18 mars, 2011

Libye: le comité de l'UA contre "toute intervention militaire"

NOUAKCHOTT - Le comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye rejette "toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme", a déclaré samedi le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à l'ouverture d'une réunion à Nouakchott des membres de ce comité.

La situation en Libye "exige une action urgente pour une solution africaine à la crise gravissime que traverse ce pays frère", a déclaré M. Ould Abdel Aziz. "Cette solution doit être conforme à notre attachement au respect de l'unité et de l'intégrité territoroale de la Libye, ainsi qu'au rejet de toute intervention militaire étrangère qu'elle qu'en soit la forme", a-t-il ajouté.

Il a cependant reconnu qu'à la suite d'un vote jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU autorisant l'usage de la force en Libye et le sommet internatinal de Paris où a été annoncé samedi le début de l'opération militaire, le comité devait, "de manière responsable et efficace, tenir compte dans (sa) démarche de cette évolution nouvelle".

(©AFP /

Ligue des champions Cheslea-Manchester United en quarts de finale

Vendredi à Nyon (Suisse) avait lieu le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des champions. La principale affiche opposera Chelsea à Manchester United, pour un remake de la finale de 2008. Le FC Barcelone a été plutôt bien servi avec un adversaire a priori plutôt abordable, le Shakhtar Donetsk. Les autres rencontres verront s'affronter le Real Madrid et Tottenham et l'Inter Milan et Schalke 04. Les matches aller se dérouleront les 5 et 6 avril prochains, les retour les 12 et 13 avril.

Les quarts de finale:
Real Madrid-Tottenham
Chelsea-Manchester United
FC Barcelone-Shakhtar Donetsk
Inter Milan-Schalke 04

Yémen: tirs sur une manifestation à Sanaa, des dizaines de blessés

SANAA (AFP)

AFP

Manifestation contre le régime du président Ali Abullah Saleh, le 17 mars 2011 à Sanaa, au Yémen

Des dizaines de personnes ont été blessées vendredi lors de tirs sur une manifestation réclamant le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh à Sanaa, selon des sources médicales.

Violences à Abidjan - Des tirs à l’arme lourde obligent Frat Mat à évacuer son personnel; Ce qui s’est passé à Adjamé, Plateau, Yopougon, Cocody…

L'Inter


Horreur
© Autre presse par DR
Jeudi 17 mars 2011. Abidjan, commune d`Abobo. Une attaque à l`arme lourde des forces pro-Gbagbo fait des dizaines de victimes dans la population civile. Photo: les casques bleus de l`Onuci se sont déployés au secours des populations
La violence s’est généralisée ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Hier jeudi 17 mars 2011 en début d’après-midi, des tirs à l’arme lourde ont été entendus à Adjamé, dans les environs du journal pro-gouvernemental Fraternité Matin, obligeant les responsables du quotidien aidés par la police, à évacuer le personnel. Selon des témoins, une fusillade a éclaté non loin du district de police d’Adjamé situé en face de Fraternité Matin. Ce poste de police a été attaqué par des individus armés, autour de midi. Mais la riposte ne s’est pas fait attendre de la part des policiers. Le personnel du quotidien pro-gouvernemental qui avait été regroupé dans le sous-sol du bâtiment qui l’abrite, a été sorti pour être évacué, quand il y a eu une petite accalmie. « On nous demande de partir. Mais nous n’avons aucune garantie de sécurité en sortant de l’entreprise. Ça tire partout », aurait expliqué affolée, une secrétaire de direction à Fraternité Matin au site connectionivoirienne.net. Un peu plus tôt dans la matinée, une information de plus en plus récurrente mais que nous n’avons pas pu vérifier, annonçait que des casques bleus à bord de véhicules militaires de l’ONUCI auraient distribué des armes à des jeunes à Adjamé. Ceux-ci auraient semé la terreur dans la commune. Ainsi, dans le quartier Dallas, toujours à Adjamé, qui fait frontière avec la commune du Plateau, le centre des affaires abidjanais, des tirs nourris ont également été entendus. On pouvait voir des jeunes, des femmes et des hommes courir, la tête baissée pour éviter de prendre une balle perdue. Le « commando invisible » qui affirme combattre pour Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, a tenté de prendre le ministère de la Défense, non loin de l’Etat-major des Armées au Plateau. La riposte des Fds présents en ce lieu a été fatale. Une douzaine d`assaillants ont été tués. Un périmètre de sécurité a été mis en place par la gendarmerie et la préfecture de police, des gendarmes et des policiers s’affairaient à faire retourner les véhicules qui entraient au Plateau. Toujours à Adjamé, le Forum des marchés et les environs de la gare de la SOTRA étaient sous les tirs. A Cocody, c’était le même constat. Des tirs ont également sorti les riverains de leur quiétude, les obligeant à se barricader. La Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) aurait été la cible d’assaillants. A Yopougon, un bastion réputé imprenable du président Laurent Gbagbo, des affrontements ont eu lieu dans le quartier de Port-Bouët 2, proche d’Alassane Ouattara, entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et ce « commando invisible », soupçonné d’avoir élu domicile dans le quartier comme dans bien d’autres pro-Ouattara. Des combats rudes ont fait fuir les populations, qui se sont réfugiées dans d’autres quartiers de Yopougon. Cette commune est sous haute tension depuis quelques jours, après les combats qui ont opposés les FDS à des assaillants dans les environs de la résidence du chef d’Etat-major des Armées, le Général de corps d’armée, Philippe Mangou, le lundi dernier. Dans la nuit de mercredi 16 mars 2011, une information diffusée sur les antennes de la RTI, annonçait que 40 chars onusiens étaient aux portes de Yopougon, en provenance de Bouaké, le fief de la rébellion des Forces nouvelles. C’était la veillée d’armes dans la plus grande commune de Côte d’Ivoire; tous les quartiers étaient en alerte maximum jusqu’au petit matin pour attendre le convoi onusien qu`on suspectait de vouloir attaquer Yopougon.
Hervé KPODION

Violences à Abidjan - Des tirs à l’arme lourde obligent Frat Mat à évacuer son personnel; Ce qui s’est passé à Adjamé, Plateau, Yopougon, Cocody…

L'Inter


Horreur
© Autre presse par DR
Jeudi 17 mars 2011. Abidjan, commune d`Abobo. Une attaque à l`arme lourde des forces pro-Gbagbo fait des dizaines de victimes dans la population civile. Photo: les casques bleus de l`Onuci se sont déployés au secours des populations
La violence s’est généralisée ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Hier jeudi 17 mars 2011 en début d’après-midi, des tirs à l’arme lourde ont été entendus à Adjamé, dans les environs du journal pro-gouvernemental Fraternité Matin, obligeant les responsables du quotidien aidés par la police, à évacuer le personnel. Selon des témoins, une fusillade a éclaté non loin du district de police d’Adjamé situé en face de Fraternité Matin. Ce poste de police a été attaqué par des individus armés, autour de midi. Mais la riposte ne s’est pas fait attendre de la part des policiers. Le personnel du quotidien pro-gouvernemental qui avait été regroupé dans le sous-sol du bâtiment qui l’abrite, a été sorti pour être évacué, quand il y a eu une petite accalmie. « On nous demande de partir. Mais nous n’avons aucune garantie de sécurité en sortant de l’entreprise. Ça tire partout », aurait expliqué affolée, une secrétaire de direction à Fraternité Matin au site connectionivoirienne.net. Un peu plus tôt dans la matinée, une information de plus en plus récurrente mais que nous n’avons pas pu vérifier, annonçait que des casques bleus à bord de véhicules militaires de l’ONUCI auraient distribué des armes à des jeunes à Adjamé. Ceux-ci auraient semé la terreur dans la commune. Ainsi, dans le quartier Dallas, toujours à Adjamé, qui fait frontière avec la commune du Plateau, le centre des affaires abidjanais, des tirs nourris ont également été entendus. On pouvait voir des jeunes, des femmes et des hommes courir, la tête baissée pour éviter de prendre une balle perdue. Le « commando invisible » qui affirme combattre pour Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, a tenté de prendre le ministère de la Défense, non loin de l’Etat-major des Armées au Plateau. La riposte des Fds présents en ce lieu a été fatale. Une douzaine d`assaillants ont été tués. Un périmètre de sécurité a été mis en place par la gendarmerie et la préfecture de police, des gendarmes et des policiers s’affairaient à faire retourner les véhicules qui entraient au Plateau. Toujours à Adjamé, le Forum des marchés et les environs de la gare de la SOTRA étaient sous les tirs. A Cocody, c’était le même constat. Des tirs ont également sorti les riverains de leur quiétude, les obligeant à se barricader. La Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) aurait été la cible d’assaillants. A Yopougon, un bastion réputé imprenable du président Laurent Gbagbo, des affrontements ont eu lieu dans le quartier de Port-Bouët 2, proche d’Alassane Ouattara, entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et ce « commando invisible », soupçonné d’avoir élu domicile dans le quartier comme dans bien d’autres pro-Ouattara. Des combats rudes ont fait fuir les populations, qui se sont réfugiées dans d’autres quartiers de Yopougon. Cette commune est sous haute tension depuis quelques jours, après les combats qui ont opposés les FDS à des assaillants dans les environs de la résidence du chef d’Etat-major des Armées, le Général de corps d’armée, Philippe Mangou, le lundi dernier. Dans la nuit de mercredi 16 mars 2011, une information diffusée sur les antennes de la RTI, annonçait que 40 chars onusiens étaient aux portes de Yopougon, en provenance de Bouaké, le fief de la rébellion des Forces nouvelles. C’était la veillée d’armes dans la plus grande commune de Côte d’Ivoire; tous les quartiers étaient en alerte maximum jusqu’au petit matin pour attendre le convoi onusien qu`on suspectait de vouloir attaquer Yopougon.
Hervé KPODION

FAO : au Burkina Faso, l'ex-footballeur Stoitchkov soutient une campagne contre la faim

un.org/
16 mars 2011 – Au cours d'une visite de deux jours au Burkina Faso, la star de football bulgare Hristo Stoitchkov a proclamé son soutien en faveur des initiatives de l'Organisation Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) visant à rebâtir les moyens d'existence des populations du Sahel victimes de la crise alimentaire de 2010.

Accompagné d'une délégation de l'Association des ligues européennes de football professionnel (EPFL) dirigée par Sir David Richards, l'ancien footballeur a visité les 14 et 15 mars plusieurs projets de la FAO financés par l'Union européenne (UE) au Burkina Faso. Ces projets ont permis à des milliers de familles, frappées par la sécheresse et les pluies torrentielles, de reprendre leurs activités agricoles.

« Il est vital de permettre aux victimes de catastrophes de continuer à se nourrir », a déclaré

Hristo Stoitchkov. « Une bonne équipe est une équipe qui gagne. Ensemble, nous pouvons combattre la faim ».

A Ouagadougou, la capitale, Hristo Stoitchkov a disputé un match avec un groupe d'écoliers. « Le football insuffle de l'espoir. Quand j'étais gamin, moi aussi, j'ai connu la faim. En jouant, vous n'y pensez plus », a-t-il expliqué.

Représentant les 30 principales ligues européennes de football professionnel et près de 950 clubs, l'EPFL a adhéré en 2008 à la campagne de la FAO intitulée « Le football professionnel contre la faim ».

«Le football européen assume les responsabilités qui accompagnent son rôle grandissant au sein de la société », a souligné Sir David Richards. « Nous tenons à contribuer à alléger les souffrances de près d'un milliard d'êtres humains qui, chaque jour, vont se coucher le ventre vide ».

Dans les situations de catastrophe, l'UE collabore avec la FAO pour aider les communautés rurales à reprendre l'agriculture au plus vite afin de pouvoir se nourrir. A l'heure actuelle, la FAO administre 27 projets d'urgence déployés en Afrique, en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique latine grâce aux financements de l'UE, pour un budget total de 37 millions d'euros.

Au Burkina Faso, la FAO a reçu environ 1,8 million d'euros de fonds de l'Union européenne pour la distribution d'animaux d'élevage et d'aliments pour le bétail à quelque 80.000 personnes, ainsi que la fourniture d'une assistance en matière de potagers urbains et une formation.

« Pour garantir le soutien ininterrompu des populations dans le besoin, il est crucial de communiquer les résultats des actions entreprises en leur faveur », souligne Annika Söder, Sous-Directrice générale, Bureau de la communication et des relations extérieures de la FAO. « Le football nous permet de tenir un large public européen informé des programmes humanitaires que nous administrons ».

FIFA: Bin Hamman confirme qu'il sera candidat à la présidence

FIFA: Bin Hamman confirme qu'il sera candidat à la présidence

Le chef de la Confédération asiatique de football, le Qatari Mohamed Bin Hamman, a confirmé vendredi qu'il serait candidat à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA) contre Sepp Blatter le 1er juin.

Le chef de la Confédération asiatique de football, le Qatari Mohamed Bin Hamman, a confirmé vendredi qu'il serait candidat à la présidence de la Fédération internationale de football (FIFA) contre Sepp Blatter le 1er juin.

Bin Hamman, 61 ans, président de la Confédération asiatique de football (AFC), a décidé de se porter candidat à la présidence de l'instance suprême du football mondial après "une étude approfondie".

"Aujourd'hui, après une étude approfondie, fort de mon amour pour le football, j'ai décidé de me présenter à l'élection pour la présidence de la FIFA prévue en juin", a-t-il annoncé aux journalistes au siège de l'AFC basé à Kuala Lumpur.

Le Suisse Sepp Blatter, 75 ans, est à la tête de la FIFA depuis 13 ans après une première élection en 1998 et termine son 3e mandat.

L'obtention de l'organisation par le Qatar, membre de l'AFC, de la Coupe du monde 2022, pourrait porter la candidature de Bin Hammam.

L'Europe se divise sur l'offensive contre Kadhafi

BRUXELLES (AFP)

AFP

Alain Juppé le 17 mars 2011 au conseil de sécurité à l'Onu à New York

Huit ans après s'être déchirée sur la guerre en Irak, l'Union européenne va avoir fort à faire pour maintenir sa cohésion face à l'opération militaire qui se profile en Libye, promue par Paris et Londres mais critiquée par l'Allemagne notamment.

La France a regretté ouvertement vendredi l'attitude sur le dossier de son principal partenaire, l'Allemagne, qui n'a pas voté jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU en faveur de la résolution autorisant le recours à la force contre les forces de Mouammar Kadhafi.

"On était déçu déjà au Conseil européen de ne pas avoir vu les Allemands nous accompagner avec les Britanniques dans cette démarche", a souligné le porte-parole du gouvernement français, François Baroin. Une référence au dernier sommet de l'UE vendredi, où les pays européens n'avaient pu s'entendre pour soutenir clairement l'option militaire.

La réunion a même été marquée en coulisses par une franche explication, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron reprochant vivement à la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, de ne pas assez s'engager en faveur d'une intervention militaire, selon plusieurs diplomates.

Pour Hugo Brady, analyste au Center for European Reform, "Mme Ashton ne peut pas prendre position en faveur d'une zone d'exclusion aérienne en Libye parce que les pays européens sont divisés sur la question", du fait du souvenir de l'enlisement en Irak.

AFP

Guido Westerwelle et Angela Merkel le 17 mars 2011 au Bundestag à Berlin

L'Allemagne a réaffirmé ses fortes réserves vendredi. "Nous restons éminemment sceptiques sur l'option d'une intervention militaire (...) Nous y voyons des risques et des dangers considérables", a indiqué son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.

Les tiraillements sur la Libye font ressurgir le spectre de 2003: Un fossé s'était alors creusé en Europe entre partisans et opposants d'une intervention contre Saddam Hussein.

A l'époque, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Pologne et la République tchèque étaient dans le premier camp. L'Allemagne et la France côte à côte dans le deuxième.

La ligne de fracture s'est aujourd'hui déplacée: la France, la Grande-Bretagne, le Danemark et la Pologne militent pour la manière forte, alors que l'Allemagne, l'Italie -- qui craint un afflux d'immigrants avec la chute du colonel Kadhafi -- et la Suède traînent des pieds.

On est encore loin de l'intensité des échanges de 2003, lorsque l'ancien chef de l'Etat français, Jacques Chirac, s'était permis de tancer les pays d'Europe de l'Est favorables à la guerre en jugeant qu'ils avaient perdu "une occasion de se taire". Mais "on va avoir du travail pour préserver l'unité de l'UE", concède un diplomate. Dès la semaine prochaine, les ministres européens des Affaires étrangères, puis les chefs d'Etat et de gouvernement se réuniront à Bruxelles.

"La suite va dépendre de l'évolution sur le terrain. Si la révolution libyenne l'emporte car on aura anéanti les troupes de Kadhafi que pourront dire les autres? Si cela ne marche pas, ils diront: +on vous l'avait bien dit!", pronostique le chef de file des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, interrogé par l'AFP. "Je ne suis pas fier pour l'Allemagne" qui a "le coeur froid face aux révolutions", ajoute-t-il, en relevant toutefois que la prudence de Berlin s'explique par une tradition pacifiste profondément ancrée dans l'histoire d'un pays toujours marqué par le traumatisme du nazisme.

La Libye risque de renvoyer l'UE à ses études pour la mise en place d'une politique étrangère et de sécurité commune (Pesc). "Depuis les Balkans et le Kosovo, l'UE a travaillé en vue de la définir" mais aujourd'hui elle n'est "nulle part", estime Hugo Brady. "La conduite d'une politique étrangère passe par la définition d'intérêts stratégiques, mais les Européens ont-ils les mêmes?", demande-t-il.

Le Commandant Ouattara Issiaka alias Wattao/“Nous allons tout faire pour qu’Alassane Ouattara s’installe au pouvoir ...”

abidjan.netDe passage à Bouaké pour rejoindre sa zone de combat, plus précisément dans le groupement tactique 5 à Séguéla et pour se battre aux cotés de ses hommes pour libérer la Côte d'Ivoire des mercenaires angolais et libériens, le commandant Ouattara Issiaka, sous chef d'état-major des FAFN, alias Wattao, dans un entretien qu'il nous a accordé dans sa résidence, a fait le tour d'horizon de la situation socio-politique et militaire qui prévaut en ce moment en Côte d'Ivoire. C'était le mardi 15 mars dernier.
Mon Commandant, vous êtes de retour à Bouaké, quelles sont les nouvelles ?
D'abord, je vous remercie. Les nouvelles sont très bonnes. Comme on le dit, le capitaine hors de l'eau n'est pas un capitaine. Je me retrouve à Bouaké pour continuer le travail. On est maintenant une Force Républicaine et il est temps d'aborder une autre stratégie de combat. C'est pourquoi, aujourd'hui, je suis revenu dans la zone pour retrouver mes hommes et continuer le combat. Je profite de l'occasion que vous m'offrez pour saluer tous nos commandants de zones pour le travail abattu sur le terrain pendant huit ans parce qu'il faut le reconnaître, ça n'a pas été facile.

Vous étiez à Abidjan, quel est le moral de vos éléments restés sur place ?
Il faut le dire, les éléments ont le moral. Le moral est très haut compte tenu de ce qui se passe à Abobo. Personnellement, je leur tire mon chapeau parce que les gens ont dit qu'ils ne mangeaient pas et pourtant nous sommes à l'aise là-bas.

Vous êtes sans ignorer que pendant que vous étiez à Abidjan, beaucoup de rumeurs ont circulé à votre sujet. Un commentaire ?
On ne peut pas empêcher quelqu'un de dire ce qu'il pense, comme on ne peut pas empêcher quelqu'un de rêver. Mais humainement quand toi-même tu sais que tu es serein, tu es tranquille avec ta conscience. Et tu ne te reproches rien donc tu n'as rien à craindre. Et c'est mon cas aujourd'hui. Je suis serein. Tout ce que je fais, mon chef hiérarchique est au courant. Comme le Premier Ministre est au courant de tout ce que je fais, je n'ai rien à me reprocher.
Je suis tranquille et il faut laisser les gens raconter leur vie. Comme on le dit, je leur pardonne. Ce qu'ils ont dit de faux sur moi, je leur pardonne à mon tour. Il faut pardonner parce que tout le monde ne sait pas ce qu'il fait. Moi, je suis sur mon droit chemin et je vous rassure, cette position m'a permis de savoir qui je suis. Cela a permis de savoir qui est vraiment Wattao, et qu'il est important. Parce que quand tu n'es pas important, on ne parle pas de toi. On ne parle pas d'un fou. C'est quand tu peux finir quelque chose qu'on parle de toi. Cela m'a ragaillardi, raffermi. Cela a raffermi ma position.

Quels sont vos rapports avec le Président de la république, SEM Alassane Dramane Ouattara ?
C'est mon Président et moi je suis militaire, soldat. Je ne peux pas avoir de rapport intime avec lui, ni avec le Premier Ministre. En aucun cas. Cela s'arrête sur le rapport de travail. S'il y a des ordres à me donner, on me les donne et je les exécute. Je ne peux pas aller m'asseoir pour dire que le Président Ouattara ayant le même patronyme que moi, c'est mon oncle ou bien mon père. Et le rapport qui doit exister entre nous, c'est le rapport de travail, le reste n'est pas mon problème. Le rapport que j'ai avec le Premier Ministre, c'est le rapport de travail. Quand il m'ordonne, j'exécute.

Quels sont vos rapports avec vos amis d'hier, Blé Goudé et Philippe Mangou ?
Depuis la crise post-électorale, nous avons coupé les liens. Le mercredi avant la marche qui devait conduire le Premier Ministre à la RTI, le Général Mangou m'a contacté parce qu'on avait récupéré leur 12 /7 avec quelques matériels. Après cela, on a coupé les liens. Il ne faut pas voir la vérité et accepter de suivre le mensonge. Nous avions décidé d'aller ensemble avec eux parce que nous nous avions une mission bien déterminée à savoir les inciter à aller aux élections. Et nous avons réussi cette mission. Certains n'ont pas compris et ils nous ont traités de tous les noms. Aujourd'hui, je peux dire que la mission a été accomplie.
L'élection a été organisée et on sait qui a gagné. Le peuple a choisi, il faut que tout le monde s'aligne. J'ai été étonné de l'attitude du Général Mangou, Général de corps d'armée, qui a pensé que le mensonge pouvait l'emporter sur la vérité, c'était vraiment difficile. Mais aujourd'hui, il est en train de récolter les pots cassés. Demain, il va payer cher, parce qu'il a trahi la nation.
Concernant Blé Goudé, on a fait une mission de paix ensemble et aujourd'hui s'il ne veut pas suivre ce chemin, je le laisse continuer. Moi, je ne suis pas politicien, je suis militaire. Si j'étais pour eux, chacun allait connaitre ma position. Je n'allais jamais rester au Golf, j'allais les rejoindre. Je suis toujours avec mes amis d'hier et nous combattons ensemble. J'espère qu'ils vont comprendre qu'ils sont dans une aventure sans lendemain. Il est mieux de retourner à la maison et de rentrer dans la République.

Abidjan s'embrase de plus en plus, d'aucuns accusent les Forces nouvelles d'être derrière le commando invisible, que répondez-vous ?
Ah bon mais c'est vous qui m'informez. Je sais qu'il y a des combats qui se déroulent à Abobo. Ecoutez, quand tu es acculé jusqu'à un certain niveau et que tu as le dos au mur, tu te retrouves face à ton destin. C'est ce qui est arrivé à la jeunesse d'Abobo. A force de les acculer, aujourd'hui, ils cherchent à se défendre et moi, je loue leur courage et si je peux les appuyer, je les appuierai comme il se doit.

Avez-vous pu établir un contact avec ce commando invisible ?
Pour le moment, je n'ai aucun contact avec eux mais je suis en train de chercher les contacts et je suis sûr que nous nous croiserons.

Récemment, des proches de IB notamment Drigoné Bi Faya et Timité Ben Rassoul, ont fait des déclarations en lui attribuant la paternité du commando invisible. Quel est votre commentaire ?
Je ne savais pas que IB avait encore des hommes, mais si ce sont ces hommes, nous attendons de voir. Si c'est vérifié, je dirai que c'est une aventure. IB n'a jamais rien terminé, c'est un opportuniste.
M. Alassane Dramane Ouattara a été élu, si nous le laissons pour aller prendre IB, c'est que nous voulons plonger la Côte d'Ivoire dans le chaos. Que chacun connaisse sa place pour que nous évitions de nous emmerder.
J'ose croire qu'il sera habité par la sagesse pour ne pas encore une fois de plus mettre la vie de certains jeunes en danger inutilement. Il ne pourra jamais diriger la Côte d'Ivoire, alors là, jamais. Il faut qu'il arrête.

Un rapprochement est-il encore possible ?
Il n'y a pas de rapprochement entre lui et moi. Vous savez que ma tête est mise à prix par IB. Quel rapprochement peut-il avoir entre lui et moi ? C'est ça le problème et je ne peux pas laisser Monsieur Alassane Ouattara pour aller suivre IB. Tant qu'il ne comprendra pas qu'il est militaire et qu'il doit se mettre au service de la Côte d'Ivoire, en faisant la sécurité, en défendant le pays et non pour devenir Président, nous ne pourrions jamais nous entendre.

La semaine dernière, sur Onuci-FM, nous avons appris qu'il ya eu des tirs à Séguéla. Qu'est-ce qui s'y était passé ?
A Séguéla, il n'y a rien eu. Vous savez, les gens ont toujours trouvé des choses pour vouloir déstabiliser les Forces Nouvelles. Lorsqu'il y a une petite égratignure entre deux éléments, nos ennemis extrapolent cela comme si le ciel est tombé à Séguéla. Il y a des choses plus graves à Abidjan et on n'en fait pas cas. Sinon, il n'y a rien eu à Séguéla. Je suis venu et je vais prendre ma place là-bas.

Mon Commandant, parlant de Séguéla, un quotidien de la place a fait cas ce matin (Ndlr : lundi 15 mars 2011) du retour de Koné Zakaria pour reprendre sa place en tant que Commandant de zone de cette localité²…
Vous l'avez vu ? Vous savez qu'il y a parmi vous, des journalistes qui racontent n'importe quoi. Si Koné Zakaria veut venir, qu'il vienne. Il sera le bienvenu. C'est la même lutte qui continue. Je n'ai pas de problème avec lui. Celui qui pense qu'il peut enlever Gbagbo pour que Alassane Ouattara exerce son pouvoir, qu'il vienne et je vais le soutenir. C'est ça mon objectif aujourd'hui à savoir comment installer le Président démocratiquement élu. Le reste, je m'en fous. Et puis, je suis Chef d'état-major adjoint, en principe mon poste n'est pas Séguéla. Si je trouve quelqu'un qui soit capable de gérer Séguéla, je lui cède le poste puis je viens m'asseoir à l'état-major. Pour le moment, je suis à mon poste.

Donc, jusqu'à présent, aucune note de l'état-major ne vous a été signifiée à cet effet ?
En tout cas, jusqu'à présent, je n'ai vu aucune note de l'état-major ou du Premier ministre, ministre de la Défense, m'informant de cela. Donc c'est pour vous dire que je continue mon travail.

Votre retour à Séguéla est prévu pour quand ?
Mon retour à Séguéla est prévu pour ces temps-ci. Je me suis un peu reposé ici, à Bouaké, parce que Séguéla, c'est le front.

Vous dites que Séguéla, c'est le front. Qu'est-ce que cela veut dire ?
Séguéla est sur la ligne de front. Après Séguéla, Vavoua et c'est Daloa qui est là. Il se pourrait qu'à partir de Daloa, ils nous attaquent comme ils l'ont fait à Danané. Donc s'ils nous attaquent, c'est l'occasion pour nous d'aller jusqu'à San Pedro et jusqu'à Abidjan.

Concernant les lignes de front, on sait que votre poudrière a pris feu à Séguéla. Pensez-vous avoir les moyens matériels nécessaires pour tenir ?
Ce n'est pas ma poudrière qui a pris feu. C'est plutôt l'armement qui était au poste de garde. Vous savez, dans un service de garde, il y a toujours des armes à feu. C'est ce qui a pris feu. Ceux qui disent que ma poudrière a pris feu, qu'ils essaient d'attaquer Séguéla, ils verront si j'ai des bois ou des cailloux pour me défendre. Je souhaite qu'on essaie de me provoquer.

Après le sommet de l'Union Africaine qui confirme l'élection d'Alassane Ouattara à la Présidence de la République, Laurent Gbagbo refuse toujours de quitter le pouvoir. Les Ivoiriens souffrent et le pays s'embrase. Que doit-on attendre des Forces Nouvelles ?
Sincèrement, je vous le dis. Si on savait que Gbagbo allait se comporter ainsi, on ne partirait jamais comme ça à Abidjan. On partirait avec l'esprit de guerre. Nous ne sommes pas partis avec l'esprit de guerre dans la tête, croyant en ce monsieur qui a fait croire à toute la nation que s'il perdait les élections, il céderait le pouvoir pacifiquement. Mais aujourd'hui, ce que les Ivoiriens peuvent attendre des Forces Nouvelles, c'est que nous travaillons pour mettre Alassane Ouattara au pouvoir. Nous allons l'installer au palais avec l'accord et le soutien du Premier ministre, Ministre de la Défense, chef des Forces Nouvelles. Donc c'est pour vous dire que Monsieur Alassane Ouattara sera bientôt au pouvoir. Aujourd'hui nous ne sommes pas des rebelles. Donc personne ne peut nous accuser si on fait une offensive pour libérer Abidjan. Personne ne peut nous en vouloir. Mais avant si on le faisait, on allait avoir tout le monde entier sur notre tête.

On sait qu'il y a des éléments de l'ancienne force gouvernementale qui veulent vous rejoindre…
Il y a beaucoup d'éléments des FDS qui nous ont déjà rejoints.

Mais il y en a qui sont encore sceptiques ?
Qu'ils restent dans leur scepticisme. Mais quand nous serons au pouvoir, ils resteront toujours sceptiques.

Ils ont peur pour leur sécurité…
Leur sécurité comment ? De quelle sécurité parle-t-on ? Nous avons tous risqué nos vies. Celui qui ne risque rien n'a jamais rien. Il faut qu'ils acceptent de risquer.

Le jeudi 03 mars dernier, des femmes qui manifestaient pacifiquement à Abobo ont été massacrées par les forces pro-Gbagbo. Avez-vous un commentaire à faire là-dessus ?
Vous savez, il faut beaucoup faire attention à la femme. Et Laurent Gbagbo n'a pas compris cela. Il s'est attaqué aux femmes. Voyez, depuis qu'ils ont tué ces sept femmes, les choses s'accélèrent. Et ça ira plus vite que prévu. Parce que la femme, elle est sacrée. Tirer sur des femmes aux mains nues. Que voulez-vous que Dieu fasse pour vous encore ? La Femme, celle qui donne la vie. C'est comme s'ils ont bafoué nos mamans, eux-mêmes leurs mamans. Pensez-vous que de vrais Ivoiriens peuvent aller tuer leurs sœurs ivoiriennes. C'est pour vous dire que c'est le déclin qui est arrivé. Et rien ne peut arrêter cela. Mais moi je dis qu'il n'est jamais tard pour bien faire.
Ces militaires peuvent prendre leurs responsabilités aujourd'hui comme il se doit. Mais ceux qui ne veulent pas prendre leurs responsabilités, tant pis pour eux. Mais avec ou sans eux, nous irons jusqu'au pouvoir. Donc il faut qu'ils nous rejoignent maintenant pour qu'on parte ensemble, parce que nous sommes sur le bon chemin.
Ils doivent savoir que tout est filmé aujourd'hui. Ce qui est marrant, même quand on brule quelqu'un, on filme. Ces images vont parler et demain les coupables vont répondre de leurs actes. Ceux qui ont tiré sur ces femmes ont été filmés. Le char a été filmé. On connait ceux qui étaient dans ce char ce jour-là. Demain, ils répondront. Il faut que chacun soit conscient aujourd'hui de l'acte qu'il pose. Comme Gbagbo même l'a dit, quand on t'envoie, il faut savoir t'envoyer. Comme ces derniers n'ont pas su s'envoyer, ils vont répondre demain. Et je suis sûr et certain que ceux qui ont commis ce crime se disent que c'est la fin de leur carrière. Je ne sais pas ce qu'ils vont faire pour redorer leur blason. Mais comme on dit souvent que quand tu fais du bien, le mal que tu as commis auparavant peut être à moitié pardonné. On verra. Je sais que certains ont compris. Chaque jour que Dieu fait, on s'appelle et beaucoup vont nous rejoindre.

Pour finir, quel message avez-vous à lancer à l'endroit des populations, de vos frères d'armes des Fds-ci encore indécis ? Et aussi à l'endroit des miliciens et des mercenaires ?
D'abord, je voudrais lancer un appel à la communauté internationale pour leur demander de faire en sorte que les deux journalistes de TVNP injustement emprisonnés à la MACA soient libérés car ce ne sont pas des militaires mais de simples journalistes qui se rendaient à Abidjan dans le cadre de leurs activités professionnelles.
Aux populations ivoiriennes, je dirai tout simplement que chaque peuple a une histoire. Les Etats-Unis et la France ont eu leur histoire. C'est le moment pour la Côte d'Ivoire de vivre son histoire. Chacun doit faire des sacrifices pour ramener la paix en Côte d'Ivoire. La victoire du Président Alassane Ouattara est incontestable. Comme on le dit, nous sommes majoritaires, et avec cette majorité, nous allons prouver aux yeux du monde que la Côte d'Ivoire peut résoudre ses problèmes. Si on veut compter sur la communauté internationale, elle ne va jamais agir.
C'est à nous-mêmes ivoiriens de nous lever comme un seul homme pour aller mettre le Président Ouattara au pouvoir, pour qu'il nous ramène la paix et le développement. On sait qu'avec ce monsieur, la Côte d'Ivoire va aller de l'avant. Nous allons tout faire pour qu'Alassane Ouattara s'installe au pouvoir pour qu'il donne la joie de vivre aux Ivoiriens.
A nos frères militaires indécis, ce n'est pas le moment de l'être. Il faut risquer, car celui qui ne risque rien, n'a jamais rien. Tu ne peux pas refuser de risquer et attendre la gloire. Tu ne peux pas t'asseoir dans ton salon et attendre quelque chose pour être heureux. Il faut risquer. Ça passe ou ça casse. Nous avons risqué pour être là aujourd'hui. Et nous allons risquer encore pour installer le Président Alassane Ouattara au pouvoir. Ce n'est plus une affaire de parti. C'est une affaire de la Côte d'Ivoire. Il faut qu'on se lève comme un seul homme pour dire à ce monsieur de quitter le pouvoir. On peut le faire si on le veut. Mais si on veut calculer nos intérêts, nous n'allons jamais y arriver. Je le dis, même s'il reste deux personnes, elles vont installer le Président Alassane Ouattara au pouvoir. Car c'est la volonté de Dieu, on n'y peut rien. Comment M. Gbagbo peut-il s'en sortir. Dites-le moi, car je ne vois pas. Non jamais. Le Président Alassane Ouattara a gagné partout. Même dans son village à Gagnoa. Ainsi qu'à Abidjan.
A l'endroit des miliciens et mercenaires, il n'y a pas deux mots à dire : nous allons les mater. Je le redis, nous allons les mater.
En ce qui concerne les généraux fidèles à Laurent Gbagbo, moi je les considère comme des généraux perdus, des généraux inconscients. Je le dis haut et fort et je l'assume. Ils sont indignes. Ils ne doivent pas porter le galon de général. Ils ont trahi le peuple. L'armée est avec le peuple, elle n'est pas contre le peuple. On a vu en Egypte, en Tunisie où l'armée a refusé de tirer sur son peuple. Mais si cette armée cautionne des mercenaires pour venir tirer sur le peuple. Que nous diront-ils demain ? Cette armée est à reformer. Il faut une reforme totale et profonde de notre armée. Car, elle a failli à sa mission.
Quant à mes frères d'armes des Forces Républicaines, il faut qu'ils sachent que nous ne sommes plus des rebelles. Nous sommes des Forces Républicaines. On doit avoir un comportement républicain. Aujourd'hui, le Président Alassane Ouattara a été élu pour redorer le blason de la Côte d'Ivoire. C'est à nous Forces Républicaines de l'aider dans cette tâche. Donc on doit savoir marcher, savoir parler et poser des actes nobles à l'image du Président Alassane Dramane Ouattara pour ne pas qu'il ait honte de nous demain. Je demande à mes frères de tenir bon, nous sommes déjà au bout du tunnel. Il nous reste deux voire trois semaines de courage tout au plus pour l'installer au pouvoir. Et nous serons tous heureux, ainsi que la Côte d'Ivoire et toute la sous région.
Interview réalisée par DELMAS ABIB

Le Commandant Ouattara Issiaka alias Wattao/“Nous allons tout faire pour qu’Alassane Ouattara s’installe au pouvoir ...”

abidjan.netDe passage à Bouaké pour rejoindre sa zone de combat, plus précisément dans le groupement tactique 5 à Séguéla et pour se battre aux cotés de ses hommes pour libérer la Côte d'Ivoire des mercenaires angolais et libériens, le commandant Ouattara Issiaka, sous chef d'état-major des FAFN, alias Wattao, dans un entretien qu'il nous a accordé dans sa résidence, a fait le tour d'horizon de la situation socio-politique et militaire qui prévaut en ce moment en Côte d'Ivoire. C'était le mardi 15 mars dernier.
Mon Commandant, vous êtes de retour à Bouaké, quelles sont les nouvelles ?
D'abord, je vous remercie. Les nouvelles sont très bonnes. Comme on le dit, le capitaine hors de l'eau n'est pas un capitaine. Je me retrouve à Bouaké pour continuer le travail. On est maintenant une Force Républicaine et il est temps d'aborder une autre stratégie de combat. C'est pourquoi, aujourd'hui, je suis revenu dans la zone pour retrouver mes hommes et continuer le combat. Je profite de l'occasion que vous m'offrez pour saluer tous nos commandants de zones pour le travail abattu sur le terrain pendant huit ans parce qu'il faut le reconnaître, ça n'a pas été facile.

Vous étiez à Abidjan, quel est le moral de vos éléments restés sur place ?
Il faut le dire, les éléments ont le moral. Le moral est très haut compte tenu de ce qui se passe à Abobo. Personnellement, je leur tire mon chapeau parce que les gens ont dit qu'ils ne mangeaient pas et pourtant nous sommes à l'aise là-bas.

Vous êtes sans ignorer que pendant que vous étiez à Abidjan, beaucoup de rumeurs ont circulé à votre sujet. Un commentaire ?
On ne peut pas empêcher quelqu'un de dire ce qu'il pense, comme on ne peut pas empêcher quelqu'un de rêver. Mais humainement quand toi-même tu sais que tu es serein, tu es tranquille avec ta conscience. Et tu ne te reproches rien donc tu n'as rien à craindre. Et c'est mon cas aujourd'hui. Je suis serein. Tout ce que je fais, mon chef hiérarchique est au courant. Comme le Premier Ministre est au courant de tout ce que je fais, je n'ai rien à me reprocher.
Je suis tranquille et il faut laisser les gens raconter leur vie. Comme on le dit, je leur pardonne. Ce qu'ils ont dit de faux sur moi, je leur pardonne à mon tour. Il faut pardonner parce que tout le monde ne sait pas ce qu'il fait. Moi, je suis sur mon droit chemin et je vous rassure, cette position m'a permis de savoir qui je suis. Cela a permis de savoir qui est vraiment Wattao, et qu'il est important. Parce que quand tu n'es pas important, on ne parle pas de toi. On ne parle pas d'un fou. C'est quand tu peux finir quelque chose qu'on parle de toi. Cela m'a ragaillardi, raffermi. Cela a raffermi ma position.

Quels sont vos rapports avec le Président de la république, SEM Alassane Dramane Ouattara ?
C'est mon Président et moi je suis militaire, soldat. Je ne peux pas avoir de rapport intime avec lui, ni avec le Premier Ministre. En aucun cas. Cela s'arrête sur le rapport de travail. S'il y a des ordres à me donner, on me les donne et je les exécute. Je ne peux pas aller m'asseoir pour dire que le Président Ouattara ayant le même patronyme que moi, c'est mon oncle ou bien mon père. Et le rapport qui doit exister entre nous, c'est le rapport de travail, le reste n'est pas mon problème. Le rapport que j'ai avec le Premier Ministre, c'est le rapport de travail. Quand il m'ordonne, j'exécute.

Quels sont vos rapports avec vos amis d'hier, Blé Goudé et Philippe Mangou ?
Depuis la crise post-électorale, nous avons coupé les liens. Le mercredi avant la marche qui devait conduire le Premier Ministre à la RTI, le Général Mangou m'a contacté parce qu'on avait récupéré leur 12 /7 avec quelques matériels. Après cela, on a coupé les liens. Il ne faut pas voir la vérité et accepter de suivre le mensonge. Nous avions décidé d'aller ensemble avec eux parce que nous nous avions une mission bien déterminée à savoir les inciter à aller aux élections. Et nous avons réussi cette mission. Certains n'ont pas compris et ils nous ont traités de tous les noms. Aujourd'hui, je peux dire que la mission a été accomplie.
L'élection a été organisée et on sait qui a gagné. Le peuple a choisi, il faut que tout le monde s'aligne. J'ai été étonné de l'attitude du Général Mangou, Général de corps d'armée, qui a pensé que le mensonge pouvait l'emporter sur la vérité, c'était vraiment difficile. Mais aujourd'hui, il est en train de récolter les pots cassés. Demain, il va payer cher, parce qu'il a trahi la nation.
Concernant Blé Goudé, on a fait une mission de paix ensemble et aujourd'hui s'il ne veut pas suivre ce chemin, je le laisse continuer. Moi, je ne suis pas politicien, je suis militaire. Si j'étais pour eux, chacun allait connaitre ma position. Je n'allais jamais rester au Golf, j'allais les rejoindre. Je suis toujours avec mes amis d'hier et nous combattons ensemble. J'espère qu'ils vont comprendre qu'ils sont dans une aventure sans lendemain. Il est mieux de retourner à la maison et de rentrer dans la République.

Abidjan s'embrase de plus en plus, d'aucuns accusent les Forces nouvelles d'être derrière le commando invisible, que répondez-vous ?
Ah bon mais c'est vous qui m'informez. Je sais qu'il y a des combats qui se déroulent à Abobo. Ecoutez, quand tu es acculé jusqu'à un certain niveau et que tu as le dos au mur, tu te retrouves face à ton destin. C'est ce qui est arrivé à la jeunesse d'Abobo. A force de les acculer, aujourd'hui, ils cherchent à se défendre et moi, je loue leur courage et si je peux les appuyer, je les appuierai comme il se doit.

Avez-vous pu établir un contact avec ce commando invisible ?
Pour le moment, je n'ai aucun contact avec eux mais je suis en train de chercher les contacts et je suis sûr que nous nous croiserons.

Récemment, des proches de IB notamment Drigoné Bi Faya et Timité Ben Rassoul, ont fait des déclarations en lui attribuant la paternité du commando invisible. Quel est votre commentaire ?
Je ne savais pas que IB avait encore des hommes, mais si ce sont ces hommes, nous attendons de voir. Si c'est vérifié, je dirai que c'est une aventure. IB n'a jamais rien terminé, c'est un opportuniste.
M. Alassane Dramane Ouattara a été élu, si nous le laissons pour aller prendre IB, c'est que nous voulons plonger la Côte d'Ivoire dans le chaos. Que chacun connaisse sa place pour que nous évitions de nous emmerder.
J'ose croire qu'il sera habité par la sagesse pour ne pas encore une fois de plus mettre la vie de certains jeunes en danger inutilement. Il ne pourra jamais diriger la Côte d'Ivoire, alors là, jamais. Il faut qu'il arrête.

Un rapprochement est-il encore possible ?
Il n'y a pas de rapprochement entre lui et moi. Vous savez que ma tête est mise à prix par IB. Quel rapprochement peut-il avoir entre lui et moi ? C'est ça le problème et je ne peux pas laisser Monsieur Alassane Ouattara pour aller suivre IB. Tant qu'il ne comprendra pas qu'il est militaire et qu'il doit se mettre au service de la Côte d'Ivoire, en faisant la sécurité, en défendant le pays et non pour devenir Président, nous ne pourrions jamais nous entendre.

La semaine dernière, sur Onuci-FM, nous avons appris qu'il ya eu des tirs à Séguéla. Qu'est-ce qui s'y était passé ?
A Séguéla, il n'y a rien eu. Vous savez, les gens ont toujours trouvé des choses pour vouloir déstabiliser les Forces Nouvelles. Lorsqu'il y a une petite égratignure entre deux éléments, nos ennemis extrapolent cela comme si le ciel est tombé à Séguéla. Il y a des choses plus graves à Abidjan et on n'en fait pas cas. Sinon, il n'y a rien eu à Séguéla. Je suis venu et je vais prendre ma place là-bas.

Mon Commandant, parlant de Séguéla, un quotidien de la place a fait cas ce matin (Ndlr : lundi 15 mars 2011) du retour de Koné Zakaria pour reprendre sa place en tant que Commandant de zone de cette localité²…
Vous l'avez vu ? Vous savez qu'il y a parmi vous, des journalistes qui racontent n'importe quoi. Si Koné Zakaria veut venir, qu'il vienne. Il sera le bienvenu. C'est la même lutte qui continue. Je n'ai pas de problème avec lui. Celui qui pense qu'il peut enlever Gbagbo pour que Alassane Ouattara exerce son pouvoir, qu'il vienne et je vais le soutenir. C'est ça mon objectif aujourd'hui à savoir comment installer le Président démocratiquement élu. Le reste, je m'en fous. Et puis, je suis Chef d'état-major adjoint, en principe mon poste n'est pas Séguéla. Si je trouve quelqu'un qui soit capable de gérer Séguéla, je lui cède le poste puis je viens m'asseoir à l'état-major. Pour le moment, je suis à mon poste.

Donc, jusqu'à présent, aucune note de l'état-major ne vous a été signifiée à cet effet ?
En tout cas, jusqu'à présent, je n'ai vu aucune note de l'état-major ou du Premier ministre, ministre de la Défense, m'informant de cela. Donc c'est pour vous dire que je continue mon travail.

Votre retour à Séguéla est prévu pour quand ?
Mon retour à Séguéla est prévu pour ces temps-ci. Je me suis un peu reposé ici, à Bouaké, parce que Séguéla, c'est le front.

Vous dites que Séguéla, c'est le front. Qu'est-ce que cela veut dire ?
Séguéla est sur la ligne de front. Après Séguéla, Vavoua et c'est Daloa qui est là. Il se pourrait qu'à partir de Daloa, ils nous attaquent comme ils l'ont fait à Danané. Donc s'ils nous attaquent, c'est l'occasion pour nous d'aller jusqu'à San Pedro et jusqu'à Abidjan.

Concernant les lignes de front, on sait que votre poudrière a pris feu à Séguéla. Pensez-vous avoir les moyens matériels nécessaires pour tenir ?
Ce n'est pas ma poudrière qui a pris feu. C'est plutôt l'armement qui était au poste de garde. Vous savez, dans un service de garde, il y a toujours des armes à feu. C'est ce qui a pris feu. Ceux qui disent que ma poudrière a pris feu, qu'ils essaient d'attaquer Séguéla, ils verront si j'ai des bois ou des cailloux pour me défendre. Je souhaite qu'on essaie de me provoquer.

Après le sommet de l'Union Africaine qui confirme l'élection d'Alassane Ouattara à la Présidence de la République, Laurent Gbagbo refuse toujours de quitter le pouvoir. Les Ivoiriens souffrent et le pays s'embrase. Que doit-on attendre des Forces Nouvelles ?
Sincèrement, je vous le dis. Si on savait que Gbagbo allait se comporter ainsi, on ne partirait jamais comme ça à Abidjan. On partirait avec l'esprit de guerre. Nous ne sommes pas partis avec l'esprit de guerre dans la tête, croyant en ce monsieur qui a fait croire à toute la nation que s'il perdait les élections, il céderait le pouvoir pacifiquement. Mais aujourd'hui, ce que les Ivoiriens peuvent attendre des Forces Nouvelles, c'est que nous travaillons pour mettre Alassane Ouattara au pouvoir. Nous allons l'installer au palais avec l'accord et le soutien du Premier ministre, Ministre de la Défense, chef des Forces Nouvelles. Donc c'est pour vous dire que Monsieur Alassane Ouattara sera bientôt au pouvoir. Aujourd'hui nous ne sommes pas des rebelles. Donc personne ne peut nous accuser si on fait une offensive pour libérer Abidjan. Personne ne peut nous en vouloir. Mais avant si on le faisait, on allait avoir tout le monde entier sur notre tête.

On sait qu'il y a des éléments de l'ancienne force gouvernementale qui veulent vous rejoindre…
Il y a beaucoup d'éléments des FDS qui nous ont déjà rejoints.

Mais il y en a qui sont encore sceptiques ?
Qu'ils restent dans leur scepticisme. Mais quand nous serons au pouvoir, ils resteront toujours sceptiques.

Ils ont peur pour leur sécurité…
Leur sécurité comment ? De quelle sécurité parle-t-on ? Nous avons tous risqué nos vies. Celui qui ne risque rien n'a jamais rien. Il faut qu'ils acceptent de risquer.

Le jeudi 03 mars dernier, des femmes qui manifestaient pacifiquement à Abobo ont été massacrées par les forces pro-Gbagbo. Avez-vous un commentaire à faire là-dessus ?
Vous savez, il faut beaucoup faire attention à la femme. Et Laurent Gbagbo n'a pas compris cela. Il s'est attaqué aux femmes. Voyez, depuis qu'ils ont tué ces sept femmes, les choses s'accélèrent. Et ça ira plus vite que prévu. Parce que la femme, elle est sacrée. Tirer sur des femmes aux mains nues. Que voulez-vous que Dieu fasse pour vous encore ? La Femme, celle qui donne la vie. C'est comme s'ils ont bafoué nos mamans, eux-mêmes leurs mamans. Pensez-vous que de vrais Ivoiriens peuvent aller tuer leurs sœurs ivoiriennes. C'est pour vous dire que c'est le déclin qui est arrivé. Et rien ne peut arrêter cela. Mais moi je dis qu'il n'est jamais tard pour bien faire.
Ces militaires peuvent prendre leurs responsabilités aujourd'hui comme il se doit. Mais ceux qui ne veulent pas prendre leurs responsabilités, tant pis pour eux. Mais avec ou sans eux, nous irons jusqu'au pouvoir. Donc il faut qu'ils nous rejoignent maintenant pour qu'on parte ensemble, parce que nous sommes sur le bon chemin.
Ils doivent savoir que tout est filmé aujourd'hui. Ce qui est marrant, même quand on brule quelqu'un, on filme. Ces images vont parler et demain les coupables vont répondre de leurs actes. Ceux qui ont tiré sur ces femmes ont été filmés. Le char a été filmé. On connait ceux qui étaient dans ce char ce jour-là. Demain, ils répondront. Il faut que chacun soit conscient aujourd'hui de l'acte qu'il pose. Comme Gbagbo même l'a dit, quand on t'envoie, il faut savoir t'envoyer. Comme ces derniers n'ont pas su s'envoyer, ils vont répondre demain. Et je suis sûr et certain que ceux qui ont commis ce crime se disent que c'est la fin de leur carrière. Je ne sais pas ce qu'ils vont faire pour redorer leur blason. Mais comme on dit souvent que quand tu fais du bien, le mal que tu as commis auparavant peut être à moitié pardonné. On verra. Je sais que certains ont compris. Chaque jour que Dieu fait, on s'appelle et beaucoup vont nous rejoindre.

Pour finir, quel message avez-vous à lancer à l'endroit des populations, de vos frères d'armes des Fds-ci encore indécis ? Et aussi à l'endroit des miliciens et des mercenaires ?
D'abord, je voudrais lancer un appel à la communauté internationale pour leur demander de faire en sorte que les deux journalistes de TVNP injustement emprisonnés à la MACA soient libérés car ce ne sont pas des militaires mais de simples journalistes qui se rendaient à Abidjan dans le cadre de leurs activités professionnelles.
Aux populations ivoiriennes, je dirai tout simplement que chaque peuple a une histoire. Les Etats-Unis et la France ont eu leur histoire. C'est le moment pour la Côte d'Ivoire de vivre son histoire. Chacun doit faire des sacrifices pour ramener la paix en Côte d'Ivoire. La victoire du Président Alassane Ouattara est incontestable. Comme on le dit, nous sommes majoritaires, et avec cette majorité, nous allons prouver aux yeux du monde que la Côte d'Ivoire peut résoudre ses problèmes. Si on veut compter sur la communauté internationale, elle ne va jamais agir.
C'est à nous-mêmes ivoiriens de nous lever comme un seul homme pour aller mettre le Président Ouattara au pouvoir, pour qu'il nous ramène la paix et le développement. On sait qu'avec ce monsieur, la Côte d'Ivoire va aller de l'avant. Nous allons tout faire pour qu'Alassane Ouattara s'installe au pouvoir pour qu'il donne la joie de vivre aux Ivoiriens.
A nos frères militaires indécis, ce n'est pas le moment de l'être. Il faut risquer, car celui qui ne risque rien, n'a jamais rien. Tu ne peux pas refuser de risquer et attendre la gloire. Tu ne peux pas t'asseoir dans ton salon et attendre quelque chose pour être heureux. Il faut risquer. Ça passe ou ça casse. Nous avons risqué pour être là aujourd'hui. Et nous allons risquer encore pour installer le Président Alassane Ouattara au pouvoir. Ce n'est plus une affaire de parti. C'est une affaire de la Côte d'Ivoire. Il faut qu'on se lève comme un seul homme pour dire à ce monsieur de quitter le pouvoir. On peut le faire si on le veut. Mais si on veut calculer nos intérêts, nous n'allons jamais y arriver. Je le dis, même s'il reste deux personnes, elles vont installer le Président Alassane Ouattara au pouvoir. Car c'est la volonté de Dieu, on n'y peut rien. Comment M. Gbagbo peut-il s'en sortir. Dites-le moi, car je ne vois pas. Non jamais. Le Président Alassane Ouattara a gagné partout. Même dans son village à Gagnoa. Ainsi qu'à Abidjan.
A l'endroit des miliciens et mercenaires, il n'y a pas deux mots à dire : nous allons les mater. Je le redis, nous allons les mater.
En ce qui concerne les généraux fidèles à Laurent Gbagbo, moi je les considère comme des généraux perdus, des généraux inconscients. Je le dis haut et fort et je l'assume. Ils sont indignes. Ils ne doivent pas porter le galon de général. Ils ont trahi le peuple. L'armée est avec le peuple, elle n'est pas contre le peuple. On a vu en Egypte, en Tunisie où l'armée a refusé de tirer sur son peuple. Mais si cette armée cautionne des mercenaires pour venir tirer sur le peuple. Que nous diront-ils demain ? Cette armée est à reformer. Il faut une reforme totale et profonde de notre armée. Car, elle a failli à sa mission.
Quant à mes frères d'armes des Forces Républicaines, il faut qu'ils sachent que nous ne sommes plus des rebelles. Nous sommes des Forces Républicaines. On doit avoir un comportement républicain. Aujourd'hui, le Président Alassane Ouattara a été élu pour redorer le blason de la Côte d'Ivoire. C'est à nous Forces Républicaines de l'aider dans cette tâche. Donc on doit savoir marcher, savoir parler et poser des actes nobles à l'image du Président Alassane Dramane Ouattara pour ne pas qu'il ait honte de nous demain. Je demande à mes frères de tenir bon, nous sommes déjà au bout du tunnel. Il nous reste deux voire trois semaines de courage tout au plus pour l'installer au pouvoir. Et nous serons tous heureux, ainsi que la Côte d'Ivoire et toute la sous région.
Interview réalisée par DELMAS ABIB

Bienvenue aux pays des pestiférés

Pickpockets, fraudeurs, chiens errants, nids-de-poule, voilà l’image de la Roumanie que véhiculent les sites ministériels de conseils aux voyageurs. Tour d’horizon de ces idées reçues – et parfois vraies –, par Adevarul.Les chiens ne sont pas admis !

Les chiens ne sont pas admis !

Paru dans

Aller sur le site de Direct Matin

De Paris à Berne, les ministères des Affaires étrangères de tous les pays européens, ainsi que des Etats-Unis et du Canada, ont à cœur d’informer leurs concitoyens des dangers qui les guettent au pays de Dracula [la Roumanie…].

Une charrette dotée d’une plaque d’immatriculation roulant sur l’asphalte de Bucarest est ainsi devenue l’un des symboles de la Roumanie urbaine. Et, vu de l’étranger, le pays déborde de pickpockets à peine moins dangereux que les chiens errants ou que les horribles crevasses des chaussées locales. Les Belges se voient également conseiller de n’avoir sur eux que des photocopies de leurs papiers d’identité et de faire attention lorsqu’ils sont arrêtés par la police : “Les voyageurs sont parfois interpellés par de faux policiers”, argumente le texte officiel. Les voies cyclables, l’éclairage public et les panneaux de signalisation pour cyclistes y sont quasi inexistants, poursuit Bruxelles, qui met aussi en garde contre le fait que “le pays connaît environ tous les trente ans un grand séisme”, citant le tremblement de terre dévastateur de 1977 [11 000 victimes, dont 2 000 morts].

A Londres, le Foreign Office prévient les sujets de Sa Majesté que la Roumanie présente un risque terroriste latent : “Les attaques peuvent frapper sans discrimination.” Comme la plupart des pays de l’Union européenne, le Royaume-Uni souligne le risque de croiser des voleurs aux alentours des bureaux de change, des hôtels et dans les transports en commun, spécialement dans les environs de l’aéroport. La méthode souvent utilisée, apprend-on, consiste à distraire l’attention de la victime pendant que des complices essaient de voler montres et bijoux. Ce procédé serait l’apanage de bandes d’enfants.

Berlin, de son côté, via le site de son ministère des Affaires étrangères, fait remarquer que la Roumanie ne compte que 320 kilomètres d’autoroutes et qu’elle se range parmi les pays de l’UE où il y a le plus grand nombre d’accidents mortels de la circulation : “Attention aux nids-de-poule et à la conduite dangereuse des bus et des camions”, précise le texte. Un autre danger guette les téméraires qui souhaiteraient camper : “Ne conservez pas vos aliments à l’intérieur de la tente, car des attaques d’animaux sauvages se sont déjà produites, en particulier d’ours en quête de nourriture.” En France, un avertissement similaire est lancé sur le site du Quai d’Orsay. En cas de (mauvaise) rencontre avec un ours, est-il précisé, il faut éviter de crier et de faire des mouvements brusques. Il ne faut pas non plus nourrir la bête.

L’Autriche, quant à elle, se montre particulièrement préoccupée par le système de soins en Roumanie. “En raison des conditions d’hygiène, des équipements obsolètes et de la pénurie de médicaments, le niveau des soins médicaux ne correspond pas aux normes de l’Europe occidentale”, indiquent les autorités. A Rome, le ministère des Affaires étrangères ne fait pas preuve de plus de bienveillance. Une grande prudence est recommandée dans certains quartiers de Bucarest. La vie nocturne en Roumanie est considérée comme un danger potentiel. Rome va jusqu’à recommander aux touristes italiens de ne pas accepter les invitations faites par des inconnus dans les clubs et les discothèques.

Vu de l’autre côté de l’Atlantique, la vision est aussi sombre. Les conseils aux voyageurs américains à destination de la Roumanie délivrés par le département d’Etat (équivalent du ministère des Affaires étrangères) expliquent que “la crise financière et les mesures d’austérité adoptées ont augmenté la fréquence des grèves et des manifestations en Roumanie, en particulier à Bucarest”. L’institution conseille donc aux citoyens américains d’éviter les manifs, tout comme, d’ailleurs, la Gay Pride de Bucarest, qui suscite de violentes protestations.

Un bon point toutefois, accorde Washington : bien qu’il existe (aussi) des préjugés raciaux en Roumanie, “en particulier envers les Roms, les crimes racistes sont rares”. Non, vraiment, la Roumanie est d’abord le paradis de la fraude à la carte de crédit et sur Internet, estime le gouvernement américain. Par conséquent, il est vivement conseillé de ne pas prêter d’argent à des gens qui prétendent avoir un enfant malade ou avoir perdu leur emploi.

Avant de nous scandaliser sur ces remarques, souvent vraies, qui dessinent l’image de notre pays à l’étranger, il faudrait reconnaître combien cette image se détériore constamment. Et à quel point le gouvernement roumain manque de la volonté de changer quoi que ce soit à cet égard.

1803-logo-romania-Tourism.jpg

1803-logo-detourne.jpg
Le logo d'une compagnie de transport repris dans la campagne de l'Office du tourisme roumain
(Source : www.romania-insider.com)

Italie: lourde aggravation du déficit commercial en janvier à 6,6 mrd EUR

Milan (awp/afp) - Le déficit commercial de l'Italie s'est aggravé en janvier et a atteint un niveau record de 6,6 milliards d'euros, contre un déficit de 4 milliards un an plus tôt, a annoncé vendredi l'Institut national des statistiques Istat.

Ce déficit est le déficit mensuel le plus élevé jamais enregistré.

Ce creusement du déficit est dû principalement à la hausse des prix de l'énergie. Le déficit du secteur énergétique s'est creusé à 5,8 milliards d'euros contre 3,9 milliards un an plus tôt, et a représenté "plus des deux tiers de l'augmentation globale du déficit", a expliqué l'Istat.

Globalement, les importations italiennes ont bondi de 31,3% en janvier alors que les exportations ont augmenté de 25,1%.

Les hausses des importations les plus marquées ont été enregistrées en provenance des pays du Mercosur (+73% sur un an), des pays de l'OPEP (+65,3%), de Chine (+52%) et des Etats-Unis (+50,2%).

cha

(AWP

Des braqueurs se font passer pour des gendarmes du GIGN

lefigaro.frCamions incendiés après le braquage à hauteur de Roclincourt sur la RN 17 entre Arras et Lens, le jeudi 17 mars 2011.
Camions incendiés après le braquage à hauteur de Roclincourt sur la RN 17 entre Arras et Lens, le jeudi 17 mars 2011. Crédits photo : DENIS CHARLET/AFP

Jeudi, le fourgon d'une société de transport de fonds n'a pas résisté à l'assaut de malfaiteurs. Lourdement armés et très organisés, ils ont élaboré un scénario sophistiqué pour dérober entre un et deux millions d'euros selon les sources.

Un fourgon blindé de la société Loomis a été braqué jeudi après-midi par plusieurs hommes armés sur la Route nationale 17 à hauteur de Roclincourt, entre Arras et Lens, dans le Pas-de-Calais, selon des gendarmes et le parquet d'Arras.

Jeudi vers 15 heures, les malfaiteurs braquent un premier camion à hauteur de Sainte-Catherine-les-Arras. Armés de fusils mitrailleurs et encagoulés, ils réquisitionnent le véhicule d'un chauffeur-routier en se faisant passer pour des membres du GIGN en opération, rapporte La Voix du Nord sur son site Internet.

Un scénario minutieusement préparé

Puis, les malfaiteurs mettent en place un rétrécissement de voie avec du matériel de signalétique volé afin de faire ralentir la circulation. L'étau se referme alors sur les transporteurs de fonds qui s'engagent dans la voie et se retrouvent bloqués. Les braqueurs foncent ensuite sur le fourgon avec le camion dérobé tandis qu'une fourgonnette blanche fait irruption avec à son bord cinq individus encagoulés.

Devant des témoins médusés, les malfaiteurs disposent des cales sous les roues du fourgon blindé, puis des charges explosives sur le pare-brise et sur la porte arrière. Les convoyeurs parviennent à sortir à temps avant que les braqueurs ne mettent le feu au fourgon et fassent sauter la porte arrière.

Très rapidement, les bandits chargent une trentaine de sacs contenus dans le fourgon blindé puis incendient les trois véhicules impliqués dans l'attaque dont ce même fourgon. Dans leur fuite, ils tirent sur un témoin qui s'était manifesté en pensant venir apporter son aide à un accident de la circulation. Cet individu n'a pas été blessé. Le chauffeur-routier libéré et les personnels de la Loomis non plus.

A l'aide d'un hélicoptère, la gendarmerie a déployé immédiatement un dispositif de recherche pour retrouver les malfaiteurs, en vain pour l'heure. Le butin de cette opération mafieuse serait estimé à un million d'euros selon France 3 et à deux millions d'euros selon Nord-Éclair. La police judiciaire de Lille a été saisie de l'enquête.

EN DIRECT: Le Japon continue à lutter

AFP

Un homme au milieu des décombres le 18 mars 2011 à Kamaishi

10H12 - Un accident de niveau 5 - L'Agence de sûreté nucléaire japonaise a relevé vendredi de 4 à 5 le niveau de l'accident nucléaire de Fukushima sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques. Le 4 est un "accident" avec "rejet mineur" de matière radioactive, et un endommagement "important" du coeur du réacteur, avec exposition mortelle d'un travailleur. Le 5 est un accident avec rejet "limité" et un endommagement "grave" du réacteur. L'Autorité française de sûreté nucléaire a classé Fukushima au niveau 6, comme "accident grave", dès la semaine dernière.

10H07 - Récession - Des analystes estiment que le Japon pourrait replonger dans une récession avec une reprise handicapée par la pénurie d'électricité consécutive à la crise nucléaire. Les quatre préfectures les plus touchées par le séisme représentent entre 6 et 7% de l'activité économique de l'archipel, selon Barclays Capital.

10H04 - Reprise des opérations - Les opérations visant à refroidir le combustible nucléaire du réacteur 3 de la centrale de Fukushima ont repris à l'aide de camions citernes équipés de canon à eau. Au moins sept véhicules des Forces d'autodéfense, nom officiel de l'armée nippone, vont se relayer pour déverser des dizaines de tonnes d'eau et empêcher les barres de combustible d'entrer en fusion.

10H02 - Minute de silence - Elle a été observée dans le nord-est du pays par des survivants de l'énorme séisme de magnitude 9 survenu il y a exactement une semaine, montre la télévision publique japonaise NHK.

09H57 - L'AIEA mesure - L'agence internationale de l'énergie atomique va mesurer elle même le niveau de radioactivité à Tokyo, sans doute dès vendredi soir, afin de rassurer la population, annonce son directeur général, Yukiya Amano.

09H52 - Ralenti - Dans le quartier huppé de Ginza à Tokyo, les éclairages de nuit sont éteints pour économiser l'électricité et l'activité tourne au ralenti. Un restaurateur espagnol envisage de fermer son établissement en raison du peu de clients, d'autant que les arrivages de poissons frais sont extrèmement limités.

09H40 - Sans thon - Au marché de Tsukiji, une pancarte annonce que "les ventes de thon sont suspendues pendant la durée de la crise". Parce que les restaurants de Tolyo qui n'ont plus de clients depuis le séisme, n'achètent plus de poisson frais, expliquent les habitants.

09H20 - Bonne nouvelle - Deux photographes de l'AFP veulent partager une bonne nouvelle: une équipe de sauveteurs australiens rencontrée à leur arrivée à Minamisanriku, à plus de cent kilomètres au nord-est de la centrale de Fukushima, vient en effet de leur confier que le compteur Geiger ne signale aucune radioactivité !

09H15 - Bilan - Une semaine après le séisme, le bilan fait état de 6.539 morts, soit plus que celui survenu à Kobe en 1995, qui avait fait 6.434 morts. Le nombre de disparus s'établit à 10.354, avec peu d'espoir de retrouver de nouveaux survivants.

EN DIRECT: Le Japon continuer à lutter. Une semaine après le pire séisme jamais enregistré dans l'archipel, le pays se bat contre une double crise nucléaire et humanitaire. Les autorités tentent de rétablir l'électricité pour remettre en service les pompes de refroidissement à Fukushima. Le bilan du séisme et du tsunami s'est alourdi à plus de 16.000 morts et disparus, et 100.000 personnes seraient sans logis.

Onu-Libye : la victoire historique de Nicolas Sarkozy

globe.blogs.nouvelobs.

vote.jpg

Cette nuit, la France a retrouvé son prestige diplomatique.

C'est elle qui a porté la résolution historique autorisant l'utilisation de la force contre les armées de Kadhafi, mettant ainsi en oeuvre pour la première fois la "responsabilité de protéger" des populations civiles (ainsi que l'a noté Hubert Védrine tout à l'heure).

C'est le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, et lui seul, qui l'a présentée au Conseil de Sécurité avant le vote.

C'est la France qui a entraîné l'Amérique d'Obama, si réticente il y a quelques jours encore.

Elle encore qui a obtenu l'initiative de la Ligue Arabe qui a tout débloqué.

Et, oui, c'est Nicolas Sarkozy, si seul au début, à qui la France doit, en grande partie, cette formidable victoire diplomatique.

Grâce à sa détermination (et au professionnaliste d'Alain Juppé), la communauté internationale va donc peut-être empêcher un ou plusieurs « Srebrenica » en Libye. Elle va aussi, espérons-le, déposer un dictateur terroriste et tortionnaire avant qu'il ne commette ses pires crimes.

La guerre est la guerre et tout ne se passera pas bien.

Il y aura des « bavures », des polémiques, des scandales peut-être. Et on sait les calculs politiciens des uns et des autres.

Mais, pour un soir au moins, notre pays est redevenu la France universelle des droits de l'Homme.

Libye: des frappes internationales "rapidement", Tripoli n'a "pas peur"

BENGHAZI (Libye) (AFP)

AFP/AL-ARABIYA

Capture d'image d'une interview du colonel Kadhafi par la chaîne Al-Arabiya, le 17 mars 2011

La France a annoncé vendredi que les "frappes militaires contre Kadhafi auront lieu rapidement", le fils du dirigeant libyen assurant que la Libye n'avait "pas peur" après le vote par l'ONU dans la nuit d'une résolution ouvrant la voie à un recours à la force.

Les forces loyalistes pilonnaient vendredi Misrata (200 km à l'est de Tripoli) contrôlée par la rébellion, après une nuit de tirs à l'arme lourde, selon un porte-parole des insurgés.

Benghazi, fief rebelle à l'Est, était calme, après une nuit de festivités qu'aucune intervention militaire n'a marquée, selon les journalistes de l'AFP sur place. Des propos menaçants du colonel Kadhafi avaient pourtant laissé craindre une attaque imminente.

Les frappes militaires contre la Libye après la résolution de l'ONU interviendront "rapidement", "dans quelques heures", a assuré vendredi le porte-parole du gouvernement français, disant ne pas vouloir préciser pour l'instant exactement "quand, comment, sur quelles cibles, sous quelles formes".

AFP

Alain Juppé lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies pour une intervention en Libye, le 17 mars 2011 à New York

Jeudi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang.

La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire.

"Nous sommes dans notre pays et avec notre peuple. Et nous n'avons pas peur," a réagi l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam.

"Vous n'allez pas aider le peuple si vous allez bombarder la Libye pour tuer des Libyens", a-t-il dit depuis Tripoli à l'émission de télévision américaine ABC News Nightline.

AFP

Un insurgé libyen charge des armes à Benghazi, le 17 mars 2011

Le vice-ministre des Affaires étrangères libyen Khaled Kaaim avait auparavant indiqué que Tripoli était prêt à un cessez-le-feu sous condition tout en estimant que la décision de l'ONU menaçait son unité.

A Benghazi, l'annonce de la décision de l'ONU a été accueillie par une explosion de joie.

"Nous n'avons plus peur, nous avons eu assez peur pendant 42 ans. (...) Je n'ai plus peur de l'aviation et de l'artillerie de Kadhafi qui a tué tellement de bons Libyens", a expliqué Saad, un ingénieur de 47 ans, dans le vacarme de tirs de joie, de feux d'artifices et de coups de klaxons.

Sur la scène diplomatique, le ton est plus sceptique.

La Chine, qui comme la Russie, l'Allemagne, le Brésil et l'Inde s'est abstenue lors du vote jeudi, s'est dite "opposée à l'usage de la force militaire dans les relations internationales".

L'Allemagne a mis en garde contre des "risques et des dangers considérables" en cas d'intervention.

AFP

Les forces pro-Kadhafi aux portes de Benghazi

En revanche, la France et la Norvège participeront à une intervention militaire, et l'Australie en étudie la possibilité. Le Danemark va demander un feu vert au Parlement à l'envoi de F-16 et Varsovie a proposé une aide logistique, excluant toutefois sa participation militaire. Le Canada va de son côté fournir six avions de chasse CF-18 pour la mise en oeuvre de la résolution, selon des médias canadiens. Le Qatar participera à une zone d'exclusion aérienne.

Sur le terrain, les combats se poursuivaient vendredi.

A Misrata, "des dizaines de bombes de toutes sortes" s'abattaient depuis jeudi soir, selon un porte-parole de la rébellion.

La télévision libyenne avait affirmé jeudi que les forces gouvernementales s'étaient emparées de cette ville, la troisième du pays, théâtre de violents combats meurtriers mercredi, mais un porte-parole de l'opposition a démenti.

Peu avant le vote à l'ONU, le leader libyen avait annoncé que les forces gouvernementales allaient attaquer Benghazi dans la soirée de jeudi.

Un porte-parole du ministère libyen de la Défense cité par l'agence officielle Jana avait auparavant indiqué que toute opération militaire étrangère allait "exposer tout le trafic aérien et maritime en Méditerranée au danger".

"Tout élément mobile civil ou militaire sera la cible d'une contre-offensive libyenne", a-t-il ajouté.

Mais plus tard dans la nuit, CNN a affirmé avoir reçu un appel de Seif Al-Islam, selon qui le colonel aurait changé de tactique pour des raisons humanitaires et ne prévoyait plus d'entrer dans Benghazi dans l'immédiat mais de prendre position autour.

Le président américain Barack Obama a lui appelé jeudi soir le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron pour coordonner une stratégie sur la Libye après la résolution.

L'Union européenne a salué la décision de l'ONU et s'est dite prête à la "mettre en oeuvre", dans la limite de ses compétences, et l'Otan va débattre de son rôle dans les opérations en Libye.

Sur le terrain, les forces loyales au colonel Kadhafi ont poursuivi ces derniers jours leur reconquête de l'Est, à coups de raids aériens et terrestres. Elles ont tenté jeudi de bombarder des positions de la rébellion à Benghazi.

Selon la télévision d'Etat, Zuwaytinah (150 km au sud de Benghazi) est "contrôlée par les forces armées".

Mercredi, les troupes du régime avaient affirmé avoir repris Ajdabiya, dernier verrou des rebelles à 160 km au sud de Benghazi.

Libye: des frappes internationales "rapidement", Tripoli n'a "pas peur"

BENGHAZI (Libye) (AFP)

AFP/AL-ARABIYA

Capture d'image d'une interview du colonel Kadhafi par la chaîne Al-Arabiya, le 17 mars 2011

La France a annoncé vendredi que les "frappes militaires contre Kadhafi auront lieu rapidement", le fils du dirigeant libyen assurant que la Libye n'avait "pas peur" après le vote par l'ONU dans la nuit d'une résolution ouvrant la voie à un recours à la force.

Les forces loyalistes pilonnaient vendredi Misrata (200 km à l'est de Tripoli) contrôlée par la rébellion, après une nuit de tirs à l'arme lourde, selon un porte-parole des insurgés.

Benghazi, fief rebelle à l'Est, était calme, après une nuit de festivités qu'aucune intervention militaire n'a marquée, selon les journalistes de l'AFP sur place. Des propos menaçants du colonel Kadhafi avaient pourtant laissé craindre une attaque imminente.

Les frappes militaires contre la Libye après la résolution de l'ONU interviendront "rapidement", "dans quelques heures", a assuré vendredi le porte-parole du gouvernement français, disant ne pas vouloir préciser pour l'instant exactement "quand, comment, sur quelles cibles, sous quelles formes".

AFP

Alain Juppé lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies pour une intervention en Libye, le 17 mars 2011 à New York

Jeudi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang.

La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire.

"Nous sommes dans notre pays et avec notre peuple. Et nous n'avons pas peur," a réagi l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam.

"Vous n'allez pas aider le peuple si vous allez bombarder la Libye pour tuer des Libyens", a-t-il dit depuis Tripoli à l'émission de télévision américaine ABC News Nightline.

AFP

Un insurgé libyen charge des armes à Benghazi, le 17 mars 2011

Le vice-ministre des Affaires étrangères libyen Khaled Kaaim avait auparavant indiqué que Tripoli était prêt à un cessez-le-feu sous condition tout en estimant que la décision de l'ONU menaçait son unité.

A Benghazi, l'annonce de la décision de l'ONU a été accueillie par une explosion de joie.

"Nous n'avons plus peur, nous avons eu assez peur pendant 42 ans. (...) Je n'ai plus peur de l'aviation et de l'artillerie de Kadhafi qui a tué tellement de bons Libyens", a expliqué Saad, un ingénieur de 47 ans, dans le vacarme de tirs de joie, de feux d'artifices et de coups de klaxons.

Sur la scène diplomatique, le ton est plus sceptique.

La Chine, qui comme la Russie, l'Allemagne, le Brésil et l'Inde s'est abstenue lors du vote jeudi, s'est dite "opposée à l'usage de la force militaire dans les relations internationales".

L'Allemagne a mis en garde contre des "risques et des dangers considérables" en cas d'intervention.

AFP

Les forces pro-Kadhafi aux portes de Benghazi

En revanche, la France et la Norvège participeront à une intervention militaire, et l'Australie en étudie la possibilité. Le Danemark va demander un feu vert au Parlement à l'envoi de F-16 et Varsovie a proposé une aide logistique, excluant toutefois sa participation militaire. Le Canada va de son côté fournir six avions de chasse CF-18 pour la mise en oeuvre de la résolution, selon des médias canadiens. Le Qatar participera à une zone d'exclusion aérienne.

Sur le terrain, les combats se poursuivaient vendredi.

A Misrata, "des dizaines de bombes de toutes sortes" s'abattaient depuis jeudi soir, selon un porte-parole de la rébellion.

La télévision libyenne avait affirmé jeudi que les forces gouvernementales s'étaient emparées de cette ville, la troisième du pays, théâtre de violents combats meurtriers mercredi, mais un porte-parole de l'opposition a démenti.

Peu avant le vote à l'ONU, le leader libyen avait annoncé que les forces gouvernementales allaient attaquer Benghazi dans la soirée de jeudi.

Un porte-parole du ministère libyen de la Défense cité par l'agence officielle Jana avait auparavant indiqué que toute opération militaire étrangère allait "exposer tout le trafic aérien et maritime en Méditerranée au danger".

"Tout élément mobile civil ou militaire sera la cible d'une contre-offensive libyenne", a-t-il ajouté.

Mais plus tard dans la nuit, CNN a affirmé avoir reçu un appel de Seif Al-Islam, selon qui le colonel aurait changé de tactique pour des raisons humanitaires et ne prévoyait plus d'entrer dans Benghazi dans l'immédiat mais de prendre position autour.

Le président américain Barack Obama a lui appelé jeudi soir le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron pour coordonner une stratégie sur la Libye après la résolution.

L'Union européenne a salué la décision de l'ONU et s'est dite prête à la "mettre en oeuvre", dans la limite de ses compétences, et l'Otan va débattre de son rôle dans les opérations en Libye.

Sur le terrain, les forces loyales au colonel Kadhafi ont poursuivi ces derniers jours leur reconquête de l'Est, à coups de raids aériens et terrestres. Elles ont tenté jeudi de bombarder des positions de la rébellion à Benghazi.

Selon la télévision d'Etat, Zuwaytinah (150 km au sud de Benghazi) est "contrôlée par les forces armées".

Mercredi, les troupes du régime avaient affirmé avoir repris Ajdabiya, dernier verrou des rebelles à 160 km au sud de Benghazi.

Des forces antiterroristes à Benghazi

Avec Reuters

L'armée libyenne va se déployer autour de Benghazi, fief des insurgés dans l'est de la Libye, sans y pénétrer et des unités antiterroristes vont y être envoyées pour désarmer les insurgés, a annoncé Saïf al Islam, rapporte aujourd'hui Al-Jezira.

Les forces gouvernementales vont en outre aider les habitants à quitter la ville, a ajouté le fils de Mouammar Kadhafi, selon les informations diffusées par la chaîne sous forme d'incrustations.

Libye: le Danemark va demander un feu vert au Parlement pour l'envoi de F-16

COPENHAGUE - Le Danemark va demander "le plus rapidement possible" vendredi l'appui de la commission parlementaire aux Affaires étrangères pour l'envoi d'une contribution incluant des avions de combat F-16, a annoncé la ministre des Affaires étrangères Lene Espersen.

"Mais je veux d'ores et déjà dire que le gouvernement est décidé à former le plus rapidement possible une contribution danoise concrète pour pouvoir contribuer à la décision du Conseil de sécurité", a déclaré la ministre dans un communiqué.

"Nous sommes prêts à agir très rapidement et à nous assurer aussi qu'il y ait une gestion rapide au Parlement d'une proposition pour que le Danemark puisse mettre des avions F-16 à disposition", a ajouté Mme Espersen à l'agence Ritzau.

Une réunion de la Commission parlementaire danoise, composée de membres des partis du Folketing, doit avoir lieu ce vendredi, indique la ministre du gouvernement libéral-conservateur dirigé par Lars Loekke Rasmussen.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté jeudi soir une résolution approuvant le recours à la force contre le régime libyen du colonel Mouammar Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes.

Mercredi, le Danemark avait dit envisager l'envoi de quatre avions F-16 en cas de décision sur une zone d'exclusion aérienne en Libye.

(©AFP

LIVE - L'ONU a voté une résolution autorisant des frappes ciblées...

9h54: La journaliste disparue du NYT a été arrêtée et sera libérée
La journaliste du New York Times portée disparue en Libye a été arrêtée et sera libérée, a précisé vendredi Saïf el Islam. Au total le journal avait dépêché quatre journalistes sur place. «Ils ont pénétré illégalement dans le pays et quand l'armée a libéré la ville d'Adjabiya des terroristes (...), ils l'ont trouvée la-bas», a dit le fils du leader libyen sur ABC. «Ils l'ont arrêtée. Mais ils se sont réjouis ensuite en se rendant compte qu'elle était Américaine et non Européenne. Grâce à ça, elle sera libérée demain», a-t-il ajouté.

9h52: La cadre juridique de la guerre en Libye
Si vous voulez comprendre commen juridiquement l'ONU peut imposer l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, c'est ici, sur le blog du spécialiste des affaires militaires, Jean-Dominique Merchet.

9h50: Le Qatar participera bien à l'instauration d'une zone d'exclusion
Comme attendu, le Qatar annoncé vendredi qu'il participerait aux opérations internationales visant à protéger les civils en Libye dans le cadre de la résolution de l'ONU, rapporte l'agence de presse d'Etat qatarie QNA.



9h45: Pour retrouver l'intervention d'Alain Juppé devant le Conseil de sécurité de l'ONU, c'est ici.

9h44: Des forces anti-terroristes vont être envoyées à Benghazi
L’armée libyenne va se déployer autour de Benghazi sans y pénétrer, assure Saïf el Islam, le fils du leader libyen, alors que l’ONU a voté une résolution autorisant des frappes ciblées contre les forces loyales au régime. Par ailleurs, des unités anti-terroristes vont être envoyés dans le bastion de la rebellion pour désarmer les insurgés, ajoute Saïf el Islam.

9h40: La Libye a totalement fermé son espace aérien
La Libye a totalement fermé son espace aérien, annonce vendredi Eurocontrol, au lendemain de l'adoption d'une résolution de l'Onu autorisant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne. L'organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne dit en avoir été informée par les autorités maltaises, selon lesquelles Tripoli a fait savoir qu'aucun trafic ne serait autorisé jusqu'à nouvel ordre dans son espace aérien.

9h24: Pékin n'est pas pour mais n'a pas voté contre
«Nous nous opposons au recours à la force dans les relations internationales et avons de sérieuses réserves au sujet de certaines dispositions de la résolution» de l'Onu, a fait savoir le ministère chinois des Affaires étrangères. Le pays a cependant renoncé à son veto du fait de la demande formulée par la Ligue arabe. Le conseil de sécurité doit chercher «à résoudre la crise en cours en Libye par la négociation et par d'autres moyens pacifiques», a déclaré Jiang Yu, porte-parole du ministère.

9h12: Misrata pilonnée par les troupes de Kadhafi
Malgré la résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU, les forces pro-Kadhafi pilonnent la ville de Misrata, tenue par la rebellion, a indiqué à l'AFP un porte-parole des rebelles.

8h47: La Norvège va participer à l'opération militaire
La Norvège est prête à participer à une opération militaire en Libye, annonce la ministre de la Défense, citée vendredi par le quotidien Verdens Gang. «Nous allons contribuer à cette opération. Mais il est trop tôt pour dire exactement de quelle façon. Envoyer des moyens aériens serait naturel», a déclaré Grete Faremo.

8h36: La Libye n'a «pas peur» après le vote à l'ONU, assure Saïf al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi sur Al-Jazira.

8h08: Les frappes militaires contre la Libye auront «auront lieu rapidement», a annoncé ce vendredi matin François Baroin, le porte-parole du gouvernement. Et les Français «participeront à l’intervention militaire», a-t-il dit sur RTL.

Si les Nations unies ont autorisé jeudi soir le recours à la force contre l'armée de Mouammar Kadhafi, c’est la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis qui sont en première ligne. L’ONU a autorisé la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, donc de frappes contre les appareils de l’armée libyenne, mais aussi autorisé «toutes les mesures nécessaires» pour assurer la protection des populations civiles face à l'armée de Mouammar Kadhafi.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Barack Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron, le Premier ministre britannique se sont entretenus au téléphone pour mettre au point la stratégie. «Nous allons nous coordonner étroitement», a fait savoir la Maison blanche. Paris, Londres et Washington pourront compter sur l’appui du Canada, qui a mis six avions de chasse à disposition, et l’Italie.

Quels pays arabes?

Mais ils comptent surtout sur la participation d’un pays arabe. Un représentant de la Ligue arabe à l'ONU a mentionné les Emirats arabes unis et le Qatar. Selon une source familière du dossier, l'Egypte pourrait prêter une de ses bases aériennes. Selon une source diplomatique française, des opérations militaires pourraient être lancées «en quelques heures» mais les Etats-Unis souhaiteraient ne pas se précipiter.

Barack Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron se sont également adressés directement à Mouammar Kadhafi, à qui ils ont demandé de se conformer à la résolution alors qu’au moment du vote, Benghazi était encerclée et ses faubourgs pilonnés par les forces de Kadhafi.

«1,2,3, merci Sarkozy»

A Tripoli, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khalid Kaim a fait savoir que la Libye était prête à respecter un cessez-le-feu mais à certaines conditions. «Nous avons besoin d'un interlocuteur précis pour discuter de sa mise en œuvre», a-t-il dit. Il a ajouté que le gouvernement libyen allait «réagir positivement à la résolution de l'ONU et que prouvera cette volonté en garantissant la protection des civils.»

Dans le fief de l’insurrection, Benghazi, une foule en liesse a agité des drapeaux tricolores datant de la monarchie dans le centre-ville pour saluer le vote des Nations unies. «1,2,3, merci Sarkozy», ont scandé les participants dont beaucoup agitaient des drapeaux français.