23 février, 2011

Violences à Gaza: accrochage meurtrier, obus et roquettes Grad contre Israël

GAZA (Territoires palestiniens) (AFP)

AFP/archives

Un char israélien à la frontière avec Gaza, le 17 février 2011

La bande de Gaza a connu mercredi une nouvelle flamblée de violences à la suite d'un accrochage meurtrier entre l'armée israélienne et des combattants islamistes, et des tirs de roquettes Grad et d'obus de mortier sur le sud du territoire israélien.

Israël a répondu aux tirs palestiniens par un raid aérien qui a fait deux blessés parmi les membres d'un commando du Jihad islamique qui s'apprêtaient à lancer des obus à el-Zaytoun, à l'est de la ville de Gaza, en fin de soirée, selon les services d'urgences locaux et des témoins.

L'armée israélienne a confirmé avoir "ciblé une équipe de terroristes dans le nord de la bande de Gaza, à l'endroit même où des roquettes ont été tirées en direction de la ville israélienne de Beersheva", située à une quarantaine de km du territoire palestinien.

Plus tôt dans la soirée, une roquette de type Grad tirée de la bande de Gaza, s'était abattue sur Beersheva (20.000 habitants), la capitale du Néguev (sud d'Israël) sans faire de blessé mais causant des dégâts matériels.

Un photographe de l'AFP a vu un cratère creusé par la roquette qui a atterri au milieu d'une rue, entre deux rangées de maisons. Au moins quatre habitations ont été endommagées, portes et fenêtres soufflées par l'explosion, de même que cinq voitures en stationnement.

Une autre roquette Grad est tombée dans le secteur voisin de Netivot, selon la radio.

C'est la première fois que des roquettes Grad atteignent la région de Beersheva depuis la dévastatrice offensive israélienne de l'hiver 2008-2009 visant à faire cesser les tirs de la bande de Gaza.

A la mi-journée, un char israélien a ouvert le feu sur des combattants du Jihad islamique près de la clôture séparant le territoire palestinien d'Israël, faisant un mort et une dizaine de blessés, selon les services d'urgence à Gaza.

Les activistes du Jihad islamique "ont été blessés alors qu'ils tiraient deux obus de mortier contre des chars israéliens qui opéraient à l'intérieur de la bande de Gaza", selon un communiqué du groupe radical armé.

De leur côté, les Brigades Ezzedine al-Qassam, le bras armé du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, ont affirmé dans un communiqué avoir repoussé une incursion de l'armée israélienne.

"Des soldats étaient en train d'effectuer une patrouille régulière le long de la frontière de Gaza lorsqu'un engin a explosé près de cette patrouille et un obus de mortier a été tiré contre elle", a précisé l'armée israélienne.

"Les soldats ont repéré plusieurs terroristes et ont ouvert le feu sur eux. Ils ont confirmé les avoir touchés", a déclaré une porte-parole de l'armée, précisant qu'une douzaine d'engins explosifs avaient été disséminés le long de la frontière ces deux derniers mois.

A la suite de cet incident, le Jihad islamique a dit avoir tiré trois obus contre le kibboutz Nahal Oz, situé près de la frontière avec Gaza. L'armée a confirmé que des obus étaient tombés dans la région, sans faire de victime. Selon la radio israélienne, un des engins a atterri sur un terrain de football.

Les Brigades al-Qassam du Hamas et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, extrême-gauche) ont également revendiqué des tirs de mortiers mercredi soir contre Israël.

Par ailleurs, également dans la soirée, à Khan Younès (sud de la bande de Gaza), une enfant de sept ans a été tuée et deux autres personnes blessées dans une explosion accidentelle --liée à une "mission de jihad", une opération clandestine armée--, selon des témoins.

Souhaitant éviter une nouvelle épreuve de force avec Israël, deux ans après l'opération militaire "Plomb Durci", le Hamas a renouvelé en janvier ses consignes de faire respecter aux groupes armés du territoire une trêve de fait avec Israël. Les tirs à partir de la bande de Gaza ont ralenti mais n'ont pas complètement cessé.

Les journalistes entrés illégalement en Libye seront «hors-la-loi»

AFP |

Insurrection | Les journalistes entrés illégalement en Libye seront considérés comme "hors-la-loi", a déclaré un vice-ministre libyen. Un nouveau bilan parle de 2000 morts pour la ville de Benghazi, depuis le début des révoltes.

© KEYSTONE | Un nouveau bilan parle de 2000 morts pour la ville de Benghazi, depuis le début des révoltes.

Les journalistes entrés illégalement en Libye «hors-la-loi». Le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a déclaré mercredi que les journalistes entrés illégalement en Libye étaient considérés "comme s’ils collaboraient avec Al-Qaïda" et "comme des hors-la-loi", "s’ils ne se livrent pas aux autorités, ils seront arrêtés", a-t-il dit à des journalistes.

Kadhafi aviat ordonné l’attentat de Lockerbie en 1988, selon un ex-ministre. Le leader libyen Mouammar Kadhafi a lui-même ordonné l’attentat de Lockerbie en 1988, a affirmé mercredi l’ex-ministre libyen de la Justice, Moustapha Abdel Jalil, au journal suédois Expressen. L’attentat contre un avion de la Pan Am au-dessus de Lockerbie (Ecosse), pour lequel le Libyen Abdelbaset al-Megrahi a été condamné en 2001, avait fait 270 morts, la plupart Américains, le 21 décembre 1988.

Un médecin français évoque un bilan de 2.000 morts à Benghazi. Un médecin français tout juste rentré de Benghazi (est de la Libye) a estimé mercredi sur Lepoint.fr que les affrontements dans cette ville avaient fait "plus de 2.000 morts", tandis qu’une de ses collègues a dit avoir reçu dans leur hôpital des dizaines de blessés entre jeudi et dimanche. La Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) a pour sa part affirmé mercredi que les violences liées au soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi ont fait au moins 640 morts, dont 275 à Tripoli et 230 à Benghazi, soit plus du double du bilan officiel de 300 morts.

Al-Qaïda a établi un émirat islamique à Derna. Le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a affirmé mercredi qu’Al-Qaïda avait établi un émirat islamique à Derna (est), dirigé par un ancien détenu de Guantanamo, au cours d’une réunion avec les ambassadeurs des pays de l’Union européenne.

Un chasseur s’écrase après le refus du pilote de bombarder Benghazi. Un avion de chasse libyen s’est écrasé mercredi dans l’est de la Libye après que son pilote, refusant d’obéir à des ordres de bombarder la ville de Benghazi, se soit éjecté, a annoncé un journal libyen. L’appareil s’est écrasé à l’ouest de la ville d’Ajdabiya, située à 160 km au sud-ouest de Benghazi, a précisé le journal Quryna sur son site internet, citant une "source militaire". "Le pilote Abdessalam Attiyah Al-Abdali et le co-pilote Ali Omar al-Kadhafi se sont éjectés avec des parachutes après avoir refusé l’ordre de bombarder la ville de Benghazi", selon la même source.

La Libye a détruit la plupart de ses armes chimiques. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) liée aux Nations unies a déclaré mercredi que la Libye avait détruit plus de la moitié de ses stocks chimiques destinés à la production de gaz moutarde et qu’elle ne possédait pas d’arme permettant de porter des charges chimiques. L’OIAC a précisé que la Libye du colonel Moammar Kadhafi disposait encore de trois mois pour achever la destruction du gaz moutarde. La Libye a accepté en 2003-2004 de démanteler son arsenal nucléaire, chimique et bactériologique, obtenant ainsi la levée de l’embargo américain sur les déplacements et entamant son retour dans les bonnes grâces de la communauté internationale.L’ancien chef de la diplomatie britannique David Owen a quand même estimé que le colonel Kadhafi "pourrait lâcher des armes chimiques ou bactériologiques qu’il pourrait encore posséder" contre les manifestants.

Beyrouth a refusé d’accueillir un avion de la famille Kadhafi. Le Liban a refusé dans la nuit de dimanche à lundi d’accueillir un avion privé libyen transportant l’épouse d’origine libanaise d’Hannibal Kadhafi, l’un des fils du dirigeant libyen contesté, a affirmé mercredi à un responsable des services de sécurité. Hannibal Kadhafi avait fait l’objet d’une interpellation musclée en juillet 2008 à Genève sur une plainte de deux domestiques l’accusant de mauvais traitements, provoquant une détérioration des relations entre la Libye et la Suisse.
Au Liban, le colonel Kadhafi est honni, notamment au sein de la communauté chiite, en raison de la disparition du charismatique imam chiite libanais Moussa Sadr au cours d’une visite en Libye en 1978. Il fait l’objet d’une inculpation et d’un mandat d’arrêt de la justice libanaise pour cette disparition.

Libye: la situation à l’aéroport de Tripoli est "chaotique". La situation à l’aéroport de Tripoli est "chaotique", des passagers se battant pour monter dans les avions, a raconté mercredi le capitaine d’un avion maltais, Philip Apap Bologna, de retour de la capitale libyenne où il a embarqué des compatriotes. Selon le pilote, le comportement des passagers à l’aéroport est le reflet "de leur volonté désespérée de quitter la Libye".

Kadhafi va-t-il mettre le feu aux puits de pétrole? Kadhafi aurait menacé de mettre le feu aux puits de pétrole libyens, a rapporté mercredi au magazine américain "Time" une source proche du pouvoir. Est-ce du bluff? Difficile à dire. Selon cette source, le dirigeant libyen serait désepéré et prêt à tout pour montrer sa colère aux tribus rebelles. Selon cette même source, Kadhafi aurait été surpris par le soulèvement de son peuple. Il ne s'attendait pas à voir les manifestations tunisiennes et egyptiennes toucher son pays, clamant que les tribus qui le portent au pouvoir depuis 41 ans lui resteraient fidèles. Le dirigeant reconnaîtrait en outre que la force armée en sa possession n'est pas suffisante pour contenir les révoltes. Il souhaiterait toutefois faire payer les tribus qui l'ont trahi par tous les moyens.

Des milliers de migrants traversent la frontière tunisienne. Un premier groupe de plusieurs milliers de migrants venant de Libye a traversé la frontière tunisienne dans la soirée de mardi, a annoncé mercredi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). "Il s’agit du premier groupe de migrants. Certains ont traversé la frontière en voiture, notamment avec des véhicules loués, et il y avait deux bus", a indiqué un porte-parole de l’organisation. Parmi ces personnes figuraient "4.700 Tunisiens, 120 Turcs, une douzaine de ressortissants libanais, quelques Ouest Africains", a-t-il précisé. "L’arrivée de migrants se poursuit aujourd’hui. Des informations faisant état de centaines de migrants nous sont parvenues, mais ce n’est pas encore confirmé", a relevé M. Chauzy. Après avoir traversé la frontière, les migrants ont ensuite été conduits par les autorités tunisiennes à l’aéroport international de Djerba où ils ont pu prendre des vols pour regagner leurs pays.

Ports et terminaux fermés, exportations de pétrole bloquées. L’ensemble des ports et terminaux étaient paralysés mercredi en Libye, selon l’armateur français CMA-CGM, ce qui signifie le blocage de toutes les exportations d’hydrocarbures du pays. Le seul autre débouché pour les exportations de pétrole ou de gaz libyen est le gazoduc Greenstream, qui relie la Libye à l’Italie. Mais les livraisons par ce gazoduc sont interrompues depuis mardi, selon le groupe pétrolier et gazier italien Eni. CMA-CGM indique que les bureaux de son représentant à Misrata, Khoms et Benghazi sont temporairement fermés. Le bureau de Tripoli fonctionne avec une équipe réduite.

L'Est de la Lybie libéré. L’Est de la Libye n’est désormais plus sous le contrôle du gouvernement, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie italienne, alors que le régime a annoncé un bilan de 300 morts depuis le début le 15 février d’une insurrection sans précédent contre Mouammar Kadhafi. Selon le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, la province libyenne de Cyrénaïque (côte est) "n’est plus sous le contrôle du gouvernement libyen, et des affrontements et violences sont en cours dans tout le pays".

Kadhafi appelle ses partisans à manifester. Mardi soir, le "Guide" libyen, au pouvoir depuis 42 ans, a promis dans un discours au ton belliqueux de rétablir l’ordre, menaçant d’un bain de sang, et appelant ses partisans à lui exprimer leur soutien mercredi en descendant dans la rue partout dans le pays. Sur la place Verte, dans le centre de Tripoli, plusieurs dizaines de manifestants pro-Kadhafi étaient rassemblés mercredi matin. Quelques dizaines de voitures tournaient en klaxonnant sous une pluie battante, alors que des partisans brandissaient des drapeaux verts et des portraits du "Guide", sous les yeux d’un petit nombre de policiers et de quelques hommes en civil armés de kalachnikov.

Démission des ministres de la Justice et de l'Intérieur. Signe des divisions au plus haut niveau du pouvoir, le ministre de l’Intérieur, Abdel Fatah Younes, s’est rallié mardi "à la révolution", après celui de la Justice, qui avait démissionné "pour protester contre l’usage excessif de la force" contre les manifestants. Plusieurs diplomates libyens en poste à l’étranger, rejoints mercredi par l’ambassadeur d’Indonésie, ont également fait défection.

Rupture diplomatique et rapatriement. Premier Etat à rompre ses relations avec le pays arabe, le Pérou a annoncé mardi la suspension de "toute relation diplomatique avec la Libye tant que ne cessera pas la violence contre le peuple" libyen. Devant la grande instabilité de la situation dans le pays, l’Union européenne s’est dite prête à évacuer 10.000 de ses ressortissants notamment par la mer, emboîtant le pas à de nombreux Etats ou entreprises qui ont rapatrié leurs ressortissants.

Condamnation unanime des acteurs internationaux. La répression sanglante et l’absence de dialogue en Libye ont été condamnées de toutes parts. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a demandé au dirigeant libyen de cesser de "menacer son peuple" et exhorté tous les Libyens "à la retenue", après l’intervention du leader: "Il ne peut continuer à menacer son peuple, il doit absolument décider d’avoir un dialogue avec lui". Le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en urgence mardi à New York, a demandé "la fin immédiate" des violences et condamné la répression des manifestants. La Ligue arabe a annoncé que la participation de la Libye à ses réunions était suspendue "jusqu’à ce que les autorités libyennes acceptent les revendications" du peuple libyen "et assurent sa sécurité". Le Conseil fédéral a aussi condamné avec la plus grande fermeté les actes violents commis contre les manifestants en Libye. Il appelle les dirigeants libyens à renoncer à recourir à la force contre leurs compatriotes.

Le cours du brut flambe. Sur les marchés, la poussée de violences dans le monde arabe et particulièrement en Libye a fait trembler mardi les Bourses mondiales, en net recul, et flamber les cours de brut, sur fond de craintes pour l’approvisionnement en gaz et pétrole. En Asie, les cours du brut continuaient leur progression mercredi matin, soutenus par les incertitudes pesant sur la Libye, un gros producteur d’or noir. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril gagnait 4 cents à 95,46 USD. Celui du Brent de la Mer du Nord pour livraison en avril s’appréciait de 22 cents à 106 USD.

L'approvisionnement en pétrole pas menacé, selon le Venezuela

CARACAS - L'instabilité politique dans le monde arabe n'a pas affecté jusqu'à présent l'approvisionnement en brut, ce qui ne rend pas nécessaire dans l'immédiat une intervention de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a estimé mercredi le ministre vénézuélien du Pétrole.

"Nous sommes en consultation permanente. Ce matin, j'ai parlé avec le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nuaimi, de la situation dans cette région. Nous considérons qu'il n'y a pas d'altération ou de suspension de l'approvisionnement", a déclaré Rafael Ramirez, également président du géant public vénézuélien PDVSA, au quotidien officiel Correo del Orinoco.

"Les grands consommateurs accumulent de grandes réserves de pétrole", a ajouté le ministre.

Membre fondateur de l'Opep, le Venezuela est le premier producteur sud-américain de pétrole avec une production d'environ 3 millions de barils par jour.

Selon M. Ramirez, l'Opep n'a pas prévu dans l'immédiat de se réunir pour parler de l'instabilité politique en Libye, en Egypte ou au Bahreïn.

Si l'approvisionnement subit des interruptions, il faudra analyser si "l'on autorise les consommateurs à puiser dans leurs réserves ou les producteurs à augmenter la production", a-t-il poursuivi.

"Mais il y a beaucoup de pétrole en stock, je ne crois pas qu'il y ait de déficit de l'offre", a-t-il insisté.

Les membres de l'Opep avaient déjà déclaré mardi, lors d'une réunion à Ryad, qu'ils étaient prêts à augmenter leur production en cas de pénurie de pétrole, mais ils ont exclu toute intervention immédiate, jugeant que le marché demeurait largement approvisionné.

Mercredi, le pétrole a poursuivi son envolée, dépassant les 110 dollars le baril de Brent à Londres, du jamais vu depuis plus de deux ans, en raison de l'insurrection en Libye et de la crainte d'un effet domino sur d'autres exportateurs d'Afrique ou du Moyen-Orient.

(©AFP /

Le point sur la vague de contestation au Maghreb et Moyen-Orient

AFP | 23.02.2011 | 17:26

manifestation | Tour d'horizon des derniers faits sur les manifestations sanglantes qui secouent le Maghreb et le Moyen-Orient.

keystone (archives)
© KEYSTONE-a | Le Yémen est l'un des pays plongé dans le chaos.

Voici les derniers développements au Maghreb et au Moyen-Orient, où une vague de contestation sociale et politique sans précédent est réprimée, parfois dans le sang, par des régimes autoritaires.

LIBYE: Le régime de Mouammar Kadhafi semble avoir perdu le contrôle de vastes régions de l’est du pays, mais restait déterminé à mater l’insurrection qui a déjà fait des centaines de morts depuis le 15 février et vaciller son règne autoritaire de plus de 40 ans.

"Bain de sang", "génocide", "crimes contre l’Humanité": la communauté internationale confirmant une situation catastrophique dans ce pays qui détient les plus importantes réserves de pétrole en Afrique, tentait de trouver un moyen de faire stopper l’homme fort de la Libye, mais en vain pour le moment.

Le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a déclaré que les journalistes entrés illégalement en Libye étaient considérés "comme s’ils collaboraient avec Al-Qaïda" et "comme des hors-la-loi". Il a affirmé qu’Al-Qaïda avait établi un émirat islamique à Derna dans l’est de la Libye, dirigé par un ancien détenu de Guantanamo.

YEMEN
: La mort de deux manifestants dans une attaque de partisans du pouvoir contre un sit-in à Sanaa a renforcé la détermination des contestataires qui continuaient de camper par milliers dans la capitale pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh.

Le Congrès Populaire Général (CPG, au pouvoir) a reporté sine die une contre-manifestation de ses partisans, et huit députés du parti ont présenté leur démission. Au total, 16 personnes ont été tuées depuis le début des violentes protestations le 13 février, selon des sources médicales.

BAHREIN: Des manifestants restaient massés dans le centre de la capitale Manama exigeant toujours des réformes, malgré la libération d’opposants chiites graciés par le roi. Le roi Hamad ben Issa al-Khalifa s’est rendu en Arabie saoudite voisine pour s’entretenir avec le roi Abdallah à son retour après trois mois d’absence. Depuis le début de la contestation à Bahreïn le 14 février, sept manifestants ont été tués.

IRAK: Un policier a été tué et un autre blessé à Halabja, au Kurdistan (nord), lors d’une manifestation contre les deux partis traditionnels kurdes, portant à cinq le nombre de personnes tués depuis le début des d’affrontements qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés depuis une semaine.

ALGERIE
: L’opposition algérienne a étalé de nouvelles divergences face au pouvoir qui a poursuivi sa reconquête de l’opinion publique en annonçant une levée imminente de l’état d’urgence ainsi que des mesures en faveur de l’économie, de l’emploi et du logement.

MAROC
: Un réseau d’associations et de jeunes Marocains ont annoncé mercredi à Rabat la poursuite de "la mobilisation pour des revendications politiques urgentes", sans fixer de date pour d’éventuelles manifestations.

EGYPTE: Des policiers qui réclamaient leur réintégration ont mis le feu mercredi à un bâtiment du ministère de l’Intérieur au Caire. L’armée, déployée dans la ville pour maintenir la sécurité durant la révolte contre le pouvoir, est intervenue, parvenant à éteindre l’incendie.

TUNISIE: Plus de 5.700 Tunisiens et Libyens ont fui la Libye par la route pour se réfugier en Tunisie lundi et mardi, a indiqué mercredi le Croissant rouge qui évoque un "risque catastrophique" d’exode massif.

Réunion à Oman des chefs militaires américains et pakistanais

MASCATE - Les chefs des armées américaine et pakistanaise, l'amiral Mike Mullen et le général Ashfaq Kayani, se sont réunis mercredi à Oman afin de "mieux coordonner" leurs opérations contre les islamistes, selon un communiqué militaire pakistanais obtenu par l'AFP.

Cette réunion visait à "discuter des questions de sécurité régionale et chercher les moyens de mieux coordonner les opérations militaires", précise le communiqué.

Les Etats-Unis réclament depuis des mois davantage d'efforts des autorités pakistanaises pour éliminer des zones tribales pakistanaises les sanctuaires talibans et du réseau Haqqani dont des éléments franchissent la frontière afghane pour combattre les troupes de l'Otan.

Le commandant américain des forces internationales en Afghanistan, le général David Petraeus, ainsi que le général James Mattis, chef militaire américain pour tout le Moyen Orient, l'Asie centrale et du Sud-Ouest (Centcom) ont également participé à ces entretiens.

Cette réunion avait été tenue secrète mais était "prévue depuis des mois", a confié un responsable militaire américain à quelques journalistes, précisant que les discussions avaient été "très franches, cordiales et très productives".

(©AFP /

Un homme tué par balle par les CRS après une course poursuite près de Lyon

(AFP)
Un homme tué par balle par les CRS après une course poursuite près de Lyon

Un homme muni d'une arme et menaçant de s'en servir a été tué par balle par les CRS mercredi près de Lyon, à l'issue d'une course poursuite avec les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Un homme muni d'une arme et menaçant de s'en servir a été tué par balle par les CRS mercredi près de Lyon, à l'issue d'une course poursuite avec les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de la préfecture.

"Le passager a brandi son arme, les CRS l'ont mortellement blessé. Il a été impossible aux secours de le ranimer", a déclaré une porte-parole de la préfecture.

Elle a précisé que le drame s'était produit au niveau de Saint-Bonnet-de-Mure (Rhône). L'homme avait dans un premier temps été pris en chasse du côté de Vienne, en Isère, "brandissant une arme en direction des automobilistes" autour de lui, a-t-elle encore dit.

Obama cesse de soutenir la loi interdisant le mariage homosexuel

AFP

Barack Obama à la Maison Blanche le 23 février 2011

L'administration du président américain Barack Obama s'abstiendra désormais de soutenir l'interdiction du mariage homosexuel lors des contentieux judiciaires portant sur cette question, a annoncé mercredi le ministre de la Justice américain Eric Holder.

Le président Obama estime que la loi fédérale dite de "Défense du mariage", qui stipule qu'un mariage doit être l'union d'un homme et d'une femme, est "inconstitutionnelle" dès lors qu'elle est appliquée aux couples homosexuels, écrit le M. Holder dans un communiqué.

"En conséquence, le président a ordonné au ministère de la Justice ne plus défendre cette loi" devant la justice, ajoute M. Holder.

M. Obama a conclu, "après un examen attentif de nombreux éléments, incluant une documentation détaillée sur la discrimination", que la question du mariage homosexuel devait être examinée "sur la base de critères plus pointus".

La décision du président américain intervient dans le cadre de deux affaires actuellement devant la justice américaine.

Le président américain avait reconnu fin décembre que sa position sur le mariage homosexuel évoluait "constamment" mais qu'il n'était pas prêt "à ce stade" à l'autoriser.

Abidjan: échanges de tirs "à l'arme lourde" dans un quartier pro-Ouattara

ABIDJAN (AFP)

AFP

Des femmes fuient le quartier d'Abobo à Abidjan le 23 février 2011

Des échanges de tirs "à l'arme lourde" ont eu lieu mercredi après-midi à Abidjan dans un quartier favorable à Alassane Ouattara, théâtre de combats depuis plusieurs jours, ont rapporté à l'AFP des habitants.

Les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles au rival de M. Ouattara, le président sortant Laurent Gbagbo, mènent une "opération d'envergure" destinée à "sécuriser" le quartier d'Abobo (nord), a déclaré à l'AFP un haut responsable militaire sous couvert d'anonymat.

Des "échanges à l'arme lourde" se déroulaient dans l'après-midi dans ce quartier où les affrontements entre les FDS et des hommes armés non identifiés ont redoublé ces derniers jours, a-t-il confirmé.

Selon plusieurs habitants contactés par l'AFP, les affrontements dans le secteur nord d'Abobo ont commencé vers 16H00 (locales et GMT).

"Ca tire sans arrêt, ça résonne comme du tonnerre", a déclaré un habitant. "Tout le monde est enfermé chez lui", a-t-il ajouté.

AFP

Le corps d'un Ivoirien gît dans une rue d'Abidjan le 23 février 2011.

Un chauffeur de taxi a indiqué que les FDS avaient effectué en début d'après-midi des tirs de sommation pour que les habitants rentrent chez eux.

Ils "sont venus demander à la population de rester dans les maisons, de ne pas sortir", a également raconté un jeune homme vivant dans un village au coeur de la zone. "Les rues sont désertes", a-t-il dit.

Selon lui, des "tirs sporadiques" avaient retenti depuis le matin, avant de "s'intensifier".

Une dizaine d'éléments des FDS ont été tués mardi à Abobo dans des combats avec des "assaillants", selon une source sécuritaire.

Le gouvernement Gbagbo accuse des "rebelles" d'opérer dans ce quartier où, avant les combats de mardi, au moins une dizaine de FDS avaient été tués depuis janvier.

Plus de 300 personnes ont été tuées depuis mi-décembre selon l'ONU dans les violences qui ont marqué la crise née de la présidentielle du 28 novembre, opposant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.

Triennale 2011 de l’ADEA au Burkina Faso : «Une opportunité pour jeter un regard critique sur l’éducation et la formation»

afdb.org«Les soubresauts qui secouent actuellement les pays africains, et le désarroi de la jeunesse sans perspectives d’avenir, nous rappellent à l’impérieux devoir de jeter un regard plus critique sur nos politiques de développement stratégiques et sur nos systèmes d’éducation et de formation».

Le Secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), Byll-Cataria Ahlin, a fait cette déclaration, le 17 février 2011 à Ouagadougou, Burkina-Faso, au lancement des travaux préparatoires de la Triennale 2011 de l’association au Burkina Faso, avec le Premier ministre du pays, Tertius Zongo, ouvrant officiellement la Triennale. La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence de plus de trois cents (300) représentants des principaux secteurs du développement du pays, de la société civile et des responsables du monde éducatif. Pour les participants, «le lancement a atteint ses objectifs, vu la mobilisation et l’implication des acteurs nationaux du développement dans le processus de préparation de la Triennale 2011.

Cette année, la Triennale de l’ADEA, rappelle-t-on, se tiendra au Burkina Faso, du 27 novembre au 2 décembre 2011, avec pour thème : « Promouvoir les connaissances, compétences et qualifications critiques pour le développement durable de l’Afrique : comment concevoir et édifier une réponse efficace des systèmes d’éducation et de formation ?».

Le lancement officiel de la Triennale 2011 de l’ADEA dans la capitale burkinabè, le 17 février «est crucial et symbolique», tant pour l’association que le pays. Il avait pour objectif d’enclencher un processus de réflexion et de concertation sur le thème de la Triennale, et sur le développement des ressources humaines dans ce pays, ce, en articulation avec sa stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). La cérémonie se voulait également et surtout, un forum d’information sur la Triennale, pour les parties prenantes au développement du Burkina-Faso, lui permettant ainsi de s’approprier la thématique. Il s’agissait spécifiquement pour les autorités burkinabè, de jeter un regard croisé sur cette nouvelle stratégie de développement du pays, a affirmé M. Byll-Cataria, saluant la présence du Premier ministre. «Votre présence parmi nous, témoigne de l’importance que les autorités du Burkina Faso ont toujours accordée à l’éducation-formation dans le développement », a-t-il souligné.

Poursuivant son intervention, le Secrétaire exécutif de l’ADEA a passé en revue les questions liées à l’accélération du processus de développement de l’éducation en Afrique. Il a rappelé en substance, l’actuel regain d’intérêt de la communauté internationale pour le continent. Cet intérêt grandissant pour notre continent, a souligné M. Byll-Cataria, s’explique par la croissance économique soutenue de nombreux pays, par l’importance des ressources naturelles, ainsi que par la jeunesse des populations. Cependant, estime-t-il, «les soubresauts qui secouent actuellement nos pays, ainsi que le désarroi de la jeunesse à cause du manque de perspectives d’avenir, nous rappellent à l’impérieux devoir de jeter un regard plus critique sur nos politiques de développement, notamment sur les orientations stratégiques de nos systèmes d’éducation et de formation ». Il ajoute par ailleurs que : «Nos politiques produisent beaucoup de diplômés certes, mais perdent souvent de vue les problèmes d’insertion socioprofessionnelle, d’entreprenariat et d’employabilité».

Pour le Secrétaire exécutif de l’ADEA, le choix du Burkina Faso pour organiser la Triennale 2011 «n’est pas le fruit d’un hasard». Depuis des décennies, ce pays a réalisé des expériences novatrices en matière d’éducation, de formation et de développement, entre autres, des programmes de formation de jeunes agriculteurs, la création d’écoles Bilingues, etc… «Le thème la Triennale 2011 nous offre l’opportunité de porter ce regard critique et de placer l’éducation/formation au centre d’un développement durable qui prend en compte les dimensions économique, sociale, culturelle et spirituelle », a-t-il précisé, soulignant «le rôle prépondérant que la BAD devrait continuer de jouer dans ce dialogue politique». «Aucune autre institution en Afrique n’investit autant dans l’éducation que la Banque africaine de développement», a-t-il conclu.

Depuis août 2008, l’ADEA est installée à la Banque africaine de développement (BAD). La dernière Triennale, rappelle-t-on, s’est déroulée à Maputo en 2008 sur le thème de l’enseignement post-primaire.

Libye: au moins 640 morts depuis le début du soulèvement

PARIS - Les violences liées au soulèvement contre le régime libyen de Mouammar Kadhafi ont fait au moins 640 morts, dont 275 à Tripoli et 230 à Benghazi, soit plus du double que le bilan officiel de 300 morts, a annoncé mercredi la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH).

Ce bilan s'appuie sur des "sources militaires" pour Tripoli et sur des recoupements effectués par la Ligue libyenne des droits de l'Homme pour Benghazi et plusieurs autres localités, a déclaré à l'AFP Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH, basée à Paris.

Il ne tient pas compte d'éventuelles victimes dans la ville de Tobrouk, à l'extrême est du pays, pour laquelle la FIDH ne dispose pas d'informations précises, a-t-elle ajouté.

A Benghazi, deuxième ville du pays et bastion de l'opposition, la FIDH a comptabilisé 230 morts, "dont 130 militaires qui ont été exécutés par leurs propres officiers, parce qu'ils n'ont pas voulu tirer sur la foule" des manifestants, a déclaré Souhayr Belhassen.

Les autorités libyennes ont annoncé mardi un bilan de 300 morts depuis le 15 février, début de l'insurrection, dont 111 militaires.

(©AFP /

Arabie: le roi regagne Ryad en distribuant des milliards à ses sujets

RYAD (AFP)

AFP

Des Saoudiens accueillent le convoi du roi Abdallah, de retour à Ryad le 23 février 2011.

Le roi Abdallah a regagné Ryad mercredi après un traitement médical de trois mois à l'étranger en distribuant des milliards de dollars à ses sujets au moment où la contestation politique dans les pays arabes est alimentée par la grogne sociale.

Il reprend les rênes du géant régional et premier exportateur de pétrole mondial dans un contexte de craintes pour la stabilité du Golfe en raison de la contestation chiite du pouvoir sunnite de Bahreïn, son petit voisin oriental.

A l'occasion de son retour, le roi a pris une série de mesures sociales bénéficiant notamment aux fonctionnaires, aux étudiants et aux emprunteurs. Il a aussi gracié des Saoudiens condamnés pour délits financiers.

Le coût de ces mesures est évalué à des dizaines de milliards de dollars.

Fait marquant, le souverain saoudien a été salué à son retour par le monarque de Bahreïn, le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa, venu l'accueillir.

AFP

Un panneau souhaite la bienvenue au roi Abdallah, de retour à Ryad le 23 février 2011.

Bahreïn, petit voisin de l'Arabie saoudite, est secoué par une vague de contestation sans précédent, les chiites majoritaires exigeant une démission du gouvernement dominé par la famille royale sunnite et une monarchie constitutionnelle.

Il est proche de la province orientale de l'Arabie saoudite, habitée par la communauté chiite saoudienne forte de quelque deux millions de personnes et qui renferme l'essentiel des réserves pétrolières saoudiennes.

L'Arabie saoudite, a exprimé un soutien sans faille au gouvernement de Bahreïn dominé par les membres de la dynastie sunnite des Al-Khalifa et rejeté toute ingérence étrangère dans les affaires de son voisin.

Pendant son absence, le roi Abdallah, 86 ans, a subi deux opérations du dos.

L'âge du roi Abdallah et le caractère exceptionnel de l'annonce de son hospitalisation avaient alimenté des rumeurs sur l'avenir de la direction du royaume, un acteur-clé dans la politique au Moyen-Orient et premier exportateur mondial de pétrole.

AFP

Des Saoudiens courent après des colombes avant le passage du convoi du roi Abdallah, à Ryad le 23 février 2011.

Son retour a été célébré avec éclat par les Saoudiens qui se sont alignés sur le passage de son convoi pour le saluer en agitant des drapeaux vert et blanc, selon les images des télévisions saoudiennes.

Des groupes folkloriques ont dansé et chanté et les femmes étaient nombreuses à participer à son accueil. Samedi a été déclaré jour férié.

Le roi Abdallah a été montré après sa descente d'avion, assis sur un fauteuil. Il a été salué en premier par le roi de Bahreïn et les membres de la famille royale saoudienne au complet.

Le souverain avait quitté Ryad le 22 novembre pour New York où il a été opéré d'une hernie discale, compliquée d'un hématome. Il a subi une deuxième opération début décembre. Il était en convalescence au Maroc depuis le 22 janvier.

Il revient dans son pays au moment où le monde arabe est agité par des bouleversements politiques sur fond de grogne sociale.

AFP

Lâcher de colombes pour le retour du roi Abdallah à Ryad le 23 février 2011

Au cours de son absence, le président égyptien Hosni Moubarak, un proche allié de l'Arabie saoudite, a été chassé du pouvoir par la rue le 11 février, après son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali, qui s'est réfugié le 14 janvier à Jeddah dans l'ouest de l'Arabie saoudite.

Outre Bahreïn, le Yémen, voisin du sud de l'Arabie saoudite, est également secoué par une vague de contestation du régime du président Ali Abdallah Saleh à laquelle s'est jointe la rébellion chiite.

Cette rébellion implantée dans le nord du Yémen limitrophe de l'Arabie saoudite avait effectué des incursions en territoire saoudien et a été combattue par l'armée saoudienne avant la trêve intervenue en février dernier.

La presse saoudienne, paraissant mercredi, a vu dans le retour du roi un gage de stabilité pour la région, le quotidien Arab News soulignant notamment que "le souverain est maintenant le seul pilier de la stabilité régionale".

Libye : la colère de Sarkozy contre Kadhafi

Le Point.fr

Le chef de l'État appelle l'Union européenne à suspendre toutes relations économiques et financières avec Tripoli. Il "demande des sanctions concrètes".

Libye : la colère de Sarkozy contre Kadhafi

Sarkozy affiche sa fermeté face à la Libye. © Boness / Sipa

Nicolas Sarkozy a demandé, mercredi, "l'adoption rapide de sanctions concrètes" de la part de l'Union européenne (UE) contre les responsables de la répression en Libye et a souhaité la suspension des relations économiques et financières avec ce pays "jusqu'à nouvel ordre".

"La poursuite de la répression brutale et sanglante contre la population civile libyenne est révoltante. La France et les Français suivent ces événements avec horreur et compassion. Un tel usage de la force contre sa propre population est indigne", a déclaré Nicolas Sarkozy en conseil des ministres. Il a réitéré son appel à la fin des violences : "La France demande à nouveau l'arrêt immédiat des violences en Libye et appelle les dirigeants de ce pays à engager sans délai un dialogue politique afin que cesse la tragédie en cours. La communauté internationale ne peut rester spectatrice face à ces violations massives des droits de l'homme."

Il a demandé "au ministre des Affaires étrangères de proposer (aux) partenaires de l'Union européenne l'adoption rapide de sanctions concrètes afin que tous ceux qui sont impliqués dans les violences en cours sachent qu'ils devront assumer les conséquences de leurs actes". "Ces mesures concernent notamment la possibilité de les traduire en justice, l'interdiction d'accès au territoire de l'Union et la surveillance des mouvements financiers". "Je souhaite en outre que soit examinée la suspension des relations économiques, commerciales et financières avec la Libye, jusqu'à nouvel ordre", a précisé Nicolas Sarkozy.

Somalie: la mort des otages causée par l'intervention de l'armée américaine, selon des pirates

MOGADISCIO (AFP)

AFP

Photo non datée du yacht S/V Quest

La fusillade qui a entraîné mardi la mort de quatre Américains dont le yacht avait été capturé par des pirates somaliens, a été provoquée par l'intervention des forces américaines, ont déclaré des pirates somaliens mercredi.

"Selon nos informations, les otages Américains ont été tués après l'assaut de la Marine américaine", a affirmé un commandant du bastion de la piraterie de Garacad, dans la région autoproclamée autonome du Puntland, dans le nord-est de la Somalie.

"Ils ont essayé de sauver les otages mais malheureusement il y a eu de lourds échanges de tirs et (les otages) sont morts", a déclaré à l'AFP le pirate, qui a souhaité être identifié par le prénom Ali, sans donner plus de précisions sur les circonstances exactes de la mort des otages.

D'après le vice-amiral Mark Fox, chef du Commandement central des forces navales américaines, deux des ravisseurs avaient été amenés à bord du navire USS Sterett pour négocier la libération des otages.

Mais tôt mardi matin, "sans absolument aucun avertissement", les pirates ont tiré une roquette antichar sur le navire, déclenchant un abordage des forces spéciales sur le yacht.

Les soldats ont alors entendu des coups de feu et découvert que les quatre otages avaient été abattus par leurs ravisseurs, a expliqué le vice-amiral Fox. Ils ne sont pas parvenus à les ranimer. Deux pirates ont été tués dans l'assaut, a-t-il ajouté.

AFP

Photo non datée de Jean et Scott Adams, deux des quatre otages tués le 22 février 2011

Abdi Yare, un commandant des pirates à Hobyo, actuellement le principal port d'attache des pirates somaliens, a démenti cette version des faits. Selon lui, les pirates cherchent toujours à obtenir des rançons et ne tuent jamais leurs otages sans avoir été provoqués.

"Nous sommes très surpris d'apprendre la mort des otages", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone, ajoutant qu'un scénario selon lequel les otages auraient été tués par des balles américaines n'était pas à exclure.

"Ce que je sais, c'est que les pirates ne tueraient jamais leurs otages sans raison", a dit le chef des pirates. "Les Américains ont déjà tenté des sauvetages dangereux par le passé et ils l'ont fait à nouveau."

Les quinze pirates qui ont survécu à l'assaut sont détenus sur un navire américain et seront remis à la justice, a déclaré le vice-amiral Fox.

Le yacht S/V Quest avait été capturé vendredi par les pirates à 240 milles nautiques (environ 440 km) au sud-est de la côte d'Oman.

Libye: les opposants contrôlent l'est du pays

TOBROUK (Libye) - Les opposants au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi paraissaient contrôler la côte orientale du pays mercredi, avec des soldats rejoignant le mouvement de contestation, ont constaté des journalistes de l'AFP.

L'équipe de l'AFP a vu des insurgés --en majorité armés -- sur la route allant de la frontière égyptienne à la ville de Tobrouk, environ 150 km plus à l'ouest, adossée à la Méditerranée.

Partout, les insurgés portent au vent le drapeau de l'indépendance, d'avant l'ère Kadhafi. Et sur la route côtière, les gens font le signe de la victoire, ont l'air fous de joie, et semblent sûrs que Kadhafi va être renversé, a constaté l'équipe de l'AFP en sortant de la ville de Tobrouk, en route vers l'ouest.

Des habitants de la région ont indiqué aux journalistes de l'AFP que le mouvement anti-Kadhafi contrôlait la région qui s'étend de la frontière égyptienne jusqu'à Ajdabiya plus à l'ouest, en passant par Tobrouk et Benghazi.

Des résidents de la localité d'Al-Baïda ont indiqué que des miliciens loyaux à Kadhafi avaient été exécutés.

Toujours dans l'Est, des soldats exprimaient leur soutien à la rébellion, toujours selon des habitants.

Le régime avait cependant affirmé contrôler la région dans un message transmis via le réseau libyen de téléphonie mobile.

"Que Dieu accorde la victoire à notre dirigeant et à notre peuple", disait le message qui promettait des unités supplémentaires sur les téléphones portables si le message était transféré vers d'autres abonnés.

Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, dont le pays a d'étroites relations économiques avec la Libye, a indiqué mercredi matin que la province de Cyrénaïque (côte est) n'était plus sous le contrôle du gouvernement libyen.

Un mouvement de contestation sans précédent contre le régime de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, a débuté le 15 février et a fait 300 morts.

(©AFP

Burkina Faso/Culture : Ouverture du FESPACO le 26 Février prochain !

La 22ème édition du FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou), se déroulera du 26 Février au 5 Mars prochain, sous le thème : « Cinéma africain et marchés ». Le parrain de cette édition 2011 sera le Professeur Elikia M’Bokolo, écrivain, scénariste et historien congolais.
© Ouverture du FESPACO le 26 Février prochain !

Le Festival Panafricain du Cinéma (FESPACO), se déroulera du 26 Février au 5 Mars prochain au Burkinba Faso. Depuis une quarantaine d’années, le festival draine cinéphiles et autres professionnels du cinéma et de la télévision d’Afrique et d’ailleurs. Cette année encore, le FESPACO accueillera ces mêmes professionnels confondus entre réalisateurs, comédiens, techniciens, producteurs et distributeurs.

Créé en 1969 à Ouagadougou, le FESPACO a pour objectif de favoriser la diffusion de toutes les œuvres du cinéma africain, permettre les contacts et les échanges entre professionnels du cinéma et de l’audiovisuel tout en contribuant au rayonnement et au développement du cinéma africain.

Programme :

I - COMPÉTITIONS DE FILMS

- Compétition de films africains longs métrages
- Compétition de films africains courts métrages
- Compétition de films documentaires africains
- Compétition TV et Vidéo africaines
- Compétition de films de la Diaspora africaine / Prix Paul ROBESON

II - DÉCOUVERTES

- Panorama de films africains et du monde
Panorama of Africa and World films
- Rétrospective
- Focus
- Films des écoles

III - 15ème MARCHÉ INTERNATIONAL DU CINÉMA ET DE LA TELEVISION AFRICAIN /MICA

- Expositions
- Projections

IV - RENCONTRES PROFESSIONNELLES

- Colloque sur le thème : « Cinéma africain et Marchés »
- Hommages
- Débats-forum
- Espace jeune public
Source : lefaso.net/fespaco.bf

Le Sénégal rompt ses relations diplomatiques avec l`Iran

AFP


Médiation
© Abidjan.net par Prisca
Vendredi 23 avril 2010. Abidjan, Aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Départ du Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade
DAKAR - Le Sénégal a rompu ses relations diplomatiques avec l`Iran à la suite de l`affaire des armes iraniennes découvertes en octobre au Nigeria, destinées à la Gambie, et qui ont "causé la mort de soldats sénégalais" en Casamance, a-t-on appris mercredi de source officielle à Dakar.

Dakar estime que ces armes iraniennes ont été utilisées par la rébellion indépendantiste en Casamance, une région du sud du Sénégal, où 16 soldats sénégalais ont été tués depuis la fin décembre dans des affrontements avec des rebelles indépendantistes présumés.

"Le Sénégal décide de rompre ses relations diplomatiques avec la République d`Iran", indique le ministère sénégalais des Affaires étrangères dans un communiqué transmis mercredi à l`AFP.

"Le rapport fait au président de la République (Abdoulaye Wade) par l`état-major de l`armée sénégalaise sur les récents développements en Casamance a démontré que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, rébellion indépendantiste) disposent d`armes sophistiquées qui ont causé la mort de soldats sénégalais", ajoute le ministère.

"Le Sénégal est indigné de constater que des balles iraniennes ont pu causer la mort de soldats sénégalais", indique le texte.

L'imam libanais disparu en Libye en 1978 a été assassiné

BEYROUTH (AFP)

AFP/Archives

L'imam chiite libanais Moussa Sadr en 1970

Le charismatique imam chiite libanais Moussa Sadr, disparu au cours d'une visite en Libye en 1978, a été assassiné et enterré dans ce pays, a affirmé dans une interview mercredi le représentant démissionnaire de la Libye auprès de la Ligue arabe.

"L'imam Moussa Sadr a été tué lors de sa célèbre visite en Libye et enterré dans la région de Sebha dans le sud du pays", a affirmé Abdel Moneim al-Honi dans une interview au quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al Hayat.

"On a demandé au pilote Najmeddine al-Yaziji, alors en charge de piloter l'avion du (dirigeant libyen Mouammar) Kadhafi, de transporter le corps de l'imam Sadr pour l'enterrer dans la région de Sebha", poursuit cet ex-membre du Conseil du commandement de la révolution libyenne.

"Peu de temps après, al-Yaziji a été lui-même liquidé par les renseignements libyens pour que l'affaire de l'assassinat de Sadr ne soit pas divulguée", ajoute-t-il.

M. al-Honi avait annoncé dimanche qu'il démissionnait de son poste de représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe pour rejoindre "la révolution" et dénoncer la "violence contre les manifestants" anti-Kadhafi dans son pays.

L'imam Sadr avait insufflé à la communauté chiite libanaise une fierté et un élan qui la transformèrent d'une minorité pauvre et marginalisée en une force incontournable au Liban et dans la région.

Invité officiellement en Libye, il y était arrivé le 25 août 1978 accompagné de son bras droit, cheikh Mohammad Yacoub, et du journaliste Abbas Badreddine. Il y avait été vu pour la dernière fois le 31 août 1978. Depuis, les trois hommes n'ont donné aucun signe de vie.

Tripoli a toujours affirmé que l'imam avait quitté la Libye pour l'Italie, qui maintient que Moussa Sadr n'est jamais entré sur son territoire. En 2004, Rome avait cependant remis au Liban un passeport retrouvé en Italie et qui appartenait à l'imam.

Mouammar Kadhafi fait l'objet d'une inculpation et d'un mandat d'arrêt de la justice libanaise pour la disparition de cet imam.

Côte d’Ivoire : L’impossible synthèse des panélistes

Les panélistes de luxe sont donc à labour en Côte d’Ivoire depuis le 21 février 2011 : le Mauritanien Abdel Aziz, le Sud-Africain Jacob Juma, le Tchadien Idriss Deby Itno et le Tanzanien Jakaya Kikweté vont donc faire la navette entre le Palais de Cocody et l’hôtel du Golf pour écouter Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara (ADO) afin de : “Formuler une solution politique d’ensemble dans un délai n’excédant pas un mois”.

Trouver donc un remède au mal ivoirien d’ici le 28 février. Tout l’enjeu est contenu dans ce bout de phrase, qui tient lieu de feuille de route pour ces chefs d’Etat mandatés par l’Union africaine (UA) ; feuille de route jalonnée de questions insolubles. 1er problème : comment trouver le juste milieu entre deux personnalités qui sont allées loin à telle enseigne que tout recul leur est quasi impossible ?

Depuis la proclamation des résultats du deuxième tour de la présidentielle, il y a désormais 2 Côte d’Ivoire, dirigées par 2 présidents :
- Laurent Gbagbo, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel, qui n’a vécu que pour le pouvoir depuis qu’il a créé le FPI ; convaincu par les 8 sondages et ses divers réseaux qu’il gagnerait haut la main, il est allé à ce scrutin confiant jusqu’à ce que le ciel lui tombe sur la tête le 3 décembre 2010.

N’ayant pas de plan B, l’opposant historique à Félix Houphouët-Boigny se referma, comme une huître, dans son cocon, fait de ses fidèles faucons et déploya tout ce qui est en son pouvoir pour rester scotché à son fauteuil. Et même diminué, 3 mois après, bon an mal an il y est parvenu ;
- ADO, qui tient là son ultime chance de devenir président de la Côte d’Ivoire et n’entend pas céder d’un iota sur sa position. Il a raison, il a gagné à la régulière cette élection.

En outre, depuis de 2 août 1999, où il fut adoubé comme président et de facto champion du RDR par suite du décès de Djenni Kobena, de nombreux militants l’ont suivi, ont cru en lui, sont allés en prison pour lui et même sont morts pour ses idéaux. Ce serait une trahison qu’il recule à présent qu’il est dans l’antre de la présidence. Advienne que pourra. C’est cela aussi, être leader politique.

2e problème : sur quoi vont tabler les 4 panélistes à Abidjan pour contraindre les deux parties, vu que le conclave de 6 heures à Nouakchott les 19 et 20 février fut un flop ?

Partis dans la capitale mauritanienne avec les conclusions des experts, les panélistes présidentiels sont arrivés à Abidjan sans un accord a minima ; car, en dépit des litotes diplomatiques et des circonlocutions, le fait est palpable que ces faiseurs de paix en chef n’ont pas un plan arrêté de commun accord pour sortir le pays de cette très mauvaise passe.

Pour ne rien arranger, la rétractation de Blaise Compaoré vient vicier une palabre déjà teintée de méfiance. En effet, si le Burkinabè a été récusé par Gbagbo via Blé Goudé et Cie, la présence d’un représentant de l’Afrique de l’Ouest était plus que nécessaire. Du reste, trop marqué dans ce dossier, Blaise aurait dû décliner l’offre dès le départ.

Dans tous les cas, la CEDEAO a condamné haut et fort le maintien de la mission du panel malgré le désistement de Blaise Compaoré ; et la garde rapprochée de Zuma a eu des frictions avec des Alassanistes à Abidjan par suite du communiqué dont s’est fendu un de ses ministres, qui a dit que la solution à l’imbroglio politico-électoral ivoirien est soit le partage du pouvoir, soit la reprise de la présidentielle de toutes les divisions.

Pourtant, officiellement parlant, la mission du panel ne consistait-elle pas uniquement, seulement et exclusivement à permettre à ADO d’exercer la réalité du pouvoir ? Et dire que l’Afrique du Sud rêve d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU au nom de l’Afrique. Voilà là un couac de plus dans ses efforts pour faire l’unanimité africaine autour de sa candidature.

Suspecté d’être “miné” par les deux camps, le panel se devait d’être équilibré, or, à présent, il semble ne plus l’être, si l’on prête foi au fait que, à travers le communiqué de son ministre, le Sud-Africain a roulé pour Gbagbo. Au-delà, l’absence d’un voisin immédiat de la Côte d’Ivoire dans ce panel est sujette à caution.

Vu le sort réservé aux précédentes médiations, les 4 panélistes risquent, hélas, de se rendre à une évidence, criarde depuis 3 mois : les positions sont si antagoniques qu’une conciliation n’est pas envisageable. Les panélistes ne pourront se heurter qu’au mur de l’impossible synthèse, puisqu’il n’y a point de préréquis et que, désormais, la CEDEAO et l’UA pourraient être à couteaux tirés sur le plan diplomatique.

Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

Koudougou : Journée tumultueuse après la mort d’un élève

Hier mardi 22 février, Koudougou a été le théâtre d’affrontements entre les élèves, les étudiants et les agents des forces de sécurité. Manifestant leur colère sous le motif qu’un de leurs camarades a été tabassé à mort par des policiers pour une histoire de copinage avec une fille, les scolaires ont rencontré sur leur chemin des éléments des forces de l’ordre qui n’ont pas fait d’économie de leurs gaz lacrymogènes. Bilan : beaucoup de blessés, tant du côté des élèves que de celui des agents de sécurité.

Koudougou s’est endormie le lundi sur la rumeur qu’un élève, Justin L. Zongo du collège privé le Guesta Kaboré en classe de 3e, serait mort dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 février à 2h du matin, par suite de bastonnades qu’il aurait subie de la part de policiers. La même rumeur avançait que cette histoire serait liée à une relation qu’un flic entretiendrait avec une fille, Aminata Zongo, qui est dans la même classe que le regretté et avec qui elle a eu une altercation.

Les milieux scolaires ont fait cas de marche que les élèves projetaient d’organiser le lendemain mardi afin d’exprimer leur mécontentement. Et de marche il a été effectivement question, car, hier, très tôt, les élèves ont vidé les classes, se sont rassemblés et ont convergé vers la Direction régionale de la police nationale. C’est à cette étape que les choses ont mal tourné et la course-poursuite a débuté.

Selon le directeur régional de la Police nationale du Centre-Ouest, Alfred Bancé, les agents ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et protéger les bâtiments et les infrastructures publics. Lacrymogène à profusion, jets de cailloux en riposte, barricades et incendies sur les voies, toute la matinée, l’après-midi et la soirée n’ont été que désordre au centre-ville et dans certains quartiers. Les petits commerçants et des individus qui n’ont rien d’élève ni d’étudiant se sont joints au mouvement compliquant la tâche des policiers, des CRS et des gendarmes rappelés en renforts.

Tous les commerces ont été fermés et la zone commerciale s’est vidée de ses occupants. La traque a fait beaucoup de blessés du côté des agents de sécurité et dans les rangs des élèves, des étudiants et de certains petits commerçants. Certains de ces derniers ont été des victimes collatérales, car touchés alors qu’ils étaient devant leurs boutiques ou hangars. Il faut dire que quand les étudiants ont rallié le mouvement pour soutenir ‘’nos jeunes frères’’ selon eux, la manifestation a pris de l’ampleur et les éléments des forces de l’ordre ont semblé, par moments, être débordés.

Les sapeurs-pompiers n’ont pas chômé qui ont fait la navette entre l’hôpital et le centre-ville pour évacuer les blessés : près d’une dizaine a été emmenée au service des urgences chirurgicales. Nous y avions trouvé des jeunes, gémissant, avec de profondes blessures au torse, aux membres, à la tête. Un élève a même été grièvement touché à l’œil et il est à craindre qu’il n’en perde l’usage. A côté de ces cas, ceux qui ont été appréhendés par la police puis relâchés devant nous font office de chanceux.

Intox ou cruelle vérité ?

Nous avons dû suivre le mouvement un peu partout en ville, mais dans ce cafouillage, difficile d’avoir les délégués des élèves. Beaucoup des croquants que nous avons interrogés ont expliqué que les délégués les ont informés qu’un policier a tué un des leurs et qu’il fallait sortir pour marcher. La question qu’on se pose est de savoir si cette affaire est le fruit d’une banale rumeur comme Koudougou sait en fabriquer, si les élèves ont été intoxiqués et ont eu une version tronquée de l’affaire, ou si vraiment une histoire de libido a coûté la vie au pauvre Justin Zongo. Après nous avoir reçus, le directeur régional de la Police nationale nous a autorisé à échanger avec les frondeurs arrêtés, composés aussi bien de garçons que de filles. Selon Rihanata Semdé, ‘’nous sommes sortis marcher dire notre mécontentement, et la police s’est jetée sur nous en lançant des gaz. Nous sommes en colère, car un élève est mort’’.

Cependant, Rihanata, sur les raisons du décès de l’élève, a avancé qu’on aurait dit qu’il a été victime de bastonnade. ‘’Je n’ai pas de confirmations, mais des camarades en ont été témoins. Ils ont dit que c’est une fille qui en est à l’origine’’. Pour Salifou Badiel, c’est leur délégué qui leur aurait demandé de marcher pour protester contre les bastonnades administrées par des policiers et qui ont entraîné la mort d’un élève. Il a précisé que c’est le mardi matin que l’information sur le décès de leur camarade leur a été donnée.

C’est presque la même version qui est sortie de la bouche de Bézouma Landri Anselme Kinda quand il a indiqué que ‘’c’est ce matin que notre délégué à l’information est venu nous donner l’information sur le décès de notre camarade, en nous disant que c’est un policier qui est à la base de cela. Il nous a demandé de marcher pour que justice soit rendue à notre camarade’’. Ces témoins ont soutenu qu’avant d’être conduits à la police, ils ont été molestés. La plupart présentaient des traces de coups. Le témoignage le plus précis est celui de Salimata Yaméogo que nous avons rencontrée autour de 15 heures et qui est dans la même classe que deux des protagonistes du drame : Justin L. Zongo et Aminata Zongo (Voir encadré). ‘’Aucun de mes policiers ne sort avec Aminata Zongo’’

En tout cas, voici le son de cloche du DR de la police sur cette fronde des élèves : ‘’Le 17 décembre, nous avions reçu la plainte d’une fille sur un différend qui l’oppose à un camarade de classe. Nous avons enregistré la plainte et convoqué le garçon, Justin Zongo, par trois fois sans qu’il ne daigne répondre. Des policiers sont allés alors le chercher, et quand il est arrivé, on a dû le bousculer pour le faire entrer dans le poste, car il refusait d’y entrer pour être interrogé. Il nous a donné les raisons qui l’ont poussé à frapper la fille et il s’est engagé à rembourser les frais des ordonnances, qu’il avait du reste commencé à verser. Mais quand il est sorti du commissariat, il est allé se plaindre auprès du procureur d’avoir été battu. Nous y avons envoyé les deux policiers qui ont été chargés de recueillir sa plainte, et l’affaire a été tranchée chez le procureur. Ce n’est que le lundi dernier que nous avons appris que l’élève est décédé.

On a appris que les élèves projetaient de marcher, car ce seraient les policiers qui seraient à l’origine de sa mort. On s’en est rendu à l’hôpital, aux urgences et on y a appris que Justin Zongo avait été interné le 12 février pour méningite. Il s’en est évadé le lendemain 13 février et est rentré chez lui. Il y a été ramené le 17 février pour la même cause, mais dans un état plus grave. Et c’est à la suite de ça que nous avons appris qu’il est mort’’.

Concernant une liaison entre un policier et Aminata Zongo, le DR de la police a juré, la main sur le cœur, qu’aucun de ses éléments ne fait la cour à la fille. ‘’Elle a prétendu avoir un parent ici, mais je n‘ai jamais vérifié si cela est vrai et qui serait ce parent’’, a ajouté le DR. Il a appelé la population au calme et invité les parents à raisonner et à calmer leurs enfants, promettant de mener des enquêtes pour éclaircir l’affaire. En entendant, il a exhorté la population à chercher chaque fois la vérité et à privilégier les voies légales de règlement des litiges.

Espérons que son appel sera entendu et qu’on œuvrera à ramener le calme à Koudougou, qui sait malheureusement et bien souvent, s’illustrer dans la démesure. Car, il est à craindre que les élèves et surtout les étudiants ne prennent mal les nombreux cas de blessures dont leurs camarades ont été l’objet, ces blessés pouvant être considérés comme des martyrs par leurs camarades. Déjà dans leurs rangs, on entendait des expressions telles que ‘’Révolution jasmin’’, ‘’La Tunisie est à Koudougou’’, ‘’Le Burkina aura son Egypte’’, ‘’Tuez-nous, on veut un martyr’’. Et il se susurre qu’aujourd’hui, la population va descendre dans la rue. Gare à la contagion et aux imitations. Du reste, quand nous tracions ces lignes, les étudiants avaient convoqué au campus une assemblée générale autour du sujet.

Les autorités régionales et communales sont aussi en alerte. Hier dans la soirée, le gouverneur, Seydou Baworo Sanou, le maire, Seydou Zagré, le procureur du Faso, Valérie Jean Prospère Silga, rejoints par le ministre de la Santé, ont organisé en urgence une rencontre avec les couches représentatives de la population, les associations des parents d’élèves, les chefs d’établissements primaires, secondaires et universitaires.

Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions avec entre autres le bilan des dégâts, mais d’ores et déjà, au cours de cette rencontre, il a été exposé à l’assistance la cause de la mort de l’élève Justin L. Zongo, qui serait la méningite. De plus, le gouverneur, Seydou B. Sanou, a annoncé la fermeture des établissements primaires, secondaires et universitaires à partir d’aujourd’hui et ce, jusqu’à nouvel ordre. Espérons que la nuit aura contribué à calmer les esprits. Vers 18h 30, il y avait toujours des échauffourées entre des forces de l’ordre et des manifestants, visiblement pas des scolaires, ceux-là.

Cyrille Zoma


Voici la version de Salimata Yaméogo qui fréquente la même classe que Justin Zongo et Aminata Zongo :

‘’Nous étions en classe et l’histoire est venue d’une discussion entre notre professeur de Physique Chimie (PC) et la fille Aminata Zongo. Par la suite, le professeur s’est retiré de la classe. Ce qui n’a pas été du goût de Justin Zongo et il a voulu le faire savoir à la fille, qui a proféré des injures à son égard. S’en est suivie une bagarre par suite de laquelle Aminata a convoqué Justin à la police.

On a remarqué que chaque fois qu’il revenait de la police, il avait des blessures : une fois, il est venu à l’école avec la bouche enflée ; selon lui, c’était dû aux coups reçus à la police. Justin Zongo a même déposé une plainte à la Justice à ce propos. Le lundi dernier, par suite de la plainte d’Aminata Zongo, la police à fait une descente dans l’établissement pour arrêter le garçon. Il est sorti de la classe et a rejoint l’administration, où l’attendaient les policiers. Un des policiers l’a même giflé avant qu’on le conduise au commissariat.

Après ce jour, il est tombé malade et on l’a conduit à l’hôpital, où il a fait 2 jours. Le samedi 19 février, nous lui avons rendu visite et il avait du mal à reconnaître les personnes autour de lui. Il se plaignait de maux de tête et avait les deux membres inférieurs paralysés. J’ai appris son décès le dimanche vers 8h’’.


La version du ministère des Enseignements secondaire et Supérieur

Des rumeurs faisant état du décès d’un élève suite à des sévices corporels qu’il aurait subis à la police ont entraîné des manifestations des scolaires dans la ville de Koudougou ce jour 22 février 2011.

Contrairement à ces rumeurs, l’élève du nom de ZONGO L. Justin a été admis le 10 février 2011 au CHR de Koudougou par suite de crise de méningite et de source hospitalière est décédé le 20 février 20 11 de cette maladie.

Le Gouverneur de la Région du Centre-Ouest a présenté les condoléances à la famille éplorée. Par conséquent, les élèves et étudiants sont invités à la retenue.

L’Observateur Paalga

Libye : Décès du DG de Oillibya-Burkina

De quoi est mort Abdoulhafit Salem, le Directeur général de la compagnie pétrolière libyenne Oillibya-Burkina ? En attendant d’avoir une réponse sans équivoque à cette interrogation, les amis, collègues et proches de l’homme au Burkina Faso, où il était en fonction, continuent de supputer.

DG, comme certains l’appellaient affectueusement est-il réellement décédé de crise cardiaque, ce lundi 21 février 2011, à Tripoli ? A-t-il trouvé la mort plus tôt, lors des manifestations de protestation contre le régime de Mouamar Kadhafi, le Guide de la révolution libyenne ? Une chose est certaine, comme s’il avait donné rendez-vous à la grande faucheuse chez lui en Libye, le DG de Oillibya-Burkina, s’est démené comme un beau diable pour avoir une place sur la compagnie de transport Afriqiyah Airways, dans la nuit du vendredi 18 février dernier.

Mieux, il aurait même affirmé à un des ses proches au Burkina, qu’il partait pour mourir. Ainsi, M. Salem qui comptait passer, tout au plus, une semaine près des siens dont il n’avait pas de nouvelle, sans doute à cause des mille et une pertubations engendrées par les manifestations en Libye, n’a pas pu faire faux bond à son destin.

Morin Yamongbè

Fasozine

Médias et Participation démocratique en Afrique : Quelle contribution pour les radios communautaires dans 3 pays ouest-africains ?

Photos L.BamaDes chercheurs de 3 pays de la sous région ouest-africaine, à savoir du Bénin, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire ont présenté hier à Ouagadougou les résultats de leur recherche ayant porté sur la « contribution des radios communautaires à l’éducation citoyenne en milieu rural ». Des résultats qui ont fait l’objet d’échanges et d’enrichissements entre participants d’un atelier initié à cet effet par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et ses partenaires dont le CODESRIA.

Valider les résultats préliminaires de recherche en prenant en compte les contributions et les recommandations des participants. C’est l’objectif principal de l’atelier organisé hier, 22 février 2011 à Ouagadougou, par le Centre pour la gouvernance démocratique en partenariat avec le CODESRIA et les Pays-Bas. Les chercheurs ont pour noms Dr Dimitri Régis Balima du Département Communication et Journalisme de l’Université de Ouagadougou ; Dr Raymond Kra de l’université de Cocody à Abidjan et Jean-Euloge du Département des Sciences du Langage et de la Communication de l’université du Bénin. Selon la présentation faite par Dr Balima, les radios communautaires existent un peu partout au Burkina, au Bénin, et en Côte d’ivoire ; avec une audience atteignant 43% de l’audimat.

Une situation qui s’explique en partie par les processus démocratiques et la libéralisation des secteurs de l’information dans ces pays. S’agissant de la contribution des radios communautaires à l’éducation citoyenne en milieu rural, 3 pays enregistrent des fortunes diverses, les radios burkinabè consacrant plus de temps d’antenne à l’information citoyenne que leurs consoeurs du Bénin et de la Côte d’Ivoire. Mais, globalement, les chercheurs ont trouvé la prise en charge de la question de l’éducation citoyenne en milieu rural par les radios communautaires insuffisante, surtout si l’on prend compte le volet politique ou celui de la bonne gouvernance.

Cette faiblesse du traitement de l’information citoyenne en milieu rural s’explique entre autres par le manque des ressources (humaines comme financières) ; la hantise des autorités de régulation liée parfois à la limite des capacités professionnelles des animateurs des radios ; les diverses pressions sur les animateurs. Or le rôle des radios communautaires dans l’éducation citoyenne et la participation politique des populations des campagnes n’est plus à démontrer, tellement il est incontournable et essentiel.

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Photos L.Bama

Aussi le secrétaire exécutif du CGD Pr Augustin Loada et le secrétaire exécutif adjoint du CODESRIA Bernard Lututah ont-ils souhaité l’engagement de nombreux acteurs (médias, décideurs politiques, organisations de la société civile) de sorte à permettre aux radios communautaires de jouer pleinement leur rôle dans les processus démocratiques de nos Etats. En clair, il s’agit de mener un plaidoyer en faveur de ces médias afin qu’ils disposent des moyens nécessaires pour assumer leurs missions.

Alain Edouard Traoré, directeur du cabinet de la présidente du Conseil supérieur de la communication du Burkina, s’est félicité, pour sa part, de l’initiative qui va contribuer à améliorer la situation, rappelant au passage les efforts de son institution en faveur du développement des radios communautaires.

Par ailleurs, la présente rencontre a été une opportunité pour la clinique juridique pour femmes de l’université d’Ibadan au Nigeria de partager son expérience en matière d’aide aux communautés rurales. Selon la directrice, Pr Oluyemisi A. Bamgbose, appuyée par 2 de ses collaboratrices, la clinique a permis à beaucoup de femmes de la zone d’Ibadan de jouir de leurs droits ; grâce à son efficace méthode de médiation et de conciliation basée sur une bonne écoute, les us et coutumes des parties en conflit. Bref, les chercheurs nigérianes se sont livrées à des témoignages vivants qui ont édifiés les journalistes qui avaient massivement le déplacement de Splendid Hôtel où se sont déroulés les échanges.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

Grandeur et décadence d`un système

A la cérémonie de la "Flamme de la Paix" à Bouaké, Laurent Gbagbo, dont on connaît la subtilité de langage et qui s'aménage toujours une porte de sortie, avait publiquement désigné Blaise Compaoré comme la base arrière de la rébellion. En effet, parlant de l'origine de l'accord de Ouagadougou, et en présence des présidents Blaise Compaoré du Burkina Faso et Amadou Toumani Touré du Mali, le président Gbagbo du haut de la tribune avait à peu près dit ceci: "Devant l'enlisement des accords de Marcoussis, je me suis ouvert à mon frère Amadou Toumani pour lui faire part de mon désir de négocier avec la rébellion. Il m'a alors conseillé d'aller en parler avec Blaise Compaoré dont l'accord emportera aussi son adhésion. C'est Blaise le plus important. C'est ainsi que j'ai approché Blaise qui a accepté le principe de cette paix par la négociation directe. Les accords de Ouagadougou ne sont pas seulement des accords entre les Forces Nouvelles (ndlr les Forces Nouvelles de l'ex-rébellion) et le régime ivoirien mais aussi des accords entre ce régime et le Burkina Faso. C'est pour cela que je suis heureux de leur présence à cette cérémonie…".

J'avoue avoir eu quelques frissons à entendre le président s'exprimer ainsi. Par ces propos, il dénonçait clairement et publiquement l'implication du Burkina Faso et à un degré moindre celle du Mali, dans la crise ivoirienne. A l'occasion de cette cérémonie de "la flamme de la paix" au cours de laquelle un stock d'armes a été détruit, je m'étais rendu à Bouaké à titre de témoin mais surtout pour soutenir le courage du président par la prière. Tout au long de la cérémonie, je priais pour la paix et la sécurité des personnalités présentes. La frayeur née de l'explosion entendue juste après la mise à feu du "fagot" d'armes m'avait persuadé de la justesse des prières des millions d'Ivoiriens.

Si Blaise Compaoré a accepté cette négociation directe qui écartait de fait la France du processus ivoirien et mettait fin à la mission du GTI (Groupe International de Travail) et du premier ministre Charles Konan Banny, tous deux pions de Paris, c'était par pur réalisme politique et non par amour pour les Ivoiriens. En effet, cette proposition de Laurent Gbagbo intervenait après le départ de Kofi Annan de l'Onu et à quelques mois de la fin du mandat de Chirac. Face à l'issue incertaine du duel entre la droite et la gauche françaises par Ségolène et Sarkozy interposés, Blaise Compaoré craignait qu'une victoire des socialistes, alliés de Laurent Gbagbo à l'Internationale Socialiste, ne l'isole et ne le laisse sur le carreau. Face aux éventuels changements d'alliances, Compaoré a choisi la prudence en ne mettant pas ses deux pieds dans la même chaussette.

Du coup, les accords politiques de Ouagadougou (Apo) avaient fait de lui un faiseur de paix et en même temps la super star dans la résolution de la crise ivoirienne. Il était devenu la personnalité la plus chouchoutée de la sous-région. Les pluies diluviennes de septembre 2009 au Burkina Faso lui avaient permis d'engranger un chèque de 500 millions de francs Cfa de la part du président ivoirien. Par solidarité mais aussi sans doute à titre de reconnaissance pour assistance à la Côte d'Ivoire en crise. Auréolé du prestigieux titre de Facilitateur, il avait la haute main sur les principaux acteurs politiques ivoiriens à travers le CPC (Cadre Permanent de Concertation) dont il présidait les réunions en présence de Gbagbo, Bédié, Ouattara et Guillaume Soro. Les rebelles ne pouvaient rien concéder sans son consentement, surtout après la victoire de Sarkozy. Pour les Ivoiriens, la Côte d'Ivoire était dirigée par et depuis le Burkina Faso. Cette frustration était vivement ressentie par acceptée pour la paix qu'elle laissait entrevoir.

Alors qu'il avait là, une chance inespérée de rentrer dans l'histoire et consolider l'amitié et les liens historiques entre les peuples Burkinabè et Ivoirien, Blaise Compaoré a choisi d'en sortir par la petite porte en faisant l'option de la politique partisane, incompatible avec la grandeur. C'est le ministre Paul Akoto Yao qui, face aux dérives tribalistes de son régime, a écrit au président Bédié que "l'on ne peut pas diriger un tout en s'appuyant sur une partie".

Désigné, par le 16ème sommet de l'Union Africaine, pour faire partie du panel des 5 chefs d'état chargé du "règlement de la crise, dans des conditions qui préservent la démocratie et la paix", Blaise Compaoré n'a pu se rendre à Abidjan le 21 février "pour des raisons de sécurité". Il avait pourtant pris part à la réunion préparatoire de Nouakchott du dimanche 20 février. Pour ajourner la venue de Compaoré, les patriotes ivoiriens, pour qui il n'était pas le bien venu, n'ont eu qu'à recourir à une simple photo: celle de son compatriote Thomas Sankara. Les combattants aux mains nues ont encore prouvé qu'ils avaient plus d'un tour dans leur sac. Sans tirer un seul coup de feu, et sans injure, mais "très gentiment et poliment", ils ont réussi à contrarier Blaise Compaoré et ses alliés de la rébellion ivoirienne sans contrarier les relations de fraternité avec le peuple Burkinabè. Faisant d'une pierre deux coups, ils ont réussi à rallier une bonne frange des Burkinabè et des africains à leur cause, car Thomas Sankara reste toujours populaire en Afrique. Son assassinat avait d'ailleurs poussé François Soudan à des articles d'une grande intensité morale dans les colonnes de "Jeune Afrique". Au delà de la mort de Thomas Sankara, François Soudan n'a pas accepté de voir dans cette mort la main de celui dont Sankara disait "le jour que Blaise décide de ma mort, ne faites rien pour l'e empêcher, car il sera trop tard". Son soutien à sa veuve Mariame est resté exemplaire et émouvant pour les générations des campus universitaires de l'époque.

Toléré par les Africains comme les rebelles l'ont été par les ivoiriens, le président Blaise Compaoré a réveillé de vieux démons en voulant abattre politiquement un autre ami qui lui a fait confiance pour la résolution de sa crise, sinon de leur crise. A défaut de son soutien, une neutralité aurait été plus convenable. Mais dès les premiers jours de cette crise postélectorale, le ministre Burkinabè des Affaires Etrangères s'est rallié au camp Ouattara, allant jusqu'à soutenir une intervention armée. Grandeur et décadence d'un homme naguère porté en triomphe en Côte d'Ivoire et dont les meetings de soutien étaient financés par celui qu'il combattait en réalité.

Dans le combat des Ivoiriens qui marchent sur des œufs, il importe de ne pas confondre les dirigeants avec les peuples qu'ils représentent. Même si Sarkozy donne du poids et de la force à ses engagements en écrivant à Youssouf Bakayoko au nom de "la république française (qu'il) représente", pour mieux le pousser à la faute, il n'en demeure pas moins que l'amitié de ce même peuple français pour le peuple ivoirien est restée intacte.

Et comme la nature a horreur du vide, le Sud-Africain Jacob Zuma et l'Afrique Australe –qui ne connaissent plus la peur du "blanc" et la soumission aveugle pour avoir acquis de haute lutte leur liberté après avoir expérimenté les pires humiliations et hypocrisies- viennent de combler le vide laissé par Compaoré qui aura vraiment refusé de renter dans l'histoire. Attendu début mars à Paris, Zuma a déjà annoncé les couleurs. Pour lui, «Tandis que nous respectons les vues de nos amis en dehors du continent, nous aimerions qu’ils sachent que les Africains souhaiteraient plutôt avoir l’opportunité de gérer les problèmes africains, soutenus par les amis en dehors du continent, mais pour l’essentiel la solution doit venir des dirigeants africains eux-mêmes.». Il est seulement dommage que certains des nôtres confondent soutien à Laurent Gbagbo et attachement à la dignité de l'Afrique, au point de chercher à le récuser. N'est-il pas humiliant et humainement dégradant de constater que tout en écrivant à Youssouf Bakayoko que "les textes de la République de Côte d'Ivoire vous offrent une marge limitée pour proclamer les résultats provisoires, comme vous le savez mieux que moi-même", le même Sarkozy le pousse à la faute, pour ne pas dire la bêtise, avec la promesse de "protéger toutes les promesses" qui serviront sa cause. Or donc, Sarkozy sait que la " République de Côte d'Ivoire" est régie par des textes et des lois. A bon entendeur, salut.

Par Sékou Assegoué Godpeace
fraternelleeburnie@yahoo.fr

Les menaces de Kadhafi "inacceptables", sanctions à l'étude

BRUXELLES - Les menaces du dirigeant libyen Mouammar Khadafi contre son propre peuple sont "inacceptables", a estimé mercredi l'Union européenne en soulignant que les pays de l'UE étudieraient dans la journée des sanctions à son encontre.

"Il est inacceptable qu'un dirigeant menace ses propres citoyens", a déclaré un porte-parole de la Commission européenne, Olivier Bailly.

M. Kadhafi "ne peut pas continuer à menacer son peuple de violences", a renchéri à ses côtés devant la presse la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancik.

Lors d'une réunion prévue dans la journée des ambassadeurs des 27 pays de l'Union à Bruxelles, "les Etats vont discuter quelles actions peuvent et doivent être prises par l'UE" à l'encontre de la Libye et du régime libyen, en particulier des "mesures restrictives", a précisé Maja Kocijancik.

Rappelant que Mme Ashton avait annoncé mardi au Caire la suspension des négociations entamées en 2008 sur le tout premier accord cadre de partenariat avec la Libye, sa porte-parole a estimé que "sa position concernant la nécessité d'agir (face à M. Kadhafi) était assez claire".

(©AFP

Kadhafi et la France: des déclarations à géométrie variable

Kadhafi et la France: des déclarations à géométrie variable

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a été l'objet de déclarations contrastées du pouvoir politique français, en particulier lors de sa visite de cinq jours en France à l'invitation du président Nicolas Sarkozy, du 9 au 14 décembre 2007.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a été l'objet de déclarations contrastées du pouvoir politique français, en particulier lors de sa visite de cinq jours en France à l'invitation du président Nicolas Sarkozy, du 9 au 14 décembre 2007.

RAMA YADE, secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme:

- avant la visite: "Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort".

- pendant la visite, après un "rappel à l'ordre": "La visite en France du président Kadhafi reçoit, je le répète, le soutien de l'ensemble du gouvernement".

BERNARD KOUCHNER, ministre des Affaires étrangères:

- avant la visite: "De temps en temps, il faut avaler son chapeau dans ce métier".

- pendant la visite: "Lorsqu'il a parlé des droits de l'Homme ici, dans notre pays et en Europe, c'était assez pitoyable, et nous le condamnons".

PATRICK OLLIER, créateur deux ans plus tôt de l'association France-Libye, et président du groupe parlementaire d'amitié France-Libye, juge "inacceptables" les déclarations de Yade et Kouchner. "Le rétablissement de bonnes relations avec la Libye, c'est assurer la paix dans la Méditerranée".

- Sur Kadhafi: à Tripoli, "il m'a reçu sous sa tente". "Il a une profonde admiration pour le général de Gaulle, pour Jacques Chirac et pour Nicolas Sarkozy".

NICOLAS SARKOZY:

- en juillet 2007, le président Sarkozy qui s'était personnellement impliqué pour faire libérer les infirmières bulgares, effectue une courte visite à Tripoli "pour aider la Libye à réintégrer le concert des nations". Reçu par Kadhafi, il y signe un accord sur le nucléaire civil.

- pendant la visite de Kadhafi en France: "J'ai dit au président Kadhafi combien il fallait continuer à progresser sur le chemin des droits de l'Homme, dans tous ses aspects".

De son côté, le colonel libyen affirme que ce sujet n'a pas été évoqué: "Nous sommes amis et nous coopérons".

CLAUDE GUEANT, secrétaire général de l'Elysée:

- "Il est maintenant possible d'avoir des relations normales avec la Libye. C'est souhaitable y compris pour l'équilibre de cette région du reste".

BORIS BOILLON, le 25 novembre 2010 sur Canal +, avant sa prise de fonction comme ambassadeur français en Tunisie:

- "Kadhafi a été terroriste, il ne l'est plus, il a fait son autocritique (...) Il ne faut pas laisser libre cours aux clichés. Dans sa vie on fait tous des erreurs et on a tous droit au rachat".

Côte d`Ivoire: recours à la force contre Gbagbo toujours envisagé

AFP


Crise
© Reuters
Abidjan le 19 janvier 2011
NAIROBI) - Un recours à la force pour chasser du pouvoir le président sortant Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire est toujours envisagé en cas d'échec de tout changement de régime pacifique, a estimé mercredi le Premier ministre kényan Raila Odinga, ancien médiateur de la crise ivoirienne.

M. Odinga a estimé que le régime de M. Gbagbo qui s'estime le vainqueur de l'élection présidentielle de novembre face à son rival Alassane Ouattara, "commence à ressentir l'effet des sanctions économiques" prises à son encontre.

"Si toutes ces mesures ne suscitent pas un changement de régime, alors bien sûr la force sera utilisée. Quant à savoir quand, je ne peux pas le dire exactement ici", a poursuivi M. Odinga, interrogé sur le sujet au cours d'une conférence de presse à Nairobi consacrée par ailleurs à la visite de la ministre française de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet.

"La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union africaine ont clairement indiqué qu'au cas où les négociations pacifiques ne débouchent pas sur un résultat positif, l'usage légitime de la force est une option qu'ils étudieront", a déclaré M. Odinga.

L'ancien médiateur de l'Union africaine a souligné que cette hypothèse avait déjà fait l'objet de réunions préparatoires de la part "des généraux (des pays membres) de la Cédéao".

M. Odinga avait mené à la fin de l'année dernière une médiation dont il avait fait porter l'échec sur l'intransigeance de M. Gbagbo, alors que les partisans de ce dernier avaient de leur côté mis en cause l'impartialité du Premier ministre kényan.

L'UA a depuis chargé le mois dernier un panel de cinq chefs d'Etat africains de présenter d'ici au 28 février des solutions "contraignantes" pour les camps de M. Gbagbo comme pour celui de Alassane Ouattara, reconnu chef de l'Etat par la communauté internationale à l'issue de l'élection.

ALERTE - Libye: tous les ports et terminaux sont temporairement fermés

PARIS - "Tous les ports et terminaux sont temporairement fermés" en Libye en raison de la situation dans le pays, en proie à une révolte sanglante contre le régime de Mouammar Kadhafi, annonce mercredi la compagnie maritime française CMA-CGM sur son site internet.

(©AFP

Libye: la Cyrénaïque n'est plus contrôlée par Tripoli, selon Rome

ROME (AFP)

AFP

Kadhafi lors de son allocution à la télévision libyenne le 22 février 2011

La province libyenne de Cyrénaïque (côte est) n'est plus sous le contrôle du gouvernement de Mouammar Kadhafi, a déclaré mercredi matin à Rome le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.

"La Cyrénaïque n'est plus sous le contrôle du gouvernement libyen, et des affrontements et violences sont en cours dans tout le pays", a déclaré le ministre au cours d'une réunion organisée par la Communauté Sant'Egidio.

Ces derniers jours "la naissance d'un émirat islamique de la Libye orientale et la volonté d'enlever des Occidentaux ont été annoncées en Cyrénaïque ", a-t-il affirmé. "Cet islamisme radical nous inquiète parce qu'il se trouve à quelques centaines de kilomètres de l'UE, mais rien ne peut justifier la mort violente de centaines de civils innocents".

Le gouvernement italien demande que cesse immédiatement "l'horrible bain de sang" que "le gouvernement de Kadhafi a annoncé et continue" de commettre, a-t-il poursuivi.

AFP

Franco Frattini le 22 février 2011 au Caire

"Nous sommes face à une situation grave, très grave (...) dont le bilan tragique sera un bain de sang", a-t-il dit. La situation est "rendue encore plus grave par les propos tenus hier (mardi) par Kadhafi, dans lesquels la volonté de frapper son propre peuple provoque une situation de guerre civile entre zones et provinces dans lesquelles s'affrontent des bandes et escadrons de la mort".

"C'est une analyse que j'ai partagée avec de nombreux gouvernements européens et non européens".

La Libye a annoncé un bilan de 300 morts dans les violences dans le pays, touché depuis le 15 février par une insurrection sans précédent que Mouammar Kadhafi a promis de mater, appelant ses partisans à se mobiliser mercredi en sa faveur. "Il y a une limite, et, face à ce qui est en train de se passer, nous ne pouvons pas rester silencieux", a dit M. Frattini.

AFP

Localisation des villes tombées aux mains des manifestants

Plus tard dans la matinée, à la Chambre des députés, le ministre a annoncé l'arrivée "ce matin (mercredi) en Libye d'un avion militaire avec des équipes de secours d'urgence pour aider aux opérations " de rapatriement des Italiens, confirmant également le "départ de deux navires italiens en direction des ports de la Cyrénaïque, où les aéroports ne sont pas praticables en raison des bombardements, en particulier celui de Benghazi".

M. Frattini a également évoqué les conséquences économiques de la crise libyenne: "Il y a des entreprises italiennes présentes dans le pays (...) et il y aura des retombées négatives pour ces entreprises, c'est un élément sur lequel il faut réfléchir".

Le groupe énergétique italien ENI a annoncé mardi que la fourniture de gaz libyen via le gazoduc Greenstream, qui relie la Libye à l'Italie, était suspendue en raison des violences.

Cette interruption "est une conséquence à laquelle l'Italie peut faire face", a rassuré le ministre, citant les autres fournisseurs de la péninsule (Algérie, Azerbaïdjan, Russie, pays du Golfe).

Depuis la signature en 2008 d'un accord historique dans le cadre duquel Rome s'est engagé à verser cinq milliards de dollars pendant 25 ans à Tripoli au titre de dédommagements pour la colonisation, les entreprises italiennes ont obtenu de nombreux contrats en Libye.