22 février, 2011

Jacob Zuma pris à partie par des pro-Ouattara à Abidjan

Reuters


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© Reuters
Plus d`une cinquantaine de partisans de M. Ouattara ont manifesté leur hostilité envers le président sud-africain, largement considéré dans leur camp comme un allié de Laurent Gbagbo. Réunis devant le hall de l`hôtel, ils ont créé une bousculade et l`ont conspué, criant "Zuma voleur" ou "Zuma dis la vérité", avant qu`il ne s`éclipse, protégé par son escorte en armes.
Le président sud-africain Jacob Zuma a été pris à partie mardi par de jeunes partisans d'Alassane Ouattara alors qu'il participait aux efforts d'une délégation de chefs d'Etat mandatés par l'Union africaine pour tenter de désamorcer la crise en Côte d'Ivoire.

Quatre des cinq chefs d'Etat chargés par l'UA d'une médiation ont poursuivi leur mission en l'absence du président burkinabé Blaise Campaoré.

Après avoir rencontré la veille le président sortant Laurent Gbagbo, ils se sont rendus à l'hôtel du Golfe où est retranché son rival nordiste Alassane Ouattara depuis l'élection présidentielle du 28 novembre.

Alassane Ouattara en a été déclaré le vainqueur par la commission électorale indépendante, les Nations unies, l'UA, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et la quasi-totalité de la communauté internationale. Mais Gbagbo a fait proclamer sa réélection par un Conseil constitutionnel à sa main et refuse de céder le pouvoir.

Au moment où la voiture du chef de l'Etat sud-africain se garait devant l'hôtel, une vingtaine de jeunes favorables à Alassane Ouattara ont entouré le véhicule, et ses gardes du corps sud-africains ont dû s'interposer physiquement.

"Zuma, Zuma, dis la vérité", criaient les jeunes manifestants.

L'UA reste divisée entre une majorité partisane d'une ligne dure face à Laurent Gbagbo - c'est le cas notamment des pays d'Afrique de l'Ouest, et notamment de l'influent Nigeria - et une infime minorité qui, comme l'Afrique du Sud, ne reconnait pas clairement la victoire de son rival nordiste.

CALME RELATIF

Prétoria a notamment soutenu la demande faite en vain par le président sortant de recompter les voix du scrutin présidentiel.

Le chef de l'Etat burkinabé et James Victor Gbeho, président de la commission de l'UA, ont renoncé à se rendre à Abidjan.

Les Jeunes Patriotes, mouvement de militants acquis corps et âme à Gbagbo, ont menacé d'empêcher l'atterrissage en Côte d'Ivoire de l'avion du président burkinabé, accusé d'avoir pris fait et cause pour Ouattara.

La Cédéao estime que "cette menace était assez sérieuse pour qu'il annule sa participation" à la mission de l'UA, mais s'étonne que celle-ci ait décidé de la maintenir en l'absence du président de l'organisation régionale.

La Cédéao a déclaré qu'elle continuerait à coopérer avec l'UA, plus divisée qu'elle-même sur la façon de résoudre l'impasse politique en Côte d'Ivoire, mais que la situation à Abidjan n'était pas propice à "cette mission critique" dont elle attend néanmoins le compte rendu.

Aucun communiqué n'a été publié concernant les discussions des présidents d'Afrique du Sud, du Tchad, de Mauritanie et de Tanzanie à Abidjan, où un calme relatif était revenu mardi au lendemain de la mort de six partisans d'Ouattara tués par les forces de sécurité ou hommes de mains de son rival.

Des coups de feu ont été toutefois entendus mardi à Abobo, quartier du nord d'Abidjan acquis à Alassane Ouattara.

Depuis l'élection présidentielle, censée mettre fin à la division du pays prévalant depuis la guerre civile de 2002-03, ce sont quelque 300 Ivoiriens qui ont été tués.

Remaniement en Egypte: le ministère de l'Information disparaît

LE CAIRE (AFP)

AFP/Archives

Le ministre de la Défense Mohammed Hussein Tantaoui place Tahrir au Caire le 4 février 2011

L'Egypte a remanié mardi son gouvernement de transition, une douzaine de jours après la chute du président Hosni Moubarak, supprimant le controversé ministère de l'Information mais gardant les ministres clé de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances.

Une dizaine de ministères changent de mains, dont ceux du Pétrole, de la Culture, de la Santé, du Commerce et du Tourisme.

Le ministère de l'Information, très critiqué pour avoir été au centre de l'appareil de propagande de M. Moubarak, disparaît.

Un vice-Premier ministre est nommé, Yahia Elgamal, un professeur de droit constitutionnel octogénaire réputé indépendant, au côté du Premier ministre reconduit Ahmad Chafic, issu de l'armée.

Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit, celui de l'Intérieur Mahmoud Wagdi et celui des Finances Samir Radwane demeurent à leur poste.

Le maréchal Hussein Tantaoui, homme fort du nouveau pouvoir, reste également ministre de la Défense.

Il dirige par ailleurs le conseil suprême des forces armées, à qui le président Hosni Moubarak a remis ses pouvoirs en démissionnant le 11 février après 18 jours de révolte populaire.

C'est d'ailleurs devant lui, en habit militaire, que les nouveaux ministres ont prêté serment, au cours d'une cérémonie retransmise à la télévision d'Etat.

AFP/Archives

Ahmed Chafic à la télévision d'Etat égyptienne le 3 février 2011

Une amorce d'ouverture à l'opposition légale apparaît, avec la nomination d'une personnalité issue du parti de la gauche modérée Tagammouh, le professeur d'économie Gouda Abdel Khaleq, à la Solidarité sociale.

Un membre du parti d'opposition libérale laïque Wafd, Mounir Fakhir Abdelnour, prend la tête du Tourisme. Son parti a toutefois indiqué qu'il entrait au gouvernement à titre personnel.

M. Chafic et son cabinet avaient été nommés par M. Moubarak quelques jours avant qu'il ne soit chassé du pouvoir par la rue. Ce nouveau gouvernement avait vu le limogeage de plusieurs ministres issus des milieux d'affaires, proches du fils du président, Gamal Moubarak, dont certains font aujourd'hui l'objet de poursuites.

Le très impopulaire ministre de l'Intérieur de l'époque, Habib el-Adli, accusé d'être un des principaux artisans de la répression des manifestations, avait lui aussi été écarté. Il est également sous le coup de mesures judiciaires et en état d'arrestation.

Le gouvernement de M. Chafic a été par la suite chargé par l'armée de gérer les affaires courantes pendant une période de transition.

Les militants pro-démocratie, qui ont lancé le soulèvement populaire ayant abouti à la chute de M. Moubarak, ont toutefois réclamé ces derniers jours que ce gouvernement, composé de nombreuses de figures de l'ancien régime, soit remplacé par un cabinet de technocrates.

L'armée, qui a suspendu la Constitution et dissout le Parlement, a promis dans les prochains mois une révision constitutionnelle et des élections législatives et présidentielle, en vue de constituer un gouvernement civil élu démocratiquement.

La révolte en Libye affole les marchés boursiers mondiaux

La poussée de violences dans le monde arabe et particulièrement en Libye a fait trembler les Bourses mondiales, en net recul mardi. Elle fait aussi flamber les cours de brut, sur fond de craintes d'approvisionnement en gaz et pétrole.

Tokyo (-1,78%), Hong Kong (-2,11%) et Shanghai (-2,62%) ont chuté en clôture. Les pertes sur les Bourses européennes ont été plus limitées: -1,15% à Paris, -0,92 à Zurich, -0,30% à Londres et -0,05% à Francfort.

En Italie, partenaire économique très important de la Libye, la Bourse de Milan, qui avait chuté lundi de 3,59%, a cédé encore 1,06% à la clôture. Fermée la veille, la Bourse de New York reculait aussi, le Dow Jones perdant 0,89% et le Nasdaq 1,74% vers 18h00 (heure suisse).

Soucis pétroliers

Première source de préoccupation: le pétrole, qui a atteint des niveaux inédits depuis 2008, en raison principalement de l'escalade meurtrière en Libye, l'un des principaux producteurs d'or noir en Afrique, qui fait peser une menace directe sur l'approvisionnement.

Vers 18h00, le baril de pétrole s'envolait de 5,65 dollars à 91,85 dollars à New York. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord avait atteint un pic à 108,57 dollars dans la matinée, un prix inédit depuis septembre 2008.

L'Opep se veut rassurante

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) accroîtra sa production si jamais une pénurie devait intervenir sur le marché du fait des mouvements de contestation au Moyen-Orient, a affirmé le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaimi. Les Etats-Unis ont appelé l'ensemble des pays producteurs à augmenter leur production en réponse à l'envolée des cours.

La situation dans le monde arabe a créé une réaction en chaîne au sein du monde économique. Outre la paralysie des économies des pays concernés - tourisme en berne, Bourses ou banques fermées -, elle touche de plein fouet les entreprises qui y sont implantées.

(ats /

Le cacao grimpe à un plus haut en 32 ans, porté par la Côte d`Ivoire

AFP


Le
© Reuters
Les cours du cacao sont montés mardi à leur
plus haut niveau depuis 32 ans, portés par des inquiétudes sur la situation en
Côte d'Ivoire, théâtre d'un regain de tension ces derniers jours, alors qu'un
arrêt temporaire des exportations de fève brune pourrait être prorogé.
Sur le NYBoT-ICE américain, la tonne de cacao pour livraison en mars a
atteint mardi 3.666 dollars, son niveau le plus élevé depuis le 12 janvier
1979.
Sur le Liffe de Londres, le contrat pour livraison en mars a grimpé jusqu'à
2.378 dollars la tonne, un sommet depuis fin juillet, et se rapprochait d'un
record depuis 33 ans atteint en juin.
"L'escalade de la violence en Côte d'Ivoire propulse les cours du cacao" à
de nouveaux sommets, observait Yingxi Yu, analyste chez Barclays Capital.
La crise ivoirienne a fait au moins 300 morts dans des violences depuis
mi-décembre, selon l'ONU, et Abidjan connaît un regain de tension ces derniers
jours.
Depuis fin novembre, la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de fève
brune, est divisée entre le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane
Ouattara, reconnu par la communauté internationale.
M. Ouattara avait demandé fin janvier un arrêt des exportations de cacao
jusqu'au 23 février, un appel respecté par les grands négociants et
chocolatiers. Selon certains médias, cet arrêt pourrait être prorogé jusqu'au
10 mars.
Ainsi, depuis un mois, le marché ivoirien du cacao est fortement perturbé,
et les stocks de fève brune invendus s'empilent et commencent à pourrir, ont
expliqué des analystes.

Editorial / Un monde imprévisible

Que va-t-il se passer en Libye? C’est la grande inconnue et bien malin celui qui peut aujourd’hui dire quelles sont les évolutions qui vont être enregistrées du Maghreb au Moyen-Orient dans tous ces pays aux régimes autoritaires, bousculés par une insurrection de masse. Chasser des dictateurs ne suffit pas à éradiquer la misère et à mettre en œuvre des institutions respectueuses du pluralisme de la pensée. Si la Libye est désormais touchée par une révolte réprimée dans le sang c’est que le pays est riche mais le peuple très pauvre. Cette incapacité à redistribuer les richesses considérables accumulées par le biais des exportations de pétrole et de gaz, aboutit au rejet brutal d’un raïs, monarque absolu depuis plus de quarante ans. Ce mouvement est encouragé par les exemples régionaux largement relayés par les réseaux sociaux. Internet propage la rébellion contre les dictateurs autistes. Si Ben Ali et Moubarak ont été chassés, pourquoi pas l’arrogant Muammar Kadhafi? L’avenir dépend beaucoup du comportement des oligarchies militaires et des indications de dignitaires musulmans coalisés. À Tripoli comme ailleurs. La France des vacances de février et des sports d’hiver ne mesure pas l’ampleur et l’importance pour les grands équilibres intercontinentaux des événements qui se succèdent à une vitesse impressionnante. C’est ce qu’il y a de plus saisissant depuis les attentats du 11 septembre 2001. Le succès de l’émancipation de ces peuples n’est pas garanti. La conquête du pouvoir par des groupes radicaux et ultras très structurés est un scénario qui ne peut pas être écarté. S’il est politiquement incorrect de le signifier, cette menace est patente tandis que les tensions politiques se répercutent sur le prix des matières premières, en premier lieu sur celui du baril de brut. Avec à terme l’ombre menaçante d’une nouvelle crise économique.

Hervé Chabaud

Tirs dans tous les sens et nuits de terreur à Tripoli, selon des témoins tunisiens

BEN GUERDANE (Tunisie) (AFP)

AFP

Des Tunisiens brandissent le drapeau de la Libye, devant l'ambassade libyenne à Tunis, le 22 février 2011.

Terreur à Tripoli: des hommes de Kadhafi tirent dans tous les sens, arrêtent, braquent, violent, des blessés perdent leur sang sur le bitume, les habitants se terrent, racontent des Tunisiens tout juste de retour de la capitale libyenne.

"J'ai vu un massacre hier soir et avant-hier soir", dit une femme de 40 ans partie dans la nuit de Tripoli et arrivée mardi matin à Ben Guerdane, en Tunisie, de l'autre côté de la frontière avec la Libye.

C'était dans le centre de la capitale libyenne. Des manifestations et confrontations entre groupes d'opposants et de partisans de Mouammar Kadhafi. Et puis les tirs des hommes de main du leader libyen en proie à une contestation sans précédent.

"Ils visaient les opposants qui s'enfuyaient en courant. J'ai entendu beaucoup de tirs, de cris. J'ai vu des tireurs juchés sur le haut de bâtiments ou dans la rue, armés aussi d'épées", décrit cette femme sous couvert de l'anonymat.

A Fachloum et Tajoura, des Libyens joints lundi soir au téléphone ont décrit des tirs "sans distinction".

De quartier en quartier, les témoins interrogés à Ben Guerdane racontent les mêmes scènes. A Krimia, "ça a tiré presque tout le temps jusqu'à 3 heures du matin", dit Sami, maçon de 30 ans parti mardi de Tripoli.

AFP

Des Tunisiens expatriés en Libye partientent à la frontière après leur départ de ce pays, le 22 février 2011.

Ils décrivent des violences qui commencent le soir et se poursuivent tard dans la nuit avant de se calmer le matin.

Tous incriminent les membres des "comités révolutionnaires", pilier du régime en place depuis 42 ans.

Dans le faubourg de Janzour, "à partir de 19H00, les membres des comités révolutionnaires, un drapeau vert autour de la tête, tirent sur tous ceux qui se trouvent dans la rue. C'est un film d'horreur", lâche Youssef Benhassan, ouvrier de 28 ans. "Ils tirent à balles réelles partout, dans tous les sens", confirme Aiche Khedri, ouvrier de 50 ans, qui habite près de la Place verte.

Et aussi des "mercenaires africains". "Ils attaquent avec des armes du haut des immeubles" dans le faubourg de Guargarech, selon Ali Salah, cuisinier de 26 ans.

Dans le centre, "des policiers, habillés en uniforme et en civil, visent les opposants", selon la dame. Mais à Guargarech, "ils s'enfuient ou restent en retrait car les gens sont prêts à les agresser", affirme Ali Salah. Tous parlent de postes de police incendiés.

Quant aux militaires, appelés à assassiner Mouammar Kadhafi par le très influent théologien qatari d'origine égyptienne cheikh Youssef Al-Qardaoui, ils sont invisibles par endroits, comme dans le centre selon Hamza Mefthar, cuisinier de 25 ans. Ailleurs, ils sont accusés de tirer, comme à Janzour.

"Je les ai vus arrêter une soixantaine de personnes placés contre un mur, les mains sur la tête", dit Youssef Benhassan. "J'ai aussi vu des viols de femmes par des hommes, le visage caché par un foulard", ajoute-t-il. D'autres parlent de braquages. "Avec des armes blanches", précise M. Khedri.

AFP

Des Tunisiens à la frontière après leur fuite de Libye, le 22 février 2011

Entre les tirs et la panique, "des blessés gisent à terre, d'autres s'enfuient en courant, du sang sur le corps", poursuit M. Khedri. "J'en ai vu beaucoup, il y a des ambulances mais elles ne peuvent pas passer à cause des tirs ou des embouteillages", raconte M. Benhassan.

Par endroits les hommes se sont organisés en comités de vigilance. A Janzour, "il y a des Libyens munis de bâtons pour protéger les quartiers", explique Farid Aloui, ouvrier de 28 ans. D'autres emmènent leur famille dans des lieux plus tranquilles. "J'ai vu des pères changer de quartier en courant, leurs enfants à la main", se souvient M. Meftar.

De nombreux commerçants ont fermé leur magasin et les habitants restent terrés chez eux en vivant sur les stocks, racontent ces témoins.

Mais tout ce qu'ils ont vu, ils ne pourront pas le montrer. Plusieurs d'entre eux arrivés mardi matin ont raconté que des hommes leurs avaient confisqué toutes les images dont ils disposaient.

"Quand nous sommes partis, on nous a fouillés et confisqué cartes mémoires des téléphones mobiles, appareils photo, caméras", dit Sami. "Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas que le monde extérieur voit ce qu'il se passe".

Merkel exige l'arrêt des violences contre le peuple libyen

BERLIN - La chancelière Angela Merkel a jugé mardi "très effrayant" le discours télévisé de Mouammar Kadhafi et exigé des autorités libyennes "l'arrêt des violences contre leur propre peuple", ajoutant que dans le cas contraire l'Allemagne "réfléchirait à des sanctions".

"Nous demandons aux autorités libyennes l'arrêt de la violence contre leur propre peuple", a-t-elle dit lors d'un point de presse à l'occasion de la venue à Berlin du premier ministre grec Georges Papandreou.

"Si la violence ne s'arrête pas (...), nous réfléchirons à des sanctions", a ajouté la chancelière allemande.

"Les informations qui nous parviennent de Libye sont extrêmement préoccupantes", a dit Mme Merkel. "le discours de Mouammar Kadhafi aujourd'hui était très effrayant car il a déclaré la guerre à son propre peuple."

"Nous condamnons et déplorons l'usage de la force", a dit M. Papandreou, en estimant que "l'Europe avait un rôle à jouer" face aux troubles au Proche et Moyen-Orient.

Mouammar Kadhafi a affirmé mardi dans un discours télévisé qu'il comptait rester au pouvoir, en menaçant de mort les manifestants armés.

(©AF

La magnat du bâtiment Behgjet Pacolli élu président du Kosovo

AFP

Le nouveau président du Kosovo Behgjet Pacolli (C) au parlement à Pristina le 21 février 2011

Le parlement kosovar a élu mardi à une faible majorité le magnat du bâtiment Behgjet Pacolli nouveau président du Kosovo après plusieurs tours de scrutin boycottés par l'opposition.

M. Pacolli était le seul candidat au poste de chef de l'Etat après avoir formé une coalition avec le Parti démocratique du Kosovo (PDK) du Premier ministre sortant Hashim Thaçi.

Trois tours ont été nécessaires pour élire M. Pacolli à une faible majorité de 62 voix sur les 67 députés présents, ceux de l'opposition ayant boycotté le vote. Le parlement kosovar compte 120 sièges.

"Après un troisième tour et après avoir fait le décompte des votes pour le président du Kosovo, je conclus que 62 des 67 membres du parlement ont voté pour Behgjet Pacolli", a annoncé Memli Krasniqi, président de la commission électorale.

Le parlement doit, par la suite, se prononcer sur le nouveau gouvernement kosovar et confirmer la reconduction de M. Thaçi au poste de Premier ministre.

La réputation internationale du Premier ministre a subi un coup à la suite de l'adoption par le Conseil de l'Europe en janvier d'un rapport le liant au crime organisé et au trafic d'organes.

M. Thaçi a réfuté ces accusations datant de l'époque où il était chef de l'Armée de Libération du Kosovo (UCK), qui a combattu les forces serbes lors du conflit de 1998-1999.

A Abidjan, Zuma met la France en difficulté

Slate


Arrivée
© Reuters
Le president Jacob Zuma


C`est officiel: Jacob Zuma, président de l`Afrique du Sud, a l`intention «d`exposer ses vues» sur la Côte d`Ivoire à Nicolas Sarkozy, son homologue français, lors de son prochain voyage à Paris les 2 et 3 mars 2011.

Reflet d`un certain malaise, ces idées tiennent pour l`instant en une phrase mal tournée, émanant du ministère sud-africain des Affaires étrangères:

«Tandis que nous respectons les vues de nos amis en dehors du continent, nous aimerions qu`ils sachent que les Africains souhaiteraient plutôt avoir l`opportunité de gérer les problèmes africains, soutenus par les amis en dehors du continent, mais pour l`essentiel la solution doit venir des dirigeants africains eux-mêmes.»

En clair, «fichez-nous la paix, la France n`a rien à voir là-dedans». Une position qui, une fois décryptée, paraît nettement favorable à Laurent Gbagbo, président sortant de Côte d`Ivoire, qui se pose en nationaliste africain victime d`un complot franco-américain depuis qu`il a perdu la présidentielle du 28 novembre face à Alassane Ouattara.

Cet argument porte en Afrique du Sud, où les anciens «combattants de la liberté» du Congrès national africain (l`ANC, parti au pouvoir) ont tendance à analyser les situations africaines à travers le prisme de leur propre histoire.

Une dépêche de l`Agence de presse sud-africaine (Sapa) signale le 17 février que «la position de l`Afrique du Sud a changé» sur la Côte d`Ivoire. En quoi? Mystère et boule de gomme.

Là encore, il faut savoir lire entre les lignes avant de comprendre que la grande nouveauté tient en cette petite phrase: «Nous n`avons pas de favoris». Une déclaration faite par Maite Nkoane-Mashabane, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères. Les mots comptent, dans la guerre des nerfs et de l`opinion qui se joue depuis bientôt trois mois en Côte d`Ivoire.

Ils comptent d`autant plus que Jacob Zuma représente, avec Blaise Compaoré, président du Burkina Faso et grand allié d`Alassane Ouattara
... suite de l'article sur Slate

Libye: Kadhafi brandit la menace d'un nouveau Tienanmen

TRIPOLI (AFP)

AFP / LIBYAN TV

Une capture d'écran du colonel Kadhafi s'adressant à la télévision libyenne le 22 février 2011

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont le régime est confronté à une révolte populaire sans précédent, est intervenu mardi à la télévision pour brandir la menace d'une répression comparable à celle de la place Tienanmen à Pékin.

Promettant de se battre "jusqu'à la dernière goutte" de son sang, il a appelé la police et l'armée à reprendre en main la situation, menaçant tout manifestant armé de la "peine de mort".

Drapé dans une tunique marron, le colonel Kadhafi tenait à la main son Livre vert, recueil de ses pensées publié dans les années 1970 et s'exprimait devant sa maison bombardée en avril 1986 par les Américains et laissée depuis en l'état.

"Mouammar Kadhafi n'a pas de poste officiel pour qu'il en démissionne. Mouammar Kadhafi est le chef de la révolution, synonyme de sacrifices jusqu'à la fin des jours. C'est mon pays, celui de mes parents et des ancêtres", a-t-il affirmé dans un discours enflammé de plus d'une heure.

Arrivé au pouvoir en 1969, après avoir renversé le roi Idriss, le colonel Kadhafi avait proclamé en 1977 la "Jamahiriya", qu'il définit comme un "Etat des masses" gouvernant par le biais de comités populaires élus. Il s'est attribué le seul titre de "Guide de la révolution".

AFP

Une scène de rue sur la place Verte à Tripoli, retransmise par la télévision libyenne le 21 février 2011

"Tous les jeunes doivent créer demain les comités de défense de la révolution: ils protègeront les routes, les ponts, les aéroports (...). Le peuple libyen doit prendre le contrôle de la Libye, nous allons leur montrer ce qu'est une révolution populaire", a-t-il dit, en lisant un texte dans un discours parfois ponctué de silences et de bégaiements.

"Aucun fou ne pourra couper notre pays en morceaux", a-t-il ajouté, menaçant de "purger (le pays) maison par maison".

"Rendez vos armes immédiatement, sinon il y aura des boucheries", a-t-il lancé aux manifestants, évoquant une riposte "similaire à Tienanmen", en référence à la répression militaire du "Printemps de Pékin" en juin 1989 qui avait fait des centaines, voire des milliers de morts, selon les sources.

D'après l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), la répression a déjà fait "au moins 62" morts dans la capitale Tripoli depuis dimanche.

Lundi matin, HRW avait annoncé un bilan d'au moins 233 morts depuis le début du mouvement de contestation le 15 février, sans faire état de victimes à Tripoli. La Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) avait avancé le chiffre de "300 à 400" morts dans le pays.

Les violences meurtrières d'abord concentrées à Benghazi, deuxième ville du pays à 1.000 km à l'est de Tripoli, ont touché la capitale dimanche soir, alors que le calme est revenu à Benghazi lundi soir, d'après des témoignages à l'AFP.

AFP

Capture d'écran de Kadhafi apparaissant le 22 février 2011 à la télévision officielle libyenne

Selon la présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen, les violences se poursuivaient dans la matinée à Tripoli.

"Les milices, les forces de sécurité fidèles à Kadhafi sévissent de façon terrible, cassent les portes, pillent", a-t-elle indiqué à l'AFP. "Il est impossible de retirer les corps dans les rues, on se fait tirer dessus", a-t-elle rapporté.

Lundi soir, des témoins contactés par l'AFP ont fait état de violents affrontements dans les quartiers de Fachloum et Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli, l'un d'eux parlant de "massacres".

"Nous avons vu des Land Cruisers, plein d'hommes masqués en tenue militaire, équipés d'armes lourdes, se rendre vers les lieux des rassemblements dans le centre-ville. Des hommes en civil nous tiraient dessous", a raconté un protestataire à HRW.

AFP

Carte de localisation des villes tombées aux mains des manifestants

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir reçu des "appels de détresse" et contacté les autorités libyennes à Genève pour proposer de l'aide humanitaire d'urgence. Selon le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmad Aboul Gheit, les pistes de l'aéroport de Benghazi ont été bombardées.

A Tripoli, beaucoup d'étrangers restaient confinés chez eux. L'aéroport était bondé, des centaines d'expatriés cherchant à quitter le pays. L'Italie, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Ukraine ont annoncé mardi l'envoi d'avions pour procéder à des évacuations de ressortissants.

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée aux violences en Libye a commencé à New York, l'ambassadeur d'Allemagne Peter Wittig appelant à une action "rapide et claire".

La haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay a exigé l'ouverture d'une "enquête internationale indépendante" sur les violences, évoquant la possibilité de "crimes contre l'humanité". De nombreuses capitales internationales ont condamné les violences.

Plusieurs dirigeants libyens ont fait défection à l'instar du ministre de la Justice Moustapha Abdel Jalil pour protester contre les violences contre les manifestants, de même que des diplomates en poste à l'étranger.

Sur le plan économique, l'escalade meurtrière en Libye, important producteur mondial d'or noir, a entraîné une hausse des prix du pétrole à des niveaux inédits depuis 2008. L'Opep s'est dit prête à réagir si besoin, l'Arabie saoudite assurant qu'elle pourrait augmenter sa production en cas de besoin.

En fin d'après-midi, le groupe pétrolier et gazier italien ENI a annoncé que la fourniture de gaz libyen via le gazoduc Greenstream, qui relie la Libye à l'Italie, était suspendue en raison des violences.

Quatre Américains otages de pirates somaliens tués sur leur yacht

WASHINGTON - Quatre Américains dont le yacht avait été capturé par des pirates somaliens ont été tués peu avant une tentative de sauvetage des forces américaines, a indiqué le Pentagone mardi.

A environ 6H00 GMT, "alors que des négociations étaient en cours pour obtenir la libération des quatre otages américains, les soldats américains ont riposté à des coups de feu en provenance du bateau piraté S/V Quest", a annoncé le Pentagone dans un communiqué.

Après avoir abordé le bateau, les soldats ont découvert "que les quatre otages avaient été abattus par leurs ravisseurs", sans que les soldats parviennent à les ranimer, selon le Pentagone.

Deux pirates ont été tués dans l'assaut et 13 capturés. Les forces américaines ont également retrouvé les corps de deux autres pirates à bord du S/V Quest.

"Nous exprimons nos plus sincères condoléances pour les vies innocentes perdues de façon inhumaine à bord du Quest", a déclaré le général James N. Mattis, chef du Commandement central américain.

Le S/V Quest avait été capturé vendredi à 240 milles nautiques (environ 440 kilomètres) de la côte d'Oman, et était suivi depuis environ trois jours par les militaires américains, selon le communiqué.

Ses propriétaires, Jean et Scott Adam, qui naviguent autour du monde depuis plus de sept ans, avaient prévu de faire escale notamment à Djibouti et Oman.

(©AFP

pétrole: les Etats-Unis appellent à une production accrue de l'Opep

RYAD - Les Etats-Unis appellent l'ensemble des pays producteurs de pétrole dont ceux de l'Opep à accroître leur production en réponse à la récente envolée des cours de brut, a indiqué mardi à Ryad le secrétaire américain adjoint à l'Energie Daniel Poneman.

Le prix du panier de douze qualités de pétrole brut qui sert de référence à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a franchi la barre des 100 dollars pour la première fois en deux ans et demi, pour atteindre 100,59 dollars, selon un communiqué mardi.

Ce prix de référence est une compilation de prix constatés lundi, alors que la révolte secoue le régime en Libye, l'un des principaux pays exportateurs de l'Opep. Il était de 99,08 dollars vendredi.

Mardi matin, le Brent de la Mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 106,95 dollars, alors que le WTI pour livraison en mars valait 92,65 dollars.

Une réunion du Forum international de l'Energie (IEF) seient actuellement à Ryad. L'IEF réunit les pays de l'Opep et les pays consommateurs de l'A tgence internationale de l'Energie (AIE), auxquels se sont joints la Russie, la Chine, le Mexique, le Brésil, et nombre de pays en développement.

(©AFP

Crise ivoirienne: les quatre présidents africains à la rencontre de Ouattara

AFP

De gauche à droite: Idriss Deby Itno, Jacob Zuma, Jakaya Kikwete et Mohamed Ould Abdel Aziz à Abidjan le 21 février 2011

Quatre présidents africains du panel sur la crise ivoirienne s'apprêtaient à rencontrer mardi à Abidjan Alassane Ouattara, reconnu chef de l'Etat par la communauté internationale, au lendemain d'un entretien avec son rival, le sortant Laurent Gbagbo, sur fond de violences.

Au deuxième jour de leur visite, Idriss Deby Itno (Tchad), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) devaient s'entretenir d'ici la mi-journée avec M. Ouattara au Golf hôtel où il est retranché avec son équipe, a indiqué son entourage.

Comme à M. Gbagbo lundi, le panel doit soumettre à M. Ouattara des propositions pour aboutir d'ici au 28 février à des solutions "contraignantes" pour les deux camps.

Selon un ministre sud-africain, les quatre chefs d'Etat délégués par l'Union africaine (UA) pour dénouer la crise post-électorale proposent un partage du pouvoir ou bien un gouvernement d'interim jusqu'à de nouvelles élections.

Le panel de médiateurs dont fait partie le président sud-africain Jacob Zuma, "tente de trouver une solution de compromis, qu'il s'agisse d'un partage de la présidence entre les deux présidents ou bien (...) un gouvernement d'interim jusqu'à de nouvelles élections", a déclaré mardi à l'AFP le ministre sud-africain adjoint aux Affaires étrangères, Ibrahim Ibrahim.

"Je ne pense pas que le panel penche pour l'un ou l'autre, que ce soit Laurent Gbagbo ou Alassane Ouattara, parce que cela mènerait à une déstabilisation du pays", a ajouté M. Ibrahim, interrogé en marge de la session parlementaire au Cap.

AFP

Laurent Gbagbo et Jacob Zuma le 21 février 2011à Abidjan

La rencontre du panel avec M. Ouattara, initialement prévue lundi soir, n'a finalement pu avoir lieu. Dans l'entourage de M. Ouattara, on expliquait avoir voulu ainsi manifester son mécontentement devant l'absence de représentant de l'Afrique de l'Ouest au sein de la délégation.

Le président burkinabè Blaise Compaoré, membre du panel, a en effet renoncé à se rendre à Abidjan pour "raison de sécurité": plus d'un millier de jeunes pro-Gbagbo attendaient à l'aéroport l'ex-médiateur du processus de paix ivoirien (2007-2010) qu'ils accusent d'être un allié de M. Ouattara et de l'ex-puissance coloniale française.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a adopté une ligne plus dure que l'Union africaine en brandissant la menace de la force pour déloger M. Gbagbo, a d'ailleurs fermement critiqué le maintien de la visite du panel amputé d'un de ses membres.

"La Commission de la Cédéao s'est inquiétée de voir que le panel a malgré tout décidé d'effectuer immédiatement la visite, sans la participation d'un membre important dont les contributions au processus de paix en Côte d'Ivoire sont inestimables et méritent de meilleures appréciations et davantage de respect", a-t-elle affirmé.

Pour elle, la situation sur le terrain n'était pas "propice à la tenue d'une mission d'une telle importance".

Le président de la Commission de la Cédéao, James Victor Gbeho, qui a jugé récemment avec sévérité les tentatives de compromis avec M. Gbagbo, a également annulé son déplacement à Abidjan.

La nouvelle médiation survient alors que la capitale ivoirienne connaît un regain de tension depuis ce week-end.

Après bientôt trois mois de crise, le camp Ouattara, inspiré par les révolutions en Tunisie et en Egypte, a appelé les siens à se mobiliser pour chasser le président sortant.

Selon des journaux locaux, au moins six personnes ont été tuées lundi dans des affrontements très violents entre partisans de M. Ouattara et Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à son rival, dans les quartiers populaires d'Abobo (nord), Koumassi et Treichville (sud).

Ces heurts ont donné lieu pendant plusieurs heures à des scènes de guérilla urbaine, ont rapporté des témoins.

Les violences post-électorales ont fait au moins 300 morts depuis mi-décembre, selon l'ONU.

Marché: tendance incertaine de l'euro face au dollar

La monnaie unique européenne cédait légèrement du terrain face au dollar mardi midi, dans un contexte toujours dominé par l'incertitude politique au Moyen Orient. Les tendances peinent donc à émerger. Les devises refuge comme le dollar, mais surtout le franc suisse, ont le vent en poupe. Vers 12 heures 15, l'euro cède 0,20% à 1,3649 face au billet vert, après une baisse de 0,17% la veille.

Rappelons que les marchés nord-américains étaient fermés hier et que le retour des opérateurs US pourrait dynamiser la tendance, en cours d'après-midi.

Chez Pictet & Cie, l'équipe Changes rappelait ce matin que “tous les indices des directeurs d'achat européens des services, manufacturiers et composites (France, Allemagne et zone euro) ont donné des valeurs positives par rapport au mois précédent (excepté l'indice des directeurs d'achat des services allemand)”. Mais le risque politique domine actuellement l'actualité.

Signalons d'ailleurs que l'euro perd 0,81% face au franc suisse, devise refuge par excellence en Europe, contre lequel il revient à 1,2843 dollar après avoir flirté avec les 1,30 ces derniers jours. Il cède également 0,53% contre le yen à 113,10, mais ce mouvement est atténué par la mise sous revue avec implication négative par Moody's de sa note sur la dette nippone.

Les cambistes de Jyske Bank notent ce matin que “les marchés ne savent à quel saint se vouer en ce moment”, en citant les crises de l'euro, du Moyen Orient (la Libye, Iran et Israël avec le transit de navires de guerre iraniens par le canal de Suez), et les durcissements monétaires opérés par la Chine. L'hésitation et, partant, la nervosité règnent en maître.

“La situation européenne est plutôt ignorée, mais attention : les signaux de crise sont toujours alarmants sur le Vieux continent, alors que le Portugal chancelle et sera probablement contraint d'en appeler au FESF”, signalent les spécialistes de Jyske. A ce jour, l'emprunt d'Etat portugais à 10 ans sert un taux de 7,46%, non loin de ses records des derniers jours. Il se compare avec les 3,16% du Bund allemand de même échéance.

Cet après-midi, on attend notamment des Etats-Unis l'indice de confiance du consommateur pour février (prévision : 65 ; précédent : 60,6) et l'indice de la Fed de Richemond pour ce même mois.


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Marché: l'AIE quantifie la dépendance européenne à la Libye

Alors que le cours du baril de brut atteint de nouveaux records suite à l'extension des troubles politiques au Moyen Orient, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) vient de faire le point sur la production d'hydrocarbures de la Libye. Ce pays où sévit actuellement une violente répression exporte la majeure partie de son pétrole et de son gaz vers les pays d'Europe, au premier rang desquels figurent l'Italie, mais aussi l'Irlande et l'Autriche.

Membre du cartel pétrolier de l'OPEP, la Libye a produit en janvier dernier 1,69 million de barils d'hydrocarbures par jour, dont 0,10 million de barils d'équivalent-pétrole/jour de gaz naturel liquéfié (GNL). Pour mémoire, la production pétrolière mondiale approche des 90 millions de barils/jour à l'heure actuelle.

Ce pays d'Afrique du Nord avait alors exporté 1,49 million de barils/jour de cette production. Environ 85% du pétrole du pays est destiné à l'Europe, et 13% part vers le canal de Suez. Le pays utilise pour ce faire six terminaux pétroliers répartis le long de la côte.

En 2010, les pays européens les plus dépendants du pétrole libyen étaient l'Irlande (23,3% de ses importations), l'Italie (22%), l'Autriche (21,2%), la Suisse (18,7%), la France (15,7%) et la Grèce (14,6%).

Le pays, qui depuis 1967 est dirigé par le colonel Mouammar Kadhafi, dispose en outre de cinq usines de raffinage d'une capacité de 378.000 barils/jour. Environ 100.000 barils/jour sont exportés, essentiellement vers l'Europe et surtout l'Italie (60% du total en 2009). Il s'agit principalement de kérozène et de fuel domestique.

Enfin, du côté du gaz naturel, la Libye produit environ 15 milliards de mètres-cube de molécule par an, dont elle consomme le tiers pour produire notamment du courant électrique. Le solde est exporté par différents canaux, notamment par le gazoduc Greenstream qui, venant d'Algérie, longe la frontière tunisienne pour rallier ensuite la Sicile et la botte italienne. Durant les 11 premiers mois de 201, l'Italie a ainsi importé 26 millions de mètres-cubes de gaz libyen par jour, ce qui représente 13% de ses importations.

Des usines de liquéfaction de gaz “chargent” aussi des méthaniers qui partent généralement vers l'Espagne, qui importe 1,5% de son gaz de Libye.


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Différend Cédéao / UA sur le maintien de l`actuelle mission en Côte d`Ivoire

AFP


Arrivée
© Reuters


ABUJA - La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) a critiqué mardi le fait que le panel de l`Union africaine (UA) ait maintenu se visite à Abidjan en dépit de menaces contre le président burkinabè Blaise Compaoré qui a dû annuler sa participation.
"La Commission de la Cédéao s`est inquiétée de voir que le panel a malgré
tout décidé d`effectuer immédiatement la visite, sans la participation d`un
membre important, dont les contributions au processus de paix en Côte d`Ivoire
sont inestimables et méritent de meilleures appréciations et davantage de
respect", a estimé la Cédéao dans un communiqué.
M. Compaoré, ex-médiateur du processus de paix ivoirien (2007-2010), et
James Victor Gbeho, président de la Commission de la Cédéao, ont annulé leur
venue cette semaine à Abidjan, dans le cadre du panel de l`UA sur la crise
ivoirienne après le scrutin présidentiel de novembre, "principalement en
raison de menaces sécuritaires", selon ce texte.
Les quatre autres chefs d`Etat membres de ce panel sont arrivés lundi à
Abidjan où ils devaient soumettre au président sortant Laurent Gbagbo et à son
adversaire Alassane Ouattara, seul président ivoirien reconnu par la
communauté internationale, des propositions pour tenter de régler la crise
post-électorale.
Ces émissaires sont le Tchadien Idriss Deby Itno, le Tanzanien Jikaya
Kikwete, le Sud-africain Jacob Zuma et le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le camp Gbagbo accuse Blaise Compaoré de soutenir Alassane Ouattara et
dimanche soir, plus d`un millier de partisans du président sortant, hostiles à
la venue du dirigeant burkinabè, l`attendaient à l`aéroport, ce qui l`a poussé
à renoncer à sa venue.
Pour la Commission de la Cédéao, la situation à Abidjan n`était pas
"propice à la tenue d`une mission d`une telle importance", indique-t-elle dans
son communiqué visant à "clarifier la non participation de la délégation
ouest-africaine".
La crise ivoirienne a fait au moins 300 morts dans des violences depuis
mi-décembre, selon l`ONU, et Abidjan connaît un regain de tension ces derniers
jours.

Italie: réunion de crise autour de Silvio Berlusconi sur la Libye

ROME (Italie) (AFP)

AFP/Archives

Silvio Berlusconi le 18 février 2011 à Rome

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a convoqué mardi ses ministres pour faire face à la crise libyenne, craignant tant un afflux d'immigrés clandestins qu'une menace pour les intérêts de la péninsule dans son ancienne colonie.

La rencontre, prévue en fin d'après-midi, doit réunir autour du chef du gouvernement six ministres - Défense, Affaires étrangères, Intérieur, Développement économique, Travail et Emploi, Transport et Infrastructures -, ainsi que le secrétaire d'Etat en charge des services secrets.

"C'est une réunion qui doit examiner à fond tous les aspects de la crise libyenne", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale. "En dehors de l'alarme lancée hier par le président du Conseil Berlusconi sur l'utilisation inacceptable de la violence" par le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, la réunion devrait aussi "mettre en garde contre le risque que la situation dégénère, avec de graves conséquences sur la stabilité politique et l'intégrité territoriale" du pays, selon la même source.

"Le chef du gouvernement et ses ministres examineront bien entendu les aspects économiques de la crise mais aussi les aspects sécuritaires liés aux flux migratoires", selon la même source. "L'éventuelle immigration clandestine en provenance de la Libye n'est pas seulement un problème italien mais c'est un problème européen que l'Europe doit affronter", a conclu cette source en rappelant la position officielle de Rome sur les questions d'immigration.

Pour affronter une éventuelle vague d'immigrés, l'Italie a ordonné dès lundi soir un rehaussement de l'état d'alerte de ses bases militaires aériennes et a décidé le déploiement de deux frégates dans le canal de Sicile qui sépare le pays des côtes de la Libye, distante d'à peine 340 km.

L'Italie, principal partenaire commercial de la Libye, est déjà touchée par les violences qui ravagent ce pays par le biais de ses entreprises qui ont vu chuter leur cours en Bourse et ont dû rapatrier de nombreux employés.

Les autorités italiennes ont ainsi annoncé mardi matin le rapatriement par avion militaire d'une centaine d'Italiens, sans qu'il soit possible de savoir dans l'immédiat de quelle région du pays.

Le ministre de la Défense Ignazio La Russa avait évoqué dans un premier temps l'aéroport de Benghazi, dans la zone la plus touchée par les violences, mais celui-ci a été rendu impraticable à la suite des combats.

"Un avion militaire va partir dans quelques heures mais nous ne savons pas encore où il se posera car cela dépendra de la situation", a indiqué à l'AFP le ministère italien des Affaires étrangères, précisant qu'il y aurait également "un vol Alitalia supplémentaire".

Parallèlement, le ministère envoie un autre avion avec une unité de crise qui doit aider à organiser, en coopération avec l'ambassade, le retour des Italiens encore présents en Libye.

Dès lundi, le pétrolier italien ENI a entamé l'évacuation de son personnel ainsi que des familles des salariés, de même que le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica ou le groupe de BTP Impregilo.

Mardi, une vingtaine d'employés de l'entreprise Ravanelli, spécialisée dans les infrastructures urbanistiques, ont quitté Tobrouk pour se rendre par la route en Egypte.

Les liens économiques entre l'Italie et la Libye se sont resserrés en 2008 avec la signature d'un accord historique dans le cadre duquel Rome s'est engagé à verser cinq milliards de dollars sur 25 ans à Tripoli au titre de dédommagements pour la colonisation. Les entreprises italiennes ont depuis obtenu de nombreux contrats en Libye tandis que Tripoli, déjà présente dans le capital d'entreprises italiennes, s'est renforcée grâce à ses "pétrodollars".

Côte d'Ivoire: la médiation propose partage du pouvoir ou nouvelles élections

LE CAP (AFP)

AFP

Laurent Gbagbo et Jacob Zuma le 21 février 2011à Abidjan

Les quatre chefs de l'Etat délégués par l'Union africaine pour dénouer la crise post-électorale en Côte d'Ivoire proposent un partage du pouvoir ou bien un gouvernement d'interim jusqu'à de nouvelles élections, a déclaré mardi à l'AFP le ministre adjoint sud-africain des Affaires étrangères.

Séisme en N-Zélande: 2 étudiants japonais ensevelis et 11 disparus

TOKYO - Deux étudiants japonais étaient toujours bloqués sous les décombres d'une école et onze de leurs camarades n'avaient toujours pas pu être localisés plusieurs heures après le violent séisme survenu mardi à Christchurch, ont indiqué des responsables et les médias à Tokyo.

Ils font partie d'un groupe de 21 étudiants et deux professeurs de l'Université des langues étrangères de Toyama (centre du Japon) venus en Nouvelle-Zélande perfectionner leur anglais pendant un mois.

Au total, sur les 23 participants à ce séjour linguistique, dix ont été retrouvés vivants.

Une enseignante de 43 ans et six étudiants ont pu être dégagés des décombres en fin de journée, a indiqué un responsable de l'établissement de Toyama. Deux autres élèves avaient été hospitalisés en cours de journée, dont l'un pour des fractures, tandis que le deuxième accompagnateur, âgé de 48 ans, est lui sorti indemne de la catastrophe.

Le séisme de magnitude 6,3 s'est produit au moment où le groupe était en train de déjeuner dans la cafétéria d'une université de Christchurch.

L'enseignante japonaise avait pu envoyer un message à sa famille au Japon grâce à son téléphone portable, dans lequel elle expliquait qu'elle était bloquée sous les décombres du bâtiment avec sept étudiants.

Le ministère japonais des Affaires étrangères a annoncé que l'ambassade de Nouvelle-Zélande avait officiellement demandé au Japon d'envoyer une équipe de spécialistes pour participer aux opérations de secours.

(©AFP

Sites internet: les autorités américaines accusées de désactiver à tout va

AFP
Un clavier d'ordinateur
Un clavier d'ordinateur MARTIN BUREAU AFP/archives

La gouvernance de l'internet est menacée par la pression des autorités américaines qui procédent à des désactivations "unilatérales" de sites, passant outre les structures mondialement reconnues, accuse Stéphane Van Gelder, à la tête de l'instance internationale GNSO.

Le GNSO est l'instance décisionnelle de l'Icann, discret organisme privé californien qui assure un rôle clé dans la régulation d'internet en attribuant les noms de domaine, et dont les décisions s'imposent mondialement.

"Depuis un an, les agences de lutte contre la criminalité - que ce soit le FBI, Interpol ou les polices d'Etat - viennent à l'Icann et au GNSO avec des demandes concernant la désactivation de sites et de noms de domaine", et que l'instance repousse, indique-t-il lors d'un entretien à l'AFP.

M. Van Gelder est le premier Français à occuper le poste de président du GNSO.

"Nous avons déjà été convoqués à deux reprises à la Maison Blanche sur le sujet de la lutte contre la contrefaçon, et le but était de nous demander comment on agissait contre ce phénomène, et c'était fait de manière assez agressive", poursuit-il.

"Il y a de vraies pressions, de véritables actions de lobbying, pour qu'on lutte contre ces phénomènes: les entités étatiques s'attaquent aux acteurs sur lesquels elle peuvent agir, comme nous, car elles ne peuvent par exemple pas s'attaquer à la mafia", estime M. Van Gelder, qui ajoute que ces entités font fi des fins de non recevoir.

Selon lui, en un an, les autorités américaines ont ainsi procédé à la désactivation "de manière unilatérale" de plus d'une centaine de noms de domaines se terminant en .com - dont la gestion est déléguée à la société américaine Verisign - et desquels dépendent souvent des milliers de sites internet, blogs ou pages personnelles.

"Les administrateurs n'ont pas été prévenus et se sont réveillés avec sur leur site le logo du gouvernement américain", dénonce Stéphane Van Gelder.

"Certains étaient des sites de contrefaçon vendant des DVD ou des sacs à main, mais beaucoup d'autres n'avaient rien d'illégitime. Par exemple, lorsque le nom mooo.com a été désactivé" car il hébergeait des contenus pornographiques, "ce sont au total 84.000 sites qui en dépendaient qui ont aussi été débranchés, et qui n'avaient rien à voir avec les contrefaisants", déplore-t-il.

"C'est de la prise en otage de noms de domaine par les autorités américaines, une telle intervention des Etats n'est pas souhaitable. C'est une nouvelle tendance, mais une tendance de fond, il n'y a plus de discussion, seulement des décisions unilatérales de désactivation", résume M. Van Gelder.

Il va jusqu'à évoquer "une forme de chirurgie sans anesthésie et avec un gros couteau": "ces actions sont directes, il n'y a plus la notion de respect du système établi, le gouvernement décide qu'il y a offense et il débranche votre site, il fait fi des structures existantes" comme l'Icann et le GNSO qui ont pourtant la main sur l'attribution des noms de domaine, dénonce-t-il.

Selon lui, "il y a danger, notre modèle de gouvernance de l'internet va au-delà d'un Etat, d'un gouvernement. Des structures existent et passer outre pour désactiver des sites ne peut qu'inquiéter".

Créée en 1998 sous l'administration Clinton, l'Icann n'est cependant plus sous contrat direct du gouvernement américain depuis 2009. Et certains pays verraient bien que ses fonctions et pouvoirs soient pris en charge par un organisme dirigé par l'ONU.

"Le modèle n'est pas parfait mais tous les utilisateurs d'internet y sont représentés, à la différence de l'ONU qui est complètement fermée en comparaison, on ne peut pas appliquer la gouvernance étatique traditionnelle à internet", estime M. Van Gelder.

Aujourd'hui, on compte quelque 200 millions de noms de domaine, dont quelque 95 millions en .com.

ALERTE - Côte d'Ivoire: la médiation propose partage du pouvoir ou nouvelles élections

LE CAP - Les quatre chefs de l'Etat délégués par l'Union africaine pour dénouer la crise post-électorale en Côte d'Ivoire proposent un partage du pouvoir ou bien un gouvernement d'interim jusqu'à de nouvelles élections, a déclaré mardi à l'AFP le ministre adjoint sud-africain des Affaires étrangères.

(©AFP

La contestation prend de l'ampleur au Moyen-Orient, violents affrontements en Libye

AFP

Manifestation contre le président yémenite Ali Abdullah Saleh le 21 février 2011 à Sanaa

De violents affrontements se sont poursuivis lundi en Libye, y compris dans la capitale Tripoli et dans plusieurs villes aux mains des manifestants, cependant que les mouvements de contestation ont pris de l'ampleur au Moyen-Orient.

"Je vais voir les jeunes sur la place verte. C'est juste pour prouver que je suis à Tripoli et non au Venezuela et démentir les télévisions, ces chiens", a lancé le colonel Mouammar Kadhafi lors d'une première brève apparition "en direct" à la télévision d'Etat depuis le début de la contestation le 15 février.

En réponse aux informations diffusées par des télévisions et médias internationaux, selon lesquelles il aurait quitté la Libye pour le Venezula, les images de la télévision montraient le colonel - au pouvoir depuis 42 ans - en manteau, s'apprêtant à monter dans une voiture, alors qu'il tenait un parapluie pour se protéger de la pluie, devant sa maison dans la résidence-caserne de Bab Al-Aziziya.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a réclamé lundi dans un entretien téléphonique avec le colonel que les violences contre les manifestants cessent "immédiatement", selon son porte-parole. M. Ban a annoncé plus tard la tenue mardi d'une réunion du conseil de sécurité de l'ONU consacrée à la Libye.

La télévision d'Etat libyenne a annoncé que les forces de sécurité menaient une opération contre "les repaires de saboteurs et de terroristes", qui a fait "plusieurs morts" lundi. L'armée a bombardé des dépôts d'armes situés loin des zones urbaines, selon Seïf Al-Islam, un des fils du colonel, cité par la télévision.

Des habitants de Fachloum et de Tajoura, quartiers de la banlieue de Tripoli, joints dans la soirée au téléphone, ont fait état de véritables "massacres" et d'"hommes armés tirant de manière aveugle" et tuant "même des femmes".

Le bilan de la répression en Libye se compte désormais en centaines de morts: Human Rights Watch avance le chiffre de 233 morts, tandis que la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a fait état de 300 à 400 morts. "Beaucoup de villes sont tombées, notamment sur l'est de la côte. Des militaires se sont ralliés" au soulèvement, a déclaré à l'AFP la présidente de la FIDH, Souhayr Belhassen, citant notamment Benghazi, bastion de l'opposition.

Face à ces violences, les compagnies pétrolières implantées en Libye, comme le britannique BP, le français Total, l'italien ENI, l'espagnol Repsol, le norvégien Statoil et les allemandes Wintershall et RWE Dea, ont commencé à évacuer leurs salariés.

Les Etats-Unis ont eux ordonné le départ de leur personnel diplomatique "non essentiel". Plusieurs pays européens ainsi que la Russie préparaient l'évacuation de leurs ressortissants. Le département d'Etat a averti que "les affrontements violents entre manifestants et forces de sécurité continuent dans toute la Libye, y compris à Tripoli. Les manifestations imprévues, la violence et le pillage sont possibles tout au long des jours qui viennent".

Conséquence de la situation en Libye - membre de l'Opep et 4e producteur de pétrole en Afrique -, le prix du brut a grimpé lundi au-dessus de 105 dollars le baril à Londres, un niveau plus vu depuis fin septembre 2008.

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Les dernières 24h dans le monde arabe

Au Yémen, la contestation a gagné lundi le nord du pays, où des dizaines de milliers de chiites ont participé à Saada à une manifestation demandant la chute du régime du président Ali Abdallah Saleh, d'après les organisateurs appartenant à cette minorité religieuse.

Dans la capitale, des milliers de personnes ont entamé un sit-in pour exiger le départ du président Saleh qui a affirmé de son côté qu'il ne partirait "que par les urnes". Ce sit-in intervient au lendemain de la décision de l'opposition parlementaire de se joindre au mouvement de contestation mené jusqu'ici surtout par des étudiants.

A Aden, un manifestant a été tué lundi par les forces de sécurité, ce qui porte à 12 le nombre des morts dans cette métropole du sud.

Pour leur part, les ulémas (dignitaires religieux) du Yémen ont prohibé le recours à la force contre les manifestants, dans un communiqué publié lundi après une réunion extraordinaire.

AFP

Des femmes crient des slogans anti-gouvernementaux le 21 février 2011 à Manama

La contestation prenait aussi de l'ampleur à Manama, capitale du petit royaume de Bahreïn, stratégique pour la Ve Flotte américaine qui y a son QG. Les protestataires appartenant surtout à la majorité chiite ont passé une nouvelle nuit sur la place de la Perle, dans le centre-ville, reconquise après le retrait samedi de l'armée et de la police.

Des milliers de partisans de la famille royale sunnite ont eux aussi manifesté, se rassemblant lundi soir devant une mosquée de la capitale, agitant des portraits du roi et des drapeaux rouge et blanc de Bahreïn.

Un manifestant chiite a succombé à ses blessures, portant à sept le nombre des morts de la répression à Bahreïn où l'opposition préparait une démonstration de force avec une grande marche mardi à Manama.

En raison de cette agitation, le Grand prix de Bahreïn de Formule 1, prévu le 13 mars, a été annulé, selon un communiqué officiel.

Dans des déclarations à télévision d'Etat lundi soir, le prince héritier, cheikh Salman Ben Hamad Al-Khalifa, s'est engagé à des "réformes réelles, et non de façade".

Manifestation du RHDP : folle journée à Koumassi et Treichville, hier Les soldats de Gbagbo tuent pour empêcher l’accueil du Panel

Le Patriote


ATTENTION
© Abidjan.net par DR
Lundi 21 février 2011. Abidjan, Koumassi. Les forces de l`ordre utilisent des armes de guerre contre les populations civiles manifestant pour le départ de Gbagbo, à la demande du RHDP.
Des roquettes sur des populations civiles. La scène paraît tellement surréaliste, qu’on ne pouvait pas y penser, il y a quelques jours. Pourtant, c’est ce qu’il nous a été donné de voir, hier. A l’appel du RHDP, des milliers de personnes décident de rallier le grand carrefour de Koumassi pour réserver aux membres du panel des cinq Chefs d’Etat de l’UA, un accueil digne de leur rang. Dans chaque quartier de la commune, les uns et les autres s’organisent comme ils peuvent pour être au rendez-vous. Les forces de l’ordre, elles, n’entendent pas les choses de cette oreille. Il faut étouffer la mobilisation des militants du RHDP. Tôt le matin, les populations des différents quartiers du maire N’Dohi Yapi Raymond sont tirées de leur sommeil par des tirs en l’air et des jets de gaz lacrymogène. « Depuis ce matin, il y a des tirs derrière ma maison », témoigne un habitant du quartier Adioukrou dans la même commune. Du coup, tout s’est arrêté : transport, commerces, marchés… Pour crier leur ras-le-bol, les populations décident de se protéger et d’ériger des barrages sur les différentes artères de la commune. Leur rang va grandissant et leur détermination ne s’effrite point. Bien au contraire, gonflés à bloc, jeunes, femmes et même vieillards décident de braver les forces de l’ordre jusqu’au lieu du rassemblement. Il est un peu plus de midi et nous sommes à la Rue du Canal, à Koumassi Remblais. Puis, soudain tonnent une arme lourde. Trois jeunes manifestants, s’écroulent brusquement les corps déchiquetés, deux d’entre eux, Koné Ibrahim et Ouattara Ibrahim, meurent sur le champ. Le troisième, Ouattara Moustapha succombera quelques heures plus tard à ses blessures. Ils viennent d’être fauchés par une roquette, ou vous avez bien lu, une roquette. C’est l’émoi au sein de la population. « Ce n’est pas possible, lancer une roquette sur des populations civiles. Il faut être un sanguinaire pour le faire », s’indigne une vieille dame. Peu avant, les tirs s’étaient intensifiés, devenant par moment assourdissants. Ce sont des tirs à l’arme lourde, certainement des RPG. Dans leur folie meurtrière, les FDS, notamment de la Garde républicaine et du CeCos, feront d’autres victimes. Au carrefour de la grande mosquée de Koumassi, deux corps sans vie, selon des témoins, ont été enregistrés. Les FDS, après leur forfait, se sont repliés à Treichville. L’atmosphère, y était également tendue entre manifestants du RHDP et des éléments du CeCos. Ces derniers, à bord des véhicules numéro 001,002 et 004, ont semé la terreur dans la commune du maire Amichia. D’abord par des jets de gaz lacrymogène et puis des tirs à balles réelles, tuant au total cinq manifestants et faisant plusieurs blessés. Deux sont morts ont été notamment constatés à l’Avenue 8. Malgré cette répression sauvage, les manifestants n’ont pas abdiqué. Ils sont restés dans les rues toute la journée. Et ils comptent y rester jusqu’au départ de leur bourreau, Laurent Gbagbo. La télé LMP, ex-RTI, dans son journal de 20h hier, a totalement déformé les faits en présentant les victimes pour les bourreaux. Un vrai scandale, cette machine à désinformer.
Thiery Latt

Libye: après une semaine de chaos, Kadhafi en personne dément son départ

TRIPOLI (AFP)

AFP

Capture d'écran de Kadhafi apparaissant le 22 février 2011 à la télévision officielle libyenne

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a fait une brève apparition à la télévision libyenne pour prouver qu'il était toujours présent mardi dans le pays où règne le chaos après une semaine d'insurrection pour réclamer le départ du "Guide", au pouvoir depuis bientôt 42 ans.

Lundi soir, des témoins contactés par l'AFP ont fait état de violents affrontements dans les quartiers de Fachloum et Tajoura, dans la banlieue Est de Tripoli, parlant de "massacres" de manifestants anti-régime et de mercenaires africains déposés par hélicoptères qui ont tiré sur les passants.

Auparavant, la télévision d'Etat avait évoqué une opération ayant fait des morts et menée par les forces de sécurité contre les "saboteurs et (ceux qui sèment) la terreur".Mardi elle a démenti tout "massacre," estimant qu'il s'agissait de "mensonges qui font partie de la guerre psychologique".

La situation était calme mardi matin dans plusieurs quartiers de la capitale, dont Tajoura, selon des témoins joints par l'AFP.

Toutefois, selon des témoignages recueillis par la présidente de la Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) Souhayr Belhassen, les violences se poursuivaient dans la matinée à Tripoli. "Les milices, les forces de sécurité fidèles à Kadhafi sévissent de façon terrible, cassent les portes, pillent", a-t-elle indiqué à l'AFP, citant des informations communiquées par la Ligue libyenne des droits de l'Homme. "Il est impossible de retirer les corps dans les rues, on se fait tirer dessus", a-t-elle rapporté.

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Une scène de rue sur la place Verte à Tripoli, retransmise par la télévision libyenne le 21 février 2011

Dans la nuit, la télévision a montré le colonel Kadhafi, montant dans une voiture, un parapluie à la main, devant sa maison dans la résidence-caserne de Bab Al-Aziziya. "S'il n'avait pas plu, je me serais adressé aux jeunes sur la place verte (lieu de rassemblement de ses partisans, NDLR) et j'aurais passé la nuit avec eux pour leur prouver que je suis toujours à Tripoli, et non au Venezuela et (leur demander) de ne pas croire les télévisions de ces chiens errants", a-t-il affirmé selon l'agence officielle Jana, le citant mardi.

Le chef de la diplomatie britannique William Hague avait déclaré lundi que le colonel Kadhafi pourrait être en route vers le Venezuela.

A Tripoli, touché par les violences depuis dimanche, beaucoup d'étrangers restaient confinés chez eux. "Je suis enfermé à la maison depuis cet après-midi. (...) C'est trop dangereux", a expliqué un employé sud-américain d'une société européenne vivant à Tripoli contacté par l'AFP lundi soir.

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Carte de localisation des villes tombées aux mains des manifestants

Ceux qui peuvent partir affluent à l'aéroport de Tripoli. "L'aéroport est plein à craquer. C'est la pagaille", a indiqué mardi à l'AFP un ingénieur tunisien qui compte rentrer avec sa famille.

L'armée égyptienne a renforcé sa présence à la frontière avec la Libye pour assurer notamment le passage des ressortissants égyptiens fuyant le pays, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire.

Le bilan des violences s'élevait lundi à au moins 233 morts, selon Human Rights Watch, à "300 à 400" morts, selon la FIDH.

Plusieurs dirigeants libyens ont fait défection à l'instar du ministre de la Justice Moustapha Abdel Jalil qui a démissionné "pour protester contre l'usage excessif de la force" contre les manifestants. C'est également le cas de diplomates en poste à l'étranger, comme l'ambassadeur en Inde, mais aussi des pilotes de deux Mirage F1, qui ont atterri à Malte lundi, affirmant avoir fui après avoir reçu l'ordre de tirer sur les manifestants à Benghazi.

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Atterrissage le 21 février 2011 à Malte de deux Mirage F1 libyens

La haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay a exigé l'ouverture d'une "enquête internationale indépendante" sur les violences, évoquant la possibilité de "crimes contre l'humanité". Le conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir mardi sur la Libye, à la demande de l'ambassadeur adjoint du pays.

La Ligue arabe doit également tenir mardi une réunion d'urgence sur la Libye.

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a elle réclamé "l'arrêt du bain de sang inacceptable". L'Union européenne a "condamné" la répression, tout comme le secrétaire général de l'Otan.

Dans la région, l'Organisation de la conférence islamique, l'Iran, le Hamas et le Qatar ont fermement condamné les violences. Le très influent théologien musulman cheikh Youssef Al-Qardaoui a émis lundi une fatwa appelant l'armée libyenne à assassiner Mouammar Kadhafi.

Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a condamné "les massacres" tout comme l'Iran qui a demandé à la communauté internationale d'intervenir. Le Qatar a condamné le recours "à l'aviation et aux armes à feu contre les civils".

Les troubles en Libye, l'un des principaux pays exportateurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), faisaient s'envoler les prix de l'or noir. Les cours du brut ont bondi mardi à Londres au-dessus de 106 dollars, tandis que le prix du panier de référence de l'Opep franchissait les 100 dollars pour la première fois en deux ans et demi. L'Opep s'est dit prête à réagir "si cela s'avérait nécessaire".

Des Etats -comme l'Italie, premier partenaire commercial de la Libye- organisaient l'évacuation de leurs ressortissants, tout comme de nombreuses entreprises dont les compagnies pétrolières.

La Libye ne doit pas commettre "l'erreur" d'ignorer les demandes populaires

ANKARA - Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré mardi que les autorités libyennes ne doivent pas commettre "l'erreur" d'ignorer les demandes du peuple pour plus de démocratie.

"Il ne faut pas commettre l'erreur d'ignorer les aspirations du peuple à la démocratie et à la liberté. Le gouvernement libyen ne doit pas commettre une telle erreur", a déclaré M. Erdogan au parlement, devant les députés de son parti.

"Les interventions brutales contre ceux qui expriment des demandes démocratiques ne feront qu'accélérer la spirale de la violence", a-t-il ajouté, dans un discours retransmis à la télévision.

M. Erdogan, un islamiste modéré qui s'est fait dans la rue arabe une réputation de défenseur des Palestiniens et de critique virulent d'Israël, avait soutenu fermement les manifestants contre le régime du président Hosni Moubarak, en Egypte.

Son discours devant les parlementaires survient après des critiques de l'opposition, selon laquelle il n'a pas réagi avec la même fermeté face à la répression du mouvement populaire en Libye.

M. Erdogan a mis l'accent sur les milliers de Turcs qui attendent une évacuation de Libye, où travaillent environ 200 entreprises turques, dans des projets de construction qui représentent environ 15 milliards de dollars (11 mds euros).

"Notre priorité pour l'instant est le rapatriement dans la sécurité des ressortissants turcs", avait-il dit.

Des quelque 25.000 Turcs habitant la Libye, environ 1.000 ont été rapatriés jusqu'à présent.

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Des diplomates libyens de l'ONU appellent l'armée à renverser Kadhafi

NEW YORK (Nations unies) - Des diplomates libyens en poste aux Nations Unies ont exhorté lundi l'armée libyenne à renverser Mouammar Kadhafi, un "tyran", selon eux, qu'ils accusent de "génocide" contre son propre peuple.

Des membres de l'équipe diplomatique libyenne, emmenée par l'ambassadeur adjoint de la Libye à l'ONU Ibrahim Dabbashi, accusent également le colonel Kadhafi d'avoir fait appel à des mercenaires venus d'autres pays africains pour réprimer les manifestants. Ils se prononcent pour que l'espace aérien libyen soit fermé.

"Le tyran Mouammar Kadhafi a clairement montré à travers ses fils le niveau d'ignorance qui les caractérise lui et ses enfants et combien il méprise la Libye", expliquent les diplomates dans un communiqué en arabe.

Dans le texte, ils appellent les soldats libyens "où qu'ils soient et quel que soit leur grade, à s'organiser et à marcher sur Tripoli pour couper la tête du serpent".

Ils mettent aussi en garde contre "un massacre sans précédent", après qu'une répression meurtrière se soit abattue lundi en Libye, au lendemain d'un sévère avertissement lancé par le fils du leader libyen, Seif al-Islam, évoquant un risque de bain de sang.

Les diplomates appellent aussi les pays du monde entier à ne pas autoriser Kadhafi à se réfugier chez eux et à surveiller attentivement tout transfert d'argent venant de Libye.

M. Dabbashi a lu la déclaration à l'entrée de la mission de son pays aux Nations unies à New York, près d'un portait de Mouammar Kadhafi.

"Nous disons clairement que la mission libyenne (à l'ONU) est une mission qui appartient au peuple libyen. Elle n'appartient pas au régime. Le régime de Kadhafi a déjà commencé un génocide contre le peuple libyen", a dit M. Dabbashi, selon lequel le dirigeant libyen devrait être jugé par la Cour pénale internationale.

M. Ibrahim Dabbashi était entouré par six autres diplomates libyens, mais l'ambassadeur Abdurrahman Shalgham n'était pas présent.

Un peu plus tôt lundi, Ibrahim Dabbashi avait dit à la BBC qu'il pensait que la chute du colonel Kadhafi "n'est qu'une question de jours. Soit il démissionne, soit le peuple libyen se débarrasse de lui".

Mouammar Kadhafi "doit partir le plus vite possible", avait encore dit M. Dabbashi, cette fois sur CNN.

Les diplomates ont décidé de prendre leurs distances avec le gouvernement de Mouammar Kadhafi "en raison des agressions méprisables du régime contre le peuple libyen", a souligné Adam Tarbah, un autre diplomate libyen à l'ONU, interrogé par le Los Angeles Times.

"Nous savons que cela va mettre nos familles chez nous en danger, mais elles sont de toutes façons en danger", a expliqué Adam Tarbah.

Il a fait allusion au discours dimanche soir de Seif al-Islam, qui a promis de "combattre jusqu'à la dernière balle" pour mettre fin aux manifestations, selon M. Tarbah.

"Il incitait à la guerre civile", a dit M. Tarbah. "C'était honteux".

Lundi, l'organisation Human Rights Watch avait évoqué un bilan de 233 morts depuis le début de la contestation, mais ce chiffre devrait être désormais beaucoup plus important. La Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) a avancé de son côté un bilan de "300 à 400 morts".

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Six manifestants tués à Abidjan, l`UA rencontre Laurent Gbagbo

Au moins six manifestants réclamant le départ de Laurent Gbagbo ont été tués lundi à Abidjan tandis qu`une délégation de chefs d`Etat de l`Union africaine chargés de proposer une solution à la crise politique rencontrait le président sortant à Abidjan.

La communauté internationale a reconnu l`ancien Premier ministre Alassane Ouattara comme étant le vainqueur, le 28 novembre, du second tour de l`élection présidentielle, mais le président sortant, Laurent Gbagbo, conteste ces résultats et refuse de céder le pouvoir.

Selon les Nations unies, le conflit a fait jusqu`ici quelque 300 morts, en majorité des partisans d`Ouattara.

La délégation de l`UA a été ensuite reçue par Laurent Gbagbo. D`après une source proche des discussions préparatoires de dimanche, elle devait insister pour qu`il s`en aille en échange de diverses garanties. Ce dernier a jusqu`ici rejeté toutes les propositions en ce sens.

Le gouvernement d`Ouattara a lancé un appel à un soulèvement semblable à celui qui a poussé au départ le président égyptien Hosni Moubarak, mais les forces de sécurité ont dispersé les tentatives de rassemblement.

Des habitants ont fait état de coups de feu tirés tout au long de la matinée dans des quartiers d`Abidjan pro-Ouattara.

Dans le quartier de Koumassi, des soldats utilisant des mitrailleuses montées sur des véhicules militaires ont tiré sur des manifestants, ont rapporté des habitants. Trois manifestants au moins ont été tués, a dit Djaté Traoré, habitants de Koumassi, qui précise avoir vu les corps.

Dans le quartier de Treichville, on déplore trois morts et 14 blessés, a déclaré par téléphone à Reuters un employé de mairie qui a vu les morts. Cette source, qui a requis l`anonymat pour des raisons de sécurité, a participé au transport des blessés à l`hôpital.

Le camp Ouattara a fait état pour lundi d`un bilan de 12 morts, dont trois civils frappés par une grenade RPG.

Les militaires n`ont fait aucune déclaration.

Des tentatives similaires de manifestation ont été réprimées ce week-end par des forces pro-Gbagbo qui, selon des témoins, ont tué au moins cinq personnes.

L`armée a prorogé le couvre-feu nocturne imposé durant le week-end et qui sera maintenu jusqu`à jeudi.

"GARANTIES À LA PARTIE PERDANTE"

Babri Gohourou, porte-parole de l`armée, a déclaré à la télévision publique qu`au moins quatre soldats ou policiers avaient été lynchés dimanche par des manifestants, dont trois auraient été égorgés.

Les dirigeants sud-africain, mauritanien, tchadien, burkinabé et tanzanien s`étaient réunis dimanche en Mauritanie afin de discuter de propositions préparées par des experts de l`UA.

"Nous ne pouvions revenir sur la précédente décision de la commission de l`UA qui reconnaissait Ouattara comme le vainqueur de l`élection", a dit, sous le sceau de l`anonymat, la source proche des discussions.

"Il a été estimé que les deux candidats ne pouvaient coexister, de sorte que la préférence est allée à un transfert de pouvoir avec des garanties à la partie perdante (...) La délégation de haut niveau s`est mise d`accord sur la voie à suivre, mais il reste de nombreux détails à préciser".

A 14h00 GMT, tous les chefs d`Etat avaient atterri à l`aéroport d`Abidjan, à l`exception du président burkinabé, Blaise Compaoré. Aucune raison n`a été donnée à son absence, mais les partisans de Gbagbo considèrent qu`il a un parti pris en faveur de Ouattara.

Les deux rivaux ont formé chacun un gouvernement, mais Ouattara reste cantonné à un hôtel d`Abidjan où il est placé sous la protection de casques bleus des Nations unies.

Invoquant une "détérioration rapide du secteur financier", la banque SIB, filiale de la banque marocaine Attijariwafa, a suspendu lundi ses opérations dans le pays.

Presque toutes les autres banques internationales avaient déjà fermé leurs portes la semaine dernière.

Gbagbo, qui continue d`exercer le pouvoir avec l`appui de l`armée en dépit de sanctions internationales, a promis de rouvrir ce lundi deux banques françaises nationalisées la semaine dernière.

Néanmoins, selon des sources proches du ministère des Finances, des représentants de Gbagbo devaient rencontrer du personnel pro-Gbagbo des succursales de la Société Générale et de BNP Paribas en vue de leur réouverture mardi en tant que banques nationalisées.