21 mars, 2011
Côte d`Ivoire: Le départ de Laurent Gbagbo est "en bonne voie" selon Henri Guaino
La communauté internationale est «en bonne voie» d'obtenir le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir en Côte d'Ivoire, a déclaré ce lundi le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.
«Dans les discussions, les négociations et les jeux d'influence qui sont en train de se déployer autour de l'affaire ivoirienne, on peut espérer arriver à un résultat», a-t-il déclaré sur RMC. «Je ne peux pas vous dire dans quels délais». «Il y a toujours une part d'incertitude, nous verrons alors quelles mesures il faut prendre si nous ne parvenons pas à ce résultat [le départ de Gbagbo]mais pour l'instant nous avons bon espoir», a poursuivi Henri Guaino.
Laurent Gbagbo, président sortant de Côte d’Ivoire, refuse de céder le pouvoir, alors que son rival dont Alassane Ouattara a été reconnu vainqueur par la communauté internationale.
Avec Reuters
Divergences au sein de l'Otan
La carte de l'Otan
AFPAu cours d'une réunion lundi à Bruxelles, les ambassadeurs d'une majorité des 28 pays membres ont souhaité que l'alliance relaie au plus tôt la coalition qui a lancé les premiers raids depuis samedi.
Paris, assez isolé, renâcle, arguant que si l'Otan dirige l'intervention, les pays arabes ne voudront pas s'y rallier et finiront même par la dénoncer.
Les discussions à l'Otan , qualifiées de "très difficiles" par un diplomate allié, étaient suspendues une fois de plus lundi soir.
Actuellement, les opérations de la coalition emmenées par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, sont nationales et coordonnées par les QG américains de Ramstein (ouest de l'Allemagne) et Naples (sud de l'Italie).
Quel rôle pour l'Otan ?
Le président américain Barack Obama a assuré que "l'Otan jouera un rôle" dans un délai "de jours, non de semaines". "L'Otan sera impliquée dans une fonction de coordination en raison de l'extraordinaire capacité de cette alliance", a précisé le président américain depuis le Chili où il est en visite.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, s'est prononcé lundi devant le Parlement pour que l'Otan prenne "au bout d'un moment" les commandes, tout en évoquant la possibilité qu'un officier britannique, américain ou français soit nommé à la tête de l'opération.
Mais le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn, a résumé le sentiment général: "mon pays comme beaucoup d'autres, n'a qu'un seul moyen de s'engager, c'est dans le cadre de l'Otan ".
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a demandé lui aussi lundi soir que l'Otan prenne en main les commandes. "Nous souhaitons que le commandement des opérations passe à l'Otan et qu'il y ait une coordination différente de celle qui existe actuellement", a-t-il déclaré.
Son ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, a lâché que si la question n'était pas réglée, son pays reprendrait le contrôle des bases qu'elle a mises à la disposition de la coalition.
Témoignant de la tension grandissante, la Norvège a annoncé qu'elle "suspendait" la participation aux opérations de ses avions F-16 arrivés en Italie puis repartis en Crète, "à une clarification du commandement".
La position de Paris Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, à l'issue de la réunion de l'UE, a observé que "l'Otan était disposé à venir en soutien de la coalition dans quelques jours", semblant réserver un rôle complémentaire et non central à l'alliance. La position française est ainsi décryptée par un responsable militaire: "Il faut trouver une formule permettant de recourir aux moyens de l'Otan sans que son drapeau n'apparaisse". |
Berlin et Ankara opposés à des bombardements
Autre point de dissension, l'Allemagne et surtout la Turquie, ne veulent pas que l'Otan, si elle devait finalement intervenir, bombarde à son tour comme la coalition l'a fait depuis 48 heures. Des objections qui ne portent pas sur le commandement, mais sur la nature de l'intervention de l'Otan.
Au terme d'une semaine de débats intensifs, les plans opérationnels pour deux des trois missions qui pourraient incomber à l'Otan -sécurisation d'une opération humanitaire, respect de l'embargo sur les armes- ont été validés.
Dimanche soir, cependant, l'ambassadeur turc a demandé à l'Otan de revoir sa copie en ce qui concerne la troisième mission, -une zone d'interdiction aérienne-, voulant apparemment des garanties sur les règles d'engagement afin que les civils libyens ne soient pas mis en danger.
Une opération sans pilote
Paris, Londres et Washington n'avaient toujours pas désigné lundi de commandement unifié pour leurs opérations, une situation inédite dans les annales militaires récentes.
Actuellement, les opérations de la coalition emmenées par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, sont nationales et coordonnées par les QG américains de Ramstein (ouest de l'Allemagne) et Naples (sud de l'Italie).
De facto toutefois, l'état-major américain, immédiatement opérationnel, assume le leadership de cette coordination.
Il s'agit d'une "opération coordonnée par les Etats-Unis, en étroite collaboration avec les autorités françaises et britanniques et qui pourrait être soutenue par l'Otan", a confirmé lundi le ministère français de la Défense.
Jusqu'ici, du Kosovo à l'Irak et à l'Afghanistan, toutes les opérations multinationales, qui plus est sanctifiées par une résolution de l'Onu,ont été conduites ces dernières années sous pavillon unique, des Nations unies elles-mêmes, de l'Otan, des Etats-Unis ou encore de l'Union européenne.
L'opération franco-américano-britannique en Libye reste donc jusqu'à présent l'exception à la règle.
"Il n'y a pas d'état-major centralisé et à ce stade, chacun utilise ses états-majors propres de façon coordonnée", a expliqué le porte-parole du ministère français de la Défense, Laurent Teisseire.
Symbole de cette situation, les opérations en Libye ont été baptisées "Harmattan" par les Français, "Ellamy" par les Britanniques et "Aube d'une odyssée" par les Américains.
Libye : pour la presse européenne, Sarkozy se pose en "chef de guerre"
lemonde.fr
"Chef de guerre" : la plupart des journaux français, mais aussi des titres étrangers, se penchent lundi 21 mars sur le nouveau rôle endossé par Nicolas Sarkozy en lançant l'intervention armée en Libye.
Le style se veut différent. Une "courte déclaration" devant les caméras du monde entier, samedi après-midi, "visage grave, voix neutre, posture droite", souligne le Journal du dimanche, sans répondre ensuite aux questions de la presse. "Je ne fais pas ça par plaisir", confiera-t-il cependant à l'hebdomadaire. Pour être à la hauteur de l'enjeu, il a "longuement consulté Jacques Chirac, qui avait dit non à la guerre en Irak", révèle Le Parisien. "Le président joue la solennité" et, fort de cette nouvelle posture, "n'a pas tenu de réunion sur les cantonales, dimanche soir", souligne Le Monde (article en édition Abonnés).
"Les Français aiment avoir un chef de l'Etat actif sur la scène internationale", et "une bonne crise", c'est peut-être ce dont avait besoin Nicolas Sarkozy, note un diplomate cité par le Guardian de Londres : il s'agit de reprendre la main, un an avant une élection présidentielle qui s'annonce difficile. Mais aussi de faire oublier les errements de la diplomatie française lors des récentes révolutions en Tunisie et Egypte, et l'accueil fait à Kadhafi fin 2007, "avec tous les honneurs" et "de bonnes affaires", souligne Die Welt allemand. S'y ajoutent des "raisons personnelles", selon The Economist : "Kadhafi l'avait traité de clown et son fils Saïf Al-Islam a allégué sans preuve que la Libye avait participé au financement de sa campagne présidentielle de 2007".
"BRILLANT MOUVEMENT TACTIQUE"
Il convenait donc, poursuit Die Welt, "de se comporter en manager de crise comme lors du conflit en Géorgie en 2008". Le Figaro décrit l'offensive diplomatique du président ces dernières semaines. Félicité par un ministre, il aurait répondu : "Je n'ai pas joué, j'y croyais." The Economist loue "l'expérience" du nouveau ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, tout comme Libération. Le JDD assure que Nicolas Sarkozy "a convaincu Obama de le suivre sur le terrain libyen", par téléphone, dans la nuit de mercredi à jeudi. Mais nul écho de cette conversation dans le New York Times, pour qui le revirement de Hillary Clinton a entraîné celui du président américain, même s'il y eut ensuite un "brillant mouvement tactique" français pour faire adopter la résolution à l'ONU.
Reste que c'est bien le président français qui est en première ligne pour lancer l'intervention armée : il monte "en 36 heures" la réunion de samedi à l'Elysée pour "afficher la photo de famille des 19 'partenaires' européens, nord-américains et surtout arabes", explique Le Parisien. Les louanges pleuvent, note La Libre Belgique, non sans quelques grincements de dents rapportés par le New York Times : "les premières sorties aériennes françaises, qui n'étaient pas coordonnées avec les autres pays, ont mis en colère certains dirigeants réunis à Paris, selon un haut diplomate d'un pays de l'OTAN. Celui-ci a ajouté que le mouvement des troupes de Kadhafi était clair dès le vendredi, mais que la France avait bloqué tout accord de l'OTAN dans l'attente de la réunion de Paris."
Le rôle de Nicolas Sarkozy paraît d'autant plus important que "Hillary Clinton joue une partition inusitée dans les annales des interventions armées américaines : l'humilité", analyse le Washington Post. Et The Economist prévient : "Si l'opinion publique française salue le renouveau de la crédibilité nationale, elle n'a pas encore été préparée à une longue et sale guerre."
Claire AnéLibye: Berlusconi souhaite que l'Otan prenne le commandement des opérations
ROME - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a demandé lundi soir que l'Otan prenne en main le commandement des opérations de la coalition internationale en Libye, au cours d'une conférence de presse à Turin, dans le nord de l'Italie.
"Nous souhaitons que le commandement des opérations passe à l'Otan et qu'il y ait une coordination différente de celle qui existe actuellement", a-t-il dit, cité par les agences italiennes.
Le chef du gouvernement a également assuré que les avions italiens "ne tirent pas et ne tireront pas", se limitant à patrouiller pour assurer la zone d'exclusion aérienne ("no fly zone") décidée par l'ONU. Des pilotes de chasse italiens ont cependant affirmé dans la matinée avoir réalisé "avec succès" leur mission visant à détruire la DCA des troupes fidèles de Mouammar Kadhafi dans la région de Benghazi.
"Nous vivons des moments particuliers et nous avons dû souligner encore une fois ces dernières heures qu'il est essentiel pour nous de définir clairement les objectifs de la mission en Libye dans le cadre de la résolution de l'ONU: no-fly zone, instauration de l'embargo et protection des civils", a ajouté M. Berlusconi, selon la même source.
Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini avait plaidé à Bruxelles pour que l'Otan prenne le commandement de l'opération militaire en Libye faute de quoi, a-t-il laissé entendre, Rome pourrait ne plus autoriser l'usage des bases italiennes.
"Si l'Otan n'assure pas rapidement la coordination des opérations militaires, nous devrons étudier un moyen pour que l'Italie assume elle-même la responsabilité du contrôle des bases" situées sur son territoire, a dit M. Frattini à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères consacrée à la Libye.
"C'est l'Otan qui doit prendre l'initiative", a insisté M. Frattini, en regrettant que chaque pays de la coalition agisse, selon lui, sans en informer ses partenaires. "Tous les membres de la coalition ont besoin de savoir ce que font les autres et l'Otan a l'expérience pour ça", a-t-il dit.
Dans la soirée, M. Frattini a précisé que si un accord en ce sens n'était pas atteint au sein de l'Otan, l'Italie envisagerait "un commandement national séparé pour gérer les opérations militaires".
"Si un accord n'était pas atteint entre les pays alliés sur cette option, l'Italie envisagerait l'idée d'instituer son propre commandement national séparé pour gérer les activités de commandement et de contrôle de toutes les opérations militaires en application de la résolution 1973 qui prévoient l'utilisation des sept bases que notre pays a mises à disposition pour la mission en question", indique un communiqué.
Plusieurs pays de l'Otan, comme la Turquie ou la France, refusent à ce stade que l'organisation soit en première ligne de l'intervention en Libye, de crainte de s'aliéner les pays arabes.
(©AFPL'Iran soutient les mouvements de révolte, prédit l'échec des Etats-Unis
TEHERAN (AFP)
© AFP |
L'Iran soutient "tous les mouvements de révolte" dans la région sans faire de distinction entre chiites et sunnites, a affirmé lundi le guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei prédisant l'échec des Etats-Unis dans leur volonté de "confisquer" les révolutions aux peuples.
"L'Iran soutient tous les mouvements de révolte (dans la région) qui ont pour slogan l'islam et la liberté", a déclaré lundi le numéro un iranien, devant une foule immense rassemblée à Machhad (nord-est) à l'occasion de son traditionnel discours pour le nouvel an iranien.
"La position de la République islamique est claire. Nous défendons les peuples et leurs droits. Nous sommes contre les dictateurs et les oppresseurs partout dans le monde", a-t-il ajouté dans son discours diffusé par la télévision d'Etat.
"Ce qui se passe dans la région est le signe du réveil islamique", a-t-il estimé en dénonçant violemment les Etats-Unis et le président américains Barack Obama en personne.
"Les échecs des Etats-Unis dans la région vont se poursuivre grâce à Dieu", a-t-il affirmé.
"Les Etats-Unis ont tenté de confisquer les révolutions en mettant en place leurs protégés" en Tunisie et en Egypte après la chute des présidents Ben Ali et Hosni Moubarak "mais ils ont échoué", a-t-il déclaré.
"Nous ne faisons pas de différences entre Gaza, la Palestine, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, Bahreïn et Yémen. Nous condamnons partout l'injustice et nous soutenons partout les mouvements des peuples en faveur de l'islam et la liberté", a-t-il dit.
Il a rejeté tout conflit entre chiites et sunnites en affirmant que le mouvement de révolte à Bahreïn, dont la population est majoritairement chiite tout comme en Iran, était comparable avec les autres mouvements dans la région.
"Il n'y a pas de conflit entre sunnites et chiites. A Bahreïn, c'est un peuple qui se révolte contre l'injustice comme en Egypte, en Tunisie, au Yémen, en Libye.
Il n'y a pas de différence", a-t-il déclaré en affirmant que l'Arabie Saoudite avait "commis une erreur" en envoyant ses troupes à Bahreïn pour soutenir la dynastie sunnite.
Le guide suprême iranien a également condamné l'intervention militaire des Occidentaux en Libye.
"L'Iran condamne l'intervention militaire en Libye" des pays occidentaux car "ils cherchent à mettre la main sur le pétrole", a déclaré l'ayatollah Khamenei tout en dénonçant la répression menée par "le gouvernement libyen" contre son peuple.
Enfin, il a dénoncé le message du président Obama à l'occasion du nouvel an iranien dans lequel il a affirmé soutenir le peuple iranien.
"Le président américain a déclaré qu'il soutenait le peuple iranien. Ils (Américains, ndlr) prétendent qu'ils sont contre les dictateurs et sont partisans des peuples. Ils mentent", a déclaré l'ayatollah Khamenei, affirmant que Washington avait "collaboré jusqu'à la dernière minute" avec les présidents Hosni Moubarak en Egypte et Ben Ali en Tunisie, qui ont dû quitter le pouvoir sous la pression de la rue.
"Le président américain ne comprend pas ce qu'il dit", a déclaré le numéro iranien, alors que la foule criait "mort à Obama".
Enfin, il a accusé les Etats-Unis d'avoir poussé "leurs éléments en Iran" à descendre dans la rue "pour créer dans le pays une caricature" des révoltes arabes.
"Cette caricature a échoué", a déclaré l'ayatollah Khamenei, en faisant allusion à la manifestation de l'opposition qui a rassemblée plusieurs milliers de personnes à Téhéran à l'appel des chefs de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, qui ont été mis depuis en résidence surveillée et sont coupés du monde.
Le Conseil de sécurité se réunira jeudi à la demande de Tripoli
NEW YORK (Nations unies) - Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi une réunion à la demande de la Libye, a indiqué lundi un diplomate aux Nations unies sous le couvert de l'anonymat.
Le Conseil de sécurité a reçu au cours du week-end une lettre du ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa demandant une réunion d'urgence du Conseil. Cette demande a été étudiée lundi par les membres du Conseil lors d'une réunion à huis clos, selon un diplomate à l'ONU.
"La Libye demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après l'agression franco-américano-britannique contre la Libye, un Etat indépendant et membre des Nations unies", avait déclaré le ministère des Affaires étrangères libyen dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche.
Le Conseil de sécurité a adopté jeudi une résolution prévoyant de prendre "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils en Libye.
(©AFPYémen: des chefs de l'armée lâchent Saleh, qui se vante du soutien du peuple
© AFP |
Des chefs de l'armée yéménite ont annoncé lundi leur ralliement à la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh, qui a assuré que le peuple le soutenait malgré des appels redoublés à son départ.
Le président a réuni en soirée les généraux qui lui restent fidèles et qui ont affirmé leur rejet de toute tentative de porter atteinte à la Constitution.
Les Etats-Unis ont réaffirmé que la violence était "inacceptable" tandis que la France a ouvertement appelé au départ de M. Saleh, devenant ainsi le premier pays occidental de poids à le faire.
Outre les chefs de l'armée qui ont lâché le président Saleh, le principal chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, lui a demandé de céder le pouvoir qu'il détient depuis 32 ans et de se ménager "une sortie honorable".
Deux commandants de régions, le général Ali Mohsen al-Ahmar, responsable du nord-est qui comprend Sanaa, et le général Mohammed Ali Mohsen, en charge du district militaire oriental, se sont déclarés en faveur des protestataires.
Leur défections sont les premières de cette importance dans l'armée. Deux autres généraux, Nasser Ali Chouaïbi, dans le sud-est du pays, et Fayçal Rajab, dans le sud, ont également fait défection.
A Sanaa, des dizaines d'officiers ont annoncé leur ralliement devant une foule de manifestants qui bravaient toujours sur la place de l'Université une interdiction de manifester pour exiger le départ du président Saleh.
Mais le président Saleh, 68 ans, a affirmé que la "majorité du peuple" le soutient. "La grande majorité du peuple est avec la sécurité, la stabilité et la légalité constitutionnelle. Et ceux qui appellent au chaos, à la violence, à la haine et au sabotage ne sont qu'une infime minorité", a-t-il assuré.
Les chefs de l'armée loyalistes ont affirmé, dans un communiqué, que "les forces armées n'autoriseront aucune atteinte à la légalité constitutionnelle, à la démocratie, à la sécurité de la nation et à celle des citoyens".
Dans la matinée, des blindés ont été déployés à Sanaa, notamment autour du palais présidentiel, du siège du parti au pouvoir le Congrès populaire général (CPG), du ministère de la Défense et de la Banque centrale.
Les défections dans l'armée font suite à de nombreuses démissions de cadres de l'Etat et de diplomates, qui se sont accélérées depuis la répression contre les manifestants à Sanaa ayant fait 52 morts vendredi.
Lundi, les ambassadeurs du Yémen en Arabie saoudite, au Koweït, en Egypte et auprès de la Ligue arabe ont annoncé se joindre à la contestation.
Cinq ambassadeurs du Yémen en Europe ont écrit au président Saleh pour lui demander de démissionner, selon l'ambassadeur du Yémen en France, Khaled al-Akwaa. Khaled Bahhah, ambassadeur au Canada, s'est joint à la contestation.
Le départ du président Saleh est "incontournable", a jugé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Les violences de vendredi ont été condamnées lundi par le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, en visite au Caire. "Le gouvernement yéménite a l'obligation de protéger les civils", a déclaré M. Ban, soutenant un "dialogue global".
L'administration américaine a fait savoir au gouvernement yéménite que la violence observée ces derniers jours à Sanaa était "inacceptable".
"Notre inquiétude dans l'immédiat est la violence que nous avons vue ces derniers jours", a déclaré lundi le conseiller adjoint du président américain Barack Obama pour la sécurité, Ben Rhodes, à des journalistes.
Intervention en Libye: des véhicules militaires passent en Suisse
Un convoi de vingt véhicules militaires britanniques a traversé lundi la Suisse de Bâle à Chiasso (TI). Le Conseil fédéral a approuvé ce passage sur la base de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye.
Le convoi transportait du personnel et du matériel d'entretien aéronautiques, écrit le Conseil fédéral lundi soir dans un communiqué. Il était sous escorte de la sécurité militaire suisse. Interrogé par l'ATS, le porte-parole du gouvernement André Simonazzi n'a pas précisé le lieu de départ et la destination du convoi.
La demande formulée par la Grande-Bretagne d'un tel transfert par le territoire suisse est liée aux mesures imposées par l'ONU contre la Libye. Pour l'heure, le Conseil fédéral n'a pas reçu d'autres demandes de transfert par le territoire suisse ni de survol aérien, selon son porte-parole.
En adéquation avec la neutralitéLe passage du convoi est conforme au droit de la neutralité, souligne le communiqué. Membre de l'ONU, la Suisse est tenue de mettre en oeuvre les sanctions décidées par le Conseil de sécurité.
Ce dernier a adopté jeudi une résolution qui autorise le recours à la force contre le régime de Mouammar Kadhafi. Le texte exige un cessez-le-feu immédiat en Libye et autorise la communauté internationale à prendre "toutes mesures nécessaires" en vue d'assurer la protection de la population civile et de faire respecter l'interdiction de tous les vols dans l'espace aérien de la Libye.
(ats /Haïti se surprend avec une élection présidentielle sans violences
PORT-AU-PRINCE (AFP) | © AFP |
Les Haïtiens ont globalement voté dans le calme dimanche pour élire leur nouveau président, surprenant la communauté internationale habituée aux violences électorales dans le pays mais qui reste vigilante avant l'annonce des résultats préliminaires à la fin du mois.
Echaudées par les violentes manifestations après le premier tour de scrutin en novembre dernier, les autorités --du président René Préval au Conseil électoral provisoire (CEP)-- ont retenu leur souffle jusqu'à la fermeture des bureaux de vote dimanche soir, à 16h00 locales (21H00 GMT) en province, et 17H00 locales (22H00 GMT) à Port-au-Prince.
Mais, dans un pays où politique et violence vont souvent de pair, le président du CEP, Gaillot Dorsinvil, a pu sans trembler annoncer dans la soirée, que la "démocratie a triomphé".
"Cela n'était pas gagné d'avance. Certains éléments pouvaient perturber le bon déroulement des élections", a réagi lundi l'ambassadeur de France en Haïti, Didier Le Bret, lors d'un entretien accordé à l'AFP.
Les craintes s'articulaient principalement autour de deux facteurs: l'intervention dans le jeu politique des anciens présidents de retour d'exil Jean Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier et la crainte de fraudes, supposées ou réelles.
Mais MM. Aristide et Duvalier ont brillé par leur absence en ce dimanche électoral. Et, singulièrement, aucun des deux adversaires, Michel Martelly et Mirlande Manigat, ne s'est aventuré à accuser l'autre camp d'avoir usurpé les élections.
De fait, le camp de M. Martelly, de loin le plus remuant et le plus bruyant, aurait été bien mal avisé de crier au loup. L'ancien chanteur, selon Robert Fatton, politologue à l'Université de Virginie aux Etats-Unis, pourrait avoir bénéficié d'un "raz-de-marée" dans les urnes, notamment à Cité Soleil, le plus grand bidonville d'Haïti où la violence est omni-présente.
Si le pays est resté calme, c'est aussi parce que le futur "président n'est pas un candidat du pouvoir", souligne l'inflent président des chambres de commerce d'Haïti, Réginald Boulos. "C'est une vraie alternance et c'est comme cela qu'on construit une démocratie (...) C'est un tournant pour Haïti".
Pour preuve: la vague d'euphorie qui a porté Michel Martelly dimanche matin lorsqu'il est allé glisser son bulletin dans l'urne au centre de vote installé au lycée de Pétion-Ville, dans la banlieue de Port-au-Prince.
Mais, prévient Laenec Hurbon, sociologue au CNRS, si M. Martelly semble l'avoir emporté, ce n'est pas tellement à cause de son programme, de droite, mais parce qu'il s'est posé en candidat de la rupture.
"Si Martelly est arrivé là, c'est par défaut. C'est un vote anti-Préval, contre la continuité. Les gens en avaient marre d'un gouvernement sans énergie, ni projet", a expliqué M. Hurbon, lors d'un entretien avec l'AFP.
Haïti devra encore attendre jusqu'au 31 mars au plus tard pour connaître les résultats provisoires.
Le CEP a demandé aux médias de s'abstenir de publier des résultats partiels, sources d'éventuelles violences.
La mission de l'ONU en Haïti (Minustah) a exhorté dans un communiqué "tous les candidats et leurs partisans à la patience et à la retenue, donnant ainsi un exemple de démocratie, car c?est l?avenir du pays qui est en jeu".
Reste à voir aussi si Jean Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier continueront à garder le silence.
Amende en France pour Google pour violation de la vie privée
PARIS (Reuters) - La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a infligé une amende de 100.000 euros au géant de l'internet Google pour avoir capté des données personnelles d'internautes sans leur autorisation.
Cette autorité administrative indépendante explique avoir mis en demeure en vain la société américaine en mai 2010 pour qu'elle mette fin à ses pratiques et régularise la situation.
"Estimant qu'il n'avait pas été répondu à ses demandes dans les délais impartis, la formation contentieuse de la Cnil a prononcé à l'encontre de la société le 17 mars 2011 une amende de 100.000 euros", écrit-elle dans un communiqué.
Peter Fleischer, directeur Protection des données personnelles chez Google, a fait savoir à Reuters que sa société avait arrêté les pratiques contestées.
"Comme nous l'avons déjà dit, nous sommes profondément désolés d'avoir collecté par erreur des données circulant sur des réseaux Wifi non sécurisés", a-t-il déclaré. "Notre objectif a toujours été de détruire ces données et nous sommes contents que la Cnil nous en ait donné l'autorisation."
La pratique mise en cause est le déploiement depuis 2007 dans le monde entier, et donc en France, de véhicules appelés "Google cars" qui enregistrent des vues panoramiques de lieux parcourus, afin d'alimenter le service internet Streetview.
En 2009 et 2010, la Cnil dit avoir constaté que ces véhicules captaient aussi des données circulant par Wifi, l'internet sans fil, à l'insu des personnes concernées, des identifiants, mots de passe, données de connexion et échanges de courriers électroniques contenant des informations privées.
Ceci permet à Google de développer des données de géolocalisation très performantes, mais cette pratique est illégale. Google a d'abord contesté dans la presse cette pratique puis l'a admise, relève la Cnil.
La Cnil parle "d'atteinte à la vie privée" et dit avoir demandé à la société de lui fournir l'intégralité des données obtenues, ce qu'elle a accepté, ce qui ferait de l'autorité française la première à avoir pu contrôler ce travail.
Si Google a renoncé à collecter ces données par ses véhicules, elle continuerait de le faire, dit la Cnil, par le biais des services de géolocalisation "Latitude", qui sont en service notamment sur certains téléphones mobiles et dont les propriétaires fournissent donc les données à leur insu.
Mis en demeure, Google n'a pas fourni les éléments de ce programme informatique, car l'entreprise conteste l'application de la loi française au service Latitude.
Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse
Côte d'Ivoire: les pro-Ouattara avancent à l'ouest, le camp Gbagbo recrute
ABIDJAN (AFP) | © AFP/Archives |
Les forces soutenant Alassane Ouattara, président ivoirien reconnu par la communauté internationale, ont pris lundi la ville de Bloléquin dans l'Ouest, alors qu'à Abidjan des milliers de jeunes partisans du chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo voulaient entrer dans l'armée.
Frontalier du Liberia, l'Ouest ivoirien est l'un des théâtres des combats depuis février entre les deux camps, avec Abidjan où la flambée des violences nées de la crise post-électorale fait craindre une guerre civile. Près de 440 personnes ont été tuées depuis fin 2010, selon l'ONU.
Après avoir pris dans l'Ouest quatre villes au camp Gbagbo en un mois, l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) alliée à Alassane Ouattara, qui tient la moitié nord du pays depuis le putsch raté de 2002, a conquis Bloléquin.
"Les rebelles sont entrés à 04H00 (locales et GMT) à Bloléquin après d'intenses combats", a indiqué par téléphone à l'AFP un milicien combattant avec les soldats des Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo.
"Nous avons été attaqués à Doké (localité à une dizaine de km à l'ouest) avant-hier (samedi), nous les avons repoussés jusqu'à Bloléquin et actuellement nous avons pris Bloléquin et sommes en train de faire le ratissage", a dit le porte-parole militaire des FN, Seydou Ouattara.
Avec la prise de Bloléquin, les forces pro-Ouattara sont désormais à environ 80 km de la ville de Duékoué, important carrefour menant à l'est vers la capitale politique Yamoussoukro, et au sud vers le port de San Pedro, plus grand port d'exportation de cacao au monde.
Conséquence des dernières violences, plus de 90.000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia depuis le début de la crise en Côte d'Ivoire, dont plus de la moitié depuis fin février.
© AFP |
Lundi, les services d'immigration libériens ont indiqué ne pas être équipés pour faire face à cet afflux de réfugiés.
A Abidjan, plusieurs milliers de jeunes partisans de Laurent Gbagbo ont afflué lundi vers l'état-major pour s'enrôler dans l'armée, au moment où le régime est défié par des insurgés pro-Ouattara dans la capitale économique elle-même.
"J'ai répondu à l'appel du +général+ Blé Goudé, je suis prêt à mourir pour mon pays et chasser ces rebelles", a renchéri Théodore, cordonnier.
Charles Blé Goudé, chef des "Jeunes patriotes", les plus fervents partisans de M. Gbagbo, avait appelé samedi les jeunes "prêts à mourir pour leur patrie" à "s'enrôler".
Lors d'une cérémonie sur un immense terrain dans l'enceinte du camp de l'état-major, le général Philippe Mangou, patron des FDS, qui était accompagné de Charles Blé Goudé, s'est adressé à la foule des volontaires.
© AFP/Archives |
"Donnez vos coordonnées" dans un des dix points d'enregistrement et "repartez tranquillement, on vous convoquera le moment opportun", a-t-il dit, semblant indiquer que les volontaires ne seraient pas immédiatement intégrés dans les forces armées.
De nombreux observateurs, craignant d'éventuels dérapages, s'interrogent sur la formation et l'armement qui seront fournis à ces recrues, peu habituées à la discipline militaire.
Les craintes sont d'autant plus vives que les violences se multiplient.
Entre 25 et 30 civils ont été tués jeudi, selon l'ONU, lors du pilonnage par les "forces armées du camp" Gbagbo du quartier d'Abobo (nord d'Abidjan), bastion des insurgés. Le gouvernement Gbagbo a dénoncé un "complot".
Paris a estimé que la force de l'ONU dans le pays, l'Onuci (10.000 hommes environ) "devrait jouer son rôle sans doute plus efficacement". Pour le camp Ouattara, "l'ONU doit passer à l'action" pour "protéger les civils".
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé lundi "son indignation" après la tuerie de jeudi à Abobo. "De tels crimes ne resteront pas impunis et les auteurs seront tenus responsables", a-t-il ajouté.
Nouvelle alerte à Fukushima, des fumées s'échappent de deux réacteurs
KITAKAMI (Japon) (AFP)
© TEPCO via JIJI PRESS/AFP |
Des fumées se sont échappées lundi de la centrale nucléaire de Fukushima (nord-est du Japon), entraînant l'évacuation d'une partie du personnel qui travaille sans relâche depuis plusieurs jours pour remettre en service les systèmes de refroidissement des réacteurs.
"A 15H55 (06H55 GMT), nous avons reçu un rapport de la centrale indiquant qu'une fumée grise puis noire s'échappait du toit du réacteur 3. Nous avons ordonné l'évacuation temporaire des ouvriers qui se trouvaient à proximité", a annoncé l'opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco).
Cette émanation s'est arrêtée peu après 18H00, a déclaré ensuite l'Agence de sûreté nucléaire japonaise, qui a cependant simultanément fait état d'un panache de vapeur blanche, s'échappant du réacteur 2 à partir de 18H20.
L'Agence n'a pas été en mesure d'expliquer l'origine de ces rejets.
Il s'agit des premiers incidents notables signalés depuis mercredi dans la centrale de Fukushima Daiichi (numéro un) endommagée par le séisme et le tsunami du 11 mars.
Le réacteur 3 est au centre des préoccupations depuis plusieurs jours.
Gravement touché par une explosion qui a soufflé la partie supérieure du bâtiment, il est chargé de combustible MOX, un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium, plus long à refroidir et dont les rejets sont considérés comme particulièrement nocifs.
L'Agence de sûreté nucléaire a annoncé dans un premier temps que la salle de contrôle du réacteur 2 pourrait être partiellement remise en service dans la journée de lundi, avant de concéder que cette opération pourrait être retardée à cause des fumées.
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Quatre des six réacteurs de la centrale ont été connectés à l'alimentation électrique, mais les équipements doivent être testés par les techniciens avant d'être alimentés, pour éviter un court-circuit. Selon la télévision publique japonaise NHK, ces vérifications pourraient encore prendre deux à trois jours.
Des pièces essentielles doivent être remplacées, a précisé l'Agence.
11 mars Le système de refroidissement du réacteur 5, à l'arrêt pour maintenance au moment du séisme et qui n'a pas subi d'explosion, fonctionnait normalement lundi via une nouvelle alimentation électrique extérieure tandis que celui du 6 était toujours relié à un groupe électrogène de secours.
En attendant le redémarrage d'une partie des équipements de refroidissement de la centrale, soldats et pompiers ont continué dans la matinée à asperger les réacteurs grâce à des canons à eau, afin de refroidir le combustible et d'éviter le rejet de quantités importantes de radioactivité dans l'atmosphère.
Ils ont toutefois dû suspendre leurs opérations après l'apparition des fumées.
Les autorités japonaises ont par ailleurs décliné l'offre française d'envoi de robots spécialisés pour intervenir à Fukushima, jugeant ces engins "inadaptés" à la situation, a annoncé lundi l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN).
La population nippone restait en alerte, notamment les 35 millions d'habitants de la région de Tokyo qui craignaient que le vent du Nord soufflant sur la centrale ne propage des substances radioactives jusque dans la capitale, située à moins de 250 km au sud-ouest.
Le gouvernement a tenté de rassurer, répétant que le niveau de radioactivité présent dans la pluie, l'eau du robinet, ou dans certains aliments autour des réacteurs endommagés par le séisme et le tsunami ne menaçait pas la santé.
Il a néanmoins décidé d'interdire la vente du lait produit à Fukushima, ainsi que la commercialisation des épinards et du kakina, un légume japonais à feuilles vertes, cultivés dans quatre préfectures proches de la centrale (Ibaraki, Tochigi, Gunma et Fukushima).
Le gouvernement a annoncé par ailleurs que la centrale Fukushima Daiichi (Fukushima 1) serait définitivement fermée une fois la crise passée. Selon le journal Asahi Shimbun, Tepco prévoit une dizaine d'années de travail pour démanteler complètement le site, en raison du niveau élevé des radiations.
Sur la côte Pacifique du Nord-Est, dévastée par un séisme de magnitude 9 et par un tsunami de plusieurs mètres de haut, les secouristes poursuivaient leurs efforts, malgré des pluies en matinée, pour tenter de retrouver des survivants, bien que les espoirs soient quasiment nuls dix jours après la catastrophe.
Le bilan, toujours provisoire, approchait les 22.000 morts et disparus, avec 8.805 décès confirmés et 12.664 personnes dont on reste sans nouvelles, selon les données actualisées lundi soir par la Police nationale.
Le mauvais temps a aussi contraint le Premier ministre Naoto Kan à renoncer à une visite dans la ville meurtrie d'Ishinomaki, où ont été miraculeusement retrouvés dimanche une femme de 80 ans et son petit-fils de 16 ans, après neuf jours passés sous les décombres de leur cuisine, ayant survécu grâce à des yaourts, des gâteaux, de l'eau et des sodas.
La Banque Mondiale a par ailleurs estimé que le coût du séisme et du tsunami serait compris entre 122 et 235 milliards de dollars, soit entre 2,5 à 4% du Produit intérieur brut (PIB) annuel de la troisième puissance économique mondiale.
Elle a ajouté que la croissance du pays serait affectée négativement jusqu'en milieu d'année, avant que les efforts de reconstruction ne dopent l'activité à partir du second semestre.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a pour sa part déclaré lundi n'avoir aucun doute sur le fait que la crise nucléaire au Japon serait "surmontée efficacement".
EN DIRECT: Libye, la coalition se prépare à attaquer la logistique de Kadhafi
© AFP |
LE POINT A 19H30 - L'intervention de la coalition internationale en Libye a été qualifiée de "succès" lundi par le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, mais des dissensions sont apparues parmi les membres de l'Alliance, plusieurs pays émettant des doutes sur la conformité des bombardements avec la résolution de l'ONU.
Pris à partie au Caire par des manifestants pro-Kadhafi, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki Moon a affirmé que la communauté internationale devait parler d'une seule voix, en réponse aux critiques émises dimanche par la Ligue arabe. Une réunion à huis clos du Conseil de sécurité était prévue aujourd'hui.
Sur le terrain, le cessez-le-feu n'est pas effectif lundi. Selon les insurgés, au moins 40 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées à Misrata, à l'est de Tripoli, par des tirs des forces pro-Kadhafi, tandis que des habitants de Zenten et Yefren, au sud de la capitale libyenne, ont fait état de raids "très intensifs". Les insurgés ont tenté sans succès de reprendre Ajdabiya, au sud de Benghazi.
FIN DU DIRECT
19H10 - Le départ du pouvoir du colonel Kadhafi "demeure le but ultime" des Etats-Unis, selon le département d'Etat: "nous essayons de convaincre le colonel Kadhafi et son régime, ses proches, qu'ils doivent quitter le pouvoir"
18H55 - 40 morts à Misrata - Au moins 40 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées à Misrata, à l'est de Tripoli, par des tirs des forces fidèles à Mouammar Kadhafi, affirment un porte-parole des rebelles et une source médicale dans la ville.
18H45 - Menace de Rome - Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, veut que l'Otan prenne le commandement de l'opération militaire en Libye, faute de quoi Rome pourrait ne plus autoriser l'usage de ses bases aériennes.
18H05 - Laisser-passer de courtoisie - L'ambassadeur de Libye à l'ONU, Abderrahmane Mohammed Chalgham, et son adjoint Ibrahim Dabbachi, ne disposent plus que de laisser-passer de courtoisie pour entrer dans les bâtiments de l'ONU. Les deux hommes, qui ont fait défection, ne représentent plus la Libye après une demande en ce sens de Tripoli.
17H58 - Les avions français ont effectué 55 sorties, soit 400 heures de vol, depuis le début des opérations samedi en Libye, selon l'état-major des armées.
17H45 - La Norvège veut une clarification - Les six F-16 norvégiens dépêchés en Méditerranée pour participer à l'opération militaire en Libye n'entameront pas leur mission tant que la question du commandement n'aura pas été clarifiée, déclare la ministre norvégienne de la Défense, Grete Faremo.
17H44 - Les avions de chasse embarqués sur le porte-avions Charles-de-Gaulle seront "en mesure" d'entamer leurs opérations dans le ciel libyen dès demain, annonce l'état-major des armées.
17H29 - Où est Kadhafi? - Les militaires américains disposent de peu d'informations sur l'endroit où se trouve le colonel Kadhafi, après que le complexe où il réside a été la cible de frappes aériennes de la coalition, selon le général Carter Ham.
17H18 - LA MISSION DES FORCES AMERICAINES EN LIBYE N'EST PAS DE SOUTENIR UNE OFFENSIVE TERRESTRE DE LOPPOSITION, AFFIRME LE GENERAL AMERICAIN CARTER HAM, COMMANDANT POUR L'AFRIQUE -
17H12 - "Carnaval macabre" - Pour l'historienne et ex-Première dame du Mali, Adame Ba Konaré, l'opération militaire menée en Libye est un "carnaval macabre". "Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué", lance-t-elle dans un "Cri aux Africains".
16H46 - Aide humanitaire - Le rôle des Emirats en Libye se limite "à l'aide humanitaire", affirme un responsable d'Abou Dhabi, après des informations faisant état d'une éventuelle participation des Emirats aux opérations aériennes.
16H38 - Première mission belge - Un détachement de chasseurs F-16 belges a entamé peu avant 14H00 GMT une première mission dans le cadre de l'intervention de la coalition internationale en Libye, annonce le ministre de la Défense, Pieter De Crem.
16H37 - Victimes à Misrata - Au moins onze personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées par des tirs des forces pro-Kadhafi à Misrata, à l'est de Tripoli, selon un porte-parole des rebelles dans la ville.
Un "succès"
16H11 - Mission humanitaire - L'Union européenne se dit prête à sécuriser une opération humanitaire en Libye avec des moyens militaires si l'ONU le demande, selon un communiqué publié à l'occasion d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères.
15H54 - Medvedev et Poutine s'affrontent - Le président russe juge inacceptable le terme "croisade" employé par le Premier ministre Vladimir Poutine.
15H36 - ALAIN JUPPE : L'INTERVENTION EST UN "SUCCES" CAR ELLE A EVITE UN "BAIN DE SANG" ET L'OTAN EST DISPOSEE A LUI VENIR EN SOUTIEN "DANS QUELQUES JOURS" -
15H31 - Pretoria - L'Afrique du Sud ne soutient pas la "doctrine d'un changement de régime" en Libye et appelle les pays étrangers à la modération pour faire respecter la zone d'exclusion aérienne, affirme le président Jacob Zuma, membre d'une mission de médiation de l'Union africaine (UA) sur la Libye.
15H27 - Clarifications - La Turquie, membre de l'Otan, veut des clarifications sur les plans de l'Otan en Libye et juge que la manière dont la force multinationale qui mène des frappes contre les forces pro-Kadhafi a été constituée n'est pas conforme aux normes internationales, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.
15H19 - Propos mal interprétés - Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui avait critiqué dimanche les bombardements de la coalition sur la Libye, affirme que ses propos ont été "mal interprétés". "Nous sommes engagés envers la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, nous n'avons pas d'objection à cette décision, surtout qu'elle n'appelle pas à une invasion du territoire libyen", a-t-il déclaré.
15H14 - Première mission espagnole - Deux chasseurs-bombardiers espagnols F-18 ont décollé de la base italienne de Decimomannu, en Sardaigne, pour effectuer leur première mission dans le cadre de l'opération internationale en Libye.
15H03 - Condamnation iranienne - L'Iran "condamne l'intervention militaire occidentale en Libye", déclare le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, en affirmant que Téhéran "soutient" la révolte.
Conseil de sécurité
14H37 - ONU: PROBABLE REUNION LUNDI DU CONSEIL DE SECURITE A HUIS CLOS SUR LA LIBYE. Cette annonce intervient alors que la Russie a critiqué la résolution adoptée jeudi et l'Allemagne a refusé de participer aux opérations militaires.
14H31 - Accusations de Tripoli - Le régime libyen accuse la coalition internationale et les rebelles de violer un cessez-le-feu annoncé dimanche soir par les forces du colonel Kadhafi. "Les autres parties n'ont pas respecté le cessez-le-feu. Les bombes et les missiles continuent à viser la Libye, tandis que les terroristes d'Al-Qaïda continuent leurs attaques armées", selon des sources au ministère de la Défense.
14H29 - Raids intensifs - Les forces gouvernementales pilonnent depuis trois jours la région d'Al-Jabal Al-Gharbi (sud-ouest de Tripoli), en particulier les villes de Zenten et Yefren sous contrôle de la rébellion, selon des habitants de la région qui évoquent des raids "très intensifs" et "violents".
14H15 - Kadhafi, pas une cible - Le chef d'état-major de l'armée britannique, le général David Richards, exclut que les forces de la coalition prennent directement pour cible le colonel Kadhafi, contrairement à ce qu'avaient pu laisser entendre deux ministres, dont celui de la Défense. Interrogé sur ce sujet par la BBC, le général Richards a répondu: "Absolument pas. Ce n'est pas autorisé par la résolution de l'ONU".
14H01 - Pétrole en hausse - Les prix du pétrole montent nettement à l'ouverture à New York, le baril gagnant 1,72 dollar à 102,79 dollars, dopé par les bombardements de la coalition internationale sur la Libye.
13H32 - Croisades - Le Premier ministre russe Vladimir Poutine estime que la résolution 1973 de l'ONU autorisant le recours à la force pour protéger les civils en Libye, ressemble à un "appel aux croisades à l'époque du Moyen-Age".
13H30 - Aventure - Pour le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, les frappes aériennes de la coalition internationale sont une "aventure" guidée notamment par des intérêts pétroliers. "Le pétrole et l'exploitation future du pétrole libyen sont les principaux motifs derrière la conduite de cette opération", selon M. Borissov
13H10 - Sanctions financières - L'UE entérine à Bruxelles de nouvelles sanctions contre des entités financières libyennes et des membres du gouvernement du pays.
13H00 - "Bataille" - "La plupart des ports pétroliers du pays sont actuellement aux mains des forces pro-Kadhafi. Si les forces de la coalition servent d'appui aux rebelles, ce sera très difficile de ne pas en faire une bataille pour le pétrole", prévient un analyste du cabinet suisse Petromatrix.
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12H42 - Rebelles libyens - Des responsables de la rébellion libyenne vont être reçus au Quai d'Orsay.
12H30 - Pétrole - Les cours du pétrole, en forte hausse, grimpent de plus de 2 dollars à New York comme à Londres.
12H20 - Regret - Le ministre indien des Affaires étrangères, S.M Krishna, regrette "les raids aériens qui sont en cours" et qui "vont entraîner des dommages pour des civils innocents, des citoyens étrangers et des missions diplomatiques (...)".
12H10 - Victimes - Des obus tirés par les forces pro-Kadhafi sont tombés dans le désert le long de la route entre Benghazi et Ajdabiya. Un photographe de l'AFP a vu trois victimes, mortes ou très grièvement blessées, quand des véhicules, parmi lesquels des ambulances, ont été touchés par des éclats d'obus et les effets du souffle de l'explosion.
11H59 - "Concentrer" - Nicolas Sarkozy veut se "concentrer sur le suivi de la situation en Libye": il n'assistera pas au congrès de l'UEFA demain à Paris et reporte son déplacement prévu dans la foulée à Versailles
11H57 - "Plus de frappes" - "Nous demandons plus de frappes aériennes. Nous voulons qu'ils bombardent ses aéroports et ses chars", déclare Salman Maghrabi, un combattant rebelle, à quelques kilomètres d'Ajdabiya
11H35 - L'INDE APPELLE A LA FIN DES RAIDS AERIENS
11H15 - Soutien - Malgré ses critiques sur les bombardements, William Hague pense qu'"Il ne faut pas sous-estimer la force du soutien" de la Ligue Arabe "La déclaration qu'ils ont faite la semaine dernière pour appeler à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne et à la protection des civils était sans précédent".
11H00 - Pris pour cible - Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, laisse entendre que le colonel Kadhafi pourrait être pris pour cible par les frappes internationales.
10H50 - BAN KI-MOON ASSAILLI - Ban ki-Moon s'est trouvé encerclé par une cinquantaine de partisans de Kadhafi, place Tahrir au Caire. Il a dû quitter les lieux pour se réfugier au siège de la Ligue arabe, sous la protection de policiers et soldats.
Reprise des opérations
10H43 - "Trop mise en avant" - Le ministre turc de la Défense, Vecdi Gönül, ne comprend pas que la France se comporte comme si elle assumait le leadership des opérations militaires. "Il nous est difficile de comprendre le fait que la France se soit trop mise en avant dans ces opérations".
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10H35 - REPRISE DES OPERATIONS FRANCAISES - Les opérations aériennes françaises ont repris au-dessus de la Libye, indique le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard.
10H25 - Pas de "guerre" - L'Italie refuse que la coalition mène "une guerre" contre la Libye et veut vérifier la conformité des premiers bombardements avec la résolution de l'ONU.
10H20 - Une seule voix - Ban Ki-moon déclare à la Ligue arabe que la communauté internationale doit parler d'une seule voix, après les critiques de l'organisation panarabe sur les frappes de la coalition.
10H13 - Communications coupées - Des centaines de rebelles se rassemblent à quelques kilomètres d'Ajdabiya, où toutes les communications ainsi que l'alimentation en eau sont coupées. Une épaisse fumée noire s'élève au-dessus d'un bâtiment de la ville.
10H10 - Recul des pro-Kadhafi - Les forces du colonel Kadhafi, qui ont attaqué Benghazi samedi matin, sont en train de reculer jusqu'à Ajdabiya, à 160 km au sud, selon des journalistes de l'AFP. Des dizaines de chars détruits par des frappes aériennes gisent le long de la route.
09H57 - Relais de l'Otan - Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, plaide pour que l'Otan, plutôt que la coalition, prenne rapidement en main la coordination de l'intervention militaire internationale.
Avertissement
09H40 - Berlin conforté - L'Allemagne se sent confortée dans ses fortes réserves à l'égard des opérations militaires, face aux critiques de la Ligue arabe, affirme Guido Westerwelle, chef de la diplomatie. "Lorsque nous entendons ce que la Ligue arabe a dit hier, malheureusement nous constatons que nous avions des raisons d'être préoccupés."
09H20 - "AVERTISSEMENT" - La guerre en Libye et les révoltes en Egypte et en Tunisie doivent être prises comme un avertissement par les régimes autoritaires arabes qui continuent à donner l'ordre de tirer sur des manifestants, indique Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU. "La communauté internationale (...) a la responsabilité d'aider ces gens, pour que les dirigeants puissent entendre de manière claire et sincère la voix des peuples et leurs aspirations".
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09H15 - Pas d'élimination de Kadhafi - Le porte-parole du ministère français de la Défense, Laurent Teisseire, affirme que l'objectif de la coalition internationale est d'appliquer la résolution de l'ONU, qui "ni de près ni de loin" n'envisage l'élimination du colonel Kadhafi.
09H00 - Nouvelle mission - Trois chasseurs F-16 danois ont à nouveau participé aux opérations de la coalition dans la nuit, sous commandement américain.
09H55 - Application - François Baroin, le porte-parole du gouvernement français, estime que la coalition internationale est "pleinement dans l'application de la résolution 1973" de l'ONU depuis le début des opérations aériennes.
08H45 - Abandon - les forces aériennes britanniques ont renoncé dans la nuit à mener une de leurs opérations en raison de la présence de civils dans le périmètre visé, a annoncé le ministère français de la Défense.
08H42 - Bâtiment détruit - Dans la nuit, un missile a détruit un bâtiment administratif à l'intérieur du complexe résidentiel du colonel Kadhafi dans le sud de Tripoli. Selon un responsable militaire de la coalition, il abritait un centre "de commandement et de contrôle" des forces gouvernementales.
EN DIRECT: Les opérations aériennes françaises ont repris ce matin, au lendemain d'une intervention de la coalition, qui a sévèrement endommagé les défenses antiaériennes libyennes. Les forces internationales se préparent à attaquer les lignes de ravitaillement de l'armée gouvernementale qui n'avance plus vers Benghazi, le fief des insurgés.
Obama: «Kadhafi doit partir»
En direct
Au moins 40 personnes ont été tuées à Misrata, selon les rebelles. Premières divisions au sein de la coalition sur le commandement et les objectifs de l'opération. Les dernières infos.
Un homme regarde les armes détruites lors d'un bombardement de la coalition, sur une route entre Benghazi et Ajdabiya. (Suhaib Salem / Reuters)
L'ESSENTIEL
• La coalition internationale a commencé samedi à bombarder des cibles en Libye, une opération baptisée «Odyssey Dawn» (Aube de l'Odyssée) par les Américains. Ce lundi, la coalition tente de couper les lignes de ravitaillement du camp Kadhafi.
• Le but n'est pas d'éliminer Kadhafi, assurent France, Grande-Bretagne et Etats-Unis. Mais «la position américaine est que Kadhafi doit partir», déclare ce soir Barack Obama.
Le président américain, de même que le Premier ministre britannique, répètent leur volonté de rester dans le cadre de la résolution 1973 de l'ONU.
• Les premières divisions apparaissent au sein de la coalition. Plusieurs pays européens demandent que l'Otan prenne le commandement de la coalition. La France s'y refuse. La Norvège suspend sa participation, exigeant des clarifications sur le commandement.
Les Emirats arabes unis, annoncés comme participants à l'opération militaire, n'interviendront que sur le plan humanitaire.
• Quarante personnes ont été tuées et 300 blessées par des tirs de snipers et de chars à Misrata, selon les rebelles.
• Pour aller plus loin: notre diapo, notre liste de comptes Twitter, le compte-rendu du tchat avec Thomas Hofnung, spécialiste des questions militaires à Libération.
Cantonales: l'UMP au bord de l'implosion
Edictée par Nicolas Sarkozy, la consigne de "ni FN, ni front républicain" au second tour des cantonales est critiquée par François Fillon.
REUTERS/Philippe Wojazer
Coup de tonnerre: François Fillon contredit Nicolas Sarkozy!
La consigne décidée par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé -refuser toute notion de front républicain contre le FN- passe mal au sein de l'UMP. Déjà, les centristes et les radicaux s'en étaient éloignés. Lundi soir, au bureau politique de l'UMP, François Fillon, en demandant à son tour, en cas de duel entre le Parti socialiste et l'extrême droite, de "voter contre le FN", commet un acte politique majeur. Celui qui s'érige en chef de la majorité contredit ainsi le chef de l'Etat et le chef de l'UMP. "Notre position n'est pas tenable pendant une semaine, à moins que l'on nous enferme dans un loft, s'exclame un conseiller ministériel. Il y a une espèce d'hypocrisie à ne pas vouloir prononcer le mot PS."
De son côté, selon les informations de LEXPRESS.fr, l'ancien secrétaire général du mouvement, Xavier Bertrand, a recommandé le vote blanc.
Cette réunion s'est tenue dans une ambiance "très particulière". Aucun intervenant n'a été applaudi. La ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s'était déjà démarquée, avant le premier tour, de la ligne de la direction, a reproché à Jean-François Copé de mettre sur le même plan FN et PS. Les deux ex-ministres de Jacques Chirac, Nicole Ameline et Nicole Guedj, ont, de leur côté, fait part de leur malaise.
Sur le terrain, il est des endroits où les instructions parisiennes ne connaissent pas davantage de succès. Dans les Yvelines, par exemple, le président UMP du conseil général exhorte ses électeurs à soutenir les candidats qui se présentent contre l'extrême droite.
Un député UMP de l'ouest s'avoue lui aussi "pas très à l'aise" avec la consigne de "ni-ni". "On est tellement obsédé par le FN qu'on prend des décisions qui nous reviennent dans la figure. Sur le plan des valeurs, cette course à l'échalote avec Marine Le Pen me gêne", avoue cet élu, qui redoute à terme "une implosion de l'UMP".
Le calcul de Nicolas Sarkozy était simple: préserver la possibilité de bons reports de voix entre Marine Le Pen et lui en 2012 et retenir les très nombreux électeurs UMP de plus en plus tentés par un vote FN. Le président voulait ainsi envoyer un message fort. Le résultat est illisible.
L'OM largue le PSG
La Ligue 1 se félicitait de proposer un clasico entre un OM et un PSG proches au classement et jouant le titre. En fait, ce n'est plus le cas. Ce qui devait forcément être un nouveau tournant dans ce championnat a vu l'OM poursuivre son excellente série en 2011 (7e victoire sur 9 sorties). Vainqueurs de leur rival de la capitale (2-1) ce dimanche soir au Vélodrome, les champions de France, avec toujours 4 points de retard sur le leader lillois, prennent la 2e place après le nul de l'OL contre Rennes, samedi. Quant aux Parisiens, également éliminés de leur compétition européenne, lâchent complètement la course au titre et prennent un gros retard dans celle à la Ligue des champions, avec 5 unités de moins sur le podium.
Sans être spectaculaire, le choc clôturant le week-end hexagonal a été rythmé entre deux équipes qui ont fait preuve d'un sacré réalisme en première période. Dominateurs dès le début de la rencontre, les Phocéens ouvraient ainsi le score sans avoir eu de réelles occasions au préalable. Unique buteur du succès en novembre 2009, Heinze, d'un sublime coup franc enroulé du gauche, se chargeait de donner l'avantage à son équipe (18e, 1-0). Coupet, préféré à Edel, était masqué et impuissant sur le coup. C'est Valbuena qui avait provoqué ce coup franc à 20 mètres du but adverse. Avec un Lucho sur le banc (après avoir été victime d'un homejacking dans la semaine), l'international français, qui n'avait plus débuté un match depuis la mi-janvier, permettait à Marseille de mettre de l'intensité dans le camp adverse.
Nenê rate le coche
"Petit Vélo", en 10 dans un 4-2-3-1, s'employait dans la construction en compagnie de Cheyrou, à la baguette dans un rôle légèrement plus reculé aux côtés de Mbia. Le trio offensif livrait, lui, un match mitigé. Rémy débutait bien avec plusieurs débordements sur son aile droite, avant de se calmer. Gignac, à défaut de se mettre en position de tir dans l'axe, se rendait utile sur les côtés, particulièrement sur la droite (en permutation avec Rémy). Quant à Ayew, sa présence inexistante lors des 20 premières minutes était rattrapée par un but. Gignac, de la droite justement, centrait parfaitement pour le fils d'Abedi Pelé. Entre Jallet et Armand, il marquait de la tête devant un Coupet sans réflexe (35e, 2-1).
Les visiteurs franciliens étaient donc parvenus à riposter après l'ouverture du score locale. Le premier but d'Heinze réveillait ainsi des Parisiens bien hors-sujet jusqu'alors. En soutien d'Hoarau dans un 4-2-3-1 avec Erding sur le banc, Bodmer, fantomatique en début de match, participait enfin au jeu pour orienter vers Nenê, qui créait le danger tout en se faisant neutraliser la plupart du temps. Hoarau était peu trouvé, tant dans la profondeur qu'en fixation. Malgré ça, le PSG ne devait insister que quelques minutes avant de tromper Mandanda. Mbia était contré dans la surface et Diawara, légèrement blessé quelques secondes avant lors d'un tacle sur Nenê, repoussait dans l'axe. Le centre de Bodrmer permettait à Nenê, seul au second, d'armer une volée repoussée par le poteau opposé sur Chantôme, pour l'égalisation (1-1, 27e).
Erding et Bahebeck ne changent rien
Les hommes de Kombouaré auraient même pu répondre une seconde fois durant le premier acte, mais Nenê ratait une énorme occasion. A la suite d'un incroyable erreur de Diawara (décidément bien fébrile ces dernières semaines), le Brésilien ne cadrait pas son petit tir piqué, trop croisé (39e). Contraint par la tournure des événements, Paris devait investir la partie de terrain opposante. Et trouvait quelques espaces face à des défenseurs olympiens d'une suffisance dans la relance bien surprenante à ce niveau-là. Makelele et Chantôme participaient pleinement au jeu, mais les offensives manquaient de largeur. Et quand Hoarau devançait Diawara sur un centre de Chantôme, il butait sur Mandanda (57e). Jallet s'essayait de loin mais ne frôlait que la lucarne opposée (65e).
Alors que ses joueurs avaient du mal à se montrer dangereux lors de quelques situations de contre-attaque, malgré une initiative individuelle d'Ayew sur Coupet (49e), Deschamps réagissait. Afin de conserver davantage le cuir, Lucho et Abriel relayaient respectivement Valbuena (62e) et Gignac (68e). Un Gignac qui venait de se distinguer en gâchant une grosse situation. Après avoir chipé le ballon dans les pieds de Sakho, amoureux du risque lui aussi, l'ancien Toulousain tentait sa chance du gauche alors que des coéquipiers attendaient, seuls, dans la surface (67e). Il était également temps pour Kombouaré de modifier son équipe en lançant Erding et le jeune Bahebeck aux avant-postes à la place de Bodmer et Hoarau (72e). Une période de flottement qui aurait pu entraîneur le but du break pour les Phocéens, mais Lucho, bien trouvé par Cheyrou, puis Rémy, après un slalom dans l'axe, frappaient au-dessus (78e et 79e). L'OM, éliminé à Manchester mardi soir, pouvait enfin gérer la fin de rencontre, assez anecdotique. Il faut dire que les Parisiens étaient sur le pré jeudi contre Benfica en Ligue Europa. La 2e compétition continentale, le PSG devra probablement encore s'en contenter.
Obama donne la démocratie brésilienne en exemple au Moyen-Orient
RIO DE JANEIRO (AFP) | © AFP |
Le président américain Barack Obama a donné dimanche à Rio la transition du Brésil vers la démocratie dans les années 1980 en "exemple" aux pays du Moyen-Orient comme La Libye en révolte contre leurs régimes autoritaires.
Un jour après avoir donné l'ordre aux forces armées américaines de bombarder des cibles militaires en Libye pour empêcher le régime de Mouammar Kadhafi de réprimer dans le sang la rébellion de sa population, M. Obama a fait un plaidoyer en faveur de la démocratie dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, secoués depuis le début de l'année par des mouvements de révolte.
Comme samedi à Brasilia, M. Obama a gardé à l'esprit la situation en Libye où les forces armées américaines participent aux opérations militaires destinées à faire respecter la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.
M. Obama a d'ailleurs commencé la journée par une téléconférence consacrée au conflit, avec ses secrétaires d'Etat Hillary Clinton et à la Défense Robert Gates, a annoncé la Maison Blanche.
Le président américain, qui a engagé avec une grande prudence les Etats-Unis dans l'opération militaire en Libye et a promis que pas un soldat américain ne mettrait le pied dans ce pays, a souligné que "personne ne peut savoir avec certitude comment ce changement va aboutir".
"Mais je sais que le changement n'est pas quelque chose dont nous devrions avoir peur", a lancé M. Obama, qui s'exprimait dans un théâtre du centre de la "Ville merveilleuse" au deuxième et dernier jour d'une visite au Brésil, dans le cadre d'une tournée en Amérique latine.
"Lorsque les hommes et les femmes réclament leurs droits de façon pacifique, notre humanité commune est améliorée. Où que la lumière de la liberté soit allumée, le monde devient plus éclairé", a-t-il dit.
"Et c'est l'exemple du Brésil. Le Brésil, un pays qui montre qu'une dictature peut devenir une démocratie vibrante. Le Brésil, un pays qui montre que la démocratie offre aux habitants aussi bien la liberté que des opportunités" de prospérer, a dit le président qui a souhaité que son pays et le Brésil deviennent des "partenaires égaux".
M. Obama a relevé que la place Cinelandia, à l'extérieur du théâtre municipal dans lequel il s'exprimait, avait connu des manifestations pour la démocratie, couronnées de succès avec la fin de vingt-et-un ans de dictature militaire en 1984.
Dimanche en fin de matinée, M. Obama, son épouse Michelle et leurs filles Sasha et Malia se sont rendus dans la "Cité de Dieu", une favela de 40.000 habitants de la banlieue ouest de Rio. Ce bidonville a été pacifié et les trafiquants de drogue en ont été expulsés.
La quartier a néanmoins été bouclé par de très nombreux policiers et militaires, et des tireurs d'élite étaient postés sur les toits.
Salué à son arrivée par des "Obama, Obama", lancés par des habitants aux fenêtres, le président a assisté à un concert de percussions, à une représentation de capoeira (lutte dansée afro-brésilienne), et échangé quelques passes de football avec des enfants de la communauté.
Le programme officiel du président mentionne également une visite en soirée sur le site de la statue du "Christ Rédempteur", d'où l'on jouit d'une vue panoramique incomparable sur la ville et la baie de Rio.
De Rio, M. Obama gagnera tôt lundi matin Santiago du Chili où il passera la journée. La journée de mardi sera consacrée au Salvador, seule étape en Amérique centrale de cette tournée qui s'achèvera mercredi avec son retour à Washington.