15 janvier, 2011

Côte d`Ivoire : Gbagbo veut "neutraliser les rebelles" en zone gouvernementale

Xinhua


Gbagbo
© Abidjan.net
Ivory Coast President Laurent Gbagbo (R) attends a meeting with Ivorian army officers at his residence in Abidjan January 12, 2011. Three U.N. peacekeepers in Ivory Coast were slightly injured when their patrol was ambushed by forces loyal to Gbagbo in Abidjan on Tuesday evening, a U.N. spokesman said on Wednesday. Picture taken January 12, 2011.
Le porte-parole du gouvernement de Laurent Gbagbo Ahoua Don Mello a affirmé vendredi à Abidjan que ce gouvernement entend tout mettre en oeuvre pour "neutraliser les rebelles" en zone gouvernementale.

M. Don Mello, commentant le conseil des ministres de la veille sur les antennes de la télévision nationale, a dénoncé une infiltration des "rebelles" dans les communes de Duékoué (ouest), Lakota (centre-ouest) et Abobo (nord d'Abidjan).

"Des actions de ratissage menées par nos forces de défense et de sécurité sont en cours dans ces zones", a souligné le porte- parole.

Les affrontements armés qui ont éclaté ces derniers jours dans ces trois localités de l'ex zone gouvernementale (moitié sud du pays) ont fait une cinquantaine de morts et de nombreux blessés.

Au moins huit membres des forces loyales à Gbagbo ont trouvé la mort dans ces violences qui ont duré plusieurs jours.

Côte d`Ivoire : l`ONU ne se laissera pas intimider, martèle Ban Ki-moon

Xinhua


Crise
© Reuters par DR
Crise post-électorale : encore des morts à Abidjan - Reuters - [0] Mardi 11 janvier 2011. Abidjan. Affrontements meurtriers entre des éléments des Forces de défense et de sécurité et la population au quartier PK 18 de la commune d`Abobo. Photo: des casques bleus de l`Onuci arrivés sur le terrain
Face à de nouvelles violences et à l'impasse politique en Côte d'Ivoire, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé vendredi que « les Nations Unies ne se laisseraient pas intimider » ni « dissuader » de mener à bien leur mission en Côte d'Ivoire.

« Nous continuons à patrouiller et à protéger les civils. Nous continuons à protéger le gouvernement de Ouattara. Nous continuons à enquêter sur les violations des droits de l'homme », a déclaré vendredi Ban Ki-moon lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

« La Côte d'Ivoire a un président légitimement élu, Alassane Ouattara. Le président sortant Laurent Gbagbo doit se retirer. Je suis profondément préoccupé par la détérioration de la situation politique et sécuritaire, spécialement par le nombre d'incidents violents qui ciblent des civils et la mission des Nations Unies », a-t-il ajouté.

Il a souligné que les Nations Unies avaient des informations crédibles sur des violations graves des droits de l'homme. « Nous avons des renseignements concrets indiquant que l'ancien Président et ceux qui l'entourent incitent leurs partisans à la violence, à la fois contre l'ONU et leurs concitoyens », a-t-il dit.

Le chef de l'ONU a rappelé que toutes « attaques contre des civils ou des Casques bleus constituent des crimes de droit international » et que « la Cour pénale internationale a annoncé son intention d'ouvrir des enquêtes ».

« Dans ma présentation à l'Assemblée générale ce matin, j'ai demandé aux Etats membres de nous soutenir pleinement dans l'exécution robuste de notre mandat », a-t-il conclu.

Tunisie: la France a lâché Ben Ali, après avoir tardé à le condamner

PARIS — La France a rompu samedi avec son langage d'extrême prudence maintenu depuis le début de la crise en Tunisie, achevant de lâcher Zine el Abidine Ben Ali en affirmant pour la première fois son soutien à la révolution en cours.
"Depuis plusieurs semaines, le peuple tunisien exprime sa volonté de démocratie. La France, que tant de liens d'amitié unissent à la Tunisie, lui apporte un soutien déterminé", a déclaré samedi le président Nicolas Sarkozy.
Grand ami de la France, où il a longtemps été loué pour sa politique de développement économique et de lutte contre les islamistes, l'ex-président tunisien y est désormais persona non grata. II a dû se réfugier en Arabie saoudite, après que des rumeurs insistantes et une grande effervescence policière aient indiqué vendredi soir qu'il voulait atterrir près de Paris.
"On ne souhaite pas sa venue", a fait savoir une source gouvernementale française, justifiant ce refus par les possibles réactions de la communauté tunisienne installée en France.
La prise de position très molle de Paris après la répression des manifestations avait heurté les Tunisiens de France, qui sont plusieurs centaines de milliers.
Les intellectuels notamment "ont eu beaucoup de mal à avaler les propos de Michèle Alliot-Marie", la ministre des Affaires étrangères, a estimé Karim Emile Bitar, spécialiste du Maghreb à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).
En déplorant les violences, Michèle Alliot-Marie avait proposé, le 11 janvier devant l'Assemblée nationale, une coopération française à la Tunisie en matière de maintien de l'ordre et de gestion des manifestations.
Elle avait ainsi suggéré que "le savoir faire, reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type".
Ce n'est que jeudi, à la veille de la chute de M. Ben Ali, que la France, par la voix du Premier ministre François Fillon, a condamné "l'utilisation disproportionnée de la violence" par la police tunisienne. Mais jusqu'à samedi, aucune marque explicite de soutien aux manifestants.
Un long "silence complice", pour l'opposition de gauche et les défenseurs des libertés. "La position française paraît être celle de la gêne, de la réserve, de la prudence, alors que la France était attendue en Tunisie et plus largement au Maghreb pour parler fort", a regretté samedi le député socialiste François Hollande.
Les Etats-Unis ont affiché beaucoup plus rapidement leur appui au mouvement populaire en Tunisie. Barack Obama a ainsi salué dès vendredi le "courage et la dignité" du peuple tunisien.
La France a toujours été réticente à critiquer l'ex-président Ben Ali, un de ses principaux alliés en Afrique du Nord.
Au contraire, ses dirigeants soulignaient régulièrement les points qu'ils jugeaient positifs dans son action. Ils minimisaient aussi les violations de droits de l'Homme et le caractère policier de son régime, régulièrement dénoncés par les ONG.
Lors d'une visite à Tunis en avril 2008, Nicolas Sarkozy avait créé l'émoi en affirmant qu'"aujourd'hui, l'espace des libertés progresse" en Tunisie.
"Le président Ben Ali est quelqu'un qui est souvent mal jugé" car "il a fait beaucoup de choses" pour son pays, affirmait encore mardi dernier le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, alors que les opposants tunisiens faisaient déjà état de dizaines de morts.
Samedi, Nicolas Sarkozy a également appelé à "des élections libres dans les meilleurs délais" et promis que la France traquerait d'éventuels avoirs "suspects" de l'ancien président ou de son entourage en France.
Les proches de l'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali présents sur le sol français n'ont "pas vocation à rester" et "vont le quitter", a aussi assuré le porte-parole du gouvernement, François Baroin. Parmi eux, se trouve une des filles de l'ex-président.
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Le test référendaire terminé, les Sud-Soudanais attendent l'indépendance

AFP
Un soldat escorte des hommes portant une urne, le 15 janvier 2011 à Juba
Un soldat escorte des hommes portant une urne, le 15 janvier 2011 à Juba Roberto Schmidt AFP

Les Sud-Soudanais ont voté massivement au au référendum d'autodétermination qui a pris fin samedi soir et attendent maintenant le résultat officiel de ce scrutin qu'ils préparent depuis un demi-siècle avec une certitude en tête: ils auront leur pays indépendant.

Les bureaux de vote de Juba, capitale de la région semi-autonome du Sud-Soudan, ont fermé leurs portes comme prévu à 18H00 (15H00 GMT). La commission référendaire a annoncé simultanément la fermeture des autres bureaux de vote, et le dépouillement a commencé.

Dans un bureau de vote installé dans une école de Juba, des scrutateurs dépliaient précautionneusement chaque bulletin à la lueur de torches électriques avant d'annoncer le vote et de passer le bulletin à deux autres scrutateurs, sous le regard d'observateurs soudanais et internationaux.

"Sécession", "sécession", "sécession"... Dans ce bureau, plus de 97% des premières centaines de bulletins réclamaient l'indépendance.

A Khartoum, le Congrès national, parti du président soudanais Omar el-Béchir, a annoncé qu'il accepterait de toute façon le résultat du scrutin.

"Le référendum s'est déroulé dans le calme et en douceur, avec un grand degré de liberté et d'équité", a déclaré Rabie Abdulatti, un responsable du parti, promettant: "Il est très clair que le parti va accepter le résultat quel qu'il soit, unité ou sécession".

Dans un communiqué à Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a salué le déroulement "pacifique" du référendum. "Le peuple du Sud-Soudan s'est présenté en grand nombre pour exercer, avec patience et dignité, son droit de voter sur l'autodétermination", a-t-elle souligné.

Une heure avant la fin du vote, un évêque de l'église épiscopale de Juba, Paul Yugusuk, avait soufflé dans la "dernière trompette", une sorte de vuvuzela orange, recouverte d'un drapeau du Sud-Soudan.

"C'est un signal pour montrer que ce n'est pas seulement la fin du vote, mais la fin de l'esclavagisme, de l'oppression et le début de notre liberté", a-t-il déclaré.

Selon la commission, plus de 80% des quelque quatre millions d'électeurs inscrits ont participé au référendum.

"C'est un excellent résultat au regard de toutes les normes internationales. J'ai vu plusieurs élections dans ce pays et je peux dire que ce scrutin a été le plus pacifique, le mieux ordonné et le plus tranquille", s'est félicité Mohammed Ibrahim Khalil, président de la commission référendaire.

"Nous avons observé un processus très ordonné au Nord comme au Sud", a assuré l'ex-président américain Jimmy Carter, dont la fondation éponyme observe le scrutin.

La commission référendaire avait annoncé dès jeudi un taux de participation supérieur à 60%, seuil nécessaire pour la validation du scrutin. Les résultats préliminaires pourraient filtrer au cours des prochains jours, et les résultats définitifs sont attendus pendant la première moitié de février.

Mais le triomphe de l'option sécessionniste ne fait plus l'ombre d'un doute pour la population, les analystes et les observateurs: la seule question est de savoir quel sera le pourcentage de soutien à cette option.

Dans la capitale soudanaise Khartoum, l'ambiance n'était pas à la fête samedi à la perspective de la partition du plus vaste pays d'Afrique entre un Nord de 32 millions d'habitants, musulmans et en grande partie arabes, et un Sud d'environ neuf millions de personnes qui se considèrent "africaines".

La sécession du Sud est une pilule difficile à avaler pour nombre de Nordistes, confrontés de surcroît à une hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires et de l'essence.

Tunisie: Paris change de ton et «apporte un soutien déterminé» au peuple tunisien

Le président français Nicolas Sarkozy.
Le président français Nicolas Sarkozy.
Reuters / Philippe Wojazer
Par RFI

La France « apporte un soutien déterminé » à la « volonté de démocratie » du peuple tunisien, a annoncé samedi 15 janvier le président Nicolas Sarkozy dans un communiqué. Dans cette déclaration publiée après une réunion avec le Premier ministre François Fillon et plusieurs de ses ministres, le président français a aussi promis l'aide de la France dans la traque des « avoirs suspects » de l'ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali ou de son entourage.

Signe de l'embarras provoqué par le cas tunisien au sein des autorités françaises, la réunion qui s'est tenue à la mi-journée ce samedi 15 janvier à l'Elysée n'a été sanctionnée d'aucune déclaration publique.

Cela dit, dans la foulée de ce conclave réunissant autour de Nicolas Sarkozy le Premier ministre, les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur, du Budget et le chef d'état-major des armées, la présidence française a publié un communiqué tranchant nettement avec le ton de ces derniers jours.

Pour la première fois, la France affirme apporter « un soutien déterminé » au peuple tunisien dans sa « volonté de démocratie ». Elle demande également « l'organisation d'élections libres dans les meilleurs délais » et se dit même prête à apporter son « concours pour que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable ».

Enfin, et c'est certainement le geste le plus significatif, l'Elysée assure que des dispositions ont été prises pour que soient bloqués « les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France ».

La volte-face est tardive mais l'Elysée tient manifestement à montrer aux opinions publiques française et tunisienne qu'elle a désormais définitivement lâché son ancien allié Zine el-Abidine Ben Ali.

A Paris, des centaines de manifestants célèbrent la chute du président Ben Ali

Plusieurs centaines de ressortissants tunisiens se sont rassemblés ce samedi 15 janvier 2011 à Paris, Place de la République, pour exprimer leur soulagement suite au départ du président Zine el-Abidine Ben Ali.

« C'est la fin de la dictature, c'est la liberté », scandent les Tunisiens de Paris rassemblés Place de la République.

Et même si l'heure est à la fête, les questions concernant l'avenir de la Tunisie restent nombreuses, car il y a encore des problèmes à régler, estime Rachid, ressortissant tunisien : « C’est un très grand jour. Pour nous, c’est la liberté maintenant [...]. Mais tant que le Premier ministre de Ben Ali est encore là, tant que le clan Ben Ali est encore aux commandes, il ne faut pas lâcher l’affaire ! Cette révolution est celle du peuple tunisien ! Il ne faut pas nous la voler ! »

« On dit 'dégage ' au dictateur et à ses amis politiciens. On est là pour construire la Tunisie. Une nouvelle Tunisie, qui sera libre et multipartite... », affirme un autre manifestant.

Après l'explosion de joie et l'euphorie, tout le monde espère maintenant que les élections libres seront à l'ordre du jour le plus rapidement possible.

Pluies à Rio : les survivants manquent d'eau, de vivres et de médicaments

AFP
Des employés de mairie attendent l'arrivée des cercueils de victimes des coulées de boue, le 15 janvier 2011 à Teresopolis
Des employés de mairie attendent l'arrivée des cercueils de victimes des coulées de boue, le 15 janvier 2011 à Teresopolis Vanderlei Almeida AFP

Les habitants désespérés des villes dévastées par les fleuves de boue dans la montagne, près de Rio, faisaient face samedi au chaos et aux pénuries, trois jours après les pluies qui ont fait au moins 555 morts.

Selon le dernier bilan de la Défense civile samedi, près de 14.000 personnes sont également sans abri dans cette région agricole et de villégiature, à une centaine de kilomètres de Rio où des pics culminent à 2.200 mètres.

Le gouverneur de Rio, Sergio Cabral, a décrété sept jours de deuil officiel à partir de lundi et les médias lancent des appels aux dons de sang, d'eau potable, d'aliments et de médicaments.

Une bonne nouvelle, selon les pompiers, la pluie fine a cessé, mais le sol reste saturé d'eau et les risques de nouveaux éboulements de terrain demeurent élevés. Une dizaine de zones agricoles sont encore isolées et à mesure que les secours les atteignent le bilan des morts s'alourdira, ont-ils précisé.

A Nova Friburgo, à 140 km Rio, la plus meurtrie avec 252 personnes tuées par les torrents de boue qui ont dévalé des montagnes, 35% des habitants étaient toujours sans eau ni électricité. Ils manquent en outre de vivres, d'essence et de médicaments.

Les rues de cette ville paisible fondée par des émigrants suisses au début du XIXe siècle et appréciée par les Cariocas pour la douceur de son climat, renvoient des images de ruines et de chaos.

"Les gens désorientés arpentent les rues. On dirait qu'il y a eu une guerre. Des voitures ont été ensevelies par les torrents de boue avec des gens dedans", a raconté samedi Alan Amaral, à la chaîne de télévision Globo news.

Les habitants tentent de quitter la cité, mais l'essence est rationnée et de longues files se sont formées devant les pompes.

A Teresopolis, à 100 km de Rio, où 240 morts ont été dénombrés, les magasins du centre-ville ont rouvert samedi et les hommes de la garde nationale patrouillent dans les rues de peur de pillages, a dit un photographe de l'AFP.

La population enterrait ses morts : dans le cimetière municipal où 161 corps ont déjà été enterrés, 90 autres devaient être inhumés samedi, cependant que la morgue de la ville était totalement débordée.

"Il y a un chien, Leao, qui ne quitte pas la tombe de sa maîtresse, Cristina Maria de Santana, enterrée il y a deux jours", a raconté le photographe.

La plupart des victimes ont été surprises dans leur sommeil par des fleuves de boue qui ont tout emporté sur leur passage, arbres, maisons, voitures.

Dans la petite commune de Sao José do Vale do Rio Preto, la maison de campagne du père de la Bossa Nova, Tom Jobim (1927-94), où il avait composé la célèbre chanson "Les eaux de mars" interprétée en français par Georges Moustaki dans les années 1970, n'a pas résisté à la tempête.

Cette tragédie, l'une des pires dans l'histoire du Brésil, a provoqué un élan de solidarité dans tout le pays. Plusieurs tonnes d'aliments ont été recueillis par la Défense civile. A Rio, mille personnes ont donné leur sang vendredi et, samedi le centre de transfusion sanguine était plein, a constaté l'AFP.

Les conséquences économiques s'annoncent importantes : il était déjà très difficile de trouver à Rio des légumes frais, la région serrana (montagneuse) étant la principale en matière de production maraîchère de l'Etat de Rio.

Le secteur touristique a d'ores et déjà perdu 30 millions de dollars, a estimé le vice-président de l'Association brésilienne hôtelière, Michel Chertouh.

Albi. Sa copine était devenue son souffre-douleur

P.-J. P.
Le prévenu exerçait une véritable emprise sur sa copine, qu'il frappait très souvent. / Photo illustration DDM, Thierry Antoine
Le prévenu exerçait une véritable emprise sur sa copine, qu'il frappait très souvent. / Photo illustration DDM, Thierry Antoine

Jugé hier en comparution immédiate, un Albigeois de 19 ans exerçait depuis plusieurs mois des violences sur sa petite amie de 17 ans. Il a été condamné à 6 mois avec sursis.

Jamais condamné jusqu'ici, un jeune Albanais de 19 ans a pourtant été jugé en comparution immédiate, hier matin, devant le tribunal correctionnel d'Albi. Une procédure accélérée que le parquet a justifiée par la nature des faits, « particulièrement graves sur leur durée et sur leurs conséquences » et sur la personnalité du prévenu dont le procureur François Hébert a dressé un portrait sans concession. « Il est violent, manipulateur et a une vision utilitariste de la femme. » L'accusation reproche à R. R. d'avoir, pendant plusieurs mois, exercé des violences sur sa petite amie de 17 ans, D., jusqu'à leur rupture le soir de la Saint-Sylvestre.

« Une relation conflictuelle faite d'amour pour l'une, de violence pour l'autre. Lui minimise, elle culpabilise», expose le représentant du Ministère public.

Le prévenu, arrivé de Tirana en 2003 avec sa famille et qui suit une formation de carrossier, donne sa vision des choses: « Je voulais la quitter à cause de sa mère qui n'a jamais accepté cette relation. Le soir du 31, elle est venue toquer chez moi, j'étais malade. C'est vrai que je lui ai donné une ou deux gifles. »

Le président Sonneville le questionne : « C'est au choix, Monsieur, c'est une ou deux gifles ? C'est comme on veut ? »

Un coup de crosse de revolver sur le crâne

Car la jeune fille a fini par déposer plainte le 3 janvier avec sa maman. La veille, R. l'aurait menacée de mort, en faisant le signe de l'égorgement, si elle allait le dénoncer. D. a raconté aux policiers le traitement de choc qui lui aurait fait subir son copain. Le soir du 31, elle aurait reçu un coup de chaussure sur la tête. Quinze jours plus tôt, son petit ami l'aurait projetée contre un mur. Suite à un choc à la tête, elle aurait perdu connaissance. « Elle parle aussi, expose le magistrat, d'une violence plus particulière. Son petit ami avait très souvent, dit-elle, un revolver sur lui et elle aurait reçu un coup de crosse sur le crâne. »

D. a été examinée le 4 janvier par un médecin légiste. « Ses constatations sont tout à fait compatibles avec ce qu'a raconté la jeune fille », souligne le président. «Mais ça va me servir à quoi de la taper comme ça avec un revolver ? », proteste le jeune Albanais.

Me Frédéric Albarède, partie civile pour la maman en son nom propre et en tant que représentante légale de sa fille mineure, a lu ce rapport médical. « Déformation du tympan gauche avec sifflements. On a déjà des séquelles à vie pour cette jeune fille. Ce qu'il lui faut, c'est un peu de répit, que son ex-petit ami ait interdiction de la voir.»

Pour l'avocat de la défense, « c'est un dossier qui n'est pas si simple, pas si simpliste ». Jean-Baptiste Alary demande la relaxe pour ce qui est des menaces de mort « qui ne reposent que sur le seul témoignage de la victime ». Le tribunal l'a entendu sur ce point mais a reconnu coupable R. R. pour les trois autres infractions : violences avec arme, violences volontaires avec moins de 8 jours d'ITT et usage illicite de cannabis.

Couvre-feu nocturne prolongé d'une semaine dans deux quartiers d'Abidjan

ABIDJAN (AFP)

AFP

Simone Gbagbo devant un portrait de son mari, Laurent Gbagbo, le 15 janvier 2011 lors d'un meeting à Abidjan

Le couvre-feu nocturne instauré dans deux quartiers d'Abidjan mercredi à la suite de violences meurtrières a été prolongé samedi d'une semaine, selon un décret de Laurent Gbagbo lu à la télévision publique ivoirienne.

"Le couvre-feu, institué par décret (...) dans les communes d'Abobo et Anyama, est prorogé" jusqu'au 22 janvier au matin, toujours de 19H00 (locales et GMT) à 6H00, indique le texte. La mesure avait été en vigueur initialement de mercredi à samedi matin.

Fief d'Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo pour la présidence, Abobo (nord d'Abidjan) a été en début de semaine le théâtre de violents affrontements entre des éléments armés non identifiés et des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles au chef d'Etat sortant.

Au moins 11 personnes avaient été tuées, dont huit membres des forces de l'ordre, certains attaqués au lance-roquettes RPG 7 selon la police.

"Il y a un certain nombre de points qui ont été identifiés comme abritant des armes de guerre. L'ensemble de ces points n'a pas encore été examin²é totalement donc il est important que le couvre-feu se poursuive pour que nous puissions rechercher ces armes", a expliqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.

"Le travail continue jusqu'à ce qu'on puisse collecter l'ensemble de ces armes", a-t-il déclaré, évoquant notamment la découverte de kalachnikovs, mais sans donner le nombre d'armes saisies.

Le gouvernement Gbagbo a accusé le camp Ouattara ou les "rebelles" des Forces nouvelles (FN) qui lui sont alliés d'être à l'origine des dernières violences, ce que les intéressés ont fermement contesté.

Les trois premières nuits de couvre-feu avaient été calmes dans les deux quartiers visés.

Dimanche, le Premier ministre kényan Raila Odinga, émissaire de l'Union africaine, est attendu à Abidjan pour tenter de sortir la Côte d'Ivoire de la crise née de la présidentielle du 28 novembre, après une visite infructueuse début janvier.

Sa tâche paraît quasi impossible après l'appel à la force lancé par M. Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, pour faire partir M. Gbagbo, qui se considère aussi comme seul légitime.

Selon le dernier bilan de l'ONU, la crise post-électorale a été marquée par 247 morts depuis la mi-décembre, dont des victimes de violences interethniques.

Colomiers. Le camion se coince sous un pont

ladepeche.fr
Il a fallu plusieurs heures pour dégager le camion bloqué sous le pont./Photo DDM M. N.
Il a fallu plusieurs heures pour dégager le camion bloqué sous le pont./Photo DDM M. N.

Il s'en est fallu de peu pour que l'incident ne vire au drame, hier à Colomiers. La scène s'est déroulée près de la gare de Colomiers peu après 15 heures, à la première sortie de la RN124 en direction d'Auch. En souhaitant passer sous le pont pour reprendre la rocade en direction de Toulouse, un camion benne a percuté la partie supérieure de l'infrastructure. Le conducteur avait en effet oublié de rabattre les bras télescopiques du camion. Un manque de vigilance que personne ne s'explique. « Le chauffeur n'avait ni bu ni pris de substances illicites », a assuré un brigadier de police, présent sur place rapidement. Selon plusieurs témoins et au vu du choc occasionné, le conducteur est un miraculé puisqu'il s'en sort indemne, sans aucune égratignure. D'importants moyens ont été mis en place pour résoudre l'incident. Durant plusieurs heures, les policiers ont tenté de fluidifier la circulation. Pendant ce temps, les équipes de la Dirso (direction interrégionale des routes du Sud Ouest) et de la DVI (Direction voirie et infrastructures) étaient à pied d'œuvre pour dégager le camion. À 17 heures, heure de pointe, les embouteillages se sont accumulés dans Colomiers et sur la rocade. Les personnes qui souhaitaient emprunter la première sortie ont dû prendre leur mal en patience. Ce n'est qu'à 19 heures que la situation est revenue à la normale. Quatre heures auront donc été nécessaires pour déblayer la carcasse du poids lourd et assurer la sécurité sur le secteur.

CAN U17 : Le tableau des demi-finales


Le tableau des demi-finales de la CAN des moins de 17 ans est connu : le Burkina Faso défiera la Côte d’Ivoire mardi. Le Rwanda, pays organisateur, se mesurera au Congo le lendemain.

Tenante du titre de championne d’Afrique des moins de 17 ans, la Gambie ne défendra pas son bien à Kigali. La troisième et dernière journée des matches du groupe B a vu les Baby Scorpions s’incliner lourdement face aux Eléphanteaux ivoiriens (1-4). Déjà balayés lors de la première journée face au Congo (0-3), les Gambiens quittent le Rwanda par la petite porte. Dans l’autre match de la journée, le Congo s’est imposé devant le Mali (2-0, photo). Les Aiglonnets rentrent au pays avec trois défaites en autant de sorties.

Les demi-finales verront le Rwanda affronter le Congo mercredi, tandis que les deux représentants de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, seront face à face la veille. Les deux matches se dérouleront au stade Amahoro à Kigali. Les quatre demi-finalistes ont réussi la première partie de leur mission : se qualifier pour la Coupe du monde U-17 en juin et juillet prochain au Mexique.

Tous les résultats du groupe A :

Rwanda 2-1 Burkina Faso
Egypte 2-1 Sénégal
Burkina Faso 3-2 Sénégal
Rwanda 1-0 Egypte
Rwanda 0-1 Sénégal
Burkina Faso 4-0 Egypte

Classement : 1. Burkina Faso, 6 pts (+4). 2. Rwanda, 6 pts (+1). 3. Sénégal, 3 pts (-1). 4. Egypte, 3 pts (-4).

Tous les résultats du groupe B :

Congo 3-0 Gambie
Côte d'Ivoire 2-1 Mali
Congo 2-2 Côte d'Ivoire
Gambie 1-0 Mali
Côte d'Ivoire 4-1 Gambie
Congo 4-0 Mali

Classement : 1. Congo, 7 pts (+5). 2. Côte d'Ivoire, 7 pts (+4). 3. Gambie, 3 pts (-5). 4. Mali, 0 pts (-4).

Demi-finales :

Mardi : Burkina Faso - Côte d’Ivoire
Mercredi : Rwanda - Congo

P.J (Rédaction Football365/FootSud)

Inde: plus de 100 morts dans une bousculade lors d'un pèlerinage hindou

TRIVANDRUM (Inde) (AFP)

AFP

Des policiers indiens montent la garde sur le site de la bousculade, le 15 janvier 2011

Plus de cent personnes ont été tuées vendredi dans une bousculade provoquée par un accident de la route à la fin d'un pèlerinage hindou dans le sud-ouest de l'Inde, selon un nouveau bilan des autorités communiqué samedi.

La tragédie s'est produite dans un zone montagneuse reculée de l'Etat touristique du Kerala, au moment où les fidèles commençaient à rentrer chez eux à pied à la nuit tombée, après avoir participé à un pèlerinage vers un lieu qui attire chaque année 3 à 4 millions de croyants.

Le secrétaire à l'Intérieur du Kerala, Jaya Kumar, a déclaré à l'AFP que 104 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées, dont certaines grièvement. Le lieu de pèlerinage est situé au sanctuaire de Sabarimala, dans le district d'Idukki à environ 200 km de la capitale de l'Etat, Trivandrum (aussi appelée Thiruvananthapuram).

Selon la police, le conducteur d'une jeep bondée a perdu le contrôle de son véhicule qui a plongé dans la foule de pèlerins affluant sur une route étroite dans une zone densément boisée à quelque 10 km du sanctuaire. "L'accident a provoqué une panique énorme et a entraîné une bousculade à flanc de coteau", a déclaré un commissaire de police, Rajendra Nair. Les secours pour retrouver des corps et des survivants ont été gênés par la situation géographique du site, mais aussi par une forte brume et un terrain forestier accidenté.

AFP

Une proche d'une victime de la bousculade pleure, le 15 janvier 2011 à Kumali

La télévision indienne montrait des image de victimes transportées au-dessus des têtes d'une foule de pèlerins lors des opérations de secours qui se sont poursuivies jusque tard dans la nuit. La plupart des victimes venaient des Etats voisins du Tamil Nadu, de l'Andhra Pradesh et du Karnataka. Le Premier ministre indien Manmohan Singh a exprimé ses condoléances et a annoncé que le gouvernement verserait 100.000 roupies (2.200 dollars) aux parents des victimes.

C'est la deuxième fois en quelques années que ce pèlerinage est marqué par une tragédie. En 1999, plus de 50 fidèles hindous avaient été tués dans un glissement de terrain sur un coteau bondé proche du lieu de dévotion.

Selon la coutume du pèlerinage, des centaines de milliers d'hommes et de femmes partent chaque année en groupes et à pied vers le sanctuaire de Sabarimala, chacun muni d'un baluchon renfermant des offrandes traditionnelles. Mais beaucoup des pèlerins les plus âgés ou les plus pressés n'hésitent pas à s'entasser dans des cars et des jeeps bondés pour s'approcher aussi près que possible de l'endroit où, d'après leurs croyances, le dieu Ayyappa a médité.

Les bousculades pendant des événements publics, en particulier religieux, sont fréquentes en Inde, notamment en raison de l'absence de règles de sécurité.

Elles sont souvent provoquées par des accidents mais elles peuvent aussi être déclenchées par la propagation de rumeurs sur une bombe ou une attaque. Les femmes et les enfants sont en général ceux qui paient le plus lourd tribut.

En mars 2010, 63 personnes, uniquement des enfants et des femmes, sont mortes dans un mouvement de foule causé par la chute d'une porte en construction dans un temple hindou de l'Etat septentrional de l'Uttar Pradesh.

Au moins 147 pèlerins hindous ont péri en septembre 2008 dans une bousculade monstre à l'intérieur d'un temple de l'Etat touristique du Rajasthan (nord-ouest). En janvier 2005, 257 personnes ont trouvé la mort dans des circonstances identiques au cours d'un pèlerinage hindou au sud de Bombay.

L'Iran dit poursuivre "avec vigueur" l'enrichissement d'uranium

TEHERAN (AFP)

AFP/Archives

Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien, le 5 décembre 2010 à Isfahan

L'Iran poursuit "avec vigueur" ses "activités d'enrichissement" d'uranium malgré les sanctions, a déclaré samedi Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien, moins d'une semaine avant une nouvelle réunion entre l'Iran et le groupe 5+1 sur le nucléaire à Istanbul.

"Les récentes sanctions (internationales) n'ont créé aucun problème pour nos activités nucléaires", a assuré M. Salehi, dont les propos étaient diffusés en direct par la télévision d'Etat.

"Nous continuons nos activités nucléaires avec force (...). En particulier nous continuons avec vigueur nos activités d'enrichissement", a-t-il ajouté. "Notre production d'uranium enrichi a augmenté", a-t-il insisté.

Cette déclaration intervient moins d'une semaine avant une nouvelle rencontre sur le nucléaire entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) les 21 et 22 janvier à Istanbul (Turquie).

Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran a toujours démenti.

M. Salehi s'exprimait en marge de la visite de l'usine à eau lourde à Arak (centre) par des diplomates auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de pays non alignés, du groupe des 77 et de la Ligue arabe, de la Syrie, du Venezuela.

L'Union européenne, mais aussi la Russie et la Chine, deux alliés de poids de l'Iran, ont cependant décliné l'invitation.

AFP/Archives

Vue de l'usine à eau lourde d'Arak, en août 2006

"La Russie et la Chine ont leurs propres considérations politiques. Certains ont dit qu'en les invitant, nous voulions diviser le groupe 5+1. Mais ce n'est pas notre intention. Nous voulons seulement montrer nos progrès et notre transparence", a insisté M. Salehi.

Le chef du programme nucléaire iranien a également ajouté que l'Iran avait "construit une nouvelle usine à Ispahan de production du combustible (pour les réacteurs nucléaires), qui est l'une des plus modernes au monde".

"Nous devons remercier (les Occidentaux) de ne pas nous avoir donné le combustible à 20% (pour le réacteur de recherche de Téhéran). Nous sommes entrés dans ce domaine et (...) l'Iran sera un des rares pays à pouvoir produire à la fois des plaques et des barres de combustibles", a-t-il ajouté.

L'enrichissement d'uranium contenu à moins de 20% sert à fabriquer du combustible pour les centrales nucléaires. Mais s'il est poussé à 90% et plus, il sert à la fabrication de l'arme atomique.

En début de semaine, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait assuré que les sanctions internationales contre Téhéran commençaient à porter leurs fruits, notamment en affectant le programme nucléaire iranien.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté en juin une nouvelle résolution renforçant les sanctions internationales contre Téhéran à cause de ses activités nucléaires controversées. Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Canada, l'Australie, le Japon et la Corée du Sud ont ensuite adopté leurs propres sanctions pour faire pression sur Téhéran.

Les sanctions "ont rendu bien plus difficile pour l'Iran la réalisation de ses ambitions nucléaires. L'Iran a des problèmes technologiques qui ont ralenti son calendrier", a estimé Mme Clinton.

Lors de la cérémonie, M. Salehi a également présenté deux nouveaux radio-isotopes construits par les ingénieurs iraniens à l'usine d'Arak et destinés aux besoins médicaux du pays.

Il a ajouté que le réacteur de recherche de 40 mégawatts, actuellement en construction à Arak et destiné à fabriquer des radio-isotopes pour le pays et l'exportation, entrerait "en service d'ici deux ou trois ans".

Résolution de la crise postélectorale : Rév. Jesse Jackson aux Ivoiriens : “N’ayez pas peur de la négociation”

Notre Voie


Abidjan:
© Reuters par DR
Supporters of incumbent president Laurent Gbagbo wave their arms during a pro-Gbagbo rally in the Yopougon district of Abidjan, Ivory Coast, Sunday, Jan. 9, 2011. Former Nigerian President Olusegun Obasanjo was shuttling between meetings Sunday with the country`s defiant president who refuses to cede power and the internationally recognized winner in the latest effort to resolve the post-election crisis.
Le révérend pasteur Jesse Jackson a récemment pris position dans la crise postélectorale qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010. Dans une déclaration rendue publique le 3 janvier, l’homme politique américain interpelle la classe politique ivoirienne et même les leaders religieux. «J’exprime ma déception et ma consternation au regard des récents troubles postélectoraux en Côte d’Ivoire ; j’appelle toutes les parties y compris les leaders religieux à user de leur autorité morale, comme ils l’ont déjà démontré dans les autres périodes difficiles, pour aider le laborieux peuple de Côte d’Ivoire à éviter une fin désastreuse de la crise actuelle», a-t-il déclaré. Le Révérend Jesse Jackson s’est dit «ouvert et disponible» pour venir en Côte d’Ivoire pour rencontrer le président Gbagbo et M. Ouattara «pour une résolution pacifique de la crise», au cas où il serait sollicité. «A toutes les parties, je recommande la paix et la négociation sur la violence. Vous ne devez pas avoir peur de la négociation pour résoudre vos différends», a-t-il lancé à l’endroit des protagonistes de la crise. «Au peuple ivoirien, je dis, vous vivez des moments difficiles, mais des jours meilleurs arrivent ; je suis convaincu que vous pourrez transformer ce conflit en une opportunité de paix durable et quand vous le ferez, votre nation pourrait être la lumière qui brille sur le continent africain», a ajouté le révérend pasteur Jesse Jackson. «Le continent africain et le monde entier vous regardent et prient pour vous ; l’espérance est grande», a-t-il conclu.

Augustin Kouyo

Le peuplement

Le pays est constitué de deux aires géographiques:

  • Le nord (aujourd’hui frontalier du Niger et du Burkina Faso) qui a connu le destin des peuples de la savane.
  • Le sud et le centre du pays qui sont marqués par l’histoire des peuples du golfe de Guinée.

On retrouve cette opposition dans les qualifications d’« Afrique des greniers » et d’« Afrique des paniers ». La première fait référence au grenier de maïs ou de mil que l’on trouve dans le domaine des savanes africaines, comme au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. La seconde se situe autour de l’équateur et correspond, en Afrique occidentale, au sud de tous les pays littoraux du Golfe de Guinée. Dans ces derniers, en raison du climat équatorial favorable à l’agriculture, rien ne sert d’entreposer, il suffit juste de « porter ».

Jusqu’au XVe siècle, de nombreux peuples de la savane s’installent au nord:

  • Bariba ou Baatombu
  • Dendi
  • Djerma
  • Groussi
  • Haoussa
  • Mossi
  • Paragourma
  • Peuls ou Fulbe

Alors que des populations littorales s’installent au sud et au centre:

  • Fon et Aja ou Adja
  • Ewé
  • Gen
  • Mina
  • Yoruba

EN DIRECT: les événements en Tunisie

AFP

De jeunes Tunisiens déploient leur drapeau national alors qu'ils défilent dans Nice le 15 janvier 2011.

18h41 - Appel de Londres - Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague condamne les violences et les pillages en Tunisie, jugeant "indispensable" un rapide retour au calme, tout en saluant les efforts des autorités pour organiser le plus vite possible des élections.

18h00 - Peuple libéré - "Depuis la destruction de Carthage par les Romains, ce peuple ne faisait que subir. Il s'est réveillé et s'est libéré de sa peur", lance à l'AFP Fathi Tlili, président de l'Union des travailleurs immigrés tunisiens en France, qui manifeste à Paris.

17h37 - Départ - Les proches de Ben Ali présents sur le sol français n'ont "pas vocation à rester" et ils "vont le quitter", affirme le porte-parole du gouvernement François Baroin, sur France Info. Il n'a "jamais été question d'une présence" de l'ex-président tunisien "sur le sol français", ajoute-t-il, précisant qu'une telle demande n'avait "pas été formulée" et "n'aurait pas été acceptée".

17h25 - Retour - Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennhadha, déclare qu'il "prépare" son retour dans son pays, et qu'il est disposé à la formation d'un gouvernement d'union nationale, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

17h22 - Trio - De nombreux Algériens et Marocains figurent dans la manifestation parisienne. Sur un panneau, on peut lire "1: Ben Ali, 2: Moubarak, 3: Bouteflika".

17h12 - Rapatriements - En France, l'Association des tour-opérateurs se montre moins optimiste que nombre de ses confrères européens. Compte-tenu des "contraintes fortes" liées au couvre-feu encore en vigueur et de la difficulté de trouver des avions mais aussi des équipages, elle estime qu'il ne sera pas possible de rapatrier tous les Français en un week-end. Les opérations "déborderont forcément sur les jours suivants".

AFP

Le chef du parlement tunisien et président par interim, Foued Mebazaa, quitte l'Assemblée nationale le 15 janvier 2011 à Tunis

17h05 - Sévère - Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts, condamne "la position de la France, qui a soutenu la dictature de Ben Ali jusqu'au dernier moment". "Les élections présidentielles et législatives doivent être organisées le plus rapidement possible", ajoute-t-elle dans un communiqué.

16h59 - Mickey - Des proches de l'ex-président Ben Ali, dont sa fille Nesrine, 24 ans, quittent le parc d'attraction Eurodisney, à Marne-la-Vallée, où ils s'étaient réfugié jeudi,dans des suites luxueuses du Castle club, l'un des quartiers VIP du Disneyland Hotel.

16h53 - Plus de président - "On ne veut plus de président! On veut un régime parlementaire, qu'il n'y ait qu'un chef de gouvernement c'est tout, on veut plus d'un président pour lui payer son whisky et son caviar au palais de Carthage", lance un homme qui patiente devant le comptoir de Tunisair à l'aéroport d'Orly.

16h40 - Autres manifs en France - Plusieurs milliers de personnes défilent dans les rues de Marseille et Nice, criant "Ben Ali assassin", chantant l'hymne national et brandissant des pancartes "Hommage à nos martyrs", "Main dans la main pour la démocratie" ou "Saoudiens collabos". "Maintenant, nous devons trouver un nouveau président rapidement même si tout est difficile car Ben Ali a fait taire les vrais partis politiques", avertit Me Salim Moussa, du barreau de Marseille, qui manifeste en robe d'avocat.

16h38 - Manif à Gaza - Des centaines de sympathisants du Jihad islamique manifestent à Gaza, arborant des drapeaux palestiniens et tunisiens. "Nous félicitions le peuple tunisien pour son soulèvement contre le régime tyrannique", déclare Daoud Chihab, porte-parole du mouvement.

AFP

La maison d'hôte royale à Jeddah, en Arabie saoudite, le 15 janvier 2011, où séjournent l'ex président Ben Ali et sa famille

16h34 - Fin d'une époque - "C'est comme la Révolution française. C'est la fin d'une époque. J'espère un réel changement. On peut pas continuer comme ça", estime Farhat Hafayedh, 56 ans, un ouvrier à la retraite qui regarde un supermarché en train de brûler à Carthage. "Le pillage a été ciblé. Tout cela appartient à l'ancien président."

16h30 - Royal se propose - Ségolène Royal juge "important" que le Parti socialiste "puisse se constituer en force d'observation" dans l'organisation d'élections libres en Tunisie, proposant sa propre présence comme "garantie".

16h25 - Tabassages dans la rue - "J'ai vu des gangs qui fracassaient des portes pour faire sortir des personnes et les tabasser dans la rue. Ils étaient constitués de policiers en civil et en uniforme et d'invidus non identifiés armés de chaînes métalliques, de barres de fer et de gourdins", raconte un diplomate français, sorti avant l'aube dans Tunis.

16h20 - "Défendez vos demeures" - "Regroupez-vous, défendez vos demeures en attendant que l'armée arrive pour vous protéger", conseille un animateur de la Télévision publique Tunis7 à un téléspectateur qui raconte sa peur devant les va-et-vient de bandes suspectes dans son quartier de la banlieue de Tunis.

16h06 - "Soutien" de Sarkozy - "Depuis plusieurs semaines, le peuple tunisien exprime sa volonté de démocratie. La France, que tant de liens d'amitié unissent à la Tunisie, lui apporte un soutien déterminé". "La France appelle à l'apaisement et à la fin des violences. Elle demande l'organisation d'élections libres dans les meilleurs délais", déclare Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

16h04 - 20 femmes blessées - A Messadine, dans le centre-est de la Tunisie, au moins une vingtaine de femmes ont été blessées par des éléments incontrôlés habillés en policiers, qui se sont emparés d'armes dans la ville voisine de Msaken avant de répandre la rumeur sur une fausse libération de prisonniers.

15h58 - Manif à Paris - Environ 8.000 personnes, selon la police, essentiellement des Tunisiens, des Franco-Tunisiens et des représentants des partis de gauche français, défilent à Paris. Un groupe de jeunes gens portient des cercueils recouverts de drapeaux tunisiens avec des pancartes "Merci à nos martyrs, nous ne vous oublierons jamais".

AFP

Manifestation à Lyon le 15 janvier 2011 pour célébrer la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali

15h53 - Mal vu - "Le gouvernement français l'a échappé belle en refusant d'accueillir Ben Ali à l'aéroport du Bourget. S'il l'avait accepté, cela aurait été très mal vu par la communauté tunisienne. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui lui manquait", affirme Robert Taieb, 65 ans, à la sortie d'un restaurant tunisien du boulevard de Belleville à Paris.

15h50 - Révolution - En Jordanie, où la grogne monte contre l'inflation et le chômage, une cinquantaine de syndicalistes font un sit-in devant l'ambassade de Tunisie à Amman et appellent à la propagation de "la révolution tunisienne".

15h32 - Consensus - La Ligue arabe appelle de ses voeux un "consensus national qui permette de sortir le pays de la crise tout en garantissant le respect de la volonté du peuple tunisien".

15h28 - Cadeau - Les journaux du monde arabe voient dans la chute de Ben Ali un précédent prometteur pour toute la région. "Le cadeau de la Tunisie aux Arabes: la fin d'un dictateur", titre, à Beyrouth, El Akhbar. "Les Tunisiens ont donné une leçon à tous les pays arabes encore sous la coupe de dictatures archaïques", estime El Khabar, à Alger.

15h22 - Cellules de crise - Les voyagistes ont mis en place des cellules de crise. Chez Fram, huit personnes sont mobilisées, et 25 chez Thomas Cook France. L'un des problèmes principaux est "de trouver des avions, mais aussi des équipages", explique l'une d'entre elles.

15h19 - "Autocrate corrompu" - Pour l'ex-premier secrétaire du PS François Hollande, Ben Ali a agi comme "les autocrates corrompus" en fuyant son pays où "a priori il ne risquait rien". "Je me réjouis après des semaines d'émeutes, et hélas, de victimes, que M. Ben Ali soit parti, mais une fuite, ça en dit long sur ce qu'il était."

15h15 - Photographe dans un état grave - Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, photographe de l'agence de presse EPA, blessé vendredi à la tête par un tir de grenade lacrymogène pendant une manifestation à Tunis, est dans un état "très grave", son pronostic vital étant engagé, selon son entourage et une source diplomatique.

15h12 - Manif à Lyon - Environ 800 personnes, selon la police, manifestent à Lyon pour célébrer la chute du président tunisien, aux cris notamment de "Ben Ali assassin, Ghannouchi complice".

15h02 - SANS EXCEPTION - "Tous les Tunisiens sans exception et sans exclusive" seront associés au processus politique, affirme Foued Mebazaa, dans une brève allocution après sa prestation de serment.

AFP

Un char M60 de l'armée tunisienne à Ban Saadoun, près du centre de Tunis, le 15 janvier 2011

14h54 - L'armée dans Tunis - Des tanks et des véhicules blindés de transport de troupes restent déployés dans la capitale, où des dizaines de pilleurs présumés ont été arrêtés dans la matinée puis emmenés dans des camions, ont constaté des journalistes de l'AFP.

14h30 - NOUVEAU PRESIDENT - Le chef du parlement tunisien, Foued Mebazaa, prête serment comme président par intérim de la Tunisie, à la suite de la proclamation de la "vacance définitive" de la présidence par le Conseil Constitutionnel. Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans et qui s'est enfui vendredi soir, avait été remplacé dans un premier temps par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi.

13h59 - 42 morts à Monastir - Au moins 42 prisonniers ont péri dans l'incendie d'une prison de Monastir. C'est l'incident le plus meurtrier depuis le début il y a un mois des émeutes. "Trente-et-un corps ont été transportés dans la morgue et onze ont suivi", a déclaré le Dr Ali Chatli, chef du service de médecine légale à l'hôpital Fatouma Bourguiba de Monastir, située à 160 km au sud de Tunis.

La Tunisie reste sous tension après la fuite en Arabie saoudite de Zine El Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir sous la pression de la rue à l'issue d'un mois d'émeutes réprimées dans le sang, et la prestation de serment du chef du parlement, Foued Mebazaa, qui assure l'intérim dans l'attente d'élections. SUIVRE NOTRE DIRECT

Site de fonction publique à Burkina Faso sur fonction-publique.gov.bf

Fonction-publique.gov.bf est le site officiel de la fonction publique à Burkina Faso qui permet à tous les diplômés de trouver les offres d’emploi dans les services et les administrations d’Etat, vous serez amené à le consulter périodiquement pour postuler à l’offre qui vous convient puisque les concours et les annonces de recrutement sont toujours actualisées.

espace-actu.com

Résolution de la crise postélectorale : Rév. Jesse Jackson aux Ivoiriens : “N’ayez pas peur de la négociation”

Notre Voie


Abidjan:
© Reuters par DR
Supporters of incumbent president Laurent Gbagbo wave their arms during a pro-Gbagbo rally in the Yopougon district of Abidjan, Ivory Coast, Sunday, Jan. 9, 2011. Former Nigerian President Olusegun Obasanjo was shuttling between meetings Sunday with the country`s defiant president who refuses to cede power and the internationally recognized winner in the latest effort to resolve the post-election crisis.
Le révérend pasteur Jesse Jackson a récemment pris position dans la crise postélectorale qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010. Dans une déclaration rendue publique le 3 janvier, l’homme politique américain interpelle la classe politique ivoirienne et même les leaders religieux. «J’exprime ma déception et ma consternation au regard des récents troubles postélectoraux en Côte d’Ivoire ; j’appelle toutes les parties y compris les leaders religieux à user de leur autorité morale, comme ils l’ont déjà démontré dans les autres périodes difficiles, pour aider le laborieux peuple de Côte d’Ivoire à éviter une fin désastreuse de la crise actuelle», a-t-il déclaré. Le Révérend Jesse Jackson s’est dit «ouvert et disponible» pour venir en Côte d’Ivoire pour rencontrer le président Gbagbo et M. Ouattara «pour une résolution pacifique de la crise», au cas où il serait sollicité. «A toutes les parties, je recommande la paix et la négociation sur la violence. Vous ne devez pas avoir peur de la négociation pour résoudre vos différends», a-t-il lancé à l’endroit des protagonistes de la crise. «Au peuple ivoirien, je dis, vous vivez des moments difficiles, mais des jours meilleurs arrivent ; je suis convaincu que vous pourrez transformer ce conflit en une opportunité de paix durable et quand vous le ferez, votre nation pourrait être la lumière qui brille sur le continent africain», a ajouté le révérend pasteur Jesse Jackson. «Le continent africain et le monde entier vous regardent et prient pour vous ; l’espérance est grande», a-t-il conclu.

Augustin Kouyo

Les gouvernements arabes prudents ou silencieux après la chute de Ben Ali

LE CAIRE (AFP)

AFP

Le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa, le 15 janvier 2011 au Caire

La plupart des gouvernements arabes restaient prudents ou silencieux samedi après la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sous la pression de la rue, mais la Ligue des Etats arabes a appelé les forces politiques en Tunisie à être "unies pour le bien du peuple".

Alors que de nombreux pays occidentaux ont plaidé pour une transition pacifique vers la démocratie, la rue arabe a manifesté son soutien au soulèvement tunisien, mais dans la région, dominée par des régimes autoritaires, la plupart des gouvernements sont restés prudents.

La déchéance de M. Ben Ali est un avertissement pour eux, face à des populations en proie à des problèmes souvent proches de ceux des Tunisiens.

La Ligue arabe a demandé "à toutes les forces politiques, ainsi qu'aux représentants de la société tunisienne et aux officiels, d'être unis pour le bien du peuple et pour réaliser la paix civile".

La Ligue a appelé de ses voeux un "consensus national qui permette de sortir le pays de la crise tout en garantissant le respect de la volonté du peuple tunisien".

Le Soudan a salué "le choix du peuple tunisien de déterminer lui-même son futur politique", et assuré de son respect des "choix démocratiques du peuple", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le Qatar a sobrement indiqué qu'il respectait "la volonté et le choix du peuple tunisien", et l'Egypte a elle aussi affirmé "son respect des choix du peuple tunisien," se disant "confiante que la sagesse des frères tunisiens (...) empêchera le pays de plonger dans le chaos".

Au Caire, dès vendredi soir, des dizaines d'Egyptiens avaient partagé l'enthousiasme d'un groupe de Tunisiens qui célébraient devant leur ambassade le départ de M. Ben Ali, aux cris de "Ecoutez les Tunisiens, c'est votre tour les Egyptiens".

AFP/Archives

Le Tunisien Ben Ali (D) avec le Syrien Al-Assad, le Soudanais El-Béchir et le Saoudien Abdallah, le 30 mars 2009 à Doha

En Jordanie, où la grogne monte contre l'inflation et le chômage, une cinquantaine de syndicalistes ont organisé un sit-in samedi devant l'ambassade de Tunisie à Amman et appelé à la propagation de "la révolution tunisienne".

Un député sunnite irakien modéré, Talal Zobaie, a souligné dans un courriel que ces événements constituaient "un avertissement très clair à tous les dictateurs et régimes totalitaires de la région, qui négligent leurs peuples et ignorent leurs droits démocratiques fondamentaux".

Au Koweït, seuls les députés de l'opposition islamiste ont réagi, saluant "le courage du peuple tunisien" qui a "montré l'exemple, et envoyé des messages par dizaines aux régimes arabes".

L'Arabie saoudite s'est cantonnée à confirmer officiellement avoir donné refuge à M. Ben Ali par "considération pour les circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien".

Le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi, devait s'adresser samedi "au peuple tunisien frère", a annoncé l'agence libyenne Jana, ajoutant que le président tunisien déchu avait parlé "samedi au téléphone" avec le colonel Khadafi, avec qui il entretenait des relations privilégiées.

Dans un communiqué tout en prudence, l'Organisation de libération de la palestine (OLP) a rendu hommage "au courage sans précédent des Tunisiens et au sacrifice héroïque (dont ils ont fait preuve) pour parvenir à leurs exigences".

L'OLP, qui regroupe les principaux mouvements palestiniens à l'exception du Hamas et du Jihad islamique, n'a pas mentionné le dirigeant déchu, dont elle était proche.

"Nous soutenons nos frères, le peuple de Tunisie, dans le choix de leurs dirigeants, quels que soient les sacrifices", a déclaré le ministre de l'Intérieur du Hamas, Fathi Hammad, saluant "une mise en application de la volonté du peuple qui a été patient pendant de longues années".

Violences post-électorales : Qui sont ces hommes armés qui tuent les FDS à Abidjan? Le scénario de Monrovia menace Gbagbo

L'Inter


Crise
© Reuters par DR
A FDS soldier, loyal to incumbent president Laurent Gbagbo, walks at a checkpoint in the Abobo district of Abidjan on January 13, 2011. Ivory Coast`s main city Abidjan was reportedly calm overnight after strongman Laurent Ggabo on Wednesday slapped a curfew on a district loyal to his presidential rival following two nights of deadly unrest. Residents told AFP on Thursday morning they heard neither gunfire nor explosions in the northern districts of Abobo and Anyama where many people voted for Gbagbo`s rival Alassane Ouattara in a November election.
Inquiétantes ces violences qui sévissent à Abidjan et dont les forces de défense et de sécurité (FDS) payent le prix depuis quelques jours. En l`espace de 48h, les forces loyales au président de la République proclamé par le Conseil Constitutionnel ivoirien, Laurent Gbagbo, ont perdu une dizaine d`éléments. Précisément dans la zone de PK 18, un quartier de la périphérie nord de la commune d`Abobo. A l`origine de ces tueries, une opération de ratissage organisée par les FDS pour démanteler des réseaux de caches d`armes soupçonnées dans ladite commune majoritairement acquise au Rassemblement des Houphouétistes (RHDP). Coalition de l`opposition ivoirienne dont le mentor, Alassane Ouattara, enfermé dans un hôtel de la place avec son gouvernement, recherche encore les voies et moyens de regagner le palais occupé par Laurent Gbagbo, après avoir été désigné vainqueur du même scrutin présidentiel par la Commission électorale indépendante (CEI). Des policiers ont essuyé des tirs à l`arme de guerre, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés, témoins des faits dans leur rang. L`ampleur des rafales, les types de douilles ramassées sur le théâtre des opérations, font penser à de véritables professionnels au maniement des armes, qui ont engagé une riposte terrible face aux hommes du Général de Corps d`armée, Philippe Mangou, chef d`état-major des FDS. Le mois dernier, sous le couvre-feu, deux policiers de la Compagnie républicaine de sécurité sont tombés dans une embuscade similaire sur l`axe Adjamé – Abobo, dans les environs de l`entreprise FILTISAC, où ils ont mortellement été criblés de balles dans un barrage fictif, alors qu`ils regagnaient le terrain pour veiller à l`application du couvre-feu décrété. Qui sont-ils, ces hommes armés qui ont tué les FDS?

Une chose est certaine, depuis les scrutins des 31 octobre et 28 novembre dernier, beaucoup d`éléments des Forces nouvelles ont rallié la capitale économique ivoirienne. Au 2ème tour, notamment, 1500 hommes du Gal Soumaïla Bakayoko avaient débarqué sur les bords de la Lagune Ebrié dans le cadre du Centre de commandement intégré (CCI) pour la sécurisation du processus électoral. A la faveur du bras de fer, engagé par les deux candidats à l`arrivée, autour du fauteuil présidentiel, à l`issue de l`imbroglio survenu à la proclamation des résultats, bien de ces éléments ont regagné l`Hôtel du Golf. Quartier général de Alassane Ouattara, qui a reconduit leur secrétaire général, Guillaume Soro, à son poste de Premier ministre. Poste qu`il cumule avec le porte-feuille de la défense pour les besoins de la situation. A ce jour, les Forces nouvelles se réclament 800 éléments au Golf Hôtel pour lForces nouvelles du CCI, qui étaient présents à Abidjan, et leurs armes? Sont-ils retournés à Bouaké, leur base? Toujours est-il que dans l`opinion abidjanaise, l`on soupçonne les hommes de Soro d`avoir infesté le plus grand district de Côte d`Ivoire. Notamment les communes populaires comme Anyama et Abobo où les FDS se font plus regardants. D`où l`opération dite de démantèlement de caches d`armes, qui a viré aux affrontements meurtriers des mardi et mercredi dernier. Au lendemain de ces tueries, avant qu`on ne les pointe du doigt, les Forces nouvelles se sont empressées de réagir. Dans un communiqué produit par leur porte-parole, Félicien Sékongo, Soro et ses hommes ont très vite décliné toute responsabilité les concernant. «Les Forces Nouvelles tiennent à préciser que soucieuses qu’elles sont du respect de la vie des Ivoiriens, elles ne sont ni de prêt, ni de loin impliquées dans ces affrontements.(...).

Comprenons tous que les affrontements d’Abobo et d’Anyama sont des combats qui opposent des FDS à leurs frères d’armes FDS d’une part et d’autre part, des FDS à des milices étrangères au service de M. Laurent Gbagbo». Diversion ou réalité? Toujours est-il que les FN de Soro disent ne pas se sentir concernées par les violences d`Abobo. Qui donc tire sur les policiers en opération?

Sont-ce des soldats pro-Ouattara au sein des FDS (le mentor réclamant plus de 64% de voix dans les caserne au 2ème tour), qui tirent sur leurs frères d`armes pro-Gbagbo? L`armée serait-elle alors divisée, contrairement à ce qu`elle laisse croire? Pourquoi, jusque-là, n`a-t-on pas communiqué l`identité des assaillants? Stratégie militaire oblige? D`où sortent ces hommes avec des armes de guerre qu`on ne peut dissimuler? Comment ces armes ont-elles pu rentrer sur Abidjan? Y a-t-il des complicités internes aux FDS? Pourquoi Abobo et Anyama? En stigmatisant, une fois de plus, le racket, qui laisse poreuse les dispositifs de sécurité, l`autre hypothèse, c`est cette autre opération dite ``Cyrus`` qui se trouve dénoncée sur Internet. Celle-ci serait relative à un assaut probable de soldats français, entrainés au maniement des langues du pays et infiltrés dans les populations, qui attendraient dans des quartiers périphériques et favorables à leur action comme Anyama, Abobo ou Adjamé. Vrai ou faux ? Une chose est certaine, des hommes en armes, lourdement armés, menacent la quiétude des FDS à Abidjan. L`exemple, cette semaine, d`Abobo et d`Anyama, sont des signes précurseurs d`une guérilla urbaine, qui guette le camp Gbagbo. A l`image des violents affrontements, qui ont causé beaucoup de dégâts et occasionné des milliers de morts, il y a quelques années, à Monrovia, la capitale du Liberia voisin. Dans ce pays, des factions armées ont livré combat, jusqu`aux portes du Palais de Monrovia, avec les forces de défense restées fidèles au président d`alors Charles Taylor, dans une guerre comme celle qui menace la Côte d`Ivoire, pour le contrôle de l`Exécutif. En suivant de près, ce qui se passe à Abidjan, le schéma des zones d`affrontement ressemble fort bien à un plan de partition de la capitale économique ivoirienne. La configuration politique actuelle sur le terrain laisse entrevoir un axe Anyama, Abobo, Adjamé - zones chaudes où Laurent Gbagbo se trouve minoritaire face à ses adversaires - très favorables à une telle partition face au pouvoir contesté du champion de La majorité présidentielle (LMP). La Côte d`Ivoire n`est pas au bout de ses peines avec le blocage institutionnel actuel. Le feu couve gravement. Le risque d`explosion est énorme face à des dirigeants politiques prêts à tout sauf préserver les vies des populations dont ils prétendent, demanière machiavélique, lutter pour le bien-être.

Félix D.BONY

Face au chaos, les nouveaux dirigeants tunisiens tentent de rétablir l'ordre

TUNIS (AFP)

AFP

Prestation de serment de Foued Mebazaa le 15 janvier 2011 à Tunis

Les nouveaux dirigeants tunisiens, confrontés aux pillages et violences, tentaient samedi de reprendre le contrôle de la situation en Tunisie au bord du chaos après la fuite de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali en Arabie Saoudite.

Sur le front politique, le Conseil constitutionnel tunisien a proclamé "la vacance définitive du pouvoir" et la nomination de Foued Mebazaa, président du Parlement, au poste de président de la République par intérim. Ce dernier a ensuite prêté serment.

Ce nouveau retournement de situation, fondé sur l'article 57 de la Constitution, est intervenu à la demande de Mohammed Ghannouchi, Premier ministre sortant, nommé vendredi président par intérim après la fuite de M. Ben Ali et qui ne sera resté que vingt-quatre heures à ce poste.

L'article 57 fixe de manière précise la transition à la tête de l'Etat. Il prévoit des élections présidentielle et législatives dans un délai de 60 jours maximum.

La nomination vendredi de M. Ghannouchi en vertu de l'article 56 laissait la porte ouverte à un retour au pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali et avait été contestée aussitôt par des juristes et une partie de l'opposition.

Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennahdha, a annoncé samedi à l'AFP qu'il préparait son retour dans son pays et qu'il est disposé à la formation d'un gouvernement d'union nationale.

AFP

Un tank de l'armée tunisienne devant le palais du gouvernement, à Tunis, le 15 janvier 2011

Sur le terrain, Tunis découvrait l'étendue des dégâts provoqués par une nuit de pillages en ville et en banlieue, souvent attribués par plusieurs témoins à des partisans du président déchu. Des hélicoptères de l'armée survolaient la capitale et la police a bouclé le centre de la ville afin d'empêcher tout rassemblement, après des pillages.

Des voitures volées étaient abandonnées dans les rues, des boutiques et résidences de luxe étaient incendiées, les propriétés de la famille de Ben Ali et de son épouse Leïla étant particulièrement ciblées. Des portraits de l'ex-président ont été brûlés et des jeunes gens commentaient dans des cafés bondés les derniers événements, tandis que des files se formaient devant les rares épiceries ouvertes.

Plusieurs quartiers de la banlieue ont vécu une nuit d'angoisse en raison de destructions et de pillages par des bandes de personnes encagoulées, selon des témoignages d'habitants apeurés, relayés par les télévisions locales.

Dans la matinée, chars et des blindés ont été déployés dans les rues de la ville. Des militaires et des forces de sécurité ont arrêté dans la matinée des dizaines de pilleurs présumés et les ont emmenés dans des camions, ont constaté des journalistes de l'AFP.

AFP

La demeure de Jeddah, en Arabie Saoudite, où Ben Ali et sa famille se sont réfugiés, le 15 janvier 2011

A la sortie nord de Tunis, des dizaines de personnes sortaient en début de matinée de l'hypermarché Géant emportant tout ce qui leur tombait sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Certains habitants ont accusé des miliciens liés aux proches du président en fuite d'être impliqués dans ces pillages, d'autres ont évoqué des prisonniers de droit commun évadés de centres de détention, certains mettant en cause des policiers.

AFP

Tunisie, un mois de contestation du régime: localisation des heurts, chronologie des évènements

Dans le centre-est du pays, au moins, 42 prisonniers ont péri dans l'incendie d'une prison de Monastir. Selon un médecin, l'incendie s'est déclaré lorsqu'un détenu a mis le feu à un matelas dans un dortoir hébergeant près de 90 détenus lors d'une tentative d'évasion qui a tourné à la panique en raison de coups de feu tirés près de la prison.

Le réflexe de peur, hérité de 23 ans années de suppression des libertés, fait que de nombreux tunisiens refusent de témoigner à visage ouvert devant la presse ou donnent de faux noms quand ils le font.

Les animateurs de la télévision Tunis7, formatés par de longues années de louange au régime, tentent de s'adapter à la nouvelle situation en multipliant les appels à la vigilance et à une réaction des habitants face aux pilleurs.

"Regroupez-vous, défendez nos demeures en attendant que l'armée arrive pour vous protéger", conseille un animateur à un téléspectateur qui raconte sa peur devant les mouvements de suspects dans son quartier de la banlieue de Tunis.

"Mais avec quoi et avec qui?", réplique cet habitant qui rappelle qu'il ne peut pas mettre le nez dehors à cause de la peur et du couvre-feu.

Dans la matinée, le nouveau président tunisien par intérim, Foued Mebazaa, a affirmé que "tous les Tunisiens sans exception et sans exclusive" seraient associés au processus politique, dans une brève allocution après sa prestation de serment. Il a promis de consacrer le pluralisme et la démocratie et de respecter à la lettre la Constitution.

M. Mebazaa a également annoncé que le Premier ministre sortant Mohammed Ghannouchi était toujours chargé de former un nouveau gouvernement, ajoutant que "l'intérêt supérieur du pays nécessite un gouvernement d'union nationale".

Malgré l'état d'urgence, des milliers de personnes, sorties dans les rues de Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa et Regueb dans le sud et centre ouest, se sont ensuite dispersées à la demande l'armée sans incident grave, en apprenant la nouvelle de son remplacement par le président du Parlement.

Après 23 ans de règne sans partage, Zine El Abdine Ben Ali, 74 ans, s'est enfui après un mois de soulèvement sans précédent contre son régime - baptisée "révolution du jasmin" - qui a embrasé le pays et fait des dizaines de victimes, tombées sous les balles des forces de l'ordre.

Paris bloque les mouvements suspects d'avoirs tunisiens

PARIS (Reuters) - Les autorités françaises ont annoncé samedi avoir pris des dispositions pour bloquer des mouvements suspects d'avoirs de l'ex-président tunisien Zine el Abidine Ben Ali et de son entourage en France.

Le chef de l'Etat tunisien déchu s'est réfugié dans la nuit de vendredi à samedi, avec une partie au moins de sa famille, en Arabie saoudite, après un mois d'émeutes dans son pays.

Les autorités françaises ont fait savoir vendredi qu'elles ne souhaitaient pas l'accueillir sur leur territoire.

"La France a pris les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement", déclare Nicolas Sarkozy dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion à l'Elysée sur la situation dans l'ancien protectorat français.

Paris est à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes "pour répondre sans délai à toute demande sur des avoirs tunisiens en France", précise le président français.

Le ministre français du Budget, François Baroin, a précisé sur RTL avoir demandé à l'organisme antiblanchiment Tracfin "d'informer les banques, les établissements financiers pour qu'ils exercent une vigilance renforcée sur tous les mouvements financiers qui concernent les avoirs de la famille et de l'entourage de l'ancien président Ben Ali".

Tracfin, qui dépend de Bercy, "pourra ainsi bloquer les opérations et le cas échéant saisir l'autorité judiciaire".

"Il est possible, probable qu'il y ait des avoirs financiers ici comme un peu partout dans le monde", a dit François Baroin.

Le président français, silencieux sur la situation en Tunisie depuis le début des événements il y a un mois, a précisé que la France apporte "un soutien déterminé" au peuple tunisien, qui "exprime sa volonté de démocratie".

600.000 TUNISIENS EN FRANCE

Nicolas Sarkozy a appelé à l'apaisement et à la fin des violences et demande l'organisation d'"élections libres dans les meilleurs délais".

Il rappelle que la politique de Paris est fondée sur "la non-ingérence dans les affaires intérieure d'un Etat" mais aussi sur le "soutien à la démocratie et à la liberté".

"Dans cette période cruciale pour la Tunisie, la France est prête à répondre à toute demande de concours, afin que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable", ajoute-t-il.

Le Premier ministre François Fillon, les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux, et le porte-parole du gouvernement, François Baroin, ont participé à la réunion de l'Elysée, qui a commencé à 12h15 et s'est achevé à 13h30.

Le chef de la Direction centrale du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, figurait aussi parmi les participants à cette réunion, qui portait également sur la sécurité des ressortissants français en Tunisie.

Selon le ministère français des Affaires étrangères, il y a près de 22.000 résidents français en Tunisie, dont environ 15.000 double nationaux, auxquels il faut ajouter 6.000 à 8.000 personnes de passage.

Quelque 600.000 ressortissants tunisiens vivent en France, en majorité hostiles au président déchu.

Nicolas Sarkozy avait effectué en juillet 2007 en Tunisie un des premiers voyages à l'étranger de son quinquennat. Il y était retourné en avril 2008 pour une visite d'Etat. François Fillon a pour sa part été à Tunis en avril 2009.

La France, premier partenaire commercial de la Tunisie, a signé avec elle un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil. Elle est aussi au premier rang pour le nombre d'entreprises établies en Tunisie (environ 1.250 fin 2009).

Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse

Deux Lensois partent aider à développer une ferme pédagogique au Burkina Faso

.lavoixdunord.fr La ferme de Tintilou, où Gérald Géronimi et Sandra Dupuis partiront du 20 au 27 février.PHOTOS D. R. La ferme de Tintilou, où Gérald Géronimi et Sandra Dupuis partiront du 20 au 27 février.PHOTOS D. R.

| LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |

Sandra Dupuis, infirmière libérale, et Gérald Géronimi, photographe professionnel, partiront fin février au Burkina Faso, aider à la construction d'une bergerie dans la ferme pédagogique et écologique de Tintilou.

PAR GÉRALDINE CSIZMADIA

lens@info-artois.fr

L'Afrique noire, ils l'ont dans le coeur depuis qu'ils y ont posé le pied pour la première fois, en 2008. Tout est parti d'un parrainage d'enfants à l'école Sainte-Thérèse de Lens via l'association Petits frères d'Afrique. « Un jour, l'institutrice a demandé aux parents s'ils voulaient partir avec elle au Burkina Faso. On a dit "oui". » Un premier contact marquant avec le pays et ses habitants : « Ce fut le coup de coeur. À 5 heures de Paris, des gens qui n'ont rien », résume Gérald.

Sur place, il a installé un studio de brousse et a offert leurs photos aux enfants. À son retour en France, une expo est montée,Enfants du Faso, qui sera présentée grâce à un ami au Visa off de Perpignan, puis, grâce à une responsable de l'Unicef, à Cologne (Photokina) en octobre dernier. Sensibiliser les Français à la situation des Burkinabés ne suffit plus, l'envie d'agir se fait plus forte encore : « On avait l'espoir, toujours, d'y retourner. On a gardé contact sur internet avec des gens là-bas. On continue de parrainer les enfants. On ne demandait qu'à s'investir, alors on a cherché un projet concret, pour faire du durable. Dans l'humanitaire, on agit souvent dans l'instant », explique Sandra Dupuis.

Le couple se tourne alors vers des amis, Corinne et Bernard Chevalier, qui ont créé il y a un an l'association Actions d'avenir. Ils apprennent que l'une des personnes croisées en 2008, Abdoulaye Kiekieta, a besoin de soutien pour un projet innovant.

« Là-bas beaucoup sont dans l'immédiat, lui voit à long terme », résume Gérald. Préfet, issu d'une famille d'agriculteurs, Abdoulaye met en place des techniques nouvelles, par rapport à l'agriculture traditionnelle de son pays. Il a commencé par élever des boeufs en les gardant dans sa cour pour les engraisser, récupère la fumure comme engrais pour son jardin... « Au départ on s'est moqué de lui, puis les villageois ont trouvé ça intéressant et lui posaient des questions. » De là, une ferme villageoise a été mise en place, puis Abdoulaye a l'idée d'une ferme pédagogique, pour enseigner ses techniques à des jeunes qui pourront s'installer. 80% de la population vit de l'agriculture.

Grâce à l'association Actions d'avenir, trois cases ont été construites en mai 2010 pour héberger les neuf premiers élèves.

Appel aux dons

Abdoulaye Kiekieta voudrait construire une bergerie pour ne plus laisser les bêtes vagabonder. « C'est sa priorité car il veut vendre les produits issus de la bergerie afin de financer le salaire des formateurs », ajoute Sandra. Le projet a plu aux Lensois. « Il fallait mille euros. On s'est dit qu'on pouvait les avoir : on a lancé un appel auprès de nos amis, notre famille, nos relations professionnelles. Beaucoup de gens n'osent pas donner à de petites associations. On paye nous-mêmes notre voyage et nos frais de mission. Les dons vont au projet. C'est ce qui nous motive : il n'y a pas de frais de fonctionnement. » L'argent déjà récolté (600 euros) sera bientôt envoyé pour que les travaux démarrent au plus vite. •

Découvrir le projet - faire un don : http://fr.ulule.com/la-ferme-pedagogique-de-tintilou-au-burkina-faso/

Inde: plus de 100 morts dans une bousculade lors d'un pèlerinage hindou

TRIVANDRUM (Inde) (AFP)

AFP

Des Hindous en prière au temple de Sabarimala, dans le sud de l'Inde, le 14 janvier 2011

Plus de cent personnes ont été tuées vendredi dans une bousculade provoquée par un accident de la route à la fin d'un pèlerinage hindou dans le sud-ouest de l'Inde, selon un nouveau bilan des autorités communiqué samedi.

La tragédie s'est produite dans un zone montagneuse reculée de l'Etat touristique du Kerala, au moment où les fidèles commençaient à rentrer chez eux à pied à la nuit tombée, après avoir participé à un pèlerinage vers un lieu qui attire chaque année 3 à 4 millions de croyants.

Le secrétaire à l'Intérieur du Kerala, Jaya Kumar, a déclaré à l'AFP que 102 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées, dont certaines grièvement. Un précédent bilan faisait état vendredi soir de 64 morts et 90 blessés. Le lieu de pèlerinage est situé au sanctuaire de Sabarimala, dans le district d'Idukki à environ 200 km de la capitale de l'Etat, Trivandrum (aussi appelée Thiruvananthapuram).

Selon la police, le conducteur d'une jeep bondée a perdu le contrôle de son véhicule qui a plongé dans la foule de pèlerins affluant sur une route étroite dans une zone densément boisée à quelque 10 km du sanctuaire.

"L'accident a provoqué une panique énorme et a entraîné une bousculade à flanc de coteau", a déclaré un commissaire de police, Rajendra Nair. Les secours pour retrouver des corps et des survivants ont été handicapés par la situation géographique du site, mais aussi par une forte brume et un terrain forestier accidenté.

La télévision indienne montrait des image de victimes transportées au dessus des têtes d'une foule de pèlerins lors des opérations de secours qui se sont poursuivies jusque tard dans la nuit. La plupart des victimes venaient des Etats voisins du Tamil Nadu, de l'Andhra Pradesh et du Karnataka.

C'est la deuxième fois en quelques années que ce pèlerinage est marqué par une tragédie. En 1999, plus de 50 fidèles hindous avaient été tués dans un glissement de terrain sur un coteau bondé proche du lieu de dévotion.

Selon la coutume du pèlerinage, des centaines de milliers d'hommes et de femmes partent chaque année en groupes et à pied vers le sanctuaire de Sabarimala, chacun muni d'un baluchon renfermant des offrandes traditionnelles.

Mais beaucoup des pèlerins les plus âgés ou les plus pressés n'hésitent pas à s'entasser dans des cars et des jeeps bondés pour s'approcher aussi près que possible de l'endroit où, d'après leurs croyances, le dieu Ayyappa a médité.

Les bousculades pendant des événements publics, en particulier religieux, sont fréquentes en Inde, notamment en raison de l'absence de règles de sécurité.

Elles sont souvent provoquées par des accidents mais elles peuvent aussi être déclenchées par la propagation de rumeurs sur une bombe ou une attaque. Les femmes et les enfants sont en général ceux qui paient le plus lourd tribut.

En mars 2010, 63 personnes, uniquement des enfants et des femmes, sont mortes dans un mouvement de foule causé par la chute d'une porte en construction dans un temple hindou de l'Etat septentrional de l'Uttar Pradesh.

Au moins 147 pèlerins hindous ont péri en septembre 2008 dans une bousculade monstre à l'intérieur d'un temple de l'Etat touristique du Rajasthan (nord-ouest). En janvier 2005, 257 personnes ont trouvé la mort dans des circonstances identiques au cours d'un pèlerinage hindou au sud de Bombay.