30 mars, 2011

Couvre feu sur toute l’étendue du territoire Burkinabè

Un couvre feu a été décrété sur toute l’étendue du territoire burkinabè ce mercredi 30 mars 2011, de 21h à 6h du matin. Cette mesure fait suite aux manifestations de militaires qui, à Ouagadougou, avaient manifesté tiré des coups de feu en l’air dans la nuit du 22 au 23 mars pour réclamer la libération de cinq des leurs condamnés dans une affaire de mœurs les opposant à un civil.

Suite à cette manifestation, au cours de laquelle les soldats ont tiré des coups de feu en l’air, ils ont obtenu gain cause Les 27,28 et 29 mars, c’était au tour de leurs collègues de la ville de Fada de leur emboiter le pas en libérant un soldat condamné pour viol. Les troubles s’étaient étendus à la ville de Gaoua. Dans la nuit du 29 au 30 mars, Ouagadougou avait de nouveau connu des manifestations.

Fasozine

Manifestation des militaires : Simon Compaoré aurait été blesséa

Comme une traînée de poudre, la rumeur s’est répandue à Ouagadougou : le domicile de Simon Compaoré, le maire de la capitale du Burkina, a été attaqué par des militaires dans la nuit du 29 au 30 mars 2011. Le maire a été blessé.

Au 1393, Rue du pasteur Sana Compaoré où se trouve le domicile du maire de la commune de Ouagadougou Simon Compaoré, les curieux affluent. Des barrières et un dispositif de sécurité empêchent la foule de passer. A notre arrivée, nous croisons le ministre Salifou Sawadogo de l’Environnement et du Développement durable quittant les lieux, mine fermée, accompagné de Casimir Marin Ilboudo, le maire de l’arrondissement de Baskuy. « La famille a demandé de ne laisser personne entrer », nous répond l’un des éléments de la sécurité, posté sur les lieux.

Les portes de la villa sont fermées, mais sur les murs et les vitres, les impacts des balles sont visibles. « La maison a été visitée. On a eu vraiment de la chance, sinon la situation aurait pu être plus catastrophique », nous confie un homme que nous avons abordé, qui était visiblement au parfum des choses, mais qui ne voulait pas en dire plus. Devant notre insistance, il nous assure « qu’il (le maire, NDLR) se tordait de douleur » et que « ça va ». Le maire a-t-il été blessé par balles et hospitalisé comme l’affirme la rumeur en ville ? « J’ai appris au départ qu’il était à l’infirmerie de la présidence, mais actuellement, je ne sais pas où il est. Mais je peux vous dire que c’est comme ce que vous avez appris en ville », rétorque l’homme, avant de mettre fin à l’entretien. Une officier de l’armée, contacté par Fasozine.com, a confirmé l’autre rumeur selon laquelle le domicile du chef d’Etat major général des armées, le général Dominique Djendéré, a également reçu la visite des militaires en colère qui l’on pillé et incendié.

En rappel, dans la nuit du 22 à 23 mars 2011 à Ouagadougou, des militaires ont manifesté à Ouagadougou pour exiger la libération de cinq des leurs condamnés par la justice dans une affaire de mœurs. Suite à leur manifestation -au cours de laquelle les soldats ont tiré des coups de feu en l’air-, ils ont obtenu gain de cause. Emboîtant le pas à leurs frères d’armes de Ouagadougou, les militaires de Fada N’gourma ont également libéré un de leurs collègues condamné pour viol. Dans la nuit du 29 au 30 mars, d’autres manifestations similaires ont eu lieu à Gaoua dans le sud est du Burkina Faso, et a Ouagadougou, où les militaires ont encore tiré des coups de feu en l’air.

Fasozine

Message de Blaise Compaoré à la nation suite aux manifestations de février et de mars 2011a

Blaise Compaoré MESAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR BLAISE COMPAORE, PRESIDENT DU FASO SUITE AUX MANIFESTATIONS DE FEVRIER ET DE MARS 2011
Ouagadougou, le 30 mars 2011

Peuple du Burkina Faso ;

Depuis quelques semaines, des manifestations de rue ont touché des localités de notre pays et profondément perturbé la quiétude des populations, compromettant dangereusement la sécurité, la paix et la cohésion sociales.

Ces affrontements ont occasionné des pertes en vies humaines, la destruction d’édifices publics et privés et porté un sérieux coup aux efforts consentis pour bâtir les bases matérielles du progrès et assurer la sécurité des citoyens.

A toutes les familles endeuillées, j’adresse mes sincères condoléances et leur exprime ma compassion ainsi que ma profonde solidarité.

Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés afin qu’ils puissent continuer d’apporter leur précieuse contribution au développement de notre nation.

Chers Compatriotes ;

Ces derniers jours, des éléments des Forces armées nationales, refusant de se soumettre à des décisions de justice, se sont emparés d’armes de guerre et de munitions pour terroriser les populations et se livrer à des actes de pillage. Ces contestations accompagnées de comportements qui portent atteinte à la dignité de la femme, ne sauraient être tolérées dans un Etat de droit. Elles nous interpellent tous sur la nécessité de mettre un terme à l’usage de la violence afin de préserver les acquis en matière de droits et de libertés au Burkina Faso.

Face à ces événements, le Gouvernement a entrepris des actions et mesures d’apaisement et mis en place un dispositif de soutien et de dédommagement financier des victimes.

Dans le même esprit, le commandement militaire a présenté ses excuses aux populations ainsi qu’à l’ensemble des acteurs du monde de la justice, un des piliers essentiels de l’Etat de droit.

Peuple du Burkina Faso ;

Les Forces armées nationales ont été bâties sur des valeurs de discipline, de courage, de loyauté à la République, de respect de la personne humaine, qui font la fierté de l’ensemble des Burkinabè.

Cet héritage transmis de génération en génération a forgé une âme à ce corps de métier et établi durablement un rapport de confiance entre l’Armée et la nation. Cependant, les comportements observés ces derniers temps chez certains éléments sont en inadéquation avec l’éthique militaire, les principes sacrés de la République et ternissent l’image des Forces de défense.

Chers Compatriotes ;

L’Etat de droit démocratique garantit des libertés aux citoyens, leur reconnait des droits mais exige d’eux des devoirs.

J’ai saisi le sens et la portée de la quête de bien-être, de vérité, de justice et de sécurité qui sous tendent certaines manifestations.

C’est pourquoi, au regard de la légitimité, de la responsabilité et de la confiance que vous m’avez toujours accordées, je veillerai à ce que justice soit rendue et prendrai des mesures vigoureuses pour la protection de l’ensemble des populations et la sécurisation des biens publics et privés.

En outre, je réaffirme ma disponibilité à rencontrer toutes les catégories sociales en vue d’échanger sur leurs préoccupations. Dès demain, je recevrai les différentes composantes de nos Forces armées.

Peuple du Burkina Faso ;

Le Gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, déploie de nombreux efforts pour assurer l’investissement public et notre devoir est d’en prendre soin au nom des générations futures.

Les nouvelles pratiques de revendication qui consistent à s’attaquer aux symboles de l’Etat, à détruire systématiquement les biens publics et privés, constituent une dénégation de la tradition de lutte qui a traversé les générations passées. Elles sont en contradiction avec les valeurs qui fondent l’unité et la cohésion de notre société.

J’en appelle à un sursaut de la part des forces politiques et sociales empreintes de patriotisme et de civisme, afin que le respect de la République et du patrimoine commun soit davantage enraciné.

C’est dans le but de promouvoir ces valeurs que j’ai invité l’ensemble des acteurs politiques à mûrir la réflexion sur les réformes indispensables à l’approfondissement de la démocratie, au raffermissement de notre système de gouvernance politique et institutionnelle. Les décisions consensuelles issues de ces concertations seront immédiatement appliquées pour conforter nos acquis.

C’est au prix d’un dialogue soutenu et apaisé que nous pourrons réussir les transformations escomptées, le renforcement de la démocratie et l’élévation du niveau de vie des Burkinabè.

Peuple du Burkina Faso ; Chers Compatriotes ;

Chaque fois que notre nation a été confrontée à une crise politique ou sociale majeure, nous avons toujours trouvé des hommes et des femmes de bonne volonté issus de toutes les confessions religieuses, des milieux coutumiers, des organisations de la société civile, du monde des opérateurs économiques et du secteur informel, qui se sont investis pour sa résolution et la consolidation de notre marche vers le progrès.

Cet engagement et cette disponibilité patriotique ont toujours permis au peuple burkinabè de résister victorieusement aux complots organisés pour l’aliénation de sa liberté et la négation de ses aspirations à l’édification d’un Burkina Faso fort, stable et respecté. J’ai foi en la capacité du peuple burkinabè à surmonter les difficultés qui apparaissent sur son parcours, pour affirmer davantage son attachement à la paix, à la démocratie et à la cohésion sociale.

Vive la République,

Vive le Burkina Faso,

Je vous remercie.

Burkina Faso: Les mutins exigent la démission du Président Compaoré « avant 18 heures »

pardirectscoop

OUAGADOUGOU – Un ultimatum donné par des militaires mercredi a sommé le Président Blaise Compaoré de démissionner avant 18 heures, a-t-on appris d’une source militaire.

Mercredi matin, des tirs ont été entendus autour de la caserne Lamizana à Ouagadougou.

Selon notre source, un groupe de soldats en colère ont envahi les rues de Ouagadougou refusant tout dialogue avec la hiérarchie militaire qui a essayé de les calmer à l’intérieur de la caserne.

« Les soldats ne voulaient rien entendre, ils étaient déchaînés devant la tentative de médiation de leurs supérieurs, ils sont sortis tôt le matin des casernes. C’était vers une heure du matin », a déclaré au téléphone à DirectScoop un habitant .

Le maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, aurait été tué mardi par des militaires à Ouagadougou. « Les militaires ont tabassé le maire avant de le brûler , il était déjà agonisant », attestent plusieurs sources. L’information n’a toutefois pas été confirmée de source officielle. Le domicile du Chef d’Etat major de l’armée, aurait été saccagé par des militaires en colère.

A Gaoua, le chef-lieu de la région du sud-ouest du pays, situé vers le Ghana. Les soldats du 22ème Régiment d’Infanterie Commando de la ville sont sortis dès mardi soir du camp, ils ont également effectué des tirs en ville.

Des militaires en colère avaient tiré mardi une roquette sur le palais de justice de la ville de Fada N’Gourma, dans l’est du Burkina Faso, après avoir libéré lundi un soldat emprisonné pour viol.

La tension était restée vive à Fada N’Gourma mardi 29 mars. Les boutiques, les banques, les stations service étaient fermées et des tirs se sont fait entendre.

Selon plusieurs sources concordantes, des pick-ups du régiment de la sécurité présidentielle avaient quitté Ouagadougou lundi soir en direction de Fada N’Gourma où ils ont pris position autour de la ville.

Pour manifester leur mécontentement, des militaires s’étaient appropriés un dépôt d’armes au Camp Sangoulé Lamizana à Gounghin qui abrite également les locaux de la Justice militaire ou le procès a eu lieu et où certains de leurs camarades étaient détenus.

Google lance "+1", son bouton "j'aime"

Le géant de l'Internet emboîte le pas à Facebook.

Google lance "+1", son bouton "j'aime"

Google a lancé un bouton pour permettre aux internautes de signaler les sites qu'ils apprécient. © Google

Par Guerric Poncet

Google lance mercredi aux États-Unis un bouton nommé "+1", qui permet aux internautes de signaler les sites qu'ils apprécient. Ce petit bouton est ajouté à côté des résultats de recherche, et il suffit de cliquer dessus pour qu'il change de couleur et enregistre l'appréciation de l'internaute. Dans les résultats des recherches, un utilisateur peut voir combien de personnes ont apprécié tel ou tel site. Et si certaines font partie de sa liste de contacts dans Gmail, Google Talk, Google Reader ou encore Google Buzz, alors leurs noms apparaissent. L'affichage des noms sera bientôt étendu aux contacts de Twitter et d'autres réseaux sociaux.

Le but de "+1" est de rendre les résultats plus fiables, selon Google. Mais dans un premier temps, le moteur de recherche ne prendra pas en compte les recommandations dans son algorithme, et cela ne changera donc pas l'ordre d'affichage des résultats. Ce sera simplement un outil d'aide à la décision pour l'internaute.

Question d'argent

"+1" est aussi une nouvelle étape pour Google, qui avait déjà lancé Social Search et s'était cassé les dents en créant son réseau social Wave. Avec ce bouton, le géant de l'Internet pourrait remettre un pied dans le réseau social, de façon détournée, et s'imposer malgré tout chez les annonceurs, contrant ainsi l'offensive de Facebook. Le réseau social grignote, en effet, des parts de marché au moteur de recherche, en misant sur la recommandation des liens par les contacts de chacun. Les annonceurs veulent des clics de qualité et ne se contentent plus d'afficher leurs publicités au hasard. Avec "+1", Google pourra, lui aussi, proposer aux annonceurs de faire recommander leurs produits et services, et affirme qu'il n'augmentera pas ses tarifs. Mais les utilisateurs pourront refuser d'être ainsi utilisés, lors de la création ou de la mise à jour de leur profil Google, indispensable avant d'utiliser "+1".

Malgré la ressemblance, Google déclare que "+1" n'est pas un bouton "j'aime". L'entreprise rappelle que les résultats de "+1" n'apparaissent que lorsqu'un internaute effectue une recherche, alors que, sur Facebook, ils sont envoyés directement sur le profil des "amis". Ce n'est donc pas la même démarche. Mais dans les faits, les internautes cliqueront pour les mêmes raisons. D'autant plus que Google permettra bientôt aux sites internet d'intégrer le bouton "+1" directement sur leurs pages... comme Facebook. La guerre des boutons peut commencer.

Pour les utilisateurs hors des États-Unis, il est possible de tester la fonction "+1" sur un site dédié de Google (en anglais).

Côte d'Ivoire: les pro-Ouattara ont pris Yamoussoukro, réunion du Conseil de sécurité

AFP

Des combattants pro-Ouattara, le 29 mars 2011 à Duékoué, dans l'ouest ivoirien.

Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont pris mercredi la capitale politique Yamoussoukro, accentuant leur pression sur le régime du président sortant Laurent Gbagbo, menacé de sanctions que l'Onu pourrait décider dans la soirée.

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit mercredi à 21H00 GMT pour se prononcer sur un projet de résolution, ont annoncé des diplomates. Mais la Chine, la Russie, le Brésil et l'Inde sont opposés à l'étendue des sanctions proposées dans ce texte soumis par la France et le Nigeria.

Le projet prévoit des sanctions à l'encontre de Laurent Gbagbo et de quatre personnes de son entourage, y compris sa femme Simone. Ces sanctions concernent un gel des avoirs financiers et une interdiction de voyager. L'Union européenne et les Etats-Unis ont déjà imposé des mesures similaires contre Laurent Gbagbo et son entourage.

Au troisième jour de l'offensive, la prise de Yamoussukro, victoire hautement symbolique, intervient quatre mois après le début d'une crise post-électorale ayant fait, selon l'ONU, au moins 460 morts et déplacé près d'un million de personnes.

Elle constitue un revers de taille pour le président sortant Laurent Gbagbo, dont les forces semblent se replier sur la capitale économique Abidjan, coeur d'un pouvoir qui n'a jamais été aussi menacé.

"M. Gbagbo a encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan. Et ce sera beaucoup plus compliqué pour lui", a averti sur France 24 Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara.

AFP

Des maisons endommagées par les combats, à Duekoue, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, le 29 mars 2011

Dans la métropole abidjanaise, de nombreux habitants sont rentrés précipitamment chez eux dans l'après-midi, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers nord. Au Plateau, où se trouve le palais présidentiel, la circulation était des plus réduites.

Les Forces républicaines de M. Ouattara, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le Nord depuis 2002, ont poursuivi mercredi leur avancée en prenant Yamoussoukro et Soubré, à 130 km au nord de San Pedro (sud-ouest), plus important port d'exportation du cacao au monde.

Elles avaient déjà remporté d'importantes victoires mardi, en entrant à Duékoué, Daloa (centre-ouest) et Bondoukou (est), mais aussi Abengourou (sud-est), à seulement 220 km de la capitale économique Abidjan.

L'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, Ally Coulibaly, a assuré que les forces de son camp contrôlaient "les trois quarts" du pays.

Yamoussoukro, village natal du "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny (1960-93) devenu capitale politique du premier exportateur mondial de cacao, est tombée aux mains des combattants pro-Ouattara, pratiquement sans combat, seuls quelques tirs de kalachnikov ayant été entendus, selon des habitants.

"Yamoussoukro est sous contrôle des Forces républicaines, la foule en liesse les acclame, ils paradent en ville", a indiqué une résidente de la capitale.

A bord de pick-ups armés de mitrailleuses ou de motos, ils sillonnent la capitale en lançant des cris de joie, selon des témoins.

Selon plusieurs témoignages, les forces pro-Ouattara ont poursuivi leur route vers le sud, ne laissant qu'un petit détachement dans la capitale politique.

Un habitant de Toumodi (50 km au sud de Yamoussoukro) a assuré avoir entendu des tirs dans l'après-midi dans cette localité, située à environ 200 km d'Abidjan.

AFP

Des forces pro-Ouattara à Duekoue, dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, le 29 mars 2011

Sur le front est, les forces pro-Ouattara avancent rapidement, sans rencontrer de fortes résistances, s'approchant toujours un peu plus d'Abidjan, où de nouvelles recrues ont commencé mercredi à se faire enrôler dans l'armée du président sortant.

Sur le front ouest, ils visent désormais le port cacaoyer de San Pedro.

Plus de 400.000 tonnes de cacao sont bloquées depuis l'appel du camp Ouattara à cesser les exportations. Cette mesure a encore été renforcée par des sanctions occidentales. Le gouvernement Ouattara a mis en garde mercredi "tout exportateur" de cacao qui "collaborerait" avec le président sortant.

Le camp Gbagbo avait appelé mardi soir à un "cessez-le-feu immédiat", se déclarant prêt à des négociations avec le camp rival sous l'égide de l'Union africaine début avril à Addis Abeba.

Mais Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, a répondu en demandant aux partisans de M. Gbagbo de "déposer les armes", estimant que l'appel au cessez-le-feu était une "diversion".

Le pape Benoît XVI a de son côté annoncé sa décision d'envoyer un émissaire en Côte d'Ivoire pour encourager "la réconciliation et la paix" et a appelé à "un processus de dialogue constructif".

Hu à Sarkozy: les frappes en Libye pourraient violer la résolution de l'ONU

PEKIN - Les frappes aériennes en Libye pourraient violer l'esprit de la résolution de l'ONU, a averti mercredi le président chinois Hu Jintao en recevant son homologue français Nicolas Sarkozy, dont le pays a été en pointe dans la décision de lancer ces attaques, a annoncé la télévision.

"Le but de la résolution est d'arrêter les violences et de protéger les civils", a dit le chef de l'Etat chinois cité par la chaîne CCTV. Mais "si les actions militaires apportent le désastre aux civils innocents et aggravent la crise humanitaire, cela pourrait violer l'esprit originel de la résolution du Conseil de sécurité".

Le vote de la résolution 1973 à l'ONU a ouvert la voie aux frappes contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi -- confronté à une rébellion sans précédent -- par une coalition menée par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

La résolution adoptée le 19 mars par l'ONU autorisait l'adoption de "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les populations civiles mais elle a donné lieu à des interprétations très divergentes selon les pays.

La Chine n'avait pas utilisé son droit de veto de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, ne faisant que s'abstenir.

(©AFP

Pakistan: attentat suicide dans le nord-ouest, 10 morts

PESHAWAR (Pakistan) - Au moins dix personnes ont été tuées mercredi dans une attaque suicide près d'un poste de police dans le nord-ouest du Pakistan, où les talibans alliés à Al-Qaïda mènent une campagne d'attentats meurtrière, a annoncé la police.

"Le kamikaze est arrivé à moto et s'est fait sauter près du poste de contrôle d'Ambar, près de la ville de Swabi", a déclaré le chef de la police locale, Abdullah Jan.

"Sept personnes ont été tuées sur place et trois autres ont succombé à l'hôpital", a ajouté le responsable policier, dont le précédent bilan faisait état de 6 morts.

Le docteur Nurul Wahid, chef du service des urgences à l'hôpital public de Swabi, a confirmé ce bilan. "Nous avons dix cadavres, dont deux policiers", et 21 blessés sont soignés sur place, a-t-il déclaré.

Selon Abdullah Jan, le poste de contrôle policier était situé près d'un campement où le parti religieux islamiste Jamiat Ulema-e-Islam (JUI) devait tenir un meeting dans les faubourgs de Swabi, située à une centaine de kilomètres à l'est de Peshawar, la principale ville du nord-ouest afghan.

Le chef de la JUI, le maulana Fazlur Rehman, devait participer çà l'évènement. Selon un responsable policier local, Hayatullah Khan, le convoi de M. Rehman, critiqué par certains talibans pour avoir un temps rallié le gouvernement, était sur le point d'entrer dans la ville au moment où a eu lieu l'explosion.

L'évènement a été annulé à la suite de l'attentat, a précisé M. Jan.

Le Pakistan est en proie à une vague sans précédent d'attentats, près de 450 depuis l'été 2007, pour l'essentiel perpétrés par des kamikazes des talibans alliés à Al-Qaïda, et qui ont fait plus de 4.100 morts en trois ans et demi.

Jeudi dernier, un autre kamikaze avait tué quatre civils et un policier en faisant exploser sa voiture piégée devant un poste de police près de la ville-garnison de Hangu, toute proche des zones tribales bastion des talibans pakistanais et de leurs alliés d'Al-Qaïda et base arrière des talibans afghans.

Le principal groupe d'insurgés, le Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), a décrété, à l'été 2007 le jihad au gouvernement pakistanais pour son soutien à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001.

Les attentats visent le plus souvent les forces de sécurité - armée, police, services du renseignement - mais de plus en plus fréquemment des civils.

Le 9 mars, 37 personnes avaient été tuées par un kamikaze à pied qui avait fait exploser sa bombe lors des funérailles de l'épouse d'un milicien anti-talibans à Peshawar.

La veille, un attentat dévastateur dans une station service à proximité des bureaux des puissants services de renseignement à Faisalabad, dans le centre, avait fait 25 morts et plus de 150 blessés.

Le TTP revendique généralement ceux de ces attentats qui visent les forces de sécurité, en représailles, dit-il, aux offensives de l'armée pakistanaise et aux tirs réguliers de missiles par des drones américains de la CIA visant des cadres d'Al-Qaïda et des talibans pakistanais ou afghans dans les zones tribales, frontalières avec l'Afghanistan.

(©AFP /

Rencontre-choc entre l'Inde et le Pakistan en Coupe du monde de cricket

MOHALI (Inde) (AFP)

AFP

Le Premier ministre pakistanais Yusuf Raza Gilani (G) et son homologue indien Manmohan Singh, à l'ouverture du match de cricket pour la demi-finale de la coupe du monde, le 30 mars 2011 à Miohali

L'Inde et le Pakistan s'affrontaient mercredi en demi-finale de Coupe du monde de cricket, une rencontre-choc entre les deux frères ennemis d'Asie du sud suivie fiévreusement par des centaines de millions de téléspectateurs.

Le Premier ministre indien Manmohan Singh et son homologue pakistanais Yusuf Raza Gilani étaient côte à côte pour le coup d'envoi du match à 14H30 locales (09H00 GMT) dans le stade bondé de Mohali, situé dans l'Etat indien du Pendjab frontalier du Pakistan.

Les deux hommes se sont levés pour l'hymne national de leur pays respectif avant de descendre ensemble sur le terrain échanger des poignées de main avec les joueurs, sous un soleil implacable.

M. Singh s'est emparé de la rencontre sportive pour tenter de réchauffer les relations diplomatiques en invitant son homologue pakistanais. Les deux hommes ne se sont pas rencontrés depuis avril 2010.

Il s'agit de la première rencontre sportive entre les deux pays sur le sol indien depuis les attentats de Bombay.

C'est également leur première rencontre à ce stade de la compétition dans les annales de la Coupe du monde de cricket.

AFP

Les Premiers ministres pakistanais (G) et indien (D) saluent les joueurs de cricket avant le début du match comptant pour la demi-finale de la coupe du monde, le 30 mars 2011 à Mohali

L'Inde et le Pakistan, nés de la partition bâclée de l'Empire britannique des Indes en 1947, se sont livré trois guerres sanglantes, dont deux portant sur le Cachemire, avant de réamorcer en 2004 un difficile processus de paix.

Les attentats de Bombay en novembre 2008 (166 morts), attribués à un commando islamiste basé au Pakistan, gelèrent de nouveau les discussions.

Après des mois d'approche prudente, les ministres des Affaires étrangères ont récemment convenu de se rencontrer en juillet pour relancer le dialogue.

La presse indienne tentait mercredi de recadrer l'enjeu du duel: "Profitez du match, ce n'est pas la guerre !", clamait en "Une" le quotidien populaire indien Mail Today. "Ce n'est qu'un jeu !", tempérait également l'Hindustan Times, alors que Mohali et son stade ont été placés sous haute sécurité.

AFP

Des joueurs de l'équipe indienne de cricket, le 30 mars 2011 au stade de Mohali

En Inde, de nombreuses entreprises ont libéré leurs employés pour l'après-midi tandis que le Pakistan a décrété une demi-journée de congé au plan national.

Pour les équipes, l'objectif est d'aller en finale samedi à Bombay pour décrocher une deuxième victoire, l'Inde ayant remporté la Coupe du monde en 1983, le Pakistan en 1992. L'équipe gagnante rencontrera le Sri Lanka.

Gbagbo se sert de "voyous", accuse Obama

AFP


President
© Autre presse (Photo d`archive)
Le président des Etats-Unis Barack Obama a accusé mardi le dirigeant sortant ivoirien Laurent Gbagbo de se servir de "voyous" pour se maintenir indûment au pouvoir, dans un entretien à la télévision américaine NBC.

"En Côte d`Ivoire, la situation est qu`un type, l`ancien président (Laurent Gbagbo, NDLR) a perdu une élection. Il y avait des observateurs internationaux, tout le monde sait qu`il a perdu l`élection", a expliqué le dirigeant américain.

"Et maintenant, il se sert de ses voyous pour essayer de se maintenir au pouvoir, intimider l`opposition et le président légitime" Alassane Ouattara, a poursuivi M. Obama.

"Dans cette situation, nous utilisons tout une gamme de ressources politiques en essayant d`isoler ce type, avec l`aide de pays africains et de voisins (de la Côte d`Ivoire) pour l`encourager à partir, pour lui faire subir de la pression", a ajouté M. Obama, qui illustrait ainsi les différences de réaction de son administration face aux dossiers libyen et ivoirien.

"Nous avons beaucoup de ressources à notre disposition. Mais cela ne veut pas dire forcément que l`option militaire est celle que nous allons utiliser" dans le cas ivoirien, a-t-il encore dit.

ALERTE - Hu à Sarkozy: les frappes pourraient violer la résolution de l'ONU

PEKIN - Les frappes aériennes en Libye pourraient violer l'esprit de la résolution de l'ONU, a déclaré mercredi le président chinois Hu Jintao en recevant son homologue français Nicolas Sarkozy, dont le pays a été en pointe dans la décision de lancer ces attaques, a annoncé la télévision.

(©AFP

Libye: armer les rebelles n'est "pas d'actualité" pour la Norvège

OSLO - La Norvège, membre de la coalition internationale chargée de protéger les populations civiles en Libye, a estimé mercredi qu'il n'était "pas d'actualité" d'armer les rebelles, une idée évoquée notamment par les Etats-Unis et la France pour précipiter la chute de Mouammar Kadhafi.

"En ce qui concerne la Norvège, fournir des armes aux rebelles libyens n'est pas d'actualité", a déclaré la ministre de la Défense, Grete Faremo, citée par la chaîne publique NRK, lors d'une visite aux équipages des six F-16 norvégiens dépêchés en Crète pour participer aux frappes en Libye.

Le ministère norvégien des Affaires étrangères a par la suite expliqué que la résolution 1973 de l'ONU, adoptée le 17 mars et utilisée par la coalition pour justifier le recours à la force en Libye, ne donnait pas cette possibilité.

"La Norvège estime que les résolutions existantes du Conseil de sécurité de l'ONU ne donnent pas aux Etats membres la possibilité de fournir des armes aux rebelles libyens" de leur propre initiative, a déclaré un porte-parole, Frode Andersen, à l'AFP.

La résolution 1970 du 26 février, qui imposait des sanctions contre le régime de Mouammar Kadhafi, ouvre en revanche la porte à des livraisons d'armes "mais exclusivement dans les cas où cela a reçu l'aval préalable du comité de sanctions", a-t-il ajouté.

L'idée d'armer les rebelles, faiblement équipés et désorganisés face aux troupes loyales à Mouammar Kadhafi, avait été évoquée la veille par les Etats-Unis et la France, deux membres majeurs de la coalition.

"Je ne l'exclus pas", avait déclaré le président Barack Obama mardi soir sur NBC. "Mais je ne dis pas non plus que cela va se faire", avait-il immédiatement ajouté.

Auparavant, à Londres, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait déclaré que la France était prête à discuter avec ses alliés d'une aide militaire aux rebelles, tout en reconnaissant que ce n'était pas prévu par les récentes résolutions de l'ONU.

(©AFP /

Sarkozy impose un cessez-le-feu entre Copé et Fillon

Les trois hommes se sont expliqués pendant une demi-heure dans le bureau du chef de l’Etat. Leurs relations sont devenues très compliquées. Certains dans la majorité n’écartent plus un changement de locataire à Matignon.

Jean-François Copé François Fillon

Jean-François Copé doit faire bonne figrue malgré tout. (Maxppp)

En une semaine, François Fillon et Jean-François Copé auront réussi le tour de force de se mettre à dos l’un après l’autre les députés UMP. L’exploit n’est pas mince pour ces deux poids lourds de la majorité dont le point fort commun était d’avoir le soutien des parlementaires. Les deux dimanches électoraux auront été fatals pour les deux hommes et plongé l’UMP dans une crise politique majeure. Les deux rivaux qui tout oppose –des ambitions jusqu’au style– ont lavé leur linge sale à la télévision (Copé) à l’Elysée et devant les députés.

L’attaque en règle de Jean-François Copé lundi soir sur Canal+ contre le Premier ministre n’est pas restée sans réponse. François Fillon lui a vertement répliqué mardi matin à l’Elysée en présence du président de la République. Les trois hommes s’étaient entretenus dans le bureau du chef de l’Etat pendant une demi-heure très tôt ce matin avant de rejoindre ensemble un salon où ils ont retrouvé les chefs de la majorité pour une seconde explication de gravure. En s’asseyant, le secrétaire général de l’UMP a soufflé à l’un de ses voisins: "Sarko a été impeccable." Le Premier ministre s’est installé sans un mot en face du Président.

"Ils sont tous les deux dans l’après-2012"

Après un rapide propos de Nicolas Sarkozy pour féliciter Michel Mercier de sa réélection et souligner que les "résultats n’avaient pas été si mauvais", il a laissé la parole à Jean-François Copé. "Jean-François a répété ce qu’il avait dit la veille, maintenu ses critiques et assuré qu’il ne les redirait pas", confie un participant au JDD.fr. A sa suite, François Fillon a recadré le secrétaire général de l’UMP: "Il n’est pas possible d’exposer ses différends avec le Premier ministre ainsi à la télévision." Dans la foulée, consigne a été donnée de circonscrire l’incendie. Ce que ministres et responsables parlementaires ont fait. Reste que l’affaire va laisser des traces.

Car entre Copé et Fillon, ce n’est pas le premier incident de frontière. Les deux hommes entretiennent des relations exécrables. Le député-maire de Meaux soupçonne son rival de ne "pas jouer franc jeu". Quant à l’homme de la Sarthe, il juge Copé "trop brutal". Le conflit entre eux s’est aggravé quand Copé a pris les commandes de l’UMP. "Dès le début, Fillon s’est plaint de voir Copé placer ses hommes partout dans le parti", rapporte un ancien ministre. Sur ce point, Fillon n’a sans doute pas tort. Inversement, Copé a décidé avec l’aval de Sarkozy d’imprimer sa marque sur le parti en multipliant les débats plutôt que de valoriser le bilan du gouvernement. Résultat: le choc entre Copé et Fillon est devenu quasi-inévitable. D’autant plus que les deux hommes visent la présidentielle de 2017. Fillon a vu sa popularité s’envoler (+8 points) dans le dernier sondage BVA/L’Express. "Ils sont tous les deux dans l’après-2012 que ça gagne ou ça perde", résume un ancien ministre.

Baroin à Matignon?

En attaquant violemment Fillon sur Canal+, Copé a-t-il exprimé tout haut ce que pense Sarkozy? "Sans doute", réplique un ami du Président. "Non. Ca manque surtout de dialogue entre Copé et Fillon", s’inquiète un conseiller. On sait pourtant que le chef de l’Etat n’a pas apprécié voir son Premier ministre prendre ses distances à propos de la ligne de l’UMP sur le FN. Alors que Sarkozy peine à rétablir l’ordre dans la majorité, l’hypothèse d’un changement de locataire à Matignon reprend corps. Fillon restera-t-il jusqu’en mai 2012? Un sarkozyste du premier cercle confie même au JDD.fr qu’il ne "mettrait pas sa main à couper". "Cela reste une carte possible", assure ce ténor de la majorité qui verrait bien François Baroin nommé à Matignon: "Si Fillon sortait, Baroin serait le mieux placé."

ÉTATS-UNIS • Il faut sauver Detroit

La ville de l'automobile se vide de ses habitants. Pourtant, en dépit de la place occupée par la cité dans l'histoire américaine, l'exode ne soulève que l'indifférence, s'indigne le journaliste et auteur Scott Martelle.Les immeubles de ce qui fut le centre d'affaires de Detroit sont vides, 23 mars 2011.

Les immeubles de ce qui fut le centre d'affaires de Detroit sont vides, 23 mars 2011.

Imaginons un instant que toutes les personnes vivant à San José [en Californie], plus quelque 150 000 autres, abandonnent tout d'un coup la ville. Evanouies. Disparues dans la nature. Laissant derrière elles immeubles de bureau et usines. C’est ce qui est arrivé à Détroit, si l'on en croit les chiffres du recensement 2010 publiés récemment. La ville qui se targuait de compter 1,8 millions d'habitants en 1950 et aura été le moteur économique du pays pendant la majeure partie du XXème siècle, n’abrite plus que 714 000 âmes, soit une perte d’environ 1,1 million. Rien que pour la dernière décennie, le recul démographique a été de 25 %.

Aucune autre grande agglomération américaine n'a connu une telle hémorragie. Ce n’est pas comme si la population a baissé au niveau national. Au contraire, elle augmente. Mais pas à Détroit. Son plus proche concurrent en matière d'"émigration" est Chicago, à cinq heures de route à l'ouest, qui a vu partir environ 964 000 personnes depuis 1950 mais en retient encore environ 2,7 millions, en baisse de 25 % par rapport au pic de 3,62 millions en 1950.

A Détroit, l'exode atteint des proportions incroyables, la ville a perdu 60 % de sa population par rapport à l'époque de sa grandeur. Elle est maintenant moins peuplée que Charlotte, en Caroline du Nord, et Fort Worth, au Texas. Plus de gens ont quitté Détroit qu’il n’y a de résidants aujourd’hui à San Francisco. Le phénomène a des conséquences multiples, pour la ville comme pour le pays. Les chiffres du recensement pour Détroit (et pour Chicago) sont bien inférieurs aux prévisions des autorités locales et aux estimations antérieures des services de recensement. Le décompte de l’année dernière ou de 2000 était donc peut-être erroné, établissant un point de référence faux. La municipalité envisage de contester ces statistiques. Le maire, David Bing, a annoncé son intention de retrouver les 40 000 habitants manquants afin de porter la population officielle à 750 000, un seuil à atteindre pour pouvoir prétendre à certaines aides fédérales aux villes.

Deux questions ont des répercussions à l’échelle nationale. En premier lieu, avec Détroit, sommes-nous confrontés aux vestiges du passé industriel des Etats-Unis ou à un funeste présage annonçant ce que sera l’avenir urbain de ce pays ? En second lieu, que faut-t-il faire ? Et non, cela ne concerne pas que Détroit. Si un tel exode s’était produit à San Francisco, à San Diego, à Denver, ou à Dallas, on aurait assisté à un tollé général, des voix s'élèveraient pour réclamer à cor et à cris une intervention quelconque. Mais nous traitons de Détroit comme d’un accident de la route : on s’en horrifie, puis on oublie.

Les causes profondes de la désertification de Détroit résident dans la stratégie suivie par les trois grands constructeurs automobiles, [General Motors, Ford et Chrysler]. Dans les années1950, les "Big Three" ont entrepris avec détermination de disséminer leurs activités aux quatre coins du pays pour rapprocher la production des marchés locaux. Cette politique leur permet également de réduire les coûts de main d’œuvre en investissant dans des endroits où les syndicats sont moins puissants que dans la capitale industrielle du Michigan. Leur départ s'est accéléré après que de nouvelles politiques fédérales eurent, dans les années 1970 et 1980 notamment, contraint les municipalités et les Etats à se faire concurrence pour créer des emplois, à coups d’allégements fiscaux et autres avantages destinés à retenir ou à attirer les investissements. Les entreprises s’en sortent grandes gagnantes, au détriment de la ville.

Le racisme joue également un rôle important. L'exode des Blancs a explosé dan les années 1950 et 1960, après que des tribunaux eurent invalidé des mesures locales et fédérales entraînant la ségrégation en matière de logements. Ce fut ensuite au tour des classes moyennes, aussi bien blanches que noires, de fuir la criminalité, endémique dans les quartier défavorisés et fortement touchés par le chômage, qui gagne le reste de la ville. Fait notable, les banlieues proches voient leur population noire augmenter, les jeunes ménages recherchant la sécurité, la stabilité et de meilleures écoles. A mesure qu'ils s'en vont, les énormes problèmes socio-économiques deviennent de plus en plus insolubles. Détroit projette une image inverse de ce qu’une ville américaine moderne devrait être. Si la plupart des centres urbains pâtissent de quelques "mauvais" quartiers, la métropole du Michigan, elle, en compte peu de "bons", et ceux-là se détériorent rapidement avec l’exode de la classe moyenne. Les habitants en âge de travailler sont confrontés à un chômage chronique et à une économie industrielle moribonde. La ville souffre de décennies de conflits raciaux et de l’échec des autorités dans des domaines essentiels, de l’éducation à la lutte contre la criminalité.

Un habitant sur trois, soit le triple par rapport au reste du pays, vivait au-dessous du seuil de pauvreté en 2007 — soit avant la crise économique et le déploiement de plans de sauvetage pour sortir les constructeurs automobiles de la faillite — ce qui fait de Détroit la plus pauvre des grandes agglomérations américaines. Le revenu par habitant y était de 15 310 dollars, [10 800 euros] en 2009, contre 27 041 dollars [19 160 euros] au niveau national (27 070 dollars, [19 180 euros] à Los Angeles). L'éducation d'un enfant mobilise un village entier, dit l'adage. Mais il faut qu'un pays tout entier se mobilise pour sauver une ville. Alors, qu'allons-nous faire de Détroit ?

Conférence des présidents du Rhdp élargie aux Forces nouvelles et à l’Upci : le Communiqué final

Partis Politiques


Situation
© Partis Politiques par Aristide
Mardi 29 mars 2011. Abidjan, Hôtel du Golf. Les présidents Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara, Mabri Toikeusse, Anaky Kobenan et Gnamien Konan, et le ministre Mamadou Koné, Secrétaire général pare intérim des Forces nouvelles, échangent sur la situation socio-politique


La Conférence des Présidents du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) élargie aux Forces Nouvelles (FN) et à l’Union Pour la Côte d’Ivoire (UPCI) a tenu ce jour, mardi 29 Mars 2011, de 11 heures à 13 heures 30 minutes une session extraordinaire présidée par SEM Henri KONAN BEDIE, Président du PDCI – RDA, en présence de :

• SEM Alassane OUATTARA, Président du RDR
• Mr Albert Mabri TOIKEUSSE, Président de l’UDPCI
• Mr Innocent ANAKY KOBENA, Président du MFA
• Mr Gnamien KONAN, Président de l’UPCI
• Mr KONE Mamadou, Secrétaire Général par intérim des Forces Nouvelles

Cette importante rencontre a été consacrée :
 à l’examen de la situation socio – politique,
 aux propositions du Directoire du RHDP relatives aux décisions de la 265è réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine,
 à l’analyse du communiqué de la 39è session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ainsi qu’à la résolution spéciale A/RES.1/03/11.

La conférence des Présidents a suivi un exposé du président du Directoire relatif à cet ordre du jour.

A la lumière de cet exposé et suite aux délibérations, la Conférence des Présidents du RHDP a arrêté les décisions suivantes :

1 La Conférence des Présidents du RHDP condamne avec fermeté le rejet par Laurent Gbagbo des décisions contraignantes de la 265è réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, censées mettre un terme à la crise post – électorale ivoirienne, par la voie pacifique.

2 La Conférence des Présidents du RHDP exprime sa grande indignation face au climat de terreur entretenu par Laurent Gbagbo, à la barbarie et à la cruauté des forces militaires pro – Gbagbo ainsi que des miliciens et des mercenaires à sa solde qui ont assassiné à l’arme lourde des femmes aux mains nues et qui continuent de tirer à l’aveuglette des obus dans des marchés et des zones d’habitations, occasionnant des déplacements massifs internes et externes des populations.

Elle condamne, sans réserve les pillages, les saccages, les incendies des domiciles et des commerces et les coupures intempestives d’eau et d’électricité dans les zones Centre, Nord et Ouest.

3 La Conférence des Présidents du RHDP s’incline à nouveau, devant la mémoire des victimes, exprime ses condoléances et sa compassion aux familles des disparus, souhaite un prompt et complet rétablissement aux nombreux blessés et les assure que ces crimes ne resteront pas impunis.

4 La Conférence des Présidents du RHDP rend hommage aux femmes, aux jeunes et aux enfants qui sont devenus les cibles privilégiées des forces militaires pro – Gbagbo.

5 La Conférence des Présidents félicite le Président de la République SEM Alassane OUATTARA pour sa décision de mettre en œuvre un Programme Présidentiel d’Urgence afin de répondre aux préoccupations du peuple de Côte d’Ivoire.

6 La Conférence des Présidents du RHDP félicite encore une fois le Président Alassane OUATTARA pour le brillant succès diplomatique remporté, à l’occasion de la 265è réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine et se réjouit que cette réunion ait clos définitivement le débat sur l’élection présidentielle du 28 Novembre 2010, en Côte d’Ivoire.

7 La Conférence des Présidents du RHDP soutient le Président de la République qui, pour servir la paix en Côte d’Ivoire, a accepté de mettre en œuvre les décisions contraignantes issues de la 265è réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine.

8 La Conférence des Présidents du RHDP salue et félicite les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO pour les décisions historiques prises au dernier sommet qui scellent le triomphe de la démocratie dans la sous – région et sur le continent africain.

9 La Conférence des Présidents du RHDP exprime sa profonde préoccupation en ce qui concerne la mise en œuvre des décisions de la 265è réunion du CPS. En effet, la désignation du Haut Représentant de l’UA censé conduire la mise en œuvre diligente des mesures contraignantes n’est intervenue qu’après l’expiration du délai de deux semaines maximum imparti à l’UA, au mépris de l’esprit et de l’importance de la mission confiée à l’UA.

10 La Conférence des Présidents du RHDP appuie donc la récusation du haut représentant de l’Union Africaine par le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, non seulement en raison des accointances de celui - ci avec Laurent Gbagbo mais surtout, eu égard à ses capacités relativement au mandat qui vise expressément à « assurer le transfert immédiat du pouvoir à M Alassane OUATTARA ».

11 La Conférence des Présidents du RHDP note avec grand intérêt et soulagement l’engagement et la détermination des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO à régler de façon diligente la crise post – électorale ivoirienne.

12 La Conférence des Présidents du RHDP salue spécialement le Président en exercice de la CEDEAO SEM Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigeria pour son implication personnelle et son engagement sans faille dans la résolution de la crise post – électorale ivoirienne.

13 La Conférence des Présidents du RHDP renouvelle sa gratitude aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO pour leur constance et leur sollicitude dans le règlement de la crise post – électorale en Côte d’Ivoire.

14 La Conférence des Présidents du RHDP félicite SEM James Victor Gbeho, Président de la Commission de la CEDEAO et l’encourage dans la mise en œuvre des décisions de la Communauté.

15 La Conférence des Présidents du RHDP invite vivement le Conseil de Sécurité de l’ONU à endosser, en urgence, la résolution spéciale A/RES.1/03/11 de la CEDEAO et à agir avec promptitude afin de protéger les populations civiles, d’installer immédiatement le Président Alassane OUATTARA, dans la plénitude de ses fonctions et de mettre fin à la catastrophe humanitaire en cours en Côte d’Ivoire.

16 La Conférence des Présidents du RHDP considère que toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gabgbo à reconnaître sa défaite sont épuisées.

17 La Conférence des Présidents du RHDP salue la prise de l’ordonnance portant création des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) par SEM le Président de la République.
Elle invite instamment par conséquent les FDS non encore ralliées à s’associer aux FRCI en vue de la construction de la nouvelle armée.

18 La Conférence des Présidents du RHDP salue également le Premier Ministre, Ministre de la défense, SEM SORO Kigbafori Guillaume, pour l’important travail abattu et la coordination du processus de sécurisation de notre pays, à travers la prise du contrôle des villes de Zouan Hounien, Bin Houyé, Toulépleu, Bloléquin, Duékoué, Bondoukou, Tanda, Koun Fao et Daloa par les FRCI ainsi que la protection des populations contre les mercenaires et les miliciens qui sévissent dans notre pays. Elle leur demande de poursuivre leur progression jusqu’à la sécurisation des populations d’Abidjan

19 La Conférence des Présidents du RHDP invite les Ivoiriennes et les Ivoiriens à apporter massivement leur soutien au mouvement visant à la mise en place des institutions républicaines.

Elle les invite également à amplifier leur mobilisation afin de faire respecter la volonté du peuple souverain de Côte d’Ivoire telle que exprimée lors du scrutin du 28 Novembre 2010.

20 La Conférence des Présidents invite expressément la jeunesse ivoirienne, avenir du pays à préparer sereinement et sérieusement son insertion dans le tissu socio – économique national.

21 La Conférence des Présidents du RHDP lance un appel aux Forces Républicaines de Côte d’Ivoire pour la protection desdites manifestations.

22 La Conférence des Présidents du RHDP félicite le Président de la République et le Gouvernement pour les efforts déjà accomplis en matière de communication et leur demande de renforcer les moyens des organes de communication afin d’optimiser l’impact des actions du Président de la République, du Gouvernement et du RHDP en Côte d’Ivoire et à l’extérieur.

23 Enfin, la Conférence des Présidents du RHDP appelle le peuple de Côte d’Ivoire à continuer de faire confiance au Président de la République SEM Alassane OUATTARA qui ne ménage aucun effort pour un règlement rapide et définitif de la crise.

Fait à Abidjan, le 29 Mars 2011

Ont Signé :

Henri KONAN BEDIE,
Président du PDCI - RDA

Alassane OUATTARA,
Président du RDR

Albert Mabri TOIKEUSSE,
Président de l’UDPCI

Innocent ANAKY KOBENA,
Président du MFA

KONE Mamadou,
Secrétaire Général par intérim des FN

Gnamien KONAN
Président de l’UPCI

Sarkozy entame à Pékin une mini-tournée asiatique

PEKIN (AFP)

AFP

Nicolas Sarkozy et le président chinois Hu Jintao le 30 mars 2011 à Pékin

Le président français Nicolas Sarkozy a entamé mercredi à Pékin une mini-tournée asiatique qui le conduira jeudi à Nankin (est de la Chine) pour un séminaire sur le système monétaire puis à Tokyo, trois semaines après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le nord-est du Japon.

Arrivé en début d'après-midi dans la capitale chinoise, M. Sarkozy devait immédiatement rencontrer les Français de Chine dans la nouvelle ambassade, avant un entretien puis un dîner avec son homologue chinois Hu Jintao.

Selon l'entourage du chef de l'Etat, ces entretiens devaient essentiellement porter sur les questions bilatérales et les dossiers "chauds" de l'actualité mondiale, notamment sur l'opération militaire internationale en cours contre le régime libyen du colonel Kadhafi, poussée par la France et la Grande-Bretagne mais très critiquée par la Chine.

A l'issue de son entretien avec le numéro un chinois, Nicolas Sarkozy devait immédiatement mettre le cap sur Nankin, l'ancienne capitale impériale de l'est du pays, où il lancera jeudi matin les travaux d'un séminaire de ministres des finances, gouverneurs de banques centrales et experts des pays du G20 sur la réforme du système monétaire international.

Cette journée de réflexion doit permettre de définir les premières pistes de réforme, dont M. Sarkozy a fait l'une des priorités de "sa" présidence du forum des vingt plus importantes économies de la planète.

Sitôt son discours d'ouverture prononcé, il prendra la direction de Tokyo pour la dernière et plus spectaculaire étape de ce voyage express.

Alors que les autorités nippones se débattent en pleine catastrophe nucléaire provoquée par les gigantesques séisme puis tsunami qui ont frappé leur pays le 11 mars, le président en exercice des G8 et G20 a souhaité se rendre au Japon pour manifester la solidarité de la France et des pays de ces deux forums.

Lors de cette courte visite, la première au Japon depuis son élection en 2007 hormis une participation au sommet du G8 à Toyako en 2008, Nicolas Sarkozy doit s'entretenir avec le Premier ministre nippon Naoto Kan puis rencontrer la communauté française du Japon avant de rentrer à Paris.

Côte d'Ivoire: combats à Tiébissou, à 40 km de la capitale Yamoussoukro

AFP

Des combattants pro-Ouattara, le 28 mars 2011 à Blolequin, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire

Des combats à l'arme lourde ont lieu mercredi dans la ville de Tiébissou, située à 40 km au nord de la capitale ivoirienne Yamoussoukro, entre les forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara et leurs rivaux, ont indiqué des habitants.

"Depuis 02H00 (locales et GMT), les combats ont lieu à l'arme lourde, nous sommes cachés dans nos maisons. On a entendu les premières détonations à la sortie nord vers Bouaké", fief des forces pro-Ouattara, a précisé un résident de Tiébissou à l'AFP.

"Depuis deux heures, ça tire à Tiébissou. Actuellement, les combats on lieu au centre-ville", a ajouté un autre habitant.

La ville de Tiébissou, point stratégique pour accéder à la capitale politique, est tenue par les militaires fidèles au président sortant Laurent Gbagbo.

Ces nouveaux combats interviennent au troisième jour d'une vaste offensive lancée par les Forces républicaines de M. Ouattara après quatre mois d'une crise post-électorale ayant fait plus de 460 morts, essentiellement des civils, selon l'ONU.

Mardi, les combattants pro-Ouattara ont pris d'importantes villes comme Bondoukou (est), Duékoué (ouest) et Daloa (centre-ouest) mais aussi Abengourou (sud-est) à seulement 220 km de la capitale économique ivoirienne Abidjan.

Le camp Gbagbo a appelé mardi soir à un "cessez-le-feu immédiat".

Mais avant même cette demande de fin des hostilités, M. Ouattara et ses alliés avaient donné le ton: "toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite (à la présidentielle de novembre) sont épuisées", ont-ils dit dans un communiqué.

Près d'un million de personnes ont déjà été déplacées et que quelque 112.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia.

L'armée de M. Gbagbo, confrontée à la rapide progression des forces de son rival, doit enrôler de nouvelles recrues à partir de mercredi, selon un communiqué officiel lu sur la télévision d'Etat mardi soir.

"Le moment d'enrôlement effectif est arrivé" et cela sera à partir de "mercredi 30 mars", selon un communiqué du chef d'état-major des forces armées fidèles à M. Gbagbo, le général Philippe Mangou.

Plusieurs milliers de jeunes s'étaient inscrits la semaine dernière pour s'enrôler, à l'appel du camp Gbagbo. Le général Mangou les a appelés à "garder leur calme", assurant que "tous seront appelés".

La voie des armes choisie par le camp Ouattara fait suite à l'échec de tous les efforts diplomatiques tendant à résoudre pacifiquement la crise née du scrutin présidentiel du 28 novembre, qui devait sortir le pays d'une décennie de crise politico-militaire.

Côte d'Ivoire: Ouattara prend le pas sur Gbagbo

Monde - le 30 Mars 2011

Deux jours après le début de leur offensive, les forces d'Allassane Ouattara ont progressé vers le sud et vers Abidjan. C'est la première fois que le camp du président ivoirien reconnu par la communauté internationale à l'issue des présidentielles du 28 novembre dernier, choisit clairement la force pour tenter de clore une crise post-électorale qui a fait plus de 460 morts selon l'ONU, et menace de faire basculer le premier exportateur mondial de cacao dans la guerre civile.

  • Les forces de Ouattara progressent

Les partisans d'Allassane Ouattara affirment qu'ils contrôlent désormais les trois-quart du pays. C'est ce qu'a affirmé ce mercredi matin Ally Coulibaly, son ambassadeur en France du président, sur RTL. "Les forces républicaines (...) mettront tout en œuvre pour qu'il n'y ait pas de guerre civile. Il n'y aura pas de guerre civile, les choses vont se régler assez rapidement. Face à l'obstination de Laurent Gbagbo (président ivoirien sortant) il a fallu recourir à la force, les Ivoiriens ont donc pris leur destin en main pour éviter le massacre des populations civiles", a-t-il justifié.

Au lendemain du lancement de la vaste offensive des Forces républicaines de M. Ouattara, plusieurs grandes villes sont tombées: Bondoukou (est), près de la frontière ghanéenne, Abengourou (sud-est), Daloa (centre-ouest) et Duékoué (ouest), important carrefour stratégique menant à San Pedro, le plus important port d'exportation du cacao au monde, situé 300 km plus au sud.

C'est à Duékoué que les Forces républicaines, qui regroupent essentiellement l'ex-rébellion pro-Ouattara tenant le Nord depuis son putsch raté de 2002, ont rencontré la plus vive résistance. Les combats - à l'arme lourde notamment - ont duré toute la journée de lundi et plusieurs heures mardi.

  • Interrogations sur l'état du clan Gbagbo

Face à l'offensive des forces pro-Ouattara, le clan Gbagbo a demandé mardi soir "un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture du dialogue sous la médiation du haut représentant de l'Union africaine (UA)". "Nous avons reçu un courrier de l'UA nous invitant à une négociation dans le cadre de l'UA, du 4 au 6 avril à Addis Abeba. On n'a pas encore répondu mais il n'y a pas de raison de refuser une occasion de dialoguer", a expliqué le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. L'affaiblissement du camp Gbagbo a été évoqué par le clan d'en face. Selon l'ambassadeur en France d'Allassane Ouattara, Laurent Gbagbo n'a "plus d'argent". "Il fait du saupoudrage, il continue d'acheter quelques personnes mais réellement il n'a aucun moyen pour payer les fonctionnaires."

Isolé diplomatiquement, de plus en plus asphyxié économiquement et sur la défensive militairement, Laurent Gbagbo n'a pas lâché les armes. Hier, son chef d'état-major des forces armées et de défense (FDS) a annoncé que "le moment d'enrôlement effectif" pour les milliers de jeunes qui s'étaient enregistrés la semaine dernière, "était arrivé" et aura lieu à partir de mercredi.

  • L'ONUCI accuse le clan Gbagbo d'atrocités

La Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) a accusé "des forces loyales" au président sortant d'avoir "tiré sur des civils innocents" lundi dans le quartier de Williamsville, "faisant une dizaine de morts". En outre, "un groupe de jeunes pro-Gbagbo ont imposé le supplice du pneu à un jeune homme brûlé vif dans le quartier de la Riviera. Un autre groupe a sauvagement agressé deux fonctionnaires de l'Onuci qui vaquaient à leurs occupations", a affirmé la force onusienne. Le porte-parole du gouvernement Gbagbo a démenti ces informations, estimant qu'il s'agissait d'une "diversion" de l'Onuci (lire notre article: 410 morts, dans 12 aujourd'hui)

  • Amnesty international somme l'ONUCI d'intervenir en faveur des réfugiés

Selon Amnesty International, au moins 10.000 civils se sont réfugiés dans la mission catholique de Duékoué, dans l'ouest du pays, après avoir fui les récents combats dans ce carrefour stratégique désormais contrôlé par les forces d'Alassane Ouattara. La mission catholique accueillait déjà 5.000 déplacés. "Le mandat de l'Onuci (mission de l'Onu) requiert des forces de maintien de la paix qu'elles protègent les civils en cas de menace imminente de violence physique. Ils doivent agir immédiatement afin d'éviter de nouvelles effusions de sang", a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du programme Afrique d'Amnesty.

L'immense majorité des habitants de Duékoué - en particulier les autochtones de l'ethnie guéré, souvent considérés comme partisans du président sortant - avaient fui en brousse ou rejoint des localités plus à l'est pour échapper aux combats. Alors que près d'un million de personnes ont déjà été déplacées et que quelque 112.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia, les Nations unies se préparaient à un fort afflux de réfugiés au Ghana.

A lire: "Il n'y a qu'une solution, Laurent gbagbo doit partir", rencontre avec le journaliste ivoirien Soro Solo

A lire aussi: "Que le pouvoir aille au président qui a été élu", rencontre avec le chanteur Tiken Jah Fakoly

Japon: le gouvernement ordonne un contrôle de tous les réacteurs nucléaires

OSAKA (Japon) (AFP)

AFP/JIJI PRESS

Le Premier ministre japonais Naoto Kan le 30 mars 2011 à Tokyo

Le gouvernement japonais a ordonné mercredi un contrôle urgent de tous les réacteurs nucléaires du pays, afin de s'assurer qu'ils ne rencontrent pas un jour les mêmes avaries que celles endurées par la centrale de Fukushima endommagée par le séisme du 11 mars.

Une lettre en ce sens, rendue publique, a été adressée par le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, Banri Kaieda, aux PDG des neuf compagnies régionales d'électricité du Japon ainsi qu'à deux autres exploitants de centrales nucléaires.

Le Japon compte plus de 50 réacteurs, tous situés en bord de mer, sur un archipel qui est intégralement menacé de secousses sismiques.

La centrale Fukushima Daiichi (Fukushima 1, nord-est) affronte une situation extrême, l'alimentation électrique ayant été coupée par le séisme et le tsunami, les groupes électrogènes noyés et les dispositifs de refroidissement mis hors service, le tout entraînant une surchauffe du combustible, des explosions et des fuites radioactives.

AFP

Plan de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima 1 avec point sur la situation des réacteurs endommagés par le séisme et le tsunami du 11 mars

Après étude des mécanismes et lacunes qui ont conduit à cette catastrophe, le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie exige que tous les réacteurs en activité soient contrôlés rapidement et que des dispositions soient prises afin de réduire les risques de reproduction de ce type d'accident.

Quant aux installations qui sont actuellement à l'arrêt ou en construction, elles ne pourront pas être exploitées sans avoir été contrôlées, a déclaré le ministre de l'Industrie, Banri Kaieda, lors d'une conférence de presse partiellement retransmise à la télévision.

Le ministère demande en outre que des exercices soient menés pour entraîner les équipes à affronter ce type de situation d'urgence.

Des mesures devront aussi être mises en oeuvre pour sécuriser des sources d'alimentation électrique de secours ainsi qu'un moyen de refroidir les combustibles, notamment dans les piscines de désactivation.

Le ministre a insisté sur le fait que le Japon pouvait difficilement se passer de l'électricité d'origine nucléaire, compte tenu de ses besoins et de l'absence de ressources.

TEPCO via JIJI PRESS/AFP/Archives

Le réacteur 3 de Fukushima, selon une photo publiée par l'opérateur Tepco le 21 mars 2011

"L'électricité d'origine nucléaire représente jusqu'à 30% de la production au Japon", a-t-il rappelé.

L'arrêt de plus d'une douzaine de réacteurs après le séisme du 11 mars oblige la compagnie Tokyo Electric Power, qui gère Fukushima Daiichi et alimente la capitale, à programmer des coupures de courant et à forcer les usagers à limiter leur consommation.

Libye: les pro-Kadhafi ont repris Ras Lanouf

RAS LANOUF (Libye) (AFP)

AFP

Des rebelles libyens, le 29 mars 2011 près de Ras Lanouf

Les forces du régime libyen de Mouammar Kadhafi ont repris mercredi matin le contrôle de la ville pétrolière de Ras Lanouf, forçant les rebelles à abandonner leurs positions et à fuir plus à l'Est, selon des journalistes de l'AFP.

Les loyalistes ont reconquis la ville en fin de matinée et les rebelles pris de panique cherchaient à se replier vers la ville de Brega, aux mains des insurgés.

Ras Lanouf, où se trouve une importante raffinerie, était tombé le 27 mars aux mains des insurgés dont l'avancée a été stoppée ces deux derniers jours par les forces du régime.

Ras Lanouf est située à 370 km à l'ouest de Benghazi, le bastion des rebelles dans l'Est, et à une soixantaine de km du port pétrolier de Brega, repris la semaine dernière par les insurgés, avec l'appui des raids internationaux sur les forces de Kadhafi.

Des combattants rebelles se dirigeaient par centaines vers l'est, appelant la coalition internationale à frapper les positions de Kadhafi, ce qu'elle n'a pas fait pendant la nuit, ont-ils déploré.

AFP

Des rebelles libyens sur la route menant à Ras Lanouf, le 29 mars 2011

"On a un gros souci. On se replie", a déclaré à l'AFP un combattant, Salama Dadida, alors que des centaines de voitures et de pick-ups traversaient al-Uqaila, environ 20 km à l'est de Ras-Lanouf, en direction de Brega.

"Les troupes de Kadhafi tirent des roquettes et des obus", a-t-il décrit.

"Nous voulons que les Français bombardent les soldats (de Kadhafi, NDLR)", a dit un autre combattant, Ali Atia al-Fatouri, alors que s'intensifiaient les tirs d'armes lourdes et légères.

Mardi, les insurgés libyens qui cherchent à renverser Kadhafi depuis mi-février, étaient arrivés à quelques dizaines de kilomètres de Syrte, ville natale du dirigeant libyen, où ils ont été arrêtés par les troupes loyalistes.

Pris sous le feu de tirs d'artillerie lourde, ils avaient dû faire marche arrière, pour la première fois depuis le début des frappes aériennes lancées par la coalition internationale le 19 mars, et s'étaient établis à Ras Lanouf, prise pour cible peu après par les obus de l'armée libyenne.