28 janvier, 2011

Albanie: manifestation sans incident de l'opposition, qui promet d'autres meetings

TIRANA (AFP)

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Manifestation à Tirana, le 28 janvier 2011, devant les portraits des trois hommes tués durant les émeutes de la semaine précédente dans la capitale albanaise

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans le calme vendredi à Tirana à la mémoire des victimes du 21 janvier à l'appel de l'opposition, qui a promis d'autres rassemblements pour réclamer la "fin du régime" du Premier ministre Sali Berisha.

Les organisateurs ont évalué le nombre des manifestants à 200.000 personnes, tandis que la police s'est abstenue de donner un chiffre.

D'importants effectifs des forces de l'ordre avaient été déployés pour l'occasion, en particulier devant le siège du gouvernement protégé par un double cordon de policiers.

Une trentaine d'hommes appartenant à des forces d'élite protégeaient en outre l'entrée du bâtiment.

Le chef de l'opposition et maire de Tirana, Edi Rama, avait assuré à plusieurs reprises que la manifestation se déroulerait dans le calme et qu'elle serait pacifique, qu'elle se voulait essentiellement un rassemblement à la mémoire des trois personnes tuées par balles une semaine auparavant devant le siège du gouvernement lors d'une importante manifestation anti-gouvernementale.

S'exprimant après la manifestation, M. Rama a promis d'autres manifestations "pacifiques" pour réclamer la "fin du régime" du Premier ministre Sali Berisha.

"Nous allons poursuivre notre résistance pacifique pour demander la fin de ce régime et ouvrir un nouveau chapitre", a déclaré M. Rama. Il a estimé que des élections législatives anticipées étaient "la seule solution pour sortir de la situation". Les prochaines élections législatives doivent normalement avoir lieu en 2013.

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Manifestation à Tirana, en Albanie, le 28 janvier 2011

Les manifestants ont défilé sans incident, déposant des gerbes de fleurs aux endroits où les trois militants de l'opposition ont été abattus le 21 janvier, à proximité du siège du gouvernement.

La Garde républicaine, chargée de la protection des personnalités, est soupçonnée par l'opposition d'avoir tiré.

M. Rama était en tête du cortège, en compagnie de députés socialistes et des proches des trois personnes tuées.

De nombreux manifestants étaient en pleurs. Certains étaient venus avec leurs enfants.

Le cortège s'est dispersé sans incident vers 16h00 heure locale (15h00 GMT), laissant derrière lui, à la tombée de la nuit, une place couverte de bouquets de fleurs et de bougies allumées.

La manifestation avait été précédée de mises en garde alarmistes ou musclées.

Accusant de nouveau les "putschistes" de l'opposition d'avoir voulu tenter un coup d'Etat le 21 janvier, le Premier ministre albanais, Sali Berisha, avait averti que "tout acte de violence" de la part de l'opposition vendredi se "heurterait à la loi, uniquement à la loi".

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Le chef de l'opposition et maire de Tirana Ed Rama, le 28 janvier 2011 durant la manifestation dans la capitale albanaise

M. Rama a rejeté les accusations de M. Berisha. "Il n'y a eu aucune tentative de coup d'Etat de la part de l'opposition", a-t-il dit, "mais des violences provoquées et qui ont un seul responsable: c'est le Premier ministre Sali Berisha".

L'ambassade des Etats-Unis avait prévenu aussi du caractère "imprévisible" de la manifestation, invitant ses ressortissants à l'éviter.

M. Rama avait maintenu cette manifestation en dépit des appels répétés de la communauté internationale à l'annuler, en raison de la vive tension politique qui règne dans le pays depuis le 21 janvier.

M. Berisha a renoncé pour sa part au rassemblement de ses partisans qui devait se tenir samedi.

La crise politique entre pouvoir et opposition dure depuis plus d'un an et demi en Albanie. L'opposition n'a jamais reconnu le résultat des élections législatives de juin 2009, accusant M. Berisha de fraudes.

Les deux camps n'ont pas trouvé depuis un compromis ou une solution.

Côte d`Ivoire: Freetown prête à envoyer un contingent en cas d`intervention

AFP


Contestation
© Autre presse par DR
Photo: Le président de la commission exécutive de la CEDEAO, le Ghanéen Mohamed Ibn Chanbas, lors d`une cérémonie militaire
FREETOWN - La Sierra Leone est prête à envoyer un contingent d`une centaine de soldats en Côte d`Ivoire, en cas d`intervention militaire ouest-africaine pour renverser le président sortant Laurent Gbagbo, a annoncé vendredi à Freetown le ministre sierra-léonais de la Défense.

"Nous sommes capables de déployer de 100 à 120 soldats si la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`ouest) prend une décision" sur une intervention militaire en Côte d`Ivoire, a déclaré le ministre, Paolo Conteh, lors d`un point de presse.

"Nos troupes sont plus que compétentes pour faire justice" en Côte d`Ivoire, a-t-il affirmé en précisant que "les partenaires bilatéraux" de son pays lui apporteront le "soutien" financier nécessaire en cas d`opération militaire.

L`armée de Sierra-Leone est actuellement forte de 8.500 soldats, selon des sources militaires.

La Cédéao a menacé de renverser militairement Laurent Gbagbo s`il ne cède pas de lui-même la place à son rival Alassane Ouattara, dont la victoire à la présidentielle du 28 novembre, proclamée par la Commission électorale, a été reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale.

Mais Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, a décidé de se maintenir au pouvoir.

Les militaires ouest-africains se sont déclarés prêts à intervenir en Côte d`Ivoire et n`attendent plus que le feu vert de leurs chefs d`Etat.

Si elle est mise en place, la force d`intervention de la Cédéao sera dirigée par le Nigeria qui en sera le plus gros contributeur.

Outre la Sierra leone, le Burkina Faso, le Sénégal, le Liberia, le Mali, le Togo, le Bénin et le Niger - sous réserve de confirmation pour ce dernier pays - devraient également participer à des degrés divers à cette force.

Nelson Mandela sera soigné chez lui après deux jours d'hôpital

JOHANNESBURG (AFP)

AFP

Des membres de la famille de Nelson Mandela quittent la clinique de Milpark, le 28 janvier 2011 à Johannesburg

Le premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Mandela, est rentré chez lui vendredi après deux jours d'hospitalisation pour une infection respiratoire aiguë, et recevra des soins à domicile, a annoncé le médecin-chef de l'armée nationale.

"Les médecins l'ont autorisé à quitter la clinique", a déclaré devant la presse Vejaynand Ramlakan, responsable de l'équipe médicale militaire assignée au suivi des chefs d'Etat de l'Afrique du Sud.

Vers 13h20 (11h20 GMT), un convoi d'une vingtaine de voitures de police et de véhicules officiels est arrivé à la propriété de M. Mandela, au coeur d'un quartier tranquille de Johannesburg, a constaté une correspondante de l'AFP.

AFP

Nelson Mandela le 17 juin 2010 à Johannesburg

Les forces de l'ordre bloquaient les rues alentours et les journalistes n'ont pu voir l'icône de la lutte anti-apartheid, aujourd'hui un frêle vieillard de 92 ans. Mais un membre de sa sécurité a confirmé qu'il était bien rentré chez lui dans l'ambulance du convoi.

"Notre papa est de retour", s'est réjouie Lina Phalane, une domestique de 67 ans qui travaille dans la même rue. "Mon Dieu, s'il Vous plaît, donnez-lui encore des jours à vivre parmi nous!"

Selon le médecin-chef, M. Mandela est "dans un état stable mais fera l'objet d'un suivi attentif".

L'ancien président "souffre de maladies communes aux personnes de son âge", a relevé M. Ramlakan. Sur ce terrain, "il a récemment développé une infection respiratoire aiguë et a très bien répondu aux traitements."

"Il n'est probablement pas aussi mobile que nous l'aurions souhaité mais son attitude (positive) l'aide à supporter les vicissitudes du grand âge avec beaucoup de grâce", a ajouté le médecin, promettant désormais la publication régulière de bulletins de santé.

Aucune information officielle n'avait filtrée depuis l'admission à l'hôpital de M. Mandela mercredi, alimentant spéculations et inquiétudes.

Le vice-président, Kgalema Motlanthe, a de son côté exhorté la population à "continuer de prier pour que Madiba soit avec nous pour fêter ses 93 ans (le 18 juillet 2011, ndlr) et au-delà."

AFP

Une ambulance transportant Nelsion Mandela arrive à son domicile, le 28 janvier 2011 à Johannesburg

Aujourd'hui, "il n'y a nulle raison de paniquer, nul besoin de craindre pour la santé de Madiba", a affirmé M. Motlanthe, employant le nom de clan de M. Mandela, devenu avec "Tata" (Grand-Père) le surnom affectueux par lequel les Sud-Africains de toutes races désignent leur héros.

Pendant son hospitalisation à la clinique de Milpark, située à quelques kilomètres de son domicile, l'artisan de la transition en douceur de l'Afrique du Sud vers la démocratie a gardé son sens de l'humour légendaire, plaisantant avec ses proches et les nombreuses personnalités qui lui ont rendu visite, a indiqué le vice-président.

M. Motlanthe a expliqué que la fragilité respiratoire du Prix Nobel de la Paix remontait à une tuberculose, contractée lors son emprisonnement au bagne de Robben Island (sud-ouest), où il a passé 18 de ses 27 années de geôle, après sa condamnation par le régime d'apartheid à la prison à vie.

Durant les deux jours de silence officiel, le pays a retenu son souffle. "Tous les enfants d'Afrique du Sud pensent à lui", affirmait ainsi Boitumelo Mogale, un adolescent de 15 ans scolarisé près de la clinique.

Keneilwe Mathamela, 15 ans, avouait sa "difficulté à se concentrer" sur les cours. "Nous sommes tout le temps en train de regarder par la fenêtre pour voir ce qui se passe. Nous voulons juste qu'il nous revienne."

Nelson Mandela a gagné le coeur de toute la nation en prônant la réconciliation après sa triomphale élection à l'issue du premier scrutin multiracial en 1994.

Retiré de la vie politique depuis 2001, deux ans après avoir laissé la présidence à la fin de son mandat, il se faisait de plus en plus discret. Sa dernière apparition publique remonte à la cérémonie de clôture du Mondial 2010 de football à Johannesburg, où il semblait heureux mais très frêle.

Tunisie: heurts à Tunis, la Kasbah évacuée au lendemain du remaniement

TUNIS (AFP)

AFP

Des habitants de la région de Kasserine, dans le centre de la Tunisie, manifestent à Tunis le 28 janvier 2011.

Des heurts ont opposé vendredi les forces de l'ordre à des manifestants à Tunis où la police a chassé ceux qui faisaient encore le siège du premier ministre, au lendemain de la formation d'un nouveau gouvernement de transition.

Dans l'après-midi, la police anti-émeute a procédé à l'évacuation musclée de l'esplanade de la Kasbah, siège de la primature, au sixième jour d'occupation par des manifestants, opposés au premier ministre Mohamed Ghannouchi.

Bombardée de pierres, la police a répliqué par une pluie de grenades lacrymogènes et progressé vers la place, a contaté l'AFP. Les militaires sur place se sont contentés d'observer, l'arme au pied.

Sur l'esplanade, survolée par un hélicoptère, des militaires ont démonté les tentes utilisées par les manifestants, installés depuis le 23 janvier. Puis des policiers ont disposé des barrières autour de la place pour empêcher les manifestants de revenir.

En début de soirée, les services de voirie s'affairaient à nettoyer la place jonchée de débris.

"J'ai vu au moins cinq blessés. Plusieurs saignaient", a affirmé le médecin du Samu de Tunis, Majdi Amami.

Il a précisé que deux blessés ont été atteints par des pierres lancées par les manifestants et que la police rejetait ensuite vers eux. Un troisième a été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée "presque à bout portant", a affirmé ce médecin.

Dans la matinée, les plus irréductibles des protestataires continuaient d'insister pour obtenir la tête du premier ministre, qui fut pendant onze ans chef du gouvernement du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.

"La majorité veut continuer pour dégager Ghannouchi, tout le gouvernement doit sauter, surtout Ghannouchi", assurait à l'AFP Khaled Salhi, étudiant de 22 ans.

Chassés de l'esplanade en fin d'après-midi, des centaines de protestataires se sont alors dirigés vers l'avenue Habib Bourguiba, où les heurts ont repris de plus belle avec la police.

L'artère, qui avait retrouvé un visage avenant avec ses terrasses de cafés bondées et ses badauds s'adonnant au lèche vitrine, s'est totalement vidée en quelques instants. L'air était rempli de fumées de grenades lacrymogènes sur toute la longueur de l'avenue, totalement bouclée, et les rues adjacentes ou refluaient des grappes de manifestants pourchassés par les forces de l'ordre.

Plusieurs arrestations ont été opérées par des policiers eux-mêmes pris à parti par des groupes de passants.

Après trois jours d'âpres tractations, M. Ghannouchi avait en grande partie cédé à la pression quotidienne de milliers de manifestants en formant jeudi soir une nouvelle équipe de transition profondément remaniée.

Cinq des sept anciens ministres du dernier gouvernement de Ben Ali qui y figuraient ont été remerciés, notamment tous ceux qui occupaient les postes-clés: Défense, Intérieur, Affaires étrangères, Finances.

Ils ont été remplacés par des technocrates ou des personnalités indépendantes peu connues de l'opinion.

"Un gouvernement est là. L'économie doit repartir, les gens doivent se remettre au travail", a affirmé vendredi à l'AFP Mouldi Jandoubli, un membre exécutif de la puissante centrale syndicale l'UGTT, qui a joué un rôle central dans la "révolution du jasmin".

La France a rapidement salué la formation de cette nouvelle équipe, en soulignant qu'elle devait préparer des élections "dans les meilleures conditions".

Dans un entretien téléphonique vendredi avec le nouveau ministre des AE tunisien Ahmed Abderraouf Ounaïs, la Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères, Mme Catherine Ashton, l'a invité à Bruxelles la semaine prochaine.

Mme Ashton a également indiqué qu'elle enverrait une mission d'experts en Tunisie la semaine prochaine pour aider à la préparation et à l'organisation d'élections.

HANDBALL - La France se qualifie pour la finale du Mondial

Source AFP

La France s'est qualifiée pour sa quatrième finale de suite dans un grand tournoi en battant la Suède 29 à 26 en demi-finale du Mondial de handball, vendredi à Malmö. Tenants du titre, les Tricolores rencontreront pour la médaille d'or dimanche (17 heures) le vainqueur de la deuxième demi-finale entre le Danemark et l'Espagne, dont le coup d'envoi sera donné à 20 heures 30 à Kristianstad. Outre le sacre mondial, la finale aura pour enjeu la qualification directe pour les JO 2012 de Londres où la France défendra un autre de ses titres.

Ce sera la cinquième fois que France disputera la finale du Mondial. Elle avait perdu la première en 1993 et remporté les trois suivantes en 1995, 2001 et 2009. Ce sera aussi sa huitième finale d'un tournoi majeur avec celles de l'Euro 2006 et 2010 et des Jeux olympiques de Pékin, toutes gagnées. Cette quatrième finale d'affilée dans un grand tournoi - un exploit encore jamais réalisé dans l'histoire de ce sport - confirme la mainmise de la France sur le handball mondial. Et le pays hôte de cette 22e édition du Championnat du monde n'a pas davantage su les freiner que le reste de la concurrence.

Trois buts d'avance à la pause

Très sûrs d'eux, les Français ont fait fi du contexte bouillant de la Malmö Arena pour prendre rapidement la mesure du choc entre les deux nations les plus titrées de ces vingt dernières années. Leur défense et leur expérience supérieure a payé à tous les virages importants du match. Ils ont encaissé sans broncher la furia suédoise en début de match pour prendre les commandes après dix minutes sur un 4-0 (de 2-4 à 6-4) et ne plus jamais les lâcher en gérant à merveille tous les passages délicats, comme les exclusions temporaires ou les poussées de fièvre suédoises.

Ils ont résisté au défi physique imposé par les Suédois, qui s'appuyaient surtout sur Carlen, finalement apte, et Ekdahl du Rietz, avant d'imposer peu à peu leur jeu en défense devant un Thierry Omeyer encore énorme (16 arrêts). À la pause, la France était confortablement assise sur son matelas de trois buts (15-12) après un show à l'aile de Michaël Guigou (5 buts, 8 au final) dont les inspirations étaient exactement ce qui manquait au jeu suédois.

Gille omniprésent

Profitant d'une supériorité numérique, les coéquipiers de Nikola Karabatic (3 buts) ont creusé un écart conséquent dès le retour des vestiaires (17-12). Imperméables en défense, ils ont continué à appuyer sur l'accélérateur avec Bertrand Gille, énorme de combativité au coeur de la défense suédoise, et leurs deux jeunes, Xavier Barachet et William Accambray, qui ont réussi à se mettre au diapason de leurs aînés. Un nouveau but de Guigou leur offrait pour la première fois sept longueurs d'avance (24-17). À un quart d'heure de la fin, la Suède était dans les cordes.

Un retour de flamme (25-23) faisait un moment repenser au scénario du match contre l'Espagne au début du tournoi, où les joueurs de Claude Onesta avaient laissé fondre un avantage de six buts en huit minutes pour terminer sur un nul. Mais cette fois, la France est restée accrochée à l'essentiel grâce à un Gille omniprésent en défense et en attaque (8 buts) pour empêcher la Suède d'atteindre sa première finale depuis sa victoire à l'Euro-2002 et s'arranger un nouveau grand dimanche.

Egypte: l'armée en renfort, couvre-feu décrété

LE CAIRE (AFP)

AFP

Policier fuyant des manifestants à Suez, dans le nord de l'Egypte, le 28 janvier 2010

Le régime de Hosni Moubarak, hué par des centaines de milliers de manifestants vendredi, a fait appel à l'armée et décrété le couvre-feu dans toute l'Egypte pour faire face à un mouvement de contestation qui ne cesse de s'amplifier.

Au quatrième jour des plus importantes protestations depuis l'arrivée au pouvoir de M. Moubarak en 1981, les signes d'inquiétude se multipliaient à l'étranger, les Etats-Unis réclamant à leur allié Hosni Moubarak de réfréner ses forces de l'ordre et d'engager des réformes politiques "immédiates".

M. Moubarak, dont les manifestants réclament le départ après trois décennies au pouvoir, a demandé à l'armée, épine dorsale de son régime, de faire respecter la sécurité avec la police qui a semblé débordée par la mobilisation populaire sans précédent, qui a fait huit morts -2 policiers et 6 manifestants- depuis mardi.

Le couvre-feu a été décrété dans tout le pays entre 16H00 à 05H00 GMT, et ce jusqu'à nouvel ordre.

AFP

Un policier tirant une grenade lacrymogène contre des manifestants au Caire le 28 janvier 2011

En début de soirée au Caire, les manifestants ont mis le feu au siège du Parti national démocrate (PND), au pouvoir. Plus tôt dans la journée, ils avaient incendié deux commissariats de la capitale.

Dans la matinée, dès la fin des prières musulmanes, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour ce "vendredi de la colère", à l'appel du Mouvement du 6 avril, un groupe de jeunes pro-démocratie qui s'est inspiré de la "révolution du jasmin" ayant chassé le président Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie.

Aux cris d'"A bas Hosni Moubarak" et "le peuple veut la chute du régime", les manifestations se sont étendues à tout Le Caire, une métropole de 20 millions d'habitants, et ont gagné les principales villes du pays, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Les policiers ont eu recours à des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canons à eau pour disperser les manifestants.

AFP

Manifestant au mileu des gaz lacrymogènes dans les rues du Caire le 28 janvier 2011

L'opposant le plus en vue, Mohamed ElBaradei l'ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui s'est dit prêt à mener une transition au pouvoir après un éventuel départ de M. Moubarak, et les Frères musulmans (opposition), ont participé aux manifestations.

"Liberté! liberté! liberté", ont scandé les manifestants sous les regards ahuris de policiers déployés avec boucliers et casques à visière, près de la célèbre mosquée al-Azhar. au Caire.

A Suez, un homme a été tué d'une balle lors d'accrochages avec la police. A Alexandrie (nord), deuxième ville d'Egypte, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées pour disperser des milliers de manifestants qui ont incendié le siège du gouvernorat.

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Mohamed El Baradei au milieu des manifestants anti-gouvernementaux au Caire, le 28 janvier 2011

A Mansoura, dans le delta du Nil, certains imams ont appelé à "sortir et demander le changement". Des affiches du parti au pouvoir ont été arrachées et des bâtiments officiels attaqués et endommagés.

M. Moubarak, 82 ans, qui s'est appuyé pendant près de 30 ans sur un redoutable appareil policier et un système dominé par un parti qui lui est entièrement dévoué, s'est illustré par son silence depuis le début de la contestation, et a fait connaître sa décision d'instaurer le couvre-feu par la télévision d'Etat.

A l'étranger, la Maison Blanche s'est dite "très préoccupée" par les événements en Egypte, une alliée de Washington, et a appelé le Caire à respecter les droits des Egyptiens.

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton l'a invité à "faire tout ce qui est en son pouvoir pour réfréner les forces de l'ordre" et a réclamé des réformes "immédiates".

Londres a estimé que les manifestants avaient des "raisons de mécontentement légitimes" alors que l'Allemagne appelait le président Moubarak à autoriser les "manifestations pacifiques.

La France, elle, a appelé ses ressortissants à limiter leurs déplacements.

Mme Clinton a en outre appelé le gouvernement égyptien à mettre fin au blocage "sans précédent" des communications dans le pays.

L'internet et les services de téléphonie mobile, qui ont joué un rôle-clé dans la mobilisation populaire, étaient en effet coupés dans le pays. Une première par son ampleur pour l'internet, selon des experts.

Ces villes où il fait bon vivre

adepeche.fr

enquête

Jean-Michel Baylet a réuni les grands gagnants, les maires de Colomiers et Saint-Geniès-Bellevue, et les autres  lauréats./ Photos DDM, Frédéric Charmeux.
Jean-Michel Baylet a réuni les grands gagnants, les maires de Colomiers et Saint-Geniès-Bellevue, et les autres lauréats./ Photos DDM, Frédéric Charmeux.

On vit bien partout dans la métropole toulousaine. Mais, dans certaines communes, la vie est plus pratique que d'autres. Depuis 2005, tous les deux ans, « La Dépêche du Midi » effectue une enquête inédite en France. En comparant cent villes à travers cent critères de la vie quotidienne.

Hier soir, notre journal a décerné les trophées de l'opération « Où vit-on le mieux dans l'agglomération toulousaine ? ». « Nous avons de bonnes relations avec l'ensemble des habitants de la région. Au service de nos lecteurs, dans notre souci constant de proximité, nous avons, au cours de cinq mois d'enquête, souhaité valoriser ces élus qui s'engagent avec beaucoup d'énergie pour créer un cadre de vie agréable » résume Jean-Michel Baylet, président du groupe Dépêche. « L'enquête balaie les idées reçues, notamment le «moins on en fait, plus on est heureux et tranquille». Au contraire, plus les communes se diversifient, plus elles contribuent à un cadre de vie apprécié » confirme Marie-Christine Jaillet, directrice de recherches du CNRS.

Si Toulouse est forcément hors-concours, incomparable, on vit de mieux en mieux en banlieue. « La périphérie pèse désormais plus lourd que la ville centre. C'est une nouveauté » estime le géographe Robert Marconis.

Une quinzaine de communes ont été honorées. Au gré des trophées, les trois cents élus et décideurs présents ont voyagé aux quatre coins de l'agglo, des bucoliques Gauré, Montaigut, Mondouzil, Saint-Loup-Cammas aux poids lourds, Colomiers, Blagnac, Muret, Tournefeuille…

Nécessaire solidarité

Toutes affichent une même volonté et des solutions innovantes. A Gauré, « on fait la police soi-même ». A Pibrac, « l'associatif et la prévention contribuent à la sérénité ». Cugnaux crée « du lien social » avec ses jardins familiaux. Saint-Geniès « essaye de maintenir le rural en préservant l'environnement ». C'est réussi. Elle obtient le premier prix des petites communes.

Dans un contexte incertain de réformes (fiscalité, territorialité), les élus mettent en exergue la solidarité nécessaire, le rôle essentiel du conseil général, du conseil régional, de la communauté urbaine. Leurs trois présidents, Pierre Izard, Martin Malvy et Pierre Cohen, leurs partenaires indéfectibles au quotidien, ont forcément apprécié. « Non, Toulouse ne pense pas qu'à elle. On était très urbains. En intégrant douze petites communes, plus rurales, plus vertes au sein du Grand Toulouse, on crée une véritable agglo » insiste Pierre Cohen. « Un jour, on atteint ses limites. Le pari de demain, c'est la solidarité intercommunale » corrobore le maire de Colomiers, Bernard Sicard, pourtant quatre fois primé, notamment avec la palme du « super gagnant »...

Nous publierons deux pages de résultats et analyses par jour jusqu'au 6 février.

La Côte d’Ivoire au cœur des discussions avant l’arrivée des chefs d’Etats de l’Union africaine

Réunion du Comité des représentants permanents de l'UA à Addis Abeba.
Réunion du Comité des représentants permanents de l'UA à Addis Abeba.
DR / Union africaine
Par RFI

Les préparatifs du sommet de l’Union africaine qui se tient dimanche et lundi se poursuivent à Addis Abeba. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union terminent ce vendredi soir leur conclave préparatoire à la réunion des chefs d’Etats. Le gros dossier de ce sommet est incontestablement la crise ivoirienne, qui fait l’objet ce vendredi 28 janvier 2011 d’une réunion extraordinaire des chefs d’Etats membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.

Avec nos envoyés spéciaux à Addis Abeba,

La position de principe de l’Union africaine est claire : Alassane Ouattara est le président élu de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo doit quitter le palais présidentiel à Abidjan. Mais une fois ce principe posé, il faut trouver le moyen de dénouer la crise, et c’est là, évidemment, que les choses se compliquent.

Depuis près de deux mois, toutes les tentatives, toutes les médiations lancées tant par la Cédéao que par l’Union africaine ont échoué. Ici à Addis Abeba, on attend à la fois beaucoup et pas grand-chose de la réunion au sommet de ce vendredi soir.

La Côte d'Ivoire est absente mais les Ivoiriens sont là

La Côte d’Ivoire est certes suspendue mais ses diplomates s’activent. Les deux ministres des Affaires étrangères tentent de convaincre les indécis. Gervais Kacou, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Soro multiplie les contacts discrets dans les hôtels d’Addis-Abeba. Alcide Djédjé, le ministre de Laurent Gbagbo, déambule dans les couloirs de la conférence et discute avec ceux qui veulent bien l’écouter.

En fin d’après-midi, ce vendredi, les 14 pays membres du Conseil Paix et Sécurité vont se retrouver à huis-clos en présence du président de la Commission, Jean Ping. Le burkinabé, Blaise Compaoré, a été invité à participer à cette réunion au terme de laquelle l’on saura si l’Union africaine maintient sa position de fermeté : Alassane Ouattara est président et Laurent Gbagbo doit partir.

Les divergences exprimées ces derniers jours font apparaître deux camps : d'un côté les partisans du compromis emmenés par l’Afrique du Sud, qui estiment que l’Union africaine est allée trop loin et qu’il faut continuer à négocier un partage du pouvoir à Abidjan ; de l'autre les partisans de la fermeté conduits par la CEDAO et le Nigéria, qui souhaitent le départ immédiat de Laurent Gbagbo y compris par la force.

De nombreux diplomates estiment que l’Union africaine joue sa crédibilité en Côte d’Ivoire. « Il y a une dizaine d’élections cette année en Afrique, quel message allons-nous envoyer ? », s’interroge, inquiet, l’un d’entre eux.

Mariage homosexuel. L'interdiction conforme à la Constitution

letelegramme.com Le Conseil constitutionnel vient de se prononcer sur le mariage homosexuel. L'interdiction de cette union reste conforme à la Constititution ont décidé les Sages. La France reste ainsi en retrait de plusieurs pays européens qui ont légalisé le mariage entre deux personnes du même sexe.

Le Conseil Consitutionnel renvoie ainsi aux politiques la responsabilité de décider d'un éventuel changement dans la législation. Une prise de position qui risque fort de déplaire aux militants d''Act Up qui gardent pour mot d'ordre : "Mariage homosexuel, tout de suite, maintenant, ça ne se discute pas".

Corinne Cestino et Sophie Hasslauer, qui vivent ensemble dans la Marne depuis près de 14 ans, sont à l'initiative de cet avis. Toutes deux ont d'emblée pris leurs distances avec les associations. "Notre démarche est absolument personnelle", assuraient il y a dix jours les deux quadragénaires en marge de l'audience du Conseil constitutionnel au cours de laquelle devait être examinée la légalité d'un mariage entre elles.

"Le mariage, la seule solution"
Pour ces deux pacsées, le mariage représente "la seule solution pour protéger les enfants, pouvoir partager l'autorité parentale, régler les problèmes de succession et de garde éventuelle au décès de l'une ou de l'autre". Elles ont quatre enfants : une fille de 16 ans, issue d'une précédente union, et trois enfants de 6 à 10 ans conçus par insémination artificielle, "portés par l'une et par l'autre".

Leur avocat, Me Emmanuel Ludot, avait déposé en mai, auprès du tribunal de grande instance de Reims, une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC), portant sur les articles 75 et 144 du code civil, qui excluent du mariage civil les personnes de même sexe. En novembre, la Cour de cassation avait saisi le Conseil constitutionnel.

"Un coup de poker"
Me Ludot avait alors demandé aux Sages de dire si un juge judiciaire, "garant des libertés individuelles", pouvait ou non "autoriser deux personnes à s'engager dans un contrat : le mariage", et si la France respecte ou non les conventions internationales. C'est "un coup de poker", admettait-il. Un an avant la présidentielle, "je mets le sujet dans le débat et les politiques ne pourront plus se défausser. Il faudra bien qu'on en parle". Il a demandé au Conseil constitutionnel de "donner le signal nécessaire pour la mise en chantier du travail législatif" sur cette question, comme il l'a fait l'été dernier sur la garde à vue.

Thierry-Xavier Girardot, qui défendait les articles contestés au nom du gouvernement, a, lui, souligné que la loi n'envisageait "en l'état le mariage qu'entre un homme et une femme" et mis en avant l'existence du Pacte civil de solidarité (Pacs), qui "permet la reconnaissance sociale des couples de même sexe".

TUNIS - Silence à la Kasbah, les manifestants parlent du nouveau gouvernement

Source AFP

Un silence inhabituel régnait vendredi matin à la Kasbah de Tunis où des centaines de manifestants se concertaient par petits groupes sur le nouveau gouvernement de transition épuré de la plupart des caciques du régime Ben Ali, mais toujours dirigé par Mohamed Ghannouchi. Plus de cris, plus de slogans comme les derniers jours sous les fenêtres du Premier ministre, dernier chef du gouvernement du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali, dont le maintien jeudi soir à la tête de l'exécutif concentrait les critiques.

Les trois à quatre cents manifestants, majoritairement de l'intérieur du pays, ayant campé sur place comme depuis le début de la semaine, étaient tous levés à 8 heures, au milieu de dizaines de bâches en plastique servant de tentes pour se protéger de la pluie et recouvertes de photos des "martyrs" de la révolution tunisienne. Après avoir, comme tous les matins, chanté l'hymne national et hissé un drapeau tunisien à un mât de la place du Gouvernement, ils se concertaient sur la suite à donner à leur contestation par petits groupes. D'autres étaient dispersés dans les cafés alentour.

"Dégager Ghannouchi"

"La majorité veut continuer pour dégager Ghannouchi, tout le gouvernement doit sauter, et surtout Ghannouchi", a assuré Khaled Salhi, étudiant de 22 ans dans une école d'ingénieurs à Tunis, qualifiant le remaniement de la veille au soir de "tour de passe-passe" pour "gagner du temps". Interrogé sur le feu vert préalable donné à ce nouveau gouvernement de transition par la puissante centrale syndicale UGTT, le jeune homme affichait un scepticisme critique. "Le chef de l'UGTT ne représente pas la base, il était avant avec Ben Ali. Ce qui est important, c'est ce que vont dire et faire les unions régionales et surtout l'Ordre des avocats", qui a exercé une forte autorité morale sur les manifestants tunisiens.

Les protestataires de la Kasbah avaient explosé de joie, jeudi soir, à l'annonce du remaniement gouvernemental pour saluer le départ de la plupart des caciques de Ben Ali, tout en continuant de réclamer le départ du Premier ministre aux cris de "Ghannouchi dégage !"

Multiples arrestations au Royaume-Uni contre les Anonymous

L'étau se resserre-t-il autour des Anonymous ? Plusieurs arrestations ont eu lieu au Royaume-Uni contre des individus suspectés d'avoir participé aux attaques DDOS ayant frappé des sociétés occidentales. Outre-Atlantique, le FBI a procédé de son côté à quarante perquisitions.

Avec les récentes manifestations démocratiques qui secouent les gouvernements autoritaires du Maghreb et du Proche-Orient, le collectif Anonymous a trouvé un nouveau cheval de bataille pour orienter ses attaques DDOS militantes. En Tunisie et en Égypte, les sympathisants d'Anonymous ont ainsi pris pour cible les sites officiels du gouvernement et des ministères.

Ces actions n'en demeurent pas moins illicites et risquent de coûter cher à leurs auteurs. Au Royaume-Uni, la police vient en effet de procéder à l'interpellation de cinq membres présumés, dont deux mineurs âgés de 15 et 16 ans, du mouvement Anonymous. Ces derniers sont accusés d'avoir enfreint la législation britannique sur le piratage informatique.

Selon le Police and Justice Act promulgué en 2006, chaque auteur d'une attaque par déni de service risque au maximum jusqu'à 10 ans de prison et une amende de 5 000 livres (environ 5 797 euros). Les cinq suspects ne sont pas sous le coup d'une enquête contre le piratage des sites web tunisiens et égyptiens, mais bien contre les attaques DDOS ayant frappé des sociétés occidentales dans l'affaire Wikileaks.

À l'époque, les sympathisants d'Anonymous s'étaient rangés du côté de Wikileaks en s'attaquant aux sociétés spécialisées dans les services financiers qui ont refusé de soutenir le site web lanceur d'alerte. En plus de PayPal, les sociétés MasterCard, Visa et la banque postale suisse PostFinance ont été touchées par des attaques informatiques.

La police britannique n'est pas la seule à enquêter sur les activités des membres d'Anonymous. L'AFP indique que le FBI "a mené 40 perquisitions aux États-Unis" dans le cadre des attaques DDOS contre des sociétés américaines.

Dans une autre affaire, le sabotage électronique a déjà conduit un jeune Américain de 23 ans devant les tribunaux. Il a été condamné début novembre 2010 à trente mois d'emprisonnement et trois ans de mise en liberté surveillée pour avoir mis en place des attaques DDOS contre des sites de plusieurs personnalités publiques, entre août 2006 et mars 2007.

Coopération bilatérale - La Côte d`Ivoire est le pays le plus aidé par la France

Nord-Sud


Enseignement
© Ministères par DR
Samedi 7 août 2010. Abidjan, Institut d’odonto-stomatologie de l’Université de Cocody. L`ambassadeur de France en Côte d`Ivoire, SEM Jean-Marc Simon et son homologue de Côte d`Ivoire en France, SEM Pierre Kipré font don d`un important lot d`ouvrages scolaires et d`un laboratoire d`une valeur de 600 millions de francs cfa
Laurent Gbagbo peut dire merci à la France. Le président sortant de la Côte d`Ivoire, qui refuse de céder son fauteuil à Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale, a reçu un soutien massif de la France depuis son arrivée au pouvoir en 2000. Selon les chiffres exclusifs du Comité d`aide au développement de l`OCDE, la Côte d`Ivoire arrive au premier rang des bénéficiaires de l`aide au développement française sur la période 1999-2009, avec 6,04 milliards de dollars, devant le Maroc (4,4 milliards), le Nigéria (4,3 milliards) et le Cameroun (4,09 milliards). En 2009, Abidjan arrive aussi en tête avec 2,7 milliards de dollars. Même si la Côte d`Ivoire fait partie, de longue date, des pays très soutenus par la France, le montant très élevé de l`aide cumulée sur dix ans est surprenant, dans une période marquée par la crise politico-militaire. Il s`explique par l`importance des annulations de dettes, comprises dans l`aide au développement. Même constat pour le Nigéria: ce pays, qui ne fait pas partie du pré-carré traditionnel, arrive à la troisième place grâce à d`importantes annulations de dettes, qui ont fait grimper l`aide française à 1,7 milliard en 2005 et à 2,4 milliards en 2006. Autre surprise, la présence de la Chine dans les principaux pays bénéficiaires de la France en 2009 -elle arrive à la deuxième place, avec 435 millions de dollars, devant le Maroc-, pourtant l`une des grandes puissances mondiales. En revanche, si l`on classe les bénéficiaires en fonction de l`aide reçue par habitant, les "chouchous" traditionnels de la France arrivent en tête sur la période 1999-2009: le Sénégal (264 dollars) devance la Tunisie (252 dollars).

Source : challenges.fr
(La conversion faite par la rédaction)

La police égyptienne fait un usage "disproportionné" de la force, selon une ONG

AFP
Un manifestant mortellement blessé le 27 janvier 2011 lors de manifestations à   Sheikh Zuweid
Un manifestant mortellement blessé le 27 janvier 2011 lors de manifestations à Sheikh Zuweid - AFP

La police égyptienne accentue l'usage de la force contre les manifestants hostiles au régime du président Hosni Moubarak, de manière "totalement inacceptable et disproportionnée", a affirmé jeudi l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW).

L'organisation basée aux Etats-Unis affirme en outre que huit personnes et un policier ont été tués dans les violences. Sept décès ont jusqu'ici été comptabilisés par l'AFP: cinq manifestants et deux policiers.

"Nous avons observé un maintien de l'ordre totalement inacceptable et disproportionné lors des manifestations", a déclaré Joe Stork, un responsable de HRW pour le Moyen-Orient et l'Amérique du Nord.

"Au lieu de faire preuve de davantage de répression, les autorités (égyptiennes) devraient enquêter sur les informations faisant état d'un usage excessif de la force de la part de la police, et faire en sorte que ceux qui en sont responsables rendent des comptes", a-t-il ajouté.

HRW indique que certaines des violences les plus sévères contre des manifestants ont eu lieu à Suez, où trois personnes ont été tuées après des affrontements avec la police survenus mardi, quand une tentative de marche vers le siège du gouvernement a été organisée.

"La police a répondu aux jeunes qui lançaient des pierres à coups de matraques, de gaz lacrymogènes, de canons à eau. Mustafa Ragab, un jeune, a été abattu", dit Human Rights Watch.

L'organisation indique également que les forces de l'ordre égyptiennes ont lancé des pierres sur des manifestants, "ce qui n'est pas conforme aux règles internationales".

HRW indique par ailleurs avoir de "vraies préoccupations au sujet de possibles mauvais traitements" dont pourraient faire l'objet les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations.

Selon un responsable des services de sécurité égyptiens, "au moins mille personnes ont été arrêtées à travers le pays". L'organisation dit avoir eu connaissance de quelque 800 arrestations.

Frontière ivoiro-libérienne / Reportage à Pollo, Biéheron et Dégné - Incursion dans les villages Kroumen hostiles à l’ECOMOG

L'intelligent d'Abidjan


Crise
© ONUCI par itw Vigneault
Pour des populations ayant quasi-plébiscité le candidat de La Majorité Présidentielle (LMP) au second tour du scrutin présidentiel avec des scores de 90 à 98%, la menace « de recours à la force légitime » pour installer l’adversaire Alassane Ouattara est prise très au sérieux. Opposées à toute intervention militaire des Forces africaines qui auront, entre autres points d’entrée sur le territoire Ivoirien, leurs villages, les populations Kroumen du littoral Cavally notamment celles de Pollo, Biéheron et Dégné voisins de moins d’un (1) à dix (10) kilomètre du Libéria se préparent à faire front. Autopsie d’une fronde communautaire qui enfle…

Tabou, Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire, ce mardi 18 janvier 2011, la ville fait la sourde oreille au mot d’ordre « de pays mort » décrété par le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la Paix (RHDP). La ville est bruyante. Le marché grouille de monde. Idem pour la gare routière où de jeunes désœuvrés appelés Chargeurs hèlent à tue-tête d’éventuels passagers en partance pour le pays Kroumen profond. Notamment Grabo, Olodio ou encore Pollo à la frontière Ivoiro-Libérienne. Les commerces, les écoles, les services administratifs notamment la gendarmerie, la police, l’hôpital sont tous ouverts.

Un bastion du FPI et de LMP au cœur de la résistance

Des indices qui prouvent que nous sommes à n’en point douter dans un des fiefs du parti créé par le président Laurent Gbagbo. A savoir le Front Populaire Ivoirien (FPI). Au-delà de sa réputation de bastion du Fpi au niveau régional pour avoir donné au candidat de La Majorité présidentielle (LPM) son meilleur score dans le Bas-Sassandra (74% des voix), Tabou revendique une place majeure dans cette ‘’résistance patriotique’’ contre ‘’l’envahisseur’’ (l’ECOMOG). Le département de Tabou veut « être le fer de lance de la résistance à ceux qui veulent placer leur homme de main, à la tête de la Côte d’Ivoire pour s’accaparer de ses richesses », nous indique des riverains pro-Gbagbo.

Les leaders locaux du RHDP ‘’en brousse’’
Mais, un tel choix s’assume. Et Tabou l’assume. Face à la guerre d’occupation du terrain qui bat son plein, les leaders locaux du RHDP ont tous déserté la ville et même tout le département. « Ici, les populations sont du côté de la République incarnée par Laurent Gbagbo. Ici, il n’y a vraiment rien en face. Je peux même dire que, c’est ici à Tabou que le slogan, ‘’y’a rien en face’’ trouve toute sa pertinence », ajoute notre source. Mais du côté RHDP, l’on conteste cette position. On explique que l’absence sur le terrain est liée à une certaine propagande qui consiste ‘’à vouer l’adversaire politique aux gémonies’’, à le présenter sous des traits démoniaques. Une façon claire de les livrer à la vindicte populaire dans une zone majoritairement analphabète où l’on fait difficilement la part des choses. « Le militant du RDHP ou le responsable local est assimilé à l’ennemi de la Côte d’Ivoire, au vendu qui veut livrer son pays à l’étranger. Cela est fait dans le dessein de nous salir, de donner de nous les traits du méchant ou du conspirateur en vue de nous réduire au silence. Dans un tel contexte, nos vies sont constamment en danger. Nous sommes donc contraints de nous cacher pour vivre et survivre. C’est ce qui explique notre absence du terrain » justifie un leader du RHDP qui a requis l’anonymat. Manque de capacité de mobilisation, de stratégies de riposte ou recul imposé ? Les leaders locaux du RHDP ont-ils abandonné la lutte de récupération du terrain?

Le littoral Kroumen du Cavally en ébullition
Avec ces questions qui nous taraudent l’esprit, nous prenons place à bord d’un taxi-brousse. Destination Pollo, village-frontière Ivoiro-libérienne au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire. A la sortie de la ville, sur la droite, le véhicule s’engouffre sur une piste cahoteuse et poussiéreuse dite pourtant internationale. Celle-ci mène jusqu’au Libéria avec une ouverture sur Guiglo ou encore Toulépleu au Centre-Ouest ivoirien. Sur la route menant à Pollo, nous laissons derrière nous des Libériennes, commerçantes de Kin (boisson frelatée à base de canne à sucre produit exclusivement au Libéria et fortement prisée en pays Kroumen), venues s’approvisionner en pétrole lampant et d’autres biens de consommation en terre Ivoirienne. Mais, notre incursion au cœur du littoral Kroumen du Cavally Ivoirien sera moins fructueuse pour n’avoir pas trouvé au village notre guide avec qui nous avions échangé depuis Tabou. Les premiers villageois rencontrés se refusent à tout entretien. Pas question de s’ouvrir à un ‘’étranger’’ dans ce contexte de crise postélectorale avec son cortège d’angoisse et de stress. Seul, l’adjoint du président des jeunes Noma Kouhi ‘’brave’’ la consigne : « C’est le président des jeunes que vous avez eu au téléphone. Il a annoncé votre arrivée. Mais il n’a pu rester au village pour vous accueillir parce qu’il a dû accompagner notre chef à Olodio où se tient une séance de travail de toute la chefferie Kroumen du département de Tabou pour peaufiner les stratégies de riposte face aux militaires de la Cedeao. C’est cela qui fait l’actualité ici. Il nous a été dit que des militaires qui étaient chez nos voisins du Libéria viendront en Côte d’Ivoire pour déloger notre président Laurent Gbagbo que nous avons voté ici à 97% en raison des 2% de bulletins nuls. Le seul président que nous reconnaissons, c’est Gbagbo. Quiconque veut l’enlever, doit passer sur nos corps. Notre village étant frontalier du Libéria donc une porte d’entrée en territoire Ivoirien, notre présence à cette réunion était indispensable », explique-t-il. A Pollo, une éventuelle intervention des militaires africains est prise très au sérieux. Et, le corps social avec en tête la chefferie et les jeunes organisent la résistance avec l’appui des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Le village abrite sur son sol un poste frontalier tenu par une équipe composée d’agents de Douane, de Gendarmes et de policiers. Cette équipe, selon notre source, a été récemment renforcée avec l’arrivée des militaires des Fanci fortement équipés. La raison : Pollo est l’une des premières portes d’entrée en territoire Ivoirien à partir du Libéria et face à un éventuel déploiement des forces de l’Ecomog, pas question de se laisser surprendre ! Mais, pas question également de s’approcher du dispositif des FDS. Aussi, mettons-nous le cap sur Biéheron. Une véritable merveille de la nature au bord du Golfe de Guinée abritant à la fois sur son sol la mer et le fleuve Cavally qui, le séparent du Libéria voisin à moins d’un kilomètre. Des experts en mine ont découvert récemment sur le site, un important gisement de pétrole qui ouvre la perspective d’une délocalisation du village pour l’exploitation. De Biéhéron, où le candidat LMP a recueilli 95% des voix et 3% de bulletins nuls, l’on aperçoit derrière des cocotiers le premier village libérien. A savoir Kablaké. « C’est dans ce village en territoire libérien que nous nous rendons pour des soins de santé. Il est plus facile de nous soigner au Libéria que d’aller jusqu’au dispensaire d’Olodio ou à l’hôpital de Tabou. On gagne en temps et en argent », nous révèle Inika Tchoumou, Président des jeunes de Biéhéron qui nous a accueilli en compagnie des membres de la chefferie. Dans ce village paisible, où le père de Laurent Gbagbo en l’occurrence Paul Zêpè Koudou a exercé en qualité de policier dans les bureaux de l’ancien poste frontalier aujourd’hui tombés en ruine suite au transfert à Pollo, la crise postélectorale dont le dénouement pourrait déboucher sur une intervention militaire de l’ECOMOG, s’invite dans les débats et hante les esprits.

Les dégâts
de l’Ecomog au Libéria
voisin inquiètent
« Ici, le débat sur le déploiement de l’ECOMOG est au cœur des préoccupations. Nous sommes inquiets parce que nous savons ce que l’Ecomog a fait comme dégâts au Libéria. Les autres parties du pays ignorent les exactions que nos voisins (populations civiles libériennes) ont connues. Nous ne pouvons donc pas applaudir. Nous savons ce que c’est que l’Ecomog en termes de destructions de biens, de tueries et de pillage. C’est pourquoi, nous ne voulons pas de cette force chez nous », déclare le chef Kla Gnénati. Non sans écarter une possible désertion du village vers le Libéria voisin. Comme leurs frères de Kablaké pendant la guerre libérienne qui avaient trouvé refuge dans leur village. « Il est hors de question de déserter nos villages du littoral Kroumen Ivoirien. Nous n’allons pas abdiquer face à l’adversaire. Nous allons protéger nos villages et nous savons comment nous agir. Nous ne pouvons pas vous en dire plus. Mais sachez une chose, quand le Kroumen vous dit qu’il surveille son village, il sait comment il s’y prend », ajoute-t-il.

On va ‘’maga’’ l’Ecomog
Même son de cloche à Degné, un autre village balnéaire du département de Tabou d’où une voie sur le littoral débouche sur le Libéria que nous rallions peu après. Au terme de la traditionnelle cérémonie d’accueil en pays Kroumen avec la cola et le piment sur la plage du village bordée de cocotiers géants au bas colorés Orange-blanc-vert), Gnépa Gnéto, Président des jeunes, annonce les couleurs : « la jeunesse du canton Bapo est hostile à toute intervention militaire africaine pour dénouer la crise postélectorale. Nous, nous connaissons l’Ecomog. Nous avons accueilli dans nos villages nos voisins et frères du Libéria qui ont vu leurs villages détruits par les militaires africains. Cela n’est pas su dans toute la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, des compatriotes applaudissent l’Ecomog donc la guerre en Côte d’Ivoire. Nous n’allons pas laisser détruire nos villages. Nous n’allons pas voir les tombes de nos ancêtres bombardées pour imposer un président que, nous ne voulons pas. Il n’en est pas question et nous nous préparons à faire front ». Avant de signifier être prêts pour la guerre. « Nous avons déjà bouclé tout le littoral Kroumen. La mer et le fleuve Cavally sont entièrement sous contrôle. Les militaires africains ne pourront donc pas traverser tout ce côté pour venir opérer. Si la décision injuste du déploiement de l’Ecomog est maintenue, nous allons nous défendre et protéger la République. Que le président Gbagbo et tous les patriotes soient rassurés. Si l’Ecomog vient, ils vont trouver des garçons en face. Nous allons les maga», a-t-il scandé. Des propos accueillis avec une slave d’applaudissements des populations pour exprimer leur adhésion pleine et entière. De Pollo, à Degné en passant par Biéheron, les populations s’opposent donc à toute intervention militaire et se préparent à y faire front selon leurs dires, coûte que coûte.
M Tié Traoré, Envoyé spécial

BCEAO : Les agences de Côte d’Ivoire fermées

Le Gouvernement du président sortant de la République de Côte d’Ivoire a informé la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qu’il a décidé de réquisitionner les installations ainsi que le personnel de la Direction nationale de la BCEAO pour la Côte d’Ivoire, et de nommer les responsables de ladite Direction nationale. Le 26 janvier 2011, les locaux de la Banque centrale ont été investis et le personnel qui s’y trouvait a été retenu pour effectuer différentes opérations relevant des missions dévolues à la Banque centrale.

Ces actes font suite aux dispositions prises pour la mise en oeuvre effective des décisions du Conseil des ministres de l’Union, lors de sa session extraordinaire du 23 décembre 2010 à Bissau, et de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union monétaire ouest-africaine, à l’issue de son Sommet tenu à Bamako le 22 janvier 2011.

Il s’agit notamment de la décision par laquelle le Conseil des ministres de l’Union a instruit la BCEAO de permettre aux seuls représentants régulièrement désignés par le Gouvernement du Président Alassane Ouattara, d’effectuer les mouvements sur les comptes ouverts au nom de l’Etat ivoirien dans les livres de la BCEAO.

Il importe de rappeler que la BCEAO, Institut d’émission commun au Bénin, au Burkina Faso, à la Côte d’Ivoire, à la Guinée-Bissau, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo, est un établissement public international régi par les dispositions du Traité de l’UMOA du 20 janvier 2007, des Statuts et du Protocole relatif aux privilèges et immunités de la Banque centrale qui y sont annexés et en font partie intégrante. Aux termes de ces textes « les locaux de la Banque centrale sont inviolables ».

La BCEAO proteste vigoureusement contre cette décision de réquisition ainsi que celle de nomination d’un Directeur national, prises en violation flagrante des engagements internationaux pris par l’Etat de Côte d’Ivoire, en particulier à travers le Traité de l’UMOA.

Le Gouverneur par intérim de la BCEAO informe le système bancaire et les agents économiques que les dispositions sont en cours pour qu’en accord avec le Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement et le Conseil des ministres de l’Union, en relation avec le Président Alassane Ouattara, les réponses appropriées soient apportées dans les meilleurs délais à cette situation sans précédent dans l’Union. Pour l’heure, toutes les agences de la BCEAO installées sur le territoire de la Côte d’Ivoire sont fermées jusqu’à nouvel ordre.

Fait à Dakar, le 26 janvier 2011

Le Gouverneur par intérim : Jean-Baptiste M. P. COMPAORE

L’Observateur Paalga

RENTREE SOLENNELLE ET 20 ANS DU BARREAU : Assurer l’attractivité de l’investissement au Burkina

"Droit, justice et investissement" est le thème choisi pour la rentrée solennelle du Barreau burkinabè qui commémore en cette année ses 20 ans d’existence. La cérémonie d’ouverture, qui a eu lieu le 27 janvier 2011, a été présidée par son Excellence Blaise Compaoré, chef de l’Etat, chef suprême de la magistrature. Les 27, 28 et 29 janvier 2011, les avocats de l’espace UEMOA, des Barreaux amis et ceux du Burkina échangeront sur plusieurs sous-thèmes.

1990-2010, le Barreau du Burkina a 20 ans. Durant 72 heures, les avocats, loin des effets de manche et des joutes oratoires, réfléchiront sur le thème suivant : "Droit, justice et investissement" avec bien entendu d’autres sous-thèmes qui seront également développés au cours de ces 72 heures. La profession d’avocat recouvre les missions essentielles d’assistance, de défense et de conseils, solidement adossées à une éthique et une déontologie sans lesquelles l’exercice du ministère ne saurait exister. La cérémonie d’ouverture qui a été présidée par le président du Faso a vu la participation des avocats venus de la sous-région et des barreaux amis.

L’histoire du Barreau burkinabè se confond avec celle du pays dans les trois décennies précédentes, affirme le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Maître Issouf Baadhio à l’ouverture de la cérémonie. Le Barreau du Burkina Faso a jusqu’à ce jour formé 139 avocats dont 29 femmes. 20 ans pour le Barreau du Burkina, c’est 20 ans d’investissement personnel de chacun d’entre eux à l’édification d’une justice proche des justiciables, indépendante, impartiale et responsable.

"L’indépendance de l’avocat ne pourra se marchander"

Selon lui, l’indépendance de l’avocat ne pourra jamais se marchander à l’aune des ambitions d’un seul homme quel que soit son positionnement dans l’échiquier national. Pour l’année 2011, le Barreau du Burkina souhaite concrétiser, avec l’appui du gouvernement, des projets qui lui tiennent à coeur pour son implantation dans le dispositif institutionnel. Pour ce faire, il souhaite que des dispositions soient prises en 2011 pour améliorer leurs conditions de travail. C’est ainsi que de nombreuses doléances ont été soumises aux chef suprême de la magistrature pour études.

On notera entre autres, la modification du Code de procédure pénale pour permettre à l’avocat d’être présent dès les premières heures de la garde à vue aux fins d’assister le citoyen interpellé, l’institution par un texte de loi d’un fond spécial destiné à l’aide juridictionnelle doté d’un montant de 300 millions de F CFA pour assurer et permettre à tous les Burkinabè, en particulier à ceux et à celles frappés de précarité financière, d’avoir un accès équitable à la Justice de notre pays, droit garanti par la Constitution du Burkina. Maître Issouf Baadhio a souligné que ces diverses avancées permettront aux avocats de s’inscrire dans la projection d’une justice différente. Car une justice dans laquelle un bon juge n’est pas celui qui rend un bon jugement, mais celui qui sait écouter les gens de tous bords. Le thème de la rentrée 2011 constitue le moteur du développement dans notre environnement. Les avocats sont, sans conteste, par leurs conseils, la première porte d’entrée de l’investisseur dans un pays.

Son Excellence le président du Faso, Blaise Compaoré a, dans son discours d’ouverture, souligné que l’oeuvre de la Justice doit prendre en considération les enjeux cruciaux de sécurité juridique et judiciaire des investissements privés nationaux et étrangers. Il a adressé ses félicitations et ses engagements à tout le personnel de l’Ordre des avocats pour la participation active à l’édification d’une société de progrès. Le chef suprême de la magistrature a relevé que les ambitions du Burkina Faso, dans un contexte de mondialisation, requièrent que les avocats dans le triptyque "Droit, justice, et investissement" soient les précurseurs de l’émergence d’une justice prenant en compte les règles communautaires de protection de l’investissement devant les juridictions que sont la Cour de justice de l’UEMOA, la Cour de justice de la CEDEAO et la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA.

Il reste ouvert à toute proposition visant à conforter l’Ordre des avocats et à renforcer leur participation dans la construction d’une justice de qualité, facteur indispensable à l’émergence de l’économie nationale. Tout en souhaitant plein succès aux travaux, il a déclaré oouverte la rentrée solennelle 2010-2011 du Barreau du Burkina Faso. Au cours de la cérémonie d’ouverture, le président du Faso a procédé à la pause de la plaque commémorative du 20e anniversaire et d’une plaque en reconnaissance du barreau pour l’édification de la Maison de l’avocat.

Françoise DEMBELE (Stagiaire)

Le Pays

Le PIB de Maxime Kaboré : L’Amiral affrète son navire

Nous avons rencontré Maxime Kaboré à son domicile au secteur 17 de Ouagadougou, hier 27 janvier 2011, dans la matinée. Entouré de deux de ses collaborateurs, l’Amiral, le téléphone collé à l’oreille, nous lance que nous aurontla primeur de l’information sur l’évolution de ses activités politiques. Cette « primeur », nous l’aurons dans un entretien qu’il nous a accordé. Il s’agit essentiellement de l’assemblée générale constitutive du Parti indépendant du Burkina (PIB) ; l’attente du récépissé et de la tenue du prochain congrès extraordinaire.

En décembre dernier, lors de votre rencontre avec la presse pour le bilan de votre participation à l’élection présidentielle du 21 novembre 2010, vous avez annoncé la création du Parti indépendant du Burkina.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

• Je suis un homme de parole. Nous avons promis de créer le Parti indépendant du Burkina, le PIB. Nous invitons la population à soutenir ce parti si elle veut avoir un Burkina Faso prospère, un Burkina émergent et non un pays détergent. Aujourd’hui est un jour nouveau qui voit la réalisation de ce que nous avons promis après la présidentielle. Je compte faire en sorte que dans les instances, nous soyons présents dans toutes les régions. L’assemblée générale constitutive a été tenue.

Nous avons déposé les statuts au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et nous attendons le récépissé. Après le récépissé, nous allons organiser un congrès avec toutes les instances dans les différentes régions et nous allons donner un coup d’envoi pour préparer les élections à venir. Les échéances prochaines vont voir partout des candidats du PIB qui iront à la rencontre des populations pour demander leurs suffrages.

Est-ce qu’on peut avoir une idée des membres qui composent le bureau exécutif national ?

• Le président naturellement, c’est Maxime Kaboré, élu par acclamations par l’assemblée générale constitutive. Nous avons une trésorière, Rosine Toé, qui est également la porte-parole du parti. Madame Dramé est la secrétaire générale, qui va incessamment entrer en contact avec les militants des différentes régions et gérer l’aspect administratif. Nous avons une responsable à la mobilisation féminine en la personne de Martine Minoungou, une jeune femme universitaire impliquée, ayant du talent et de la compétence et qui a l’envie ardente de descendre sur le terrain pour mobiliser les femmes. Amadou Diallo est le responsable à la jeunesse. Il aura pour tâche de fédérer toutes les forces vives, notamment la jeunesse, pour redonner du tonus parce que le parti est jeune et c’est un parti de la jeunesse. Nous serons présents pour que cette jeunesse sans espoir, en perdition, puisse avoir un horizon dégagé.

En un mot, le PIB apportera de l’oxygène à la démocratie au Burkina Faso. Boukary Diénou, de la Boucle du Mouhoun s’occupera des relations extérieures. Il était le coordonnateur de la région du Mouhoun à l’issue de la campagne présidentielle. Nous avons toujours dans cette configuration, Fabrice Simporé, qui aura en charge la communication. Mais ce bureau, me semble-il, doit être confirmé lors du congrès. Le bureau, en attendant son élargissement à d’autres personnes, est pour le moment le bureau est composé de sept (7) membres.

L’un des objectifs à court terme de votre parti, ce sont les élections municipales et législatives à venir. A une année de ces échéances, quelles stratégies allez-vous mettre en place pour conquérir des sièges ?

• Déjà, nous avons un électorat potentiel, et après la reconnaissance officielle avec le récépissé, le congrès sera le lancement officiel. Nous avons un siège et beaucoup de personnes m’ont fait part de leur volonté d’adhérer au parti. Une fois que les instances régionales seront installées, mission leur sera donnée à travers un cahier des charges avec des précisions bien claires. L’ordre de rassemblement sera donné pour que nous soyons en ordre de bataille lorsque la campagne officielle sera lancée pour les municipales et les législatives. J’ai bon espoir parce que nous avons une jeunesse bien engagée. Je crois en ce que nous avons engrangé comme voix lors de l’élection présidentielle et nous allons capitaliser cela.

Vous l’avez dit tantôt, un congrès viendra officialiser le PIB et le bureau exécutif national. Il est pour quand, ce congrès ?

• Dès que nous aurons le récépissé ! Nous avons déposé la demande dans le courant de la semaine et nous espérons que les choses bougeront assez vite. Une fois que le récépissé sera là, nous lancerons l’invitation pour le congrès extraordinaire qui sera le départ de toutes les activités du parti. Nous donnerons de la voix à ce moment et vous serez de la partie pour voir comment se dérouleront les travaux.

Entretien réalisé par : Moumouni Simporé (Stagiaire)

Egypte: pas d'accès à l'internet au Caire, arrestation de Frères musulmans

LE CAIRE (AFP

AFP

Un homme mortellement atteint le 27 janvier 2011 lors d'une manifestation à Suez

Le réseau internet était inaccessible vendredi matin au Caire, a-t-on appris auprès d'usagers et d'hôtels, alors que des appels ont été lancés pour de nouvelles manifestations, dans la journée, contre le régime du président Hosni Moubarak.

Au moins vingt membres des Frères musulmans, première force d'opposition en Egypte, ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé à l'AFP l'avocat de cette formation, Abdelmoneim Abdel Maqsoud

Principale force de l'opposition, les Frères musulmansont avaient annoncé jeudi qu'ils participeraient aux manifestations "de la colère" prévues vendredi après les prières hebdomadaires. Jusqu'ici ils avaient appuyé du bout des lèvres les manifestations qui ont commencé mardi, laissant à leurs membres le choix d'y participer. Le ministère de l'Intérieur a averti qu'il allait prendre "des mesures décisives" contre les manifestants qui comptent protester vendredi.

L'opposant égyptien le plus en vue, Mohamed ElBaradei, arrivé jeudi soir au Caire, a proposé de mener la transition au régime de Hosni Moubarak, confronté depuis mardi à des manifestations sans précédent qui ont fait sept morts et entraîné un millier d'arrestations.

Principale force de l'opposition, les Frères musulmansont avaient annoncé jeudi qu'ils participeraient aux manifestations "de la colère" prévues vendredi après les prières hebdomadaires. Jusqu'ici ils avaient appuyé du bout des lèvres les manifestations qui ont commencé mardi, laissant à leurs membres le choix d'y participer. Le ministère de l'Intérieur a averti qu'il allait prendre "des mesures décisives" contre les manifestants qui comptent protester vendredi.

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Mohammed ElBaradei le 27 janvier 2011 à son arricée au Caire

"Je suis ici avec l'espoir de continuer à travailler pour un changement ordonné et pacifique", a déclaré M. ElBaradei à son arrivée à l'aéroport, en demandant au pouvoir l'arrêt "de la violence, des détentions et de la torture". "Si la population veut que je mène la transition, alors je ne la décevrais pas", avait-il déclaré à Vienne avant son départ, en précisant vouloir participer aux nouvelles manifestations qui s'annoncent, selon lui, "massives".

Les jeunes militants pro-démocratie à l'origine du mouvement, inspiré par la révolte tunisienne qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali, ont appelé à de nouvelles manifestations après les prières hebdomadaires de vendredi.

La mobilisation a été marquée jeudi par un septième décès, à Cheikh Zouwayed, dans le nord du Sinaï. Un manifestant a été mortellement atteint d'une balle dans la tête lors d'un échange de tirs entre manifestants bédouins armés et forces de sécurité, selon des témoins.

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Bilan des morts lors des affrontements entre police et manifestants depuis mardi

Toujours dans la même ville, la police a été prise pour cible par des tirs de roquettes antichars de type RPG jeudi soir, sans être touchée, ont indiqué des témoins à l'AFP.

A Suez (nord-est), des manifestants ont mis le feu à une caserne de pompiers après avoir lancé des cocktails molotov sur la police, selon un photographe de l'AFP sur place.

A Ismaïliya, au nord de Suez, des accrochages ont opposé plusieurs centaines de manifestants aux forces de l'ordre.

La police était massivement présente toute la journée dans le centre du Caire, qui a connu des manifestations et des heurts mardi et mercredi.

Conséquence des protestations, la Bourse du Caire a accusé une forte chute jeudi, qui l'a contrainte à une suspension provisoire. Elle a clôturé en recul de plus de 10%. La veille, le principal indice EGX 30 avait chuté de 6%.

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Heurts lors de manifestations le 27 janvier 2011 à Suez

En outre, les matchs du championnat égyptien de football prévus vendredi et samedi ont été reportés, a annoncé la fédération égyptienne de football.

"C'est un moment critique dans l'histoire de l'Egypte (...) La volonté de changement doit être respectée", a déclaré au Caire M. ElBaradei, l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique devenu une figure de l'opposition.

M. ElBaradei ne dispose pas d'un parti reconnu, mais a formé un mouvement, l'Association nationale pour le changement, qui plaide pour des réformes démocratiques et sociales. Il est la plus connue des personnalités d'opposition à soutenir publiquement le mouvement de protestation.

Les Frères musulmans ont pris position jeudi soir et annoncé sur leur site internet leur participation à la journée de contestation prévue vendredi. "Les Frères musulmans participeront aux manifestations de la colère demain vendredi (...) avec toutes les forces nationales et le peuple égyptien", a déclaré dans un communiqué un haut dirigeant de la confrérie, Saad Katatni.

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Manifestation le 27 janvier 2011 au Caire

Les manifestations, qui ont débuté mardi, sont les plus importantes depuis l'arrivée au pouvoir en 1981 de M. Moubarak, 82 ans, critiqué notamment pour n'avoir jamais levé l'état d'urgence en place depuis près de 30 ans.

Depuis mardi, cinq manifestants et deux policiers ont été tués et des dizaines de personnes blessées. Selon un responsable des services de sécurité, "au moins mille personnes ont été arrêtées à travers le pays".

Le président américain Barack Obama a affirmé jeudi que la violence n'était "pas une solution aux problèmes en Egypte", et appelé le gouvernement et les manifestants à faire preuve de retenue.

Tout en qualifiant le président Moubarak de "partenaire important", le porte-parole de la Maison Blanche a affirmé à plusieurs reprises que les Etats-Unis "ne prennent pas parti".

L'Union européenne et l'ONU avaient appelé le gouvernement égyptien à écouter les demandes du peuple, et Paris à respecter la liberté d'expression.

Le réseau internet inaccessible en Egypte

LE CAIRE (AFP)

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Des manifestants s'en prennent à un portait de Moubarack le 25 janvier 2011à Alexandrie

Le réseau internet était inaccessible vendredi matin en Egypte, a-t-on appris auprès d'usagers et d'hôtels au Caire et en province, alors que des appels ont été lancés pour de nouvelles manifestations antigouvernementales dans la journée.

"Le réseau internet est coupé aujourd'hui en Egypte", a déclaré la réception d'un grand hôtel de la capitale, une information confirmée par d'autres établissements.

Plusieurs particuliers contactés par l'AFP à travers le pays ont également confirmé ne pas avoir accès au web.

L'internet a été largement utilisé par les militants appelant aux manifestations hostiles au régime du président Hosni Moubarak qui secouent le pays depuis mardi. De nouveaux appels ont été lancés pour des manifestations vendredi, à l'issue des traditionnelles prières musulmanes qui ont lieu en milieu de journée.

Le Qatar rafle la mise

Après avoir obtenu l'attribution du Mondial de football en 2022, le Qatar a été désigné ce jeudi pays organisateur du Championnat du Monde 2015 de handball. Les Qataris devancent la France, la Pologne et la Norvège.

Si le handball français ne craint pas grand monde sur les parquets, il était nettement plus anxieux concernant l'autre bataille qu'il était venu mener en coulisses à Malmö, à savoir l'attribution du Mondial 2015. Au-delà des candidatures de la Pologne et de la Norvège, jugées trop justes, la délégation française, emmenée par Philippe Bana, redoutait surtout celle du Qatar. «Comme en 2007 lorsqu'on avait battu la Chine (pour accueillir le Mondial dames), cela va certainement se jouer à une voix», précisait-il. Bien lui en a pris puisque vers 12 heures, les dirigeants de la fédération internationale de handball ont ainsi privilégié le dossier qatari au détriment de celui des Tricolores pourtant bien plus ficelé. Une défaite qui pourrait s'expliquer par une redondance de l'organisation du Mondial en Europe (Allemagne, Croatie, Suède et Espagne). Après les Championnats du Monde d'Athlétisme en 2017 et la Coupe du Monde de football en 2022, l'Emirat du Moyen-Orient, qui a usé des mêmes méthodes que pour l'attribution du Mondial de football (cadeaux et autres parrainages), décroche l'organisation de son troisième grand rendez-vous planétaire.

«La meilleure candidature n'a pas gagné» Une véritable montée en puissance de ce petit pays aux ambitions démesurées. Dépourvue de toute tradition de handball, la richissime monarchie gazière du Golfe a ainsi effectué un énorme travail de lobbying afin de séduire les différents membres de la commission. Une stratégie payante puisque le pays se positionne désormais comme l'un des acteurs incontournables du sport international dans les prochaines années. En revanche du côté Français, c'est plutôt la soupe à la grimace. Le président de la Fédération Joël Delplanque, les larmes aux yeux, n'a pas caché sa déception, criant même au scandale : «Se faire renvoyer comme ça, c'est insupportable. Les garçons ont été formidables. La France voulait servir le handball et "que" le handball. Le "que" n'était visiblement suff... lire la suite de l'article sur sport24.com