26 mars, 2011

Crise ivoirienne: Ouattara récuse le haut représentant de l'Union africaine

ABIDJAN - Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, a récusé le haut représentant nommé samedi par l'Union africaine à Abidjan, le Cap-Verdien José Brito, dénonçant ses "relations personnelles" avec le président sortant Laurent Gbagbo.

Dans un communiqué, la présidence Ouattara "regrette vivement de n'avoir ni été consultée, ni été approchée" et "exprime sa surprise" quant au choix de M. Brito, ancien ministre cap-verdien des Affaires étrangères, "compte tenu de ses relations personnelles et de ses accointances politiques, connues de tous en Côte d'Ivoire, avec le président sortant, M. Laurent Gbagbo".

"De plus, cette décision n'est pas conforme à la volonté exprimée de nommer un ancien chef d'Etat dans cette fonction", selon la même source.

"En conséquence, la présidence de la République de Côte d'Ivoire récuse M. José Brito en qualité de haut représentant de l'UA pour la Côte d'Ivoire", conclut le texte.

Ce haut représentant est chargé d'oeuvrer à la tenue de "négociations entre les parties ivoiriennes afin d'élaborer un schéma de mise en oeuvre des propositions" entérinées par l'UA le 10 mars à Addis Abeba, pour mettre fin à la crise meurtrière née du scrutin de novembre 2010.

L'Union africaine avait alors entériné les conclusions du panel de chefs d'Etat nommé sur ce dossier, qui reconnaissait Alassane Ouattara comme président légitime, et lui demandait de mettre en place un gouvernement d'ouverture et d'aider à trouver "une sortie honorable" pour son rival.

(©AFP

L'Inde veut bloquer les noms de domaines en .xxx

L'Inde veut bloquer les noms de domaines en .xxx
L'Inde veut bloquer les noms de domaines en .xxx

Les autorités indiennes veulent bloquer les noms de domaines avec l'extension .xxx autorisée en début de semaine par l'Internet corporation for assigned names and numbers (Icann).

Les noms de domaines avec l'extension .xxx devraient être bloqués en Inde par les autorités. C'est ce qu'a annoncé hier The Economic Times qui rapporte la déclaration d'un responsable du Ministère des télécommunications : "L'Inde et de nombreux pays du Moyen-Orient se sont déjà opposés à l'octroi de cette extension, et nous allons procéder à un blocage de tout le nom de domaine, conformément aux lois indiennes".

La nouvelle extension en .xxx à destination des sites à contenu pornographique a été validée en début de semaine. Elle devrait à présent concurrencer le .com utilisé par la plupart des sites commerciaux. La décision n'a pas fait l'unanimité du comité consultatif gouvernemental de l'Icann, composé des représentants de plusieurs gouvernements. L'Arabie Saoudite et l'Inde ont déjà déclaré qu'elles bloqueraient les noms de domaine en .xxx. Selon la législation indienne, la distribution de contenu pornographique pour adulte est illégale, mais la consultation d'un tel contenu est autorisée.

Outre l'Arabie Saoudite et l'Inde, l'industrie du X perçoit également d'un mauvais œil le recours aux noms de domaine en .xxx. Elle craint notamment le développement d'une censure plus importante.

La Chine soutient le processus de paix au Moyen-Orient

Quels que soient les changements de situation au Moyen-Orient, la Chine soutient toujours le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, a déclaré Wu Sike, envoyé spécial chinois pour le Moyen-Orient, vendredi à Ramallah.

Malgré les derniers développements de la situation dans la région, le conflit israélo-palestinien demeure le problème central au Moyen-Orient, a affirmé le diplomate chinois dans une interview accordée à Xinhua.

"Il y a eu des turbulences politiques dans certains pays arabes, et ces développements ont attiré l'attention du monde. Pourtant, dans ces circonstances, le problème israélo-palestinien ne devrait pas être négligé, oublié ou marginalisé", a-t-il indiqué.

L'une des causes des turbulences dans la région est le mécontentement des peuples contre la politique de leur pays sur le problème du Moyen-Orient, a noté M. Wu, une solution au conflit israélo-palestinien permettrait de régler d'autres problèmes dans la région, et contribuerait au maintien de la stabilité dans la région.

L'envoyé spécial chinois a affirmé que l'un des objectifs de sa tournée au Moyen-Orient était d'assurer au peuple palestinien que la Chine, comme toujours, soutient le processus de paix au Moyen-Orient et l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, basé sur une solution à deux Etats.

Durant la tournée, qui comprend également des étapes en Israël, en Syrie, au Liban et au Qatar, M. Wu souhaite comprendre les approches des différentes parties pour contribuer au règlement du conflit.

Il a indiqué que durant ses entretiens avec des responsables palestiniens et israéliens, les deux parties avaient exprimé leur volonté de reprendre les pourparlers de paix, pour l'instant dans l'impasse.

"Régler les disputes à travers des négociations pacifiques est un consensus de la communauté internationale et un point fondamental de la politique étrangère de la Chine", a-t-il ajouté.

Il a invité les Palestiniens et les Israéliens à s'abstenir d'entreprendre des actions violentes et à éviter de provoquer une atmosphère défavorable à la reprise des négociations de paix.

Au sujet des efforts de réconciliation entre les deux factions palestiniennes, le Fatah et le Hamas, M. Wu a affirmé que Beijing souhaitait voir les deux groupes se réconcilier le plus tôt possible. La Chine encourage les communications entre les deux organisations et indique être prête à fournir de l'aide à ce sujet, selon lui.

M. Wu a été nommé envoyé spécial de la Chine pour le Moyen-Orient en 2009 .

Top 10 des milliardaires les plus jeunes du monde en 2010

« Aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années« . Un proverbe que doivent se répéter tous les jours ces jeunes richissimes en herbe. Qu'ils soient bien nés et doivent remercier papa, ou qu'ils doivent prier le dieu Internet et Facebook en particulier pour avoir su en tirer le meilleur. Voici quelques « jeunots » parmi les plus riches du monde selon Forbes qui devraient se méfier de leur entourage proche: un accident est si vite arrivé…

  1. Dustin Moskovitz (USA): 2.7 milliards $ à 26 ans. Le coloc' de Zuckerberg à Harvard et troisième employé de Facebook. De 8 jours son cadet, Dustin est le milliardaire le plus jeune du monde. Il a quitté Facebook depuis pour lancer sa propre société. Si toutefois ça venait à ne pas marcher, il devrait pouvoir s'en remettre. Un conseil si vous avez un coloc' : soyez gentil avec lui, on ne sait jamais.
  2. Mark Zuckerberg (USA): 13.5 milliards $ à 26 ans. Deuxième car plus vieux de quelques jours, sa fortune est pourtant nettement supérieure à celle de ses « adversaires » de ce classement. C'est officiel, Mark Zuckerberg ne peut donc pas toujours finir premier partout. En passant vos quelques heures par jour sur Facebook, vous contribuez à faire que Mark ne sorte plus jamais de ce genre de classement.
  3. Albert von Thurn und Taxis (Allemagne): 2 milliards $ à 27 ans. Issu d'une famille princière allemande, il effectue sa première apparition dans les classements Forbes à l'âge de… 8 ans. Une enfance difficile donc. Depuis sa majorité, on le retrouve systématiquement dans ce classement et il ne devrait jamais le quitter. Avec une telle fortune, il n'a pourtant jamais pensé à se payer un nouveau nom.
  4. Scott Duncan (USA): 3.1 milliards $ à 28 ans. Son père, le roi des Pipelines, trônait à la 75 ème place du classement des hommes les plus riches du monde l'année dernière. Scott Duncan a eu sa part du gâteau et vit son rêve à la Dallas depuis Houston. « Tu seras un homme (riche) mon fils ».
  5. Eduardo Saverin (Brésil): 1.6 milliards $ à 29 ans. Vous le connaissez sans savoir comment il s'appelle. C'est lui le co-fondateur de Facebook, celui dont on se dit pendant tout le film « The Social Network » qu'il est en train de passer à côté de quelque chose. Toute proportion gardée tout de même: il gagna en justice contre Zuckerberg et obtint 5 % de la boîte et son nom en tant que co-fondateur. Et 200 000 fans sur sa page.
  6. Yang Huiyan (Chine): 4.1 milliards $ à 29 ans. Riche héritière de son riche et cher père, sans doute maintenant l'une des personnes les plus riches de Chine. L'immobilier, ce n'est pas un mythe, ça marche partout.
  7. Fahd Hariri (Liban): 1.5 milliards $ à 30 ans. Le fils et héritier de feu le premier ministre libanais et milliardaire Rafik Hariri, ami personnel de Chirac. Ca aide pour démarrer. Mesdames, il serait célibataire et vivrait à Paris, restez en alerte.
  8. Sean Parker (USA): 1.6 milliards $ à 30 ans. Fondateur de Napster, clairement impliqué dans Facebook (son personnage est joué par Justin Timberlake dans « The Social Network ») et aujourd'hui investisseur entre autres de Spotify, autre gros carton récent du web. Si un jour vous tombez sur son adresse mail, ajoutez la tout de suite à votre carnet d'adresse.
  9. Ayman Hariri (Liban): 1.5 milliards $ à 32 ans. Ce nom vous est familier n'est-ce-pas ? Son frère est septième du classement. Dans la famille Hariri, la transmission pour les générations qui suivent, on sait faire.
  10. Yoshikazu Tanaka (Japon): 2.2 milliards $ à 34 ans. Une sorte de Mark Zuckerbeg asiatique, mister Tanaka étant, entre autres, le fondateur de Gree, l'équivalent de Facebook au Japon. Une fortune estimée à 2 milliards certes, mais à 34 ans, c'est presque déjà un vieux dans ce classement. Si a 34 ans tu n'as pas deux milliards, on peut dire que tu as raté ta vie ?

Et vous, vous êtes combientième ?

Source et suite du classement : forbes

Plus de 200.000 Allemands manifestent contre le nucléaire et Merkel

BERLIN (AFP)

AFP

Manifestation contre le nucléaire à Berlin, le 26 mars 2011 à Berlin

Plus de deux cent mille manifestants à travers l'Allemagne ont réclamé samedi la fermeture des centrales nucléaires, à la veille d'une élection régionale qui fait figure de plébiscite sur la politique énergétique d'Angela Merkel.

L'un des organisateurs, l'association "Ausgestrahlt", a annoncé que 250.000 personnes avaient défilé dans quatre grandes villes d'Allemagne pour réclamer la fin immédiate de l'exploitation des 17 réacteurs nucléaires du pays.

Selon cette association, 120.000 étaient présentes à la manifestation berlinoise, la police de la capitale allemande, interrogée par l'AFP, estimant pour sa part qu'elles étaient "plus de 100.000".

A Munich, sous la pluie, la police évoquait "plus de 30.000 personnes" et les organisateurs 40.000, tandis qu'à Hambourg et à Cologne, les organisateurs en ont compté respectivement 50.000 et 40.000 qui se sont ralliées au mot d'ordre : "Fukushima nous exhorte à éteindre tous les réacteurs".

Dans une opinion publique de longue date majoritairement hostile au nucléaire, la catastrophe à la centrale japonaise a servi de "piqûre de rappel", a expliqué à l'AFP Curd Knüpfer, un étudiant berlinois de 26 ans.

"Il faut tirer les leçons du Japon : rien n'est impossible", pouvait-on par exemple lire à Berlin sur une pancarte, tandis qu'un char de carnaval construit par les Verts représentait un réacteur nucléaire basculant "dans la poubelle de l'histoire".

"Je suis venue demander l'arrêt des centrales nucléaires parce que j'ai la ferme intention de mourir de vieillesse, et pas à cause des radiations", a déclaré Monika Flemming, 53 ans, vendeuse en pré-retraite, originaire du Brandebourg (est).

AFP

Manifestation contre le nucléaire à Berlin, le 26 mars 2011 à Berlin

Opposante de longue date au nucléaire, elle manifeste pourtant pour la première fois. "Cela n'a jamais été aussi urgent que maintenant. J'ai le sentiment que c'est le moment de faire bouger les choses".

A Hambourg, sous un soleil rayonnant, la foule des antinucléaires, venue en famille, en couple, entre amis, s'étendait sur plus de 2 km, agitant des petits ballons verts gonflés à l'hélium et des panneaux bricolés clamant "Tout ce dont on est sûr, c'est du risque !" ou "L'énergie atomique, c'est la mort !".

"Il faut maintenant clairement prendre parti et dire tout haut ce que veut une très très large partie de la population", a déclaré Timo Fischer, un père de famille de 37 ans.

Un peu plus loin, devant la mairie de Hambourg, où règne presque une atmosphère de kermesse, Yannik Meyer, 20 ans, blouson floqué d'autocollants "Le nucléaire ? non merci !", juge que "l'énergie atomique n'est pas une façon responsable de produire de l'énergie".

Angela Merkel avait annoncé, peu après la catastrophe de Fukushima, la fermeture temporaire des réacteurs les plus anciens et un audit de trois mois sur tout le parc nucléaire allemand.

Mais cette réaction, cinq mois après avoir prolongé la durée de vie des 17 réacteurs nucléaires de 12 ans en moyenne, a été considérée comme une manoeuvre politicienne par une majorité d'Allemands, selon les sondages.

Les chances de voir le parti de Mme Merkel, la CDU, conserver dimanche la tête du Bade-Wurtemberg, riche Etat régional du sud-ouest, qu'il contrôle depuis 1953 sans interruption, se sont considérablement amenuisées depuis.

Les sondages des derniers jours donnent unanimement quatre à cinq points d'avance aux Verts et au SPD face à la coalition CDU et Libéraux du FDP.

Dans l'Etat régional voisin de Rhénanie-Palatinat, qui vote également dimanche, mais qui n'a plus de réacteur en activité, la candidate CDU qui semblait pouvoir contester la suprématie du ministre président social-démocrate Kurt Beck, en poste depuis 1994, a vu son élan stoppé par la volte-face de Mme Merkel sur le nucléaire.

Syrie: incendie du siège du parti Baas, deux morts à Lattaquié

AFP/YouTube

Image tirée du site d'hébergement de vidéos Youtube montrant un manifestant syrien arrachant une affiche de l'ex-président Hafez el-Assad dans la ville de Homs, le 25 mars 2011

Des manifestants ont incendié un siège du parti Baas au pouvoir et des francs-tireurs ont tué deux passants samedi en Syrie, pays en proie depuis 12 jours à une contestation sans précédent contre le régime.

Ces violences interviennent en dépit des gestes d'apaisement des autorités qui ont libéré 260 détenus politiques ayant, dans leur majorité, purgé les trois quarts de leur peine, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Alors que la contestation lancée le 15 mars contre le régime de Bachar al-Assad a fait 126 morts selon les organisations des droits de l'Homme, un appel à une "révolte populaire" samedi dans toutes les provinces a été publié sur Facebook.

Dans la ville portuaire de Lattaquié, à 350 km au nord-ouest de Damas, "des francs-tireurs ont tiré sur des passants, tuant deux personnes et en blessant deux", a annoncé un haut responsable syrien sous couvert de l'anonymat. Il avait auparavant dit que des "hommes armés" avaient tiré à partir des toits.

AFP

Carte de localisation des manifestations en Syrie qui ont fait des dizaines de morts dans le sud du pays

A Tafas, un village au sud de Damas, des manifestants ont incendié un siège du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, et un poste de police, a affirmé ce même responsable.

Ces incendies ne sont "pas des actes de gens qui cherchent des réformes. Est-ce qu'incendier des bâtiments peut être qualifié de manifestations pacifiques?", a-t-il demandé.

Selon un militant des droits de l'Homme à Tafas, plusieurs milliers d'habitants ont participé à l'enterrement de trois manifestants tués la veille par les forces de sécurité, et certains protestataires ont incendié les deux bâtiments dans ce village situé à 18 km au nord de Deraa.

Dans cette dernière ville, épicentre de la contestation à 100 km au sud de Damas, près de 300 jeunes sont montés, torse nu, sur les restes d'une statue de l'ex-président Hafez al-Assad, père de l'actuel président, déboulonnée la veille, en scandant des slogans hostiles au régime, selon des témoins.

Dans le même temps, des centaines de personnes ont défilé à Damas pour soutenir le chef de l'Etat. Des voitures ont circulé en klaxonnant et les passagers arboraient des drapeaux syriens et des photos du président.

Vendredi, les manifestations s'étaient étendues à plusieurs villes. Selon un responsable syrien, 15 personnes ont été tuées dont 10 manifestants, alors que des militants des droits de l'Homme ont fait état de 24 manifestants morts.

AFP

Des manifestants à Ghabagheb, dans la province de Deraa, le 25 mars 2011

Selon un bilan officiel, 27 personnes ont péri depuis le 15 mars, dont 20 protestataires et 7 personnes tuées par des manifestants.

La journée la plus sanglante a été celle de mercredi, quand 100 personnes ont été tuées à Deraa, selon des militants syriens des droits de l'Homme.

Face à cette escalade, les autorités ont annoncé jeudi des libérations de détenus, des mesures anti-corruption et ont déclaré envisager d'annuler l'état d'urgence en vigueur depuis 1963.

Dans le cadre de ces promesses, 260 détenus, en grande majorité des islamistes mais également des Kurdes, ont été libérés, selon des associations syriennes de défense des droits de l'Homme. Le haut responsable syrien a démenti le nombre des libérations.

Selon Rami Abdelrahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il y a encore "plusieurs centaines de prisonniers politiques" en Syrie, dont une partie à la prison de Sednaya, qui compte 10.000 détenus.

Réaffirmant l'intention des autorités de répondre vite aux "revendications légitimes" du peuple, une conseillère du chef de l'Etat, Boussaïna Chaabane, a affirmé qu'il y avait "un plan pour semer les dissensions et porter atteinte à la coexistence" en Syrie.

Après les condamnations de Washington, Paris et Londres, l'Union européenne a dénoncé à son tour la "brutale" réponse syrienne aux "exigences légitimes" des contestataires.

Un nouvel ordre prend forme dans le monde arabe

Si la géographie physique varie d'un pays du Moyen-Orient à un autre, la géographie politique, elle, est étrangement homogène.

Il suffit de regarder n'importe quelle chaîne de télévision arabe pour voir des images de manifestants défiant ouvertement les dirigeants qui contrôlent leur vie depuis des décennies.

Cela demande en revanche un peu plus de temps et d'attention pour savoir si ces manifestations se déroulent en Libye, au Yémen, en Egypte, en Tunisie, en Syrie, au Maroc ou à Bahreïn.

Le sol s'entrouvre sous les pieds des élites politiques du monde arabe et peu d'entre elles semblent être en mesure de se maintenir au pouvoir sans opérer de grands changements, politiques comme économiques.

"Il y a un sentiment d'autonomisation, les gens se sentent le courage d'agir. Ils se rendent compte qu'ils peuvent vraiment changer leur gouvernement", souligne Fawaz Gerges, spécialiste de la politique au Moyen Orient à la London School of Economics. "C'est pour cette raison que presque tous les pays arabes font face à des mouvements sociaux. Il ne s'agit pas que de simples manifestations. Les gens veulent de vrais changements."

Les révolutions n'ont pas seulement mis au jour la vulnérabilité des dirigeants arabes, elles ont également permis d'arracher des concessions, simplement inimaginables quelques mois auparavant. Quant aux anciennes méthodes pour faire taire l'opposition et les critiques, elles semblent obsolètes.

"Le système dans son ensemble est en train de changer", estime Rami Khoury, un expert basé à Beyrouth. "Les dirigeants arabes doivent changer. Ils ne peuvent plus utiliser les mêmes techniques qu'ils utilisaient par le passé. Chaque pays sans exception doit faire des changements."

"Je pense que nous avons atteint un point de non-retour. Je ne pense pas que le Moyen-Orient sera le même. C'est un nouvel ordre qui se met en place. C'est une révolution qui est en train de se réaliser", souligne pour sa part Fawaz Gerges.

Dans une région du monde où l'opposition, ces dernières années, se concentrait entre les mains d'activistes islamiques, la vague récente de mouvements de contestation a perdu son caractère religieux et rassemble une plus large part de la population.

Souvent très jeunes, les manifestants font montre de courage et de détermination et ne sont guère plus intimidés par l'arsenal de répression déployé par leurs dirigeants.

En Tunisie, la révolution est née d'une insulte et d'une claque assénée à un vendeur ambulant par une policière dans une ville de province, Sidi Bouzid. Mohamed Bouazizi, qui est mort après s'être immolé par le feu, aurait bien du mal à reconnaître son pays et sa région.

En Egypte, une marche pour protester contre la brutalité policière et le meurtre d'un militant Khaled Saïd, a donné le coup d'envoi à des manifestations qui ont eu raison du président Hosni Moubarak.

En Libye, c'est l'arrestation d'un militant des droits de l'homme à Benghazi qui a jeté le feu aux poudres alors qu'en Syrie, des manifestants pacifiques se sont rassemblés à Deraa pour demander la libération de 15 enfants, arrêtés pour avoir écrit des slogans en faveur de la liberté sur les murs.

Résultats : départ de deux dictateurs en Tunisie et en Egypte, un dirigeant soumis à rude épreuve en Libye, les jours au pouvoir semblent comptés pour le président du Yémen et le trône de plusieurs dirigeants arabes commence à chanceler.

Ces Etats n'ont pas seulement en commun des situations économiques et sociales. Ils partagent une langue et une culture qui leur a donné envie de reproduire les révolutions tunisienne et égyptienne. Et ce ne sont pas les concessions accordées jusqu'à présent qui semblent être en mesure de faire taire les appels au changement.

"Il ne s'agit pas seulement de pain, de beurre ou d'emplois. C'est plus que ça. Il s'agit de liberté dans la société, il s'agit d'avoir un gouvernement représentatif. Les gens veulent avoir leur mot à dire sur la manière dont les pays sont dirigés et comment leur société est gérée", explique Fawaz Gerges.

Les anciennes révolutions ont porté au pouvoir des dirigeants qui avaient promis le changement. Mais la plupart d'entre eux ont fini par établir leur propre dynastie et se sont maintenus aux pouvoir en réprimant les manifestations et en n'hésitant pas à torturer et à arrêter arbitrairement les opposants, via une police secrète.

L'apparition de divisions au sommet de l'Etat, constatés en Egypte ou au Yémen, où des membres de l'armée ont rejoint les manifestants, pourrait constituer une nouvelle difficulté pour les dirigeants arabes.

Certains observateurs estiment que la Syrie va suivre le même chemin que le Yémen. Un analyste, familier des structures du pouvoir en Syrie, indique que la répression des manifestations à Deraa, dans le sud du pays, pourrait semer la division entre le président Bachar al Assad, qui a déjà fait quelques concessions, et son frère Maher, réputé plus radical.

"Le massacre de Deraa franchit une ligne qu'il est difficile de refranchir par la suite. Il y a une haine énorme", estime-t-il. "Est-ce que la politique de main de fer va se heurter à la volonté de fer de la rébellion comme ce fut le cas en Tunisie, en Egypte et maintenant au Yémen? S'ils continuent à tuer des gens, ils sont en danger."

Marine Pennetier pour le service français

Par Reuters

Radioactivité: La Criirad accuse

lejdd.frMINUTE PAR MINUTE - Suivez sur leJDD.fr l'évolution de la situation au Japon, où des premières traces du panache radioactif ont été relevées en France, mais ne présentent aucun danger, selon l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Fukushima Centrale Fumée

Le réacteur n°2 de la centrale de Fukushima, mercredi dernier. (Reuters)

19h47: La radioactivité en France sous-estimée, selon la Criirad
La Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) a estimé samedi que le niveau de radioactivité en France révélé par l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) était "très probablement sous-évalué". L'IRSN a annoncé samedi que les premières traces du panache provenant de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima ont été relevées en France mais que le niveau de radioactivité mesuré était sans danger pour l'environnement et la santé.

18h25: De l'eau douce pour les réacteurs de Fukushima

Les sauveteurs japonais utilisent désormais de l'eau douce pour refroidir les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale en péril de Fukushima, l'eau de mer jusque là utilisée accélérant la corrosion et pouvant présenter des dangers, a indiqué samedi l'AIEA.

16h42: Singapour étend ses restrictions sur les denrées importées du Japon
Singapour a étendu samedi l'embargo frappant certains fruits et légumes en provenance du Japon après la découverte de contaminants radioactifs sur des choux et des poireaux importés après le séisme."Des contaminants radioactifs ont été décelés dans deux nouveaux échantillons de légumes en provenance du Japon", a expliqué l'autorité de sûreté alimentaire de la cité-Etat dans un communiqué.

13h: 40e anniversaire du réacteur 1 de Fukushima
Le premier réacteur de la centrale accidentée de Fukushima célèbre son 40e anniversaire dans des conditions tragiques, en proie à des fuites radioactives qui inquiètent les experts de l'industrie nucléaire. "Il est extrêmement regrettable de marquer cet anniversaire dans ces circonstances et nous sommes vraiment désolés", a déclaré Sakae Muto, vice-président de l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco).

12h30: Les traces radioactives du panache en France
Les premières traces du panache émis par la centrale japonaise de Fukushima ont été relevées en France, mais le niveau de radiaoctivité mesuré est sans danger pour l'environnement et la santé, a indiqué l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

12h19: De la radioactivité détectée dans un autre légume
Un niveau anormalement élevé de radioactivité a été détecté dans un nouveau légume, destiné au marché de Nagoya, et provenant de la région proche de la centrale endommagée de Fukushima, mais à un taux sans danger pour la santé, a indiqué samedi le gouvernement.
Cette laitue à feuille rouge, produite dans la préfecture d'Ibaraki située entre Tokyo et la centrale, ne figurait pas sur la liste d'une dizaine de légumes provenant de quatre préfectures autour de la centrale dont la vente est déjà interdite.

Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a réitéré les appels au calme, assurant que ce niveau de contamination n'était pas dangereux pour la santé.

12h09: L'Europe vient en aide au Japon

La commissaire européenne à l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a rendu visite à des sinistrés des catastrophes au Japon à l'occasion de la livraison de 70 tonnes de matelas, sacs de couchage et couvertures envoyés par l'Union européenne."Nous livrons ce matériel fourni par le Danemark, la Lituanie et les Pays-Bas, via 12 camions chargés à Tokyo avec l'aide des sapeurs-pompiers français", a expliqué Mme Georgieva à l'AFP par téléphone.

12h05: Le sélectionneur de l'équipe du Japon de football croit en la résilience des Japonais
L'Italien Alberto Zaccheroni, sélectionneur de l'équipe du Japon de football, a déclaré samedi à son arrivée à Osaka, de retour d'Italie, qu'il croyait en la capacité de résilience du peuple japonais, frappé par le séisme et le tsunami du 11 mars."Après sept mois passés comme sélectionneur, je me sens comme chez moi au Japon et je me sens Japonais moi-même, a affirmé Zaccheroni, 57 ans. Quand je pense aux victimes, je suis meurtri, comme tout le monde dans le pays."
"Le Japon est un pays qui ne s'arrête jamais et regarde toujours devant, a ajouté le sélectionneur. Les Japonais sont également réputés pour leur sens de la solidarité."

09h01:"L'eau injectée se répand en mer"
Christophe Béhar, directeur du pôle nucléaire au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), explique sur Europe 1 le phénomène en cours au Japon. Des traces d'iode radioactif 1.250 fois supérieures à la normale ont été relevées en mer à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima. "Depuis plus d'une semaine les japonais refroidissent le coeur du réacteur, ce qui signifie que l'eau injectée sort à un moment". Elle se serait donc répandue en mer.

08h30: De l'iode radioactif dans l'océan à Fukushima

Des traces d'iode radioactif 1.250 fois supérieures à la normale ont été relevées en mer à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, sur la côte nord-est du Japon, annonce samedi l'Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle.

5h55: Importante concentration d'iode radioactif
Le nouveau relevé d'iode 131 a été effectué vendredi par la compagnie d'électricité gérant le site, Tokyo Electric Power (Tepco), a été rendu public samedi par l'Agence japonaise de sûreté nucléaire.
"Si vous buvez 50 centilitres d'eau courante avec cette concentration d'iode, vous atteignez d'un coup la limite annuelle que vous pouvez absorber. C'est un niveau relativement élevé", a expliqué un porte-parole de l'Agence de sûreté.

5h: Dix-sept camions d'aide alimentaire et sanitaire arrivent à Sendai
Un convoi de dix-sept camions envoyé par la France est arrivé samedi matin à Sendai (nord-est du Japon) d'où s'effectuera une distribution auprès des localités sinistrées par le séisme et le tsunami du 11 mars.
"Nous leur avons aussi proposé un soutien pour la gestion post-accidentelle, en plus de l'aide humanitaire arrivée à Sendai ce matin et des équipements pour les réacteurs nucléaires (pompes, groupes électrogènes) livrés à Tokyo", a expliqué samedi l'ambassadeur de France, Philippe Faure, qui s'est rendu spécialement à Sendai.

VENDREDI

21h30: Les Français méfiants
Une majorité de Français n'a pas confiance dans le gouvernement pour dire la vérité sur les conséquences de l'accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, selon un sondage Opinionway. lls sont 50% à avoir confiance (12% "tout à fait confiance" et 38% "plutôt confiance") dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

19h10: Ban Ki-moon appelle à tirer des leçons de la catastrophe

Les Etats devraient tirer des leçons de la catastrophe nucléaire japonaise et revoir la réponse internationale à un tel événement, a souligné vendredi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. "J'encourage les Etats à tirer parti des leçons apprises et à adopter des mesures adéquates, d'une manière innovante, pour renforcer le régime de sûreté nucléaire et s'assurer que les normes les plus exigeantes sont mises en oeuvre pour sauvegarder la santé, les ressources alimentaires et l'environnement", a-t-il ajouté, cité par son porte-parole.

18h00: Des artistes français pour le Japon
Une vingtaine d'artistes prestigieux de la musique, du théâtre et de la danse se retrouveront le 6 avril au Théâtre des Champs-Elysées à Paris pour une soirée exceptionnelle dédiée au Japon.Parmi eux, notamment, la danseuse Sylvie Guillem, la soprano Natalie Dessay, le ténor Rolando Villazon, le violoniste Renaud Capuçon et son frère le violoncelliste Gautier Capuçon, les pianistes Martha Argerich et Nelson Freire, les comédiens Lambert Wilson et Guillaume Gallienne, et le metteur en scène Bartabas.

16h00: Les dégâts évalués entre 20 et 30 milliards de dollars
Les estimations du coût pour les compagnies d'assurance du séisme et du tsunami survenus au Japon le 11 mars a été revue entre 20 et 30 milliards de dollars par le cabinet de modélisation et d'évaluation du risque AIR Worldwide, selon un communiqué publié vendredi. L'autre grand acteur de la modélisation, Eqecat, avait lui estimé la facture entre 12 et 25 milliards de dollars.

12h56: L'eau contaminée détectée à Fukushima proviendrait du coeur du réacteur 3
Les forts niveaux de radiations détectés jeudi dans l'eau de la turbine du réacteur 3 de Fukushima auraient pour origine le cœur même du réacteur, indique l'agence de presse Kyodo. L'origine de la fuite est incertaine, mais un porte-parole de la Tepco est revenu sur des déclarations précédentes évoquant la possibilité que la cuve du réacteur soit endommagée.

11h54: La situation à Fukushima est "imprévisible"

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a concédé que la situation dans la centrale nucléaire de Fukushima demeure "imprévisible".

09h55: Radioactivité détectée dans des légumes provenant de Tokyo
Un niveau anormalement élevé de radioactivité a été détecté pour la première fois dans des légumes provenant de Tokyo, a indiqué le ministère japonais de la Santé, cité vendredi par les médias. Du césium radioactif, à un niveau excédant la limite légale, a été découvert jeudi dans un légume à feuilles vertes, le komatsuna, cultivé dans un centre de recherche d'Edogawa, à la périphérie de Tokyo et à 250 km de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a précisé la chaîne publique NHK. Du césium radioactif a été mesuré à 890 becquerels par kilo, soit au-delà de la limite de 500 becquerels par kilogramme, selon la NHK, précisant que la consommation du légume, non destiné à la vente, n'aurait cependant aucun effet sur la santé.

08h04: La cuve du réacteur 3 de Fukushima peut-être endommagée

L'opérateur de la centrale de Fukushima, Tepco, a annoncé que la cuve du réacteur 3 de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, qui contient les barres de combustible, pourrait être endommagée.

07h56: 3.500 Français sont toujours à Tokyo
L’ambassadeur de France au Japon a fait le bilan sur la situation des Français dans le pays 15 jours après le séisme et le tsunami du 11 mars. "Sur les 9.000 ressortissants français au Japon, il doit en manquer 2.000", a affirmé Philippe Faure sur Europe 1. "Tous les gens qui étaient dans le Sud n’ont pas bougé, et sur les gens installés à Tokyo, soit 6.000 personnes, il doit en rester 3.500. D’autres ont commencé à revenir. Quand ils voient que les Japonais continuent à travailler, ils reprennent le travail."

07h08: Deux Japonais hospitalisés en Chine
Deux Japonais ont été hospitalisés après leur arrivée mercredi en Chine en provenance de Tokyo sur un vol commercial parce qu'ils présentaient "un grave" taux de radioactivité, a annoncé vendredi l'administration chinoise chargée de la sécurité et de la quarantaine.

6h22: Encore un mois pour refroidir Fukushima?
Les opérations visant à refroidir des réacteurs de la centrale accidentée de Fukushima, au nord-est du Japon, pourraient prendre encore au moins un mois, a indiqué vendredi son exploitant Tepco après l'irradiation la veille de trois employés. "Nous en sommes encore à évaluer les dégâts sur la centrale et nous ne pouvons par fixer une date à laquelle les équipements de refroidissement vont fonctionner. Cela pourrait prendre encore plus d'un mois, qui sait", a déclaré un porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco).

JEUDI

16h58: A Singapour, des traces de radioactivité découvertes dans des légumes japonais
Les autorités de Singapour ont annoncé que des éléments radioactifs avaient été découverts dans quatre échantillons de légumes en provenance du Japon."Des contaminants radioactifs ont été détectés dans quatre échantillons de légumes en provenance du Japon", a annoncé l'autorité de surveillance alimentaire de Singapour. "Les échantillons contaminés ont été importés des préfectures de Tochigi et Ibaraki, affectées par l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, ainsi que de Chiba et Ehime qui se trouvent à l'extérieur des zones affectées", a précisé cet organisme.
Les autorités de Singapour avaient auparavant annoncé l'interdiction des importations de certains produits alimentaires japonais.

16h20: Pas de hausse anormale de la radioactivité en France
"Aucune élévation anormale" de la radioactivité n'a été détectée mercredi en France sur l'ensemble des sondes du réseau Téléray au passage du panache émis par la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, a déclaré jeudi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Des prélèvements d'échantillons de poussières atmosphériques, d'eau de pluie, d'herbe, de lait de vache, de chèvre ou de brebis ont par ailleurs été réalisés.
D'après ces prélèvements dont les plus récents remontent à lundi, les résultats s'avèrent "inférieures aux limites de détection" des appareils de mesures, sauf pour un échantillon de lait de chèvre qui présente des traces de césium 137, avec une radioactivité de 0,12 becquerel par litre. Ces traces proviendraient, selon l'IRSN, de la persistance dans les sols et végétaux du césium 137 déposé suite aux essais nucléaires et à l'accident de Tchernobyl.

15h49: Du césium sur des légumes cultivés à Tokyo
Des traces de contamination au césium radioactif 1,8 fois supérieures à la normale ont été détectées sur des légumes verts cultivés dans un laboratoire de recherche de Tokyo.

Depuis le début de l'accident nucléaire à la centrale de Fukushima-Daiichi, des doses radioactives ont été trouvées sur des légumes produits à proximité de la centrale nucléaire. Mais c'est la première fois que des traces de contamination radioactive sont détectées sur des légumes cultivés à Tokyo, distante de 240 km.

14h28: Plus de 27.000 morts et disparus
Le séisme et le tsunami destructeur qui l'a suivi le 11 mars dernier ont fait un total de plus de 27.000 morts et disparus dans le nord-est du Japon, selon un dernier bilan établi jeudi, près de deux semaines après la catastrophe.
Selon ce bilan établi jeudi à 21h00 locales (13H heure locales) par la police japonaise, et qui pourrait encore s'alourdir, 9.811 morts ont été comptabilisés et 17.541 personnes sont officiellement déclarées disparues.

En outre, 2.779 personnes ont été blessées tandis que des centaines de milliers de personnes n'ont plus de logement.
Il s'agit de la catastrophe naturelle la plus meurtrière à avoir frappé le Japon depuis 1923, lorsqu'un séisme avait fait fait plus de 142.000 morts.

13h04: Le séisme pourrait coûter 140 milliards d'euros
Le séisme qui a frappé le Japon pourrait coûter environ 140 milliards d'euros à la troisième puissance économique mondiale, soit la facture la plus lourde pour une catastrophe naturelle, estime la banque américaine Goldman Sachs dans une note publiée jeudi.
"Nous estimons que le coût total des dommages causés par le tremblement de terre (et du tsunami dévastateurs) du 11 mars pourrait s'élever à 16.000 milliards de yens", écrivent les économistes de Goldman Sachs.
Cette facture est ainsi supérieure à celle du séisme de Kobe en 1995 (9.600 milliards de yens), considéré jusqu'alors par Goldman Sachs comme le "désastre naturel" le plus dévastateur en termes économiques.

12h06: L'Autorité de sûreté nucléaire va auditer les centrales françaises
François Fillon a chargé l'Autorité de sûreté nucléaire de procéder à l'audit des centrales nucléaires françaises à la suite de l'accident de Fukushima au Japon, avec pour mission de fournir de "premières conclusions" d'ici fin 2011, selon une lettre publiée jeudi par Matignon.

11h50: Les produits irradiés inquiètent
L'Australie, le Canada et la Russie ont rejoint jeudi la liste des pays refusant les produits frais en provenance de la région de Fukushima (nord-est du Japon) où l'électricité commence à être en partie rétablie dans la centrale nucléaire.
Près de deux semaines après l'une des pires catastrophes naturelles ayant frappé le Japon, dont le bilan dépasse les 26.000 morts et disparus, dont 9.737 morts confirmés, les conséquences des émanations radioactives sur la chaîne alimentaire et l'eau suscitent des craintes non seulement dans l'archipel mais aussi à l'étranger.

11h41: Nuage radioactif "négligeable" en Suède
Une radioactivité "très faible, négligeable et sans aucun danger" d'un maximum de 0,3 millibecquerel a été mesurée en Suède après l'arrivée mercredi du panache émis par la centrale japonaise accidentée de Fukushima, ont annoncé les autorités de radioprotection suédoises. Le niveau le plus élevé de radioactivité a été mesuré à Stockholm avec environ 0,3 millibecquerel par mètre cube d'air.
Ces valeurs sont des milliers de fois inférieures à celles mesurées en Europe de l'Ouest après le passage du nuage de Tchernobyl en 1986. A titre de comparaison, les valeurs mesurées au cours des jours suivant l’accident de Tchernobyl dépassaient 100 000 Bq/m3 dans les premiers kilomètres autour de la centrale.

11h32: Taïwan teste le courrier en provenance du Japon
La poste de Taïwan Chunghwa Post a indiqué jeudi faire des tests sur les lettres et les colis en provenance du Japon, les craintes de contaminations radioactives augmentant après l'accident à la centrale nucléaire de Fukuhsima.
"Toutes les lettres et les paquets venant du Japon devront passer par les installations testant les radiations à Taipei avant de pouvoir être distribués aux clients", a déclaré Tseng Chin-hsiung, responsable du département courrier de l'entreprise.
Les contrôles ont commencé mardi, a-t-il précisé à l'AFP, ajoutant que jusqu'à présent, aucune radiation n'avait été détectée.
L'entreprise s'occupe chaque mois de plus de 50.000 colis et 20 tonnes de lettres en provenance du Japon, a encore indiqué Tseng.

10h44: Lufthansa reprend ses vols à destination de Tokyo
La première compagnie aérienne allemande a annoncé avoir repris jeudi ses vols à destination de Tokyo, alors qu'elle prévoyait d'éviter la capitale japonaise jusqu'au lundi 28 mars. "Nous avons repris à partir d'aujourd'hui nos deux vols quotidiens vers Tokyo", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la compagnie. Depuis le 15 mars, par mesure de précaution face au risque nucléaire, la compagnie redirigeait ses vols vers les villes de Nagoya et Osaka, au sud-ouest de la capitale japonaise, via Séoul.
Par ailleurs, un appareil de sa filiale Lufthansa Cargo devait prochainement atterrir à Tokyo avec 70 tonnes de matériel humanitaire, notamment des couvertures pour les réfugiés des régions sinistrés du nord-est du Japon, selon un communiqué.

09h37: Réplique de magnitude 6,1
Un tremblement de terre d'une magnitude préliminaire de 6,1 a frappé jeudi le nord du Japon, rapporte la télévision NHK. Le Japon est frappé par de nombreuses répliques depuis un séisme de magnitude 9,0 le 11 mars, qui a été suivi d'un tsunami et fait plus de 20.000 morts et disparus.

09h13: Photos de l'intérieur de la centrale
Ces photos prises à l'intérieur de la centrale de Fukushima au Japon ont été diffusées par l'Agence de sécurité industrielle et nucléaire du Japon et sont publiées jeudi sur le site de Libération. L'agence livre également sur son site web un déroulé précis des événements après la série d'accidents dans les six réacteurs de la centrale à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars.

08h45: Radiations détectées sur un bateau en Russie
La Russie vérifie dans un de ses ports en Extrême-Orient un bateau en provenance du Japon sur lequel a été détecté un niveau de radioactivité trois fois supérieur à la normale, a indiqué jeudi le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko, cité par Interfax.

07h37: Fukushima : trois employés hospitalisés
Trois employés travaillant sur le réacteur 3 de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima 1, au nord-est du Japon, ont été hospitalisés après avoir été irradiés, a annoncé jeudi l'Agence japonaise de sûreté nucléaire.

07h11: L'Australie gèle l'import d'aliments du Japon
L'Australie a ordonné jeudi le gel des importations de produits alimentaires en provenance des zones proche de la centrale nucléaire de Fukushima en raison de craintes de contamination radioactive mais a indiqué que les risques pour les consommateurs australiens sont négligeables.

06h27: De l'électricité dans le réacteur 1
L'électricité a été partiellement rétablie jeudi dans la salle de contrôle du réacteur 1, dans la centrale accidentée de Fukushima, au nord-est du Japon, a annoncé l'Agence de sûreté nucléaire. La centrale Fukushima Daiichi (Fukushima 1) compte six réacteurs dont l'alimentation électrique a été interrompue par le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars, ce qui a provoqué la mise hors-service des systèmes de refroidissement du combustible et entraîné une série d'accidents accompagnés de fuites radioactives.

L'éclairage avait déjà été rétabli mardi soir dans la salle de contrôle du réacteur 3, grâce à une ligne à haute tension amenée de l'extérieur.Tous les réacteurs ont été connectés aux distributeurs d'électricité, mais seules quelques lignes ont été mises partiellement sous tension, en attendant que l'état des appareils soient vérifiés afin d'éviter des court-circuits.

06h22: Les radiations repassent sous la limite à Tokyo
Les radiations mesurées dans l'eau du robinet de Tokyo sont repassées jeudi sous la limite légale admise pour les bébés, selon la municipalité de la capitale. L'eau avait dépassé le seuil autorisé la veille. La municipalité a annoncé que ce taux était tombé à 79 becquerels par kilogramme jeudi matin à la station d'épuration de Kanamachi (arrondissement de Katsushika), alors que la limite fixée par les autorités nippones est de 100 becquerels pour les bébés.

MERCREDI

14h31: Radioactivité record à Fukushima
La radioactivité au réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fukushima était mercredi à son plus haut niveau depuis le séisme qui a endommagé l'installation, a annoncé l'Agence japonaise de sûreté nucléaire. Le niveau enregistré était de 500 millisieverts par heure, a dit un porte-parole.

13h11: Hong Kong bloque des importations du Japon
Hong Kong a interdit mercredi l'importation de nourriture et de lait en provenance de cinq préfectures du Japon en raison des craintes de contamination radioactive, annonce le gouvernement. "Cela comprend le lait, les boissons, la poudre de lait, les fruits, les légumes, le gibier, la viande, la volaille, les oeufs et les produits de la mer", a dit le porte-parole du Centre de sécurité alimentaire, un organisme gouvernemental.

Les cinq préfectures concernées sont Fukushima, Ibaraki, Tochigi, Gunma et Chiba. Des traces de radioactivité supérieures aux normes de sûreté ont été détectées sur onze types de légumes produits dans la préfecture de Fukushima, où se trouve la centrale nucléaire endommagée.

12h40: NKM se veut rassurante
Les retombées radioactives du nuage émis par la centrale japonaise de Fukushima, qui doivent traverser mercredi le territoire français, ne nécessitent pas "de précautions particulières pour la santé", a assuré la ministre de l'Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet. "Ce sont des traces tellement faibles qu'il n'est pas question de précautions particulières pour la santé (...) non, vraiment pas de danger", a déclaré Mme Kosciusko-Morizet à l'issue du Conseil des ministres.

LIRE: Le nuage radioactif arrive au-dessus de la France

11h11: Vingt-cinq ambassades fermées à Tokyo
Vingt-cinq ambassades au total ont fermé temporairement leurs portes à Tokyo à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars et des craintes suscitées par l'accident dans une centrale nucléaire, a annoncé mercredi le ministre japonais des Affaires étrangères. Parmi les pays ayant fermé leur représentation figurent l'Allemagne, la Suisse et la Finlande, a déclaré le ministre Takeaki Matsumoto, devant la commission des affaires étrangères du Parlement. Sur les 25 ambassades, "huit d'entre elles avaient déplacé mardi leurs activités en dehors de Tokyo ou du Japon", a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère. "Les autres ont renvoyé leur personnel à la maison et évaluent la situation au jour le jour", a-t-il précisé.

09h56: Le matériel d'une compagnie française de théâtre irradié
Les girafes en tissu d'une troupe de théâtre de rue de Tours sont bloquées à l'aéroport de Tokyo: arrivées au Japon le jour du séisme, elles ont été irradiées à la suite de l'accident nucléaire à Fukushima, a affirmé le directeur de la compagnie à La Nouvelle République. La Compagnie Off devait donner un spectacle les 25, 26 et 27 mars au Japon, et son troupeau de girafes en tissu et métal est parti en avance. "Le conteneur qui les a transportées a atterri vendredi 11 mars à l'aéroport international de Tokyo Narita, le jour-même de la catastrophe", raconte le directeur artistique de la compagnie, Philippe Freslon, dont les propos sont rapportés mercredi par le quotidien tourangeau.

08h43: Une fumée noire s'échappe d'un réacteur de Fukushima

Une fumée noire s'échappait mercredi après-midi du bâtiment abritant le réacteur 3 dans la centrale accidentée de Fukushima, imposant l'évacuation du personnel, a annoncé l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco). "Nous ne savons pas si la fumée vient du bâtiment abritant la turbine ou bien de l'enceinte de confinement du réacteur", a indiqué un porte-parole. "Les employés ont été évacués de la salle de contrôle du réacteur 3", a-t-il ajouté, sans pouvoir préciser le nombre de personnes qui se trouvaient sur place.

07h24: Le séisme pourrait coûter jusqu'à 217 milliards d'euros
Le gouvernement japonais a estimé mercredi que le séisme et le tsunami du 11 mars pourraient coûter jusqu'à 25.000 milliards de yens (217,4 milliards d'euros) à la troisième puissance économique mondiale. Ce chiffre correspond au montant évalué des dégâts sur les infrastructures, les logements et les entreprises du nord-est du Japon, dévasté par la catastrophe du 11 mars, a précisé le cabinet du Premier ministre, ajoutant que ces dommages pourraient abaisser la croissance du Produit intérieur brut de 0,5 point de pourcentage.

06h47: Les banques à la rescousse pour faire revenir le courant
Les banques japonaises vont prêter 2.000 milliards de yens (17,4 milliards d'euros) à la compagnie d'électricité Tepco pour l'aider à financer les réparations des centrales endommagées par le tsunami et le démantèlement de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a rapporté mercredi l'agence Jiji. Tokyo Electric Power (Tepco) a sollicité des prêts afin de pouvoir accélérer les travaux de remise en état de plusieurs centrales thermiques du nord-est de l'archipel et de la région de Tokyo, touchées par la catastrophe. L'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (N°1), victime d'accidents et de fuites radioactives, a aussi besoin d'argent pour payer la neutralisation de cette installation désormais hors d'usage.

06h29: Alerte aux radiations à Tokyo

Les radiations mesurées dans l'eau du robinet de Tokyo dépassent la limite légale admise pour les bébés, ont annoncé mercredi les autorités de la capitale, située à 250 km au sud-ouest de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Les autorités locales ont déconseillé de donner de l'eau du robinet aux bébés ou de l'utiliser pour préparer leurs biberons dans l'immédiat.

Les Britanniques dans la rue pour dire non à l'austérité

LONDRES (AFP)

AFP

Manifestation le 26 mars 2011 à Londres contre l'austérité

Les Britanniques sont descendus en masse samedi dans les rues de Londres pour dire non à l'austérité, une manifestation d'une ampleur très rare dans un pays peu coutumier de telles démonstrations sociales, mais ternie par des casseurs.

Les syndicats, qui rêvaient de faire de cette journée un tournant dans la mobilisation contre la politique de rigueur, estiment avoir gagné leur pari, même s'ils déplorent des échauffourées avec la police en marge du défilé, qui se sont soldées par 75 arrestations et cinq policiers blessés.

"Nous sommes absolument ravis: il y a des centaines de milliers de personnes, peut-être un demi-million", s'est félicité Paul Nowak, un des responsables de l'organisation.

Un porte-parole de la confédération des syndicats britanniques, le Trades Union Congress (TUC), a estimé qu'"entre 250.000 et 300.000 personnes" avaient répondu présent, et certains médias évoquaient, en l'absence d'estimation policière, 400.000 à 500.000 participants.

AFP

Manifestation à Londres contre l'austérité, le 26 mars 2011

"C'est la plus grande manifestation à Londres depuis une génération", s'est enthousiasmé le syndicat Unite.

Ce rassemblement est effectivement le plus important à Londres depuis celui contre la guerre en Irak qui avait réuni près d'un million de personnes en 2003. C'est aussi le plus important mouvement social depuis des émeutes survenues il y a deux décennies et qui précipitèrent la chute de Margaret Thatcher.

Un important service d'ordre avait été mis en place par le TUC, en plus des 4.500 policiers mobilisés, pour ne pas revivre les débordements des manifestations étudiantes de cet automne, qui avaient stupéfié les Britanniques.

Mais des échauffourées ont malgré tout éclaté en marge du défilé. Des perturbateurs ont attaqué à coups de peinture et de bouteilles de verre des magasins et des banques et brisé des vitrines, autour d'Oxford street, une grande artère commerçante.

AFP

Heurts en marge d'une manifestation contre l'austérité à Londres, le 26 mars 2011

Des ampoules remplies d'ammoniaque ont été lancées en direction des forces de l'ordre, selon la police. L'hôtel Ritz a été pris la cible de projectiles et des activistes se sont introduits dans le célèbre grand magasin Fortnum & Mason.

Les syndicats ont amèrement déploré ces scènes violences, d'autant que le défilé à proprement parler s'est déroulé pendant plus de cinq heures dans une atmosphère bon enfant.

AFP

Manifestation à Londres le 26 mars 2011 contre l'austérité

Beaucoup étaient venus en famille, avec poussettes et vuvuzelas, ces fameuses cornes utilisées par les supporteurs lors des matchs de football en Afrique du sud.

Des Ecossais jouaient de la cornemuse et des musiciens et des danseurs se sont joints à cette marche, lui donnant un petit air de carnaval.

"Ne cassez pas la Grande-Bretagne", "Défendons nos services publics", proclamaient les banderoles.

"Je suis ici parce que le gouvernement veut nous fait payer pour réparer ce qu'on fait les banquiers. Il est en train de construire une société où les riches le sont encore plus, et les faibles encore plus démunis", a expliqué Gillian Siddons, un retraité de 60 ans.

"Les gens rassemblés aujourd'hui sont les porte-parole de la Grande-Bretagne profonde", a lancé le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband en guise d'avertissement au gouvernement, qui a imposé au pays une cure de rigueur sans précédent, avec gel des salaires des fonctionnaires et suppression de plus de 300.000 emplois publics.

"Bien sûr que les gens sont inquiets, et même parfois en colère, mais nous avons hérité d'un telle situation économique que nous devons prendre des mesures pour ramener les finances publiques à l'équilibre", a plaidé le ministre de l'Education Michael Gove.

Côte d'Ivoire: des milliers de personnes réunies à Abidjan pour soutenir Gbagbo

AFP

Un hélicoptère de la mission de paix de l'ONU en Côte d'Ivoire survole le quartier d'Abobo à Abidjan, le 26 mars 2011

Des milliers de personnes étaient réunies samedi à Abidjan près de la présidence pour soutenir le chef d'Etat ivoirien sortant Laurent Gbagbo, au moment où la communauté internationale renforce sa pression sur leur champion, sur fond de crainte d'une guerre civile.

A l'appel de Charles Blé Goudé, chef des "patriotes" pro-Gbagbo, ces partisans, essentiellement des jeunes, avaient convergé dès la mi-journée vers la place de la République, dans le quartier du Plateau, coeur du pouvoir hérissé de nombreux barrages de jeunes.

Certains dans la foule brandissaient des pancartes "Gbagbo président", "la Côte d'Ivoire appartient aux Ivoiriens", "je suis prêt à libérer ma Côte d'Ivoire" ou "Sarkozy, ce pays est ton terminus" à l'intention du président français.

D'autres tenaient des drapeaux ivoiriens ou tendaient des Bibles vers le ciel.

M. Blé Goudé a fait son entrée sous les hourras en portant un matelas sur son dos, avant de retrouver les officiels: ce rassemblement aux allures de camping doit en effet se poursuivre toute la nuit pour s'achever dimanche matin.

AFP

Des partisans armés du président reconnu Alassane Ouattara patrouillent le 26 mars 2011 dans le quartier d'Abobo à Abidjan

"La communauté internationale a certes son président", lançait le ministre de la Jeunesse de M. Gbagbo vendredi soir sur la télévision d'Etat RTI en référence à Alassane Ouattara, "mais la communauté nationale a son président, Laurent Gbagbo".

Le week-end dernier, M. Blé Goudé avait fait monter la tension en appelant les jeunes à "s'enrôler" dans l'armée pour combattre les "bandits". Des milliers de jeunes gens s'étaient présentés lundi à l'état-major pour se faire enregistrer, et doivent être appelés au "moment opportun".

La crise née du scrutin de novembre n'a jamais eu des conséquences si dramatiques pour les Ivoiriens ni suscité autant d'inquiétude à l'extérieur.

Plus de 460 personnes ont été tuées dans des violences depuis fin 2010, et un million d'habitants pourraient avoir été déplacés dans le pays, selon l'ONU.

La France, ex-puissance coloniale, a annoncé avoir déposé un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU en vue de faire cesser les tirs à l'arme lourde, qui sont un "scandale" selon le président Sarkozy.

AFP

Des habitants du quartier d'Abobo se rassemblent près d'un véhicule blindé incendié dans la nuit, le 26 mars 2011 à Abidjan

Le texte, qui doit être examiné dans les prochains jours, demande explicitement le départ de Laurent Gbagbo.

S'il était voté, ce serait la première fois que le Conseil de sécurité demande formellement le départ du président sortant, les Quinze s'étant bornés jusque-là à reconnaître indirectement Alassane Ouattara.

Dans un message vidéo aux Ivoiriens, le président américain Barack Obama a reconnu M. Ouattara comme "le dirigeant démocratiquement élu".

Mais dans l'Ouest comme dans Abidjan, l'heure reste aux affrontements, ainsi qu'à l'usage d'armes lourdes, comme dans les quartiers d'Abobo et Anyama, bastions des insurgés pro-Ouattara dans la capitale économique.

Abobo demeure l'épicentre des combats. Dans le secteur "Samankè", des tirs avaient été entendus vendredi et deux blindés légers des Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à M. Gbagbo étaient visibles à un carrefour, calcinés. Selon des témoins, ils étaient tombés dans une "embuscade" des insurgés, baptisés "commando invisible".

Un habitant du quartier de Cocody-Angré, au sud d'Abobo, rapportait samedi après-midi "des tirs, des rafales de kalachnikov, par intermittences", sans pouvoir en préciser l'origine.

Dans le nord du pays, sous contrôle de l'ex-rébellion alliée à M. Ouattara, la population était depuis mercredi soir privée d'eau et d'électricité, selon des habitants. Aucune explication officielle n'a été donnée, alors que le système est contrôlé par le régime Gbagbo depuis Abidjan.

"Les enfants sont malades car ils n'arrivent pas à bien dormir (faute de ventilation, ndlr). Il y a aussi un manque d'hygiène", a confié une habitante de Bouaké (centre), fief ex-rebelle.

Libye: la pression militaire maintenue, recherche d'une issue politique

AFP

Le président Nicolas Sarkozy s'exprime lors d'une conférence de presse à Bruxelles le 25 mars 2011

La coalition internationale a maintenu vendredi la pression militaire sur les forces du colonel Mouammar Kadhafi, tout en commençant à chercher une issue politique à une opération qui risque de s'enliser.

Le régime libyen s'est dit prêt "à mettre en oeuvre" un plan de l'Union africaine (UA) qui propose la cessation des combats et l'ouverture d'un dialogue entre Libyens en préalable à une "transition" démocratique.

"Nous sommes prêts à mettre en oeuvre la feuille de route" envisagée par l'UA, y compris "la mise en oeuvre d'une politique qui réponde aux aspirations du peuple libyen de façon pacifique et démocratique", ont affirmé les membres d'une forte délégation gouvernementale à une importante réunion de l'UA à Addis Abeba, où aucun représentant de la rébellion n'était présent.

AFP

Un F18 canadien de retour de mission vient d'atterrir sur la base de Trapani-Birgi, en Sicile, le 25 mars 2011

Mais "ce qui se passe aujourd'hui en Libye est un problème strictement africain qui ne peut être réglé que par la seule Union africaine", ont-ils précisé.

Le président américain Barack Obama prononcera lundi à 19H30 (23H30 GMT) une allocution consacrée à la Libye.

Dans son discours, il abordera "les actions entreprises avec nos alliés et partenaires pour protéger le peuple libyen de la brutalité de Mouammar Kadhafi, la transmission à l'Otan des opérations de commandement et de contrôle et la suite de notre politique", selon la Maison Blanche.

Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé que la France et le Royaume-Uni préparaient une initiative commune en vue d'une solution politique au conflit, à l'approche du sommet de Londres prévu mardi.

"Ce sera une initiative franco-britannique pour bien montrer que la solution ne peut pas être que militaire, elle sera forcément une solution politique et diplomatique", a-t-il expliqué.

Quelques heures plus tôt, le chef d'état-major français, Edouard Guillaud, avait déclaré que les opérations militaires allaient vraisemblablement se prolonger des "semaines".

AFP

Des insurgés libyens se mettent à couvert le 25 mars 2011 près d'Ajdabiya

Sur le terrain, les opérations aériennes ont pris de l'ampleur au cours des dernières 24 heures. Des chasseurs-bombardiers de la coalition ont mené des raids à Ajdabiya, où sont retranchés des soldats pro-Kadhafi.

Profitant de cet appui, les rebelles ont repris l'offensive et pénétré dans ce gros bourg stratégique à 160 km au sud de Benghazi, le fief de l'opposition. Triomphants, ils ont assuré que la chute de la ville n'était plus qu'une question d'heures.

Des dizaines d'habitants ont continué à fuir les combats. "Jusqu'ici, on tenait le coup, mais là ce n'est plus possible", a raconté Mansour Zaqzaq. "Nous avons des voisins qui n'ont pas de voiture, eux sont prisonniers".

Dans l'ouest, les forces pro-Kadhafi continuaient de pilonner Misrata, à 200 km à l'est de la capitale, a déclaré un témoin, précisant qu'une mère et ses quatre enfants avaient été tués. Jeudi, un médecin de l'hôpital de Misrata a fait état de 109 tués et 1.300 blessés en une semaine dans cette ville.

"Les bombardements aveugles à l'artillerie se poursuivent depuis jeudi soir, ils tirent sur tout (...). Il n'y a pas d'électricité, pas d'eau et tout commence à manquer dans la ville", a raconté le témoin par téléphone.

AFP

Carte de localisation des raids de la coalition sur la Libye et des attaques des forces pro-Kadhafi

Les Etats-Unis ont annoncé avoir tiré 16 Tomahawks contre des cibles libyennes au cours des 24 dernières heures.

Parallèlement, les avions de la coalition ont effectué 153 sorties. La montée en puissance des pays participants (France, Royaume-Uni, Canada, Italie, Espagne, Belgique, Espagne, Belgique, Danemark et pour la première fois le Qatar) s'est confirmée avec 86 sorties contre 67 pour les appareils américains.

Selon le vice-amiral américain Bill Gortney, l'armée libyenne a été considérablement affaiblie: "Kadhafi n'a quasiment plus de défense anti-aérienne (...). Son aviation ne peut plus voler, ses navires restent au port, ses dépôts de munitions continuent d'être détruits, les tours de communications sont abattues, ses bunkers de commandement inutilisables".

Le colonel Kadhafi a cependant décidé de promouvoir au rang supérieur tous les soldats et officiers pour leur "lutte héroïque et courageuse contre l'agression croisée et colonialiste", a rapporté l'agence libyenne Jana.

Selon un responsable du ministère libyen de la Santé, les raids internationaux ont fait au moins 114 morts, essentiellement à Tripoli et dans sa banlieue, et 445 blessé de dimanche à mercredi. Il n'a pas précisé la proportion de victimes civiles.

A Benghazi, des milliers de personnes se sont rassemblées pour la prière du vendredi, défendant ardemment les frappes aériennes entamées le 19 mars.

L'imam Wanis al-Mabruk al-Fisay a remercié les pays de la coalition, et assuré qu'il ne s'agissait pas d'une "guerre chrétienne". "Les avions protègent nos femmes et nos enfants à notre demande", a-t-il insisté.

Concernant la conduite des opérations, les pays de l'Otan ont conclu jeudi un compromis laborieux: ils vont prendre dans l'immédiat le relais de la coalition pour la zone d'exclusion aérienne, mais pas tout de suite pour les frappes au sol.

Des négociations doivent se poursuivre dimanche, pour faire en sorte que l'Otan prenne bientôt toutes les opérations en main, sans que l'ensemble de ses 28 pays membres n'aient à assumer des bombardements, que refuse notamment la Turquie.

En attendant, le général canadien Charles Bouchard a été nommé à la tête des opérations de l'Alliance en Libye.

Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans, fait face depuis le 15 février à une révolte qui a fait des centaines de morts et poussé plus de 300.000 personnes à fuir.

Adjabiya, en liesse, fête l'entrée des rebelles libyens

ADJABIYA (Libye) (AFP)

AFP

Des rebelles libyens célèbrent la prise de la ville d'Ajdabiya, le 26 mars 2011

Ils sortent sur le pas de leurs portes, sourient aux rebelles qui passent, joyeux sur leurs pick-up. Les habitants d'Adjabiya ont fêté samedi matin le départ, dans la nuit, des forces fidèles au colonel Kadhafi.

Pilonné par l'aviation alliée, harcelé par les rebelles de mieux en mieux organisés, ce qui restait de l'armée de Tripoli a plié bagages et s'est, à la faveur de l'obscurité, enfui vers l'ouest, par la route côtière.

Omar Bachi, un peintre en bâtiment algérien installé depuis vingt ans à Adjabiya, raconte: "Les affrontements étaient incessants vendredi, puis tout s'est arrêté vers 23H30. Et a minuit, les hommes de Kadhafi sont partis".

"Les rebelles sont entrés dans la ville peu après, et nous ont dit que c'était fini. Il était temps, nous n'avions plus que du riz à manger depuis plusieurs jours".

Salim Ali, accompagné de son fils de 8 ans Anas, déclare que c'est la première fois en six jours qu'ils ont pu sortir de leur maison.

"Nous entendions les combats tout autour de nous, nous sommes restés dans la maison, à essayer de survivre par la seule grâce de Dieu".

A l'entrée Est de la ville, ce qui reste des positions défensives installées par les troupes de Tripoli atteste de la violence des combats et des bombardements aériens: chars coupés en deux, camions calcinés, 4x4 réduits en cendres, tapis de douilles de gros calibre.

Dans le sable, sous de maigres arbres, les cadavres de deux soldats africains, présentés par les rebelles comme des mercenaires à la solde du régime libyen, attirent la foule. Certains tentent de leur donner des coups de pieds, dissuadés par d'autres qui leur rappellent que "ce sont aussi des musulmans".

Les deux corps sont chargés à l'arrière d'un pick-up et transportés vers l'hôpital de la ville.

Là, le docteur Ahmad El Ganahi assure à l'AFP que les combats de la veille n'ont fait "que trois blessés civils. Pas de morts du côté des insurgés. Et du côté des hommes de Kadhafi, ils ont sans doute emporté les leurs".

L'hôpital, dans lequel tourne depuis dix jours un seul générateur pour la salle d'opération, ne comptait samedi matin qu'une quinzaine de blessés légers.

"Les autres, plus graves, nous les avons envoyés à Benghazi, par les pistes du désert", précise le médecin.

Selon des sources locales, des tractations avaient été engagées depuis plusieurs jours, via des religieux d'Adjabiya, avec les officiers de l'armée libyenne pris au piège dans la ville pour les persuader de quitter les lieux.

La violence des bombardements aériens de vendredi, les attaques des rebelles et la certitude de ne pouvoir recevoir de renforts ou d'approvisionnement les aura persuadé d'abandonner des positions devenues intenables.

Selon des rebelles interrogés par l'AFP, ils auraient pris la fuite à bord de voitures civiles, abandonnant leur matériel lourd, pour ne pas attirer l'attention des chasseurs-bombardiers de la coalition.

En début de matinée, des cortèges de voitures commençaient à se former dans la ville, avec concerts de klaxons, tirs de joie en l'air et V de la victoire.

Dans un grand sourire, le Dr El Ganahi accueille des amis venus prendre de ses nouvelles. "Maintenant, la ville est libérée, tout va aller bien".

Syrie: plus de 200 détenus politiques libérés

DAMAS - Les autorités syriennes ont libéré vendredi soir plus de 200 détenus politiques, en grande majorité des islamistes, a affirmé samedi à l'AFP Rami Abdelrahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme basé à Londres.

"Les autorités syriennes ont relâché vendredi soir plus de deux cents personnes de la prison de Sednaya, en grande majorité des islamistes, après avoir signé une demande de libération", a-t-il dit par téléphone.

Il a précisé avoir obtenu cette information de l'avocate syrienne et militante des droits de l'Homme Sirine Khouri.

(©AFP

Apple part à la conquête de la France avec l'iPad 2

Point.fr Apple part à la conquête de la France avec l'iPad 2

La smartcover de l'iPad 2 est disponible en plusieurs coloris. © Apple

ar Guerric Poncet

Apple a lancé vendredi l'iPad 2 dans vingt-cinq nouveaux pays, dont la France, l'Allemagne, la Belgique, le Canada ou encore le Luxembourg. Plus performant, plus fin et doté d'un nouveau design, l'iPad 2 doit marquer l'arrivée à maturité de la tablette d'Apple.

Le lancement a eu lieu à 17 heures, dans les Apple Store, les boutiques d'Orange et de SFR et certaines grandes enseignes. Il est aussi possible d'acheter la tablette en ligne sur le site d'Apple. Comme d'habitude, les stocks s'annoncent bien maigres : aux États-Unis, où l'iPad 2 est sur le marché depuis le 11 mars, on signale déjà des ruptures dans certains magasins, et les délais d'attente pour un achat en ligne dépassent souvent quatre semaines. Par ailleurs, depuis la catastrophe au Japon, de nombreuses usines du secteur électronique sont à l'arrêt et pourraient ralentir l'approvisionnement des chaînes d'assemblage de l'iPad 2, situées en Chine.

Les tarifs de l'iPad 2 Wi-Fi sont légèrement inférieurs à ceux pratiqués pour l'iPad 1. Ainsi, il en coûte 489 euros pour la version 16 Go, 591 euros pour 32 Go et 693 euros pour 64 Go. Le modèle équipé d'une puce 3G en plus du Wi-Fi est logiquement un peu plus cher : 609 euros pour 16 Go, 711 euros pour 32 Go et 813 euros pour 64 Go. La housse smartcover coûte, quant à elle, 39 euros pour le modèle en polyuréthane et 69 euros pour la version cuir.

Quel futur pour le Yémen?

Ali Adbullah Saleh, président du Yémen, est sans doute sur le départ. Il laisserait un pays instable et en conflit.
- Des manifestants demandent le départ du président yéménite Ali Abdullah Saleh à l'université de Sanaa, Yémen. REUTERS/Ammar Awad

Tandis que les missiles américains s’abattent sur la Libye, que l’armée saoudienne mate les manifestations à Bahreïn et que l’Egypte tient son premier référendum libre, les changements dramatiques —et peut-être cataclysmiques— qui se profilent au Yémen passent à la trappe. Le président Ali Abdullah Saleh, qui règne comme il peut sur l’ingouvernable Yémen depuis 1978, pourrait bien subir le même sort que l’Égyptien Hosni Moubarak et que le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Mais dans sa chute, le Yémen pourrait devenir plus instable encore, plonger dans le chaos et peut-être même la guerre civile, accroissant le risque d’émergence du terrorisme.

Trois conflits pour le Yémen

Avant que la dernière vague de révolutions ne secoue le monde arabe, trois conflits déchiraient le Yémen. Tout d’abord, dans le nord du Yémen, près de la frontière saoudienne, les rebelles Houthis défient depuis longtemps le régime, dénonçant les abus et les mesures discriminatoires du gouvernement. De nombreux Yéménites du sud, écœurés par les discriminations et l’exclusion du pouvoir, qui ont suivi la réunification du Nord et du Sud-Yémen en 1990, s’opposent également au régime d'Ali Abdullah Saleh.

Le troisième conflit —le plus important aux yeux de Washington, mais le moindre aux yeux de Sanaa­— est celui entraîné par les attaques effectuées dans la péninsule arabique, par un sous-groupe affilié à al-Qaida. L’Aqap (al-Qaida in the Arabian Peninsula) s’est attaqué à des cibles policières et gouvernementales au Yémen et en Arabie saoudite. Il a également orchestré deux attaques, qui ont échoué de peu, contre des cibles états-uniennes: la tentative d’attentat contre le vol 253 de la Northwest Airlines le jour de Noël 2009 alors qu’il arrivait à Detroit, et une autre tentative, en 2010, avec deux bombes placées dans des avions cargos à destination des Etats-Unis. Anouar al Aulaqi, un chef de l’Aqap, est basé au Yémen. Pourvu de la double nationalité américaine et yéménite, al-Aulaqi a inspiré par ses sermons Nidal Hasan, le tireur de Fort Hood.

L'Aqap assure au Yémen une assistance américaine

Washington pousse de plus en plus le gouvernement yéménite à se montrer agressif à l’égard de l’Aqap, mais Saleh considère, avec raison, que les Houthis et les Yéménites du sud constituent une menace plus grande pour son régime. L’Aqap a tué des dizaines de Yéménites, mais dans un pays agité par la violence, de tels chiffres n’ont guère d’impact. De manière plus cynique encore, la présence de l’Aqap entraîne une assistance massive, financière et militaire des Américains: le gouvernement yéménite n’a donc pas beaucoup d’intérêt à remporter des victoires trop écrasantes contre l’Aqap. En fait, à certains moments, Ali Abdullah Saleh a travaillé avec des groupes jihadistes liés à al-Qaida dans sa lutte contre les sudistes et d’autres ennemis intérieurs.

Ces trois révoltes minent le gouvernement régulièrement dépassé d'Ali Abdullah Saleh, déjà mis à rude épreuve par une stagnation économique, un accès de plus en plus difficile à l’eau potable et par l’accroissement constant de sa population. Comme tous les dictateurs, Saleh s’appuie sur ses forces armées pour s’accrocher au pouvoir. Mais ses forces étant en mauvais état et les tribus du Yémen étant bien armées, Ali Abdullah Saleh a pris pour habitude d’utiliser ses rivaux les uns contre les autres et de coopter toute figure potentielle de l’opposition. La nature tribale de la société yéménite l’a aidé dans cette optique, car les tribus ne coopèrent que rarement entre elles et que les différentes lignées au sein même des tribus sont souvent rivales.

L'opposition s'accorde pour demander le départ d'Ali Abdullah Saleh

Aujourd’hui, les fondements du régime du président yéménite s’effondrent. Une nouvelle force —les manifestants inspirés par la chute de Moubarak et de Ben Ali— est apparue pour demander le départ d'Ali Abdullah Saleh. Les soldats et la police yéménites ont tiré sur les manifestants, mais ne sont pas parvenus à les intimider, tandis que l’offre d'Alu Abdullah Saleh de quitter le pouvoir à l’issue de son actuel mandat et le renvoi de son gouvernement a été considérée comme un signe trop faible et trop tardif.

L’opposition, fractionnée, s’est accordée, pour l'instant du moins, pour exiger le départ d'Ali Abdullah Saleh. Des chefs tribaux de premier plan, anciens soutiens d'Ali Abdullah Saleh, se sont unis pour demander sa démission. L’ancien ami et fidèle du président, le général Ali Mohsen al Ahmar a apporté son soutien aux manifestants. Les unités de l’armée demeurées loyales envers Ahmar protègent à présent les manifestants contre celles qui soutiennent encore Ali Abdullah Saleh.

Peu de probabilité qu'un candidat de consensus émerge

Si Ali Abdullah Saleh devait tomber, les perspectives de stabilité au sein du Yémen s’amenuiseraient encore. Il est possible que le général Ahamar ou qu’un autre personnage remplace Saleh comme nouveau dictateur, en s’appuyant sur le pouvoir des tribus et de l’armée pour tirer les marrons du feu, augmentant peut-être ainsi la légitimité du gouvernement yéménite. Mais il est plus probable qu’un candidat de consensus n’émergera pas, et que s’il émerge, il sera dans une situation plus périlleuse encore que ne l’est Ali Abdullah Saleh aujourd’hui.

Les Houthis et les sudistes considéreront la chute d'Ali Abdullah Saleh comme une opportunité de grappiller davantage de pouvoir et d’influence, ce qui risque d’exaspérer les chefs de l’armée les plus nationalistes. Les manifestants, plutôt favorables à la démocratie, se tourneront vers tout chef qui ne sera pas un autre Ali Abdullah Saleh, mais quelqu’un de plus ouvert à un système politique fiable. Les chefs tribaux yéménites, toujours prompts à exploiter le vide, voudront accroître leur influence.

Une instabilité accrue par la gestion décentralisée du Yémen et la proximité avec l'Arabie saoudite

Aujourd’hui, la majorité du Yémen n’est que très peu —voire pas du tout— gouvernée par le gouvernement central et le déclin programmé de son influence au profit des chefs de guerre et de tribus ne constituera donc pas un changement majeur. Mais il rendra le Yémen plus facilement sujet à des changements de régimes et à une instabilité accrue, lorsque le système d’alliance et de protection de Saleh s’effondrera, ne demandant qu’à être ramassé.

L’Arabie saoudite pourrait encore accroître l’instabilité. Riyad considère le Yémen comme son pré carré et craint que son instabilité ne s’étende au nord. L’Arabie saoudite a souvent tenté de (et échoué à) placer ses candidats sur le trône yéménite. Si un nouveau dirigeant yéménite venait à s’éloigner de la ligne prônée par Riyad, comme Salah l’a fait, l’Arabie saoudite pourrait bien soutenir ses adversaires.

Les États-Unis, al-Qaida et l'Aqap

Pour les États-Unis, la plus grande inquiétude est clairement celle du terrorisme. Oussama Ben Laden pourrait tirer parti de l’accroissement de l’instabilité pour se déployer davantage au Yémen. Quelle que soit l’issue, l’Aqap tirera parti de tout relâchement de la pression exercé sur lui pour organiser de nouvelles attaques et étendre son organisation. Un nouveau gouvernement, comme celui de Saleh, considèrera probablement l’Aqap comme une menace de second ordre et concentrera probablement ses services de renseignement et son énergie politique à l’encontre de ses ennemis et rivaux intérieurs, avec le l’antiterrorisme au second plan. Dans ce domaine, les Etats-Unis seront de toute façon prêts à investir.

L’influence américaine au Yémen est plutôt limitée. Les Etats-Unis peuvent tenter, comme l’Arabie saoudite, de soutenir sa faction favorite contre ses rivales. Ceci pourrait dresser Washington contre Riyad si les favoris sont différents. Un autre problème, plus important encore, est que les Etats-Unis n’ont pas la connaissance nécessaire pour de telles manœuvres et risqueraient fort d’être manipulés par les factions locales.

Alors, comme d’habitude, le Yémen va aller son petit bonhomme de chemin tandis que le reste du monde détournera les yeux. Malheureusement, tant pour les Yéménites que pour les Etats-Unis, le futur du Yémen risque d’être pire que son présent.

Daniel Byman

slate.fr

Bahreïn : l’aube d’un nouveau Moyen-Orient ? par Jean Doucet

S’il est un endroit qu’il faut surveiller avec attention, c’est bien l’île de Bahrein où pourrait s’amorcer une recomposition profonde des équilibres au Moyen- Orient.

Les révoltes populaires arabes se propagent dans une région qui semblait jusqu’ici d’une stabilité immuable. Les monarchies pétrolières du Golfe, choyées par l’Occident et irriguées de pétrodollars, paraissaient à l’abri du mécontentement de leur propre population.

Ces régimes sont prospères des richesses de leur sous-sol et vivent sur une telle abondance que le gouvernement peut offrir une maison à celui qui se marie ou distribuer des milliers de dollars par tête à toute la population en cas de mécontentement. Ils ne connaissent pas les situations de faiblesse de l’Égypte ou de la Tunisie chez qui la dépendance des marchés européens a propagé la crise financière puis économique et qui ont subi la raréfaction des touristes.

La vague de contestation commence pourtant à les atteindre. Le cas de Bahreïn est emblématique. Est-il la première pierre d’une avalanche qui finirait par déstabiliser la sous-région ?

Disparité confessionnelle

Le principal aspect du problème est la disparité confessionnelle entre la famille royale qui est sunnite et proche des Saoudiens, et la population de l’île, chiite mais arabe, comme l’est une courte majorité d’Irakiens et comme le sont les Saoudiens du Nord-est de la péninsule.

L’opposition a l’ambition de renverser le régime et d’instaurer une république démocratique qui serait par la loi du nombre une démocratie « chiite ». Le projet fait ici le jeu de l’ennemi, le grand voisin chiite, en dépit des premières protestations d’allégeance des manifestants à la dynastie.

C’est donc peu dire que cette initiative est regardée avec inquiétude par les voisins de l’île et membres du Conseil de coopération du Golfe. Cette ligue d’autodéfense des monarchies pétrolières, suscitée en 1981 [1] sous le patronage de l’Arabie saoudite pendant la guerre Iran-Irak, vient de se manifester en envoyant des troupes pour aider la famille royale à mater la rébellion.

L’invasion de l’île illustre la solidarité des Saoudiens avec la famille royale, de même que la présence dans la Garde nationale bahreïnienne de mercenaires pakistanais, montre l’éloignement, sinon la défiance, entre la dynastie et son peuple.

Le cauchemar chiite

Que se passerait-il si, dans un avenir proche, la contestation l’emportait ?

En premier lieu, c’est un recul de l’influence sunnite au Proche-Orient au profit de l’Iran qui serait confirmé. Au Liban, le Hezbollah reste une force incontournable qui prolonge l’influence iranienne jusque sur le bord de la Méditerranée [2]. En Irak, les sunnites sont sur la défensive depuis la chute de Saddam Hussein et entrent progressivement dans une guerre civile qui promet d’être aussi longue que sanglante et où même les monuments religieux ne sont pas épargnés.

Si Bahreïn était gouverné par des chiites, le jeu iranien dans le Golfe persique s’en trouverait facilité. Les populations chiites du nord de l’Arabie saoudite en sortiraient renforcées et verraient leur poids politique accru. La stabilité du royaume saoudien sans être compromise en serait affectée.

C’est le cauchemar d’un encerclement par le chiisme qui tenaille aujourd’hui les monarchies pétrolières. Une République islamique en Irak, à Bahreïn, un Hezbollah capable d’immobiliser le gouvernement libanais avec la menace d’une crise ministérielle : autant de soutiens perdus au sein du monde arabe pour ces pays peu peuplés et très dépendants sur le plan stratégique. S’ajoute la menace d’un surclassement stratégique si l’Iran venait à acquérir l’arme nucléaire.

Ce recul se ferait en faveur de l’Iran bien sûr, et de la Turquie qui se donne une nouvelle stature de parrain et d’arbitre au Moyen-Orient [3]. Si c’est le cas, le jeu diplomatique et stratégique dans la zone se fera dans les vingt ans qui viennent entre trois partis principaux : le camp arabo-sunnite, l’axe chiite arabo-perse et un nouvel ottomanisme, sunnite.

Jean Doucet