12 mars, 2011

Libye: les forces de Kadhafi progressent vers Benghazi, QG de l'opposition

BREGA (Libye) (AFP)

AFP

Un ancien drapeau libyen, de l'époque monarchique, accroché par les insurgés sur un navire de guerre abandonné à Benghazi, le 13 mars 2011.

Les forces gouvernementales progressaient dimanche vers Benghazi, siège de l'opposition libyenne, à coups d'artillerie lourde et de raids aériens, mais la question d'une zone d'exclusion aérienne restait au stade du débat.

L'armée libyenne est en marche "pour purger" l'ensemble du pays, a déclaré dimanche un de ses porte-paroles.

La ligne de front s'est déplacée encore davantage vers l'est, les villes contrôlées par les rebelles tombant l'une après l'autre aux mains des troupes du colonel Mouammar Kadhafi, qui s'est dit déterminé à venir à bout de l'insurrection malgré les protestations et sanctions internationales.

Après Al-Uqaila sur la route côtière et la localité d'Al-Bicher un peu plus à l'est, les forces gouvernementales ont atteint Brega, site pétrolier stratégique à quelque 240 km de Benghazi, ville où siège le Conseil national de transition (CNT) créé par l'opposition.

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Un insurgé blessé est évacué à Brega, le 12 mars 2011

Aux cris de "Allah O Akbar", des dizaines de rebelles ont fui Brega à bord de véhicules transportant des batteries anti-aériennes, en direction d'Ajdabiya, noeud de communication à 80 km plus à l'est.

"Les groupes terroristes fuient sous raids. Nous avons libéré Zawiyah, Al-Uqayla, Ras Lanouf, Brega, et l'armée marche pour purger le reste des régions", a déclaré un porte-parole de l'armée libyenne, le colonel Milad Hussein.

Le commandant des insurgés, le général Abdel Fattah Younis, a assuré dimanche soir qu'Ajdabiya, désormais en première ligne, était "une ville vitale" et qu'elle serait défendue. Il a aussi estimé que les troupes gouvernementales, "très étirées" le long de la côte, allaient connaître "de sérieuses difficultés logistiques.

A Benghazi, deuxième ville du pays à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli, l'euphorie des premières semaines de la révolte a fait place à l'inquiétude. "Nous avons peur de ce qui va arriver, peur de bombardements", a déclaré Mohammed Gepsi, un ancien fonctionnaire.

Toutes les lignes de téléphones portables étaient coupées, et les regards tournés vers l'étranger: "Les Occidentaux vont nous sauver. Avec l'aide de Dieu et avec l'imposition d'une interdiction de survol du pays, nous allons reprendre l'avantage", espérait Abdul Salam Elamari, un employé de bureau.

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Un insurgé libyen sur un pick-up à Brega le 12 mars 2011

Un petit-neveu de l'ancien roi Idris Ier, Ahmed al-Zoubair el-Senoussi, qui a passé 31 ans dans les geôles du régime, a appelé "le monde à aider, à apporter tout le soutien possible, aussi vite que possible".

La communauté internationale semblait cependant lente à agir. Après des réunions de l'Otan et l'Union européenne qui n'ont abouti à aucune décision concrète, une rencontre ministérielle du G8 était prévue lundi à Paris, où la France comptait faire avancer l'idée d'une zone d'exclusion aérienne.

Samedi, la Ligue arabe a apporté son soutien à une telle mesure, réclamée avec force par l'opposition libyenne, appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à l'autoriser pour empêcher les bombardements et protéger les civils.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé dimanche avoir envoyé depuis la Jordanie sept camions chargés de nourriture et de médicaments vers Benghazi. Dix camions supplémentaires sont doivent partir mercredi et vendredi.

La répression sanglante de la révolte a fait des centaines de morts et poussé à la fuite plus de 250.000 personnes.

Dans l'Ouest, les rebelles contrôlaient toujours Misrata, à 150 km à l'est de Tripoli, mais des tirs d'armes automatiques résonnaient aux abords de la ville, selon un habitant."Nous allons purger cette ville bientôt", a assuré le colonel Hussein.

La Compagnie pétrolière nationale libyenne a annoncé dimanche que les ports pétroliers étaient désormais "sûrs" et "opérationnels", et demandé aux sociétés étrangères de reprendre les exportations de brut.

A Tripoli, les forces gouvernementales répriment toute opposition "avec brutalité", à coups d'arrestations arbitraires, de disparitions forcées, voire de tortures, selon l'organisation Human Rights Watch.

Des dizaines de manifestants anti-Kadhafi, de personnes soupçonnées d'avoir critiqué le régime ou fourni des informations à l'étranger ont été arrêtés, et le sort de beaucoup d'entre eux reste un mystère, a déploré HRW, citant des témoignages.

Un responsable d'Al-Qaïda, Abou Yahya al-Libi, a appelé les insurgés à poursuivre leur combat "sans hésitation et sans peur", dans un enregistrement vidéo diffusé dimanche sur des sites islamistes, première réaction du réseau extrémiste depuis le début de l'insurrection le 15 février, que le colonel Kadhafi lui a régulièrement imputée.

Des groupes de défense des Droits de l'homme ont condamné dimanche le meurtre d'un journaliste d'Al-Jazira en Libye, un cameraman qatari tué samedi dans une embuscade, mettant en garde contre le risque d'une campagne de violence à l'encontre des journalistes.

A la frontière tunisienne, des milliers de réfugiés fuyant le chaos continuaient à affluer. Entre 500 et 700 réfugiés Ghanéens, pour la plupart sans papiers, se sont retrouvé bloqués dans la zone tampon entre les deux pays.

Libye: les pro-Kadhafi fêtent la reconquête de Ras Lanouf et Ben Jawad

AFP

Des rebelles libyens prient à Ras Lanouf, le 11 mars 2011.

Les forces fidèles au régime de Mouammar Kadhafi ont fêté samedi la reconquête des villes de Ben Jawad et Ras Lanouf à l'est de la Libye, où les destructions témoignent de la violence des combats des derniers jours, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans la ville pétrolière de Ras Lanouf, qui était le bastion rebelle le plus avancé dans l'Est et à Ben Jawad, les forces armées du régime ont manifesté leur victoire sur les insurgés devant les journalistes affrétés par les autorités.

Brandissant des portraits fraîchement imprimés du colonel Kadhafi, les miliciens ont entonné des slogans pro-régime. "Allah (Dieu), Mouammar, Libye, un point c'est tout", ont-ils scandé.

Sur les murs des bâtiments et maisons criblés de balles et de tirs d'obus, des slogans anti-Kadhafi ont été barbouillés de peinture, sauf un "Kadhafi is crazy" (est fou) qui aurait échappé à la vigilance des loyalistes.

Sur la route menant de Ben Jawad à Ras Lanouf, le nombre des douilles d'obus et de balles témoignent de la violence des combats qui ont opposé le régime aux insurgés qui contrôlaient ces deux sites stratégiques.

Une raffinerie près de Ras Lanouf était toujours en feu samedi après-midi après une frappe aérienne la veille.

La télévision d'Etat libyenne avait annoncé jeudi que Ras Lanouf a été "purgée" des insurgés.

Seif al-Islam Kadhafi, l'un des fils du colonel Kadhafi, s'est dit samedi confiant dans une victoire des troupes gouvernementales, affirmant dans des interviews à des journaux italiens qu'elles avaient déjà repris "90% du pays".

Les pro-Kadhafi ont forcé samedi les rebelles à se replier davantage après des raids aériens sur un poste de contrôle tenu par les insurgés dans la localité d'Al-Uqaila, à l'est de Ras Lanouf, selon des journalistes de l'AFP.

Après avoir abandonné toute tentative de reprendre Ras Lanouf, les insurgés semblaient se concentrer sur ce nouveau front, avec quelque 70 combattants visibles sur la route côtière menant à la ville pétrolière de Brega, à 40 kilomètres plus à l'est.

A mesure que les rebelles se replient vers l'Est, ils se rapprochent plus de la ville d'Ajdabiya, dernier verrou avant le siège de l'opposition à Benghazi.

Libye: un cameraman d'Al-Jazira tué dans une embuscade

DOHA - Un cameraman de la chaîne Al-Jazira a été tué dans une embuscade près de Benghazi, fief de l'opposition dans l'est de la Libye, a annoncé samedi la télévision satellitaire qatarie.

C'est la première fois qu'un média étranger annonce la mort d'un de ses journalistes en Libye depuis le début de l'insurrection contre le dirigeant Mouammar Kadhafi le 15 février.

"Ali Hassan Al Jaber est tombé en martyr après que l'équipe de la chaîne eut été la cible d'une embuscade dans la zone de Hawari près de la ville de Benghazi", a annoncé la chaîne dans un bandeau.

Jeudi, un journaliste brésilien d'O Estado de Sao Paulo a été libéré après huit jours de détention. Mais un reporter irakien du journal britannique The Guardian, qui voyageait avec lui, était toujours aux mains des forces de sécurité libyennes, selon son employeur.

(©AFP

Laurent Gbagbo de plus en plus isolé

RFI


jean
© AP
Après la décision de l`Union africaine qui reconnait Alassane Ouattara comme président élu de Côte d`Ivoire, le régime de Laurent Gbagbo se retrouve isolé. La crise est à un tournant et les inquiétudes ne cessent de croître quant à une possible déflagration générale.

Le sommet d`Addis-Abeba a réduit à néant la marge de manœuvre diplomatique de Laurent Gbagbo. Ce dernier est désormais isolé sur la scène mondiale et sur la scène africaine.

Depuis quelques jours son camp pressentait une telle issue, et développait une rhétorique musclée. Ainsi, l`interdiction des vols de l`Onuci, vise à montrer que le régime ne se laisse pas impressionner par la communauté internationale. Le pouvoir se prépare à résister, mais la question est de savoir s`il en a les moyens.
Sur le plan militaire, l`incident de jeudi soir 10 mars à Tiébissou, où les FDS ont tiré sur un camion arrivant au barrage démontre que les forces armées sont extrêmement nerveuses. Le mystérieux commando d`Abobo ainsi que l`avancée des FN dans l`ouest affaiblissent chaque jour un peu plus l`appareil sécuritaire.

D`autres gestes comme la nationalisation de la filière cacao et la réquisition de certaines banques montrent que le régime recherche désespérément une bouffée d`oxygène financière.

Dans cette situation Laurent Gbagbo n`a qu`une seule alternative. Soit il abandonne le pouvoir, soit il opte pour la fuite en avant. Mais dans ce cas, il n`est pas certain que l`ensemble de son appareil sécuritaire le suive. C`est le pari que font ses adversaires.

Côte d`Ivoire: "tragédie oubliée" (ONU)

AFP


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© Getty Images
Les agences humanitaires de l'ONU ont déploré aujourd'hui que le conflit en Côte d'Ivoire soit "oublié" alors même que près de 500.000 personnes ont dû quitter leur domicile pour fuir les violences.

"Alors que l'attention internationale s'est concentrée ces dernières semaines sur les évènements en Afrique du Nord, la tragédie qui se déroule en Afrique de l'ouest a été largement oubliée", a dit une porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming.

"Nous nous avoisinons de la barre des demi-million de personnes ayant fui les violences en Côte d'Ivoire", a-t-elle indiqué lors d'un point presse, expliquant qu'en raison de la récente recrudescence des affrontements les agences humanitaires avaient plus de difficultés à effectuer leur travail.

Le HCR a par ailleurs souligné n'avoir reçu que 5 millions de dollars sur les 46 millions (33,3 millions d'euros) demandés en janvier. Quelque 370.00 personnes ont été déplacées à Abidjan (sud-est) et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, tandis que près de 80.000 se sont réfugiés au Liberia voisin.

Pour sa part, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a annoncé qu'il allait renforcer ses apports de nourriture en Côte d'Ivoire, à travers une opération qui aura un coût de 16 millions de dollars.

La Côte d'Ivoire était toujours aujourd'hui sous haute tension, avec des tirs dans la nuit près de la capitale Yamoussoukro et dans Abidjan, alors que l'absence de solution politique a éclaté au grand jour après plus de trois mois d'une crise post-électorale qui a tué 392 personnes selon l'ONU.

Japon: menace d'accident nucléaire après le séisme meurtrier

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La centrale nucléaire Fukushima, au nord-est du Japon, le 12 mars 2011

Une explosion s'est produite samedi à la centrale nucléaire de Fukushima N°1 dans le nord-est du Japon, faisant s'effondrer une partie du bâtiment abritant le réacteur numéro un.

Plusieurs employés ont été blessés dans l'explosion, a indiqué la télévision publique NHK.

Selon l'agence Kyodo, la radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site de la centrale de Fukushima correspond à la limite de radioactivité à ne pas dépasser annuellement.

Des "super pompiers" vont être envoyés à la centrale nucléaire de Fukushima, dont un réacteur a été touché samedi par une explosion, a par ailleurs annoncé le porte-parole du gouvernement japonais.

Les autorités locales avaient ordonné aux habitants d'évacuer la zone dans un rayon de 10 kilomètres autour de la centrale.

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Un homme regarde la ville de Minamisoma, près de la préfecture de Fukushima, dévastée par le tsunami le 12 mars 2011

Les télévisions nippones ont fermement conseillé aux Japonais se trouvant dans un périmètre plus large de fermer les fenêtres et de ne pas utiliser les systèmes de climatisation chauffante.

Les experts et les journalistes de la chaîne conseillaient aussi aux personnes à l'extérieur de protéger leurs voies respiratoires avec une serviette mouillée et de se couvrir au maximum pour ne pas exposer leur peau à l'air.

La population a aussi été appelée à évacuer la zone de cette centrale, située à une douzaine de kilomètres de Fukushima N°1.

FOCUS/BOURSE/Paris risque encore de jongler entre dette et pétrole

Paris (awp/afp) - Prise en étau entre les inquiétudes géopolitiques et la crise de la dette, la Bourse de Paris est retombée à ses niveaux de début d'année et va devoir suivre la situation au Moyen-Orient et les décisions prises lors du sommet européen pour espérer rebondir.

Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a perdu 2,28% pour s'inscrire à 3928,68 points, après avoir enregistré quatre séances de repli.

Le marché parisien a une nouvelle fois eu les yeux rivés sur les cours du pétrole et les développements au Moyen-Orient, alors que des manifestations en Arabie saoudite en fin de semaine ont ravivé les craintes d'une contagion des troubles au premier producteur mondial de pétrole.

En plus de ce contexte géopolitique, les investisseurs ont eu à avaler de nombreuses couleuvres: le double coup de semonce de l'agence Moody's qui a abaissé la note de la Grèce puis celle de l'Espagne, ainsi que l'emprunt à prix fort de Lisbonne sur les marchés.

Le retour de la crise de la dette a logiquement pesé sur le secteur bancaire et a rappelé aux investisseurs que cette page était loin d'être tournée.

Résultat: le marché attend le sommet des 17 membres de la zone euro, qui a démarré vendredi soir, pour voir quelles seront les solutions apportées.

"Au regard des déclarations des uns et des autres, les attentes des marchés ne sont pas aussi fortes qu'il y a quinze jours", estime toutefois Jean-Louis Mourier de la maison de courtage Aurel.

L'attention dans les jours à venir risque donc de tourner une nouvelle fois autour des prix du pétrole et de la situation dans le monde arabe.

"Les marchés commencent à s'habituer à la situation en Libye", estime l'économiste. En revanche, "ce qu'ils craignent, c'est une configuration +à la libyenne+ pour un autre pays producteur de pétrole, soit une paralysie de la production pétrolière, ou bien une déstabilisation des forces de sécurité donnant lieu à des dégradations des installations pétrolières".

Pour Wilfrid Pham, directeur de la gestion actions chez Natixis AM, le problème saoudien et la question du prix du pétrole renforcent en outre les craintes sur l'inflation, pèsent sur la croissance future, et incitent la plupart des économistes à revoir leur scénario macroéconomique.

"Le marché s'interroge sur le comportement que vont adopter les banques centrales si le prix du pétrole continue à augmenter", souligne le gérant.

Dans cette optique, la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui s'achève mardi sera surveillée, certains analystes tablant sur une inflexion du discours de la banque centrale concernant sa politique.

"C'est trop attendre de la Fed qu'elle fasse état d'"augmentation des anticipations d'inflation". Il serait plus réaliste de tabler sur un commentaire visant à "ancrer les attentes concernant l'inflation à un niveau faible", estime Rob Carnell d'ING.

Sur le plan statistique, les indicateurs de prix aux Etats-Unis ainsi que les premières enquêtes d'activité (New York et Philadelphie) concernant le mois de mars retiendront l'attention des investisseurs.

Le séisme meurtrier survenu vendredi au Japon qui a inquiété les marchés risque de devenir un sujet proprement nippon, ou du moins asiatique, dès la semaine prochaine, s'accordent les analystes.

Faute d'éléments de soutien - la saison des résultats touchant à sa fin - le marché parisien risque une nouvelle fois d'être volatil.

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(AWP/

AFRIQUE: L’Usure du Pouvoir gage d’instabilite et de mauvaise gouvernance

Selon la Déclaration Universelle sur la Démocratie, la démocratie est universellement reconnue comme un idéal et un but; elle est basée sur des valeurs communes partagées par les peuples du monde malgré leurs différences culturelles, politiques, sociales et économiques.

Cette définition claire entraîne pourtant des confusions, dans la pratique et dans les analyses, puisque ce concept désigne trois faits différents que mêlent les uns pour des raisons politiques et les autres par soucis de performance scientifique :

1.la démocratie comme processus implique les mécanismes, les procédures et les formalités de l'organisation politique aux élections;
2. La démocratie comme un état implique une société civile et sa gouvernance; et
3. la démocratie comme un résultat découle d'un état ou est un produit du processus démocratique en soi.
Développer la démocratie dans le monde, est une injonction de la Communauté internationale et une exigence de la bonne gouvernance. Or en Afrique, les relations complexes entretenues entre opposition et pouvoir d'une part et d'autre part, entre les différentes communautés ethniques, nécessitent un compromis gagnant-gagnant sur le pouvoir.Or, depuis l'instauration des démocraties en Afrique, de nombreuses guerres civiles à connotation politico-ethniques naissent dans le continent, mettant ainsi en panne le fonctionnement démocratique.
En Afrique, il nous faut distinguer deux Afriques, celle où la démocratie s'enracine progressivement, et l'autre, celle tenue par les dictateurs et les présidences à vie. C'est cette deuxième catégorie qui nous intéresse dans ce qui suit:
Les derniers évènements en Afrique du Nord(La la Tunie, L'Egypte, L' Algerie, La Libye, etc..., ne doivent pas nous laisser indifférent, les africains ne cessent de se découvrir, en éffet, après le Kenya et la Cote d'Ivoir considérés comme havre de paix, pays très touristiques où de nombreux étrangers ont visité ces pays en toute quietude qui avaient, enfin, brisé l'image de la paix, aujourd’hui l'Afrique du Nord réellement considerée comme havre de paix, la question de reget de l'alternance du Pouvoir par les Presidents a vie dans ces pays, qui est une conséquence de la démocratie mal intégrée, vient de faire basculer cette Côte de l'Afrique dans un cycle de violence entre le Pouvoir et les Peuples, suivie par cette Vague de Refugies dans les pays Limitrophecrise.
Et pourtant, le principe de la démocratie est simple, le pouvoir d'un dirigeant ne serait qu'un pouvoir délégué par le peuple souverain, dans ce sens, le pouvoir devrait prendre l'apparence d'un pouvoir sans domination et sans écrasement du peuple souverain, le respect de la reconnaissance du peuple souverain est un des fondements des libertés du peuple. Le pouvoir perd ainsi son autonomie et dépend du peuple. En finalité, l'avantage de la démocratie permet à une compétition démocratique et honnête, dont, il sortira de l'émulation (vote) dû au peuple souverain, le moins mauvais qui assurera la destinée nationale.
En Afrique, ce principe élémentaire a laissé la place à la confiscation du pouvoir par le biais des armes, à la corruption des consciences des opposants qui n'ont pas de moyens suffisants d'existence et par les modifications des constitutions. Ainsi l'honneur laisse la place au déshonneur. Résultat, la crise de confiance en politique prend effet en même temps que le déficit démocratique.
Ce déficit démocratique, à l'approche des élections, conduit, toujours, à une prudence de l'opposition, et efface l'espoir ou l'optimisme des sociétés africaines de la démocratie, et la valeur de la paix se trouve écarter, et pourtant, la paix est la valeur consensuelle et contractive entre deux forces.
Deux constats se distinguent dans le continent africain :
• L'opposition est traquée, intimidée par le pouvoir et devient résignée, la presse est muselée, le pouvoir politique n'a plus de contre poids. Dans un tel contexte la démocratie est confisquée, et toutes les atteintes sont possibles (droits de l'homme, Impunités, corruption, fraude).
• L'opposition présente une force politique incontournable qui est capable de contribuer à la recomposition du paysage politique et le manque du respect du jeu démocratique par les dictatures de présidence à vie créent des forces sociales et populaire incontrôlées d'où l'explosion de la violence et des troubles politico-ethniques.
On a tous compris l'alternance démocratique a cédé sa place à la présidence à vie, dont la conséquence est l'usure du pouvoir .
L'usure du pouvoir se caractérise par la perte du contact avec la réalité, et se traduit le plus souvent par une perte de légitimité vis à vis des citoyens. Un pouvoir usé ne s'en rend plus compte de son bilan catastrophique, généralement, il se fond sur des jugements insensés et la fuite en avant devient l'ultime bataille.
Or, gouverner un pays, nécessite la crédibilité et la légitimité populaire, c'est ainsi, nous pouvons constater, par exemple, au Canada et en Grande Bretagne : Le Premier ministre Jean Chrétien, comme le Premier ministre Tony Blair, se sont résignés au verdict populaire sur l'usure, c'est pourquoi, ils avaient jugé nécessaire de ne pas briguer un autre mandat, malgré leurs appréciables bilans.
La longévité du pouvoir, l'articulation des différents comportements autour du pouvoir, les ambiguïtés qui existent parfois dans les discours, témoignent résolument, de la complexité des pouvoirs politiques usés et l'analyse autour de leur personnage décrit, généralement, des hommes d'état qui deviennent progressivement monarques.
En Afrique ce rêve de pouvoir illimité a maintenue les anciens rapports sociaux du monopartisme, entrainant, ainsi, à l'illusion d'un pouvoir politique héréditaire et l'illusion de nation démocratique. Il se passe, donc, en Afrique un conflit entre « l'ordre ancien », qui puisait ses excuses, dans les sociétés traditionnelles africaines, où le pouvoir est absolu , non partagé et non critiqué, et « le nouvel ordre » qui est l'aventure dans le temps et l'espace et les libertés fondamentales en utilisant les moyens modernes que nous offrent les nouvelles technologies.
De ce conflit, naissent des rebellions qui ont pour principal objectif, de briser le monopole du pouvoir détenu, injustement, par un Clan, et de mettre fin à l'usure du pouvoir. Aujourd'hui la démocratie a été acceptée dans tous les pays africains, et dans ces nouvelles luttes contre les pouvoirs usés, des Chef d'états ont préféré lâché de lest, sous la pression de la rue, pour préserver leur vie et celle de leur progéniture, c'est le cas de la Guinée Conakry et d’autres.
Néanmoins, il existe, encore, dans le continent, plusieurs foyers de pouvoirs usés, où les nouvelles luttes n'ont pas, encore, crée de forces centripètes et coercitives, pour permettre l'éclosion de l'alternance. Ces foyers de pouvoirs usés sont des foyers de tensions futures, allant du compromis sur l'organisation des élections aux compromis des résultats des élections.
On a tous compris un régime s'use dans le temps, pour permettre au mieux l'alternance des régimes usés, qui ont l'illusion du pouvoir à vie, il convient de limiter les mandats présidentiels.
Par ailleurs, les états africains en proie au mauvais fonctionnement de la démocratie, et qui respectent, la limitation aux mandats présidentiels, ont pu organiser les élections avec moins de fraudes possibles.
Tous les états africains qui ont dérogé à cette règle, par des modifications constitutionnelles, par les Dictateurs et par leurs assemblées croupions, sont en proie, à des violences politiques interminables et qui durent dans le temps,
En somme, la limitation à deux quinquennat présidentiels non renouvelables, demeure, en Afrique, le seul moyen de répondre aux alternances, aux usures de pouvoir et permet de faire vivre la démocratie. Tous les pays, engagés dans cette voie, sont engagés sur le chemin de la paix à cout terme et pendant très longtemps.
Il ne reste, donc, aux états dirigés par les dictateurs qui se réclament pour la paix, de suivre cet exemple, qui est un gage de paix et de bonne gouvernance, ainsi, ils montreront leurs volontés pour la paix et de bonne gouvernance. Les questions qui se posent a nous africains sont:
Comment apprécions-nous, la notion de l'usure du pouvoir ? Quelle strategie pour imposer l’alternance en Afrique?,….
Le debat est ouvert. Que Dieu sauve notre Afrique. Amen!
Amadou Saikou Diallo, Washington DC.

Le maire de Kindia à Alpha Condé : « Nous sommes touchés quand nous voyons la Guinée classée parmi les pays les plus pauvres alors que le pays est ric

C’est aux environs de 11h 40 que la délégation présidentielle est arrivée dans la ville de Manga Kindi. Le chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé, accompagné de certains membres de son gouvernement a été salué par une foule en liesse, apparemment acquise à sa cause.

Tôt ce matin, collégiens et lycéens en tenue, se sont rendus à la Place des Martyrs de la Ville de Kindia pour attendre la délégation présidentielle. Sous un soleil de plomb, les kindiakas sont restés arrêtés pendant plus de trois heures avant de voir la délégation arrivée. Selon des témoignages que nous avons recueillis sur les lieux, les autorités préfectorales ont ordonné aux marchés et aux écoles de fermer pour accueillir le numéro un Guinéen.

Le maire de la ville de Kindia a tout d’abord souhaité la bienvenue au chef de l’Etat et à la délégation qui l’accompagnent. Dr Mamadou Dramé a indiqué ensuite que c’est l’occasion « de remercier » le victorieux de la présidentielle du 7 novembre. Avant de rassurer à Alpha Condé de la « disponibilité et de l’adhésion à son programme » des citoyens de Kindia. « Nous sommes touchés quand nous voyons la Guinée classée parmi les pays les plus pauvres alors que le pays est riche. Nous souhaitons que vous inversiez cette tendance en luttant contre la pauvreté que assaille les Guinéens » a souligné Dr Mamadou Dramé. Ajoutant aussi que le fonds de solidarité alloué aux femmes et aux jeunes par le Pr Condé entre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’auto-emploi. Les femmes sont des vrais acteurs incontournables du développement conclut-il.

Le Président Condé quant à lui, a, comme à l’accoutumée, remercié tous les citoyens de Kindia et les a rassurés de sa volonté à œuvrer pour le raffermissement de l’unité nationale et de la réforme de l’armée. Il a également invité les Guinéens au retour à la terre pour l’autosuffisance alimentaire. « Aucun produit fut-il alimentaire ou pétrolier ne franchira les frontières guinéennes » a insisté le Pr Alpha Condé. Expliquant que les ressources du pays ne seront plus pillées, elles reviendront aux fils du pays. Alpha Condé a saisi l’opportunité pour dénoncer les comportements de certains Guinéens qui « construisent ailleurs notamment en Europe, et dans certaines villes africaines » en oubliant la Guinée.

Il faut noter que cinq mois après le second de la présidentielle, c’est la première fois que le Chef de l’Etat s’est rendu à Kindia.

Kendessa Diallo, envoyé spécial à Kindia

lejourguinee.com

Le président Zuma ordonne le gel des avoirs de Khadafi en Afrique du Sud

APA – Le Cap (Afrique du Sud) Le Président sud africain Jacob Zuma, a demandé au trésor public de son pays, de geler les avoirs du Guide libyen Mouhammar Khadafi et de ses proches, notamment la société Libya Arab Africa Investment Co (Laaico) dont le capital s’élève à 5 milliards de dollars, a appris APA de source officielle, vendredi au Cap.

Outre la Libya Oil Holdings (pétrolier) et les deux fonds d’investissement (Libya African Investment Portfolio et Libyan Foreign Investment Company (Lafico), la Société libyenne Laaico possède un complexe hôtelier ‘’Ensemble Hotel Holdings’’ dont le luxueux réceptif ‘’Michelangelo Hotel’’ à Johannesburg.

La Libye détient des milliards de dollars d’avoirs en Afrique à travers des filiales estimées à 70 milliards de fonds souverains.

Selon la présidence sud africaine, Khadafi a appelé Jacob Zuma « pour lui expliquer sa version des faits » en Libye.

« L’Afrique du Sud a formellement condamné la perte de vies humaines et les attaques contre les civils, tout en dénonçant les violations des droits de l’homme en Libye », a déclaré la même source.

JD/daj/Dng/of/APA

Les États-Unis accueillent deux écolières du Burkina Faso à Washington

Washington - La société du Compte du millénaire (MCC, Millennium Challenge Corporation) a invité deux élèves burkinabées en classe de CM2 à venir à Washington pour y célébrer la Journée internationale de la femme et découvrir par la même occasion le fonctionnement du gouvernement des États-Unis.

Aissatou Hamidou Diallo et Fatima Yanta ont ainsi eu l'occasion de rencontrer l'épouse du président, Mme Michelle Obama, à la Maison-Blanche. Ce sont des élèves brillantes qui participent au projet BRIGHT II de la MCC, lequel est conçu pour promouvoir la croissance économique à long terme et faire reculer la pauvreté en misant sur le relèvement du taux de scolarisation des filles et la baisse de leur taux d'abandon.

Interviewé le 8 mars, le président-directeur général de la MMC, M. Daniel Yohannes, a dit que moins de la moitié des fillettes du Burkina étaient inscrites à l'école, souvent parce qu'elles devaient rester à la maison pour participer aux tâches ménagères. Le projet BRIGHT II cherche à éliminer les obstacles à l'éducation des filles tout en veillant à ce que les besoins des familles soient satisfaits.

« Ce projet aménage des terrains de jeu et des crèches pour que les fillettes chargées de s'occuper de frères et sœurs plus jeunes puissent suivre leur scolarité dans des établissements équipés pour accueillir les tout-petits ; il fournit de l'eau propre et un repas aux familles, de quoi répondre à des besoins de base qui posent souvent de grosses difficultés, jour après jour », explique M. Yohannes.

Aissatou a dit qu'il a fallu l'intervention de sa mère, de sa grand-mère et d'un ancien du village pour convaincre son père de l'inscrire à l'école BRIGHT II : il préférait la voir rester à la maison pour qu'elle puisse s'occuper des chèvres de la famille.

« Il me disait souvent que si je restais quelques jours à la maison, ils rayeraient mon nom de l'école et que je n'aurais plus besoin d'aller. Je répondais simplement, oui, j'irais aujourd'hui et on verra demain. Et le lendemain, je disais la même chose. C'est ainsi que j'ai fini deux années sans manquer un seul jour de classe », a-t-elle confié quand elle assistait à la réception donnée par la Maison-Blanche à l'occasion de la Journée internationale de la femme.

Mme Obama a chaleureusement félicité Aissatou. Les États-Unis et le reste du monde, a dit l'épouse du président, voient dans Aissatou et les autres fillettes comme elles « des artisanes de la paix, des ambassadrices et des chefs de file de la communauté ».

« Notre pays y gagne à chaque fois qu'une fille atteint son potentiel, à chaque fois qu'on fait appel au talent d'une femme », a affirmé Mme Obama avant d'ajouter qu'à travers le monde les pays sont plus prospères et plus pacifiques « quand les femmes ont l'égalité, les droits et les possibilités qu'elles méritent ».

Aissatou Diallo, qui est la première personne de sa famille à aller à l'école, se dit fière de savoir lire, écrire et calculer.

« Lorsque je finirai l'école, a-t-elle déclaré, je voudrais devenir docteur. Je montrerai à mes amis et mes parents que l'école est utile. »

Avant que le projet BRIGHT II ne crée une école dans son village, Aissatou aurait dû faire un trajet de quatre heures rien que pour aller en classe. Maintenant, c'est une question de cinq minutes de marche à pied. Fatima, elle, met 45 minutes tous les jours pour aller à l'école à pied et rentrer chez elle, et elle se dit bien heureuse de le faire parce qu'elle sait que ses amies n'ont pas la chance qu'elle a.

Le projet BRIGHT II, qui est administré par la MCC en partenariat avec l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), vise les élèves du CE2 au CM2. Il fait fond sur le projet initial BRIGHT, qui a été conçu pour les écolières du CP1 au CE1 et a rendu possible la construction de 132 écoles en milieu rural. Le projet BRIGHT II se propose maintenant d'ajouter des salles de classe dans les établissements dont le taux de scolarisation des filles est le plus faible. Ce projet s'inscrit dans le cadre du contrat de la MCC signé en juillet 2008 par les États-Unis et le gouvernement du Burkina Faso, à hauteur de 480 millions de dollars et d'une durée de cinq ans.

Les écoles accueillent au total 13.000 filles et 9.000 garçons, et la MCC est déterminée à inclure les considérations sexospécifiques à toutes les étapes des travaux entrepris avec les pays partenaires, au niveau tant des orientations que des projets, précise Daniel Yohannes.

« L'inégalité des sexes est une entrave importante à la croissance économique et au recul de la pauvreté, ajoute-t-il. Tant que les hommes et les femmes ne seront pas des champions à égalité, nous ne pourrons pas libérer tout le potentiel des millions de femmes et de filles à travers le monde. »

M. Yohannes a félicité Aissatou et Fatima de leur réussite scolaire et fait l'éloge de Mme Madeleine Ouangraoua Sorgo, qui accompagne les fillettes pendant leur voyage. Saluant le « rôle considérable » qu'elle joue dans la préparation de l'avenir du Burkina Faso, il a dit que cette dernière illustrait parfaitement ce dont les femmes sont capables quand on leur en donne la chance. Mme Sorgo est membre burkinabé du conseil de direction du Compte du millénaire et une militante féministe bien connue dans son pays.

Mme Sorgo, Aissatou Hamidou Diallo et Fatima Yanta vont participer pendant une semaine à diverses manifestations organisées à l'occasion du centenaire de la Journée internationale de la femme. Elles doivent rencontrer des responsables de la MCC, participer à un groupe de discussions sur l'égalité des sexes dans le contexte du développement international et partager leur expérience personnelle avec des élèves américains.

America.gov

Séisme et tsunami dans le nord-est du Japon, risque de fuite radioactive

TOKYO (AFP)

AFP/JIJI PRESS

Une maison détruite par le tremblement de terre, à Sukagawa, au Japon, le 11 mars 2011.

Un séisme de magnitude 8,9, le plus fort jamais enregistré au Japon, a frappé vendredi le nord-est de l'archipel, déclenchant un tsunami, avec des vagues atteignant dix mètres, et faisant plus de 1.000 morts et disparus, selon un bilan de la police et d'autres sources cité par l'agence de presse Jiji.

Samedi matin, un niveau de radioactivité 1.000 fois supérieur à la normale a été détecté dans la salle de contrôle d'un réacteur de la centrale nucléaire Fukushima N°1 située au nord-est du Japon, selon l'agence de presse Kyodo, citant une commission de sécurité.

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a demandé à quelque 45.000 habitants d'évacuer dans un rayon de 10 kilomètres autour de ce site, en raison d'un risque de fuite radioactive, selon l'agence de presse Jiji, citant le ministère de l'Industrie. Mais, selon l'Agence de sécurité industrielle et nucléaire, citée par la télévision publique NHK, ce risque de fuite radioactive ne présente pas de danger pour la population dans les environs.

Samedi matin toujours, à 4h00 (vendredi 19H00 GMT), un nouveau violent séisme de magnitude 6,7 est survenu dans la préfecture de Niigata, au nord-ouest du Japon, sur la façade opposée à la côte Pacifique, dont les secousses ont été ressenties jusqu'à Tokyo.

AFP

dommages matériels à Chiba, le 11 mars 2011

Après le premier séisme, les télévisions nippones ont diffusé des images de bateaux chavirés, de maisons inondées et de voitures submergées par les eaux. Une énorme vague de boue et de débris a déferlé à grande vitesse à travers les champs et les routes, dévastant tout sur son passage. A certains endroits, l'eau a pénétré jusqu'à cinq kilomètres à l'intérieur des terres.

Au moins 384 personnes auraient péri dans différentes régions du Japon, dont plus de 200 ont été retrouvées sur la plage de Sendai (nord-est, préfecture de Miyagi) après le passage d'une vague de plus de 10 mètres consécutive à la secousse de magnitude 8,9.

Le nombre de disparus était évalué à 707 personnes et les blessés à 947, selon les chiffres actualisés par la police samedi matin à 04H50 (vendredi 19H50 GMT).

"Le nombre de personnes tuées est considérable", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, sans citer de chiffres.

Il s'agit d'un bilan. "Les dégâts sont si énormes qu'il nous faut du temps pour regrouper les éléments épars", a indiqué un responsable.

Ainsi, un train de passagers, avec un nombre inconnu de personnes à bord, était porté disparu dans la préfecture de Miyagi après l'arrivée d'une vague de dix mètres, selon l'agence de presse Kyodo citant la police.

Dans la même préfecture, un bateau avec une centaine de personnes à son bord a été emporté, et on ignorait le sort des passagers, selon les médias.

AFP

Carte de l'océan Pacifique indiquant la progression estimée du tsunami après le séisme vendredi au Japon

Un barrage a cédé dans la préfecture de Fukushima et des maisons ont été emportées, selon Kyodo.

Le gouvernement a dépêché des navires et des soldats pour participer aux secours, ainsi que des avions pour observer la situation.

Le ministère de la Défense est prêt à envoyer 300 avions et 40 navires pour participer aux secours, selon Kyodo.

Le commandant en chef de l'armée, le général Ryoichi Oriki, a annoncé que les Forces d'autodéfense (nom de l'armée japonaise) et les forces américaines stationnées dans l'archipel avaient formé un groupe de liaison pour organiser les opérations.

Le gouverneur de la préfecture de Fukushima a ordonné l'évacuation de 6.000 personnes résidant dans un rayon de trois kilomètres de la centrale nucléaire Fukushima n°1, en raison d'un problème potentiel lié au refroidissement de l'installation, ont annoncé les autorités.

Le gouvernement a affirmé vers 16h30 GMT que la situation dans cette centrale était "sous contrôle".

Le ministère de l'Industrie a indiqué que les onze réacteurs nucléaires de la région s'étaient automatiquement arrêtés.

Selon Kyodo, un incendie a touché un bâtiment abritant une turbine dans la centrale nucléaire d'Onagawa, dans la préfecture de Miyagi, mais le sinistre a été éteint.

AFP

Un chercheur français basé à Strasbourg présente les variations sismiques enregistrées le 11 mars 2011 au Japon.

Aucune fuite radioactive n'a été détectée dans les sites nucléaires des préfectures touchées, ont déclaré les autorités.

La compagnie Tohoku Electric Power, qui exploite la centrale d'Onagawa et aussi celle de Fukushima, n'a pas non plus détecté de problème radioactif.

Le séisme qui a déclenché le tsunami avait une magnitude de 8,9 selon l'Institut de géophysique américain (USGS).

Il s'est produit à 14h46 (05h46 GMT) à 24,4 kilomètres de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi.

Selon l'Agence météorologique nippone, il s'agit du plus fort séisme jamais enregistré au Japon.

A Tokyo, à environ 380 kilomètres de l'épicentre, les gratte-ciel, construits sur des structures parasismiques spéciales, ont tangué pendant de longues minutes après le séisme.

Un toit s'est effondré sur un bâtiment du centre de Tokyo où 600 étudiants participaient à une cérémonie de remise de diplômes, faisant de nombreux blessés, selon les pompiers et les médias.

Dans les bureaux et les habitations, des objets ont chuté des étagères, les ascenseurs ont été automatiquement arrêtés, tandis que des millions de personnes se précipitaient dans les rues.

Une dizaine d'incendies ont été signalés dans la capitale, selon les médias.

Dans la région de Tokyo, une raffinerie de pétrole était en feu à Iichihara et des flammes s'élevaient à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

L'aéroport international de Narita, situé à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Tokyo, a suspendu le trafic pendant plusieurs heures. Il a annoncé dans la soirée que les opérations reprenaient progressivement.

Les transports ferroviaires et routiers ont aussi été interrompus dans une grande partie de l'archipel, en particulier dans Tokyo et sa région, bloquant des millions de personnes qui ont pris d'assaut les hôtels de la ville ou bien tentaient de regagner leur domicile à pied.

Les trains express Shinkansen ont été stoppés dans tout le nord-est et les autoroutes de la région de Tokyo fermées quelques minutes après le tremblement de terre.

Plus de quatre millions de foyers étaient privés d'électricité.

Plusieurs fortes répliques de magnitude supérieure à 6, voire 7, se sont produites et ont été ressenties jusque dans la capitale.

Le Japon, situé au confluent de quatre plaques tectoniques, subit chaque année environ 20% des séismes les plus forts recensés sur Terre.

En 1923, la ville de Tokyo avait été dévastée par un séisme majeur, qui avait fait 140.000 morts. Plus récemment, en 1995, le séisme de Kobe (ouest) avait fait plus de 6.400 morts.

A la suite du séisme, la plupart des Etats riverains du Pacifique ont émis des avis d'alerte au tsunami. Mais aucun dégât important n'avait été signalé vers 16h30 GMT en dehors de l'archipel nippon.

Des zones côtières ont été évacuées préventivement aux Philippines, aux Mariannes, en Polynésie française, à Guam, à Hawaï, en Equateur, au Canada et dans d'autres pays.

Un "avertissement", alerte de niveau intermédiaire, a été émis pour une partie de la Californie, une partie de l'Alaska et l'Etat de Washington, où il a été demandé aux habitants de quitter plages, ports et marinas. Une mesure identique a été prise au Canada.

Libye: le régime veut reconquérir l'Est, rapprochement Occident/opposition

AFP

Les rebelles, opposés au pouvoir libyen, prient ensemble à quelques kilomètres de Ras Lanuf, en Libye, le 11 mars 2011.

Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi continuaient vendredi de bombarder des positions rebelles dans l'est de la Libye, alors que l'Occident affichait son rapprochement avec l'opposition, qui a perdu deux villes ces derniers jours.

Au 25e jour de l'insurrection, le président américain Barack Obama a annoncé qu'il allait se doter d'un représentant auprès de la rébellion libyenne.

Les dirigeants européens ont de leur côté qualifié le Conseil national de transition de l'opposition (CNT), basé à Benghazi (est), d'"interlocuteur politique".

La France a reconnu jeudi le CNT comme "le représentant légitime du peuple libyen". Tripoli a riposté vendredi en annonçant la suspension de ses relations diplomatiques avec Paris.

Sur le terrain, les forces loyalistes ont lancé au moins deux attaques aériennes à l'est de Ras Lanouf, touchant un poste de contrôle des insurgés et une raffinerie, selon des journalistes de l'AFP.

Cette ville pétrolière stratégique, au sud-ouest de Benghazi, fief de la rébellion, avait été pendant une semaine la base avancée des rebelles dans l'Est. Mais les insurgés avaient dû l'abandonner, après des bombardements intenses jeudi des forces pro-Kadhafi.

AFP

Un rebelle marche à quelques kilomètres de Ras Lanuf, sur une zone de combat, le 11 mars 2011.

"Leur suprématie est totale. Ils ont tiré depuis des bateaux, et ils contrôlent les airs", a expliqué un médecin à Brega, ville située plus à l'est.

Selon une source médicale, les combats de jeudi à Ras Lanouf ont fait plus de 10 morts et des dizaines de blessés parmi les insurgés. Vendredi, un journaliste de l'AFP a aussi vu au moins cinq corps évacués de cette ville.

Les intenses bombardements qui ont touché Ras Lanouf ont bloqué la progression des insurgés partis de Benghazi à la conquête des villes côtières jusqu'à Tripoli.

Samedi dernier, les insurgés avaient progressé jusqu'à Ben Jawad, une localité à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Ras Lanouf, mais en avaient été chassés dès le lendemain par les pro-Kadhafi dont les frappes n'ont cessé de s'intensifier depuis.

A Zawiyah ( 40 km à l'ouest de Tripoli), les forces du régime fêtaient vendredi leur victoire dans ce bastion rebelle tombé officiellement mercredi après plus de deux semaines de résistance acharnée, selon un journaliste de l'AFP.

AFP

Carte de localisation des combats entre pro et anti-Kadhafi

Selon des secouristes à la frontière tunisienne, un homme arrivé de Zawiyah dans la nuit a raconté que la situation y était "catastrophique" et qu'"il y avait des morts partout".

Ailleurs dans le pays, les rebelles contrôlaient toujours Misrata (150 km à l'est de Tripoli) et plusieurs villes du Nord-Ouest, en particulier dans la région montagneuse du Jabal Al-Gharbi, selon des témoignages.

A Benghazi, les rebelles demeuraient déterminés à combattre les hommes de Kadhafi, en dépit des revers enregistrées ces derniers jours.

"Nous n'avons pas peur de cette armée composée à 90% de mercenaires. Nous pouvons les battre", assure Khaled, oncle de Fathi Ali, un insurgé de 21 ans tué jeudi à Ras Lanouf et enterré vendredi.

Plus de 10.000 personnes se sont par ailleurs rassemblées dans cette ville pour réclamer le départ du colonel Kadhafi.

Lors d'un sommet à Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE ont accepté de dialoguer avec l'opposition libyenne et évoqué prudemment une option militaire pour protéger les civils, même s'ils restent très divisés face à cette perspective.

Ils ont décidé d'étudier "toutes les options" possibles, dans une allusion à une éventuelle intervention militaire, mais en précisant qu'il faudrait "une nécessité démontrée, une base juridique claire et le soutien de la région".

Dans ce but, un sommet tripartite doit se tenir prochainement entre l'UE, l'Union africaine et la Ligue arabe, qui se réunit de son côté samedi au Caire mais sans autoriser les émissaires du dirigeant libyen à participer.

"Les dirigeants actuels (de la Libye) doivent abandonner le pouvoir sans délai", a en outre déclaré le président de l'UE Herman Van Rompuy à l'issue du sommet.

Aux Etats-Unis le président Obama, "préoccupé" par la capacité de Mouammar Kadhafi à se maintenir au pouvoir, s'est dit déterminé à "resserrer l'étau" sur le régime libyen.

Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé qu'ils étendaient leurs sanctions visant la famille de Mouammar Kadhafi à son épouse et à plusieurs de ses enfants, et à des membres de son gouvernement.

Plus isolé chaque jour sur le plan international, le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans, a menacé l'Europe de cesser de soutenir la lutte contre le terrorisme international et l'immigration clandestine.

Si "l'Europe n'appuie pas et ignore le rôle actif de la Libye dans la lutte contre l'immigration (...) la Libye sera obligée (...) de se retirer des efforts de lutte contre le terrorisme et de changer complètement sa politique envers Al-Qaïda", a-t-il affirmé, cité par l'agence officielle Jana.

Sur le plan humanitaire, à Ras Lanouf, des médecins ont appelé la Croix-Rouge internationale à l'aide. L'Organisation internationale pour les migrations a indiqué de son côté négocier avec les autorités libyennes l'envoi d'une mission humanitaire en Libye où des milliers d'immigrants attendent d'être rapatriés.

Depuis la mi-février, plus de 250.000 personnes ont fui la Libye pour les pays voisins, selon l'ONU, et la répression sanglante de la révolte a fait des centaines de morts.

Une mission humanitaire de l'ONU est attendue samedi en Libye pour évaluer les besoins humanitaires, a annoncé en soirée le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaaim.

Tripoli suspend ses relations diplomatiques avec la France

TRIPOLI (Reuters) - Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Khaled Kaïm a annoncé vendredi soir que la Libye suspendait ses relations diplomatiques avec la France.

"Aujourd'hui, la décision a été prise de suspendre les relations diplomatiques avec la France", a dit Kaïm à des journalistes à Tripoli. "Il est clair que le gouvernement français s'active à diviser la Libye".

Le président Nicolas Sarkozy a préconisé des frappes aériennes ciblées au cas où l'armée fidèle à Kadhafi utiliserait des armes chimiques ou lancerait des raids aériens contre des civils. La France a reconnu d'autre part le Conseil national libyen (CNL), l'instance de direction mise sur pied par les insurgés, comme "représentant légitime du peuple libyen".

Michael Georgy, Eric Faye pour le service français