20 janvier, 2011

Al-Azhar suspend le dialogue avec le Vatican, accusé d'attaquer l'islam

LE CAIRE (AFP)

AFP/Archives

Mosquée au Caire le 10 mars 2010

La plus haute institution sunnite, Al-Azhar, qui siège au Caire, a décidé jeudi de suspendre ses rencontres avec le Vatican, considérant des déclarations du pape Benoît XVI sur les chrétiens d'Orient comme des "attaques répétées contre l'islam".

"Le gel a été provoqué par les attaques répétées contre l'islam du pape Benoît XVI (...). Le pape a répété que les musulmans opprimaient les non-musulmans vivant avec eux au Moyen-Orient", selon un communiqué d'Al-Azhar.

Les déclarations du souverain pontife "sont très éloignées de la réalité et constituent une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures des pays islamiques", poursuit le communiqué, reprenant un argument déjà invoqué par le gouvernement égyptien.

Le Vatican a rapidement réagi en affirmant vouloir poursuivre son "dialogue" avec ce centre d'enseignement et de diffusion de l'islam sunnite.

"Quoi qu'il arrive, la ligne d'ouverture et de désir de dialogue du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux reste inchangée", a déclaré à la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

Al-Azhar et le Vatican tiennent des réunions deux fois par an, pour discuter de coopération.

La suspension de ces réunions a été décidée lors d'une réunion extraordinaire des instances de l'institution sunnite, dirigée par le grand imam Cheikh Ahmed al-Tayyeb.

Proche du pouvoir égyptien -- le grand imam est nommé par le président Hosni Moubarak --, Al-Azhar se réclame d'un islam institutionnel modéré, sensé notamment contrer l'influence des prédicateurs radicaux.

Le 10 janvier, le souverain pontife avait souligné l'"urgente nécessité" pour les gouvernements du Moyen-Orient d'adopter "des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses", après un attentat qui a fait 21 morts devant une église copte orthodoxe d'Alexandrie (nord de l'Egypte) dans la nuit du Nouvel an, .

AFP/Archives

Le grand imam d'Al-Azhar, Cheikh Ahmed al-Tayyeb, le 2 janvier 2011 au Caire

Il s'était déclaré favorable aux démarches en vue d'une "réponse concertée de l'Union européenne afin que les chrétiens soient défendus au Moyen-Orient".

Le lendemain, le Caire avait rappelé pour consultations son ambassadeur au Vatican, jugeant que les propos du pape constituaient une "ingérence inacceptable" dans les affaires intérieures égyptiennes.

Ce durcissement de l'attitude du Caire face au Vatican "semble très liée à la situation politique égyptienne", a estimé à Rome le vaticaniste Marco Politi, commentateur au journal Il Fatto Quoditiano (gauche), interrogé par l'AFP.

Mis en difficulté sur la scène internationale et intérieure par l'attentat du Nouvel an, le pouvoir égyptien a affirmé à plusieurs reprises que la sécurité de ses citoyens de toutes confessions relevait de la seule souveraineté égyptienne.

Outre le Vatican, de nombreux pays, en particulier les Etats-Unis et les Européens, se sont alarmés d'un regain de violence contre les chrétiens d'Orient, en particulier après une attaque contre une église de Bagdad où 46 chrétiens ont été tués le 31 octobre.

Mercredi, à l'issue d'un sommet économique la station égyptienne de Charm el-Cheikh, les dirigeants arabes ont appuyé la position du Caire en rejetant toute "ingérence étrangère" au sujet des minorités du Moyen-Orient.

Principale communauté chrétienne de la région, les Coptes d'Egypte sont pour la plupart orthodoxes, avec une minorité de catholiques. Ils représentent 6 à 10% des quelque 80 millions d'Egyptiens, en grande majorité musulmans sunnites, et se plaignent régulièrement d'être marginalisés.

Américains ou israéliens, ces hackers qui peuvent faire plier l'Iran

Le Point.fr Au moment où les négociations reprennent avec Téhéran, le sabotage numérique du programme nucléaire iranien ouvre de nouvelles perspectives

Américains ou israéliens, ces hackers qui peuvent faire plier l'Iran

Le virus informatique "stuxnet", introduit dans les ordinateurs du programme nucléaire iranien, aurait détruit 20% des capacités d'enrichissement d'uranium © Ebrahim Norouzi / AP / Sipa

Michel Colomès

L'Iran va-t-il accuser le coup après l'attaque par un virus informatique de ses installations nucléaires qui a durablement affecté leur capacité d'enrichissement de l'uranium ? On va le savoir très vite. Les 21 et 22 janvier a lieu, en effet, à Istanbul, la reprise des négociations entre le régime islamique et les six pays - États-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie, Chine - qui cherchent à empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. Quitte à lui faciliter l'accès au nucléaire civil.

Or, pour la première fois depuis longtemps, la position de l'Iran, qui depuis des mois joue au chat et à la souris avec ses interlocuteurs, peut paraître affaiblie. La raison : le virus informatique "stuxnet", introduit dans les ordinateurs du programme nucléaire iranien, qui semble avoir détruit 20 % des capacités d'enrichissement d'uranium de ses centrifugeuses. Au point que l'ancien patron du Mossad, les services secrets israéliens, Meir Dagan, a révélé il y a quelques jours que la perspective d'une bombe atomique iranienne, dont on pensait qu'elle pouvait être imminente, est retardée d'au moins quatre ans. Prudemment, Hillary Clinton, la Secrétaire d'État américaine, a constaté : "Cela nous donne du temps, mais pas trop de temps."

Une histoire d'espionnage au temps du numérique

Cette fenêtre d'opportunité pour intensifier négociations et pressions sur Téhéran est la conséquence d'une affaire très romanesque, une histoire d'espionnage à la John Le Carré pour une époque dominée par le numérique, où les virus informatiques complètent avantageusement les pistolets à silencieux dans la panoplie des services action.

Tout commence dans les derniers mois de la présidence Bush. L'inquiétude des Israéliens sur les progrès accomplis par les Iraniens pour fabriquer leur bombe est à son maximum. Dans la perspective d'un raid éventuel sur les sites hypergardés et protégés où les Iraniens poursuivent leur programme, ils cherchent à obtenir des Américains ces bombes capables de percer des épaisseurs de béton très importantes, utilisées au moment des bombardements sur Bagdad dans la guerre en Irak. À ce stade intervient une contre-proposition des Américains : plutôt que des raids qui provoqueraient des tempêtes de protestation dans le monde arabe, pourquoi ne pas essayer de désorganiser le programme nucléaire iranien ? L'objectif est de gagner du temps et de retarder ce programme au moins autant que le feraient les destructions causées par un raid aérien.

Répétitions dans une base secrète du Neguev

Deux méthodes vont être utilisées par les Israéliens et les Américains. La première est classique : des assassinats ciblés d'hommes clés du projet nucléaire. C'est ainsi que Massoud Ali Mohammadi, il y a un an, puis, en novembre, Majid Shahriari sont tués par l'explosion d'une bombe placée sous leur voiture. Évidemment, il n'y aura aucune revendication.

Beaucoup moins classique (comme l'a révélé le 16 janvier le New York Times), dans le même temps, des scientifiques israéliens travaillent dans la base secrète de Dimona, dans le désert du Neguev (celle où les Israéliens ont fabriqué leur propre bombe) sur des centrifugeuses Siemens du même modèle que celles utilisées par les Iraniens pour enrichir l'uranium dans leur centre de Natanz. Ils réussissent à concocter un virus informatique qui, une fois introduit dans le logiciel qui gère les centrifugeuses, sera totalement indétectable, mais qui, le moment venu, enverra des ordres tels aux machines que celles-ci se mettront à tourner à une vitesse telle que les rotors des centrifugeuses ne la supporteront pas et casseront. C'est ce qui semble s'être passé à la fin de l'été. D'ailleurs, en novembre, le Premier ministre iranien Ahmadinejad a reconnu que le programme nucléaire iranien avait eu quelques soucis techniques.

Tout le problème est donc maintenant de savoir si les Iraniens vont suffisamment comprendre le message et se plier aux demandes des Occidentaux, des Russes et même des Chinois. Avant que les négociations ne reprennent, il y a eu deux indices contradictoires : le premier, une déclaration d'Ahmadinejad déclarant que "le Conseil de sécurité pouvait bien voter 100.000 résolutions, cela ne changerait rien à la détermination des Iraniens". Le second pourrait être interprété comme plus encourageant... quoique : l'ambassadeur d'Iran à l'ONU Mohamed Khazace a déclaré qu'il était "vital" que les Six reconnaissent à l'Iran "un rôle d'acteur essentiel dans les affaires de la région avec une capacité nucléaire [une pause]... pacifique", a-t-il précisé. S'il s'agit seulement de reconnaître l'importance stratégique de l'Iran, on peut en effet discuter.

Américains ou israéliens, ces hackers qui peuvent faire plier l'Iran

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Américains ou israéliens, ces hackers qui peuvent faire plier l'Iran

Le virus informatique "stuxnet", introduit dans les ordinateurs du programme nucléaire iranien, aurait détruit 20% des capacités d'enrichissement d'uranium © Ebrahim Norouzi / AP / Sipa

Michel Colomès

L'Iran va-t-il accuser le coup après l'attaque par un virus informatique de ses installations nucléaires qui a durablement affecté leur capacité d'enrichissement de l'uranium ? On va le savoir très vite. Les 21 et 22 janvier a lieu, en effet, à Istanbul, la reprise des négociations entre le régime islamique et les six pays - États-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie, Chine - qui cherchent à empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire. Quitte à lui faciliter l'accès au nucléaire civil.

Or, pour la première fois depuis longtemps, la position de l'Iran, qui depuis des mois joue au chat et à la souris avec ses interlocuteurs, peut paraître affaiblie. La raison : le virus informatique "stuxnet", introduit dans les ordinateurs du programme nucléaire iranien, qui semble avoir détruit 20 % des capacités d'enrichissement d'uranium de ses centrifugeuses. Au point que l'ancien patron du Mossad, les services secrets israéliens, Meir Dagan, a révélé il y a quelques jours que la perspective d'une bombe atomique iranienne, dont on pensait qu'elle pouvait être imminente, est retardée d'au moins quatre ans. Prudemment, Hillary Clinton, la Secrétaire d'État américaine, a constaté : "Cela nous donne du temps, mais pas trop de temps."

Une histoire d'espionnage au temps du numérique

Cette fenêtre d'opportunité pour intensifier négociations et pressions sur Téhéran est la conséquence d'une affaire très romanesque, une histoire d'espionnage à la John Le Carré pour une époque dominée par le numérique, où les virus informatiques complètent avantageusement les pistolets à silencieux dans la panoplie des services action.

Tout commence dans les derniers mois de la présidence Bush. L'inquiétude des Israéliens sur les progrès accomplis par les Iraniens pour fabriquer leur bombe est à son maximum. Dans la perspective d'un raid éventuel sur les sites hypergardés et protégés où les Iraniens poursuivent leur programme, ils cherchent à obtenir des Américains ces bombes capables de percer des épaisseurs de béton très importantes, utilisées au moment des bombardements sur Bagdad dans la guerre en Irak. À ce stade intervient une contre-proposition des Américains : plutôt que des raids qui provoqueraient des tempêtes de protestation dans le monde arabe, pourquoi ne pas essayer de désorganiser le programme nucléaire iranien ? L'objectif est de gagner du temps et de retarder ce programme au moins autant que le feraient les destructions causées par un raid aérien.

Répétitions dans une base secrète du Neguev

Deux méthodes vont être utilisées par les Israéliens et les Américains. La première est classique : des assassinats ciblés d'hommes clés du projet nucléaire. C'est ainsi que Massoud Ali Mohammadi, il y a un an, puis, en novembre, Majid Shahriari sont tués par l'explosion d'une bombe placée sous leur voiture. Évidemment, il n'y aura aucune revendication.

Beaucoup moins classique (comme l'a révélé le 16 janvier le New York Times), dans le même temps, des scientifiques israéliens travaillent dans la base secrète de Dimona, dans le désert du Neguev (celle où les Israéliens ont fabriqué leur propre bombe) sur des centrifugeuses Siemens du même modèle que celles utilisées par les Iraniens pour enrichir l'uranium dans leur centre de Natanz. Ils réussissent à concocter un virus informatique qui, une fois introduit dans le logiciel qui gère les centrifugeuses, sera totalement indétectable, mais qui, le moment venu, enverra des ordres tels aux machines que celles-ci se mettront à tourner à une vitesse telle que les rotors des centrifugeuses ne la supporteront pas et casseront. C'est ce qui semble s'être passé à la fin de l'été. D'ailleurs, en novembre, le Premier ministre iranien Ahmadinejad a reconnu que le programme nucléaire iranien avait eu quelques soucis techniques.

Tout le problème est donc maintenant de savoir si les Iraniens vont suffisamment comprendre le message et se plier aux demandes des Occidentaux, des Russes et même des Chinois. Avant que les négociations ne reprennent, il y a eu deux indices contradictoires : le premier, une déclaration d'Ahmadinejad déclarant que "le Conseil de sécurité pouvait bien voter 100.000 résolutions, cela ne changerait rien à la détermination des Iraniens". Le second pourrait être interprété comme plus encourageant... quoique : l'ambassadeur d'Iran à l'ONU Mohamed Khazace a déclaré qu'il était "vital" que les Six reconnaissent à l'Iran "un rôle d'acteur essentiel dans les affaires de la région avec une capacité nucléaire [une pause]... pacifique", a-t-il précisé. S'il s'agit seulement de reconnaître l'importance stratégique de l'Iran, on peut en effet discuter.

Barack Obama "probablement" candidat en 2012

Le Point.frBarack Obama "probablement" candidat en 2012

Le président des États-Unis Barack Obama devrait être candidat à sa propre succession en 2012 © Michael Reynolds / Maxppp

Ségolène de Larquier
Le président des États-Unis Barack Obama sera probablement candidat à sa réélection en 2012, a indiqué jeudi son porte-parole Robert Gibbs. "Je pense qu'il est probable que cela se produira", a indiqué Robert Gibbs lors d'un point de presse, après la publication par des médias américains d'informations sur une refonte de l'équipe présidentielle en vue d'une campagne électorale l'année prochaine.

Diddy se lance dans une nouvelle carrière

actustar.com
Diddy se lance dans une nouvelle carrière
Diddy se lance dans une nouvelle carrière hiMedia

Diddy s'apprête à commencer une nouvelle carrière ! Le rappeur a récemment joué dans le film American Trip, dans lequel ses talents pour la comédie se sont avérés très convaincants. Et cette expérience aurait bouleversé sa vie.

Selon des informations publiées sur le site de Perez Hilton, l'artiste compte poursuivre sa carrière sur le grand écran, mais pas dans n'importe quel film. Il souhaite embrasser une carrière dans la comédie et aurait révélé à un proche qu'il avait adoré faire rire le public et qu'il avait un certain talent pour l'improvisation.

O

Diddy se lance dans une nouvelle carrière

actustar.com
Diddy se lance dans une nouvelle carrière
Diddy se lance dans une nouvelle carrière hiMedia

Diddy s'apprête à commencer une nouvelle carrière ! Le rappeur a récemment joué dans le film American Trip, dans lequel ses talents pour la comédie se sont avérés très convaincants. Et cette expérience aurait bouleversé sa vie.

Selon des informations publiées sur le site de Perez Hilton, l'artiste compte poursuivre sa carrière sur le grand écran, mais pas dans n'importe quel film. Il souhaite embrasser une carrière dans la comédie et aurait révélé à un proche qu'il avait adoré faire rire le public et qu'il avait un certain talent pour l'improvisation.

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Burkina: Soro, Premier ministre de Ouattara, reçu par Compaoré

AFP


Le
© Abidjan.net
OUAGADOUGOU - Guillaume Soro, Premier ministre d`Alassane Ouattara, l`un des deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire avec le sortant Laurent Gbagbo, a été reçu jeudi par le président burkinabè Blaise Compaoré, à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l`AFP.

Il s`agit de la première sortie officielle de M. Soro, retranché avec M.Ouattara depuis plus d`un mois dans un grand hôtel d`Abijan soumis à un blocus des forces loyales à M. Gbagbo, depuis la crise issue de la présidentielle ivoirienne du 28 novembre.

Le chef du gouvernement de M. Ouattara, reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale, est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi à Ouagadougou.

Accompagné de son ministre du Plan, Albert Mabri Toikeuse, M. Soro a été reçu pendant trois quarts d`heure à la résidence de M. Compaoré en présence du chef de la diplomatie burkinabè Alain Yoda.

Il a déclaré à la presse être porteur d`un message de M. Ouattara au président Compaoré relatif au sommet des chefs d`Etat de l`Union économique et monétaire Ouest africaine (Uémoa) prévu samedi à Bamako.

M. Soro a indiqué qu`il se rendrait à ce sommet pour "s`assurer" avec les chefs d`Etat que les mesures prises par les ministres des Finances de l`Uémoa conférant à M. Ouattara la signature sur les comptes de la Côte d`Ivoire au niveau de la Banque centrale des Etats d`Afrique de l`Ouest (BCEAO) sont appliquées "effectivement et intégralement".

"La Côte d`Ivoire est dans l`Uémoa et il est important qu`elle soit représentée à un haut niveau, c`est ce que nous faisons", a-t-il ajouté.

"Il faut que la démocratie s`instaure en Côte d`Ivoire, nous allons continuer de nous battre et de réclamer la solidarité du monde entier avec la Côte d`Ivoire", a-t-il ajouté.

M. Soro a précisé qu`il devait se rendre également à Lomé, Niamey et Abuja, où il doit rencontrer le président Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), avant de gagner Bamako pour le sommet de l`Uémoa.

Burkina-Faso : Une économie en mouvement

Du primaire au tertiaire, tous les secteurs de l’économie burkinabé bougent. Cela transparait au travers des services florissants, des industries agroalimentaires et des entreprises spécialisées dans les BTP montant en puissance et de la production de l’or en pleine augmentation. D’ailleurs, en ce qui concerne le sous-sol, le tout nouveau gisement d’Essakane (réserves en or aux alentours de 130 tonnes) pourrait faire passer la production aurifère habituelle du Burkina de 11 tonnes/an à plus de 20 tonnes/an en 2011. L’exploitation de cette mine située dans le nord du pays sera assurée par Essakane SA, compagnie installée moyennant 450 millions de dollars et dont le canadien IamGold et l’Etat se partagent les actions (respectivement 90% et 10%).
Les BTP ont également le vent aux poupes, une situation favorisée par la bonne santé de l’immobilier et les projets d’infrastructures de transport. C’est le cas dans la collaboration Société africaine de construction de barrages, d’aménagements hydro-agricoles et de travaux publics – Kara, laquelle s’occupe de l’interconnexion des nationales 1 et 4, non loin de la capitale burkinabé, Ouagadougou. Même constat pour l’entreprise burkinabé experte en génie civil Ebomaf (Bonkoungou Mahamadou & fils) qui a décroché un marché de 12 milliards de F CFA au Togo. A cette allure, la croissance de ce secteur pourra dépasser les 10 % prévus pour l’année courante.

Toujours dans le secondaire, l’agroalimentaire présente de belles nouveautés dans sa diversité. A titre illustratif, les Brasseries du Faso ont acquis en échange de 30 milliards de F CFA une chaîne de production de bière neuve. Autre exemple, la Société industrielle de transformation et de commercialisation de céréales (Sitrac), grâce une enveloppe de 1 milliard de F CFA octroyée par des investisseurs burkinabés, a pris un nouveau départ dans la production du Gritz, une semoule de maïs destinée à l’industrie brassicole qui s’exporte au Mali et au Niger.
Quant aux entreprises de service, elles ne sont pas restées inactives, à l’instar de l’hôtellerie avec l’édification ou la réfection de structures d’hébergement, besoin attisé par l’essor du tourisme, ou le domaine des télécommunications, lequel pourrait s’enrichir très bientôt d’un nouvel opérateur.

USA: vaste coup de filet contre la mafia italienne, plus de 100 arrestations

NEW YORK (AFP)

AFP/Getty Images/Archives

Agent du FBI à Tucson, le 12 janvier 2011

Le FBI (police fédérale américaine) a arrêté plus de cent mafieux présumés soupçonnés d'appartenir à Cosa Nostra, dans le cadre d'un coup de filet record à New York et dans sa région, a indiqué à l'AFP le porte-parole du tribunal fédéral de Brooklyn (sud-est de New York).

Les arrestations ont été effectuées jeudi à l'aube à New York, dans le New Jersey et dans le Rhode Island (nord-est), et concernent aussi bien de simples exécutants que des chefs de gros calibre, selon les enquêteurs.

Au total 127 personnes ont été arrêtées, dont 91 sont soupçonnées d'appartenir à sept familles de la mafia italienne, dont les cinq familles de New York, précise le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

Les accusations vont du racket au meurtre et au trafic de drogue, précise le communiqué.

AFP

Le ministre de la Justice américain, Eric Holder, en conférence de presse le 20 janvier 2011 à New York

Signe de l'importance du coup de filet, le ministre de la Justice américain, Eric Holder, a tenu une conférence de presse conjointe avec une responsable du FBI, Janice Fedarcyk, au bureau du procureur général à Brooklyn.

"Les arrestations d'aujourd'hui marquent une avancées importante dans le démantèlement des activités illégales de Cosa Nostra", a déclaré Eric Holder.

"Il s'agit de l'opération la plus importante jamais effectuée en un seul jour, et plus de 800 agents du FBI y ont pris part", a-t-il souligné.

Janice Fedarcyk a précisé que la police italienne avait collaboré activement avec le FBI dans cette affaire. "Une personne a été inculpée à l'étranger", a-t-elle ajouté sans en dévoiler l'identité.

"La mafia n'est plus ce qu'elle était, mais elle représente toujours une menace", a estimé Eric Holder. "Nous ne savons pas combien de temps cela prendra, mais nous avons l'intention d'éradiquer (sa) possibilité de porter atteinte à notre économie".

Le New York Times, citant des sources proches de l'enquête, parle du "plus grand nettoyage jamais effectué par les autorités fédérales dans les milieux de la criminalité organisée".

Certains des meurtres remontent aux années 80 et 90, ajoute le quotidien. Parmi les autres chefs d'accusation figurent les activités classiques de la mafia italo-américaine: extorsion de fonds, blanchiment d'argent, jeux clandestins et racket lié à l'industrie du bâtiment et à l'activité portuaire.

La police estime que les deux dernières activités restent contrôlées par les cinq familles de la mafia italo-américaine: les Genovese, les Gambino, les Lucchese, les Colombo et les Bonanno.

Depuis le début des années 90, le FBI a remporté de nombreuses victoires contre la criminalité organisée d'origine italienne, qui est considérée comme en déclin depuis lors, également en raison de la concurrence des gangs de la mafia russe, mexicaine ou chinoise.

D'importantes défections dans les rangs de la mafia italienne ont en outre permis aux enquêteurs d'obtenir des informations qui ont conduit à des arrestations, dont celle de John Gotti. Chef du clan des Gambino, il avait été condamné en 1992 notamment pour avoir commandité une dizaine de meurtres dont celui de son prédécesseur Paul Castellano, assassiné en 1985 à la sortie du restaurant "Sparks" à Manhattan.

John Gotti est mort en prison en 2002. Depuis, son fils John "Junior" Gotti a réussi à de multiples reprises, la dernière en 2009, à échapper aux griffes de la justice.

En dépit de son déclin, la mafia italienne de New York reste très présente dans l'imaginaire collectif, notamment en raison des innombrables films et des séries télévisées qui ont été et continuent à être tournés sur le sujet, du célèbre "Parrain" au feuilleton "Les Sopranos"

Adoption d'un projet de loi d'amnistie générale en Tunisie, islamistes inclus

TUNIS (AFP)

AFP

Cortège du président par intérim Fouad Mbazaa le 20 janvier 2011 à Tunis

Le gouvernement tunisien de transition a adopté jeudi un projet de loi d'amnistie générale, qu'il va présenter au Parlement, et qui concernera aussi les islamistes du parti interdit Ennahdha, ont annoncé deux ministres, à la sortie du premier conseil de l'après Ben Ali.

"Le ministre de la Justice a présenté un projet de loi d'amnistie générale, qui a été adopté par le Conseil des ministres, qui a décidé de le soumettre au Parlement", a déclaré à l'AFP le ministre du Développement, Ahmed Néjib Chebbi.

"Le mouvement Ennahdha sera concerné par l'amnistie générale", a précisé le ministre de l'Enseignement supérieur Ahmed Ibrahim, devant des journalistes.

Interdit sous le régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui le 14 janvier pour l'Arabie saoudite à l'issue d'un mois de révolte populaire sans précédent, le parti islamiste Ennahdha avait annoncé mardi qu'il allait demander sa légalisation.

Le Premier ministre du nouveau gouvernement de transition, Mohammed Ghannouchi, avait annoncé lundi entre autres mesures de démocratisation que tous les partis politiques qui le demanderont seront légalisés.

Fondé en 1981 par des intellectuels inspirés par les Frères musulmans égyptiens, Ennahda (renaissance) a été d'abord toléré, y compris par le régime du président Ben Ali, arrivé au pouvoir en 1987.

Mais après les élections de 1989 auxquelles les islamistes s'étaient présentés sous une liste "indépendante" et avaient enregistré un score de 17%, ses militants ont été pourchassés et emprisonnés.

Deux personnes blessées en tentant de s'immoler par le feu en Egypte

LE CAIRE (AFP)

AFP

Les proches de Ahmed Hashem al-Sayyed décédé après s'être immolé par le feu, à Alexandrie le 19 janvier 2011.

Deux personnes ont été blessées en tentant de s'immoler par le feu en Egypte, portant à cinq le nombre de gestes similaires dans ce pays depuis lundi, a-t-on appris jeudi de source policière.

Selon la police il s'agit de deux ouvriers d'une entreprise textile du gouvernorat de Menoufia, dans le delta du Nil au nord du Caire, qui voulaient protester contre une mutation décidée par leur employeur.

Les deux hommes ont été hospitalisés après ce geste comparable à celui d'un jeune vendeur ambulant tunisien, mi-décembre, qui avait déclenché la révolte qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali après un règne de 23 ans.

Huit cas identiques ont été enregistrés en Algérie, et un en Mauritanie.

Lundi un homme avait lui aussi tenté de se suicider par le feu devant le siège de l'Assemblée du peuple au Caire. Il avait été hospitalisé après qu'un policier soit parvenu à éteindre les flammes.

Le lendemain un avocat d'une quarantaine d'année s'est blessé de la même manière au Caire devant le siège du gouvernement, et un jeune chômeur est mort de suites de ses brûlures à Alexandrie (nord).

CRISE POST-ELECTORALE IVOIRIENNE: DES CHARS ET DES SOLDATS BURKINABE ET SENEGALAIS A BOUAKE

SOLDATS DE L'ECOMOG.jpg

Bouaké, le fief de la rébellion ivoirienne est depuis quelques jours, le théâtre d'intenses manœuvres de déstabilisation orchestrées par les Présidents burkinabé et sénégalais. Ce ne sont plus des rumeurs. La menace est bien réelle. Depuis le mardi 18 janvier 2011, la ville de Bouaké est en effervescence. Et pour cause, 12 chars de combats, 5 camions de transport de troupes, 5 véhicules avant-blindés et 5 porte-chars, sont arrivés dans la ville de Bouaké, fief des rebelles.

Ces engins de la mort ont été accompagnés par 400 soldats burkinabè et 300 soldats Sénégalais. Cette force spécialement débarquée dans la capitale de la Vallée du Bandama, a été convoyée sous le label ECOMOG pour incessamment faire la guerre à la Côte d'Ivoire. Les choses sont désormais claires et les Ivoiriens savent à partir d'aujourd'hui, les pays qui ont ouvertement déclaré la guerre à leur pays. Il s'agit du Sénégal et du Burkina Faso. Les Ivoiriens ne doivent pas s'étonner de voir les soldats des pays frères tels que le Sénégal et le Burkina Faso, s'engager dans une telle aventure qui leur sera sans doute fatale.

Nous sommes déjà en guerre depuis que les troupes de l'ONUCI tirent à balles réelles sur des Ivoiriens. Le peuple doit rester soudé et uni derrière son Président démocratiquement élu, SEM. Laurent Gbagbo pour faire barrage à l'imposture. Les Ivoiriens savent aussi que, les pays qui font la guerre à leur pays ont un grand nombre de leurs ressortissants ici en Côte d'Ivoire. Nous sommes en guerre et chaque Ivoirien où il se trouve, doit avoir en esprit qu'il est en puissance un soldat. La population doit aider les Forces de défense et de sécurité (FDS), en dénonçant les collaborateurs ivoiriens qui seraient tentés d'héberger les rebelles. Vous devez savoir une chose. Les soldats étrangers ne nous feront pas de cadeau. Ce sont des tueurs sans cœur qui débarqueront avec la ferme intention d'exterminer le peuple Ivoirien. C'est la guerre. Ce sont des Ivoiriens que les soldats burkinabé et sénégalais engagés aux côtés de la France viendront pour exécuter. Nous devons donc défendre âme et corps la Côte d'Ivoire qui reste pour nous le seul refuge. Patriotes, l'heure est venue pour la libération totale de ton pays, la Côte d'Ivoire.

regardscroises.ivoire-blog.com

Source: GBAGBO.CI

Burkina Faso : Blaise Compaoré enemi de l’Afrique

www.ibenin.com/COMPAORE SARKOZY 580x456 Burkina Faso : Blaise Compaoré enemi de lAfrique

Blaise Compaoré et Nicolas Sarkozy

BLAISE COPAORE A ABUSE DES IVOIRIENS.

Le président GBAGBO a appliqué un adage africain qui dit que quand on laisse la clef de sa maison au voleur de la localité, il y assure la sécurité. Voila le sens du choix du president Blaise comme facilitateur.
Le président GBAGBO savait très bien l’implication totale au coté des rebelles du président Compaore, mais a pensé que l’adage pouvait s’appliquer à cet homme. Hélas, tous les Ivoiriens se sont vite rendus compte que le président Blaise Compaore n’a aucun sentiment humain sinon pourquoi oserait-il faire éliminer son ami et frère Thomas Sankara ? (cf confession de prince johnson).

En effet dès 2002, parmi les rebelles étaient signalée la présence de soldats burkinabé. Des caisses d’armes marquées ‘’armée burkinabé’’ ont été remarquées dans l’arsenal des rebelles. Koné Zakaria ne s’est pas gêné de dire qu’ils ont été entretenus, entrainés au Burkina Faso avec le soutien de Alassane Ouattara et ses amis.

La cruauté devrait être le second nom du président Compaore. Sinon, comment comprendre qu’un facilitateur dans un conflit puisse permettre que des armes en provenance de son pays approvisionnent les rebelles pendant les négociations ? L’article suivant rafraichit notre mémoire.

Le rôle du Burkina Faso :

Le facilitateur :
Le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est le Facilitateur de l’Accord politique de Ouagadougou entre le Gouvernement ivoirien et les Forces nouvelles. Le Burkina Faso est aussi le destinataire de la plupart des exportations du nord de la Côte d’Ivoire contrôlé par les Forces nouvelles. Dans cette situation, le Burkina Faso pourrait exercer des pressions considérables sur les commandants de zone pour les amener à conclure un accord politique.

Toutefois, le Groupe craint que certains éléments au Burkina Faso soient peu enclins à désirer la réunification politique et administrative rapide de la Côte d’Ivoire. En effet, la réunification de la Côte d’Ivoire mettrait en danger un commerce de transit lucratif par le Burkina Faso, en rouvrant les ports d’Abidjan et de San Pedro aux exportations du nord du pays, en particulier le cacao. De plus, le Burkina Faso a de solides liens ethniques avec la population du nord de la Côte d’Ivoire et une diaspora nombreuse qui réside dans le nord et y a de vastes intérêts commerciaux. Le Groupe juge particulièrement préoccupant le mouvement d’armes et de munitions entre le territoire du Burkina Faso et le nord de la Côte d’Ivoire contrôlé par les Forces nouvelles.

Les transferts d’armes et de munitions à partir du Burkina Faso

Deux témoins indépendants et fiables ont fait part au Groupe de transferts d’armes et de munitions à partir du territoire burkinabé vers diverses localités du nord de la Côte d’Ivoire contrôlées par les Forces nouvelles. Considérées ensemble, ces informations cadrent avec ses propres constatations concernant les fusils d’assaut dont les numéros de série ont été effacés et les munitions en sac […].

Le premier de ces témoins a informé le Groupe que des parties non identifiées, agissant à l’appui des Forces nouvelles, avaient transporté depuis le sud du Burkina Faso, par la route, des fusils d’assaut et des munitions de petit calibre destinés aux unités des Forces nouvelles présentes dans les villes ivoiriennes de Ferkessédougou et Korhogo. Ces armes auraient été chargées dans la ville burkinabé de Bobo-Dioulasso. Il lui a été indiqué (en février 2009) que le dernier de ces transferts datait de décembre 2008, mais le Groupe a des raisons de penser qu’ils se poursuivent.

Le second témoin a appris au Groupe que des camions à bétail avaient servi à transporter des armes « AK-47 » (de type Kalachnikov) et des munitions du Burkina Faso à Ferkessédougou et de là à Korhogo, pour les unités des Forces nouvelles – plus précisément, la Compagnie territoriale de Korhogo. Les numéros de série de ces armes avaient été effacés avant l’expédition, et tant les armes que les munitions avaient été expédiées dans des sacs à riz.

Le même témoin a aussi fourni au Groupe un échantillon des munitions qui auraient été transférées. On trouvera le détail de ces munitions, par type, au tableau ci-dessous. Tous les types découverts par le Groupe dans des sacs à cacao (et non à riz) y sont représentés19, y compris les munitions de fabrication russe, venant s’ajouter aux munitions d’origine soudanaise et aux deux autres types de munitions de fabrication inconnue […].

Le Groupe considère que ces informations sont exactes, et ce, pour quatre raisons. Tout d’abord, deux témoins indépendants ont livré des informations qui, à la fois, sont cohérentes en elles-mêmes et s’étayent mutuellement. Deuxièmement, le Groupe considère chacun de ces témoins comme un expert en la matière : l’un fait du commerce routier entre le nord de la Côte d’Ivoire et le sud du Burkina Faso, l’autre est un membre actif des Forces nouvelles et d’un rang suffisamment élevé pour avoir une intelligence raisonnable de leur stratégie d’acquisition d’armes.

Troisièmement, le compte rendu du second témoin comprend des renseignements précis (y compris sur les munitions en sac et sur les numéros de série effacés) qui viennent à l’appui des analyses antérieures des armes et munitions faites par le Groupe. Enfin, le second témoin a aussi communiqué au Groupe des échantillons de minutions, qui correspondaient aux types trouvés dans les sacs. Le Groupe considère que, conjuguée à ces deux témoignages, son évaluation physique des armes et munitions suspectes, fournit des données de fait suffisantes pour conclure que certains éléments des Forces nouvelles ont acquis des armes et des munitions en violation de l’embargo.

Le Groupe relève aussi que des transferts de munitions (et peut-être d’armes) sont sans doute en cours. Lorsque, par exemple, il s’est rendu le 14 février 2009 à Korhogo, auprès de l’unité Fansara 110 des Forces nouvelles, le Groupe a observé qu’il y avait tout au plus cinq sacs de munitions. Lorsqu’il est revenu, le 10 juin 2009, dans la même salle d’entreposage, il a constaté qu’elle contenait plus de 60 sacs de munitions. Le personnel des Forces nouvelles stationné là a été incapable de fournir une explication de cette augmentation.

Tout en pensant que certaines parties au Burkina Faso sont impliquées dans le transfert d’armes et de munitions à des unités des Forces nouvelles, le Groupe ne dispose pas de données permettant de lier ces transferts aux autorités burkinabé. Cela dit, il soutient qu’il y a au Burkina Faso (et en particulier à Bobo-Dioulasso) des entités et des particuliers qui possèdent des intérêts commerciaux dans la région de la Côte d’Ivoire que contrôlent les Forces nouvelles et qui ont donc suffisamment de raisons et de moyens d’aider les Forces nouvelles à acquérir des armes. Rappelant par ailleurs ses constatations relatives aux transferts de cartouches de fusils de chasse de calibre 12, le Groupe relève que le Burkina Faso a visiblement des difficultés à exercer son contrôle sur les activités des particuliers ou entités opérant ou en transit sur son territoire.

Les transferts d’uniformes :

Le Groupe a photographié les uniformes militaires, qui portaient le nom d’un fabricant français, le Groupe Marck. Celui-ci l’a informé que les uniformes en question (des tenues camo « lézard » F1 chevron) n’avaient été livrées qu’aux Ministères de la défense du Burkina Faso et du Bénin. Le Groupe d’experts a transmis des lettres à chacun de ces pays, qui ont répondu qu’ils n’avaient pas transféré d’uniformes aux Forces nouvelles et n’avaient pas non plus enregistré de pertes ou vols d’uniformes.
Les Acquisition de véhicules « militaires » :

Le Groupe a reçu plusieurs informations selon lesquelles les Forces nouvelles de la zone 10 auraient acquis des petits camions découverts à l’arrière (« pickups »). Les observateurs militaires des Nations Unies à Korhogo l’ont informé qu’en juin 2009 des unités des Forces nouvelles stationnées dans cette ville s’étaient procuré 10 de ces véhicules de divers types, qui auraient été expédiés du territoire du Burkina Faso. De plus, l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire) a signalé que, le 5 août 2009, les Forces nouvelles présentes à Ferkessédougou avaient acquis trois pick-ups Land Cruiser de Toyota24. Le Groupe n’a pas été en mesure d’établir l’origine des véhicules, mais il reste d’avis que les livraisons étrangères de véhicules civils à usage militaire en Côte d’Ivoire constituent une violation du régime des sanctions.

Le Groupe recommande que le Gouvernement du Burkina Faso conduise dans les plus brefs délais des investigations approfondies au sujet des transferts d’armes, de munitions et de matériel connexe depuis son territoire vers la zone nord de la Côte d’Ivoire aux mains des Forces nouvelles.
La contrebande de cacao

En Côte d’Ivoire, la contrebande de cacao consiste à acheminer ce produit jusqu’aux pays voisins en passant par la partie nord du pays contrôlée par les Forces nouvelles sans avoir de documents officiels attestant le paiement de droits de douane et sans se soumettre à d’autres formalités douanières.
La plus grande partie du cacao produit en Côte d’Ivoire l’est dans le sud du pays. La production de la partie nord du pays contrôlée par les Forces nouvelles représente environ 10 % de la production totale du pays. Malgré cette disparité, le cacao reste une importante source de recettes pour les Forces nouvelles (1).

Au début de janvier 2009, le Groupe s’est rendu au Burkina Faso par la route depuis la Côte d’Ivoire en suivant l’itinéraire emprunté pour exporter le cacao ivoirien, afin de vérifier concrètement les mécanismes utilisés. Le Groupe a été informé que des camions ivoiriens transportant du cacao depuis le nord de la Côte d’Ivoire transbordaient régulièrement leur cargaison sur d’autres camions (dont on ne connaissait pas initialement la provenance) dans la zone industrielle de la ville burkinabé de Bobo-Dioulasso Au cours de leur visite, les membres du Groupe ont été à plusieurs reprises les témoins oculaires du transbordement de cargaisons de cacao entre des camions de 40 tonnes immatriculés en Côte d’Ivoire et des camions immatriculés au Burkina Faso.

Les sacs transbordés portaient la mention « Ghana Cocoa Board, Produce of Ghana » (2) . L’un des porteurs participant au transbordement des sacs a confirmé que le camion ivoirien venait de la ville de Vavoua, en Côte d’Ivoire, que ces opérations avaient lieu tous les jours pendant la campagne de récolte du cacao et que le camion burkinabé, une fois chargé, partirait pour le port maritime de Lomé. En conclusion, le Groupe estime que près de 75 % de la production de cacao du nord de la Côte d’Ivoire est acheminée par le Burkina Faso jusqu’à Lomé (Togo) pour être vendue sur les marchés internationaux. On ignore quelle est la proportion qui est vendue frauduleusement comme étant d’origine ghanéenne.
Le commerce de diamants :

L’embargo sur les exportations de diamants bruts ivoiriens n’a ni empêché ni sensiblement réduit le risque de l’entrée de ces produits sur les marchés internationaux de diamants. L’augmentation de la production de diamants bruts en provenance de Côte d’Ivoire, à laquelle s’ajoute l’absence de stocks importants de diamants dans le pays malgré la poursuite de la production, et l’admission par des parties de l’exportation de diamants soutiennent ces observations.

Le Burkina Faso et le Mali sont les seuls pays ne participant pas au Processus de Kimberley qui ont une frontière commune avec la Côte d’Ivoire. L’absence de contrôles frontaliers efficaces et d’une législation spécifique concernant les diamants dans chaque pays fait que le commerce des diamants bruts en Côte d’Ivoire s’étend tout naturellement au Mali et au Burkina Faso.

Le Groupe n’a pas encore confirmé les informations selon lesquelles des diamants en provenance de Côte d’Ivoire ont été exportés vers des centres internationaux de diamants via le Burkina Faso. Toutefois, les contrôles frontaliers entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont faibles et il est fort probable que des cargaisons de diamants bruts ne seraient pas détectées par les autorités frontalières. Le Groupe soutient que la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso est vulnérable au trafic de diamants bruts.

1- […] Pendant la campagne de 2006-2007 (plus précisément en mars 2007), une tonne de cacao coûtait à un acheteur international en moyenne 1 800 livres sterling (3 185 dollars sur le marché normal), contre environ 1 610 livres sterling (2 849 dollars) pour le cacao ivoirien de contrebande, soit une différence d’environ 190 livres (336 dollars). Cette différence de prix est le résultat de l’écart entre les taxes et les contributions parafiscales prélevées par le Gouvernement ivoirien sur le cacao produit et exporté dans le sud du pays (269,11 francs CFA par kilogramme, soit 269 110 francs CFA par tonne), et les taxes perçues par les Forces nouvelles dans le nord (100 000 francs CFA par tonne). Sur la base des chiffres approximatifs de la production totale de cacao du nord de la Côte d’Ivoire, cette différence de 169 110 francs CFA par tonne représente une économie d’environ 21,5 milliards de francs CFA (43 millions de dollars) pour les acheteurs multinationaux (chiffres de la campagne 2006-2007).

2- Dans le nord de la Côte d’Ivoire, le cacao est placé dans des sacs à cacao ghanéens afin d’accroître le profit tiré de la transaction. Le cacao ghanéen fait l’objet d’un contrôle de qualité avant d’être exporté et est généralement considéré comme étant de meilleure qualité que le cacao ivoirien. Ainsi conditionné frauduleusement, celui-ci se négocie donc à un meilleur prix qu’il ne le ferait autrement. Dans une certaine mesure, le conditionnement frauduleux du cacao peut également servir à dissimuler le commerce de cacao ivoirien.

Quelques Photos de Blaise Compaoré :

compaore gbagbo yamoussoukro Burkina Faso : Blaise Compaoré enemi de lAfrique

Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo

Blaise Compaore 499x600 Burkina Faso : Blaise Compaoré enemi de lAfrique

Blaise Compaoré

blaiseCompaore Burkina Faso : Blaise Compaoré enemi de lAfrique

Blaise Compaoré

Initialement posté ici:

Côte d’Ivoire : chaque jour plus de déplacés et de réfugiés

unicef.fr À l’issue de l’élection présidentielle du mois de novembre, deux gouvernements ont été proclamés simultanément. Une situation aux conséquences très lourdes pour les Ivoiriens. Pour fuir l’insécurité, la population se déplace en masse à l’intérieur du pays et vers les pays frontaliers : Libéria, Burkina Faso, Mali, Guinée et Ghana. Sur le terrain, l’Unicef renforce les programmes déjà existants et apporte une aide d’urgence aux populations fragilisées par le contexte actuel. Louis Vigneault, responsable de la communication de l’Unicef en Côte d’Ivoire, répond à nos questions.Côte d’Ivoire : chaque jour plus de déplacés et de réfugiés

Dans le secteur de Duékoué, 15 000 personnes déplacées se sont regroupées à la mission catholique.

1) Quel est l’impact de la crise politique à l’intérieur du pays ?

Le premier secteur durement touché par la crise, c’est l’éducation. Depuis le début de l’année scolaire, 800 000 enfants inscrits à l’école n’ont pas pu aller en classe. La rentrée aurait dû avoir lieu en octobre, mais ça n’a pas été le cas, à cause des tensions liées à l’élection présidentielle. Dans la région centre-ouest, par exemple, les écoles sont assez éloignées des habitations, car c’est une zone rurale. Du coup, les parents n’ont pas osé envoyer leurs enfants à l’école, par peur du climat politique. Certains leaders politiques ont même appelé la population à la désobéissance civile [ndlr : ce qui passe par la fermeture des écoles notamment]. Et aujourd’hui, 9 régions sur 17 ont fermé leurs écoles !

Ce que nous craignons, c’est que les écoliers prennent un retard important. Il n’est pas encore trop tard pour rattraper ce retard, à condition que les communautés se mobilisent rapidement. C’est l’avenir de chaque communauté qui est en jeu, si les enfants ne sont plus scolarisés. D’après nous, la meilleure place pour les enfants, ce sont les bancs de l’école. L' école doit être synonyme d’environnement protecteur pour les enfants et leurs parents. Mais si cette interruption se prolonge, on va arriver à une « année blanche ». Pour l’Unicef, c’est un gros problème, car même s’il y a un retour à l’école l’an prochain, il y a un risque important de déperdition scolaire. Et en conséquence, cela peut donner lieu à des enrôlements dans des groupes armés.

Ensuite, cette crise actuelle peut avoir des conséquences négatives sur la santé. Aujourd’hui, la moitié du personnel de santé a quitté ses fonctions, par crainte de représailles. On a aussi affaire à des ruptures de stock de médicaments ou à des problèmes d’acheminement. Certains vaccins tels que (rougeole, fièvre jaune) ou de matériel de thérapie antirétrovirale (sida) n'ont pas pu être acheminés car les routes étaient coupées. Pour faire face à cette situation , nous avons vite agi et approvisionné les centres de santé de l’ouest du pays [ndlr : région très fragilisée depuis le début de la crise]. Car il faut tout faire pour éviter des épidémies.

Enfin, on est face à une vraie crise en ce qui concerne les déplacements de la population. Aujourd’hui, il y a 18 000 déplacés en Côte d’Ivoire. Ils sont majoritairement regroupés dans la ville de Duékoué, à l’ouest du pays. 30 000 Ivoiriens se sont réfugiés au Liberia, et quelques centaines en Guinée et au Mali.

2)Quelle est la réponse de l’Unicef face à ces flots de population qui arrivent en nombre et au même endroit ?

L’Unicef a été en mesure d’apporter une aide d’urgence. Très vite, 20 tonnes de matériel [vivres et équipements de secours] ont été acheminés : jerricans, Aquatabs®, latrines, etc. On craint aussi les violences sexuelles, généralement entraînées par ce genre de contexte. Nous faisons donc un gros travail de sensibilisation auprès des déplacés.

Avant la crise politique qui a éclaté fin novembre, on a été confronté à une recrudescence des cas de fièvre jaune : 25 à 30 décès ont été enregistrés en quelques mois. Aujourd’hui, nous devons renforcer notre dispositif médical pour prévenir une épidémie, à cause des mouvements de population. Coûte que coûte, on doit mettre sur pied une campagne de vaccination contre la fièvre jaune, dans le but de protéger les enfants. On espère que cette campagne sera mise en place dans les prochains jours.

Aujourd’hui, l’Unicef fournit de l’eau potable et des installations sanitaires aux populations déplacées. En ce qui concerne la nourriture, le PAM (Programme alimentaire mondial) est intervenu. Nous travaillons aussi sur le suivi nutritionnel des enfants, avec nos partenaires. L’Unicef avait déjà un programme nutritionnel régulier avant la crise, ce qui nous a permis d’être très réactifs. Dans les jours et les semaines à venir, il va donc falloir renforcer ce programme.

3)Peut-on prévoir un retour à court terme des déplacés chez eux?

C’est très difficile de se prononcer là-dessus. La sécurité est trop instable à l’heure actuelle pour prévoir quoi que ce soit. Nous n’avons aucune visibilité sur la durée de la crise.

Si la Côte d’Ivoire n’est pas la Tunisie, la motivation du clan Gbagbo est la même que celle du clan Ben Ali...

Il a fallu quelques semaines pour abattre Zine el-Abidine Ben Ali, que tout le monde aujourd’hui considère comme un « dictateur ». Il faudra plus longtemps (et rien n’est gagné) pour abattre son régime politico-affairiste que tout le monde considère aujourd’hui comme une « dictature » (cf. LDD Spécial Week-End 0471/Samedi 15-dimanche 16 janvier 2011).

Dans quelques années, on nous expliquera que Ben Ali a pu perdurer au pouvoir parce que tout cela arrangeait le monde « occidental ». A commencer par les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne ; dont la France qui rêvait de fonder avec cette « dictature » (parmi d’autres) une Union pour la Méditerranée (UPM) qui - pour reprendre les mots du président Abdoulaye Wade - aurait été une « barrière isolant l’Europe de l’Afrique au Sud du Sahara », autrement dit l’Europe des Africains. On nous expliquera aussi que si Ben Ali a été dégagé en touche, c’est qu’il devenait ingérable et un handicap plutôt qu’un atout. Pour le monde « occidental » s’entend. Washington l’avait compris depuis un certain temps déjà ; Paris, où la gauche comme la droite ont toujours été en proximité avec le régime tunisien, a encore du mal à le comprendre.

La complaisance à l’égard de Ben Ali n’a d’égale que la complaisance passée à l’égard de Gbagbo. Et je m’étonne chaque jour que les commentateurs découvrent que « le président sortant mais pas sorti de Côte d’Ivoire » (selon la formule dont raffole désormais Le Canard enchaîné qui, n’aimant pas beaucoup Alassane Ouattara - étiqueté FMI -, ne s’est pas précipité pour dire ce qu’il fallait dire de Gbagbo) ne soit pas l’homme que l’on nous décrivait depuis une vingtaine d’années. Si vous n’aimez pas Gbagbo 2011, vous n’avez pas pu aimer, non plus, Gbagbo 2000. C’est le même homme. Et c’est vrai, aussi, de Simone Gbagbo dont la presse découvre subitement son instrumentalisation de la « fibre évangélique » (Libération du lundi 17 janvier 2011) alors que son livre « Paroles d’honneur. La Première Dame de Côte d’Ivoire parle… » était explicite. J’écrivais alors : « Plus de 500 pages. Je ferme ce livre avec un certain effroi. Voilà donc la vision qui est celle de la « Première dame de Côte d’Ivoire ». Quand on sait quel est son impact sur la vie politique de son pays, on ne peut que se faire du souci » (cf. LDD Côte d’Ivoire 0210/Jeudi 15 mars 2007).

Jean Chatain, dans L’Humanité (31 mars 2007), voulait pourtant nous convaincre que « le langage utilisé par la « première dame de Côte d’Ivoire » n’est aucunement celui de la haine ethniste qui lui est prêtée par nombre de médias français : il s’apparente à un appel aux Ivoiriens non à nier leur diversité, mais à en faire un outil d’enrichissement de leur société en cours de construction depuis l’indépendance ». « Démagogie nationaliste, diplomatie africaine [la caractérisation « africaine » doit être, dans l’esprit de l’auteur, méprisante sans doute], rouerie médiatique, terreur policière ». C’est ainsi que Renaud Girard, dans Le Figaro (mardi 18 janvier 2011), caractérise aujourd’hui le « nouveau cocktail tropical » (pourquoi pas… italien, Berlusconi vaut bien Gbagbo ?) que nous propose Gbagbo. On est bien loin de l’image de « l’opposant historique au président Houphouët-Boigny » que nous en proposait le même journal (et tous les autres) récemment encore.

Ceux qui ont raté le coche tunisien, entendent ne pas rater le coche ivoirien. Et s’impatientent de voir Gbagbo viré à « coups de pied au cul ». Sauf qu’ils oublient que c’est déjà fait : Gbagbo, malgré ses certitudes pré-électorales (confortées par Euro RSCG, filiale de Havas/Bolloré), a perdu la présidentielle à laquelle, pendant cinq ans, il s’était refusé de participer après avoir été « élu » en 2000 lors d’une confrontation d’où les grands leaders avaient été exclus. Il ne faut pas s’y tromper. Or, trop de monde s’y trompe. Parce que derrière « l’affaire Gbagbo » il y a des enjeux politiques, diplomatiques, financiers et que personne n’ose dire les choses telles qu’elles sont. Ce n’est plus vrai.

Dans Le Monde daté du mercredi 19 janvier 2011, une quarantaine d’africanistes, universitaires et chercheurs, ont collectivement signé un texte essentiel. Des personnalités d’exception. Ils sont Français (EHESS, IRD, CIRAD, CNRS), Allemands, Américains, Belges, Béninois, Britanniques, Camerounais, Canadiens, Congolais, Sénégalais… Des grands noms des études africaines : Jean-Loup Anselle, Georges Balandier, Jean-François Bayart, Jean-Pierre Dozon, Elikia M’Bokolo, Achille Mbembe, Emmanuel Terray, Claudine et Laurent Vidal… Ils disent de la Côte d’Ivoire de Gbagbo ce qu’il faut dire :
- « Le souci d’une analyse rigoureuse nous conduits à reconnaître qu’il n’y a pas, en Côte d’Ivoire, de haine atavique entre prétendus groupes ethniques ennemis, ni même entre autochtones et allogènes, entre sudistes et nordistes, encore moins entre chrétiens et musulmans […] La Côte d’Ivoire reste une terre où le métissage est ancien. C’est un melting pot transethnique, cosmopolite et pluriconfessionnel ».
- « A l’échelle nationale, les partisans de Laurent Gbagbo sont une minorité tonitruante et agissante, monopolisant les médias d’Etat désormais caporalisés, mais il ne faut pas en surestimer le poids démographique »
- « Des arguments sont utilisés par Laurent Gbagbo : la défense de la souveraineté nationale ou le risque de voir le pays tomber sous la coupe de l’étranger. C’est une rhétorique de diversion. Quoi qu’il dise, le régime Gbagbo est loin d’avoir tourné le dos à cet « étranger prédateur » qu’il prétend condamner, sans parler de son recours à des mercenaires libériens ».
- « Le régime Gbagbo a une conception ethnocentriste : seuls les membres issus de groupes ethniques originaires du Sud ivoirien ont droit au chapitre pour être leur chef […] A l’autre bord prévaut une conception républicaine de la citoyenneté fondée sur le droit du sol et l’égalité de tous les Ivoiriens, à distance du droit divin dont se réclame Laurent Gbagbo ».

C’est la conclusion qui vaut d’être prise en compte dès lors qu’elle explique que ce qui se passe en Tunisie ne saurait être comparable à ce qui se passe en Côte d’Ivoire : « L’idéologie n’est sans doute pas le facteur-clé pour comprendre la crise actuelle. Le clan Gbagbo lutte aujourd’hui d’abord et avant tout pour le pouvoir, pour conserver le pouvoir, pour la jouissance même du pouvoir, avec tous les avantages matériels associés. Comment des civils ivoiriens pourraient-ils s’exprimer librement et manifester quand des bras armés du régime sortant réservent d’impitoyables représailles à ceux qui s’opposent ouvertement ou sont seulement soupçonnés d’avoir mal voté ? ».

Pour que tout le monde comprenne la vraie nature du régime Gbagbo, le « collectif » souligne que « les collègues résidant en Côte d’Ivoire ou ayant de la famille là-bas n’ont pas été sollicités pour d’évidentes raisons de sécurité ». Qui pourra dire n’être pas informé ? Qui pourra évoquer une propagande « étrangère » ?

Au-delà du caractère « caricatural » que la presse française tend à donner de ce qui se passe à Abidjan (« La première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, danse devant les militants, lors d’un meeting de soutien à son mari », le « nouveau cocktail tropical »…), il faut retenir que la seule motivation de Gbagbo c’est le pouvoir pour ses avantages matériels et que ce n’est que par la force qu’il cédera un pouvoir que le peuple ivoirien lui a retiré par les urnes. Reste à savoir par quelles voies et moyens il faut y parvenir. Et dire, d’emblée, à ses alliés d’aujourd’hui qu’ils seront, en Côte d’Ivoire, les grands perdants de demain.

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Des soldes perturbés par la chasse au voleur

ladepeche.fr
Hier après-midi, le magasin Jennyfer ne désemplissait pas. Les soldes ont leurs fans./Photo DDM, J.-L.G.
Hier après-midi, le magasin Jennyfer ne désemplissait pas. Les soldes ont leurs fans./Photo DDM, J.-L.G.
Pendant les soldes,le vol à l’étalage reste important, l’affluence aidant. Les boutiques de Toulouse s’arment de moyens supplémentaires, mais les voleurs sont de plus en plus insaisissables.

Aucun magasin n’est à l’abri du vol, mais certains sont plus vulnérables que d’autres. Depuis quelques années, la plupart des boutiques de Toulouse se sont tout de même équipées pour faire face au « fléau numéro un » du petit commerce, selon les mots de Marc Fridman, président de l’association de commerçants de la rue Saint-Rome.

En période de soldes, la situation est encore plus critique car l’affluence empêche une surveillance optimale. Chacun se débrouille comme il peut: caméra de vidéosurveillance factice ou réelle, antivol plus solide, personnel plus nombreux, articles les plus chers dans des endroits visibles, briefing des équipes, sachets agrafés à l’entrée du magasin, agent de sécurité présent les jours de grosse affluence… «Beaucoup de petites enseignes nous sollicitent pour le mercredi et le samedi pendant les soldes » confirme le responsable d’une société de sécurité toulousaine.

Dans les grands magasins, des vigiles en civil sillonnent les rayons. Le rôle des agents de sécurité se cantonne à la maîtrise des suspects: c’est la direction du magasin qui décide d’appeler les forces de police et de faire un dépôt de plainte. Malgré cette dissuasion, le vol à l’étalage est toujours pratiqué, par tous types de personnes : « Des jeunes couples, des adultes de 40-50 ans dont c’est devenu le métier, des mineurs par jeu, des familles ou des sans-abri par nécessité: pendant les soldes, les profils de voleurs sont très variés» analyse un vendeur.

Les articles soldés n’intéressent pas forcément les bandes habituelles de voleurs organisés, qui attendent les nouvelles collections à la mode pour pouvoir les revendre: «Nos marchandises volées ont été vues au marché du Capitole et à Arnaud-Bernard… » témoigne une gérante de prêt-à-porter masculin. Les vols sont souvent constatés par après, avec des boîtiers de CDDVD vides, des antivols par terre ou lors de l’inventaire annuel. La plupart des magasins disposent d’une assurance-vol pour la marchandise non retrouvée.

TOUT EST DANS LA TECHNIQUE...

Le vol à l’étalage est vieux comme le monde mais les méthodes ont évolué et sont de plus en plus professionnelles. Les boutiques ont toujours affaire à des indélicats qui déchirent les marchandises en arrachant les antivols. Généralement, ces derniers sont retrouvés dans les cabines d’essayage.

D’autres ne font pas dans le détail :des piles entières de tee-shirts ou de jeans dans les bras,ils détalent les jambes à leur cou.Mais les voleurs sont de plus en plus équipés et subtils :sacs à double fond,pince coupante, puissant aimant, détacheur d’antivol.

Ce dernier peut se trouver soit au marché noir, soit lors des ventes aux enchères découlant de la faillite de magasins. Une des techniques les plus fameuses consiste à tapisser l’intérieur d’un sac de papier aluminium pour neutraliser les bornes antivol à la sortie du magasin.

Les voleurs les plus efficaces agissent souvent en bandes organisées,qui s’éparpillent dans le magasin pour désorienter les vendeurs.Pour remplir leurs «objectifs» de rentabilité, ils écument régulièrement plusieurs magasins d’une rue dans la journée.

LES VENDEURS, NOUVEAUX SUPER-HEROS DE TOULOUSE

«A 60%,on parvient à récupérer notre marchandise en courant après les voleurs quand on les voit s’enfuir» explique tranquillement une vendeuse. La scène peut paraître cocasse mais elle ne fait pas rire la profession: «C’est pas notre boulot la sécurité. On ne veut plus prendre de risques inconsidérés pour un pull ou un jeans,donc on a demandé à notre direction plus de moyens» assure la gérante d’un magasin de marque,qui a obtenu des caméras de surveillance après avoir dû faire face à un vol sous la menace d’un couteau.

Les petits indépendants n’ont que leurs jambes pour courir :«La dernière fois, deux petits jeunes se sont enfuis avec un blouson à 200€. J’ai confié ma boutique au voisin et je suis allé les rattraper. J’ai pas peur d’eux et surtout on ne peut pas se permettre ces pertes sèches » raconte un jeune vendeur qui a conscience de cette «loi de la rue».

En effet,selon nombre de commerçants,une des solutions serait de ne pas relâcher systématiquement les voleurs, qui ne sont généralement pas sanctionnés par la justice. Marc Fridman, président de l’association des commerçants de la rue Saint-Rome milite également pour plus de moyens, techniques via la vidéosurveillance, et humains via une présence renforcée des patrouilles de police.

La Chine conforte son statut de deuxième puissance économique mondiale

La Chine conforte son statut de deuxième puissance économique mondiale

Le dynamisme de l'économie chinoise ne semble pas connaître la crise © Eugene Hoshiko / AP/Sipa

Source AFP

La Chine a annoncé, jeudi, une croissance très vigoureuse de 10,3 % pour 2010 qui conforte son nouveau statut de deuxième puissance économique mondiale, mais les craintes d'un nouveau resserrement monétaire à cause de l'inflation ont pesé sur les Bourses asiatiques. Avec 3,3 % de hausse des prix sur l'année, l'objectif du gouvernement a été dépassé et les autorités ont souligné leur détermination à contrôler l'inflation, potentiellement créatrice d'instabilité sociale. La croissance chinoise est à son plus haut niveau depuis 2007, lorsqu'elle avait caracolé à 14,2 %. L'an dernier, la hausse du produit intérieur brut (PIB) s'est légèrement accélérée au quatrième trimestre à 9,8 %, contre 9,6 % au troisième, a précisé le Bureau national des statistiques (BNS).

Le PIB de la Chine a dépassé celui du Japon aux deuxième et troisième trimestres 2010, et la forte croissance annoncée pour le quatrième trimestre devrait permettre à Pékin de confirmer son statut de deuxième puissance économique derrière les États-Unis, lorsque Tokyo annoncera ses chiffres à la mi-février. En 2010, le PIB chinois s'est élevé à 39.798 milliards de yuans (4.489 milliards d'euros), selon les chiffres préliminaires publiés jeudi. "2010 a certainement été l'année durant laquelle la Chine a surpassé le Japon pour devenir la deuxième économie mondiale", a déclaré, jeudi, dans une note de recherche Lu Ting, analyste chez Bank of America - Merril Lynch.

"L'économie nationale a maintenu une croissance stable et relativement rapide de 10,3 %. Nous sommes dans le même temps parvenus à maintenir les prix dans la fourchette que nous visions", a affirmé lors d'un point de presse Ma Jiantang, le directeur du BNS. L'inflation reste néanmoins un sujet d'inquiétude pour le gouvernement chinois, même si décembre a marqué une décélération de la hausse des prix à 4,6 % sur un an, contre 5,1 % au mois de novembre. "Il nous faut prendre le contrôle des prix très au sérieux. Il existe une pression pour une accélération de l'indice des prix", a ajouté Ma Jiantang.

Inflation

Le gouvernement a jusqu'ici eu recours à des mesures monétaires pour juguler l'inflation, et a promis de lutter contre les spéculateurs, mais n'a pas exclu de recourir à des contrôles administratifs des prix si nécessaire. Craignant un nouveau relèvement des taux d'intérêt ou des taux de réserves obligatoires de banques en Chine, les Bourses asiatiques ont perdu dans la matinée 1,13 % pour Tokyo, 1,15 % pour Hong Kong, 1,10 % pour Shanghai et 0,97 % pour Sydney. L'évolution des prix avait été négative en 2009 (-0,7 %), mais les mesures de relance prises par Pékin pour lutter contre les effets de la crise financière mondiale se sont traduites par des injections massives de liquidités dans l'économie, qui ont poussé les prix à la hausse l'an dernier.

L'indice des prix à la consommation a été principalement influencé par l'augmentation des prix alimentaires, qui touche surtout les plus démunis, ce qui fait craindre au gouvernement une flambée d'instabilité sociale. "Le ralentissement de la hausse des prix en décembre ne sera probablement que temporaire", a estimé Brian Jackson, analyste à la Royal Bank of Canada. Le Bureau des statistiques a encore rapporté une hausse de la production industrielle de 15,7 % l'an dernier, qui est comme la croissance à son plus haut niveau depuis 2007, lorsqu'elle avait progressé de 18,5 %. En revanche, les investissements en capital fixe dans les zones urbaines ont augmenté plus faiblement en 2010 qu'en 2009, avec 24,5 % de hausse contre 30,5 %. Enfin les ventes de détail, principal indicateur de la consommation, ont fortement augmenté l'an dernier de 18,4 %, contre une hausse de 15,5 % en 2009. L'économie chinoise est marquée par des investissements très élevés et une consommation encore relativement faible.

Tunisie: premier conseil des ministres, le président promet une rupture totale

TUNIS (AFP)

AFP

Manifestation le 19 janvier 2011 à Tunis

Le gouvernement d'union nationale, très contesté en raison du maintien dans ses rangs de membres de l'équipe du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, doit tenir son premier conseil des ministres.

Le président de transition, Foued Mebazaa, s'est engagé mercredi à "une rupture totale avec le passé", alors que des milliers de Tunisiens ont de nouveau exigé le retrait des figures de l'ancien régime du gouvernement provisoire, affaibli par le départ d'un parti d'opposition.

Quatre ministres --trois syndicalistes et le président du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL)-- ont démissionné du gouvernement d'union nationale, formé lundi, en raison de la présence de caciques du parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali aux postes clés du gouvernement.

AFP/Archives

Foued Mebazaa le 17 janvier 2011 à Tunis

"Je m'engage à ce que le gouvernement de transition conduise une rupture totale avec le passé", a déclaré mercredi soir M. Mebazaa à la télévision d'Etat. Il s'agissait de sa première intervention publique depuis qu'il assure l'intérim de la présidence. Le président s'est engagé à "satisfaire toutes les aspirations légitimes du soulèvement pour que se réalise cette révolution de la liberté et de la dignité".

Il a notamment promis une prochaine "amnistie générale", la "liberté totale d'information", "l'indépendance de la justice" et "la séparation entre l'Etat et le parti", en référence au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Ben Ali, symbole de corruption et de répression dont des manifestants exigent chaque jour depuis vendredi le bannissement de la vie politique.

AFP

Le président de transition Fouad Mebazaa (G) et le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, le 18 janvier 2011 à Tunis

La mainmise de membres du RCD sur les postes clés du gouvernement (Intérieur, Défense, Affaires étrangères, Finances, notamment) avait provoqué la démission mardi des trois ministres issus de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), puis celle mercredi d'un chef de l'opposition.

"Il nous est impossible de participer à un gouvernement qui intègre des symboles de l'ancien régime", a répété mercredi le secrétaire général de la centrale, Abdessalem Jrad.

Le nouveau ministre tunisien du Développement rural s'est de son côté engagé mercredi à démissionner si des "élections libres et justes" n'étaient pas organisées dans les prochains mois. Dans une interview à la BBC, Ahmed Nejid Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP), s'est en outre prononcé en faveur de l'introduction d'un islam modéré dans la vie politique tunisienne..

A Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, a affirmé que le gouvernement tunisien doit organiser la transition vers la démocratie, ajoutant que les Etats-Unis comptent aider la Tunisie à atteindre cet objectif.

AFP

Des unités anti-émeutes lors d'une manifestation à Tunis le 19 janvier 2011

A Tunis, des unités anti-émeutes de la police ont étroitement encadré une manifestation de quelque 2.000 personnes, dont des islamistes, dans le centre ville, mais ne sont pas intervenus pour les disperser, selon des journalistes de l'AFP. "Nous voulons un nouveau Parlement, une nouvelle constitution et nouvelle République", ont scandé les manifestants, qui s'en sont pris au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Ben Ali. "RCD out", proclamait une banderole.

Des manifestations identiques ont rassemblé des milliers de personnes en province, notamment à Sidi Bouzid, Regueb, Kasserine, et Thala. Ces localités, dans le centre du pays, ont été au coeur de la "Révolution du jasmin" qui en un mois d'émeutes populaires a balayé le régime autocratique de Ben Ali.

Ce soulèvement a fait, selon le gouvernement, 78 tués et 94 blessés. Mais le Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Navi Pillay, a donné mercredi un bilan d'au moins 100 morts.

AFP

Plan de Tunis situant les endroits où siège le pouvoir national tunisien (présidence, Parlement, ministères...)

Trois partis d'opposition non reconnus sous le régime du président déchu ont par ailleurs été légalisés durant les trois derniers jours: Tunisie Verte (écologique), le Parti socialiste de gauche et le Parti du travail patriotique et démocratique tunisien.

Le journaliste et opposant tunisien emprisonné Fahem Boukadous, condamné le 6 juillet à quatre ans de prison ferme, a aussi été libéré mercredi.

Dans le même temps, l'Arabie Saoudite où l'ancien dictateur a trouvé refuge lui a interdit toute activité politique liée à la situation en Tunisie qu'il a fuie le 14 janvier après 23 ans de règne sans partage.

La justice tunisienne a par ailleurs ouvert une enquête judiciaire contre Ben Ali et sa famille pour des transactions financières "illégales".

La Suisse, emboîtant le pas à la France, a décidé de bloquer les éventuels fonds en Suisse de l'ex-président et de sa famille, qui avaient mis la Tunisie en coupe réglée.

Un sommet de la Ligue Arabe, qui s'est ouvert en Egypte, devait se pencher sur les suites de la révolte populaire en Tunisie mais le ministre tunisien des Affaires étrangères Kamel Morjane a quitté Charm el-Cheikh sans y prendre part.

En Algérie, en Egypte, et en Mauritanie, des tentatives d'immolation par le feu se sont multipliées, suivant le précédent du suicide d'un jeune Tunisien le 17 décembre dans le centre du pays, qui avait marqué le début des émeutes.

INDONÉSIE - BlackBerry a commencé à filtrer les sites pornographiques

Le Point.fr Le fabricant canadien de smartphones a cédé aux pressions du ministre des Télécommunications, un islamique conservateur।

Source AFP

Le fabricant canadien du BlackBerry a annoncé, jeudi, avoir bloqué l'accès aux sites pornographiques sur ses smartphones en Indonésie, comme l'exigeait le gouvernement qui lui avait fixé un ultimatum à vendredi. Research in Motion (RIM) "a commencé à mettre en oeuvre un procédé de filtre du contenu internet qui répond aux obligations de nos partenaires fournisseurs en Indonésie", a indiqué le groupe dans un communiqué publié à Jakarta.

RIM était sous la menace d'une suspension partielle de ses services s'il n'empêchait pas, avant le 21 janvier, l'accès aux sites "à caractère pornographique". L'Indonésie, pays de 240 millions d'habitants, est l'un des principaux marchés du BlackBerry avec plus de deux millions de clients et des perspectives favorables. Le ministre des Télécommunications et de la Communication, Tifatul Sembiring, qui avait fixé l'ultimatum, a félicité RIM. "Plaît à Dieu, RIM respecte les lois et règlements de l'Indonésie. La pornographie a commencé à être bloquée", a-t-il déclaré dans un message envoyé sur Twitter, l'un de ses moyens de communication préférés.

"Inaccessible sur ce réseau"

De fait, des sites jugés licencieux, comme www.playboy.com, étaient jeudi indisponibles. Un message s'affichait sur l'écran du BlackBerry : "Le site que vous essayez d'ouvrir est inaccessible sur ce réseau." Tifatul Sembiring, élu d'un parti islamique conservateur, est parti l'an dernier en guerre contre la pornographie à la suite d'un scandale de diffusion en ligne de vidéos de scènes sexuelles impliquant un chanteur et deux présentatrices populaires. En juillet, il avait enjoint aux fournisseurs d'accès de bloquer l'accès aux sites à caractère sexuel dans le pays qui compte le plus de musulmans au monde.

Tifatul Sembiring est fréquemment critiqué sur la Toile, où nombre d'internautes l'accusent de tenter de réglementer la liberté d'expression. RIM, qui ne filtrait jusqu'à présent les contenus du BlackBerry dans aucun pays où il opère, a fait part de sa détermination à "poursuivre ses investissements en Indonésie".

Hu Jintao reçu par Obama: droits de l'Homme et bonne volonté commerciale au menu

WASHINGTON (AFP)

AFP

Hu Jintao et Barack Obama le 19 janvier 2011 à Washington

Les droits de l'Homme se sont invités mercredi à la visite d'Etat de Hu Jintao à Washington, qui a vu le président chinois et son homologue américain Barack Obama afficher la volonté de dépasser les "frictions" commerciales sur fond de juteux contrats.

Au lendemain de son sommet avec le président Obama, Hu Jintao doit se rendre dans la matinée au Capitolepour rencontrer les dirigeants du Congrès. Il doit prononcer un discours devant le Comité national pour les relations sino-américaines à 16H00 avant de se rendre à Chicago et d'y être reçu par le maire de la ville Richard Daley.

"La Chine reconnaît mais aussi respecte l'universalité des droits de l'homme mais en même temps nous pensons que nous devons tenir compte des différentes circonstances nationales en matière de droits de l'homme", a déclaré M. Hu lors d'une conférence de presse commune.

AFP

Manifestation anti chinoise le 19 janvier 2011 à Washington

"La Chine est un pays en développement avec une population très importante et aussi un pays en développement qui traverse une phase de réformes cruciale", a-t-il ajouté, tout en admettant, après avoir été plusieurs fois sollicité par les journalistes américains, que "beaucoup rest(ait) à faire en Chine" sur ce dossier et en promettant d'améliorer la situation.

De son côté, M. Obama a assuré avoir été "très franc" pour signifier à M. Hu les opinions américaines "sur l'universalité de certains droits, de la liberté d'expression, de religion et d'association". Selon un responsable américain, M. Obama a parlé à son interlocuteur du cas du dissident emprisonné et prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, dont il réclame la libération.

AFP

Les présidents chinois Hu Jintao et américain Barack Obama sur la pelouse de la Maison Blanche, le 19 janvier 2011

Il a aussi souhaité "le dialogue entre la Chine et le dalaï lama pour résoudre les divergences en préservant l'identité religieuse du peuple tibétain", alors que plusieurs centaines de militants de cette cause manifestaient devant la Maison Blanche.

M. Obama, qui rencontrait M. Hu pour la huitième fois en deux ans et a participé avec lui à un sommet avec des chefs de grandes entreprises américaines, a dit espérer que les deux pays pourraient laisser derrière eux les "frictions" du passé et "nous détacher des vieux stéréotypes".

M. Hu a promis que son pays allait stimuler sa demande intérieure et sa consommation, traiter les entreprises américaines sur un pied d'égalité, et salué "l'avenir prometteur" du commerce entre les deux pays.

AFP

La Maison Blanche accueille le président chinois. Les chiffres américains et chinois de la croissance, inflation et monnaie.

Washington a d'ailleurs annoncé la signature par la Chine de contrats évalués à 45 milliards de dollars, dont une commande de 200 avions Boeing d'une valeur totale estimée à 19 milliards, répondant au souhait de M. Obama de voir les Américains profiter davantage de la spectaculaire expansion économique du pays.

M. Obama n'a pas passé sous silence les points de discorde, comme la sous-évaluation de la monnaie chinoise, réclamant à nouveau un "ajustement". Il a toutefois salué "la souplesse accrue de la Chine en matière de changes" et la disposition de Pékin à lutter contre le vol de propriété intellectuelle.

AFP

Michelle Obama, Hu Jintao et Barack Obama le 19 janvier 2011 à la Maison Blanche

Mais MM. Hu et Obama ont aussi mentionné leurs points de convergence, en particulier sur les dossiers nucléaires nord-coréen et iranien, le président chinois disant souhaiter davantage de coopération avec l'armée américaine et son homologue affirmant que tous deux étaient d'accord sur la nécessité de lutter contre le changement climatique dans le cadre des négociations internationales.

Les dirigeants se sont retrouvé retrouver en soirée pour un dîner d'Etat, seulement le troisième en deux ans de présidence Obama, sur le thème "tout américain", avec homard du Maine et entrecôte, sur fond de jazz.

Invitée, sur la chaîne ABC, à dire si les deux géants du début du XXIe siècle étaient amis ou ennemis, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a expliqué que "si nous déroulons le tapis rouge pour le président Hu, c'est qu'il nous semble que nous pourrons mieux répondre à cette question en avançant".

"Mon espoir, c'est que nous ayons une relation normale", a-t-elle ajouté, tandis que le chef de la majorité démocrate au Sénat et allié de M. Obama, Harry Reid, laissait transparaître la méfiance de bon nombre d'Américains envers la Chine en qualifiant M. Hu de "dictateur", avant de se rétracter.

Renault : les trois salariés soupçonnés d'espionnage portent plainte

Les trois cadres de Renault licenciés dans l'affaire d'espionnage industriel présumé ont désormais annoncé le dépôt d'une plainte. Après Michel Balthazard et Bertrand Rochette, Matthieu Tenenbaum a réagi à son tour hier aux accusations de son ex-employeur. « Je vais déposer une plainte en dénonciation calomnieuse dans l'intérêt de M. Tenenbaum, qui sera une plainte contre X », a déclaré son avocat, Thibault de Montbrial, sur Europe 1. Le constructeur n'est, selon lui, pas directement visé. « Le but n'est pas d'attaquer Renault, mais d'attaquer celui ou ceux qui ont entendu dénoncer M. Tenenbaum comme étant un espion, sachant que cette dénonciation a pu peut-être, c'est une hypothèse sérieuse, être faite au préjudice aussi de la société Renault », a précisé Thibault de Montbrial.

Michel Balthazard a déposé hier une plainte pénale « en dénonciation calomnieuse » et saisi les prud'hommes pour « contester le bien-fondé du licenciement ». L'ancien salarié, « étant absolument et complètement innocent des faits qui lui sont reprochés, est dans le devoir de saisir les justices pénale et civile pour qu'il soit dit et jugé que, dans cette affaire trouble, il est innocent et victime », précisent ses avocats.

Bertrand Rochette, autre cadre concerné, a déposé lundi une plainte pour « diffamation non publique » et demandé sa réintégration « immédiate » en référé devant les prud'hommes. « Les éléments qui nous ont conduits à agir sont d'une extrême gravité », a commenté Renault.

IN. F., Les Echos

Arrestation de 33 membres du clan Ben Ali

Des manifestants dans le centre de Tunis (19 janvier 2011)

Photo: AFP/Fethi Belaid

Des manifestants dans le centre de Tunis (19 janvier 2011)

Trente-trois personnes de la famille de l'ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali ont été arrêtés mercredi, a annoncé la télévision locale. Elles seraient soupçonnées de « crime contre la Tunisie ».

« Des enquêtes vont être menées pour qu'ils soient traduits en justice », affirme un communiqué d'une « source officielle » lu sur les ondes qui ont diffusé des images de bijoux et d'or saisis lors des arrestations.

L'ancien président Ben Ali, qui a quitté la Tunisie le 14 janvier dernier pour se réfugier en Arabie saoudite au terme d'un mois de contestation populaire, s'est vu interdire mercredi toute activité politique sur ce territoire.

Le train de vie ostentatoire de son épouse, Leila Trabelsi, et de sa famille ainsi que l'emprise qu'ils exerçaient sur l'économie nationale suscitait l'indignation au sein de la population.

La Suisse a d'ailleurs annoncé mercredi qu'elle gelait les avoirs de Ben Ali.

Outre l'interpellation de ces 33 personnes, la télévision publique a rapporté qu'une enquête au sujet du général responsable de la garde présidentielle, Ali Seriati, était en cour. Les autorités ont annoncé son arrestation.

Manifestations hostiles au gouvernement de transition

Des centaines de personnes ont à nouveau réclamé, mercredi, l'exclusion des ministres nommés par l'ex-président Ben Ali du gouvernement de transition.

Les manifestants, au nombre de 2000 selon l'Agence France Presse, réclament la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Zine el-Abidine Ben Ali.

Brandissant des affiches avec l'inscription « RCD out », ils demandent aussi le départ de la vieille garde de l'ancien régime des rangs du nouveau gouvernement.

Nous voulons un nouveau Parlement, une nouvelle constitution et nouvelle République!

— Phrase scandée par les manifestants

La police avait mis fin à une manifestation semblable mardi. « Nous avons pour ordre de ne pas charger la foule ni de tirer des bombes lacrymogènes », a indiqué à l'Agence France Presse un colonel de la police. « Ils peuvent aller manifester devant le siège du RCD mais sans passer devant le ministère de l'Intérieur étant donné qu'on est en état d'urgence », depuis le 14 janvier.

Contestés en raison de leur association au parti du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali, le nouveau président Foued Mebazaa et le premier ministre Mohammed Ghannouchi ont démissionné, mardi, du RCD.

Le président par intérim a dit vouloir rompre totalement avec le passé, et il a souligné la nécessité de séparer clairement d'État et les partis politiques.

Un ministre du nouveau gouvernement provisoire a par ailleurs indiqué mercredi que tous les prisonniers politiques du pays ont été remis en liberté, y compris les islamistes du mouvement interdit Ennahda.

L'agence gouvernementale TAP a précisé que le journaliste opposant Fahem Boukadouf avait recouvré sa liberté. M. Boukadouf était le seul à avoir couvert les protestations sociales qui avaient eu lieu dans le bassin minier de de Gafsa en 2008. Ses images avaient fait le tour du monde.

Depuis son entrée en fonction, le gouvernement de transition a décidé d'assouplir le couvre-feu en raison de l'amélioration des conditions de sécurité dans le pays. Les Tunisiens peuvent maintenant sortir de 5 h à 20 h, soit deux heures plus tard en soirée.

La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a déclaré mercredi que plus de 100 décès ont eu lieu jusqu'à présent lors des troubles en Tunisie, et a annoncé qu'elle prévoit le déploiement d'une équipe d'évaluation en Tunisie dans les prochains jours.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Associated Press