à cela ne tienne, cette lettre est datée du lundi 28 mars 2011.

C’est ce même lundi matin que les évènements de Fada ont éclaté avec l’attaque du palais et de la maison d’arrêt et de correction de cette ville, tout cela couronné par la libération irrégulière d’un citoyen militaire inculpé et détenu pour viol sur une mineure de 13 ans. Pire, le lendemain, on assistera à des tirs à la roquette sur le palais de justice. Comme si le palais était devenu un établissement militaire ennemi

Selon le Ministre de la Justice, le Président du Faso a dit que la réincarcération des militaires était une question complexe. Pensez-vous que vous serez entendus sur cette question ?

• Je voudrais d’abord dire que ce n’est pas exactement ce que le Chef de l’Etat a dit au cours de la rencontre. Il a plutôt fait référence à la situation nationale dans son ensemble, qui serait complexe. Dans tous les cas, nous devons être entendus parce que c’est la loi. Nous ne pensons pas que l’Exécutif va faillir jusqu’à ce point à sa mission. En effet, c’est sur la base d’une loi votée par l’Assemblée nationale qu’un Tribunal a tranché un conflit.

Vous voyez déjà que les deux pouvoirs ont été mis en branle. Il reste le troisième, qui est l’Exécutif, lequel doit tout faire pour que les décisions de justice soient exécutées. Le contraire confirmera de la plus belle et expresse manière la théorie de la justice à double vitesse : une justice pour les forts et une justice pour les faibles. En clair, la réincarcération des cinq citoyens burkinabé condamnés par une juridiction qui en a reçu le pouvoir de par l’article 124 de la Constitution constitue une obligation.

Il s’agit d’appliquer et de faire respecter les lois du Faso, c’est-à-dire de la République. Tout refus de réincarcération entraînera trois conclusions : d’abord, il s’agira d’une atteinte gravissime à l’Etat de droit, notamment par la remise en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire, dont le Président du Faso est le garant de par l’article 131, et de l’égalité entre les citoyens consacrée par l’article 1er de la Constitution du 2 juin 1991. Celui-ci dispose que : « Les Burkinabè naissent libres et égaux en droit. Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garantis par la Constitution.

Les discriminations de toutes sortes… sont prohibées ». La non-réincarcération des cinq citoyens condamnés constituera une discrimination fondée sur l’appartenance socioprofessionnelle ; ensuite, cela traduirait l’incapacité de l’Etat du Burkina à faire respecter les lois du pays par certains citoyens, en violation de l’article 63 de la Constitution alors qu’il se montre impitoyable envers d’autres.

Dans ce cas, l’Etat perdra son autorité aux yeux des citoyens. Enfin, les forces de défense perdront toute légitimité et toute autorité morale à intervenir en cas de troubles à l’ordre public pour faire respecter les lois de la République, dans la mesure où elles-mêmes se seraient mises en travers de ces lois, en refusant d’exécuter une décision de justice. Vous savez, nous travaillons moins avec les militaires bérets rouges que quotidiennement avec la police nationale, la gendarmerie et la garde de sécurité pénitentiaire.

Ils ont certains de leurs collègues qui sont inculpés ou condamnés, et vous le savez. Si rien n’est fait dans le présent dossier, soyez assuré que des voix pourraient se faire entendre dans ces rangs aussi. Et tenez-vous bien, si tous ces gens doivent s’inscrire en dehors de la loi ou se croire la loi, ils peuvent faire pire, sans faire crépiter les armes ni libérer qui que ce soit. Juste un sabotage de l’œuvre de justice suffit.

Laquelle justice est pourtant l’un des piliers fondamentaux de l’Etat de droit. A chacun de méditer cela. Je rappelle que si des étudiants, des commerçants avaient simplement tenté ce que les militaires ont fait, ils seraient recherchés pour être sanctionnés. En définitive, force doit rester à la loi quel que soit le statut du citoyen concerné.

A supposer qu’aucune de vos revendications ne trouve satisfaction. Vous faites quoi ? L’arrêt de travail que vous observez sera-t-il illimité ?

• Vous avez bien dit aucune ? Si aucune ne marche cela signifie tout simplement que la justice ne compte vraiment pas dans l’Etat de droit. Et pour cela, à quoi bon aller condamner d’autres citoyens burkinabè ? Notre conscience professionnelle ne le permettra pas.

Je rappelle que nous observons l’arrêt de travail pour deux raisons majeures : l’insécurité ambiante qui prévaut dans les palais en ces temps et les atteintes à l’indépendance de la justice.

Ce sont ces deux raisons qui nous ont amenés à formuler trois revendications fondamentales, sans la satisfaction desquelles nous pensons que toute reprise de travail est suicidaire. Ce sont :

• La réintégration immédiate de la prison et sans condition par les cinq citoyens condamnés et libérés en violation de la loi ;

• La prise de mesures sécuritaires pour les acteurs de la justice ;

• La convocation urgente d’un Conseil Supérieur de la Magistrature extraordinaire élargi pour se pencher sur la situation et le renforcement de l’indépendance de la justice.

Ne craignez-vous pas des défections dans vos rangs ?

Des défections ? Nous pensons que si elles adviennent, elles feront partie de l’ordre normal des choses. Je vous informe que, dès le début du mouvement, des supérieurs hiérarchiques, au nombre de cinq, soit deux procureurs généraux, deux procureurs du Faso et un président de tribunal, ont tenté de démobiliser les magistrats sans succès.

Cela démontre que les acteurs de la justice sont aujourd’hui conscients de la nécessité de défendre l’indépendance de leurs corps et qu’ils ne sont pas prêts à se laisser diviser par des supérieurs dont l’unique souci est la préservation de leur poste ou celui d’avoir d’autres promotions.

Du reste, au cours de l’assemblée générale du 29 mars dernier, les acteurs présents ont été unanimes sur la justesse du mouvement actuel. Au jour d’aujourd’hui, c’est l’ensemble des acteurs de la justice qui soutiennent le mouvement à travers leurs structures.

C’est ainsi que l’ordre des notaires et la chambre des huissiers ont apporté leur soutien au mouvement, et que le syndicat de la garde de sécurité pénitentiaire a manifesté son intention de s’y joindre. Mais je dois reconnaître qu’il y a des pressions et que tout le monde n’y résiste pas de la même manière. En conséquence, nous travaillons à garder l’unité d’action enclenchée, donc à éviter les défections.

L’essentiel à éviter ce sont les défections de structures et non celles d’individus. A l’heure actuelle, je pense qu’aucune structure ne voudra ramer à contre-courant du mouvement d’ensemble des acteurs de la justice.

Certains estiment que vous devez mettre un peu d’eau dans votre vin pour calmer la situation.

• Parce que l’objectif, c’est de calmer la situation ? Quelle situation ? Pourquoi n’est-ce pas aux autres de prendre des mesures pour nous permettre d’avoir de l’eau dans notre verre et non du vin dans lequel il faut mettre de l’eau ? Juste pour dire qu’ici, nous pensons que notre combat est celui de la légalité, celui de la restauration de l’autorité de l’Etat.

En effet, il nous a été donné d’apprendre en droit constitutionnel qu’un Etat se compose : d’un territoire, d’une population et d’un pouvoir de contrainte, dont le rôle est d’édicter les lois et règlements et de les faire respecter. C’est cette dernière composante que nous voulons aider à restaurer. Si donc il nous faut mettre de l’eau dans notre vin pour permettre la violation de la loi, on peut se demander si l’Etat existe au Burkina dans ce dernier élément constitutif.

Que pensez-vous de l’assertion selon laquelle cette affaire est une occasion pour certaines personnes de régler leurs problèmes politiques avec Blaise Compaoré ?

• Vous savez que les magistrats sont en dehors de la sphère politique. Il ne reste donc que les greffiers et les avocats. Mais en ma qualité de citoyen, je sais que toutes les situations sont bien à exploiter politiquement. Pour dire autrement que nous n’allons pas sceller notre lutte sur l’autel de cette assertion. Et comme dit précédemment, notre action aide plutôt à restaurer l’autorité de la justice et partant l’autorité de l’Etat.

Cela me permet en même temps de relever qu’à mon avis, il n’y a pas de nuage entre l’armée et la justice, encore moins entre les acteurs de la justice (magistrats, avocats, greffiers, notaires, huissiers) et les militaires. Il y a simplement qu’une décision de justice concernant des citoyens militaires souffre à être exécutée et cela porte atteinte à l’autorité de la justice et de l’Etat dans son entièreté. Nous demandons donc à ceux qui sont investis du pouvoir de restaurer l’autorité de l’Etat de le faire. Et ce sera que justice.

Entretien réalisé par Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

Concertations Blaise Compaoré-officiers et haut commandement de l’armée nationale : vers une solution durable pour l’armée

Le Burkina Faso traverse une crise socio-politique, économique et surtout militaire depuis quelques jours. Pour résorber la crise, le président du Faso a initié une série de rencontres avec les différents acteurs. Ce vendredi matin, c’était le tour du haut commandement de l’armée de prendre place autour de la table avec Blaise Compaoré.

Elle a réuni autour du chef de l’Etat les chefs d’Etat-major des différents corps de l’armée ainsi que le ministre de la défense et des anciens combattants, Yéro Boly. Après le haut commandement, le chef de l’Etat a achevé les rencontres par les officiers des différents corps de l’armée du Burkina. La satisfaction semble se dégager à la sortie des échanges. Les attentes semblent nombreuses. Mais « à travers les recommandations qui ont été faites par le chef de l’Etat, nous sentons venir des axes d’efforts que nous allons travailler encore à renforcer », déclare le général Dominique Diendjéré, chef d’Etat-major général des armées à la sortie de la rencontre entre le haut commandement de l’armée burkinabè et le président du Faso.

Des recommandations que l’on peut repartir en deux axes : le renforcement de la communication interne et l’axe social. « Quelquefois aussi, il peut y a des lacunes du côté du commandement », a reconnu le chef d’Etat major. Mais même si le commandement connait quelques lacunes, « je n pense pas qu’il y ait un problème entre le commandement et la troupe », a précisé le Gl Dominique Diendjéré. Néanmoins, cet aspect mérite d’être pris en compte dans les concertations. Toutes les couches sociales connaissent des problèmes sociaux, mais « l’armée étant spécifique, il y a des problèmes sociaux spécifiques que nous devons intégrer », a-t-il reconnu.

La réflexion sur les questions opérationnelles, la logistique, le matériel, l’habillement… voilà des sujets sur lesquels le président a demandé au haut commandement de porter une réflexion approfondie afin que les problèmes soulevés puissent être bien étudiés et trouver des solutions.

A la suite du haut commandement, Blaise Compaoré a achevé sa série de rencontre des hommes de l’armée par les officiers des différents corps. Là, la rencontre a été plus longue. Près de deux heures de temps. Au cours de cette rencontre, les officiers ont soumis les problèmes perçus par le commandement.

En tant qu’interlocuteurs directs des soldats au niveau des régiments, ils sont censés voir les problèmes que ces jeunes vivent. Ce sont entre autres « des problèmes liés aux conditions de vie et conditions de travail que nous avons répertoriés », précise le sous-lieutenant François Zoungrana, commandant du 2e régiment d’infanterie Commando, Ouahigouya.

« Je ne peux pas me prononcer sur la crise en elle-même mais je sais que nous avons eu une écoute particulièrement attentive du chef de l’Etat », ajoute un autre officier. Les débats vont se poursuivre afin d’apporter des solutions aux problèmes que nous vivons. Promesse du président mais aussi des différents corps rencontrés. Le souci actuel étant de travailler à un retour du calme et un apaisement de la situation.

Moussa Diallo


Blaise Compaoré après la rencontre des différentes couches de l’armée : « Je pense que la crise est terminée »

« Je pense que la crise est terminée, mais ce que nous cherchons aujourd’hui c’est des solutions aux problèmes qui étaient à la base de cette crise. Ce qui fait qu’aujourd’hui nous avons parlé du commandement et de la formation. C’est aussi sur cette base qu’on peut parler d’une armée disciplinée, d’une armée plus responsable, plus forte.

Je crois que les officiers ont pris conscience de leur responsabilité sur ces deux questions fondamentales pour une armée à savoir assurer un commandement plus ferme, plus ouvert, plus disponible pour écouter les subordonnés mais aussi savoir que la formation initiale qui est donnée aux soldats n’est pas suffisante. Il faut accompagner cela d’une formation continue, d’exercices, d’entrainements afin de former davantage la cohésion et aussi d’éduquer les hommes de rang, les militaires d’une manière générale et savoir aussi les inscrire dans le contexte de l’Etat de droit, de l’espace républicain. Ça ouvre des perspectives très grandes pour la liberté. C’est en même temps un espace de responsabilité.

Je pense que la crise est terminée. Il y a une adhésion forte des militaires de rang, des sous-officiers, des officiers à cette initiative. Les réflexions vont continuer. Là, nous n’avons fait que les écouter. Nous allons revoir à la fois les militaires de rang, les sous-officiers et les officiers pour une rencontre synthèse au cours de laquelle vous aurez les orientations du traitement à donner sur le commandement mais aussi sur les problèmes liés à l’habillement ».

Lefaso.net

MUTINERIE A LA PRISON DE BOBO : Un mort et 10 blessés

Les détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo (MACB) ont tenté une mutinerie contre les éléments de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) le 1er avril 2011. Le bilan est lourd : un mort, 10 blessés et de nombreux dégâts.

Un décès, 10 blessés, des portes défoncées, des fenêtres saccagées, une partie du bâtiment incendiée. C’est le bilan fait par les autorités au cours d’un point de presse sur les évènements survenus à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso le 1er avril dernier. Il était six heures du matin ce vendredi 1er avril 2011, lorsque des tirs ont retenti à la MACB. Les commentaires allaient bon train. Pour les uns, ce sont des militaires qui sont en train de libérer les prisonniers. Pour les autres, ce sont des prisonniers armés qui échangent des tirs avec les éléments de la GSP (Garde de sécurité pénitentiaire).

Sur les lieux, on ne voyait que défiler les ambulances des sapeurs-pompiers et des corbillards, tous escortés par la gendarmerie. On a pu compter jusqu’à quatre va-et-vient entre la MACB et le Centre hospitalier universitaire Souro Sanou (CHUSS). Dans la cour de la MACB, des tirs étaient entendus. Quelques temps après, une fumée opaque se dégageait à l’intérieur. Les sapeurs-pompiers sont revenus à toute allure. En moins d’une heure de temps, la fumée a disparu. Au regard de la gravité de la situation qui a terrorisé les populations riveraines de la MACB, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Pascal T. Benon, a animé un point de presse pour expliquer ce qui s’est passé.

Entouré du maire de la commune de Bobo, Salia Sanou, du substitut général, Didier Hien, et du régisseur de la MACB, Sidi Mohamed Sana, le gouverneur a indiqué qu’il s’agissait d’une mutinerie des détenus : « Aux environs de 6h 15mn, lors de l’ouverture des cellules, un groupe de détenus a forcé la grande porte de la détention et s’est retrouvé face aux éléments de la sécurité qui ont tenté de le désarmer. C’est ainsi que les éléments de la sécurité, pour repousser les détenus à l’intérieur, ont fait usage d’armes à feu." Il a ajouté que les blessés ont effectivement été conduits au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou pour recevoir des soins, et que le prisonnier décédé répondait au nom de Yacouba Toé. Selon les animateurs du point de presse, un dialogue a pu être établi entre les détenus, le procureur et le régisseur de la MACB, ce qui a permis de calmer les esprits.

Le dialogue a aussi permis de recenser leur plate-forme revendicative qui se résume en cinq points, à savoir la reprise des activités de justice pour statuer sur leur cas, la délivrance de permis de communiqué à leurs visiteurs, la surpopulation carcérale, la lenteur dans les procédures judiciaires des détenus inculpés et la lourdeur des peines liées à l’application de la loi sur le grand banditisme. Les autorités ont tenu à rassurer que la situation est sous contrôle.

Un GSP trop fébrile

A l’annonce de la mutinerie des détenus de la MACB, la presse s’est rendue sur les lieux. Nous nous sommes présentés aux éléments qui étaient à la porte avec la carte professionnelle à l’appui, afin que soit levé tout doute, pour mener à bien notre travail. Une image prise de loin, qui aurait dû servir au présent article n’a pas pu l’être, car notre appareil de photo a été retiré sans autre forme de procès. Fier d’avoir posé cet acte, le GSP menace alors de confisquer définitivement l’appareil si "on joue au malin". Il faut cependant saluer le gouverneur qui a été prompt pour avoir diligenté la restitution de notre outil de travail, ainsi que le régisseur de la MACB, qui n’a appris la nouvelle que lorsque le gouverneur l’a appelé. S’il est interdit de faire des photos en ce lieu, il y avait lieu de nous prévenir. Et il n’y aurait pas eu cet acte d’un GSP visiblement trop fébrile.

Josias Zounzaola DABIRE

Le Pays

Côte d'Ivoire: le général Mangou a rencontré Gbagbo

ABIDJAN - Le chef de l'armée ivoirienne loyale à Laurent Gbagbo, le général Philippe Mangou, a rencontré dimanche le président sortant à sa résidence d'Abidjan, après avoir quitté l'ambassade sud-africaine où il s'était réfugié mercredi, a affirmé le porte-parole du gouvernement Gbagbo.

"Le général Mangou s'est présenté à ses autres collègues militaires sur le terrain. Mais on ne sait pas si c'est une volonté de reprendre la tête des affaires. Je n'ai pas suffisamment d'informations", a déclaré à l'AFP Ahoua Don Mello.

"Mais je l'ai vu aujourd'hui (dimanche) à la résidence du président Gbagbo avec ses collègues. Il s'exprimera lui-même, peut-être demain (lundi)", a-t-il ajouté.

Des images d'une rencontre entre M. Gbagbo et le général Mangou, avec d'autres hauts gradés, ont été diffusées dimanche soir par la télévision d'Etat RTI, sans qu'il soit possible de dater avec précision ces images.

Une source diplomatique avait indiqué auparavant à l'AFP que le général Mangou avait quitté dimanche la résidence de l'ambassadrice sud-africaine à Abidjan, où il s'était réfugié mercredi avec sa famille.

Sa défection était intervenue en pleine offensive sur Abidjan des forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara.

(©AFP