18 février, 2011

Alassane Ouattara appelle à manifester ce samedi à Abidjan

ABIDJAN (Reuters) - Le gouvernement formé par Alassane Ouattara a appelé à un mouvement de protestation "à l'égyptienne" à compter de ce samedi à 10h00 GMT à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, afin d'obtenir le départ du président sortant Laurent Gbagbo.

Le camp Gbagbo a répliqué en annonçant, par le truchement du porte-parole de l'armée, l'instauration d'un couvre-feu vendredi de 22h00 à 06h00 GMT, et de 21h00 à 06h00 GMT samedi.

Les deux hommes se disputent la présidence depuis le second tour, le 28 novembre, de l'élection présidentielle.

La victoire d'Alassane Ouattara, annoncée par la commission électorale, a été reconnue par les Nations unies. Mais les résultats ont été partiellement invalidés par le Conseil constitutionnel, composé de proches de Laurent Gbagbo, qui ont proclamé le chef de l'Etat sortant vainqueur du scrutin.

Tim Cocks et Ange Aboa; Jean-Loup Fiévet pour le service français

Des pirates somaliens capturent un yacht américain

NAIROBI - Des pirates somaliens ont capturé vendredi dans l'océan Indien un yacht américain avec quatre Américains à bord, a annoncé Ecoterra International, une ONG qui surveille l'activité maritime dans la région.

Le S/V Quest a été capturé dans l'après-midi à 240 milles nautiques (environ 440 kilomètres) de la côte d'Oman, selon l'organisation.

"Le S/V Quest a été attaqué par des pirates dans l'océan Indien et les quatre Américains à bord sont détenus en otages", a indiqué Ecoterra International.

(©AFP /

Paris Hilton se prépare pour une nouvelle télé-réalité

actustar.com
Paris Hilton se prépare pour une nouvelle télé-réalité
Paris Hilton se prépare pour une nouvelle télé-réalité hiMedia

Paris Hilton semble ne pas vouloir en découdre avec la télé-réalité. Alors que la jeune femme fêtait ses 30 ans hier, voilà que le magazine Hollywood Reporter annonce que la star prépare une nouvelle émission de télé-réalité.

The World According to Paris (Le monde selon Paris) permettra aux téléspectateurs de revivre les épisodes marquants de la vie de Paris Hilton, notamment sa récente condamnation pour possession de drogue.

Ca promet !

Bahreïn: l'armée tire sur des manifestants, offre de dialogue à l'opposition

MANAMA (AFP)

AFP

Un homme blessé dans un hôpital à Manama, le 18 février 2011.

L'armée bahreïnie a tiré vendredi sur un millier de personnes qui voulaient reprendre un sit-in à Manama, faisant de nombreux blessés, tandis que le prince héritier promettait un dialogue avec les opposants, une fois le calme revenu dans ce petit royaume du Golfe.

Des dizaines de personnes ont été blessées lorsque des soldats ont ouvert le feu sur des manifestants, selon un photographe de l'AFP.

Les manifestants tentaient de se rendre sur la place de la Perle, où les forces de sécurité avaient dispersé par la force jeudi à l'aube un sit-in anti-régime, selon des sources concordantes.

AFP

Des femmes pleurent à l'hôpital, où des manifestants blessés se trouvaient, le 18 février 2011 à Manama.

"Au total, 55 blessés, dont quatre grièvement touchés, ont été admis à l'hôpital Salmaniya", a déclaré à l'AFP un élu de l'opposition chiite, Abdel Jalil Khalil Ibrahim. L'un des blessés "est dans un état de mort clinique", a-t-il dit, ajoutant qu'"il a été atteint d'une balle à la tête".

La télévision d'Etat a fait état de "7 blessés légers, dont la plupart ont quitté l'hôpital".

"L'armée a tiré à balles réelles contre plus de mille personnes qui voulaient se rendre sur la place de la Perle", a affirmé un autre élu de l'opposition chiite, Ali al-Assouad.

Le photographe de l'AFP a vu des dizaines de blessés à l'hôpital, victimes de cette première manifestation depuis la dispersion du sit-in jeudi qui a fait quatre morts, selon l'opposition et les familles des victimes.

Les tirs sont survenus alors que le prince héritier, Salman ben Hamad Al-Khalifa, s'exprimait sur la télévision d'Etat pour promettre un dialogue avec l'opposition une fois le calme revenu.

AFP

Obsèques le 18 février 2011 à Bahreïn de chiites tués la veille dans des heurts

"Je ne fais aucune différence entre un Bahreïni et un autre et ce qui se passe actuellement est inacceptable", a déclaré le prince Salman. "Il faut que notre dialogue se passe dans un calme global", a-t-il affirmé, assurant qu'"aucun sujet ne peut être exclu de ce dialogue".

"Bahreïn connaît aujourd'hui un état de division et c'est inacceptable", a encore martelé le prince.

Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a ensuite décidé de charger le prince héritier du "dialogue avec toutes les parties sans exception", y compris l'opposition, en lui accordant pour cela "les prérogatives nécessaires", selon la télévision.

AFP

Un chiite lors des sèques le 18 février 2011 à Bahreïn de manifestants tués la veille dans des heurts

Par une coopération "sincère", "Bahreïn s'en sortira plus forte", a-t-il assuré.

Bahreïn, un petit royaume peuplé majoritairement de chiites est gouverné depuis le 18ème siècle par une dynastie sunnite.

Alors que les chiites enterraient vendredi quatre des leurs tués la veille lors de la répression d'un sit-in pro-démocratie, des milliers de sunnites ont défilé dans Manama pour exprimer leur soutien au roi.

L'opposition a réclamé la démission du gouvernement après la dispersion par la force d'un rassemblement pacifique, a déclaré jeudi à l'AFP le chef du mouvement chiite Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane.

Le Premier ministre, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa, oncle du roi, est à ce poste depuis l'indépendance de Bahreïn, en 1971.

AFP

Obsèques le 18 février 2011 à Bahreïn de chiites tués la veille dans des heurts

En raison des tensions, les groupes de l'opposition ont décidé de reporter à mardi une marche prévue initialement samedi qui devait converger vers la place de la Perle.

Bahreïn est d'une importance stratégique pour Washington, qui y a installé le quartier général de sa Ve flotte, chargée de surveiller les routes maritimes empruntées par les pétroliers, de soutenir les opérations en Afghanistan et de contrer une éventuelle menace iranienne.

"Les manifestations se déroulent dans une zone éloignée de la base", a confié à des journalistes le colonel David Lapan, un porte-parole du Pentagone, précisant que des conseils de prudence avaient été donnés aux militaires américains, notamment de se tenir à l'écart des lieux des manifestations.

Londres a annoncé "l'annulation" de 44 contrats d'exportation de matériels de sécurité vers Bahreïn par crainte que ce matériel puisse être utilisé contre les manifestants.

G20: les émergents résistent à un accord sur les déséquilibres mondiaux

AFP
Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse au G20 à Paris, le 18 février 2011
Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse au G20 à Paris, le 18 février 2011 Lionel Bonaventure AFP

L'accord voulu par la présidence française du G20 sur la mesure des déséquilibres économiques mondiaux semblait menacé avant même l'ouverture vendredi soir à Paris d'une réunion des ministres des Finances, les pays émergents étant opposés à l'adoption de certaines mesures emblématiques.

"Donner la priorité aux intérêts nationaux" serait "la mort du G20", a mis en garde le président Nicolas Sarkozy en donnant vendredi soir devant les ministres et gouverneurs des banques centrales le coup d'envoi de la première réunion en France, qui s'achèvera samedi.

La France va lancer les chantiers qu'elle veut voir progresser d'ici au sommet de Cannes (sud-est), début novembre: réforme du système monétaire international, lutte contre la volatilité des prix des matières premières, taxe sur les transactions financières.

Mais la difficulté à parvenir à un accord sur une liste de quatre à cinq indicateurs des performances économiques en dit long sur les obstacles qui se dressent face aux ambitions de Paris.

Les grands pays émergents ont ainsi affiché vendredi leur hostilité à certains des indicateurs envisagés.

Au nom des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le ministre brésilien Guido Mantega a dit son opposition à ce que le solde des comptes courants figure sur la liste. "On préfère prendre en compte le solde des biens et services", a-t-il affirmé.

"Nous ne sommes pas d'accord pour établir une limite à l'accumulation des réserves" de change, a-t-il ajouté. Son homologue russe Dmitri Pankin s'est dit incapable de prévoir si un accord serait conclu d'ici samedi.

Le solde des comptes courants et le montant des réserves de change figurent dans la liste que la France voir adoptée, avec le déficit et la dette publics, le taux de change réel et l'épargne ou la dette privées.

Paris veut arracher un compromis afin que le G20 et le Fonds monétaire international (FMI) puissent faire, dans la seconde moitié de l'année, des recommandations aux pays qui présentent des excédents ou des déficits trop importants.

Il s'agit d'établir un diagnostic partagé des déséquilibres accusés d'avoir nourri la crise mondiale, mais aussi la "guerre des monnaies" qui a fait rage à l'automne entre puissances s'accusant de manipuler leur taux de change pour maintenir leurs positions commerciales.

C'est donc un préalable à la réforme de ce que la France appelle le "non système monétaire" actuel.

La présidence française entend notamment mieux réguler les flux de capitaux par un "code de bonne conduite". Le FMI, la Banque mondiale, mais aussi les banques centrales des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont apporté leur soutien aux ambitions de Paris en la matière.

Selon les négociateurs français, les pays émergents, soumis à des entrées et sorties massives et brusques de capitaux, sont aussi "demandeurs" de solutions.

"Nous sommes opposés à ça", leur a rétorqué vendredi le ministre brésilien.

Les autres solutions sont aussi controversées.

La France veut un "système qui soit fondé sur plusieurs monnaies internationales" et pas seulement sur le dollar. "Il y a des questions pratiques beaucoup plus urgentes", balaye un responsable du Trésor américain.

Quant à "l'internationalisation" du yuan souhaitée par Paris, elle risque de se heurter à court terme à l'hostilité de tous ceux qui, Etats-Unis en tête, accusent la monnaie chinoise d'être artificiellement sous-évaluée.

Le gouverneur de la Banque populaire de Chine Zhou Xiaochuan a jugé qu'il faudrait "plus d'une décennie" à l'économie chinoise pour qu'elle change son modèle basé sur les exportations.

Les derniers chantiers français suscitent aussi des réserves.

La régulation des prix des matières premières, au nom de la prévention de nouvelles "émeutes de la faim", est notamment rejetée par l'Argentine et le Brésil, deux puissances agricoles.

Iran: manifestations pour réclamer l'exécution des chefs de l'opposition

TEHERAN (AFP)

AFP

Des dizaines de milliers de partisans du régime dans les rues de Téhéran, le 18 février 2011

Des dizaines de milliers de partisans du régime en Iran ont réclamé vendredi l'exécution des deux principales figures de l'opposition réformatrice lors de la prière à l'université de Téhéran et de manifestations organisées par les autorités dans tout le pays.

L'ex-chef du Parlement Mehdi Karoubi et l'ex-Premier ministre Mir Hossein Moussavi, qui ont pris la tête de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad depuis sa réélection contestée en 2009, sont depuis plusieurs jours de facto en résidence surveillée.

"Mort à Moussavi, mort à Karoubi", ou "Moussavi et Karoubi doivent être pendus", a réclamé la foule lors de la prière du vendredi à Téhéran.

Dans son prêche aux fidèles, l'ayatollah ultraconservateur Ahmad Janati s'est montré plus prudent, réclamant que les deux opposants soient soumis à un régime de résidence surveillée sévère.

AFP/Archives

Mir Hossein Moussavi le 12 juin 2009 à Téhéran

"Certains disent qu'ils doivent être pendus. Mais ils sont déjà pendus (politiquement, NDLR), ils n'ont plus aucune réputation. Certains demandent qu'ils soient jugés, la justice agira en tenant compte des intérêts" du pouvoir, a répondu M. Janati aux manifestants.

"Mais ce qu'elle doit faire et est en train de faire, c'est de couper tout leur contact avec la population. Il faut limiter leurs allées et venues, les empêcher d'envoyer et recevoir des messages. Il faut couper leur téléphone, leur internet. Il faut qu'ils soient emprisonnés dans leur propre maison", a-t-il ajouté.

Jeudi, le chef de l'autorité judiciaire, l'ayatollah Sadegh Larijani, a accusé MM. Karoubi et Moussavi de "trahison", affirmant que la justice les empêcherait désormais de "publier des déclarations".

Les attaques des conservateurs au pouvoir contre les deux leaders réformateurs ont pris une nouvelle ampleur après une manifestation antigouvernementale lundi, la première depuis un an. A leur appel, des milliers de personnes s'étaient rassemblées à Téhéran, en dépit d'une interdiction et d'un déploiement policier massif.

AFP

Des manifestants brandissent le portrait de l'Ayatollah Ali Khamenei, le 18 février 2011 à Téhéran.

Les appels à un procès rapide et un "châtiment sévère", voire à "la pendaison" de MM. Karoubi et Moussavi, accusés de faire le jeu des Etats-Unis et d'Israël, ennemis jurés de l'Iran, se sont multipliés au sein de la classe politique et du clergé, et jusque parmi les conservateurs modérés et certains réformateurs.

Jusqu'à présent, les autorités se sont abstenues d'arrêter les deux dirigeants pour ne pas en faire des "saints" aux yeux de leurs partisans, avait expliqué la semaine dernière le chef du pouvoir judiciaire.

En réponse aux manifestations antigouvernementales de lundi, qui ont fait deux morts et plusieurs blessés, les autorités ont également organisé vendredi une contre-manifestation dans le centre de Téhéran à l'issue de la prière.

Les orateurs officiels de cette contre-manifestation ont lancé les mêmes slogans, repris par la foule: "Mort à Moussavi, mort à Karoubi" ou "Ils doivent être pendus".

"Nous demandons le châtiment le plus sévère contre les chefs de la sédition, et à la justice de juger sans délais Moussavi et Karoubi, qui n'ont d'autre but que d'affaiblir la République islamique et de servir les oppresseurs" (les Etats-Unis, NDLR), a affirmé la déclaration finale de la manifestation.

Les deux dirigeants peuvent être considérés comme "corrompus sur terre" --crime passible de la peine de mort-- pour avoir appelé à une manifestation interdite, selon le texte.

Des manifestations similaires contre les deux leaders de l'opposition ont été organisées dans de nombreuses villes de province, selon les médias.

Côte d'Ivoire: Gbagbo instaure un couvre-feu nocturne jusqu'à dimanche

ABIDJAN (AFP)

AFP/archives

Laurent Gbagbo le 4 février 2011 à Abidjan

Un couvre-feu nocturne est instauré à partir de vendredi soir pour trois jours en Côte d'Ivoire, selon un décret du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, publié à la veille de manifestations annoncées par les partisans de son rival Alassane Ouattara.

"Un couvre-feu est institué sur toute l'étendue du territoire national du vendredi 18 février 2011 au dimanche 20 février 2011", selon le texte lu à la télévision publique RTI par un porte-parole de l'armée.

La mesure est en vigueur vendredi de 22H à 6H (locale et GMT), samedi et dimanche de 21H à 6H.

Les partisans d'Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, avaient annoncé pour ce week-end une série de manifestations à travers le pays, notamment à Abidjan. Le gouvernement de Laurent Gbagbo ne contrôle que la moitié sud du pays depuis le coup d'Etat manqué de 2002.

Colonies israéliennes: veto américain à la résolution arabe à l'ONU

NEW YORK (Nations unies) - Les Etats-Unis ont, sans surprise, mis leur veto vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution arabe condamnant la politique de colonisation israélienne.

Peu après le vote, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, a expliqué que la résolution, si elle avait été adoptée, aurait pu "encourager les parties à demeurer en dehors des négociations".

Elle a néanmoins souligné que la colonisation israélienne détruisait "la confiance entre les parties" et menaçait "les perspectives de paix".

Les quatorze autres membres du Conseil de sécurité ont tous voté en faveur de la résolution.

C'est la première fois que les Etats-Unis opposent leur veto à une résolution du Conseil de sécurité depuis que Barack Obama dirige le pays.

(©AFP /

Le monde arabe en ébullition pour la démocratie, les manifestants durement réprimés

MANAMA (AFP)

AFP

Obsèques le 18 février 2011 dans le village de Sitrade, à Bahreïn, de manifestants tués la veille à Manama

Les révoltes populaires contre les régimes autoritaires s'étendaient à travers le monde arabe vendredi, jour de grande prière, durement réprimées au prix de nombreux morts au Yémen, en Libye et à Bahreïn.

Ces révoltes s'inspirent de celles qui ont fait tomber Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Egypte, faisant naître dans le reste du monde arabe l'espoir que la pression populaire apporte la démocratisation.

Le président américain Barack Obama a "condamné le recours à la violence (...) contre les manifestants pacifiques" en Libye, ainsi qu'à Bahreïn et au Yémen, deux régimes alliés des Etats-Unis, se disant "profondément inquiet".

La Haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, a elle dénoncé les réactions "illégales et excessives" contre des "demandes légitimes".

En Libye, où le colonel Mouammar Kadhafi règne depuis 42 ans, les comités révolutionnaires, pilier du régime, ont menacé les manifestants d'une riposte "foudroyante", alors que la répression a fait plus de cinquante morts depuis mardi, selon un bilan compilé par l'AFP de sources locales.

AFP VIDEO/YOUTUBE

Capture d'écran d'une vidéo non datée diffusée sur Youtube, le 17 février 2011.

Les mouvements de protestation, relayés sur Facebook, ont été violemment réprimés notamment jeudi à Benghazi, deuxième ville du pays et bastion de l'opposition où des milliers de personnes ont participé vendredi aux funérailles des victimes, et Al-Baïda, où 14 personnes ont été tuées depuis mercredi. Les deux villes sont situées sur la côte, à l'est de Tripoli.

A al-Baïda, des manifestants ont pendu deux policiers selon un journal libyen.

L'ONG Human Rights Watch (HRW), évoquant 24 morts pour la journée de jeudi, a dénoncé une répression "sauvage" et "la brutalité de Mouammar Kadhafi face à toute contestation".

Quatre détenus ont par ailleurs été tués vendredi par les forces de l'ordre en tentant de s'évader de la prison d'El-Jedaida, près de Tripoli, selon une source sécuritaire.

A Bahreïn, royaume du Golfe, la monarchie sunnite a déployé l'armée dans la capitale Manama, où des manifestants demandent une libéralisation du système politique, dont la majorité chiite se sent exclue.

Dans la soirée, les militaires ont ouvert le feu sur des manifestants à Manama. Au moins 26 blessés ont été hospitalisés, dont un "en état de mort clinique" selon un député d'opposition.

Le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa a de son côté promis un dialogue avec l'opposition à condition que le calme revienne.

Bahreïn est d'une importance stratégique pour Washington, car c'est le quartier général de sa Ve flotte, chargée de surveiller les routes maritimes pétrolières dans le Golfe, soutenir les opérations en Afghanistan et contrer une éventuelle menace iranienne.

Au total, selon des sources officielles, cinq personnes ont été tuées et au moins 200 blessés depuis le début lundi de la contestation. L'opposition fait état de six morts.

Au Yémen, quatre manifestants ont été tués vendredi soir à Aden, principale ville du sud, lors de la dispersion par la police de manifestations contre le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, selon des sources médicales. Plus tôt, deux manifestants avaient été tués et 27 autres blessés à Taez (270 km au sud-ouest de Sanaa) dans une attaque à la grenade contre des manifestants.

Ce bilan porte à 11 le nombre des tués depuis le début du mouvement, qui ne faiblit pas en dépit des promesses de mesures sociales et économiques, dont une augmentation des salaires.

AFP/YouTube

Capture d'écran d'une vidéo non datée diffusée sur YouTube de manifestants anti-Kadhafi le 17 février 2011à Tobruk.

La multiplication des attaques contre les manifestants est "troublante", a jugé vendredi l'ambassade américaine au Yémen.

Etat pauvre de plus de 23 millions d'habitants, le Yémen est considéré par les Etats-Unis comme un participant stratégique dans la lutte contre les groupes terroristes inspirés par Al-Qaïda.

En Jordanie, huit personnes ont été blessées à Amman lorsque des partisans du gouvernement ont attaqué une manifestation de plusieurs centaines de jeunes appelant à des réformes politiques, selon des témoins.

Selon un site d'opposition, all4Syria.info, qui émet de Dubaï, plus d'une centaine de Syriens ont également manifesté jeudi à Damas contre la brutalité policière.

Dans le même temps, au Caire, où 18 jours de pression populaire ont provoqué la chute de Hosni Moubarak le 11 février, des centaines de milliers de personnes ont fêté vendredi la fin de l'ancien régime.

L'armée, qui n'est pas intervenue contre les manifestants et détient désormais le pouvoir, a suspendu la Constitution et dissous le Parlement, tout en s'engageant à préparer un retour à un pouvoir civil élu.

A l'occasion de la grande prière du vendredi sur la place Tahrir au Caire, symbole de la révolution, le théologien qatari d'origine égyptienne, cheikh Youssef Al-Qardaoui, très écouté dans le monde arabe, a appelé les leaders arabes à ne pas chercher à "arrêter l'Histoire" mais à écouter leurs peuples.

A Djibouti, qui abrite également une importante base militaire américaine, des heurts avec la police ont éclaté vendredi soir à la fin d'une manifestation de plusieurs milliers de personnes contre le régime du président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999.

Et en Algérie, l'opposition reste déterminée à redescendre dans la rue samedi à Alger, malgré les promesses du pouvoir d'une levée de l'état d'urgence et de mesures pour répondre aux attentes des Algériens.

Tunisie: un prêtre égorgé, des islamistes attaquent une rue de prostituées

TUNIS (AFP)

AFP

Des prêtres priant à la cathédrale de Tunis en avril 2005 pour Jean Paul II

L'insécurité en Tunisie a été illustrée vendredi par le meurtre d'un prêtre polonais retrouvé égorgé "par des extrémistes" près de Tunis, selon les autorités, et l'attaque d'une rue dédiée à la prostitution par des islamistes qui voulaient y mettre le feu, dans le centre de la capitale.

C'est le premier meurtre annoncé à la fois d'un religieux et d'un étranger depuis la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier.

Marek Rybinski, 34 ans, a été retrouvé mort "égorgé" vendredi dans le garage d'une école religieuse privée de la région de Manouba où il était chargé de la comptabilité, a indiqué à l'AFP une source proche du ministère tunisien de l'Intérieur.

C'est "un groupe de terroristes fascistes ayant des orientations extrémistes qui est derrière ce crime, compte tenu de la façon dont il a été assassiné", a ajouté le ministère dans un communiqué sans préciser s'il visait là des islamistes ou des nervis de l'ancien régime.

Le ministère polonais des Affaires étrangères a estimé qu'il s'agissait d'un "un acte particulier à caractère criminel et qui n'a pas de liens avec les événements des derniers jours en Tunisie". "Nous n'excluons pas cependant que l'assassinat ait pu être commis pour des raisons religieuses", ajouté Rafal Sobczak du service de presse du ministère.

Une poussée de fièvre islamiste avait surgi dans l'après-midi à Tunis: des dizaines d'entre eux ont tenté de mettre le feu dans une rue où travaillent des prostituées.

"Des islamistes ont tenté d'entrer dans la rue Abdallaah Guech pour l'incendier", a déclaré à l'AFP un policier tunisien sous couvert de l'anonymat. Une des principales maisons closes de Tunis est située dans cette rue proche de la Medina.

"Des habitants les ont empêchés de rentrer dans cette rue jusqu'à l'arrivée des agents des forces de l'ordre qui ont bloqué l'entrée en interdisant tout passage. Ils ont ensuite réussi à disperser ces manifestants", a ajouté le policier.

Cette zone a été survolée plusieurs heures par des hélicoptères de l'armée.

"Des groupes ont tenté de s'introduire dans cette rue mais la police savait déjà que des manifestants allaient arriver. Ils ont bloqué les issues et maintenant la rue est gardée par la police et l'armée", a raconté un commerçant.

Les islamistes avaient auparavant manifesté dans le centre-ville en criant "Non aux lieux de prostitution dans un pays musulman".

"On a exigé la fermeture de cette rue, nous sommes dans un pays musulman et nous devons appliquer ce que l'islam exige", a dit l'un d'eux, Hamza, 21 ans.

La semaine dernière, la communauté juive de Tunisie avait exprimé son inquiétude au gouvernement après des incidents antisémites devant la grande synagogue de Tunis.

"Là, nous sommes dans la vigilance", a répété vendredi le président de la communauté Roger Bismuth. C'était "l'oeuvre de salafistes (...) mais il n'y a pas de terreau en Tunisie pour le développement du salafisme", a-t-il ajouté.

Conscient du vide sécuritaire prévalant depuis la chute du régime, le gouvernement avait décidé la semaine dernière de rappeler des réservistes qui ont rejoint l'armée mercredi.

Le gouvernement est confronté chaque jour à l'instabilité avec des attaques à main armée, des manifestations de Tunisiens réclamant une aide et à l'immigration clandestine de milliers de Tunisiens partis chercher un emploi en Europe.

Pour tenter d'apaiser les tensions sociales et répondre aux demandes d'une population exaspérée par le chômage (14%, le double pour les jeunes), le gouvernement a annoncé vendredi une série de mesures d'aide sociale d'urgence pour les plus défavorisés (allocations financières, titularisation d'ouvriers, attribution de cartes de soins gratuits).

Il a aussi appelé les partenaires sociaux à entamer les négociations dans le privé et le public, demande majeure de la puissante centrale syndicale UGTT, selon son porte-parole Taieb Baccouch.

Enfin, il a adopté l'amnistie générale des prisonniers politiques. Un décret-loi doit être annoncé dans les "tout prochains jours".

Libye: Le bilan des émeutes s'alourdit, la radio de Benghazi incendiée

TRIPOLI (AFP)

AFP

Des manifestants pro Kadhafi le 17 février à Tripoli.

Le bilan des émeutes en Libye dépassait vendredi soir quarante morts, les affrontements touchant l'Est du pays, notamment Benghazi, où le siège de la radio a été incendié alors que les manifestants ont pendu deux policiers dans la ville d'Al Baïda.

Selon le journal libyen Oéa, proche du réformateur Seif Al-Islam, fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, les manifestations contre le régime ont fait au moins vingt morts à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays, et sept à Derna (est).

Ce nouveau bilan porte à 41 le nombre des morts depuis le début des protestations en Libye mardi, selon un décompte fait par l'AFP à partir de différentes sources locales.

Il ne comprend pas quatre prisonniers tués vendredi par les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient de s'évader de la prison d'El-Jedaida, près de Tripoli, ni les deux policiers pendus.

Ces derniers tentaient de disperser une manifestation dans la ville d'Al-Baïda (200 km à l'est de Benghazi) lorsqu'ils ont été capturés par des manifestants avant d'être pendus, a indiqué Oéa.

AFP/Archives

Un membre d'un groupe islamiste à son sertie de prison le 31 août 2010 à Tripoli

L'Organisation non gouvernementale Human Rights Watch avait de son côté fait état vendredi matin d'un bilan de 24 morts jusqu'à jeudi soir.

Les manifestants réclament le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969. La Libye a été à son tour touchée par des émeutes après que les Tunisiens et les Egyptiens voisins ont chassé ces dernières semaines leurs dirigeants respectifs Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak.

Les comités révolutionnaires, pilier du régime libyen, avaient menacé vendredi les "groupuscules" manifestant contre Mouammar Kadhafi d'une riposte "foudroyante".

"Le pouvoir du peuple, la Jamahiriya (pouvoir des masses), la révolution et le leader (Mouammar Kadhafi) constituent des lignes rouges. Celui qui tentera de les dépasser (...) joue avec le feu", avaient-ils prévenu.

Le colonel Kadhafi n'est en théorie qu'un "guide" prodiguant ses conseils. Son modèle permet théoriquement au peuple libyen de gouverner par l'intermédiaire de comités populaires élus par des congrès populaires qui se réunissent annuellement pour prendre les décisions qu'ils font "remonter" au Congrès du peuple (Parlement), la plus haute instance législative du pays.

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Carte de Libye situant Benghazi, où 14 personnes ont été tuées jeudi et une mutinerie a permis l'évasion de nombreux prisonniers (45x74 mm)

Mais un mouvement de contestation contre son régime a débuté mardi et s'est intensifié jeudi après un appel sur internet à une "journée de la colère".

Les premières manifestations ont été très violemment réprimées, notamment à Benghazi, bastion de l'opposition, et Al-Baïda, toutes deux situées sur la côte méditerranéenne.

Des milliers de personnes ont participé vendredi aux obsèques des manifestants tués à Benghazi, selon des témoins.

Les forces de l'ordre étaient postées vendredi autour d'Al-Baïda et en contrôlaient les entrées et sorties ainsi que l'aéroport, a dit à l'AFP une source proche du pouvoir, après des informations circulant sur internet selon lesquelles des manifestants auraient pris le contrôle de la ville.

"Les forces ont reçu l'ordre de quitter le centre de la ville pour éviter des affrontements avec les manifestants", a indiqué cette source, sous le couvert de l'anonymat.

Au moins quatorze personnes ont été tuées à al-Baïda depuis mercredi, a indiqué une source libyenne bien informée, alors qu'un précédent bilan faisait état de deux morts.

Parmi ces morts figurent des manifestants, mais aussi des partisans du régime, a ajouté cette source.

Plus d'un millier de prisonniers se sont par ailleurs évadés vendredi après une mutinerie dans une prison à Benghazi, selon le journal Quryna, également proche de Seif Al-Islam, et 150 auraient ensuite été arrêtés.

A Tripoli, la capitale, des partisans du régime sont descendus vendredi dans la rue, comme la veille, en sillonnant la ville en voiture, brandissant des portraits du colonel Kadhafi et des drapeaux.

Parallèlement, les médias officiels continuaient à occulter les protestations. Depuis mercredi, l'agence officielle libyenne et la télévision nationale se contentent d'évoquer des rassemblements et des défilés pro-régime.

Maghreb et Moyen Orient - Les journalistes, cibles de la répression en période de réveil démocratique

Reporters sans frontières remarque avec inquiétude que de nombreux journalistes sont visés en priorité par les forces de sécurité ou empêchés de faire leur travail en marge de manifestations pour demander plus de liberté en Irak, en Algérie, au Yémen, au Bahrein et en Libye. « Les gouvernements malmenés au Maghreb et au Moyen-Orient ont recours à l'intimidation et à la violence contre les journalistes pour empêcher la couverture médiatique des manifestations inspirées par les événements récents en Égypte (...)

Maghreb et Moyen Orient -          Les journalistes, cibles de la répression en période de réveil démocratique

Reporters sans frontières remarque avec inquiétude que de nombreux journalistes sont visés en priorité par les forces de sécurité ou empêchés de faire leur travail en marge de manifestations pour demander plus de liberté en Irak, en Algérie, au Yémen, au Bahrein et en Libye.

« Les gouvernements malmenés au Maghreb et au Moyen-Orient ont recours à l'intimidation et à la violence contre les journalistes pour empêcher la couverture médiatique des manifestations inspirées par les événements récents en Égypte et en Tunisie. Nous appelons les autorités concernées à respecter le travail de la presse. Les populations de ces différents pays sont en droit de recevoir une information impartiale et indépendante », a déclaré Reporters sans frontières.

IRAK

Une série de manifestations a été organisée le 10 février 2011, pour exiger de meilleurs services sociaux, des prix alimentaires stables et des enquêtes sur les affaires de corruption. En marge du rassemblement organisé à Samawah, dans le gouvernorat d'Al-Muthanna, le correspondant de la chaîne Al-Sharqia, Hassan Khazali, a été traîné de force dans un immeuble par des inconnus. Une partie de son équipement a été confisquée et les images effacées de sa caméra. Une équipe de la chaîne satellite Al-Hurra a, quant à elle, été interdite d'accéder au lieu de la manifestation. Les agents de sécurité stationnés aux postes de contrôle, à l'entrée de la ville, avaient reçu l'ordre de filtrer les journalistes.

Le Kurdistan irakien est également touché par des affrontements entre opposants et partisans du Parti démocratique du Kurdistan (KDP), parti au pouvoir dans la province. De manière générale, le gouvernement refuse aux journalistes l'entrée aux hôpitaux et la prise de photos pour mener leurs reportages sur les manifestations à Souleimaniye. Le 17 février, Hemin Latif, journaliste du hebdomadaire de l'Union patriotique du Kurdistan (PUK), Chawder, a été gravement blessé alors qu'il prenait des photos d'une attaque de manifestants contre le siège local du KDP. Alan Muhamad, photographe de l'agence irakienne Metrography a également été blessé. Les affrontements dans la ville ont fait cinq morts et environ quarante blessés. Les forces de sécurité ont frappé un journaliste de la chaîne satellitaire irakienne Alsumaria. Les journalistes du bi-hebdomadaire Hawllati ont dû quitter leur bureau pour des raison de sécurité. Situé près du bâtiment du KDP, les journalistes rapportent que des Peshmergas, guerriers kurdes, ont tiré au hasard sur leur bureau. Les autorités du Kurdistan ont interdit la chaîne Kurdish News Network (KNN) de diffusion.

ALGERIE

En Algérie, plusieurs journalistes couvrant les manifestations du 12 février à Alger et dans d'autres villes du pays ont été fouillés et interpellés par la police anti-émeute. La résistance à ces interpellations leur a valu d'être passés à tabac. Selon le syndicat national des journalistes algériens, des journalistes ont été "violemment pris à partie par des policiers particulièrement prompts à user de la matraque". Certains d'entre eux ont été détenus pendant plusieurs heures.

YEMEN

Au Yémen, plusieurs journalistes ont été attaqués en marge des cortèges qui se sont tenus le 11 et le 14 février à Sanaa pour célébrer la chute du président égyptien Hosni Moubarak et réclamer la démission du gouvernement du président Ali Abdullah Saleh . Des caméras ont été confisquées et détruites, des cartes mémoires vidées. Certains journalistes ont subi des violentes agressions. (lire : http://fr.rsf.org/attaques-contre-des-journalistes-14-02-2011,39551.html)

Les manifestations se sont poursuivies le 16 février. Hassan Wataf, un photographe d'Associated Press, a été agressé avec un Jambiya, un sabre yéménite traditionnel, alors qu'il couvrait les protestations étudiantes dans la capitale. Sa caméra a été confisquée. Un cameraman d'Al-Arabiya, Abdullah Abdul Al-Qoua Al-Soufi, a été frappé par des partisans du régime dans une rue déserte. Sa caméra a été brisé. Un soldat lui a porté assistance. Le 17 février, un photographe de l'European Pressphoto Agency (EPA), Yahya Arhab, a été attaqué par une douzaine de casseurs en marge d'une manifestation à Sanaa. Son appareil photo a été confisqué. Adel Abdel Mughni, reporter pour le journal local d'opposition Al-Wahdawi, a été frappé et sa caméra lui a été volé. Un cameraman d'Al-Jazeera, Samir Nimri, ainsi que le photographe Ahmad Ghrasi de l'AFP ont été agressés et leurs caméras cassées. Un correspondant de Reuters, Ammar Awad, a été battu dans les rues de Sanaa.

BAHREIN

La vitesse d'Internet a été ralentie en vue d'entraver le téléchargement de vidéos et la diffusion en direct de la manifestation, et de rendre la navigation web plus difficile. Le gouvernement a également eu recours au blocage de comptes de Bambuser, une plateforme internet de streaming qui permet aux utilisateurs de partager en direct des vidéos prises avec leurs téléphones portables. Des pages Youtube contenant des vidéos sur les récentes manifestations ont été bloquées (ex. de vidéos bloquées : http://www.youtube.com/watch?v=aJWmc0Y4mZ0&feature=youtu.be )

Le compte Twitter @Nabeelrajab, appartenant au vice-président du Centre du Bahreïn pour les droits de l'homme, a été censuré. Le 17 février, Miguel Marquez, journaliste américain de la chaîne ABC, a été passé à tabac sur la place de la Perle dans la capitale, alors qu'il était au téléphone avec sa rédaction. Sa caméra a été confisquée. Le 18 février, plusieurs journalistes étrangers se sont vu refuser l'entrée au pays à l'aéroport de Manama.

LIBYE

En Libye, des affrontements ont eu lieu à Benghazi (la deuxième ville du pays, 1.000 km à l'est de Tripoli) entre des manifestants de l'opposition et des partisans du dirigeant libyen Mouamar Khadafi le 16 février. Trente-huit personnes ont été blessées lors de la dispersion de la foule. L'organisation libyenne Human Rights Solidarity, basée à Genève, déplore l'absence complète de médias libres et indépendants dans le pays et plusieurs attaques contre des sites Internet libyens hébergés à l'étranger, qu'elle soupçonne commanditées par le régime libyen.

Le 16 février, les forces de sécurité intérieure ont interpellé le directeur du site d'information local Irasa, Taqi al-Din al-Chalawi, et le rédacteur en chef du site, Abdel Fattah Bourwaq, selon le quotidien Libya Al-Youm. Le même jour, le bloggeur Mohammed al-Ashim Masmari a été arrêté et son ordinateur confisqué après avoir témoigné sur les manifestations sur plusieurs chaînes satellitaires arabes tels que la BBC en arabe et Al-Jazeera. La chaîne qatarie est officiellement exclue du réseau câblé de télévision, mais serait toujours disponible par satellite. Pour contrer les mobilisations sociales, "les médias officiels ont orchestré une campagne contre ceux qui font du commerce avec le sang des martyrs'", selon le site d'information arabe Shaffaf. Les autorités empêchent les journalistes de circuler librement dans le pays.

En Iran aussi, les manifestations hostiles au régime se soldent par une forte répression contre les journalistes et les blogueurs. (http://fr.rsf.org/iran-recrudescence-de-la-repression-17-02-2011,39571.html)


Posted: 2011-02-18 19:46:57

Source : RSF (rsf.org)