24 février, 2011

Libye: vingt-trois morts et des dizaines de blessés dans l'assaut contre Zawiyah

BENGHAZI (Libye) - Vingt-trois personnes ont été tuées et plus de 44 autres ont été blessées jeudi dans l'assaut donné par les forces de sécurité libyennes contre la ville d'Al-Zawiyah (60 km à l'ouest de Tripoli), selon un bilan provisoire publié par le journal libyen Quryna.

Citant des sources médicales à Zawiyah, le journal basé à Benghazi a affirmé dans son édition en ligne que "vingt-trois personnes ont été tuées et 44 blessées".

Dans un précédent bilan, le journal avait fait état de dix morts et de dizaines de blessés.

"Les blessés ne peuvent pas atteindre les hôpitaux en raison de tirs nourris dans toutes les directions des bataillons de sécurité et de mercenaires", a ajouté le journal.

(©AFP

Des petits robots bipèdes en piste pour un marathon au Japon

Technologie | VIDEO. Cinq petits robots bipèdes ont pris le départ du premier «marathon des robots» jeudi au Japon. Cette épreuve ludique les verra parcourir plus de 42 kilomètres en quatre jours.

Keystone
© KEYSTONE | Cet événement comporte plus une visée promotionnelle que technologique.

ATS | 24heures.ch

Jeudi au Japon, cinq petits robots bipèdes ont pris le départ du premier «marathon des robots». Cette épreuve ludique les verra parcourir plus de 42 kilomètres en quatre jours.

Ces mini-humanoïdes aux airs de jouets ont salué les quelques spectateurs présents au départ à Osaka (centre-ouest) avant de s’élancer sur un circuit de 100 mètres au milieu d’un gymnase. Ils devront en faire 423 fois le tour avant de franchir la ligne d’arrivée, soit 42,195 km au total.

Les concurrents, dont le plus grand mesure 44 cm de haut, peuvent toutefois bénéficier d’une aide humaine pour remplacer leur batterie ou un micro-moteur et les relever lorsque, à bout de forces, ils titubent et s’écroulent sur la piste.

Cet événement comporte plus une visée promotionnelle que technologique. Il est organisé par une petite entreprise de robotique, Vstone, située dans la région d’Osaka, en partenariat avec les autorités locales.

Les amateurs de spectacles sportifs prolongés peuvent admirer en direct sur l’internet les exploits des petits androïdes, les voir se dépasser dans la ligne droite du circuit ou trépigner derrière leurs adversaires dans les virages.

L'entraînement des robots avant la compétition

EN DIRECT: L'insurrection se poursuit en Libye

TRIPOLI (AFP)

AFP

Des habitants de Benghazi, deuxième ville de Libye, aux mains des insurgés, font le V de la victoire, le 24 février 2011

20H35 - Pétrole: pas d'affolement - "Nous sommes en contact avec l'Agence internationale de l'énergie et nous avons la capacité de réagir en cas de rupture d'approvisionnement" en pétrole liée à la crise en Libye, déclare le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney.

20H30- "Apocalyptique" - Le 19 février a été une journée "apocalyptique" à Benghazi, racontre Gérard Buffet, médecin français dans cette ville, rapatrié à Paris. "Des avions sont passés sur Benghazi et ont tiré dans les rues, à l'arme lourde. Ils envoyaient même des roquettes. C'était un carnage".

20H15 - "Négligence" - Des Tunisiens ont bloqué jeudi pendant une demi-heure le principal poste frontalier tuniso-libyen de Ras Jedir pour protester contre la "négligence" du gouvernement de transition face à l'afflux de réfugiés venant de Libye, indique à l'AFP une source syndicale.

20H10 - Appel franco-américain - Barack Obama a appelé Nicolas Sarkozy à propos de la Libye et les deux présidents ont de nouveau exigé ensemble "un arrêt immédiat de l'usage de la force", annonce l'Elysée, ajoutant que la France souhaitait une nouvelle réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU.

19H58 - Commande controversée- La commande d'un paquebot par la compagnie libyenne GNMTC aux chantiers navals de Saint-Nazaire "est toujours en vigueur", assure leur directeur général. L'un des fils de Mouammar Kadhafi, Hannibal, est l'un des principaux dirigeants de la GNMTC. Selon la section syndicale FO, "l'intervention de l'Etat a été fortement déterminante pour l'obtention de cette commande par la société GNMTC". La CGT navale se dit préoccupé par cette commande "à risques".

19H41 - Coordination - Barack Obama va appeller Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron. Objectif: coordonner leurs actions pour mettre fin à la répression en Libye.

19H32 - Expulsion - Les Etats-Unis "souhaitent l'expulsion de la Libye du Conseil des droits de l'homme de l'ONU", déclare le porte-parole du département d'Etat.

19H20 - Char abandonné - A Benghazi, épicentre de la contestation, un millier de manifestants sont rassemblés devant le tribunal local, devenu quartier général de l'insurrection. Certains d'entre eux campent dans des tentes, pendant que des enfants jouent dans un char abandonné.

AFP

Des Libyens devant le tribunal de Tobrouk, ville de l'est du pays tombée aux mains des opposants à Kadhafi, le 24 février 2011

19H05 - Prisonniers - Dans un école de la localité "libérée" d'al Baida, à 1.300 km à l'est de Tripoli, les opposants à Kadhafi détiennent environ 200 de ses partisans. Parmi les détenus se trouvent des Tchadiens. Selon des journalistes étrangers, les captifs seraient bien traités, les rebelles leur ayant fourni des couvertures et des cigarettes. Auparavant, des habitants avaient raconté comment des miliciens avaient été exécutés, après de violents combats dans la ville.

18H57 - Avoirs gelés - La Suisse bloque "avec effet immédiat" les avoirs que Mouammar Kadhafi et son entourage pourraient détenir dans la Confédération.

18h22 - Au menu - Les ministres de la Défense de l'Union européenne vont évoquer ce soir la crise libyenne lors d'un dîner de travail près de Budapest, qui devait être consacré aux opérations européennes en Somalie et dans les Balkans. Ils en parleront à nouveau demain matin avec le secrétaire général de l'Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen.

A l'Ouest du pays

18H05 - Aux mains du peuple - La ville de Zouara, dans l'ouest de la Libye, aurait été désertée par la police et les militaires. "C'est le peuple qui tient la ville" témoigne un ouvrier. Mais une fois le soleil couché, dans les rues, les combats continuent entre opposants et partisans de Kadhafi. Femmes et enfants restent terrés à la maison. Les magasins sont fermés. Des banques incendiées.

17H55 - Crimes contre l'humanité - L'ambassadeur français chargé des droits de l'homme fait état d'"élements précis et concordants pour une enquête pour crimes contre l'humanité". Il évoque un bilan supérieur à 1.000 morts.

17H32 - "Sans pitié" - Mouammar Kadhafi est "sans pitié", titre l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. Le journal recense des "informations dramatiques qui, si elles étaient confirmées, offriraient le tableau épouvantable de massacres contre la population civile" perpétrés par les forces armées, y compris l'aviation. Il juge "préoccupant que les terroristes d'Al-Qaïda pour le Maghreb islamiste s'infiltrent dans la révolte en Libye".

17H07 - Exécutions sommaires - La Ligue libyenne des droits de l'Homme accuse les comités révolutionnaires de Kadhafi d'avoir exécuté des blessés dans les hôpitaux de Tripoli. "Ils ont tué des blessés qui avaient manifesté contre le régime. Ils ont emporté les cadavres pour les faire disparaître, peut-être les faire brûler, parce qu'ils savent que les journalistes étrangers se rapprochent".

16H53 - Afrikiyah Airways sur la sellette - Un groupe d'une vingtaine de Libyens manifeste à l'aéroport de Malte pour exiger l'arrestation du président de la compagnie aérienne libyenne Afrikiyah Airways, contrôlée par le gouvernement. Ils l'accusent d'avoir acheminé des mercenaires en Libye et le traitent de "criminel". De légères échauffourées avec les forces de l'ordre se sont produites.

LIBYAN TV/AFP PHOTO

Capture d'écran lors d'un discours de Mouammar Kadhafi à la télévision officielle libyenne, le 22 février 2011

16H35 - Exténués - Des salariés d'entreprises françaises qui étaient en poste à Tripoli et viennent d'atterrir à Roissy racontent leurs dernières journées sur place. "Je suis très fatigué, soulagé mais très fatigué", explique Christian Lainé, employé "dans le BTP". Les yeux rougis, il décrit un "sentiment total d'isolement". "La nuit, on entendait des +boum+ mais je n'ai rien vu, même si j'ai été arrêté plusieurs fois à des checkpoints par des gens armés jusqu'aux dents". "On ne pouvait plus communiquer, ni en France, ni à Tripoli. J'ai eu peur de ne pas pouvoir rentrer".

16H30 - Assaut sanglant contre Zawiyah - L'assaut des forces de sécurité libyennes contre la ville de Zawiyah aurait coûté la vie à 10 personnes et fait des dizaines de blessés, selon le bilan provisoire tiré par un journal libyen.

15H35 - Manifestants "drogués" - Le colonel Kadhafi affirme de nouveau que les manifestants impliqués dans les violences prennent de la drogue distribuée par des "agents de l'étranger". La télévision indique dans un bandeau que "le Guide de la révolution parle aux famille de Zawiyah", une ville située à l'ouest de Tripoli. Kadhafi présente ses "condoléances aux familles de quatre membres des forces de sécurité tuées" à Zawiyah.

15H31 - Navires de guerre allemands - L'Allemagne annonce qu'elle a envoyé deux frégates et un navire d'appui tactique pour évacuer ses ressortissants.

Kadhafi et Ben Laden

15H23 - Agents de Ben Laden ? - Mouammar Kadhafi accuse les manifestants de servir les intérêts de Ben Laden. "Ces gens n'ont pas de vraies revendications, leurs revendications sont celles de Ben Laden".

15H15 - MOUAMMAR KADHAFI S'EXPRIME DANS UN MESSAGE AUDIO A LA TELEVISION LIBYENNE.

14H40 - On s'organise - Au poste-frontière tunisien de Ras Jdir, on répartit les arrivants. Les Tunisiens rentrent chez eux, les Egyptiens se rendent à l'aéroport de Djerba pour prendre un vol, les Marocains sont envoyés dans leur consulat, à Tunis. Plus de 800 Chinois attendent toujours de l'autre côté de la frontière pour des raisons administratives, explique le président du comité régional du Croissant-Rouge.

14H26 - Plus de vols réguliers - La première compagnie aérienne allemande, Lufthansa, suspend ses vols vers Tripoli, au moins jusqu'à dimanche inclus. Ce matin, Alitalia faisait une annonce similaire.

14H19 - Le baril flambe - Les cours du pétrole poursuivent leur envolée, toujours poussés par les troubles en Libye et la crainte d'un "effet domino" dans le monde arabe. Ce matin, le baril de Brent de la mer du Nord a frôlé les 120 dollars le baril. Vers 13H30, il s'échangeait à 114,79 dollars. our Vladimir Poutine, cette envolée des prix constitue une "menace grave" pour la croissance économique dans le monde.

14H09 - L'Otan n'interviendra pas - L'Otan n'a pas l'intention d'intervenir en Libye, prévient son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen.

14H00 - Témoigner - "Nous étions submergés", explique un médecin français de Benghazi lors d'un bref passage à Paris. "On recevait essentiellement des blessés par balles ou des gens écrasés par des voitures de miliciens qui jetaient leur véhicule dans la foule", raconte Naceur Benarab. "Quand j'étais dans l'avion qui me ramenait en France, des amis libyens m'ont appelé, m'ont supplié de dire au monde ce qui se passait".

13H56 - "Inacceptable" - La Russie et l'Union européenne jugent "inacceptable" le recours à la force contre les civils manifestants pacifiques en Libye, déclare le président de la Commmission européenne José Manuel Barroso, à l'issue d'une réunion avec Vladimir Poutine.

13H40 - Des milliers de Chinois - Les premiers Chinois évacués de Libye sont arrivés en Crète, rapporte un photographe de l'AFP. Pékin organise l'évacuation de quelque 15.000 de ses ressortissants. Plus de 30.000 Chinois travaillent en Libye dans la construction de chemins de fer, le pétrole et les télécommunications. Ils doivent être hébergés temporairement dans des hôtels.

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Des manifestants brandissent une caricature de Mouammar Kadhafi, à Tobrouk le 24 février 2011

13H30 - Prêter main forte - La Grèce est prête à examiner un appui naval militaire à des évacuations de Libye, comme l'a souhaité l'Union Européenne. Athènes a déjà dépêché une frégate au large de la Libye.

13H09 - Et les infirmières bulgares dans tout ça ? - "Kadhafi est perdu, un rétablissement durable de son pouvoir n'est pas possible", se félicite Snejana Dimitrova. Nassia Nenova est à l'unisson: "J'espère très fort que Kadhafi soit renversé". Boucs émissaires d'une affaire de contamination par le virus du sida en Libye, les cinq infirmières bulgares ont passé plus de huit ans en prison, avant d'être libérées en 2007

13H05 - Rentrés chez eux - Plus de 30.000 Tunisiens et Égyptiens ont fui la Libye depuis lundi pour rentrer chez eux, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

13H00 - Ouvert aux journalistes - Le pays est désormais accessible aux journalistes "du monde entier", affirme Seif Al-Islam, fils de Kadhafi. Mercredi, le vice-ministre aux Affaires étrangères avait expliqué que les journalistes entrés illégalement en Libye étaient considérés "comme s'ils collaboraient avec Al-Qaïda".

12H42 - Dépassé par les événements - "Ils ont besoin de médicaments, le système de santé est dépassé", s'inquiète la commissaire européenne à l'Aide humanitaire. A l'exception de la section locale du Croissant rouge, qui est débordée et ne dispense pas suffisamment de soins médicaux, il n'y a aucune structure.

12H35 - Évacuation - L'Union européenne cherche un appui naval militaire pour évacuer ses quelque 6.000 ressortissants qui sont toujours en Libye.

12H22 - Les blessés racontent - "Ils tiraient dans tous les sens dans le centre de la ville. Ils tiraient même sur ceux qui nous donnaient les premiers soins", témoigne un blessé à l'hôpital d'Al-Baïda.

12H10 - KADHAFI VA S'EXPRIMER SOUS PEU, ANNONCE LA TV LIBYENNE - Mouammar Kadhafi va s'adresser sous peu aux habitants de la ville de Zawiyah, située à l'ouest de Tripoli. Mardi, dans son premier discours depuis le début de l'insurrection, il avait juré de réprimer dans le sang les protestataires qu'il a qualifiés de "rats".

12H02 - Objectif: libérer Tripoli - Réunion de protestataires à Al-Baïda, ville côtière à l'est de Benghazi. "Notre objectif est Tripoli, si Tripoli n'arrive pas à se libérer par lui-même", lance un homme. "On ne peut plus faire marche arrière. Même si nous mourrons tous, au moins nos enfants n'auront pas à vivre avec lui", Mouammar Kadhafi, lance un autre.

11H57 - PARIS EVOQUE DES "CRIMES CONTRE L'HUMANITE" ET LA SAISINE DE LA JUSTICE INTERNATIONALE - La France estime que les violences perpétrées par le pouvoir en Libye "pourraient constituer des crimes contre l'Humanité" et que "la saisine de la justice internationale" doit être envisagée.

Une autre ville tombe

11H55 - Une autre ville tombe - A Zouara, à 120 km à l'ouest de Tripoli, c'est "le peuple qui tient la ville", racontent quatre témoins venant d'arriver en Tunisie. La police et les militaires ont déserté les rues.

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De jeunes hommes font flotter au-dessus d'un poste de police incendié de Tobrouk l'ancien drapeau de la Libye, devenu un des symboles de la contestation, le 24 février 2011

11H47 - Tour de vis en Corée du Nord - Le régime stalinien de Kim Jong-Il tente de rendre encore plus hermétique l'accès aux informations étrangères. Des équipes de policiers anti-émeutes ont également été créées pour répondre à une éventuelle rébellion inspirée par le Moyen-Orient, selon le Daily NK, journal en ligne basé à Séoul .

11H39 - Le pétrole touché - La production d'hydrocarbures de l'italien ENI, premier producteur étranger en Libye, a été diminuée de plus de 50% à la suite de l'arrêt de certaines activités à cause des violences.

11H24 - Fuite - "Environ 5.000 Tunisiens, 171 Libyens, 22 Algériens, 28 Marocains" sont arrivés mercredi en Tunisie via le principal poste frontalier, rapporte le président du comité régional du Croissant-Rouge.

11H12 - Enlèvements - Deux filles de l'ex-chef du protocole de Kadhafi, Nouri El-Mismari, exilé en France, ont été enlevées à Tripoli. Elles ont été emmenées de force à la télévision pour démentir les propos de leur père qui s'est exprimé dans les médias notamment français, selon l'avocat de Nouri El-Mismari.

11H05 - Nouvel appel de l'UE - "Nous appelons à un arrêt immédiat de l'usage de la force contre les manifestants en Libye", demande le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy.

10H57 - Tripoli déserté - Les rues de la capitale sont quasi-désertes après une nuit troublée par des tirs nourris. A Al-Baïda, dans la région orientale riche en pétrole, tombée aux mains des opposants, les murs sont criblés de balles, stigmates de la violence des combats entre opposants et "mercenaires" à la solde du dirigeant libyen.

10H50 - Vols suspendus - La compagnie aérienne italienne Alitalia suspend tous ses vols réguliers à destination de Tripoli, en raison de "l'aggravation de la situation".

10H30 - "Catastrophique" - Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni exhorte l'Europe à aider son pays à faire face à un risque de crise humanitaire "catastrophique" en Libye.

10H00 - "Derniers moments" - Le ministre français de la Défense Alain Juppé, souhaite "de tout coeur" que Mouammar Kadhafi "vive ses derniers moments de chef d'Etat". "Ce qu'il a fait, ce qu'il a décidé de faire, c'est-à-dire tirer à l'arme lourde sur sa population, est naturellement inacceptable", dit-il sur France Inter.

EN DIRECT : La côte Est de la Libye serait "tombée" aux mains des opposants au régime. Le président américain Barack Obama a jugé "scandaleux" la répression armée et le bain de sang en cours. Les évacuations de ressortissants se sont accélérées, tandis que de nouveaux bilans ont fait état de plus de 600 morts en Libye, voire 2000 selon une source médicale.

Londres: Assange va faire appel après validation de son extradition vers la Suède

LONDRES (AFP)

AFP

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange devant le tribunal de Belmarsh le 24 février 2011

Julian Assange a essuyé jeudi un revers quand un tribunal londonien a validé le mandat d'extradition émis à son encontre par la Suède pour une affaire de viol, une décision contre laquelle le fondateur de WikiLeaks fera appel.

"Je dois ordonner l'extradition de M. Assange vers la Suède", a déclaré le juge Howard Riddle en balayant les arguments de la défense selon lesquels l'Australien de 39 ans serait victime d'une machination et d'un "abus de droit" de la part de la justice suédoise qui a émis un mandat d'arrêt européen contre lui.

L'Australien de 39 ans --qui dément les accusations d'agression sexuelle et de viol portées par deux Suédoises-- n'a pas cillé à l'énoncé de la décision.

Peu après, il a attribué ses déboires judiciaires "au mandat européen" qui permet "après avoir coché des cases sur un document de deux pages" d'extrader un individu n'ayant fait l'objet d'aucune inculpation.

AFP

Julian Assange et son avocate Jennifer Robinson, à son arrivée le 24 février 2011 au tribunal londonien de Belmarsh

Ce mandat instauré en 2004 vise à autoriser l'extradition rapide de suspects dans l'espace judiciaire de l'Union européenne, pour une série de 32 infractions graves.

Le juge Riddle a estimé irrecevable l'argument selon lequel la qualification suédoise de viol ne saurait s'appliquer au Royaume-Uni. Julian Assange "a délibérément eu une relation sexuelle (avec l'une des deux Suédoises) profitant de manière malhonnête du fait qu'étant plongée dans le sommeil, elle se trouvait désarmée". "Dans ce pays, cela équivaut à un viol", a-t-il tranché.

Le juge n'a pas davantage retenu l'argument de la défense selon lequel M. Assange ne pourrait pas bénéficier d'un "procès équitable" en Suède au prétexte que les affaires à caractère sexuel se traitent généralement à huis-clos dans ce pays.

Il a estimé sans fondement l'argument selon lequel Julian Assange pourrait être extradé ultérieurement de Suède vers les Etats-Unis, avec le risque de se retrouver emprisonné sur la base américaine de Guantanamo, voire condamné à mort.

AFP

L'avocat de Julian Assange, Mark Stephens, devant le tribunal de Belmarsh le 24 février 2011

"L'affaire de viol est une affaire entre la Grande-Bretagne et la Suède. Malgré les affirmations contraires, les Etats-Unis ne sont pas impliqués", a confirmé peu après sur Twitter Philip Crowley, porte-parole du département d'état.

L'un des avcocats de M. Assange, Mark Stephens, a précisé que l'appel de son client serait déposé sous huitaine devant la Haute Cour de justice de Londres.

Depuis Stockholm, le défenseur des deux jeunes Suédoises a déploré le nouveau retard qu'engendrera ce recours. "J'ai dit à mes clientes que j'espérais que cela sera terminé avant l'été", a déclaré Claes Borgström à l'agence suédoise TT.

AFP

Chronologie des révélations de WikiLeaks, des accusations et procédures judiciaires contre son fondateur Julian Assange en 2010 et 2011

M. Assange s'était rendu à la police britannique le 7 décembre et avait passé neuf jours en détention avant d'être libéré sous caution.

Il est depuis assigné à résidence dans le manoir d'un partisan à 200 km de Londres. Le tribunal a confirmé jeudi les conditions de sa libération conditionnelle, port d'un bracelet électronique et couvre-feu compris.

Une vingtaine de personnes ont protesté jeudi devant l'enceinte du tribunal de Belmarsh, affirmant que le fondateur de WikiLeaks était victime d'une "machination". Selon eux, ses démêlés judiciaires visent en fait à sanctionner la diffusion par WikiLeaks de câbles diplomatiques confidentiels américains, au grand dam de Washington et de nombreuses capitales.

Certains avaient revêtu une combinaison orange évoquant la tenue des prisonniers de la base américaine de Guantanamo.

Etats-Unis: un Saoudien arrêté, accusé d'avoir voulu s'en prendre à Bush

WASHINGTON (AFP)

AFP/Getty Images/archives

George W Bush dédicaçant ses mémoires, à Dallas, le 9 novembre 2010

Un Saoudien a été arrêté aux Etats-Unis pour avoir acheté des produits chimiques et des équipements permettant de fabriquer une bombe, et pour avoir identifié plusieurs cibles dont la maison de l'ex-président George W. Bush, a annoncé jeudi le ministère de la Justice.

Le jeune homme de 20 ans identifié par le communiqué du ministère comme étant Khalid Ali-M Aldawsari, de nationalité saoudienne et résidant légalement au Texas (sud des Etats-Unis), a été arrêté mercredi soir et est accusé de tentative d'utilisation d'une arme de destruction massive.

Selon la police fédérale, Aldawsari s'est adressé à lui-même un courriel titré "BONNES CIBLES", faisant la liste de deux types de cibles: des barrages hydroélectriques et des centrales nucléaires. Dans un autre courriel titré "la maison du tyran", il notait l'adresse de la maison de l'ex-président George W. Bush située à Dallas.

Aldawsari visait aussi un night-club qu'il voulait atteindre en utilisant des poupées dissimulant des explosifs et placées dans un sac à dos, selon les documents de justice.

Selon l'accusation, Aldawsari, qui a été admis sur le territoire américain en 2008 avec un visa étudiant, adressait des messages extrémistes sur un blog, promettant la guerre sainte. "Toi qui as créé l'humanité (...) accorde-moi le martyre en Ton nom et facilite-moi le jihad sur Ta voie", a-t-il notamment écrit.

Un détaillant en produits chimiques avait fait part au début du mois au FBI de ses soupçons, après que le jeune homme eut tenté d'acheter de grandes quantités de phénol, un produit pouvant servir à fabriquer des explosifs.

La perquisition de son appartement a permis de découvrir des produits chimiques, divers contenants, des fils électriques et une combinaison de protection contre les matières dangereuses, précise le FBI.

Les agents de la police fédérale ont également mis la main sur son journal, dans lequel il explique être venu aux Etats-Unis spécialement pour y mener des attentats.

"Et maintenant, après avoir maîtrisé la langue anglaise, appris à fabriquer des explosifs et planifié de longue date de cibler les infidèles américains, il est temps de passer au jihad", a-t-il notamment écrit, selon les documents transmis par le FBI à la justice.

Aldawsari risque la prison à vie et sa comparution initiale devant un tribunal texan est prévue vendredi.

La Suisse bloque les fonds du clan Kadhafi

Berne bloque les éventuels fonds de Mouammar Kadhafi et de sa famille en Suisse. Le gouvernement a pris cette décision jeudi avec effet immédiat. La Suisse condamne par ailleurs les violences contre la population en Libye.

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Kadhafi accuse l'opposition de servir Al-Qaïda, l'exode massif continue

AL BAIDA (Libye) (AFP)

AFP

Des manifestants brandissent une caricature de Kadhafi à Tobrouk, ville de l'est de la Libye aux mains des insurgés, le 24 avril 2011

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a accusé jeudi les insurgés, maîtres de l'est de la Libye, d'être des "drogués" et de servir les intérêts d'Al-Qaïda, alors que la communauté internationale craint une catastrophe humanitaire dans la foulée de l'exode des Libyens.

M. Kadhafi, le plus ancien dirigeant du monde arabe, a pris la parole, dans un message audio diffusé par la télévision libyenne, pour la seconde fois en 48 heures pour fustiger les contestataires.

"Ces gens n'ont pas de vraies revendications, leurs revendications sont celles de Ben Laden", a affirmé le colonel Kadhafi dans son intervention d'une vingtaine de minutes.

Le leader libyen a par ailleurs indiqué que son pouvoir était seulement moral. "Je n'ai pas le pouvoir de faire des lois ou de faire appliquer la loi. La reine d'Angleterre n'a pas cette autorité. C'est exactement mon cas", a-t-il dit.

Il a en outre affirmé que les manifestants prenaient de la drogue distribuée par des "agents de l'étranger".

Dans un bandeau en bas d'écran la télévision a précisé que le "Guide s'adresse aux habitants de la ville de Zawiyah", à 60 km à l'ouest de Tripoli.

AFP

Un opposant à Kadhafi, à Tobrouk, brandit le vieux drapeau national, le 24 février 2011

Il a présenté ses "condoléances aux familles de quatre membres des forces de sécurité tuées" à Zawiyah. Selon un bilan provisoire publié par un journal libyen, dix personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées jeudi dans l'assaut donné par les forces de sécurité libyennes contre la ville de Zawiyah.

Le leader libyen s'était exprimé pour la première fois officiellement mardi soir dans un discours enflammé dans lequel il avait juré de réprimer dans le sang l'insurrection.

Au dixième jour de cette révolte qui a fait des centaines de morts, les rues de Tripoli étaient quasi-désertes en matinée après une nuit troublée par des tirs nourris, notamment dans la banlieue est.

Dans l'ouest du pays, la ville de Zouara a été "désertée par la police et les militaires" et "le peuple tient la ville", ont affirmé des témoins arrivés dans la Tunisie voisine par la route.

Dans l'Est, la région riche en pétrole tombée aux mains des opposants, les murs criblés de balles d'Al Baïda étaient autant de stigmates de la violence des combats entre opposants et "mercenaires" pro-régime.

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Des opposants à Kadhafi dans les rues de Tobrouk, dans l'est de la Libye, le 24 février 2011

"J'ai démissionné et je suis venu à Al Baïda pour être solidaire de mon peuple", assure le général Salah Mathek, un responsable de la police qui a fait défection comme une dizaine de généraux et de colonels.

"Ils nous ont ordonnés d'attaquer le peuple et j'ai refusé", explique un autre général, Abdel Aziz al-Busta.

"On parle de marcher sur Tripoli. Notre objectif est Tripoli, si Tripoli n'arrive pas à se libérer par lui-même", dit un autre officier.

Les opposants semblent contrôler la région allant de la frontière égyptienne jusqu'à la localité d'Ajdabiya plus à l'ouest, en passant par Tobrouk, Derna et Benghazi, épicentre de la contestation à 1.000 km à l'est de Tripoli.

Selon des informations non confirmées d'habitants anti-Kadhafi à Al Baïda, les partisans du "guide" sont concentrés dans la capitale, où la milice Khamis disposerait notamment de 9.000 combattants ainsi que de chars, d'avions et d'armes lourdes.

Des informations non confirmées faisaient également état d'une poursuite des combats à Musratah (150 km à l'est de Tripoli).

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Des Egyptiens ayant fui la Libye chargent leurs affaires sur une camionnette à la frontière entre les deux pays, à Sallum, le 24 février 2011

L'armée régulière, de son côté, a été affectée par les mutineries, selon ces sources qui affirment que le sort de 140 officiers de Tripoli qui s'étaient retournés était inconnu.

A l'étranger, les protestations se multipliaient contre le régime de M. Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans mais de plus en plus isolé après avoir été lâché par ses pairs arabes et plusieurs proches et diplomates.

Alors que le président américain Barack Obama a jugé mercredi "scandaleux" le bain de sang en Libye, l'UE a chargé ses experts d'examiner des interdictions de visa, des gels d'avoirs, et d'éventuelles poursuites contre des dirigeants libyens.

Paris a estimé que les violences perpétrées par le pouvoir "pourraient constituer des crimes contre l'humanité" et souhaité que M. Kadhafi "vive ses derniers moment de chef d'Etat". Londres s'est dit favorable à "une enquête internationale" sur les "atrocités".

La Commission européenne s'est dite préoccupée par le risque de catastrophe humanitaire et évaluait les besoins en cas d'exode massif de la population.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 30.000 Tunisiens et Egyptiens ont fui la Libye depuis lundi, un chiffre qui porterait à plus de 38.000 le nombre de personnes ayant quitté le pays, selon un décompte de l'AFP.

Un porte-parole de la Commission européenne a indiqué que l'UE cherchait un appui naval militaire pour évacuer ses quelque 6.000 ressortissants toujours en Libye.

Pour leur part, les compagnies aériennes allemande Lufthansa et italienne Alitalia ont suspendu leurs vols à destination de Tripoli.

La Libye détenant les plus importantes réserves de pétrole en Afrique, l'or noir poursuivait son envolée sur les marchés, atteignant des prix record depuis plus de deux ans, à près de 120 dollars le baril à Londres et plus de 100 à New York.

ENI, premier producteur étranger en Libye, a annoncé que sa production avait été réduite de plus de 50% après l'arrêt de certaines activités. D'autres groupes pétroliers ont cessé une partie de leurs activités dans le pays comme l'Espagnol Repsol ou le Français Total.

Depuis le 15 février, 300 personnes ont été tuées, selon un bilan officiel, la plupart à Benghazi, deuxième ville du pays. Mais la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a parlé d'au moins 640 morts.

Algérie: l'état d'urgence levé 19 ans plus tard, décret publié

ALGER (AFP)

AFP/Archives

Des policiers repoussent des manifestants à Alger le 19 février 2011

L'état d'urgence en vigueur en Algérie depuis 19 ans a été levé, selon un décret publié au Journal Officiel de jeudi.

"Le président de la République....promulgue l'ordonnance dont la teneur suit: Article 1: Est abrogé le décret législatif numéro 93-02 du 6 février 1993 portant prorogation de la durée de l'état d'urgence instauré par décret présidentiel numéro 92-44 du 9 fev 1992", lit-on dans le Journal Officiel en ligne à la date du 23 février mais mis en ligne jeudi.

Promulgué en 1992, l'état d'urgence avait été prorogé un an plus tard.

Le décret avait été adopté en conseil des ministres mardi et sa levée avait été alors annoncée comme "imminente".

Côte d'Ivoire: combats dans l'ouest, exode dans un quartier d'Abidjan

ABIDJAN (AFP)

AFP

Des habitants passent devant des pneus enflammés dans une rue d'Abidajn le 24 février 2011

Des combats ont éclaté jeudi dans l'ouest de la Côte d'Ivoire entre l'armée fidèle au président sortant Laurent Gbagbo et l'ex-rébellion alliée à son rival Alassane Ouattara, alors qu'à Abidjan des habitants fuyaient par centaines un quartier après de violents affrontements.

Après bientôt trois mois de crise née de la présidentielle du 28 novembre, la situation se détériorait à la fois dans la stratégique capitale économique et dans le "Grand Ouest", proche du Liberia, région la plus instable du pays.

Quinze personnes ont par ailleurs été tuées dans des violences durant la semaine écoulée en Côte d'Ivoire, particulièrement à Abidjan, théâtre d'affrontements entre forces fidèles au président sortant et partisans de Ouattara, a annoncé l'ONU jeudi.

Un responsable des Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à M. Gbagbo, a indiqué à l'AFP que des combats avaient eu lieu à Zouan-Hounien, localité de l'ouest, à la suite d'une "attaque" d'un poste FDS par les Forces nouvelles (FN), sans faire état d'un bilan.

Un responsable des FN dans leur fief de Bouaké (centre) a confirmé des combats dans le secteur, mais en a attribué l'origine à un assaut mené par le camp adverse. Selon lui, "80 FDS" ont été tués, un chiffre impossible à confirmer dans l'immédiat.

Cet accrochage est l'un des plus sérieux entre les deux forces dans la région depuis fin 2010. Il survient dans la "zone de confiance" qui sépare les ex-belligérants depuis les affrontements de 2002-2003 ayant suivi le putsch manqué des FN, désormais alliées à Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.

AFP

Le corps d'un Ivoirien gît dans une rue d'Abidjan le 23 février 2011.

A Abidjan, après deux jours d'affrontements meurtriers entre FDS et un groupe armé à Abobo, fief de M. Ouattara, des habitants fuyaient par centaines ce quartier désormais surnommé "Bagdad" en raison de la violence qui y règne.

Ils longeaient à pied la grande voie vers le quartier de Yopougon, au sud-ouest, bastion de M. Gbagbo, leurs affaires jetées dans des sacs ou des baluchons.

Un pasteur a expliqué que lui et une dizaine de membres de sa famille fuyaient les combats engagés depuis mardi. "Les enfants sont traumatisés, au moindre bruit ils commencent à pleurer. On n'en peut plus", a-t-il confié à l'AFP.

Le secteur baptisé "PK 18", au coeur de la zone d'affrontements, "est en train de se vider", a-t-il raconté.

Plusieurs personnes du quartier ont indiqué que les FDS étaient venues depuis mercredi demander aux habitants de quitter la zone, laissant présager une proche reprise des combats.

"La plupart des assaillants (opposés aux FDS) sont des jeunes gens qui n'ont même pas la trentaine. Ils sont torse nu ou en débardeur", a déclaré une vieille femme, portant sur le dos un jeune enfant.

Près d'un grand carrefour, une école aux murs transpercés de trous énormes témoignait des combats récents, au lance-roquettes notamment.

Pour le gouvernement Gbagbo, il y a urgence à venir à bout de cette unité non identifiée, baptisée par la presse locale "commando mystérieux", qui a tué mardi entre trois et une dizaine de FDS, selon les sources, et est active depuis janvier.

AFP

Des habitants fuient le quartier d'Abobo PK 18, dans la banlieue d'Abidjan, le 24 février 2011

Si le camp Ouattara nie toute implication, le gouvernement Gbagbo accuse les "rebelles" qui lui sont alliés de vouloir "engager un processus révolutionnaire" en "infiltrant" Abobo et d'autres quartiers.

Mais, au lendemain de nouveaux combats, le porte-parole Ahoua Don Mello a reconnu que l'opération menée par les FDS cette semaine à Abobo n'est "pas facile".

Evalués entre 300 et 500, les "rebelles" sont très "mobiles", "camouflés en civils" et dotés "d'armes lourdes, de lance-roquettes et de kalachnikov", a-t-il dit.

Cette flambée de violences jette une ombre sur les efforts diplomatiques en cours. Après un séjour à Abidjan cette semaine, un panel de présidents africains est censé arriver d'ici fin février à des solutions "contraignantes" pour une sortie de crise, qui semble plus lointaine que jamais.

La hausse du prix du pétrole est une "menace grave" pour le monde

BRUXELLES - L'envolée actuelle des prix du pétrole, provoquée par les troubles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, constitue une "menace grave" pour la croissance économique dans le monde, a estimé jeudi le Premier ministre russe Vladimir Poutine.

En matière de croissance, "nous sommes confrontés à de nombreux risques et de nombreuses menaces liées au prix du carburant et de l'énergie, au niveau de 118 dollars pour un baril (de pétrole), qui représente une menace grave pour le monde", a-t-il déclaré à la presse à Bruxelles, à l'issue d'une réunion avec la Commission européenne.

Il a indiqué que la Russie ne souhaitait pas une telle hausse du prix du pétrole, et reconnu que l'économie russe "sera affectée" comme les autres. Il ne faut "pas laisser augmenter les prix d'une manière aussi brutale", a-t-il ajouté.

(©AFP

Paris évoque de possibles "crimes contre l'humanité" en Libye


Le Point.fr
Paris évoque de possibles "crimes contre l'humanité" en Libye

La France hausse le ton face à la Libye. © Ludovic / AFP

La France estime que les violences perpétrées par le pouvoir en Libye "pourraient constituer des crimes contre l'humanité" et que "la saisine de la justice internationale" doit être envisagée, a indiqué jeudi le ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué, le ministère précise qu'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'ONU se tiendra vendredi à Genève, "à l'initiative de la France et de nombreux partenaires de tous les continents".

"Une résolution en cours de négociation condamne fortement les violences massives et inacceptables actuellement perpétrées dans ce pays. Elle place les autorités libyennes devant leurs responsabilités. Ces violences pourraient constituer des crimes contre l'humanité", précise le texte. "Ce projet de résolution demande la suspension de la Libye du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Nous appelons tous nos partenaires du Conseil des droits de l'homme à voter cette résolution", ajoute-t-il.

"Toutes les actions à prendre doivent être étudiées, y compris la saisine de la justice internationale", indique encore le ministère français des Affaires étrangères. Une saisine de la Cour pénale internationale (CPI), pour juger des éventuels crimes qui auraient été commis par des responsables libyens, ne peut être décidée que par le Conseil de sécurité de l'ONU. La répression du soulèvement populaire en Libye a fait 300 morts, selon un bilan officiel libyen. Elle a fait au moins 640 morts, selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH).

Libye: dialogue de sourds entre l'Italie et ses partenaires de l'UE

BRUXELLES (AFP)

AFP

Le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maiziere les ministres suédois Tobias Billstrom et Beatrice Ask le 24 février 2011 à Bruxelles

L'Italie a exhorté jeudi l'Union européenne à l'aider à faire face à un risque de crise humanitaire "catastrophique" et d'afflux de réfugiés du fait de la dégradation de la situation en Libye, mais plusieurs de ses partenaires lui ont opposé une fin de non-recevoir.

"Je demande à l'Europe de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à une urgence humanitaire catastrophique. On ne peut pas nous laisser seuls, c'est ma requête", a annoncé le ministre italien de l'Interieur Roberto Maroni à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues de l'UE consacrée à la crainte d'un exode de réfugiés de Libye vers l'Europe.

Selon Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes, entre 500.000 et 1,5 million d'étrangers, pour la plupart originaires de pays d'Afrique sub-saharienne vivent en Libye.

Selon M. Maroni, ces étrangers sont des réfugiés potentiels et pourraient vouloir gagner l'Italie puis le reste de l'UE. "L'invasion de 1 million, 1,5 million de réfugies mettrait à genoux n'importe quel Etat", a-t-il plaidé, "c'est pourquoi nous demandons la solidarité".

Concrètement, Rome demande la création d'un fonds de solidarité pour aider les pays d'accueil et "l'acceptation du principe du partage du fardeau, mais sur ce dernier point, je ne me fais pas d'illusion", a reconnu M. Maroni.

Les premières réactions de ses partenaires du nord de l'Europe ont confirmé ce sentiment.

Ses homologues suédois, Tobias Billström, et allemand, Thomas de Maizière, ont accusé les dirigeants italiens de crier au loup en prédisant un "exode biblique". "Nous n'avons pas encore vu d'afflux de réfugiés. La Libye pourrait sombrer dans une guerre civile et alors nous serions confrontés à une fuite massive, mais ce n'est pas encore le cas et nous espérons que cela ne va pas se produire", a soutenu M. Billström.

Il ne faut pas provoquer l'afflux en en parlant", a pour sa part déclaré Thomas de Maizière.

AFP/Archives

Des immigrants le 9 février 2011 à Lampedusa

Le ministre belge Melchior Wathelet a abondé en ce sens. "On ne doit pas jouer à se faire peur en lançant des chiffre dingues", a-t-il estimé. "Mais en même temps, on doit aussi être prêts au niveau européen à être solidaire avec des pays qui devraient faire face à des situations extrêmement dangereuses et difficiles", a-t-il averti.

"Les réfugiés n'arrivent pas en Italie, mais en Europe par l'Italie et pour cette raison l'Union européenne doit les prendre en charge", a en revanche estimé le ministre espagnol Alfredo Rubalcaba.

Tous ne partagent pas cet avis. La France se montre ainsi très réservée sur un partage de la prise en charge des réfugiés et des migrants économiques.

L'Union européenne se retrouve une fois de plus divisée face à une crise potentielle entre les pays du Nord et ceux du Sud, dont les frontières sont vulnérables. Et le ton est parfois très dur.

"L'Allemagne a eu l'an dernier environ 40.000 demandeurs d'asile, la petite Suède 30.000, la Belgique 20.000 et l'Italie 7.000. L'Italie fait face à un défi, mais n'est en aucun cas submergée" a jugé l'Allemand Thomas de Maizière. L'Italie doit pour l'instant gérer plus de 5.500 Tunisiens non demandeurs d'asile arrivés sur l'île de Lampedusa après la chute du président Ben Ali pour tenter de trouver un travail dans l'UE . "Nous pensons que 5.000 personnes à Lampesuda est un chiffre que l'Italie peut gérer toute seule", a affirmé l'Autrichienne Maria Fekter.

Roberto Maroni a regretté ce dialogue de sourds. "La Tunisie n'est pas le problème. Le problème c'est la Libye", a-t-il insisté. "Ce matin, Al-Qaïda a dit soutenir les rebelles et être contre Kadhafi. Je suis très préoccupé par cela", a-t-il précisé.

Libye: Kadhafi va s'exprimer, crainte d'une catastrophe humanitaire

AFP

Capture d'écran de Kadhafi lors de son allocution le 22 février 2011 à la télévision d'Etat libyenne

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi était de plus en plus isolé jeudi, confronté à une opposition maîtresse de l'Est et sommé par l'Occident de stopper le bain de sang, la communauté internationale disant craindre une catastrophe humanitaire due à l'exode.

M. Kadhafi, le plus ancien dirigeant du monde arabe, devait s'adresser dans l'après-midi aux habitants de la ville de Zawiyah, à 60 km à l'ouest de Tripoli, selon la télévision officielle, deux jours après un discours enflammé dans lequel il avait juré de réprimer dans le sang l'insurrection.

Au dixième jour de cette révolte qui a fait des centaines de morts, les rues de la capitale Tripoli étaient quasi-désertes le matin après une nuit troublée par des tirs nourris, notamment dans la banlieue est.

Dans l'ouest du pays, la ville de Zouara, a été "désertée par la police et les militaires" et "le peuple tient la ville", ont affirmé des témoins arrivés dans la Tunisie voisine par la route. "Il n'y pas de policiers ni de militaires, c'est le peuple qui tient la ville", située à 120 km à l'ouest de Tripoli, a déclaré à l'AFP un ouvrier égyptien, Mahmoud Mohammed Ahmed Attia.

AFP

Carte de la situation en Libye

Dans la région orientale riche en pétrole tombée aux mains des opposants, les murs criblés de balles dans la ville d'Al-Baïda sont autant de stigmates de la violence des combats entre opposants et "mercenaires" pro-régime.

"J'ai démissionné et je suis venu à Al-Baïda pour être solidaire de mon peuple", assure le général Salah Mathek, un responsable de la police judiciaire, qui a fait défection comme une dizaine de généraux et de colonels. "Ils nous ont ordonnés d'attaquer le peuple et j'ai refusé", explique un autre général, Abdel Aziz al-Busta.

"On parle de marcher sur Tripoli. Notre objectif est Tripoli, si Tripoli n'arrive pas à se libérer par lui-même", dit un autre officier.

Les opposants semblent contrôler la région allant de la frontière égyptienne jusqu'à la localité d'Ajdabiya plus à l'ouest, en passant par Tobrouk, Derna et Benghazi, épicentre de la contestation à 1.000 km à l'est de Tripoli.

AFP

Des manifestants crient des slogans anti-Kadhafi le 23 février 2011 entre Tobrouk et Benghazi

Après des jours d'hésitation, les Etats-Unis et l'Union européenne envisagent des sanctions contre le régime de M. Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans, de plus en plus isolé après avoir été lâché par ses pairs arabes et plusieurs proches et diplomates.

Alors que le président américain Barack Obama a pris la parole pour la première fois publiquement mercredi et jugé "scandaleux" le bain de sang en Libye, l'UE a chargé ses experts d'examiner des interdictions de visa, des gels d'avoirs, et d'éventuelles poursuites contre des dirigeants libyens.

Paris a estimé que les violences perpétrées par le pouvoir "pourraient constituer des crimes contre l'humanité" et souhaité que M. Kadhafi "vive ses derniers moment de chef d'Etat". Londres s'est dit favorable à "une enquête internationale" sur les "atrocités".

La Commission européenne s'est dite préoccupée par le risque de catastrophe humanitaire et évaluait les besoins en cas d'exode massif de la population, au moment où l'évacuation de dizaines de milliers d'étrangers continuait par air et par mer, dans des conditions difficiles.

AFP

Des Tunisiens à leur arrivée le 23 février 2011 à Ras Jdir à la frontière libyenne

L'UE cherche un appui naval militaire pour évacuer ses quelque 6.000 ressortissants toujours en Libye, a indiqué un porte-parole de la Commission. Un ferry de 1.000 places a accosté en Libye pour commencer à évacuer 18.000 Indiens. Aux frontières avec la Tunisie et l'Egypte, les postes frontières voient également grossir le flux des libyens et des étrangers fuyant le pays.

Le Croissant-Rouge tunisien a ainsi mis en garde contre un "risque catastrophique" d'exode massif, alors que le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a exhorté ses partenaires européens à aider son pays à faire face à un risque de crise humanitaire "catastrophique".

La Libye détenant les plus importantes réserves de pétrole en Afrique, l'or noir poursuivait son envolée sur les marchés, atteignant des prix record depuis plus de deux ans. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a même frôlé les 120 dollars avant de se replier.

La production d'ENI, premier producteur étranger en Libye, a été réduite de plus de 50% à 120.000 barils par jour après l'arrêt de certaines activités en raison des violences, a indiqué son directeur général.

D'autres groupes pétroliers ont cessé toutes leurs activités dans le pays comme l'Espagnol Repsol ou une partie comme le Français Total.

Mardi, M. Kadhafi a appelé la police, l'armée et ses partisans à réprimer les protestataires, avertissant de possibles "boucheries" et menaçant de "purger (le pays) maison par maison". Pour le ministre libyen de la Justice démissionnaire, Moustapha Abdel Jalil, le colonel Kadhafi se suiciderait "comme Hitler l'a fait".

Depuis le 15 février, 300 personnes ont été tuées, selon un bilan officiel, la plupart à Benghazi, deuxième ville du pays. Mais la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a parlé d'au moins 640 morts. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a promis de "faire tout son possible pour aider" les insurgés, alors que les islamistes ont toujours été la bête noire du colonel libyen.

Julian Assange peut être extradé vers la Suède

LONDRES (AFP)a

AFP

Julian Assange et son avocate Jennifer Robinson, à son arrivée le 24 février 2011 au tribunal londonien de Belmarsh

Le tribunal londonien de Belmarsh a jugé recevable jeudi la demande d'extradition de Julian Assange vers la Suède, au terme d'une brève audience en présence du fondateur australien de WikiLeaks.

Celui-ci va faire appel, a indiqué son avocat.

"Je dois ordonner l'extradition de M. Assange vers la Suède", a déclaré le juge Howard Riddle.

La justice suédoise a émis un mandat d'arrêt européen contre M. Assange afin de l'entendre dans le cadre d'une affaire de "violences sexuelles" présumées contre deux jeunes Suédoises.

Après l'enfant unique, la Chine impose la politique du chien unique

SHANGAI | Face à l’inflation du nombre d’animaux familiers dans la mégalopole de Shanghai, les autorités de la ville ont adopté une politique du chien unique. Les foyers possédant déjà deux chiens dûment enregistrés auront toutefois le droit de les garder.

DR-a
© DR-a | Il y a trente ans, la Chine communiste a mis en place une politique draconienne de l’enfant unique, toujours en vigueur même si elle a été assouplie. C'est maintenant au tour du chien unique!

AFP | 24.02.2011 |

La nouvelle loi, qui entrera en vigueur le 15 mai, impose à chaque foyer le nombre maximum d’un chien. Les propriétaires se voient désormais interdire d’offrir un chiot à une famille possédant déjà un canidé, a précisé le journal China Daily.

Les nouveaux chiots d’une portée devront être cédés à une agence homologuée par le gouvernement ou à un famille sans chien, avant que les animaux atteignent l’âge de trois mois.

Avec le développement de la classe moyenne chinoise, le meilleur ami de l’homme se porte de mieux en mieux en Chine. Shanghai, déjà peuplée d’au moins 20 millions d’habitants, compterait selon des chiffres officiels 800’000 chiens, dont seulement 25% seraient enregistrés.

Il y a trente ans, la Chine communiste a mis en place une politique draconienne de l’enfant unique, toujours en vigueur même si elle a été assouplie. Sans cette mesure, la population chinoise compterait 400 millions d’âmes en plus aujourd’hui, selon la Commission nationale du planning familial.

Blaise Compaoré/Jacob Zuma : Match nul

Arrivé lundi 21 février 2011 à Abidjan, le panel des chefs d’Etat mis en place par l’Union africaine (UA) pour dénouer la crise ivoirienne est reparti quelque peu en rang dispersé après un séjour de 48 heures. Il faut dire que l’affaire était mal engagée après le forfait du président Blaise Compaoré, indésirable sur les bords de la lagune Ebrié, où les partisans de Laurent Gbagbo l’accusent de sympathie pro-Ouattara.

Réduit donc à quatre, c’est presque une virée touristique ou un voyage d’étude que ces panélistes de luxe ont effectué. D’ailleurs selon les mots mêmes de Jean Ping, le président de la Commission de l’UA, ils sont partis s’informer de la situation.

Et de fait, les panélistes ont suivi le même rituel que les autres bonnes volontés qui les ont jusque-là précédés : rencontre avec Laurent Gbagbo, rencontre avec Alassane Dramane Ouattara, rencontre avec le patron de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).

Mais au juste, quelle information cherchaient-ils donc qu’ils n’avaient déjà ? Avaient-ils besoin de faire des milliers de kilomètres pour savoir qu’il y a un président démocratiquement élu et un autre qui a perpétré un coup d’Etat électoral et que l’un et l’autre campent sur leurs positions au point que tous les observateurs se demandent quel peut être le plus petit commun dénominateur entre les deux camps.

Le panel est pourtant tenu par une obligation de résultats, puisque, c’est au cours de la semaine prochaine qu’il doit présenter à l’UA les conclusions des différents pourparlers menés sur le terrain. Pour ajouter à l’imbroglio, on assiste à une cacophonie entre l’UA et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), qui ne parlent plus d’une seule et même voix.

En effet, l’organisation ouest-africaine a définitivement tranché la question et considère Alassane Dramane Ouattara comme le président de Côte d’Ivoire et entend œuvrer, par tous les moyens, y compris l’usage de la force, à chasser du pouvoir Laurent Gbagbo.

De son côté, si l’UA a reconnu Ouattara comme président, il n’en demeure pas moins qu’il y a encore quelques pays qui épousent les idées de Gbagbo et qui sont favorables à la solution du partage du pouvoir entre les deux camps qui se disputent la présidence de la République de Côte d’Ivoire.

De plus, les deux organisations, l’UA et la CEDEAO, ont étalé au grand jour un autre aspect de leurs divergences au sujet du maintien de la mission du panel à Abidjan alors qu’un de ses membres, Blaise Compaoré, y était persona non grata. Se fendant d’un communiqué, la CEDEAO a en effet regretté la non-modification de l’agenda du panel.

Du coup, cette mission s’est déroulée en l’absence du président Compaoré, représentant de l’Afrique de l’Ouest, mais aussi en l’absence du président de la CEDEAO, qui a refusé de se rendre à Abidjan dans ces conditions.

Dans cette crise postélectorale, on constate que c’est toujours l’impasse et le statu quo. Et bien malin qui pourra dire comment tout cela va se terminer.

Dans son « malheur », Blaise Compaoré peut s’estimer heureux d’avoir été contraint à jeter l’éponge, puisqu’au moins son nom ne sera pas associé à l’échec, déjà prévisible. Après l’espèce de camouflet qu’il a essuyé, il fait à présent match nul avec Jacob Zuma, qu’on sait proche de l’enfant terrible de Mama.

Le président Sud-Africain, on l’a vu, a été proprement conspué par les partisans d’Alassane : au moment où la voiture de Zuma se garait devant l’hôtel du Golf, des jeunes favorables à Alassane Dramane Ouattara ont entouré le véhicule en le huant et en lui demandant de « dire la vérité ». Les gardes du corps sud-africains ont dû s’interposer physiquement entre le président Zuma et les manifestants.

Si les sympathisants de Ouattara ne s’en sont pris que verbalement à Jacob Zuma, il n’est pas évident qu’il aurait été de même de la part des partisans de Gbagbo face à Blaise Compaoré. Autant dire que le Burkinabè et le Sud-Africain se sont, en quelque sorte, neutralisés pour le malheur de la Côte d’Ivoire postélectorale.

Dans tous les cas, on se demande bien quelle décision contraignante le panel pourra rendre publique le 28 février prochain à Nouakchott.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

Le Sénégal accuse l’Iran d’armer la rébellion casamançaise via la Gambie

Le Sénégal, qui a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran, accuse ce payer d’armer la rébellion en Casamance (sud du Sénégal), via la Gambie.

"Le Sénégal est indigné de constater que des balles iraniennes ont pu causer la mort de soldats sénégalais", indique un communiqué du ministère sénégalais des Affaires étrangères.

"Un rapport de l’état-major général des armées sénégalaises transmis au président de la République, Abdoulaye Wade, sur les derniers développements du conflit en Casamance, dans le sud du Sénégal, démontre que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance disposent d’armes sophistiquées qui ont causé la mort de soldats sénégalais", ajoute le communiqué.

A la suite de la saisie en novembre dernier au Nigeria d’un navire chargé d’armes en provenance de Téhéran, destinées à Gambie, le Sénégal avait rappelé son ambassadeur en Iran, avant de revenir sur cette décision en janvier suite à la visite du ministre iranien des Affaires étrangères.

"Le ministre des Affaires Etrangères de la République d’Iran a reconnu, lors de l’audience en date du 19 janvier 2011 que le président de la République lui avait accordée que l’Iran a eu à livrer plusieurs fois d’importants lots d’armes à la Gambie et les cargaisons saisies au Nigeria contenaient des munitions et étaient destinées à la Gambie", souligne le ministère sénégalais des Affaires étrangeres.

L’armée sénégalaise a enregistré une vingtaine de morts ces derniers mois en Casamance, en proie à une rébellion indépendantiste depuis plus de vingt ans. (Xinhua)

Burkina Faso : 2 morts, 2 blessés graves, des dégâts importants à Koudougou

Des heurts entre élèves et forces de l’ordre auraient fait, mercredi à Koudougou ( 100 km à l’Ouest de Ouagadougou), deux morts parmi les manifestants, deux blessés graves au niveau des forces de sécurité et des dégâts importants, a-t-on appris de sources des forces de sécurité.

Le top départ des manifestations qui ont débuté le mardi 22 février, rappelle-t-on, a été le décès d’un élève suites à des sévices corporels qu’il aurait subis à la police nationale de Koudougou.

Contrairement aux rumeurs, un communiqué du ministère des enseignements secondaire, supérieur a laissé entendre que l’élève du nom de Zongo Justin a été admis le 10 février 2011 au Centre hospitalier national (CHR) de Koudougou par suite de crise de méningite et de sources hospitalières est décédé le 20 février 2011 de cette maladie.

Au deuxième jour de la manifestation des scolaires à laquelle se sont joints des populations de la ville de Koudougou, les manifestants ont saccagé les bureaux du gouvernorat du Centre Ouest, incendié au total, 12 véhicules de l’administration dont ceux du gouvernorat, de l’Office national d’identification (ONI), de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS).

Dans leur furie, outre les pneus, les manifestants ont brûlé des hangars situés sur la voie publique, détruit des feux tricolores. La confrontation avec les forces de sécurité aurait fait deux morts et deux blessés graves au niveau des scolaires et des forces de sécurité.

Les dégâts seraient évalués à plusieurs dizaines de millions de F CFA. Aux dernières nouvelles, l’armée a été envoyée en renfort pour ramener le calme. Dans la soirée, un semblant de calme est revenu, mais les commerces sont restés fermés toute la journée.

La ville de Koudougou après cette journée chaude ressemblerait à un champ de bataille au regard des projectiles, des bâtons et des pierres qui jonchent les rues et les communications seraient perturbées.

Les scolaires de Ouagadougou et des autres localités telles Bobo-Dioulasso s’apprêteraient à se joindre, dans les jours à venir, au mouvement afin que justice soit faite pour leur camarade décédé des sévices corporels à la police. (Xinhua

Au Japon, la pornographie infantile bat des records

Fléau | Triste record: une hausse de près de 45% du nombre d’affaires criminelles impliquant des mineurs a été enregistrée au Japon l'année dernière. Le nombre d’enfants ou d’adolescents visibles sur ces photos ou vidéos a lui aussi augmenté.

KEYSTONE
© KEYSTONE | En 2010, les enquêteurs ont mis au jour 1342 cas de production et de trafic de matériel pornographique montrant des victimes âgées de moins de 18 ans.

AFP | 24.02.2011

La pornographie infantile a battu de nouveaux records l’an dernier au Japon avec une hausse de près de 45% du nombre d’affaires criminelles impliquant des mineurs. La possession de vidéos et de photos de ce type à titre individuel n’y est pas condamné par la loi.

En 2010, les enquêteurs ont mis au jour 1342 cas de production et de trafic de matériel pornographique montrant des victimes âgées de moins de 18 ans, a annoncé jeudi la police nationale. Cela représente une augmentation de 43,5% par rapport à 2009, année déjà record.

Le nombre d’enfants ou d’adolescents visibles sur ces photos ou vidéos a lui aussi fortement augmenté, avec 618 jeunes identifiés, soit une hausse de 52,6% par rapport à l’an dernier. La police a souligné qu’il s’agissait du chiffre le plus élevé depuis qu’elle a commencé à collecter ce genre de données en 2000.

Ce fléau se répand bien évidemment grâce à l’usage d’internet, qui a concerné l’an dernier 783 affaires, soit près de 60% de toutes celles répertoriées par les policiers. Un total de 926 personnes ont été déférées à la justice, indique le rapport annuel de la police nationale nippone. Condamnée dans plus de 70 Etats

La loi japonaise actuelle, qui date de 1999, interdit seulement la production et la vente de photos, vidéos et autres matériels pornographiques où figurent des enfants, ainsi que leur possession à des fins commerciales ou de distribution.

Le Japon et la Russie sont les deux seuls membres du groupe des pays industrialisés du G8 à tolérer la possession à titre individuel de ce genre de documents, alors qu’elle est condamnée dans plus de 70 Etats.

La semaine dernière, des militants contre la pornographie infantile ont demandé expressément au Japon d’interdire définitivement ces documents obscènes. Ils ont rappelé que, dans un monde sans frontières, tous les pays avaient l’obligation de protéger les mineurs.

Les révolutions du monde arabe suscitent espoir et inquiétude en Afrique

lematin.chDans les rues d'Harare, capitale du Zimbabwe, des écoliers passent devant des affiches célébrant l'anniversaire de Mugabe.

Image © KEYSTONE

Dans les rues d'Harare, capitale du Zimbabwe, des écoliers passent devant des affiches célébrant l'anniversaire de Mugabe.

Les révolutions dans le monde arabe sont regardées avec espoir par les peuples d’Afrique subsaharienne, mais avec inquiétude par nombre de ses dirigeants.

Les révolutions dans le monde arabe suscite l' espoir chez les peuples d’Afrique subsaharienne, mais aussi l'inquiétude chez nombre de ses dirigeants, la pauvreté, l’absence de liberté et la corruption étant autant de maux propres à y déchaîner la colère populaire.

Zimbabwe, Guinée équatoriale, Angola, Cameroun, Tchad : longue est la liste des pays africains dirigés depuis plus de 20 ou 30 ans par le même homme et où les inégalités, les atteintes aux libertés et la répression sont le lot commun, comme il l’était en Tunisie et en Egypte.

D’autres, moins répressifs comme le Mozambique et le Burkina-Faso, ou jouissant de démocraties réelles comme l’Afrique du Sud et le Sénégal, restent minés par l’extrême pauvreté de la majorité de leurs populations.

Eviter la "contagion"

Plusieurs leaders d’opposition ont appelé leurs peuples à suivre l’exemple arabe, à faire eux aussi "la révolution". Pour éviter la contagion, un pays comme la Guinée équatoriale a interdit la diffusion d’images des manifestations à Tunis ou au Caire, selon Reporters sans frontières (RSF).

"La révolte populaire en Afrique du nord va inspirer l’Afrique subsaharienne de l’Angola au Burkina Faso, du Nigeria à l’Erythrée", estime Shehu Sani, militant nigerian des droits de l’homme : "La question n’est pas de savoir si le soulèvement populaire aura lieu, mais quand".

Mais la chute des présidents tunisien et égyptien a été rendue possible par l’attitude bienveillante de l’armée et l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux qui ont mobilisé la jeunesse en dehors des partis et syndicats traditionnels.

Ces facteurs déterminants sont loin d’être réunis dans les pays du sud du Sahara, où les armées sont le plus souvent inféodées aux pouvoirs en place et où Internet a un taux de pénétration bien plus faible que dans le Maghreb.

"En Afrique subsaharienne, le problème c’est que l’armée n’est pas toujours républicaine, elle est soumise à la volonté des chefs d’Etat", note Patrick N’Gouan, chef de la Coordination de la société civile ivoirienne (CSCI).

Il parle en connaissance de cause : en Côte d’Ivoire, frappée par une grave crise liée à la présidentielle du 28 novembre, l’armée est restée fidèle au président sortant Laurent Gbagbo, qui réussit à se maintenir au pouvoir contre son rival Alassane Ouattara, reconnu élu à l’étranger.

En Ouganda, où le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986 et qui vient d’être réélu pour cinq ans dans des conditions contestées, l’armée, "qui se comporte très souvent comme une milice politique", est "hautement partisane", affirme Frederick Golooba Mutebi, chercheur à Kampala.

Il souligne également que "les protestataires en Egypte, que ce soit via Internet ou d’autres outils de communication, étaient constamment en contact les uns avec les autres". "Ce niveau d’infrastructures n’existe pas ici".

Avec moins de 9% de la population connectée, Internet "est beaucoup plus faible en Afrique que partout ailleurs dans le monde", reconnaît Tidiane Dème, responsable Afrique francophone de Google.

Le nombre d'éthnies handicape l'unité

En outre, la multiplicité des ethnies en Afrique subsaharienne, manipulées à des fins politiques par les dirigeants du continent, handicape l’unité indipensable à tout mouvement contestataire d’ampleur, susceptible d’entraîner la chute d’un régime.

Eze Osita, analyste politique nigérian, observe qu’en Afrique du nord, il existe "une homogénéité" culturelle et religieuse "qui facilite la mobilisation, par opposition à la fragmentation en Afrique subsaharienne".

Selon lui, c’est à l’ocasion des élections que des soulèvements populaires peuvent se produire dans cette partie du continent, où une douzaine de scrutins sont programmés en 2011.

Takavafira Zhoub, universitaire zimbabwéen, tient cependant à mettre en garde contre les faux espoirs suscités par les révolutions du monde arabe en Afrique : "Elles peuvent donner l’occasion à ceux qui sont au pouvoir de renforcer la dictature pour consolider leur position"

Pierrette Adams, artiste chanteuse : « Je ne suis pas le bon exemple »

Elle n’est plus à présenter, cette citoyenne du monde. D’abord hôtesse de l’air, elle va embrasser la musique pas, par passion, mais plutôt par compassion pour le petit Mohamed, en son temps victime de maltraitance. Une compassion qui va se transformer plus tard en passion et qui va faire d’elle, une artiste chanteuse de renommée internationale. Cette dame, est Pierrette Adams, la quarantaine révolue, et mère de deux garçons. Nous l’avons rencontrée à Bobo-Dioulasso le samedi 12 février 2011 alors qu’elle y était pour un concert.

Qu’est-ce qui a donc pu retenir cette diva de la chanson ivoiro-congolaise sur la scène musicale ? A cette question, Pierrette reconnaît effectivement que ce n’était pas prévu qu’elle fasse de la musique son métier. Mais comme dirait l’autre, l’appétit vient en mangeant. Elle y a pris goût et tout d’un coup, la compassion s’est transformée en passion. « Beaucoup de personne ont aimé et aiment toujours ce que je fais. Ils m’ont ainsi encouragée à y faire chemin », confie-t-elle. D’hôtesse de l’air (à Air Afrique) à la musique, Adams avoue qu’il n’y a pas eu véritablement un grand changement dans sa vie. Il lui est même arrivé qu’elle cumule les deux activités jusqu’à la fermeture de la « boi^^te ». Elle va maintenant consacrer plus de temps à la musique. D’un métier à un autre qui se ressemble pratiquement, elle avoue qu’ils ont tous des contraintes et des avantages. Mais, ajoute-t-elle, « les avantages se ressemblent un peu plus en ce qu’on voyage beaucoup. On a toujours un public qu’il faut satisfaire ».

Il faut souligner que cette star de la musique n’avait reçu aucune formation (en art de la musique) avant le début de sa carrière. « Je chantais comme tout le monde, sous la douche, ou à mes heures libres. Mais il faut reconnaître que la musique est un métier qui s’apprend », soutient la star. Elle avoue avoir commencé ce métier en l’envers. « J’ai eu du succès avant de savoir bien chanter. Alors, je me suis dit que si je dois continuer, il faut que je prenne des cours de musique », a-t-elle souligné. C’est ainsi que Pierrette a pris des cours de chanson.

Car dit-elle, chanter en studio et chanter en live sont deux choses diamétralement opposées. C’est pourquoi, elle dit ne pas être le bon exemple pour donner des conseils aux jeunes filles qui voudront faire de la musique. « Je suis partie de rien, pour devenir ainsi et je trouve que c’est un grand coup de chance ». Par ailleurs, comme dans toute entreprise, il n’y a pas de sésame ouvre-toi, il faut tout simplement « bosser dur », seule clé de la réussite. Il faut également être humble et éviter le « je connais tout ».

Quel genre musical aborde Pierrette Adams ? Elle dit n’avoir pas adopté un genre musical. Elle chante le N’Dobolo, le Zouk, le Reggæ, le N’Bala. « Ce sont des musiques qui plaisent à mes fans, et je m’en réjouie », renchérit-elle. Les hommes. Qu’ont-ils fait à Pierrette Adams ? Sont-ils la cause de la souffrance des femmes ? « Rien du tout. Répond-t-elle. On les aime bien. D’ailleurs, sans eux, la vie n’a pas de sens. C’est simplement parce que je suis femme et c’est une bonne guerre de défendre la cause féminine », soutient Adams. Pour elle, il revient toujours à la femme de manifester ses sentiments mais sans rancune. La star de la musique congolaise soutient que les hommes sont à l’origine de la souffrance des femmes.

« Comment peut-on admettre que l’homme puisse avoir 5 maîtresses ; on dira qu’il est un don juan, et lorsqu’il s’agit d’une femme qui a deux amants, on dira d’elle, une pétasse », s’est demandé Pierrette. Une situation qu’elle déplore d’ailleurs. Aussi, à diplôme égal, on payera mieux l’homme que la femme. Mais, elle trouve que les femmes ont compris maintenant. Par contre, Pierrette Adams n’épouse pas l’idée de l’égalité entre l’homme et la femme. Elle pense plutôt à la complémentarité.

La femme, selon Pierrette

Pour cette chanteuse, la femme, c’est simplement une mère, ce qui veut dire beaucoup de choses. C’est pourquoi, elle soutient qu’il faut toujours leur accorder une place importante.

La musique, une thérapie pour Pierrette

Elle avoue que la musique lui a été comme une sorte de thérapie. « Enfant, j’étais très sage, calme et obéissante. J’étais également réservée », confie-t-elle. La musique lui a donc apporté beaucoup d’amour qu’elle partage avec ses fans.

Son avis par rapport à la situation actuelle de la Côte d’Ivoire et du Maghreb

« La Côte d’Ivoire est un pays que j’aime bien et la situation actuelle me chagrine énormément », déplore la star. Selon elle, les politiciens nous servent ce qu’ils ont envie de nous servir. Au stade actuel, elle dit ne pas savoir qui a gagné finalement. Ce qui est dommage car c’est le peuple ivoirien qui en souffre. Eux (Gbagbo et Alassane) mangent bien, dorment bien. En plus, ils sont bien gardés. Quant au Maghreb, les populations doivent certainement avoir leur raison et qu’elle respecte.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

Dans les hôpitaux pakistanais, des femmes stériles volent des nouveau-nés

AFP/Archives

Nazima Bibi dans un hôpital d'Islamabad, le 3 janvier 2011

Ecrasée par le chagrin et terrassée par le cancer, Nazima Bibi, 35 ans, est morte dix jours après qu'une femme lui a volé sa fillette de cinq ans dans un hôpital du Pakistan, où ce phénomène en hausse inquiète les autorités.

Elle était assise sur un banc avec son fils nourrisson lorsque l'inconnue a soudain emmené sa fille hors de la salle d'attente, profitant du désordre créé par la foule bruyante des patients.

Nazima était trop faible pour pouvoir la poursuivre ou crier "au voleur!" dans le Pakistan Institute of Medical Sciences (PIMS), l'un des deux plus grands hôpitaux publics de la capitale Islamabad, où elle était venue faire soigner son cancer.

De chagrin, elle a refusé de manger, et s'est laissée mourir.

"Je ne veux pas vivre sans ma fille. Rendez-la moi s'il vous plaît et je pardonnerai à cette criminelle, ou bien je mourrai à l'hôpital", avait-elle déclaré à l'AFP peu auparavant. "Ma Rabiea, où est ma princesse Rabiea ? Je ne peux pas boire d'eau, je ne peux pas manger sans elle, je veux juste la voir", criait-elle sur son lit d'hôpital.

"De plus en plus d'hôpitaux font état de vols d'enfants et de nouveau-nés", souligne Nazir-ul-Hassan, le directeur adjoint du Bureau de la police nationale, qui s'en inquiète sans pour autant les recenser.

La fondation Edhi, la plus célèbre ONG du pays, a recensé l'an dernier une quarantaine de rapts de nouveau-nés déclarés dans des hôpitaux, contre une trentaine en 2009. Au moins 16 cas de 2010 ont été confirmés à l'AFP par des hôpitaux des sept plus grandes villes de ce pays de 170 millions d'habitants.

Selon les autorités locales, la stérilité de certaines femmes, et le prix souvent inaccessible des traitements pour y remédier, expliquent cette inquiétante tendance, dans une société conservatrice où la honte s'abat sur celles qui ne peuvent avoir d'enfants.

"La plupart de ces vols sont perpétrés par des femmes stériles qui ne veulent pas décevoir leur mari et leur famille" qui attendent d'elles des enfants, explique Masood Safdar, porte-parole d'un hôpital de Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad. "Elles sortent de l'hôpital avec un enfant en affirmant qu'elles en sont la mère, alors qu'elles le volent", ajoute-t-il.

Naima Hassan, une psychiatre d'une agence de l'ONU au Pakistan, confirme que la stérilité est la première cause de ces enlèvements. "Les femmes veulent éviter que leur mari ne demande le divorce", note-t-elle.

Rukhsana Parveen a donné naissance l'an dernier par césarienne à une petite Fatima à Rawalpindi. Mais lorsqu'elle s'est réveillée, le bébé avait disparu du lit. "Cela m'a rendu folle, mis hors de moi", se souvient-elle.

Par chance, elle a retrouvé sa fille un an et deux mois plus tard après que la voleuse a tenté d'enlever un petit garçon dans le même hôpital.

Les gardes ont fermé les portes du bâtiment dès l'alerte donnée, et capturé la coupable et le nouveau-né qu'elle emmenait, ce qui a permis de retrouver Fatima.

"Pendant tout ce temps, j'ai vécu l'enfer. Nous avons beaucoup prié, et remercions Dieu de nous avoir réunis", explique le père de la petite Fatima, Ghulam Razik.

Dans l'hôpital de Masood Safdar à Rawalpindi, la sécurité a été renforcée pour éviter de nouveaux enlèvements de bébés, les mères devant désormais montrer leurs papiers d'identité et une autorisation spéciale avant d'emmener leur nouveau-né, souligne le porte-parole. Mais plusieurs cadres de l'établissement soulignent que dès qu'elles sortent de l'hôpital, les mères restent à la merci de gangs criminels, également impliqués dans ce trafic.

Raja Shafique Sarwar, porte-parole d'un hôpital de Karachi, la mégalopole du sud, en est bien conscient: "Des dizaines de femmes accouchent et sortent de l'hôpital chaque semaine. Que peut-on faire si on leur vole leur bébé après?

Ligue des Champions - Et Gomez surgit

Un but à la dernière minute de Mario Gomez a permis au Bayern de s'imposer sur la pelouse de l'Inter (0-1) en 8e de finale aller de la Ligue des Champions. Les Bavarois, qui ont globalement dominé les débats, ont pris une sérieuse option pour les quarts.

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INTER MILAN - BAYERN MUNICH : 0-1

But : Gomez (90e)

Philipp Lahm avait demandé aux siens d'oublier Madrid et la finale perdue au moment de retrouver l'Inter Milan en 8e de la Ligue des Champions 2011. "Nous ne pouvons pas rejouer le titre", avait-il déclaré. Mais les Bavarois pouvaient toujours prendre leur revanche sur le terrain. Pour l'honneur. Une pelouse de San Siro qui leur a toujours bien réussi : deux déplacements jusque-là et autant de victoires, toutes compétitions européennes confondues (2-0 en 2006 en C1 et 3-1 en 1989 en 8e de finale de la Coupe de l'UEFA).

Jamais deux sans trois, dit l'adage. Et il aura fallu attendre la toute dernière minute pour qu'il soit respecté. Alors que le Bayern semblait avoir tout donné pour faire la différence et ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même (17 tirs, 2 cadrés jusque-là), que l'Inter était en train de prendre le dessus tactiquement et physiquement, Gomez surgissait de nulle part pour inscrire le but victorieux après un tir lointain de Robben repoussé par un Julio Cesar abandonné par sa défense (0-1, 90e).

Un tout petit but pour une partie de haut vol entre deux équipes survoltées, un champion d'Europe bien décidé à justifier son titre et un finaliste revanchard. Mais par rapport à la finale 2010, les changements ont finalement été favorables au Bayern. L'Inter a perdu son sorcier Mourinho, et même si Leonardo inspire de nouveau le respect en Lombardie, il n'a pas encore fait aussi bien que son prédécesseur. Le jeu offensif nerazzurro version Leonardo était plébiscité. C'est pourtant une version défensive qui était de sortie à San Siro. C'est sans doute le Diego Milito de la saison passée qui a fait le plus défaut à l'attaque de l'Inter. En l'absence de l'Argentin blessé, Samuel Eto'o s'est trouvé trop esseulée. Ses accélérations et sa technique ont donné des sueurs froides à la défense allemande. Et il n'aurait pas été scandaleux qu'il obtienne un penalty après une grosse faute de Tymoschuk (20e). Mais le Camerounais, malgré toute son envie et son engagement, a manqué de soutien dans la surface et s'est heurté à un très grand Thomas Kraft qui a repoussé ses tentatives (33e, 58e).

"Robbery" donne le ton

Le jeune portier aura été l'un des grands artisans du succès bavarois et a sans doute fait définitivement oublié Butt. Inexpérimenté à ce niveau, Kraft a sorti quelques arrêts de grande classe, notamment dans les toutes dernières minutes sur une frappe de la tête de Thiago Motta à bout portant (85e). Cambiasso (22e) et Stankovic (18e) avaient auparavant connu le même sort. Serein sur sa ligne, concentré et efficace dans ses interventions, il a rassuré sa défense, parfois vacillante. L'avenir du Bayern à ce poste semble bel et bien assuré. Et que dire du secteur offensif ! Suspendu pour la finale, Franck Ribéry s'est rappelé au bon souvenir de ses adversaires. Mais c'est surtout son entente avec un Arjen Robben intenable qui a fait mal. Remuantes, les deux flèches munichoises ont symbolisé la domination du Bayern et la mainmise sur le ballon. Pour sa troisième sortie consécutive, la doublette "Robbery" a fait mal.

Car pendant près d'une heure, la bande à Van Gaal a joué un ton au-dessus de son adversaire, dans un match sans temps mort et riche en occasions. Robben et Ribéry, mais aussi Luiz Gustavo et Lahm qui a multiplié les montées, ont compensé la discrétion de Thomas Müller et Mario Gomez serrés de près par la défense. Aussi dynamique que son adversaire semblait lent, le visiteur allemand n'aura eu que le malheur de manquer de précision dans le tir et d'une pointe de réussite pour faire rapidement une différence logique. La transversale est venue stopper la tête de Ribéry (24e) tandis que le poteau repoussait la tentative de Schweinsteiger (53e).

Dominateur, mais incapable de marquer, c'est finalement sous pression que le Bayern a réussi son meilleur coup. Pas un hold-up, mais une récompense logique qui propulse Mario Gomez, maladroit et en-dedans pendant 90 minutes, en tête du classement des buteurs de la Ligue des Champions en compagnie de Samuel Eto'o et Nicolas Anelka (7 buts). La revanche dans trois semaines à Munich s'annonce prometteuse, si tant est que les deux équipes puissent réitérer une telle performance. Car même jusqu'à la 90e minute, on en aurait voulu tous les week-ends des 0-0 de cette trempe.

Melinda DAVAN-SOULAS / Eurosport

Obama juge "scandaleux" la répression armée et le bain de sang en Libye

WASHINGTON (AFP)

AFP

Barack Obama prononce sa déclaration sur la Libye, Hillary Clinton à ses côtés, le 23 février 2011 à la Maison Blanche

Le président américain Barack Obama a jugé mercredi "scandaleux" la répression armée et le bain de sang en cours en Libye, estimant dans le même temps que les responsables des exactions devaient être "tenus responsables" de leurs actes.

Barack Obama a annoncé qu'il enverrait la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Genève pour participer lundi à la session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU consacrée à la Libye.

Cette déclaration intervient au moment où l'administration américaine semble durcir sa position vis-à-vis de la sanglante répression lancée par le régime du colonel Kadhafi contre les manifestants qui réclament son départ.

Un peu plus tôt mercredi, Hillary Clinton a averti le gouvernement libyen qu'il serait tenu responsable de ses actes.