18 janvier, 2011

Pauvreté : en finir avec le « tout pour moi »

marianne2.fr Aliocha a assisté à la projection d'un documentaire sur les «artisans du changement»। Elle évoque un film, bientôt diffusé su Ushuaia TV, qui raconte la vie de populations pauvres au Burkina Faso, au Sénégal et au Pérou। Trois histoires et trois miracles d'intelligence, estime Aliocha।



Jeudi 13 janvier, 18 heures. Je quitte mon bureau dans le quartier de l’Opéra pour aller assister à la projection d’un film des artisans du changement. C’est une série documentaire sur les acteurs du développement durable dans le monde. J’ai encore la tête farcie des informations financières que j’ai traitées toute la journée, des mensonges, des imprécisions des services de communication et même des dirigeants des entreprises concernées, de la lecture de documents insupportables d’ennui, de toute cette ingénierie remarquablement intelligente, mais sèche, contestable, et d’une utilité incertaine. Le cerveau essoré, je peste intérieurement à l’idée de devoir me rendre à l’Unesco. Station St François Xavier. Me voici arpentant dans le noir ce quartier à la solennité triste de cimetière, les fleurs en moins. On dit que les habitants s’y sentent bien. C’est qu’ils ne doivent pas être loin de la mort alors. J’erre dans ces avenues sinistres qui se ressemblent toutes, à la recherche du bâtiment de l’Unesco où je n’ai jamais mis les pieds. Sur le plan, c’était simple. Sur le terrain, c’est juste introuvable. J’interviewe les rares passants, un joggeur pressé isolé sous un casque à musique et un retraité sympathique qui sort son chien. Grâce leur soit rendue, me voici au pied du bâtiment.

Un cocktail était organisé par l’un des sponsors, mais j’arrive trop tard. Au moins me suis-je épargnée les mondanités. Mais je meurs de soif après ma balade au pas de gymnastique. Celui qui m’a invitée est un avocat d’affaires, comme on dit. C’est surtout un ami. Et comme tous mes amis, un poisson volant. Un juriste du business qui s’intéresse vraiment à la planète, aux autres, à l’avenir, le sien et celui de ses enfants. Un garçon qui lit Le Petit prince entre deux analyses de la réglementation de l’Autorité des marchés financiers. C’est ça, qui le rend intelligent. Il a su conserver la grâce de l’enfance.


L’optimisme, cette capitulation...

Nous voici dans la salle. Mais la projection tarde. Car il faut bien que les organisateurs s’astiquent le nombril. Et allons-y pour les discours fleuve, les remerciements à rallonge, tout ce cirage d’ego volubile et pesant qui est à mille lieux de l’objet de la rencontre : les artisans du changement. Des hommes et des femmes qui agissent plus qu’ils ne parlent, qui s’intéressent aux autres au moins autant qu’à eux-même, qui mettent les mains dans la boue et la changent en or. Au sens alchimiste du terme, bien entendu. Incorrigible Occident, névrosé, étouffé d’orgueil et de culpabilité. Les mots de Christian Clavier dans Le Père Noël est une ordure me montent aux lèvres : « Vous êtes myope des yeux, myopes du cœur et myopes du cul ! » Je suis sur le point de partir.

Heureusement Nicolas Hulot prend la parole. Il ramène tout ce cirque à quelque données simples : à chaque fois que le Sud emprunte un dollar au Nord, il en rend treize. Je vous balance l’information comme ça, je ne l’ai pas vérifiée, ni creusée, ça nous fera un sujet de discussion. S’il y a une erreur, elle est de mon fait. Et puis, il cite quelqu’un dont j’ai oublié le nom. A qui il se confiait un soir de déprime. « J’envie votre optimisme », lui disait-il. Et l’autre de répondre : « Le pessimiste pense que tout est foutu, l’optimiste que tout va bien. Les deux capitulent et s’en remettent au destin. Je ne suis ni l’un, ni l’autre.» Merci Monsieur Hulot. Me voici tout à coup ragaillardie. Lui au moins, il est dans le thème.

Nous avons enfin le droit de regarder le film. Vous pourrez le visionner sur Ushuaia TV mercredi prochain à 20h50. En attendant, voici la bande annonce. Je vous le recommande. En ces temps de grisaille morale, c’est une leçon non pas d’espoir, c’est chiant l’espoir, passif et niais, en tout cas tel qu’on l’entend aujourd’hui, mais d’intelligence, la vraie, pas celle des financiers dévoyés qui gagnent des milliards en baisant les autres et en bousillant le monde, celle des gens qui ont compris qu’on pouvait mettre en place des systèmes gagnants pour tous, planète comprise. Que c’était pas compliqué, qu’il suffisait de changer le point de départ du raisonnement, ce n’est plus « tout pour moi », mais « tout pour nous ».
Le reportage raconte trois histoires. Étincelantes. C’est fou ce que l’homme peut faire quand il veut.
D’abord celle de la voute nubienne. Nous sommes au Burkina Faso. Là-bas, les plus pauvres ne peuvent plus construire de maisons. Vous savez pourquoi ? Parce qu’on n’a pas les matériaux. La taule tôle est inadaptée et coûteuse, le bois est inaccessible, on n’a plus le droit de couper les arbres. Alors on fait comment pour construire une maison avec juste de la terre ? C’est un français, Thomas Granier, qui a trouvé la solution. En fait, il n’a rien inventé. Il s’est souvenu simplement que les égyptiens étaient capables de construire des maisons aux toits voutés sans système de soutien. Allez voir le site de l’ONG, c’est fascinant. Et depuis, sur place, Seri Youlou plaide sans relâche pour convaincre les habitants que cette maison au coût modeste, parfaitement adaptée au climat, est aussi solide bien que défiant les lois de la pesanteur, et qu’ils pourront la transmettre à leurs enfants. L’extrait est ici.

Ensuite, il y a l’histoire du lait au Sénégal. Les Peuls élèvent des troupeaux, mais jusqu’à très récemment, ils jetaient le lait, faute de pouvoir le vendre. Et le Sénégal importait son lait. Cette absurdité, un homme, Bagoré Bathily, a eu le courage de ne pas s’y résoudre. Il a créé une laiterie sous forme de coopérative et le lait a cessé de se perdre. C’est .

Enfin, nous allons au Pérou. Pendant des années, les plus pauvres des pauvres, 100 000 personnes, recueillaient et triaient les poubelles des riches, la nuit, en se cachant. Une femme, Albina Ruiz, a décidé qu’il fallait que ça cesse. Elle a mobilisé les politiques en leur montrant la somme d’électeurs potentiels que représentaient ces gens, sensibilisé les entreprises en pleine mode du développement durable, convaincu surtout les « recycleurs » qu’il pouvaient travailler de jour, être rémunérés, et fiers de leur travail.

Pauvreté : en finir avec le « tout pour moi »
Trois histoires, trois petits miracles d’intelligence. La vraie, celle qui profite à tout le monde.

Et je songeais à mes financiers asséchés, qui sans doute à cette heure avaient rejoint leurs appartements justement dans ce 7ème arrondissement protégé de tout, et même de la vie. Un jour ou l’autre, ils iront mettre leurs sales pattes dans tout ça, et ils pourriront tout, comme ils l’ont déjà fait avec le micro-crédit. A moins bien sûr que l’on finisse pas comprendre, nous tous et eux compris, que l’éthique est la forme souveraine de l’intelligence. La crise des subprimes nous a bien mis sur la voie, me semble-t-il.

Lire d'autres articles d'Aliocha ici.

Facebook sur la trace des internautes

lepoint.fr Une nouvelle fonctionnalité du réseau social suscite la controverse. Facebook a décidé de reporter sa mise en place à une date ultérieure

Facebook sur la trace des internautes

Des développeurs d'applications pourraient désormais accéder à l'adresse et au numéro de téléphone mobile des utilisateurs © Armin Weizel / Maxppp

Par Laurence Neuer

Dans la série "Ma vie privée ? Rien à cacher !" Facebook a ajouté une ligne à son tableau de chasse aux informations personnelles. Des développeurs d'applications pourraient désormais accéder à l'adresse et au numéro de téléphone mobile des utilisateurs qui l'autorisent expressément. En clair, au moment de l'installation d'une nouvelle application, l'utilisateur verra apparaître la mention "accéder à mes informations contact" dans la fenêtre d'autorisation. L'intérêt ? Recevoir des alertes par SMS pour des offres commerciales ou, par exemple, être averti d'un retard de vol par sa compagnie aérienne. Mais, lundi, le réseau social a fait marche arrière en ajournant la mise en place de ce nouveau service.

Tous accessibles dans le monde physique

Naturellement, rien n'oblige l'internaute à souscrire à cette "demande". S'il accepte, il s'expose à un premier danger. "Ces données permettront de contacter directement les utilisateurs dans le monde physique", note Gwendal Le Grand, à la tête du service de l'expertise informatique à la Cnil. La bienveillance n'étant pas l'apanage de l'ensemble des acteurs du Web, en particulier de ceux dont le modèle économique repose sur la publicité ciblée ou comportementale, les apôtres de la vie privée craignent de voir cet outil de collecte des données personnelles se transformer en base de données sur les individus. D'autant que les développeurs ont déjà accès à de nombreuses informations via leurs applications, notamment le nom de l'utilisateur, sa photo, les réseaux et groupes auxquels il appartient, son identifiant utilisateur, etc. "Certaines applications peuvent aussi aspirer périodiquement des données qui se trouvent sur le profil", explique Gwendal Le Grand. Et les applications telles que Birthday Calendar accèdent également aux informations qui se trouvent sur les profils de ses amis.

D'autres applications développées l'an dernier permettent à un internaute de recommander un article ou un site web à ses "amis" en cliquant sur un bouton J'aime. Un outil particulièrement sournois. "Dans ce cas, la personne qui consulte un site d'informations, qui n'a rien à voir avec Facebook, ne réalise pas qu'elle envoie un message à Facebook indiquant qu'elle a consulté un article précis. Cette information est évidemment réutilisée pour faire du ciblage publicitaire", prévient Gwendal Le Grand. Qui conseille aux utilisateurs de garder le contrôle sur leurs données. "Pour identifier les données collectées, il faut aller dans les paramètres de confidentialité applications et sites web, où un écran indique quelles sont les applications installées sur son profil. L'utilisateur peut en supprimer certaines afin qu'elles ne puissent plus interagir avec son profil", rassure le spécialiste. On peut cliquer sur modifier les paramètres, et décocher les informations optionnelles, comme par exemple l'autorisation de publier sur son mur". Autant de conseils que l'on peut transposer aux données de géolocalisation, dont la collecte sournoise inquiète les autorités de protection des données.

Les pièges de la géolocalisation

Lancée en octobre 2010, l'application Facebook Lieux, disponible sur l'Iphone et le Blackberry, permet aux utilisateurs d'indiquer aux membres du réseau social l'endroit où ils se trouvent et de localiser leurs "amis". Pour s'enregistrer, l'utilisateur doit activer l'option de géolocalisation. "Publier sa localisation au cours de la journée peut conduire à dévoiler aux cambrioleurs potentiels vos horaires de présence ainsi que votre adresse", met en garde la Cnil. Qui a demandé à Facebook d'"améliorer les paramètres de confidentialité et l'information des personnes". En attendant, elle invite les internautes à la prudence et recommande certains petits réglages de confidentialité.

Les utilisateurs de Facebook sont notamment invités à désactiver au minimum les options "M'inclure dans la liste des personnes présentes" et "Mes amis peuvent indiquer que je me trouve à certains endroits", ce fameux tag permettant de signaler la présence réelle ou supposée à un endroit d'un internaute sans que ce dernier puisse donner son accord préalable avant d'être "tagué". Il est par ailleurs conseillé de "personnaliser une liste des amis habilités à voir les lieux dans lesquels vous indiquez vous trouver".

La Cnil redoute par ailleurs que les informations sur les lieux visités servent, "dans un proche avenir", à alimenter le système de publicité ciblée de Facebook. "On peut imaginer que si vous vous trouvez près d'un magasin où vous [vous êtes] préalablement [localisé], vous recevrez une publicité ou un coupon de réduction", écrit l'autorité. D'ailleurs, Facebook a déjà proposé aux restaurants, commerçants, petites entreprises de s'enregistrer sur les services de façon à cibler leur publicité en fonction du lieu où se trouve le "mobinaute". Avec Facebook Places, un nouvel outil de fidélisation est né.

Medvedev appuie devant Abbas les positions palestiniennes

JERICHO (Territoires palestiniens) (AFP)

AFP

Le président palestinien Mahmoud Abbas (G) accueille le russe Dmitri Medvedev (D) le 18 janvier 2011 à Amman en Jordanie

Le président russe Dmitri Medvedev a conforté mardi le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas en plaidant pour "un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale" et en appelant Israël à prendre "une décision raisonnable sur la colonisation".

Pour sa première visite dans la région, le président russe, arrivé à l'aéroport d'Amman, s'est aussitôt rendu à Jéricho (Cisjordanie) afin d'y rencontrer M. Abbas, alors que l'étape israélienne de son voyage a dû être annulée en raison d'une grève du personnel diplomatique israélien.

"La Russie a exprimé sa position sur la question (palestinienne) dans les années 1980, au siècle dernier, et nous soutenons totalement le droit inaliénable du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, uni et viable, avec Jérusalem-Est pour capitale", a déclaré M. Medvedev à l'issue des entretiens.

L'Union soviétique avait reconnu la déclaration de l'Etat palestinien en exil par le dirigeant palestinien historique Yasser Arafat le 15 novembre 1988 à Alger, avant le lancement du processus de paix, qui ne portait pas sur un territoire précis.

Le président russe a en outre jugé "évident que sans une sorte de décision (israélienne) raisonnable sur la colonisation il n'y aura pas de progrès. Tout le monde le comprend aujourd'hui et il est impossible de fermer les yeux sur ce fait".

AFP

Le président palestinien Mahmoud Abbas (G) et le président russe Dmitri Medvedev (D) le 18 janvier 2011 à Amman en Jordanie

La visite de M. Medvedev, dont le pays est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, coïncide avec la date prévue pour le dépôt au Conseil d'un projet de résolution arabe condamnant la colonisation israélienne.

Mais un vote n'est pas attendu avant plusieurs jours, afin de donner le temps à certains pays arabes de dissuader les Etats-Unis d'opposer leur veto, ont souligné des diplomates arabes.

"La Russie soutient l'aspiration légitime du peuple palestinien à un Etat indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale", a souligné M. Abbas, se félicitant que cela "vienne d'être confirmé par le président russe".

Face au blocage persistant des pourparlers de paix avec Israël, les responsables palestiniens ont appelé de nombreux pays à reconnaître l'Etat palestinien à l'intérieur des frontières de juin 1967, avant la guerre des Six-Jours, une revendication déjà satisfaite par plusieurs capitales latino-américaines.

Ce déplacement dans les territoires palestiniens, le premier d'un président russe depuis celui de Vladimir Poutine en 2005, intervient peu avant une rencontre du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) prévue le 5 février en marge de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich (Allemagne).

Les rues de Jéricho étaient pavoisées de drapeaux russes et palestiniens, ainsi que de portraits de MM. Medvedev et Abbas. Une foule, parmi laquelle de nombreux écoliers, se pressait au passage du cortège.

AFP

Le président russe Dmitri Medvedev (G) et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, à Jéricho, le 18 janvier 2011

M. Medvedev, qui conduit une délégation de centaines d'hommes d'affaires, a inauguré en début de soirée en compagnie de M. Abbas un musée d'antiquités financé par la Russie.

Auparavant, trois accords sur la coopération dans le domaine de l'agriculture, de l'information et du sport avaient été signés.

Les négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens, brièvement relancées le 2 septembre à Washington, sont bloquées depuis l'expiration le 28 septembre d'un moratoire sur la colonisation juive en Cisjordanie.

Les Palestiniens exigent pour les reprendre un nouveau moratoire, auquel le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est refusé, ainsi que des références politiques claires, en particulier l'objectif de mettre fin à l'occupation des territoires palestiniens occupés depuis 1967.

M. Medvedev était attendu dans la soirée en Jordanie pour y rencontrer mercredi à Amman le roi Abdallah II.

Un Palestinien tué par des tirs israéliens à Gaza lors d'une incursion

GAZA (Territoires palestiniens) (AFP)

AFP

Les obsèques d'un jeune Palestinien tué à Gaza le 18 janvier 2011, à Beit Hanun.

Un Palestinien de 17 ans a été tué mardi et deux autres jeunes blessés par des tirs israéliens dans le nord de la bande de Gaza, près de la frontière avec Israël, théâtre d'une incursion israélienne.

Par ailleurs, un membre de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzeddine al-Qassam, a péri mardi dans le sud de la bande de Gaza au cours d'une "mission de jihad", a annoncé l'aile militaire du mouvement islamiste palestinien, une formule qui recouvre généralement les décès accidentels lors de la préparation ou la pose d'explosifs.

Selon des témoins, Zaher Ahmad Jarghoun, 25 ans, aurait trouvé la mort dans l'effondrement d'un tunnel, à bonne distance de la frontière avec Israël, à l'est de Khan Younès.

Dans le nord du territoire, "Amjad al-Zaanein, 17 ans, est mort après avoir été touché par des tirs de chars israéliens près de Jabaliya", a précisé à l'AFP le porte-parole des services de santé dans le territoire palestinien, Adham Abou Selmiya.

Deux autres jeunes Palestiniens ont été hospitalisés après avoir été atteints par des éclats, a-t-il ajouté.

Sept chars israéliens et un bulldozer ont pénétré mardi de 400 mètres dans le secteur de Beit Hanoun dans le nord de la bande de Gaza, selon des responsables des services de sécurité du Hamas et des témoins palestiniens.

L'armée israélienne a affirmé que cette opération avait été provoquée par l'explosion d'un engin au passage d'une patrouille israélienne près de la frontière, qui n'a pas fait de victime.

"Peu après l'incident, les soldats ont identifié deux activistes manipulant le système de déclenchement de l'engin et ont ouvert le feu sur eux. L'un d'entre eux a été touché", a indiqué à l'AFP une porte-parole militaire israélienne, sans être en mesure de confirmer si les troupes israéliennes avaient franchi la frontière.

En milieu de journée, un porte-parole de l'armée israélienne a annoncé que quatre obus de mortier avaient été tirés de la bande de Gaza vers la région d'Eshkol dans le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât.

Un groupe armé palestinien, les Comités de la résistance populaire (CRP), a revendiqué dans un communiqué le tir de cinq obus de mortier sur Israël.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a de nouveau donné instruction la semaine dernière à ses forces de sécurité de faire respecter aux groupes radicaux une trêve avec Israël, en empêchant les tirs à partir du territoire palestinien.

L'objectif est d'éviter une nouvelle épreuve de force avec Israël, deux ans après l'offensive israélienne "Plomb durci" qui avait fait 1.400 morts palestiniens en décembre 2008-janvier 2009.

Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a posé mardi à Beit Lahiya, dans la zone frontalière du nord du territoire, la première pierre d'un projet de construction de 1.000 logements pour remplacer les habitations détruites pendant ce conflit.

"Nous annonçons ce projet au deuxième anniversaire de la guerre, ce qui démontre que nous n'avons pas été brisés et que nous n'avons pas hissé le drapeau blanc", a-t-il déclaré.

Enfin, trois jeunes Palestiniens ont été blessés près de la frontière, dans le sud de la bande de Gaza, par une explosion qui s'est produite alors qu'ils manipulaient un objet suspect laissé par les forces israéliennes, a indiqué Adham Abou Selmiya.

Mexique: arrestation d'un des fondateurs du cartel des "Zetas"

MEXICO (AFP)

AFP

Flavio Mendez Santiago (C), dit "El Amarillo", escorté par la police le 18 janvier 2011 à Mexico.

La police a capturé un des fondateurs et présumé chef régional pour le sud du Mexique du cartel de narcotrafiquants "Los Zetas", a annoncé mardi le ministère de la Sécurité publique.

Arrêté lundi dans l'Etat d'Oaxaca (sud), Flavio Mendez Santiago, surnommé "El Amarillo" ("Le Jaune") figure "sur la liste des 37 criminels les plus dangereux du Mexique", pour lequel était offert une prime de 15 millions de pesos (environ 1 million d'euros), a souligné Ramon Pequeno, chef de la division antidrogue de la police fédérale en présentant le détenu à la presse.

Il a indiqué que Mendez Santiago coordonnait depuis le sud du Mexique le trafic de drogue et d'immigrants sans papiers en provenance d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale.

"Los Zetas" est un groupe criminel créé dans les années 90 par des militaires d'élite qui avaient déserté pour travailler au service des narcotrafiquants. Ils se sont constitués en cartel autonome à partir de 2003.

Outre le trafic de drogue, ce groupe est impliqué dans la pratique des enlèvements et du vol de combustible.

Les "Zetas" sont réputés pour leurs méthodes cruellement spectaculaires. Ils sont notamment accusés du massacre de 72 migrants clandestins dans le nord-est du Mexique fin août.

Par ailleurs, au moins 12 personnes ont été tuées mardi dans l'Etat industriel du Nuevo Leon (nord), dont cinq lors d'un "affrontement entre l'armée et une bande de délinquants à Monterrey", a dit à l'AFP un porte-parole des autorités policières de l'Etat, Jorge Domene.

Les cadavres criblés de balles de deux hommes ont été découverts dans un autre quartier de Monterrey et cinq corps décapités "en cours d'identification" ont été trouvés à Montemorelos, à 80 km au sud de Monterrey, a-t-il ajouté.

Troisième ville du Mexique avec 4 millions d'habitants et siège de nombreuses multinationales, Monterrey connaît depuis l'an dernier une escalade de la violence attribuée par les autorités à la lutte féroce que se livrent le cartel du Golfe et ses anciens alliés, les "Zetas", dans tout le Nuevo Leon.

La "guerre des cartels" pour le contrôle du marché local et du trafic vers les Etats-Unis, premier consommateur mondial de cocaïne, a fait près de 35.000 morts au Mexique entre règlements de comptes et affrontements avec les forces de l'ordre depuis l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon, fin 2006.

Le Burkina Faso est en finale de la CAN cadets 2011

.rfi.fr/afrique-foot
CAF
Par David Kalfa

Le Burkina Faso s’est qualifié pour la finale de la Coupe d’Afrique des nations cadets 2011. Les Burkinabè ont éliminé le Congo 4 tirs au but à 2 (1-1 après prolongation) en demi-finale, ce 18 janvier. Ils affronteront le 22 janvier le vainqueur du match entre le Rwanda, pays hôte de cette CAN des moins de 17 ans, et la Côte d’Ivoire.

Après 1999 et 2001, le Burkina Faso participera à sa troisième finale de Coupe d’Afrique des nations en moins de 17 ans. Les Burkinabè se sont qualifiés pour la finale de la CAN cadets 2011 aux dépens du Congo, ce 18 janvier, à Kigali.

Les Poulains se sont imposés 4-2 durant la séance de tirs au but alors que le score était de 1-1 à l’issue du temps réglementaire et de la prolongation. Ils affronteront le vainqueur de l’autre demi-finale disputée ce 19 janvier entre le pays hôte, le Rwanda, et la Côte d’Ivoire.

Le titre se jouera le 22 janvier, à Kigali. Jamais le Burkina Faso, le Rwanda ou la Côte d’Ivoire n’ont remporté une CAN cadets.



CAN cadets 2011 : RESULTATS

DEMI-FINALES

Burkina Faso – Congo 4 t.a.b à 2 (1-1 a.p.)
Mercredi 19 janvier 2011 –
Côte d’Ivoire – Rwanda

FINALES

Vendredi 21 janvier 2011 –
Match pour la 3e place : Congo – Côte d’Ivoire ou Rwanda

Samedi 22 janvier 2011 –
Finale : Burkina Faso – Côte d’Ivoire ou Rwanda

Egypte: nouvelles immolations par le feu, signe du malaise du monde arabe

LE CAIRE (AFP)

AFP

Abdo Abdelmoneim, un Egyptien de 50 ans qui a tenté de s'immoler par le feu, hospitalisé au Caire le 17 Janvier 2011

Les pays arabes sont touchés par une vague d'immolations par le feu avec deux nouveaux cas mardi en Egypte, reproduisant le geste d'un jeune tunisien qui avait déclenché la révolte dans son pays et reflétant un profond malaise social et politique dans cette région.

Le cas du jeune marchand ambulant tunisien décédé début janvier après s'être immolé le 17 décembre a été suivi par neuf autres actes semblables: un mort et deux blessés en Egypte, cinq blessés en Algérie et un blessé en Mauritanie.

Mardi, un avocat âgé d'une quarantaine d'années a tenté de mettre fin à ses jours en se faisant brûler devant le siège du gouvernement au Caire, tandis qu'à Alexandrie (nord) un chômeur de 25 ans, présenté comme déficient mental par les autorités, est décédé à l'hôpital de ses brûlures.

Un cas supplémentaire a peut-être été évité mardi, avec l'arrestation d'un homme qui se dirigeait vers le Parlement au Caire avec deux bidons d'essence, la police présumant qu'il voulait lui aussi se sacrifier.

AFP/Archives

Des Egyptiens manifestent le 15 janvier 2011 devant l'ambassade tunisienne au Caire après la fuite du président Ben Ali.

L'indice de référence de la bourse du Caire a reculé de 3,1% mardi, certains investisseurs disant redouter de voir la situation en Tunisie affecter l'Egypte.

Pour Amr Hamzawi, du centre pour le Moyen-Orient de la fondation américaine Carnegie, basé à Beyrouth, ces immolations témoignent du "désespoir total" d'une grande partie des populations arabes et de l'incapacité des régimes autoritaires qui dominent ces pays d'y répondre.

Ces actes sont "clairement inspirés par les événements de Tunisie", où le suicide par le feu de Mohamad Bouazizi, 26 ans, a déclenché les révoltes qui ont abouti vendredi à la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali, ajoute-t-il.

"Il y a déjà eu des cas de suicides motivés par des protestations en Egypte, mais c'est la première fois que l'on voit des immolations", relève pour sa part le politologue égyptien Amr al-Chobaki, du centre d'études Al-Ahram.

Pour Hefny Kedri, professeur de psychologie politique à l'université Ain Shams du Caire, ces tentatives de suicide par le feu sont bien un message de désespoir dirigé vers les autorités, dans une région où la vie politique et sociale n'offre souvent pas d'exutoire aux mécontentements.

"Il n'y a pas de différence entre un suicide par noyade ou un suicide par immolation, mais ce dernier contient un message pour le pouvoir qui est de dire : +je proteste+. C'est cela qui est important du point de vue psychologique", affirme-t-il.

AFP

Carte de localisation des dix tentatives d'immolations par le feu dans les pays arabes qui ont fait deux morts

La situation en Tunisie et ses conséquences pour les autres pays arabes sera au centre d'un sommet économique des chefs d'Etat de la Ligue arabe mercredi dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge.

Nombre de pays de cette région souffrent de maux comparables à ceux de la Tunisie, en particulier sur le plan social avec un fort taux de chômage et des hausses récentes des prix de produits de première nécessité, à l'origine de multiples manifestations récemment.

"Des pays se désintègrent, des peuples mènent des insurrections, (...) et les citoyens arabes se demandent: est-ce que les régimes arabes actuels peuvent répondre à ces défis de manière dynamique?", a reconnu le chef de la diplomatie koweïtienne Mohammad al-Sabah lors des travaux préparatoires.

Le secrétaire-général de la Ligue arabe Amr Moussa a quant à lui appelé les 22 membres de l'organisation à "saisir la leçon tunisienne" pour s'attaquer aux défis sociaux et économiques.

Côte d'Ivoire: poursuite incertaine des discussions avec l'UA

ABIDJAN (AFP)

AFP

Laurent Gbagbo (G) et Raila Odinga (D), le 17 janvier 2011 à Abidjan

L'émissaire de l'Union africaine Raila Odinga espérait poursuivre mardi sa médiation à Abidjan entre les acteurs de la crise ivoirienne, le président sortant Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouatera dont le camp appelait à une action "pays mort" jusqu'au départ de Gbagbo.

A l'issue de rencontres séparées lundi avec les deux présidents proclamés, le Premier ministre kényan Raila Odinga a noté des "progrès" après une entrevue avec M. Gbagbo, ajoutant après son entretien avec M. Ouattara que les discussions se poursuivraient mardi sous certaines conditions.

"Nous avons eu des discussions très fructueuses avec le président Ouattara et (...) sous réserve que certaines conditions soient remplies, les discussions pourraient se poursuivre demain (mardi)", avait déclaré l'émissaire, sans préciser quelles étaient ces conditions.

Le porte-parole du gouvernement Gbagbo a affirmé à l'AFP mardi que l'émissaire avait fait "une offre de dialogue", entre le chef d'Etat sortant et M. Ouattara, qui revendiquent chacun la présidence depuis l'élection du 28 novembre.

L'offre "a été acceptée" par M. Gbagbo et "une rencontre entre les deux" rivaux "dépendra de la réponse du camp Ouattara", a déclaré à l'AFP Ahoua Don Mello.

AFP/Archives

Des soldats de l'Onu en patrouille à Abidjan le 13 janvier 2011

Interrogé par l'AFP, le camp Ouattara n'a pas souhaité faire de commentaire.

Avant son arrivée à Abidjan, M. Odinga, dont la première visite de médiation début janvier avait été infructueuse, s'était dit porteur "d'une nouvelle offre de paix" à M. Gbagbo.

Ce dernier est sous pression internationale pour céder le pouvoir à M. Ouattara, proclamé vainqueur par la commission électorale et reconnu président légitime à l'extérieur. Le sortant a lui été proclamé élu par le Conseil constitutionnel.

La visite de M. Odinga est la dernière en date d'une série de médiations africaines pour trouver une issue pacifique à la crise. Les violences postélectorales ont fait 247 morts depuis la mi-décembre selon l'Onu.

A plusieurs reprises, M. Ouattara a appelé à déloger par la force son rival, menacé d'une opération militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Les chefs d?état-major de la Cédéao ont justement entamé mardi à Bamako une réunion essentiellement consacrée à une éventuelle action militaire en Côte d'Ivoire.

M. Odinga a toujours dit qu'il s'agissait d'une solution de "dernier recours", un avis partagé par la chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie qui a évoqué mardi le "risque d'un grand nombre de victimes" en cas d'usage de la force.

AFP

Raila Odinga lors de son arrivée à Abidjan? le 17 janvier 2011.

Mardi à Abidjan, l'opération "pays mort" lancée à l'appel du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition pro-Ouattara) pour inciter M. Gbagbo à quitter la présidence, semblait bien suivi dans les bastions pro-Ouattara mais très peu ailleurs, a constaté l'AFP.

Ainsi, de nombreux commerces étaient fermés et la circulation limitée dans les quartiers Abobo et Adjamé tandis que la situation semblait normale dans ceux de Yopougon et du Plateau.

A Bouaké, ville du centre et fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui soutient M. Ouattara, banques et écoles étaient fermées mais les commerces étaient ouverts.

Fin décembre, le RHDP avait déjà lancé un appel "à la désobéissance", puis à la grève, peu suivis.

Signe de la tension à Abidjan, des Casques bleus de la force onusienne (Onuci), ont dû tirer en l'air lundi pour se dégager d'une "foule" de jeunes gens qui encerclaient leurs véhicules, près de l'hôtel où loge le médiateur de l'UA, dans un quartier réputé favorable à Gbagbo.

Le camp Gbagbo a demandé à plusieurs reprises le départ de l'Onuci, mais le Conseil de sécurité de l'ONU devrait voter mardi l'envoi de 2.000 hommes supplémentaires pour porter ses effectifs à environ 11.500 hommes.

Duvalier déféré à la justice deux jours après son retour en Haïti

PORT-AU-PRINCE (AFP)

AFP/Archives

Jean-Claude Duvalier arrive à Haïti le 16 janvier 2011.

L'ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier s'apprêtait à mardi à répondre à la justice de son pays, moins de 48 heures après son retour inopiné à Port-au-Prince après 25 ans d'exil en France.

M. Duvalier et son épouse, arrivés dimanche soir à la surprise générale en Haïti, ont quitté sous escorte policière l'hôtel Karibe où ils s'étaient installés. Entourés de policiers et de leurs avocats, ils ont traversé la réception de l'hôtel, ont constaté des journalistes de l'AFP. M. Duvalier, non menotté, était souriant.

M. Duvalier "est conduit au parquet pour une communication du dossier", a déclaré à l'AFP Gervais Charles, bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince.

Survoltés, des partisans de l'ancien dictateur manifestaient devant l'hôtel aux cris de "Duvalier président", réclamant la démission de l'actuel chef de l'Etat, René Préval.

"Préval doit remettre le pouvoir", a déclaré l'un des manifestants, Gérant Jean, 30 ans. "La jeunesse sait qu'il y a eu la dictature, mais Duvalier a fait beaucoup pour Haïti. Nous vivons actuellement sur son oeuvre. Il faut qu'il reste, Haïti a besoin de lui".

Jean-Claude Duvalier est tenu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l'homme de la mort de milliers d'opposants. L'ex-dictateur a également été accusé de détournements de fonds sous sa présidence, de 1971 à 1986.

AFP

La police haïtienne arrive à l'hôtel Karibe le 18 janvier 2011, à Port-au-Prince

La Suisse prévoit ainsi de rendre au peuple Haïtien quelque 5,7 millions de dollars, soit 4,2 millions d'euros, déposés par la famille Duvalier dans des banques du pays.

M. Duvalier s'est borné depuis son retour à déclarer qu'il était venu "pour aider" les Haïtiens après le tremblement de terre qui a dévasté le pays il y a tout juste un an.

Mais lundi, le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive avait laissé entendre que la justice pourrait réagir s'il y avait des plaintes contre l'ex-dictateur.

"J'ai déjà dit une chose, l'exil est interdit dans la Constitution haïtienne, tout citoyen peut rentrer dans son pays et cela implique une deuxième chose, tout citoyen est justiciable en Haïti", avait déclaré M. Bellerive.

"S'il y a des procédures judiciaires qui le concernent, la justice fera ce qu'elle a à faire", avait ajouté le Premier ministre haïtien.

Michèle Montas, ancienne porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon et dont l'époux défunt, le journaliste Jean Dominique, avait été victime du régime Duvalier, a indiqué qu'elle s'apprêtait à déposer plainte.

AFP

Un policier posté devant l'hôtel Karibe où réside Jean-Claude Duvalier, le 18 janvier 2011 à Port-au-Prince.

"On voulait déposer une plainte collective mais finalement, sur les conseils de nos avocats, on va déposer trois ou quatre plaintes individuelles le plus vite possible", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Des experts des droits de l'homme de l'ONU examinent actuellement la possibilité que les autorités haïtiennes poursuivent Baby Doc en justice, a indiqué à Genève le Haut commissariat aux droits de l'homme.

Sa réapparition en Haïti a fait resurgir "toutes les questions le concernant" ainsi que "l'impunité et la responsabilité autour de lui", a expliqué le porte-parole de la Haut commissaire, Rupert Colville.

Le retour de l'ex-dictateur survient en pleine crise politique en Haïti près de deux mois après des élections présidentielles dont les résultats n'ont toujours pas été officiellement proclamés. Selon une mission d'enquête de l'Organisation des Etats américains (OEA), le candidat choisi par le président sortant René Préval pour lui succéder, Jude Célestin, est arrivé troisième de la course et doit donc être exclu du second tour, contrairement aux résultats préliminaires qui l'ont placé en deuxième position.

M. Préval, qui doit quitter le pouvoir en principe le 7 février, n'a pas encore réagi aux conclusions de l'OEA.

Tunisie: trois ministres démissionnent, colère contre l'ancien régime

TUNIS (AFP)

AFP

Mohamed Ghannouchi le 17 janvier 2011 à Tunis

Trois ministres du gouvernement d'unité nationale tunisien ont démissionné mardi, au lendemain de sa formation, alors que des milliers de manifestants protestaient contre le maintien dans cette équipe de membres de l'ancien régime.

Dans le même temps, le mouvement islamiste Ennahda (renaissance), pourchassé par le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, a annoncé son intention de demander sa légalisation et de participer aux élections législatives prévues avant la mi-juillet.

A Tunis, des manifestants ont été dispersés par la police dans le centre-ville quadrillé par les forces de l'ordre, et qui, dans la matinée, grouillait de passants et de voitures.

Les trois ministres démissionnaires appartiennent à l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).

"Nous nous retirons du gouvernement à l'appel de notre syndicat", a déclaré à l'AFP M. Houssine Dimassi, nommé lundi ministre de la Formation et de l'emploi.

Les deux autres ministres démissionnaires, selon M. Dimassi, sont Abdeljelil Bédoui (ministre auprès du Premier ministre) et Anouar Ben Gueddour (secrétaire d'Etat auprès du ministre du Transport et de l'équipement).

AFP/Archives

Leila Trabelsi, seconde épouse du président tunisien en fuite Zine El Abidine Ben Ali le 11 octobre 2009 à Tunis

L'UGTT, puissante centrale syndicale, a joué un rôle crucial dans les manifestations qui ont provoqué la chute du président Ben Ali, qui a fui son pays le 14 janvier après 23 ans de pouvoir sans partage. Il a trouvé refuge en Arabie Saoudite.

Les violences qui ont accompagné la "Révolution du jasmin" ont fait 78 tués et 94 blessés, selon les autorités..

L'UGTT a annoncé également qu'elle ne reconnaîtrait pas le nouveau gouvernement du Premier ministre Mohammed Ghannouchi, dont une majorité de membres appartiennent au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du président déchu Ben Ali.

M. Ghannouchi a formé un gouvernement d'union nationale de 24 membres, avec trois figures de l'opposition légale mais également --outre le président du conseil-- sept ministres de l'ancien régime.

Ces ministres ont conservé les portefeuilles clefs, comme l'Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères et les Finances notamment.

Ce maintien de responsables ayant servi sous la présidence Ben Ali a alimenté la colère de milliers de Tunisiens qui ont défilé dans le centre de Tunis et dans d'autres régions, comme Sfax (centre-est), deuxième ville du pays.

Dans la capitale, la police a violemment dispersé un millier de manifestants, parmi lesquels des islamistes.

AFP/Archives

Rached Ghannouchi le 30 novembre 2000 à Londres

"RCD assassins", ont scandé les manifestants. "On peut vivre seulement avec du pain et de l'eau, mais pas avec le RCD", chantaient-ils.

La police a tiré des gaz lacrymogènes et fait usage de matraques pour disperser les protestataires, qui se sont par la suite regroupés pour de nouveau affronter les forces de l'ordre.

D'autres manifestations ont eu lieu à Sidi Bouzid (centre-ouest), Regueb, et Kasserine, trois bastions de la "Révolution du jasmin".

Le Premier ministre Ghannouchi a tenté de justifier son choix mardi sur la radio française Europe 1, en assurant que les ministres maintenus dans le gouvernement ont "les mains propres" et "une grande compétence".

A Paris, le parti Ennahda a annoncé qu'il allait participer aux élections législatives annoncées dans les six mois par le Premier ministre de transition. Par contre, la formation ne présentera pas de candidat à la présidentielle.

Ennahda, démantelé après les élections de 1991 où il avait obtenu 17% des voix, se présente comme un parti réformateur prônant un islam modéré et se dit proche de l'AKP turc, le parti islamo-conservateur au pouvoir à Ankara. Il a annoncé à Tunis qu'il demanderait sa légalisation.

"Il y a eu en Tunisie une révolution du peuple qui a revendiqué des droits sociaux et politiques. On ne veut pas avoir l'air de récupérer ce mouvement", a déclaré à l'AFP un de ses porte-parole à Paris, Houcine Jaziri.

Le parti a vocation à "participer aux législatives", a-t-il dit, mais "n'aura pas de candidat à la présidentielle". "Rached Ghannouchi (le chef du parti en exil à Londres) ne sera pas candidat", a-t-il assuré.

Rached Ghannouchi, 69 ans, qui n'a aucun lien de parenté avec le Premier ministre Mohammed Gannouchi, a confié le 15 janvier à l'AFP qu'il préparait son retour en Tunisie et espérait qu'il aurait lieu "bientôt".

Dans le même temps, Moncef Marzouki, opposant historique au régime de Ben Ali, est rentré de Paris en Tunisie. Président du parti le Congrès pour la République (CPR), il a annoncé qu'il serait candidat à la présidence.

Sanction de l’Ue contre le port autonome d’Abidjan - Marcel Gossio (Dg) : "C’est une décision idiote et irresponsable"

Le Temps


Pré-campagne
© Abidjan.net par Emma
Vendredi 19 novembre 2010. Abidjan. Port-Bouët, stade de la Petroci. Photo: Gossio Marcel


L’Union européenne et la France ont décidé de sanctionner les autorités ivoiriennes. Marcel Gossio, le Directeur général du Port autonome d’Abidjan qui est inscrit sur cette liste ainsi que l’institution qu’il dirige trouve cette décision absurde, idiote et irresponsable.

Marcel Gossio, Directeur général du port fait parti des personnalités sanctionnées par l’Union européenne. L’Institution qu’il dirige est sous le coup de cette même sanction. Hier, après une visite des installations de la plate-forme portuaire, le Directeur général du port, par ailleurs, président de cette communauté est revenu sur cette sanction. « Ce sont des décisions idiotes et irresponsables », a-t-il dit d’entrée de jeu. Il ne comprend pas, selon lui, le sens de ces différentes sanctions contre sa personne et l’Institution qu’il dirige. Marcel Gossio ne comprend pas le sens de cette décision. Que vient faire s’interroge t-il, le Port autonome d’Abidjan dans une élection. Tout en ajoutant que si cette décision venait à être exécuté, il appliquera la loi de la réciprocité et arrêtera de travailler avec ses fournisseurs membres de l’Union européenne et plus particulièrement de la France. « Ce n’est pas l’Union européenne et la France qui font le monde. Nous ne pouvons pas accepté qu’on nous asphyxie. Vous verrez bientôt », dit-il. Pour lui, le port d’Abidjan qui est un géant de la sous-région ouest-africaine et même du continent, s’orientera vers d’autres cieux pour continuer ses activités. Cette décision, à en croire le Président de la communauté portuaire d’Abidjan, ressemble fort étrangement à un véritable complot du Président français Nicolas Sarkozy qui veut tout simplement contenter ses amis assiégés à l’Hôtel du Golf. «C’est pour partager le gâteau que Nicolas Sarkozy et l’Ue prennent ces sanctions», dit-il. Il fait remarquer au passage que Bédié, Alassane et leur porte- parole, Patrick Achi, étaient opposés à la concession de marché entre l’Etat de Côte d’Ivoire et la société française Bolloré pour l’exploitation du Terminal à conteneur de Vridi. « Sarkozy veut contenter ses petits copains pour partager ensemble le gâteau de la Côte d’Ivoire. Mais, nous allons résister. Parce que, la France et l’Union européenne ne peuvent pas mettre notre pays à genoux », a-t-il indiqué. Avant de conclure que la Côte d’Ivoire économique ne doit pas tomber dans le piège de ces personnes qui n’ont d’yeux que pour leurs propres intérêts.

Joseph Atoumgbré

TUNISIE - 800 voitures avec des explosifs abandonnées par la police ?

lepoint.fr Les accusations de Slim Chiboub, un gendre de Ben Ali, sont prises très au sérieux par l'armée.

TUNISIE - 800 voitures avec des explosifs abandonnées par la police ?

Des soldats tunisiens patrouillent dans le centre de Tunis. © Christophe Ena / AP/Sipa

Par Aziz Zemouri
Slim Chiboub, un gendre de Ben Ali, a été entendu samedi par les services de sécurité tunisiens. Il leur a assuré que 800 voitures bourrées d'explosifs ont été disséminées à travers tout le pays, principalement à Tunis. Chiboub a accusé les dirigeants de la police tunisienne. Cette information est prise très au sérieux par l'armée, qui passe actuellement la capitale au peigne fin. Une opération délicate d'autant que l'armée redoute une situation extrême pour cette nuit.

Slim Chiboub, époux de la deuxième fille de Ben Ali, issue de son premier mariage, a longtemps fait figure de favori avant la montée en puissance du clan Trabelsi. Leïla Trabelsi, l'épouse de l'ex-président tunisien Ben Ali, lui préférait Sakher el-Materi, marié à une fille du couple Ben Ali-Trabelsi. La mésentente publique entre "la régente" et Slim Chiboub a sans doute valu à ce dernier d'être libéré samedi, il aurait été exfiltré à destination d'un pays du Golfe.

Ben Ali a quitté la Tunisie vendredi après vingt-trois années passées au pouvoir.

Comment l'UMP veut réformer la fiscalité du patrimoine

Le Point.fr Le parti majoritaire ouvre sa boîte à idées. La réforme voulue par Nicolas Sarkozy devrait être bouclée en juin 2011.

Comment l'UMP veut réformer la fiscalité du patrimoine

L'UMP sort sa boîte à idées sur la fiscalité qui devrait nourrir le débat sur la réforme de la taxation du patrimoine © Florence Durand / Sipa

Par Marc Vignaud

La réforme de la fiscalité du patrimoine est sur les rails. Annoncée en octobre par Nicolas Sarkozy sous la pression des élus UMP, elle devrait voir le jour en juin 2011 après la remise d'un rapport de la Cour des comptes sur l'"état des lieux comparé des systèmes fiscaux français et allemands". La tâche n'est pas simple : il s'agit de se débarrasser du bouclier fiscal et de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) tel qu'il existe aujourd'hui. L'UMP doit dévoiler, mardi, ses propositions, rédigées par Jérôme Chartier, député du Val-d'Oise et secrétaire national en charge de la fiscalité et des finances publiques. Le Point.fr a lu en avant-première son rapport remis au patron du parti, Jean-François Copé.

Intitulé "Réflexions pour une convergence fiscale franco-allemande", le texte de 91 pages - sans les annexes - trace des pistes de rapprochement des deux systèmes fiscaux. Avec pour objectif d'améliorer la compétitivité fiscale française, sans pour autant entamer les recettes de l'État. Sans surprise, les taxations du travail et de la consommation sont jugées d'un niveau comparable en France et en Allemagne. C'est donc sur l'imposition du patrimoine que l'ajustement revêt de l'intérêt. Les propositions dans ce domaine seront particulièrement scrutées par le ministre du Budget, François Baroin, qui lancera, mardi soir, ce chantier avec les parlementaires de la majorité.

Maintien d'un ISF pour les plus grandes fortunes

"Considérant la différence importante entre le niveau de fiscalisation du patrimoine allemand - 1 % du PIB - et français - 3,4 % du PIB, il est suggéré de tirer les enseignements de la situation d'outre-Rhin", écrit Jérôme Chartier. Et de tracer plusieurs solutions alternatives à l'actuel ISF, sans pour autant alléger le poids de la fiscalité du patrimoine.

Conformément à la ligne fixée par le chef de l'État, le député du Val-d'Oise écarte la possibilité d'augmenter le taux marginal supérieur de l'impôt sur le revenu à 42 % pour l'aligner sur le taux allemand. Il se prononce en revanche pour le maintien d'une forme d'ISF pour les très gros patrimoines, supérieurs à 4,04 millions d'euros, mais au taux allégé de 0,5 % (contre 1,3 auparavant). Quant aux propriétaires de résidence principale dont la valeur excède 1,2 million d'euros (seuil actuel du déclenchement de l'ISF), ils seraient aussi mis à contribution s'ils réalisent une plus-value immobilière sur ce bien, alors qu'ils sont aujourd'hui totalement exonérés. Associés à d'autres impôts, ces nouveaux prélèvements doivent compenser le coût de la suppression de l'ISF dans sa forme actuelle, soit 3,2 milliards de manques à gagner, une fois prise en compte la suppression du bouclier fiscal.

Harmoniser la TVA et l'impôt sur les sociétés

Dans les autres domaines de la fiscalité, Jérôme Chartier écarte la piste de la TVA antidélocalisation pourtant appliquée en Allemagne il y a quelques années et relancée par Jean-François Copé au sein de son club de réflexion Génération France. Jérôme Chartier se justifie par le taux déjà élevé de TVA en France de 19,6 % (19 % en Allemagne). En revanche, il propose de réfléchir à l'instauration d'un taux intermédiaire de TVA à 12,5 % tant en France qu'outre-Rhin, sur une liste de produits ou de services définis en commun. Quant au taux réduit à 5,5 %, il serait aligné sur le taux allemand à 7 %.

Enfin, à plus long terme, Jérôme Chartier veut proposer à l'Allemagne de mener conjointement la réforme des valeurs locatives, qui servent de base aux impôts directs locaux, ainsi qu'une "harmonisation de l'impôt sur les sociétés, notamment de la base taxable (remontée du bénéfice depuis les filiales)" afin de neutraliser la concurrence fiscale aujourd'hui à l'oeuvre entre les deux pays. Un prélude à la création d'un impôt minimal sur les sociétés à l'échelle européenne. L'exemple irlandais, qui refuse, malgré ses problèmes de dette, de relever son propre taux (12,5 % seulement), montre que ce n'est pas encore gagné. Loin de là.

Blocage des activités au port d’Abidjan - L’hinterland évite la Côte d’Ivoire

Les pays de l’hinterland abandonnent le débouché maritime ivoirien à cause du blocage politique à Abidjan. Ainsi, le transit de marchandises à destination et en provenance du Mali, du Burkina Faso et du Niger a pris un sacré coup. Ce qui dope les chiffres des corridors de Lomé, de Cotonou, de Tema et même de Dakar.


L’après-élection devait rétablir la compétitivité du port d’Abidjan. Malheureusement, il est en train de l’enfoncer dans l’abîme. Selon certaines statistiques, les opérations à destination et en provenance du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont littéralement chuté de 25%. L’année dernière, elles avaient plutôt enregistré une embellie dans l’ordre de 22 %. Le bétail, les terminaux pétroliers et, par intermittences, le terminal à conteneurs souffrent d’un étiage sans précédent. En cause, les perturbations de l’activité économique liées au volcan politique entretenu par le candidat malheureux, Laurent Gbagbo. En effet, si certains bateaux sont en errance en mer, d’autres armements ont décidé, purement et simplement, de contourner le corridor ivoirien. «Nous avions déjà décidé de faire passer les deux tiers de nos flux par d’autres ports. Aujourd’hui, c’est la totalité, regrette, un des leaders français des fruits et légumes frais». Une expérience qui risque à la longue de coûter cher à la plate-forme abidjanaise d’autant que chez les concurrents, les tarifs de fret sont plus compétitifs. 20% moins élevés à Tema qu’à Abidjan.

Gbagbo, la source du mal
Par ailleurs, le coût de déchargement des conteneurs y est 10% moins onéreux. Abidjan a perdu, en quelques mois, le niveau de son trafic vers l’hinterland. Avant la crise, plus de 75 % du trafic de transit avec ces pays s’effectuait par le seul port d’Abidjan. Soit environ 10 millions de tonnes de marchandises. Le solde était partagé entre Cotonou (19 %), Lomé (17 %), Dakar (11 %) et Tema (1 %). Si la prédominance du port d’Abidjan tenait à sa position géographique vis-à-vis du Mali et du Burkina Faso, elle était également liée à la qualité relative des liaisons routières et à l’existence du chemin de fer reliant Ouaga à la capitale économique ivoirienne. Mais en raison de la résurgence de l’instabilité politique, les flux commerciaux avec ces pays enclavés ont progressivement décalé vers Tema, Lomé voire Dakar. D’ailleurs, des milliers de tonnes de marchandises sont en ce moment en souffrance au port d’Abidjan. Sur les fibres, les opérations avec le Burkina Faso ont été divisées par trois. De tradition, ce pays faisait passer 80 % de son coton par le port d’Abidjan. Mais aujourd’hui, la situation s’est inversée. La crise stupide créée par Gbagbo a finalement montré en accéléré la capacité des acteurs de la région à adapter l’activité de transit aux circonstances et aux opportunités. On peut craindre que les grands flux de transport connaissent à l’avenir des mouvements de balancier. Non seulement pour contourner les foyers d’instabilité politique, mais aussi pour exploiter les ports les plus compétitifs et rouler sur les routes les plus rapides et les moins coûteuses. «Beaucoup de nos clients sont excédés et ne veulent plus passer par Abidjan. Ils ont décidé de ne pas y revenir», se désole la présidente de Technotrans, Marie-Louise Artie qui s’inquiète pour l’avenir de sa société. Certains armateurs ont dérouté des lignes. D’autres ont carrément arrêté leurs lignes qui acheminaient parfois 80 conteneurs par semaine. «C’est un vrai problème, explique Raymond Vilde, gestionnaire de navires. L’essentiel de ce qu‘on achète pour la vie courante, vient de Chine mais la moitié ne transite déjà plus par nos ports». Cette situation témoigne de la perte de compétitivité de l’ensemble des ports ivoiriens face à leurs concurrents. « En 2010, Tema a certes doublé de taille, mais Dakar a été multiplié par quatre», détaille-t-il. «La porte océane de l’Afrique », le slogan du Port de Dakar n’a jamais autant collé à la réalité qu’en ce moment. Déjà sur une pente ascendante depuis plusieurs années, notamment sur les trafics conteneurisés, la place portuaire sénégalaise semble capter depuis ces derniers mois une part significative des opérations jusqu’alors réalisées sur Abidjan. «Ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire est dramatique et dommageable pour toute la sous-région», déclare Bara Sady, le directeur général. Il est encore difficile, pour l’instant, de quantifier précisément cette hausse constatée des trafics, qui concerne les entrées de marchandises comme les sorties. La direction affiche une augmentation de près de 20 % des tonnages de marchandises qui passent par le port depuis le début de l’année. Cette hausse est rendue possible grâce à la mise en place, depuis septembre dernier, d’une politique tarifaire incitative pour les armateurs. La communauté portuaire de Dakar, dans son ensemble, reconnaît clairement que la crise ivoirienne a dopé les importations de marchandises conteneurisées, notamment en matière de transbordement et de transit, là où la concurrence est la plus vive entre les places de la sous-région. Les autorités portuaires tablent sur une augmentation comprise entre 6 et 10 % en 2011, contre 3 % en moyenne les années précédentes. Le transbordement de conteneurs (une partie des marchandises est destinée à partir vers d’autres régions ou pays, l’autre partie reste sur place) a ainsi repris à la hausse après plusieurs mois de stagnation, les grands armements ayant donné pour consigne à leurs navires de se détourner d’Abidjan pour aller décharger leurs boîtes à Dakar.

Dakar-Tema, les grands bénéficiaires
Mais, c’est le transit de marchandises destinées au Mali qui enregistre la fluctuation la plus importante en comparaison avec le transbordement, avec une hausse de près de 40 % sur les trois derniers mois de l’année dernière. D’après les chiffres fournis par les Entrepôts du Mali au Sénégal (Emase), les importations de marchandises conteneurisées ont été multipliées par trois depuis octobre 2010, pour atteindre une moyenne mensuelle de 1.500 boîtes.
Ces conteneurs sont essentiellement destinés aux régions frontalières de Kayes et de Kita au Mali et renferment des produits pharmaceutiques, ainsi que diverses importations alimentaires comme le riz, le sucre, le lait ou encore le blé. Dans l’autre sens, les exportations de coton malien ont également été relancées à la suite de la perturbation de l’axe ivoirien. Le port de Dakar s’attend à réceptionner près de 70.000 tonnes cette année, contre moins de la moitié en 2010. Comme Tema, Lomé ou encore Cotonou, le port de Dakar tire son épingle du jeu régional en récoltant sa part du transit malien traditionnellement traité aux deux tiers par Abidjan. Le PAD aurait même pu profiter davantage de la situation s’il n’était confronté aux problèmes récurrents que constituent le manque d’aires de stockage disponibles et la lenteur de l’évacuation des marchandises sur Bamako. Depuis plusieurs années, les importations nigériennes par le port d’Abidjan tournent autour de 1.500 tonnes par an. Si l’on peut espérer que le Burkina Faso et le Mali ont pour port naturel les ports ivoiriens et qu’ils peuvent revenir, le Niger, quant à lui, demeure une nouvelle conquête pour tous. Ce marché représente environ 2 millions de tonnes de marchandises à l’import comme à l’export par an. Elles sont constituées pour l’essentiel d’importations de produits de consommation et d’exportations de produits agricoles (coton principalement).
Nord-Sud

Haïti : cloîtré dans un hôtel, Jean-Claude Duvalier n'a toujours pas expliqué son retour

PORT-AU-PRINCE (AFP)

AFP

L'ancien président "à vie" haïtien Jean-Claude Duvalier (C) lors de son arrivée à Port-au-Prince, le 16 janvier 2011 en Haïti

L'ancien président haïtien "à vie" Jean-Claude Duvalier, cloîtré dans un hôtel de Port-au-Prince, n'avait toujours pas expliqué lundi les raisons de son retour en Haïti la veille, après 25 ans d'exil en France.

Confidents, alliés et membres de la famille de M. Duvalier se rendaient en masse à l'hôtel Karibe, situé à Pétion-ville, en banlieue de la capitale haïtienne, pour saluer l'ex-dictateur.

"Baby Doc", comme le surnomment les Haïtiens, ne s'est pas montré en public depuis son arrivée surprise dimanche soir. A sa descente d'avion, il s'était contenté de déclarer: "Je suis venu pour aider".

Une conférence de presse d'abord prévue lundi a été reportée, car l'hôtel Karibe n'a pas la capacité de recevoir tous les journalistes désireux d'assister à l'événement, selon Henry Robert Sterlin, ancien ambassadeur d'Haïti à Paris et à l'Unesco.

AFP

L'ancien président "à vie" haïtien Jean-Claude Duvalier (C) lors de son arrivée à Port-au-Prince, le 16 janvier 2011 en Haïti

Le retour de Jean-Claude Duvalier, président de 1971 à 1986 et exilé en France depuis, a pris Haïti par surprise, au moment où le pays traverse une grave crise politique.

Didier Le Bret, ambassadeur de France à Port-au-Prince, a expliqué à l'AFP que M. Duvalier était en possession d'un billet retour pour la France le 20 janvier. "J'espère qu'il va l'utiliser", a ajouté M. Le Bret.

Toutefois, pour Véronique Roy, épouse de M. Duvalier, qui s'est entretenue avec l'AFP, "rien n'est fixé, tout est modifiable", même si elle a confirmé que son époux avait bien un billet retour pour jeudi.

Elle affirme par ailleurs qu'"aucun responsable du gouvernement (haïtien) ne l'a contacté depuis son retour au pays".

AFP

Portrait de l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, dit «Baby Doc», de retour en Haïti le 16 janvier après 25 ans d'exil en France

Des analystes interrogés par l'AFP se sont dit peu surpris de l'accueil relativement enthousiaste qu'a reçu M. Duvalier.

"La moitié de la population n'a pas connu la cruauté de la dictature. Et certains ont la nostalgie de l'époque où Duvalier était président et où la stabilité et la sécurité régnaient, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui", explique Robert Fatton, professeur à l'université de Virginie aux Etats-Unis, lui-même haïtien.

Dans le même temps, les circonstances du retour de M. Duvalier demeurent entourées de mystère.

Selon Osner Févry, un ancien secrétaire d'Etat de M. Duvalier, ce dernier "ne serait pas revenu sans prendre contact à un niveau ou à un autre" avec le gouvernement du président sortant René Préval.

Evans Paul, un ancien opposant aux Duvalier devenu maire de Port-au-Prince, "pense que M. Préval est à la base de cette décision. C'est une manoeuvre de diversion et de provocation destinée à intensifier la confusion" née du premier tour contesté de l'élection présidentielle.

Mais l'épouse de M. Duvalier a démenti les accusations du maire de la capitale haïtienne. "Il n'y a eu absolument aucun contact", a dit Mme Roy à l'AFP.

Dès le retour de M. Duvalier, des organisations de défense des droits de l'homme ont exigé qu'il soit jugé.

"Au cours de la présidence de Duvalier et (du règne) de ses +Tontons macoutes+, des milliers de personnes ont été tuées et torturées et des centaines de milliers d'Haïtiens ont dû s'exiler. Cela fait longtemps qu'il doit rendre des comptes", a ainsi estimé Jose Miguel Vivanco, le directeur de Human Rights Watch pour les Amériques.

"Les violations des droits de l'homme, généralisées et systématiques, commises à Haïti pendant le règne de Duvalier constituent des crimes contre l'humanité", a commenté de son côté Javier Zuñiga, conseiller spécial d'Amnesty international.

Le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive a laissé entendre lundi que la justice haïtienne pourrait réagir s'il y a des plaintes contre l'ex-dictateur. "J'ai déjà dit une chose, l'exil est interdit dans la Constitution haïtienne, tout citoyen peut rentrer dans son pays et cela implique une deuxième chose, tout citoyen est justiciable en Haïti", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au palais présidentiel.

En Floride (sud-est des Etats-Unis), où vivent 300.000 Haïtiens, le retour de "Baby Doc" a soulevé l'indignation. Les Haïtiens en exil exigent que Duvalier "réponde (devant la justice) des violations des droits de l'homme et des assassinats" qu'il a commis, a ainsi déclaré Marleine Bastien, directrice de l'organisation des Femmes haïtiennes de Miami.

"Nous sommes surpris par le moment choisi par Duvalier pour se rendre en Haïti. Cela ajoute un élément d'imprévu dans une période d'incertitude dans le processus électoral en Haïti", a réagi, quant à lui, le Département d'Etat américain.

Et le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, s'est dit "préoccupé" par ce retour "à un moment crucial du processus démocratique" en Haïti.

Côte d`Ivoire : la guerre civile et le parti pris occidental

abidjan.net La guerre civile en Côte d’Ivoire a commencé en septembre 2002. Les rebelles sont venus du Burkina Faso, pays situé au Nord de la Côte d’Ivoire et patrie du dictateur Blaise Compaoré, qui est au pouvoir depuis 1987, année où il a fait assassiner le légendaire Thomas Sankara, un autre pourfendeur de néocolonialistes, comme Laurent Gbagbo. Blaise Compaoré est l’homme de la France et de la Cia, qui l’ont encouragé dans son homicide et son coup d’État, de façon à interrompre les changements en profondeur entrepris par Thomas Sankara et à remettre le Burkina Faso au service de ses maîtres occidentaux.

N’est-il pas étrange qu’aujourd’hui, le cartel médiatique occidental n’ait d’yeux que pour l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire et ne nous parle aucunement du dictateur Blaise Compaoré, qui règne pourtant sans partage sur le Burkina Faso depuis 23 ans, alors que la Constitution burkinabée autorise deux mandats de cinq ans et qu’aucune guerre civile, ni aucun autre motif ne justifient le maintien au pouvoir du même homme pendant si longtemps ? Blaise Compaoré a été réélu le 25 novembre 2010, trois jours avant le deuxième tour de l’élection en Côte d’Ivoire. Il a obtenu 80 % des suffrages. Son peuple doit l’adorer n’est-ce pas ? En tout cas, il a intérêt parce que la sécurité des gens qui critiquent le régime est très relative au Burkina Faso. Le célèbre journaliste Norbert Zongo, sujet de quelques mesures d’une chanson d’Alpha Blondy sur l’air d’Au clair de la lune, a été assassiné en 1998 alors qu’il s’intéressait d’un peu trop près à la mort mystérieuse de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère de l’autre.
Vous n’entendrez pas souvent les journalistes de Radio-Canada traiter Blaise Compaoré de tricheur. Les monarques, les dictateurs et les assassins en série figurant sur la liste des bons clients de l’Empire anglo-étasunien et de ses laquais ont bonne presse en Occident, notamment dans les reportages de l’Afp et de Radio-Canada. Les présidents génocidaires peuvent emprisonner ou tuer leurs opposants loin des caméras. Les princes amis peuvent forcer les femmes à porter l’abaya et leur faire subir un triste sort sans que les Paul Martin, Stephen Harper et Christine St-Pierre ressentent la nécessité de bombarder leur pays pour mettre fin aux inégalités.

Le fanatisme récompensé
Mais revenons à la Côte d’Ivoire. La guerre est toujours légitime si elle est déclenchée par un bon client réel ou potentiel de l’Empire anglo-étasunien. Peu importe la situation véritable, les agresseurs sont dépeints comme d’intrépides rebelles et l’État agressé, comme un tas de vilains. Pourtant, le recours injustifié aux armes, qui cause inévitablement la mort et de grandes souffrances parmi la population civile, ne devrait-il pas être immédiatement sanctionné par la soi-disant communauté internationale ? Pourquoi s’interposer et feindre de voir des coupables dans les deux camps, quand l’un d’eux a commencé la guerre sans motif légitime ? Pourquoi reprocher à l’État attaqué d’augmenter ses dépenses militaires ? Quel État ne le ferait pas dans un tel cas ? Pourquoi ne pas tout simplement aider l’État à rétablir l’ordre contre les fanatiques qui, au lieu d’attendre la prochaine élection, décident de prendre les armes alors que le gouvernement du pays n’est coupable d’aucune violation grave des droits de la personne.
Même si la Côte d’Ivoire n’est pas une grande puissance, il reste qu’elle a une armée à laquelle on ne peut résister avec des moyens de fortune. Se constituer une force militaire capable d’occuper une grande partie du territoire national, sans un soutien massif de la population, nécessite des sommes énormes. Il faut non seulement équiper les soldats, mais aussi les payer et les nourrir. En pareil cas, il y a deux moyens de financement : le crime organisé et les alliés étrangers. Les chefs de guerre des Forces nouvelles s’appuient sur les deux. Ils pratiquent l’exploitation illégale et la contrebande du cacao, du coton, du bois, de l’or, de la canne à sucre, du café et des diamants. De plus, ils bénéficient du concours du Burkina Faso, qui leur sert de base arrière, ainsi que des gouvernements des États-Unis et de la France.
En 2002, après avoir raté leur coup d’État, les insurgés ont protesté pour la galerie contre l’interposition des soldats français de l’opération Licorne, les accusant de faire le jeu du gouvernement de Laurent Gbagbo. Mais en réalité, la France a donné un bon coup de pouce aux insurgés en exigeant un cessez-le-feu, alors que les civils avaient fui Bouaké, où les insurgés étaient retranchés, et que les forces ivoiriennes s’apprêtaient à les déloger. Laurent Gbagbo accepta de discuter avec les insurgés dans une situation où bien des chefs d’État occidentaux se seraient montrés sans pitié. Suivit l’Accord de Linas-Marcoussis, en janvier 2003, qui prévoyait la participation des insurgés au gouvernement, ce qui s’est concrétisé, ainsi que leur désarmement complet, ce qui ne s’est jamais produit malgré la répétition dans trois autres accords (Accra, Pretoria et Ouagadougou) de l’exigence de désarmement. Morale de l’histoire : achetez-vous des Kalachnikovs et des lance-roquettes et, peu importe que vous ne défendiez aucune cause digne de ce nom, vous obtiendrez la reconnaissance de votre légitimité.

Soldats français de l’opération Licorne, à Abidjan
Guillaume Soro, le chef de guerre actuellement Premier ministre fantoche d’Alassane Ouattara dans la République hôtelière du Golf, a troqué son treillis et sa mitraillette pour le poste de ministre de la Communication en février 2003. Plus tard, en 2007, il sera nommé Premier ministre par Laurent Gbagbo grâce à l’Accord de Ouagadougou. Certains de ses potes insurgés sont devenus eux aussi ministres, avec chauffeur, limousine et divers autres avantages consentis à leur famille et leurs copains, qui ont eu droit à des postes de fonctionnaire. Ils ont exercé sur la gestion de l’État une influence nuisible pendant que, tranquillement, la force d’occupation onusienne prenait le relai des Français pour, elle aussi, favoriser les insurgés. Elle protège et ravitaille aujourd’hui, le gouvernement hôtelier de Ouattara.
C’est un peu comme si Robert Bourassa avait accepté de nommer Jacques Lanctôt ministre, à l’issue d’une crise d’octobre 1970 où la France se serait interposée entre l’armée canadienne et le Flq. J’aurais bien aimé ça, mais ce n’est pas ainsi que fonctionne la démocratie. Qu’en pensent les détenteurs exclusifs de la vertu, à Ottawa, eux qui exigent aujourd’hui, le départ de Laurent Gbagbo ? S’ils souscrivent désormais au principe de la légitimité militaire en démocratie, je commence demain matin une collecte de fonds pour armer le nouveau Flq et renverser Charest. Au moins, dans le cas du Québec, nous avons une cause juste, contrairement à Ouattara et sa bande de déviants.
Les commanditaires de la guerre civile en Côte d’Ivoire sont les mêmes qui font semblant de s’interposer, mais qui ont toujours eu comme intention de favoriser le renversement de Laurent Gbagbo et son remplacement par Alassane Ouattara, l’homme des États-Unis, comme le disait l’expert Michel Galy sur les ondes de Kernews, le 6 janvier 2010. Ces commanditaires se cachent aujourd’hui, derrière l’écran de fumée de la désinformation. Ni vus, ni connus. Mais quand on se renseigne et on réfléchit un peu, il n’est pas difficile de trouver le mobile et les coupables et de s’extirper de la confusion dans laquelle essaie de nous maintenir le cartel médiatique. À mon avis, la décision de la France de favoriser les insurgés plutôt que le gouvernement Gbagbo a été fortement déterminée par la politique étrangère de Washington, elle-même façonnée selon les intérêts de la ploutocratie internationale, qui a l’argent comme seule patrie. La France a appris à ses dépens, dans le conflit rwandais de 1990 à 1994, qu’elle n’a pas les moyens de s’opposer à la volonté de Washington et de Londres en Afrique, qui ont comme objectif stratégique de bloquer les avancées économiques de la Chine sur ce continent en installant des dirigeants malléables dans les capitales.

La bavure révélatrice de Bouaké et le massacre de l’Hôtel Ivoire
Un incident entouré de mystère révèle le parti pris des laquais français de l’Empire anglo-étasunien contre le gouvernement Gbagbo. Il s’agit de l’attaque contre le campement français de Bouaké, près du fief des Forces nouvelles, le 6 novembre 2004. Cette attaque réalisée avec deux appareils Soukhoï a fait 9 morts et 37 blessés parmi les soldats français de l’opération Licorne et a tué également un agronome étasunien qui se trouvait dans le campement. Une source bien renseignée de l’appareil judiciaire français m’a confirmé que l’attaque était, selon elle, une bavure consécutive à une commande de la France elle-même, qui voulait se donner un prétexte pour détruire l’aviation ivoirienne et empêcher le gouvernement de Laurent Gbagbo de prendre un avantage décisif contre les insurgés des Forces nouvelles. Malheureusement pour les soldats français, les pilotes biélorusses des Soukhoï, Barys Smahin et Yuri Sushkin, avec leurs copilotes ivoiriens, Diopoh Oupoh et Ange Gnanduillet, ont raté la cible. Ils ont bombardé le lycée Descartes, où étaient les Français, au lieu d’un gymnase voisin où devaient se réunir plusieurs cadres des Forces nouvelles.
Après le bombardement, les Français ont mis à exécution les ordres qui avaient vraisemblablement été donnés à l’avance : ils ont détruit l’aviation ivoirienne et n’ont jamais interrogé les pilotes des Soukhoï, qu’ils ont tout bonnement laissé partir, même s’ils ont eu plusieurs occasions de les arrêter. Évidemment, si on avait inquiété les pilotes, ceux-ci se seraient défendus en révélant la machination. Les corps des soldats français ont été enterrés à la hâte, sans autopsie, ce qui est contraire à la procédure obligatoire lorsqu’on pense qu’il y a eu assassinat. La juge d’instruction Brigitte Raynaud, chargée de l’enquête criminelle après un délai anormalement long de deux mois, s’est heurtée systématiquement au « secret défense » lorsqu’elle a voulu consulter les rapports militaires. Bref, il est évident qu’on a cherché à dissimuler la vérité, comme en fait foi le reportage ci-dessous, diffusé à l’émission «Pièces à conviction», de France 3, le 2 mars 2007.
Au lendemain de l’attaque de Bouaké et de la destruction de l’aviation ivoirienne, les Ivoiriens en colère se sont mis à exiger le départ des troupes françaises. Le mardi 9 novembre 2004, les soldats français ont ouvert le feu sur une foule non armée qui manifestait devant l’Hôtel Ivoire, où ils étaient installés, tuant plusieurs dizaines de civils ivoiriens et en blessant plusieurs centaines. Des tireurs d’élite français embusqués dans leur chambre d’hôtel se sont même amusés à faire des cartons sur des enfants sans défense. Bien entendu, plusieurs milliers de ressortissants français ont dû alors fuir le pays pour échapper à la vindicte populaire. La ministre française de la Défense était à l’époque Michèle Alliot-Marie, une spécialiste du mensonge d’État. Elle est aujourd’hui, ministre des Affaires étrangères, en remplacement de Bernard Kouchner, qui a terminé en novembre son mandat consistant essentiellement à rapprocher Paris des criminels de Kigali, conformément aux instructions reçues de Washington. Les reportages ci-dessous décrivent le comportement sanguinaire de l’armée française, en novembre 2004, et la dissimulation pratiquée par Mme Alliot-Marie. Le mensonge est du reste la règle plutôt que l’exception parmi les marionnettes politiques de la ploutocratie, qu’elles soient à l’Élysée, à la Maison-Blanche ou sur la promenade Sussex.

Sarkozy, le collabo
Michèle Alliot-Marie est donc la nouvelle titulaire du poste d’ambassadeur français des États-Unis, dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy, créature politique de la ploutocratie, notamment de Paul Desmarais, et ennemi de la souveraineté du Québec. Mme Alliot-Marie s’emploie maintenant à mettre au service des États-Unis et de leur protégé Ouattara son expérience des fausses opérations de maintien de la paix françaises. Or, le comportement obséquieux de Mme Alliot-Marie et de son patron le président à genoux devant l’Empire est loin d’impressionner leurs collègues du gouvernement et de l’Assemblée nationale.
Michèle Alliot-Marie, menteuse d’État et nouvelle titulaire du poste d’ambassadeur français des États-Unis dans le gouvernement Sarkozy.
Des voix commencent à s’élever, en France, au sein même de l’Ump, contre l’à-plat-ventrisme de l’homme des États-Unis à l’Élysée, Nicolas Sarkozy, véritable Pétain des temps modernes et collabo en chef de la francophonie, qui met en péril les intérêts de ses compatriotes en Côte d’Ivoire. Le Président français a réclamé avec véhémence le départ de Laurent Gbagbo, et risque ainsi de nuire aux entreprises françaises comme Bouygues et Bolloré, qui brassent de grosses affaires en Côte d’Ivoire. Il agit en servile porte-parole de Washington et non en président de la République.
Nicolas Sarkozy, l’homme des États-Unis, avec son ancien ministre des Affaires étrangères, Bernard Koucher, qui vient de terminer son mandat consistant à rapprocher Paris des criminels de Kigali, conformément aux instructions reçues de Washington.
Au premier rang des ennemis de la démocratie ivoirienne, des intérêts de la France et de l’indépendance du Québec figure donc le sinistre Nicolas Sarkozy, qui, contrairement à son grand prédécesseur de Gaulle, est dans le même camp qu’Ottawa, où le Premier ministre Harper et le ministre Cannon participent allègrement à la mise au pilori de Laurent Gbagbo. Ottawa a indiqué à l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire de rentrer chez lui. Nullement intimidés, les Ivoiriens ont répliqué en invitant l’ambassadrice du Canada à quitter Abidjan.
L’occasion est belle, pour nous, les indépendantistes québécois, de nous montrer solidaires du peuple ivoirien, contre des adversaires qui sont aussi les nôtres. Nous savons très bien ce que veut dire une élection volée par la fraude puisqu’en 1995, lors du référendum sur la souveraineté, nous nous sommes fait voler notre droit à l’autodétermination par le régime néocolonial d’Ottawa et ses collabos québécois. M. Khadir, Mme David, Mme Marois et M. Duceppe vont-ils se taire ou, pire encore, se mettre à bêler derrière les menteurs de Washington, Paris et Ottawa ? Ils devraient plutôt saisir l’occasion rendre la monnaie de sa pièce à l’énervé de l’Élysée qu’ils ont déjà rabroué, lui qui nous crache dessus pour le plus grand plaisir de son patron Desmarais et de son petit copain Charest. Sachons tendre la main aux Français qui n’en peuvent plus de leur Pétain nouveau genre pour lutter avec eux, contre cet être exécrable et ses riches maitres.

Les Ivoiriens en ont marre de Sarkozy. Les Québécois aussi

La démocratie occidentale factice a fière allure tant qu’il s’agit de choisir entre le valet bleu et le valet rouge de la ploutocratie. Mais, lorsque les fondements du régime d’asservissement sont remis en question, le naturel des faux démocrates revient au galop. Et leur principale arme, après les fusils, est le cartel médiatique. Ne croyons surtout rien de ce que nous racontent les propagandistes conscients ou non qui se font appeler journalistes, à Radio-Canada et dans d’autres médias. Tantôt ignorants, tantôt obnubilés, tantôt complices, ce sont des ennemis de la liberté et du peuple, que ce soit en Côte d’Ivoire ou au Québec. Quand vient le temps de choisir entre le droit à l’information du public et les intérêts de leurs patrons, ils se rappellent toujours qui paie leur salaire.

PAR Bernard Desgagne
Chronique de Bernard Desgagné
Source: vigile

Nouveau gouvernement : Ce qu’en pensent les Bobolais

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Kalifa Ouattara, chômeur

Suite à la formation du nouveau gouvernement le dimanche dernier, nous avons promené notre micro dans les artères de la capitale économique pour recueillir les avis des uns et autres.

Kalifa Ouattara, chômeur : « Le nouveau gouvernement présent beaucoup de lacunes »Il faut le reconnaître. Il n’y a pas eu beaucoup de changements. Ce sont les mêmes qui sont restés. Comme Alain Yoda, Seydou Bouda….Alors, si pendant tout ce temps, ils n’ont pas pu résoudre grand-chose, ce n’est pas en 5 ans qu’ils pourront le faire. Nous les jeunes, nous sommes toujours confrontés aux problèmes de chômage. Le gouvernement tel que constitué, l’émergence serait un miracle. D’ailleurs, dans la sous région, et selon les économistes, seul le Ghana a les potentialités pour prétendre à l’émergence et ce, dans 10 ans. En tout cas, le chemin est encore très long ».

Mahamadi Tiégna, journaliste : « Je vois plutôt un gouvernement de réformes »Il n’y a pas eu de grand changement comme annoncé. Il semblait qu’il devait avoir des chamboulements au niveau du gouvernement pour justement faire venir des hommes qui puissent répondre aux attentes du quinquennat dont la mission première est d’amener le Burkina Faso vers l’émergence. Peut être qu’avec cette stabilité, ils vont trouver leur compte, mais à mon avis ils devaient penser à nommer de nouvelles personnes, parce que je doute fort que ceux qui ont toujours été là puissent trouver quelque chose à proposer à la population. Je vois plutôt un gouvernement en mission pour des réformes. Quant à l’émergence, les couleurs s’annoncent déjà.

Adéline Sanou, commerciale : « Même avec le nouveau, les choses resteront telles »Même avec le nouveau gouvernement, les problèmes resteront posés. Le chômage, la pauvreté, la corruption demeurent toujours. On pensait qu’avec la nomination du chef de gouvernement, Tertius Zongo en 2007, beaucoup de choses allaient changer, mais ce sont plutôt les stratégies qui ont changé.

Ardjouma Sanou, directeur de cabinet du maire de la Bobo-Dioulasso : « On ne doit pas changer une équipe qui gagne »Tertius Zongo, Premier ministre a été reconduit. Il allait de soi que son équipe soit également ainsi reconduite. C’est un esprit de continuité. Et je suis très confiant que cette équipe sortira le Burkina au-dessus du seuil de pauvreté. D’ici les cinq années à venir, beaucoup de changements positifs s’opéreront.

Yacouba Ouattara, commerçant : « Les ministres qui sont partis étaient les meilleurs »Tertius 2, c’est le nouveau nom que je donne au gouvernement burkinabé. Aussi je ne comprends pas pourquoi ils ont fait partir ceux qui ont bien travaillé tels que Clément Sawadogo, Léonce Koné qui a fait seulement 9 mois à la tête du commerce. Avec ce gouvernement, je doute très fort que le président Blaise Compaoré puisse réaliser son projet de société pour un Burkina émergeant en 5 ans.

Propos recueillis par Bassératou KINDO

L’Express du Faso