04 mars, 2011

La reine Elizabeth II en Irlande cette année, une première depuis l'indépendance

LONDRES (AFP)

AFP

Elizabeth II à Stratford-upon-Avon, le 4 mars 2011

La reine Elizabeth II se rendra en visite officielle en Irlande "cette année", a annoncé vendredi Buckingham Palace, précisant qu'il s'agissait de la première visite d'un monarque anglais depuis l'indépendance de ce territoire britannique en 1922.

"La reine est enchantée d'accepter une invitation de la présidente irlandaise (Mary McAleese) de se rendre en visite d'Etat en Irlande cette année. La reine sera accompagnée du duc d'Edimbourg", son mari, a précisé Buckingham Palace dans un communiqué.

Le gouvernement irlandais a salué l'annonce de cette visite, "qui marquera une amélioration supplémentaire dans les très bonnes relations entre l'Irlande et le Royaume-Uni".

La dernière visite en Irlande d'un monarque britannique, le roi George V, remonte à 1911, soit onze ans avant l'indépendance de l'Irlande, acquise après la guerre contre les Britanniques.

La date du voyage officiel de la reine, âgée de 84 ans, n'a pas encore été précisée, mais les médias britanniques tablaient vendredi sur une visite en mai, soit après le mariage du petit-fils de la reine, le prince William, avec Kate Middleton le 29 avril à Londres.

"Davantage de détails sur la visite seront publiés conjointement par le palais de Buckingham" et la présidence irlandaise, ont ajouté les bureaux de la reine.

Gerry Adams, le président du parti nationaliste Sinn Féin, a estimé que cette visite allait "offenser de nombreux citoyens irlandais, en particulier les victimes du régime britannique".

Tout en respectant le "droit" de la présidence irlandaise d'inviter la reine, il a jugé cette visite "prématurée".

L'invitation de l'Irlande faite à la reine "témoigne (...) de la force de nos relations économiques et politiques, des progrès qui ont été faits en Irlande du Nord", a réagi de son côté l'ambassadeur britannique en Irlande, Julian King, dans un communiqué.

Après l'indépendance, les relations entre Dublin et Londres ont longtemps été tendues en raison des troubles entre protestants et catholiques en Irlande du Nord, restée partie intégrante du Royaume-Uni.

Elles se sont améliorées lors des pourparlers de paix sur l'Irlande du Nord, qui ont conduit à l'accord dit du Vendredi Saint en 1998.

L'ancienne présidente irlandaise, Mary Robinson, a été la première dirigeante de la République d'Irlande à rencontrer un monarque anglais. Elle a bu le thé avec la reine Elizabeth II au palais de Buckingham en 1996.

Ces dernières années, plusieurs membres de la famille royale britannique se sont rendus en Irlande, notamment le mari de la reine et l'un de ses fils, le prince Charles, mais jamais le monarque lui-même.

USA: 49 chefs d'inculpation contre le suspect de la fusillade de Tucson

LOS ANGELES (AFP)

AFP/Getty Images/Archives

Des voitures de police interdisent l'accès au centre commercial, à Tucson, dans l'Arizona, où six personnes ont été tuées, le 8 janvier 2011

Jared Loughner, accusé d'être l'auteur de la fusillade de Tucson (Arizona, sud-ouest des Etats-Unis) au cours de laquelle six personnes sont mortes et une représentante démocrate a été blessée début janvier, a été inculpé vendredi d'un total de 49 chefs.

Il dira mercredi devant un juge fédéral, lors d'une audience à Tucson, s'il plaide ou non coupable.

Jared Loughner était jusqu'à maintenant poursuivi pour trois chefs d'inculpation, dont la tentative de meurtre de l'élue, pour lesquels il avait plaidé non coupable fin janvier.

Le procureur fédéral Dennis K. Burke a annoncé vendredi les 49 chefs d'inculpation retenus à son encontre par un jury populaire. Il est entre autres inculpé des six meurtres et de trois tentatives de meurtres et encourt la peine de mort.

Le procureur a déclaré à cette occasion que "l'attaque visait l'élue du Congrès Giffords, ses électeurs et son équipe".

Les personnes qui ont été tuées sont "mortes alors qu'elles exerçaient l'un des droits les plus essentiels du peuple américain, le droit de se réunir librement, en public, avec leur parlementaire", a-t-il ajouté.

Le jeune homme âgé de 22 ans a été arrêté sur les lieux de la fusillade, survenue lors d'une rencontre organisée par l'élue démocrate Gabrielle Giffords le 8 janvier dans un centre commercial de Tucson.

Parmi les six personnes qui ont été tuées, on compte un juge fédéral, une petite fille et un membre de l'équipe de Gabrielle Giffords. Cette dernière fait partie des 13 personnes qui ont été blessées au cours de la fusillade.

L'élue est sortie miraculeusement vivante de la fusillade au cours de laquelle elle avait reçue une balle dans la tête. Elle se trouve depuis en rééducation.

Déclaration du Président de la Republique SEM Alassane Ouattara

Présidence


Message
© Présidence par Aristide
Jeudi 30 décembre 2010. Abidjan


Ivoiriennes, Ivoiriens, Mes Chers compatriotes,

Les populations ivoiriennes, dans leur grande majorité, ont depuis quelques semaines, entamé des manifestations sur toute l’étendue du territoire national, pour demander à Monsieur Laurent GBAGBO de se plier au verdict des urnes, en se retirant de manière pacifique, afin de mettre un terme aux angoisses et aux souffrances des ivoiriens.

Dans cette perspective, les vaillantes femmes de Côte d’Ivoire ont organisé des manifestations pacifiques, hier jeudi 3 mars 2011.
Ces manifestations ont été réprimées dans le sang, avec des moyens disproportionnés, dont des chars de combat, utilisés par des miliciens et des mercenaires à la solde de Monsieur Laurent GBAGBO, faisant une dizaine de morts dont sept femmes et un enfant, pour la seule commune d’Abobo et plus de 110 blessées.

Au regard de cette barbarie inqualifiable et devant tant de désolation, je voudrais marquer mon indignation et condamner avec la plus grande fermeté cette folie meurtrière perpétrée contre nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos enfants, aux mains nues.
En cette circonstance douloureuse, je voudrais m’incliner devant la mémoire de ces victimes et de tous ceux qui sont tombés depuis le déclenchement de cette crise post-électorale.

Je présente mes condoléances les plus attristées aux familles endeuillées. Aux blessés, j’exprime ma profonde compassion et je leur souhaite un prompt rétablissement.

Mes chers Compatriotes,

Notre pays, bien avant son indépendance a connu des manifestations de femmes. Chacun de nous se souvient du courage de Marie Koré, de Anne-Marie Raggi et de toutes ces femmes vaillantes qui, en décembre 1949, décidèrent de marcher les mains nues sur la prison de Grand-Bassam, pour libérer leurs époux, leurs fils et frères emprisonnés arbitrairement.

Mais jamais, jamais, nous n’avons assisté à des répressions aussi sauvages que celles auxquelles nous avons eu droit hier.
Je suis indigné. Je suis révolté que de telles barbaries puissent arriver au 21ème siècle sur notre terre, sur la terre du Président Félix Houphouët-Boigny.
J’en appelle encore une fois à M. Laurent GBAGBO et à son clan, pour qu’ils se ressaisissent, qu’ils acceptent le verdict des urnes et qu’ils s’abstiennent de commettre des actes d’atrocités contre les Ivoiriennes et les ivoiriens.

Mes chers compatriotes,

Je voudrais vous donner l’assurance que justice sera rendue. Toutes les dispositions seront prises pour poursuivre et punir sévèrement les auteurs de ces crimes crapuleux.

Mes chers Compatriotes,

Je sais que vos souffrances sont grandes ; mais je vous demande de garder la foi et l’espoir. Je vous demande de rester déterminés et toujours mobilisés pour le triomphe de notre combat pour la démocratie, la liberté et la paix.

Je veux vous rassurer. Cette crise prendra fin très bientôt. Faites-moi confiance.

Je vous demande de me faire confiance.

Vive la Côte d’Ivoire

Alassane Ouattara

Bénin: la cour constitutionnelle autorise un report de la présidentielle

AFP

Des assesseurs avec des cartes électorales à Cotonou, au Bénin, le 2 mars 2011

La cour constitutionnelle du Bénin a autorisé vendredi un report au 13 mars de la présidentielle prévue ce weekend pour permettre de compléter les listes électorales.

Opposition, syndicats et organisations de la société civile affirment depuis des semaines que plus d'un million d'électeurs n'ont pas été enregistrés dans le nouveau fichier électoral.

"Le delai entre le 3 mars et le 6 mars 2011 ne permet manifestement pas à la Commission électorale nationale autonome d'accomplir les taches indispensables pour un scrutin crédible", a déclaré le tribunal.

Il dit "autoriser le report de la date de l'election du président de la République du 6 mars 2011 au 13 mars 2011".

Le scrutin devrait se jouer essentiellement entre le président sortant, élu en 2006, et l'opposant Adrien Houngbédji, qui convoite la présidence depuis vingt ans. Un troisième homme, l'économiste Abdoulaye Bio Tchané pourrait jouer le rôle d'arbitre.

Il avait déjà été repoussé d'une semaine en raison de retards dans la confection du fichier qui compte désormais quelque 3,5 millions d'inscrits.

Mais cette mesure a paru insuffisante et plusieurs manifestations ont eu lieu à Cotonou, capitale économique de l'ancienne colonie française de 9,3 millions d'habitants, pour protester contre le fichier jugé toujours incomplet.

Jeudi, l'Onu, l'Union africaine et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest ont aussi apporté leur soutien à un nouveau report de la présidentielle.

Le président Boni Yayi, candidat à sa réélection, avait finalement ouvert la voie vendredi à un second report de la présidentielle prévue dimanche.

A seulement 48 heures du scrutin et au dernier jour de la campagne, M. Yayi s'était dit favorable à un ajournement qu'il avait jusqu'alors rejeté, craignant une crise constitutionnelle.

"Il est pour un report", a déclaré à l'AFP son porte-parole Marcel de Souza, mais "tient" à ce que "le délai constitutionnel qui traduit la fin de son mandat soit rigoureusement respecté", a-t-il souligné.

L'annonce de M. Yayi est survenue quelques heures après le vote par le Parlement d'une loi accordant un délai supplémentaire aux responsables du système électoral.

Si le chiffre de plus d'un million d'inscrits absents de la liste est discuté, chacun s'acorde pour reconnaître que la distribution des cartes électorales a pris un important retard.

Le gouvernement a jusqu'à présent dit craindre qu'un nouveau report engendre une crise constitutionnelle: le quinquennat de Boni Yayi expire le 6 avril et la loi fondamentale prévoit que son successeur prête serment d'ici cette date.

Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue, un second tour doit se dérouler 15 jours après le premier, un scénario très probable selon les observateurs.

Les meetings électoraux de M. Yayi prévus vendredi ont été annulés, a indiqué à l'AFP son porte-parole Marcel de Souza. Il n'était pas clair si les treize autres candidats en avaient fait de même.

Côte d'Ivoire: réunion des médiateurs à Nouakchott, crainte de guerre civile

ABIDJAN (AFP)

AFP

Barrage dans une rue d'Abobo, à Abidjan, le 3 mars 2011

Le panel de chefs d'Etat africains chargé de dénouer la crise ivoirienne était réuni vendredi à Nouakchott, avant de revenir à Abidjan au moment où une flambée de violences fait craindre une guerre civile.

"Cette rencontre traduit notre détermination à explorer toutes les possibilités permettant de régler de manière pacifique et consensuelle la crise qui menace la survie, voire l'existence même de la Côte d'Ivoire", a déclaré le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président du panel, au début de la rencontre.

De la stabilité de la Côte d'Ivoire "dépendent celle de la sous-région et la préservation des acquis démocratiques au niveau de notre continent", a-t-il ajouté, entouré de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso).

Attendu au départ vendredi après-midi, le panel devrait "certainement" arriver samedi matin en Côte d'Ivoire, selon une source diplomatique africaine à Abidjan.

Les médiateurs étaient venus à Nouakchott une première fois le 20 février pour étudier des propositions de sortie de crise.

AFP

Un manifestant le 3 mars 2011 à Abidjan où les forces de sécurité de Gbagbo ont ouvert le feu

Quatre d'entre eux s'étaient rendus le lendemain à Abidjan pour des entretiens avec les deux rivaux: le chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale après le scrutin de novembre.

Récusé par le camp Gbagbo qui l'accuse d'avoir pris parti pour M. Ouattara, Blaise Compaoré n'avait pas fait le déplacement à Abidjan, officiellement pour "raisons de sécurité". Il ne viendra pas non plus cette fois.

février Mis en place par l'UA fin janvier, le panel avait initialement jusqu'à fin février pour élaborer des solutions "contraignantes". Mais ce délai a été repoussé d'un mois, illustrant les divisions et les difficultés du quintette.

Avant même la visite des médiateurs, l'un d'eux, Idriss Deby Itno, a appelé MM. Gbagbo et Ouattara à "un cessez-le-feu".

Car la situation dans le pays se dégrade chaque jour, faisant craindre au Conseil de sécurité de l'ONU une "résurgence de la guerre civile" après les combats de 2002-2003 qui avaient coupé le pays en deux, le nord étant aux mains de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) désormais alliée à M. Ouattara.

AFP

Des Ivoiriens brandissent des couteaux à Abobo, à Abidjan, le 3 mars 2011

Cinquante personnes ont été tuées dans des violences entre le 24 février et le 3 mars, portant à au moins 365 le nombre de tués depuis fin 2010, selon la force de l'ONU dans le pays, l'Onuci.

Ce bilan ne prenait pas en compte la mort de sept femmes, tuées par balles lors d'une manifestation à Abidjan, dans le quartier pro-Ouattara d'Abobo, par les Forces de défense et de sécurité (FDS) de Laurent Gbagbo, selon le dernier bilan de l'Onuci.

Les FDS ont nié toute responsabilité dans ce drame, protestant contre une "accusation forcément mensongère et sans fondement".

La France a souhaité que le Conseil des droits de l'homme des Nations unies se saisisse des violences en Côte d'Ivoire et qu'une "commission d'enquête crédible et impartiale sous l'égide de l'ONU" soit mise en place.

Mais le camp Ouattara veut aller plus loin, annonçant son intention de présenter un projet de résolution devant le Conseil des droits de l'Homme faisant référence à de possibles poursuites devant la Cour pénale internationale contre M. Gbagbo.

Sur le plan humanitaire, la situation est également préoccupante.

L'insécurité a poussé "plus de 200.000 personnes" hors d'Abobo en environ une semaine et, dans l'ouest, plus de 70.000 habitants ont fui le pays, principalement vers le Liberia voisin, selon l'ONU.

Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés a annoncé avoir suspendu certaines de ses opérations dans l'ouest, où s'affrontent depuis plusieurs jours FDS, soutenues par des miliciens, et combattants FN.

Médecins sans frontières a appelé "toutes les parties au conflit à laisser ses équipes médicales soigner les patients".

Le roi Momo lance les cinq jours de fête du carnaval de Rio

RIO DE JANEIRO (AFP)

AFP

Le roi Momo reçoit la clé de Rio, le 4 mars 2011

Le roi Momo, symbole de toutes les folies du Carnaval de Rio, a reçu vendredi sous une pluie de confettis la clé symbolique de la ville pour un règne de cinq jours dont l'apothéose seront les défilés des écoles de samba sur le Sambodrome les nuits de dimanche et lundi.

"Je donne la clé de la ville à votre majesté", a déclaré le maire, Eduardo Paes, en remettant au roi Momo l'énorme clé recouverte de paillettes blanches et dorées lors d'une cérémonie au Palacio da cidade, siège de la municipalité.

Accompagné par trois beautés, la reine et ses deux princesses, le gros roi Momo a répondu que c'était "une grande responsabilité et une grande joie de diriger la ville" avant de lancer le traditionnel: "je déclare ouvert le magnifique carnaval de Rio!", début de son règne de cinq jours où tous les excès sont permis.

Pour sceller l'ouverture officielle de la "grande folie" (surnom du carnaval au Brésil) qui prendra fin le mercredi des Cendres, le roi Momo s'est lancé dans une samba frénétique en brandissant sa clé.

On pouvait lire sur plusieurs pancartes dans l'assistance "Vive le roi!", "Vive la monarchie!" et aussi "Vive les touristes!" ou "Rio aime les touristes!".

AFP

Une femme danse la samba lors de l'ouverture du carnaval de Rio, le 4 mars 2011

Depuis que Rio, l'une des villes les plus violentes du pays, a été choisie en 2009 pour organiser les Jeux olympiques de 2016, les autorités s'efforcent d'en redorer l'image.

La ville attend pour les festivités près de 800.000 touristes brésiliens et étrangers qui devraient rapporter 1,5 milliard de reais (890 millions de dollars) aux hôtels, bars et restaurants de la ville.

Pour assurer la tranquillité des fêtards pendant ces jours de fête, quelque 50.000 policiers ont été mobilisés dans l'Etat de Rio. Certains, entraînés par le FBI, la police fédérale américaine, seront postés aux abords du sambodrome, près du centre-ville. Une trentaine de nouvelles cameras de surveillance, d'une portée de 2 km, ont également été installées dans la ville.

Mais, d'ores et déjà, la pacification des favelas dans la zone touristique de la ville, autrefois aux mains des trafiquants de drogue, a fait tomber une barrière: pour la première fois en vingt-sept ans, un des groupes de carnaval de rue ("bloco") les plus populaires, "Simpatia é quase Amor", (la sympathie c'est presque de l'amour) est sorti du quartier chic d'Ipanema pour défiler jeudi soir dans la favela voisine de Cantagalo.

"C'est une rencontre symbolique que vit la ville en ce moment. Notre proximité a été interrompue par le trafic de drogue. Mais maintenant nous sommes libres de rendre visite à n'importe quel habitant" de la favela, s'est réjouit Fabio Palazzo, guitariste du bloco Simpatia, dans des déclarations au quotidien 0 Globo.

Dans un pays pris pendant une semaine par la folie du Carnaval, ces défilés sont à la fois une manifestation de fierté pour l'immense population pauvre de la ville, l'apogée de journées de fêtes et une compétition suivie avec la même passion que les grands matchs de football.

Chaque école a dépensé de 2 à 5 millions de dollars pour présenter son défilé, encore largement financé par la mafia des jeux clandestins. Mais de plus en plus de grandes entreprises brésiliennes et étrangères investissent dans le carnaval, un événement diffusé dans le monde entier.

Tant que la poudre parlera au Moyen Orient, les marchés financiers trembleront

lefigaro.frCette semaine, le marché a vécu au rythme de l'alternance entre le verre à moitié vide et le verre à moitié plein. Les investisseurs se sont balancés au cours de ces derniers jours entre la crainte d'une aggravation du conflit en Libye et l'espoir suscité par l'amélioration de la situation économique dans les pays développés.

Jeudi, c'est l'euphorie qui l'avait largement emporté. Les craintes sur une déstabilisation géopolitique du Moyen Orient étaient certes présentes dans l'esprit de tous les investisseurs, mais une vision plutôt optimiste de l'évolution de la conjoncture économique dans le monde a porté les cours à la hausse.

Le raisonnement était le suivant : les problèmes du Moyen Orient sont certes extrêmement sérieux, mais le pire n'est jamais sûr. Il faudra de toute manière apprendre à vivre avec une multiplication des conflits dans l'ensemble des régions productrices de pétrole. Tant que le prix du baril reste cantonné autour de 100 dollars à New York les investisseurs semblaient penser qu'il n'y a pas péril en la demeure. De façon plus fondamentale plusieurs analystes estiment que jusqu'à 105/110 dollars la croissance économique et les profits des entreprises ne sont pas menacés.

A l'opposé, les améliorations constatées sur le terrain de l'emploi aux Etats-Unis, la bonne tenue du moral des ménages et la vigueur des commandes industrielles pour le mois de janvier aux Etats-Unis sont autant de signes encourageants que la Bourse ne peut ignorer. Toujours le même raisonnement boursier qui consiste à privilégier le concret sur des craintes abstraites et non avérées !

La Chine est certes en train de ralentir, mais c'est sans doute pour son bien, car tout est mis en œuvre par les autorités de Pékin pour éviter la surchauffe. Le retour de l'inflation constaté dans les pays occidentaux peut être de la même manière interprété comme un signe de reprise de l'activité.

Ce beau raisonnement n'a pas tenu ce vendredi face à la dégradation de la situation en Libye avec un début de guerre civile dans la capitale, Tripoli et les rumeurs selon lesquelles la contestations monte de plus en plus fort en Arabie Saoudite et en Jordanie. Tous ces événements qui sont de nature à faire exploser les cours du baril de pétrole ont de nouveau inquiété les marchés.

Surtout à un moment où les boursiers se sont rendus compte que les bons chiffres du chômage pour le mois de février (192.000 créations d'emplois) pouvaient mettre un terme à la politique monétaire accommodante que mène la Réserve Fédérale américaine depuis le début de la crise.

Circonstance aggravante pour les marchés d'actions européens, l'euro est grimpé en fin de semaine à 1,40 face au dollar en raison des anticipations de hausse des taux d'intérêt à court terme par la BCE. Un mauvais signal envoyé à nos entreprises qui vont perdre en compétitivité face à leurs concurrentes nord-américaines. Ce handicap monétaire explique pourquoi les places européennes sous-performent Wall Street depuis quelques jours.

Que conclure des forces opposées qui tiraillent le marché et donne l'impression que celui-ci marche à vue ? Mon sentiment est que la Bourse n'a bien sûr aucune chance de résister à une profonde dégradation de la situation au Moyen Orient. Mais il paraît tout aussi évident que sur ce fond d'inquiétude, les investisseurs ne demandent qu'à jouer le redressement de l'activité économique aux Etats-Unis qui restent le marché directeur.

La stratégie qui consiste à mettre 10 à 15% d'or en portefeuille, sans renoncer à rester investi sur les actions me paraît être la bonne. L'or joue actuellement très bien son rôle de balancier face aux risques de baisse des actions. Il y a plus à gagner qu'à perdre à en mettre un minimum en portefeuille.

Le choix des valeurs défensives, très tentant dans ce type de configuration de marché, ne me paraît pas le mieux approprié. La stratégie qui consiste à guetter les creux de marché pour se renforcer sur les valeurs de croissance de long terme me paraît autrement plus judicieuse.

Par « valeurs de croissance long terme », j'entends des sociétés qui croissent toujours plus vite que le PIB de leur pays d'origine. Ceci parce qu'elles disposent d'une technologie unique ou tout simplement d'un modèle économique gagnant y compris dans des secteurs traditionnels. Ces sociétés ont souvent pour caractéristique commune d'être très rentables et d'offrir une bonne visibilité. On a toujours l'impression de les payer trop cher, mais le niveau élevé de leur PER est justement l'expression de la grande qualité de ses affaires d'exception.

Bon WE। Je reviendrai lundi sur les valeurs qui répondent le mieux à cette définition de croissance « séculaire »।

Fespaco 2011: un sculpteur bien atypique

fasozine.com

Issouf Kouanda

Boites d’insecticide; roulements, chaines, phares et bougies de motos, sont les objets de travail de Issouf Kouanda. Ce jeune sculpteur, qui, habituellement, expose au quartier Tampouy de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a installé son QG, au siège du Fespaco, le temps de la 22ème édition, pour faire connaitre ses œuvres.

Assis dans un petit coin aménagé en jardin, à l’entrée du bâtiment administratif du siège du festival, Issouf Kouanda espère se faire «des sous» grâce à la vente de ses sculptures confectionnées à partir du recyclage de pièces détachées de véhicules. Il a ainsi produit des vélos, des caméras, des postes radios… Les prix, révèle l’artiste, varient selon la nationalité de l’acheteur. «Il peut aller du simple au double», a-t-il signifié. «Je vends, par exemple, ce joueur de tamani (un type de tam-tam, ndlr) à 5000 francs CFA, si c’est un Blanc qui souhaite l’acheter, mais entre nous Africains, je peux le laisser à moitié prix» a-t-il déclaré. Chaque jour en tout cas, un nombre important de festivaliers marque l’arrêt devant ce commerce, soit pour acquérir les objets d’art, ou simplement pour admirer le travail de ce jeune artiste plein de talent. Comme quoi, le

La plus grosse cloche du Moyen-Orient en fabrication à Villedieu

Un bourdon (grosse cloche à son grave) pour la cathédrale maronite Saint-Georges de Beyrouth (Liban) est en cours de fabrication à la fonderie de cloches Cornille Havard. « D’un poids de 2,7 tonnes pour un diamètre de 1,58 m, ce sera la plus grosse du moyen Orient », indique Paul Bergamo.

Actuellement les fondeurs travaillent sur les gabarits qui serviront à trousser le moule. La livraison est prévue au cours de l’année 2011.

Burkina : une jeunesse exaspérée

Bien que l’école ne soit pas l’apanage de toutes et tous au Burkina, où les bourses sont parfois détournées, les écoles fort éloignées des lieux de résidence, l’accession des filles à l’instruction limitée, c’est de nouveau les scolaires et les étudiants qui manifestent leur défiance à l’égard du pouvoir de Blaise Compaoré.

La nouvelle est parvenue le 3 mars à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le « pays des hommes intègres » selon l’appellation voulue par l’ancien président Thomas Sankara : « Tenado : des élèves traquent les policiers dans les cars de transport ». Le titre du Pays, quotidien indépendant de la capitale, laisse supputer que ce ne serait pas un seul bus qui aurait pris d’assaut par des scolaires voulant rançonner ou tabasser des policiers. Cet incident fait suite aux événements de Koudougou (Centre-Ouest) et de la capitale où « jeudi 24 février dernier, [des élèves et des étudiants] ont manifesté dans les rues de la capitale à la suite de leurs camarades de Koudougou pour réclamer vérité et justice. C’est ainsi que le gouvernement a pris des mesures pour apaiser la situation, notamment en arrêtant les policiers impliqués et en relevant le gouverneur du Centre-Ouest. ».

Mêmes causes, même effets qu’en Tunisie ? Pas tout à fait. Chômage et difficultés frappent les couches populaires et les classes moyennes, une certaine corruption est dénoncée, mais elle est moins concentrée par l’entourage de la présidence et la presse est relativement libre.

L’opinion est donc divisée. Tout le monde n’a pas approuvé la privatisation des compagnies de fourniture de gaz, eau et électricité, et les fréquentes coupures d’approvisionnement mécontentent largement dans les localités desservies. Le téléphone et l’Internet fonctionnent mal, et Germaine Kéré, du Pays, conclut : « il urge maintenant de prendre des mesures durables afin de donner une bouffée d’air à la population. ».

Cette « bouffée d’air » espérée, hors la capitale et Bobo Dioulasso et les principales villes, ce serait aussi de pouvoir survivre de l’agriculture et de bénéficier d’emplois. À la pénurie sur place s’ajoute à présent un certain tarissement des apports des émigrés, ceux de Côte d’Ivoire, où l’instabilité gouvernementale a des répercussions économiques, voire, dans une « moindre » (globalement s’entend) mesure, ceux de Lybie, coupés pour beaucoup de la possibilité de se rapatrier.

Tout comme en Tunisie, l’opposition est très fragmentée, et peu susceptible, aux yeux de beaucoup de Burkinabé, d’apporter des solutions rapides.

Ce pays, qui était dans les années 1970 et 1980, l’un des plus accueillants d’Afrique sub-saharienne, est désormais en proie à des phénomènes qu’il ne faut pas s’exagérer : « coupeurs de route et nombre croissant de vols à l’arraché, parfois avec violence, » résume les services consulaires français. Pour les résidents étrangers, tout comme pour les Burkinabé, l’émergence d’intermédiaires facilitant les démarches contre rétribution, est une source d’exaspération. L’approvisionnement en certains biens durables peut obliger à avoir recours à ces mêmes démarcheurs qui les rachètent à ceux bénéficiant de prêts pour les acquérir. Travailler pour des commandes gouvernementales expose à de longs délais de paiements mais peu d’entreprises peuvent se permettre de ne pas soumissionner à des marchés publics.

AfriScoop s’est peut-être imprudemment avancée en titrant « Burkina : les fusibles commencent à sauter ». Mais le « déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés » semble patent et latent. L’intercession des Naabas (autorités coutumières, « sages ») a permis, de même que certaines mesures gouvernementales de limogeages de fonctionnaires, de ramener le calme. Précaire

Conquête de l'étalon du Yennenga 2011: La bataille sans merci des cinéastes africains pour le titre le plus prestigieux du 7ème art


Si certains sont arrivés à cette 22ème édition pour avoir des prix spéciaux, des poulains et autres, les Maliens, Burkinabé, Béninois, Algériens et Marocains, quant eux, visent le seul étalon de Yennenga de la compétition. C'est pourquoi, les 18 concurrents à cette prestigieuse distinction sont en train de se défendre, avec des fortunes diverses, en attendant le verdict de demain au stade du 4 Août à Ouagadougou.

Pour les autres pays en compétition au FESPACO 2011, le Mali doit s'estimer heureux pour avoir déjà raflé trois étalons. Pour le Maroc et le Burkina Faso, avec trois longs métrages présentés dans la compétition, ont augmenté leurs chances d'enlever ce trophée prestigieux, au détriment des autres pays qui présentent moins de films la compétition.

D'après les cinéastes algériens, le Mali, avec trois étalons, le Maroc et le Burkina Faso deux étalons chacun, ne doivent plus s'inquiéter comme l'Algérie qui n'a jamais été primée. Tout comme le Bénin, qui ne s'est pas pour le moment hissé sur la première marche du podium. Sauf que, cette année, le Bénin espère avoir son premier étalon avec le film sur la corruption de Sylvestre Amoussou, un habitué du Fespaco, qui a déjà glané beaucoup de prix avec ses différents films. Mais cette année, avec la campagne de médiatisation que le réalisateur Béninois est en train de faire pour la promotion de son film '' Un pas avant-les dessous de la corruption'', qui est bien apprécié, on peut penser que l'étalon n'est pas hors de sa portée. Les réalisateurs des trois films burkinabé, dans la catégorie de longs métrages, sont aussi confiants, surtout Missa Hebie, des films " En attendant le vote … " " Le poids du Serment " de Kollo D. Sanou, tout comme la seule femme en compétition dans cette catégorie, Sarah Bouyain, avec son " Notre étrangère ". L'Algérien, Dahmane Ouzid, avec son film " Essaha, (la place) " veut donner le premier étalon du Yennenga à son pays. Dans ce film, il parle de liberté, de démocratie, en un mot tout ce qui se passe dans le Maghreb.

Côté malien, on joue à la discrétion mais avec des atouts à faire valoir, notamment avec " Dah Monzon, la conquête de Samanyana ". Ce film, réalisé par Sidi Fassara Diabaté, a de fortes chances d'enlever l'étalon tant convoité. Si cela se concrétisait, le Mali pourrait alors se prévaloir de remporter, pour la 4ème fois, l'étalon. Mais son réalisateur se veut discret car, pour Sidi, " l'étalon peut être la cerise sur le gâteau, mais nous aurons des prix ". Damonzon, la conquête de Samanyana, est l'histoire du jeune souverain, Da Monzon, qui accède au trône de Ségou. Son objectif premier est de sauter le verrou que constitue Bassi le rouquin. Celui-ci campe à Samanyana en protecteur inflexible des riches territoires aurifères au sud de Ségou.

Le jeune roi utilisera tous les stratagèmes pour tenir sa promesse, celui de venir à bout de Bassi, le redoutable guerrier magicien. Une campagne mémorable, qui nous plonge dans la saveur des histoires sulfureuses de la cour royale, avec ses intrigues, ses secrets de pouvoir, de femmes et de jalousie, où la fiction se tisse sur l'écheveau de la réalité vécue. A côté de ces réalisateurs maliens, burkinabé, marocains et algériens, il y a des Sud-africains, Egyptiens, Tchadiens, Ivoiriens qui espèrent, chacun à son niveau, remporter l'étalon. Ce qui justifie la rudesse de la compétition.

Dans la catégorie des séries télé ou le Mali est représenté par le téléfilm, " Les rois de Ségou " de Boubacar Sidibé et des documentaires. Mais ce sont les 7 membres du jury de la catégorie des longs métrages qui ont plus de pression, car plusieurs pays, qui n'ont jamais été inscrits au palmarès de cette plus grande distinction du cinéma africain, ont changé de fusil d'épaule cette année pour mieux viser la cible. Les résultats seront connus, demain samedi 5 mars, lors de la cérémonie de clôture au stade du 4 Août.
Soumaila GUINDO, Envoyé spécial

Dans les salles de cinéma:
Le film "Les Rois de Ségou" bien accueilli par le public

En compétition dans la catégorie des séries télé de la 22ème édition du Fespaco, le téléfilm ''Les Rois de Ségou'', du réalisateur Boubacar Sidibé a été projeté, pour la première, dans la salle Wemtenga, en présence de l'ambassadeur du Mali au Burkina Faso, le général de Brigade Seydou Traoré et le secrétaire exécutif national de la lutte contre le sida, Malick sène. Il a été très bien accueilli par le public qui, d'ailleurs, en redemande.

C'est dans la salle de cinéma Wemtenga, dans le secteur 26 de Ouagadougou, dans la périphérie de Ouagadougou, qu'a eu lieu cette projection. Le public, venu nombreux, a eu droit à 3 épisodes de 26 minutes. A travers " les rois de Ségou " le réalisateur a voulu donner un moyen à la jeunesse de se faire une idée sur ce qu'a été le passé du royaume bamanan de Ségou. L'ambassadeur du Mali au Burkina Faso, le général de brigade Seydou Traoré, bien qu'étant non connaisseur du 7ème art, pense que l'œuvre de Sidibé a été bien fait : "J'ai beaucoup aimé le jeu des acteurs, la façon dont les séquences se suivent, comment les rôles sont interprétés et la façon même dont la vie sociale à Ségou, en ce temps-là, est rendue. C'est fantastique ". Quant à Malick Séne, il se dit " satisfait de la manière dont certaines valeurs de la société malienne sont mises en valeur. Nous avons vu les grandes valeurs de notre société, qui ont tendance à disparaître maintenant. Mais ce film fait revivre ces grandes valeurs, comme la parole donnée, l'engagement, le rôle du griot dans la société malienne de faire la paix entre les hommes, plutôt que de faire la guerre ". Bon nombre de cinéphiles ont bien aimé le film, qui est fait en français.

Pour le réalisateur, Boubacar Sidibé, qui a eu deux fois le prix de meilleur série télé du Fespaco, " la délégation malienne a accordé plus d'importance au film Da Monzon, la conquête de Samanyana, qu'aux autres films maliens en compétition dans les autres catégories. Même en venant, ils ont dit que c'est le film de Sidi Diabaté qui va représenter le Mali. Nous sommes dans la catégorie des demi-cracks, alors que Da Monzon fait partie des cracks. Nous représentons tous le Mali et nous devrons être traités sur le même pied d'égalité". En tout cas, que ça soit " Da Monzon ", " les rois de Ségou ", " Karim et Doussou " d'Aïda Mady Diallo etc, ils attendent tous demain, samedi 5 mars, pour connaître leur sort avec la proclamation des résultats officiels du Fespaco.
Kassim TRAORE

Les potins du Fespaco 2011 à Ouaga

Feu Sotigui Kouyaté

maliweb.netLa chasse aux voleurs
Au Burkina Faso, à chaque édition du Fespaco, il est organisé une chasse contre les voleurs, délinquants et bandits de grand chemin. Ils sont traqués et mis en prison, pour que les festivaliers puissent passer un moment paisible pendant leur séjour. C'est pourquoi, pendant toute la durée du Festival, il est rare d'entendre parler d'un cas de vol ou d'une attaque à main armée ou d'autres actes de vandalisme à Ouagadougou. Selon les Ouagalais, dès l'approche du Fespaco, tous les voleurs, disons les plus malins, quittent complétement la capitale pour ne pas se faire arrêter par les forces de l'ordre. Cependant, les petits voleurs arrêtés dans le cadre du Fespaco sont souvent relaxés après la fête, nous a confié un porteur d'uniforme.

Les chiffres
Il y a 500 000 festivaliers présents à Ouagadougou dans le cadre du Fespaco. 195 films, dont 111 pour la compétition officielle, 84 dans la compétition court métrage. Ces films ont été projetés dans 12 salles de cinéma. Plus de 300 journalistes et communicateurs accrédités ont couvert l'événement. Selon le délégué général du Fespaco, Michel Ouédraogo, l'édition 2011 a été financée à hauteur de 75% par le Burkina Faso, et le reste par l'Union Européenne et d'autres partenaires. Mais selon les habitués du Fespaco, il y a eu moins d'affluence cette année. D'édition en édition, le nombre de participants diminue, malgré les efforts fournis par le Burkina Faso. Il y a des pays qui veulent que le Fespaco soit tournant entre les pays africains, mais les initiateurs et les pays de l'Afrique de l'ouest ne sont pas d'accord. Les deux camps continuent à se battre.

Les absences remarquées
Lors de la cérémonie d'ouverture, tout le monde s'est étonné de l'absence de Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso. Alors qu'il était bien présent à Ougadougou. Le Moro Naaba n'était pas non plus au stade du 4 Août. En plus de ceux-ci, il ajouter qu'aucun ministre de la Culture des différents pays, encore moins en charge des questions de cinéma en Afrique, n'était présent à l'ouverture de la 22ème édition du Fespaco. En tout cas, pour bon nombre de Burkinabé, l'absence de Blaise s'explique par les violences scolaires qui avaient éclaté à la veille du Fespaco dont le bilan est de 6 morts, tous des élèves et étudiants. Avec aussi plus de 100 blessés. Le tout est parti du décès du jeune élève de Koudougou, Justin Zongo. Cette violence avait gagné plusieurs villes du pays. C'est pourquoi les écoles sont fermées au Burkina Faso, jusqu'à nouvel ordre.

Les dérives de Filipe Sawadogo, ministre Burkinabe de la Culture
S'il y a un homme qui allait gâcher la belle fête de la cérémonie d'ouverture du Fespaco, c'est bien le ministre de la Culture, du tourisme et la francophonie du Burkina Faso, Filipe Sawadogo. Il a commencé ses gaffes par l'ancien président, Jean Baptiste Ouedraogo, qu'il a nommé ''Jean Baptiste Compaoré'', allusion à Blaise, qui est au pouvoir. Pour bon nombre de personnes, c'était un simple lapsus. Mais quelques secondes après, toujours dans son discours, Filipe dira ceci : "Je vous souhaite bon retour à Ouagadougou ". il voulait dire la bienvenue.

Ensuite, dans un ton anormal, il demande au public de descendre à l'intérieur de Ouaga, pour participer aux nuits chaudes, boire, manger des poulets bicyclettes et de brousse. Les officiels, qui n'étaient pas loin de nous, étaient surpris par les propos du ministre, décidément trop distrait ce jour-là. Pour finir, il a salué Chantal Compaoré, qui n'était dans le stade. C'est en ce moment que les gens ont compris qu'il avait fait son discours en comptant sur la présence de Blaise et de la Première Dame du Burkina Faso.

''Gbagbo se fâche''

Une bonne partie de l'électrification du Burkina Faso dépend de la Côté d'ivoire, dans le cadre d'un accord d'interconnexion qui lie les deux pays. Avec la crise que connaît actuellement la Côte d'Ivoire, Ouadougou, Bobo et d'autres villes du Burkina Faso sont confrontées à des délestages. Pour les populations, quand le président ivoirien, Laurent Gbagbo, se fâche, il coupe l'électricité et met les Burkinabé dans le noir. Au début de la crise post électorale, les délestages pouvaient durer deux à trois semaines, même dans les quartiers résidentiels comme Ouaga 2000 où se trouve le palais présidentiel. Cela continue actuellement, et souvent de 8 heures à 16 heures. En tout cas, les organisateurs du Fespaco, eux, prient tous les jours pour que Gbagbo ne se fâche pas, parce que ça risque de jouer sur la programmation de la projection des films.

Les intègres

Ils sont différents de plusieurs forces de l'ordre ou de sécurité. En effet, au Burkina Faso, si les agents de police vous arrêtent et disent de payer 1000 FCFA ou plus, ils délivrent un reçu comme preuve du paiement de la contravention. C'est dire que l'argent va dans les caisses du pays. Il n'y a donc pas de négociation en cas de violation de la loi. Dans la circulation et de façon générale dans les rues, les policiers et autres éléments de la sécurité ne prennent pas de pots-de-vin. "C'est interdit", nous a-t-on dit à plusieurs reprises. "Vous payez ce qu'on vous demande ", précise-t-on. Il est aussi très difficile de corrompre les fonctionnaires. Dans les services de l'Etat et même dans le privé, le travail commence à 7 heures 30 minutes, mais à 7 heures déjà, tout le monde est sur place. Les Burkinabé, de façon générale, sont fiers et déterminés. Cela a surpris bon nombre de festivaliers qui avaient de fausses idées sur les Burkinabé, avant de séjourner à Ouagadougou. Mais, qu'à cela ne tienne, il y a toujours des exceptions qui confirment la règle.

Des activités annulées
Le Fespaco, c'est plus d'une centaine d'activités sur les métiers du cinéma. Des rencontres entre réalisateurs, acteurs, cinéastes et comédiens. Il est très difficile que les rencontres se tiennent, mais la conférence la plus attendue, " Cinéma et marchés " a été malheureusement reportée, faute d'approches entre les organisateurs.

Le débat qui devrait avoir lieu dans un hôtel de Ouagadougou, a été transporté au siège du Fespaco, puis au siège du Liptako. De transfert en transfert, les gens ne s'y retrouvaient plus et personne ne savait finalement où la conférence devait se tenir. Les organisateurs ont ainsi roulé les festivaliers, trimbalés de salle en salle. En tout cas, les femmes professionnelles de l'image ont pu tenir leur rencontre. Elles ont d'ailleurs décidé de mettre en place une union de femmes professionnelles de l'image d'Afrique.

Hommage ou Sotiguimania
La période entre la 21ème et la 22ème édition du Fespaco aura été, sans nul doute, la plus sombre de l'histoire du cinéma africain, avec la disparition de nombreux professionnels du 7ème art africain. C'est ainsi que les organisateurs du Fespaco ont décidé de leur rendre un vibrant hommage. Mais dans l'organisation de cet hommage, nous avons relevé que plusieurs espaces ont été réservés à Sotigui Kouyaté, à la télé, dans les journaux. Même dans le cimetière, la tombe de Sotigui a été visitée. Mieux, dans les salles de cinéma, plusieurs films du cinéaste défunt ont été programmés, de même que les documentaires. La première soirée d'hommage aux cinéastes décédés a commencé par un film de Sotigui Kouyaté. Ah, la charité bien ordonnée… En tout cas, le cinéaste, de son vivant, disait ceci : " Je suis guinéen d'origine, malien de naissance et burkinabé d'adoption ".

Unique femme
Sarah Bouyain est une réalisatrice métisse franco-burkinabé. Elle est la seule femme en compétition dans la catégorie longs métrages, avec son film " Notre étrangère ". Depuis la création du Fespaco, avec son prestigieux trophée Etalon du Yennega, du nom de la brave Yennega, aucune femme n'a gagné ce trophée. Les femmes réalisatrices fondent beaucoup d'espoir sur Sarah, afin que pour la première fois, une femme puisse gagner l'Etalon. Ça ne sera pas facile car elle a en face d'elle 17 hommes, présentant des films de qualité. Le cas échéant, elle pourra se contenter de certains prix spéciaux, pour ne pas retourner bredouille.

Les vœux de 2011
La communauté malienne vivant au Burkina Faso a présenté, le samedi 26 févier 2011, ses vœux à l'ambassadeur du Mali, le général de Brigade Seydou Traoré. Le président de la communauté, Mahara Touré, et ses hommes et femmes, avec les autres communautés, ont fait massivement le déplacement pour occuper la résidence de l'ambassadeur à Ouaga 2000. Bady Ould Gafounde, qui est en fonction à Ouagadougou et bien d'autres fonctionnaires internationaux, étaient de la fête. L'ambassadeur a fait le bilan des activités du cinquantenaire qu'il a eu à organiser, avec l'aide de la communauté. Il a ensuite présenté les perspectives de 2011, qui seront basés sur le renforcement des liens de partenariat entre le Mali et le Burkina Faso. La cérémonie s'est achevée autour d'un sympathique mais copieux méchoui.

Elikia M'Bokolo

Institué en 2005, le parrainage du Fespaco, en est à sa 4ème édition. C'est l'historien congolais, Elikia M'Bokolo, qui a été choisi pour cette 22ème édition. Le Français, Richard Boringer, acteur, chanteur et auteur, a parrainé l'édition 2005, Manu Dibango, 2007 et en 2009, Cheick Modibo Diarra, notre compatriote. Le parrain de 2011 est actif et participe aux rencontres et échanges, prend la parole et donne son avis. C'est ainsi qu'il a mis les membres du jury mal à l'aise, quand il a bien apprécié le film du Béninois, Sylvestre Amoussou, intitulé "Un pas avant les dessous de la corruption ". Pour Elikia M'Boloko, c'est un film africain, bien fait, avec des acteurs africains. Il n'a pas manqué d'éloges à l'endroit du film du Béninois.

Battu à mort pour avoir critiqué Blaise Compaoré

Dans la capitale Burkinabé, il est très difficile d'avoir quelqu'un qui pourrait parler du président Blaise Compaoré, en bien ou en mal. Dans les taxis, les rues, les lieux de rencontres, dès que vous parlez de Blaise, les gens s'éloignent de vous.

Personne ne veut vous écouter, pour ne pas avoir des problèmes. Même sur les antennes des radios privées, dans les colonnes de journaux, il n'est pas possible de le critiquer. Un jeune élève nous a fait savoir qu'un jour, en regardant une rencontre de football, quand Didier Drogba a marqué un but, le supporter de Drogba, très content, a dit ceci : " Drogba et sa paire de chaussures valent mieux que Blaise et son gouvernement ". En réplique, il a été battu à mort par les autres téléspectateurs. No comment !

Libye/explosions dans un dépôt d'armes: au moins 17 morts

BENGHAZI (Libye) - Dix-sept personnes au moins ont été tuées dans deux explosions qui ont détruit vendredi un dépôt d'armes près de Benghazi, fief de l'insurrection dans l'est de la Libye, a déclaré un médecin de l'hôpital.

"Dix-sept personnes sont mortes dans l'explosion de Al-Rajma", a déclaré à l'AFP un médecin à l'hôpital Al-Jala.

Nasser Tumi, qui enregistre les victimes à l'hôpital Al-Jala, avait auparavant fait état de "12 morts et 26 blessés" dans deux explosions simultanées à la base militaire Al-Rajma, au sud-est de Benghazi.

"Les deux explosions ont eu lieu à 18:30 (16:30 GMT). Les victimes ont commencé à arriver à l'hôpital une heure plus tard", a-t-il dit.

Un journaliste de l'AFP, présent à l'hôpital, a vu 11 corps à la morgue, certains complètement défigurés et brûlés.

(©AFP /

Côte d`Ivoire: le panel de l`UA "demande l`arrêt immédiat des tueries"

AFP


Arrivée
© Reuters


Le panel des cinq présidents africains sur la crise en Côte d`Ivoire a demandé vendredi à Nouakchott, "l`arrêt immédiat des tueries" et la levée "du blocus" de l`hôtel où est retranché Alassane Ouattara, un des deux présidents ivoiriens proclamés.

"Le groupe demande l`arrêt immédiat des tueries et des exactions provoquant des pertes en vie humaines, ainsi que des manifestations, marches populaires et autres activités susceptibles de dégénérer en troubles et en violences", indique un communiqué publié à l`issue d`une rencontre de six heures.

Le panel formé par l`Union africaine (UA) "appelle instamment les parties à la cessation de toute forme d`hostilité, ainsi qu`a la levée du blocus imposé à l`hotel du Golf" d`Abidjan où sont retranchés M. Ouattara, les ministres de son gouvernement et ses proches.

Le panel "a décidé de tenir sa prochaine réunion dans les meilleurs délais à une date et en un lieu qui seront annoncés incessament afin de parachever l`accomplissement du mandat qui lui a été confié par le Comité de paix et de sécurité (CPS)" de l`UA, précise le communiqué.

M. Ouattara et son rival, le président sortant Laurent Gbagbo, seront invités à cette réunion, ainsi que le président du Conseil constitutionnel ivoirien, Paul Yao N`Dré.

Le Conseil constitutionnel avait proclamé M. Gbagbo vainqueur de la présidentielle du 28 novembre, invalidant ainsi les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) qui venait de déclarer M. Ouattara élu, une victoire reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale.

Le panel, présidé par Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), est également composé de Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso).

"Le groupe a noté avec une vive préoccupatio l`évolution dramatique de la situation en Côte d`Ivoire, en particulier le nombre croissant de pertes en vies humaines ainsi que l`escalade de l`esprit de confrontation", indique le communiqué.

"Il réitère l`appel pressant de l`UA aux parties ivoiriennes pour qu`elles fassent preuve de la plus grande retenue, s`abstiennent de tous actes et de mesures de nature à saper les efforts en cors y compris des campagnes médiatiques incitant à la haine et à la violence" souligne le communiqué.

Le président Ould Abdel Aziz a déclaré que le président de la Commission de l`UA, Jean Ping, se rendrait à Abidjan porteur d`un "message" à MM. Ouattara et Gbagbo. Il était initialement prévu que les chefs d`Etat se rendent à Abidjan après leur réunion à Nouakchott, mais ce voyage a été annulé.

Le communiqué précise que le panel "est en contact" avec le chef de l`Etat nigerian Goodluck Jonathan, "qui assure la présidence du CPS de l`UA pour mars 2011" en vue de la tenue d`un sommet de ses pays membres, "au cours duquel il présentera un rapport sur ses activités et les résultats auxquels il sera parvenu".

Mis en place par l`UA fin janvier, le panel avait initialement jusqu`à fin février pour élaborer des solutions "contraignantes". Mais ce délai a été repoussé d`un mois.

La situation en Côte d`Ivoire se dégrade chaque jour, faisant craindre au Conseil de sécurité de l`ONU une "résurgence de la guerre civile" après les combats de 2002-2003 qui avaient coupé le pays en deux, le nord étant aux mains de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) désormais alliée à M. Ouattara.

Cinquante personnes ont été tuées dans des violences entre le 24 février et le 3 mars, portant à au moins 365 le nombre de tués depuis fin 2010, selon la force de l`ONU dans le pays, l`Onuci.

Gbagbo dit que 60% des fonctionnaires ivoiriens ont été payés

Le gouvernement du président sortant Laurent Gbagbo a annoncé avoir versé les traitements de plus de 60.000 fonctionnaires ivoiriens - soit environ 62% des agents de l`Etat.

Laurent Gbagbo, dont la victoire électorale du 28 novembre est contestée par la quasi-totalité de la communauté internationale, fait l`objet de sanctions de la part des pays occidentaux. Il ne dispose plus notamment de la signature à la Banque centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest (BCEAO) pour débloquer les fonds ivoiriens.

Par ailleurs, Abidjan a connu deux jours de calme relatif après les violents affrontements dans le quartier nord d`Abobo où, selon des estimations des Nations unies, 200.000 habitants ont fui les combats.

Abobo est un bastion d`Alassane Ouattara, le rival de Laurent Gbagbo bloqué depuis le 28 novembre dans l`hôtel du Golfe sous la protection des casques bleus de l`Onuci. Sept femmes qui manifestaient pacifiquement en sa faveur ont été abattues jeudi dans ce quartier tentaculaire par les Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à Laurent Gbagbo).

Dans le nord du pays, aux mains des ex-rebelles depuis la guerre civile de 2002-2003, la situation se dégrade depuis la suspension, le 28 février, de l`approvisionnement en eau et en électricité.

"La situation est désespérée", a témoigné Thierry Konan, un étudiant vivant à Bouaké, ville située au coeur géographique du pays et qui fait office de "capitale" des ex-rebelles.

Selon une source de l`Onu, l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci) a été informée de la coupure par les forces favorables à Laurent Gbagbo de l`électricité produite au barrage hydro-électrique de Kossou, non loin de la capitale administrative ivoirienne, Yamoussoukro, et destinée au Nord.

"L`entière zone Centre-Nord-Ouest est aujourd`hui dans un état de crise humanitaire aigüe", a déclaré Michel Zorro, conseil spécial auprès de l`administration rebelle pour les affaires humanitaires. "Tous les hôpitaux et tous les dispensaires sont en état de dysfonctionnement. Les femmes et les enfants sont en train de mourir".

Le porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo n`a pas pu être joint pour obtenir une réaction mais jeudi, il avait expliqué que les autorités avaient du réduire la consommation d`électricité en raison des sanctions.

Autre signe de l`inquiétude du camp Gbagbo sur l`approvisionnement en carburant - la télévision nationale RTI a annoncé cette semaine qu`il était désormais interdit de faire le plein à l`aide de jerrycans.

Au plan diplomatique, les dirigeants de quatre pays mandatés par l`Union africaine pour tenter de régler la crise politique ivoirienne (Afrique du Sud, Tchad, Burkina Faso, Tanzanie) se sont réunis vendredi à Nouakchott, la capitale mauritanienne. Ils sont attendus samedi à Abidjan.

Libye: l'opposition attaque et progresse vers l'ouest, combats près de Tripoli

AFP

Des milliers de rebelles libyens prient à Benghazi, le 4 mars 2011

Les insurgés libyens, maîtres de l'est du pays, ont continué leur progression vendredi et affirmé avoir pris le contrôle d'une ville pétrolière stratégique, alors que l'opposition affrontait la police dans les rues de Tripoli.

Une source gouvernementale libyenne a affirmé que l'Ouest du pays était "totalement" sous le contrôle du régime, mais que l'Est du pays restait "problématique".

Les insurgés ont indiqué vendredi soir avoir pris le contrôle de Ras Lanouf, à plus de 300 km au sud-ouest de Benghazi, fief de l'insurrection, après de violentes combats avec les forces fidèles au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Ras Lanouf est un port pétrolier stratégique à une centaine de kilomètres de Syrte, ville natale et fief du colonel Kadhafi, qui fait face depuis plus de deux semaines à une insurrection sans précédent depuis son arrivée au pouvoir il y a bientôt 42 ans.

AFP

Carte de la situation en Libye

A Ras Lanouf, un journaliste de l'AFP a vu des rebelles positionnés à l'extérieur du complexe des opérations pétrolières d'Harouge, des casernes militaires et du commissariat, mais il n'était pas possible de confirmer dans l'immédiat si les rebelles contrôlaient la totalité des zones résidentielles.

"Nous avons pris leurs casernes. La zone résidentielle est passée au peigne fin" pour trouver des éléments des forces pro-Kadhafi, a déclaré un des combattants rebelles, Saleh Sultan.

"Ils ont fui comme des lapins. Quand nous avons commencé à avancer, ils nous ont attaqués avec des missiles Grad et des armes lourdes. Mais nous avons continué à avancer parce qu'on sait que ce sont des rats", a affirmé un autre combattant, Abdelsalam.

AFP

Un opposant au régime blessé, dans une ambulance à Brega, le 4 mars 2011

Un médecin a fait état de "nombreux morts et blessés" à Ras Lanouf.

En revanche, Zawiyah, à une soixantaine de km à l'ouest de Tripoli, pourrait avoir été repris par les forces loyales au régime libyen. Des combats y ont opposé l'armée régulière aux insurgés, faisant de "nombreux" morts et blessés.

Mais un militant politique de Zawiyah, Mohammad Qassem, interrogé en direct sur la chaîne qatarie Al-Jazira, a démenti la chute de la ville, tout en reconnaissant qu'elle était encerclée.

Dimanche, les manifestants anti-Kadhafi avaient pris le contrôle de Zawiyah où ils avaient manifesté par milliers contre le régime lors d'une visite de presse organisée par les autorités. Des combats s'étaient déroulés le 24 février dans cette ville, faisant plus de 35 morts, selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme.

Des appels avaient été lancés à Tripoli pour profiter de la prière du vendredi et se faire entendre dans la capitale, où l'opposition a déjà tenté la semaine dernière de se soulever dans plusieurs quartiers.

Dans le quartier rebelle de Tajoura, dans l'est de la capitale, des affrontements ont opposé les forces de l'ordre à une centaine de manifestants scandant des slogans contre le régime. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protestataires, selon des témoins.

Sur la place Verte, dans le centre-ville, une centaine de pro-Kadhafi ont manifesté leur soutien au "Guide de la révolution", selon un journaliste de l'AFP. Des heurts limités ont eu lieu entre des petits groupes de manifestants pro et anti-Kadhafi non loin de là, a indiqué un témoin.

Au 18e jour de révolte contre le dirigeant libyen, les insurgés avancent le long de la côte après deux jours d'âpres combats, notamment à Brega.

"Le plan est d'avancer petit à petit dans leur direction pour les pousser à reculer. Nous ne voulons pas nous battre, nous voulons leur imposer une pression psychologique (...). Mais si nous devons tuer pour remporter cette bataille, nous le ferons", a expliqué à l'AFP le colonel Bachir Abdelkader.

Un peu plus à l'est, le capitaine Chouaib al-Akaki, qui a rallié le camp de l'opposition, s'inquiétait à l'idée des combats à venir, forcément fratricides.

"Nous essayons de limiter les pertes des deux côtés. En Libye, nous sommes tous parents. Nous sommes un pays de tribus. Nous avons tous de la famille à Syrte", fief du colonel Kadhafi située entre Tripoli et Benghazi, a-t-il expliqué.

L'opposition a également manifesté à Benghazi pour réclamer le départ du colonel Kadhafi. Quelque 5.000 Libyens ont prié près du tribunal après un prêche au cours duquel l'imam a promis que "la victoire était proche".

A Washington, le président américain Barack Obama a déclaré jeudi que le monde entier était "révolté" par la violence contre les Libyens, prévenant que les Etats-Unis examinaient "toutes (leurs) options" dans cette crise.

Selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme, la répression a déjà fait 6.000 morts.

Le cap des 100.000 réfugiés ayant franchi la frontière tuniso-libyenne pour fuir le chaos en Libye a été franchi vendredi, selon la protection civile tunisienne.

L'Italie redoute un afflux massif d'immigrants. Elle plaide pour une aide humanitaire sur le terrain ainsi qu'une aide aux infrastructures dans les pays concernés et a annoncé vendredi être prête à mobiliser "près d'un milliard d'euros" pour le développement des pays de la rive du sud de la Méditerranée.