19 décembre, 2010

Annulation du concert de Lady Gaga en raison des intempéries à Paris

Lady Gaga le 12 septembre 2010 à Los Angeles

PARIS (AFP) - Le concert de Lady Gaga, prévu dimanche soir au Palais Omnisports de Paris Bercy, a été annulé en raison des intempéries, une partie des camions de la tournée étant bloqués par l'interdiction préfectorale de circuler en Ile-de-France, ont annoncé les organisateurs.

Le concert pourrait être reporté à mardi, mais l'information ne sera confirmée que lundi. En revanche, le concert prévu lundi soir à Bercy est maintenu.

En octobre dernier, les deux concerts que devait donner la star américaine au Palais omnisports de Paris Bercy avaient déjà été annulés à cause des grèves en France.

MOSCOU (AFP) 1.300 interpellations à Moscou et dans sa région de peur de heurts racistes

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Les forces de l'ordre patrouillent vers le Kremlin à Moscou, le 18 décembre 2010, pour empêcher des rassemblements de nationalistes

La police russe a interpellé quelque 1.300 personnes samedi à Moscou et dans sa région afin d'empêcher des manifestations interdites et des heurts entre l'extrême droite et des Caucasiens, une semaine après des affrontements entre policiers et nationalistes face au Kremlin.

La porte-parole de la police de la région de Moscou, Evgueni Guildeev, a annoncé les interpellations dans différentes villes de 808 personnes qui tentaient de manifester sans autorisation, sans pour autant préciser s'il s'agissait de militants nationalistes ou de personnes originaires du Caucase, région en grande majorité musulmane au sud-ouest de la Russie.

"La police de la région de Moscou agira de manière légale, mais très ferme pour empêcher toute action de ce type", a prévenu le porte-parole, selon l'agence Itar-Tass.

Plus tôt, son homologue pour la seule capitale, Viktor Birioukov, avait annoncé environ 500 interpellations pour empêcher tout rassemblement et débordement.

AFP

Les forces de l'ordre patrouillent à Moscou, le 18 décembre 2010

Il n'a pas indiqué combien de militants d'extrême droite et de Caucasiens avaient été arrêtés, mais il semblerait qu'il s'agisse avant tout de nationalistes, ces derniers ayant organisé dans la capitale russe la seule action d'ampleur.

Environ 500 adolescents ont défilé dans un parc près du siège des télévisions russes, dans le Nord de Moscou, scandant des slogans comme "La Russie aux Russes !" et "Moscou aux Moscovites !".

Des centaines de policiers antiémeutes sont intervenus, a constaté un photographe de l'AFP. "Presque tous les participants ont été interpellés", a indiqué M. Birioukov, précisant que la plupart étaient mineurs.

Des appels de nationalistes à se rassembler samedi après-midi près du siège des télévisions russes circulaient sur l'internet depuis deux jours.

L'extrême droite reproche aux médias leur couverture des affrontements du 11 décembre devant le Kremlin, lorsque des milliers de fans de foot et de nationalistes russes ont combattu la police. Ils réclamaient justice pour l'un des leurs, tué dans une bagarre avec des Caucasiens.

Des centaines de policiers et de militaires patrouillaient samedi autour de la place Rouge et de celle du Manège.

Les médias russes ont aussi fait état de 100 nationalistes interpellés à Samara et de 150 autres à Volgograd, deux villes sur la Volga.

Des mouvements d'extrême droite et des Caucasiens avaient appelé sur internet à des rassemblements dans Moscou, laissant craindre des affrontements entre eux ou avec la police.

Un millier de personnes avaient déjà été interpellées mercredi à Moscou, pour les mêmes raisons.

Interrogé à la télévision sur l'importance du nombre des adolescents participant aux rassemblements extrémistes, le Premier ministre Vladimir Poutine a jugé qu'il s'agissait d'un "signe inquiétant".

Depuis le 11 décembre, les autorités sont sur le qui-vive, les attaques racistes et les appels à manifester se multipliant.

Quatre adolescents russes, dont deux de 14 et 15 ans, ont été interpellés pour le passage à tabac vendredi d'un homme originaire du Caucase russe, selon les médias russes. Des jeunes du même âge ont été inculpés du meurtre d'un Kirghiz le 12 décembre. Un ressortissant ouzbek a en outre été tué cette semaine, et un Vietnamien blessé après avoir été frappé.

Le racisme gagne du terrain en Russie depuis la chute de l'URSS, alors que des centaines de milliers de personnes du Caucase russe et d'Asie centrale travaillent dans les villes de Russie pour échapper à la misère dans leur région d'origine.

MADRID (AFP) L'Espagne détrône la France comme roi européen de la grande vitesse

AFP

Un train Talgo 350 à la gare d'Atocha de Madrid le 15 décembre 2010.

La ligne de train à grande vitesse Madrid-Valence sera mise en service dimanche, permettant à l'Espagne de doubler la France et devenir championne européenne dans ce domaine, avec l'espoir que ce coûteux chantier réveillera son économie convalescente.

Le tronçon de 438 kilomètres reliant en 90 minutes (au lieu de 4 heures) la capitale à la troisième ville du pays, sur la côté méditerranéenne, fera passer le réseau espagnol à un total de 2.056 kilomètres en service, contre 1.896 pour la France et 1.285 pour l'Allemagne.

Si l'on y ajoute les lignes en construction ou programmées, le pays est déjà, virtuellement, numéro deux mondial avec 5.525 kilomètres, derrière la Chine (13.134) mais devant un autre pays pionnier des trains rapides, le Japon (3.625). Elle vise 7.000 kilomètres en 2015.

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Le roi d'Espagne Juan Carlos (g), la reine Sofia, le chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero et le ministre des Transports Jose Blanco posent lors de l'inauguration du train à grande vitesse Madrid-Valence, le 18 décembre 2010

Cette ambition a un coût: 6,6 milliards d'euros pour Madrid-Valence, quatrième axe après Madrid-Séville en 1992, Madrid-Valladolid en 2007 et Madrid-Barcelone en 2008.

"Avec la crise, certains projets ont dû être réduits", indique Enrique Urkijo, directeur général voyageurs de Renfe, société espagnole des chemins de fer.

Sortie de la récession début 2010, l'Espagne peine à rebondir, avec une croissance nulle au troisième trimestre, tandis que sa solidité financière inquiète toujours les marchés.

Certes, "l'AVE (cousin espagnol du TGV, ndlr) coûte très cher", reconnaît M. Urkijo, mais "c'est un investissement qui génère beaucoup d'emplois et contribue à stimuler l'économie, ce qui est bien en temps de crise". Le pays a le taux de chômage le plus haut en zone euro (environ 20%).

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Le Prince Felipe et sa femme Letizia à la gare d'Atocha de Madrid le 15 décembre 2010.

Selon une étude de la société de conseils Accenture, la nouvelle ligne créera 136.000 emplois directs et indirects.

Mais l'Espagne, avec ses 47 millions d'habitants, offre des bassins de population, donc de voyageurs potentiels, inférieurs à ceux de la France ou du Japon.

Pour Ramon Lopez de Lucio, professeur à l'Ecole d'architecture de Madrid, la stratégie de miser sur la grande vitesse n'est que "l'autre visage de la bulle immobilière", qui a porté sa croissance pendant des décennies avant de la faire brutalement retomber.

"Qu'un pays comme l'Espagne ait plus de kilomètres d'AVE que n'importe quel pays, à part la Chine, ça n'a pas de sens", estime-t-il.

Si la bulle immobilière s'est dégonflée, réduisant au minimum le rythme de la construction, le pays affiche encore selon lui un "sur-investissement en infrastructures", auxquelles il a consacré en 2009 1,79% de son PIB, trois fois plus que l'Allemagne.

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Une femme se tient près d'un panneau vantant le train à grande vitesse Madrid/Valence à la gare de Madrid le 15 décembre 2010.

"Nous avons fait des autoroutes avec un trafic très limité et pour l'AVE Madrid-Valence, nous avons rajouté 100 kilomètres pour qu'il passe à Cuenca et Albacete, soit une centaine de voyageurs par jour!", raconte-t-il, "au lieu d'améliorer les trains de banlieue et de transport de marchandises par rail", peu développé en Espagne, ou d'investir dans "l'éducation et la recherche".

"L'investissement accumulé dans l'AVE approche en 2010 les 45 milliards d'euros", notait l'économiste Germa Bel, de l'Université de Barcelone, lors d'un colloque en novembre. Face à ce volume de dépenses "impressionnant", "le trafic total est très faible".

Si 16 millions de personnes par an utilisent déjà l'AVE, ce chiffre ne représente que 15% du nombre de voyageurs du TGV en France, 5% de ceux qui prennent le Shinkansen japonais.

L'Espagne veut croire en tout cas que son avancée dans ce domaine donnera un coup de fouet à son image à l'international: Renfe a choisi le même jour, dimanche, pour ouvrir le tronçon Paris-Barcelone (en partie à grande vitesse).

ILE DE YEONPYEONG (Corée du Sud) (AFP) Pyongyang promet un "désastre" si la Corée du Sud lance ses manoeuvres

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Des soldats sud-coréens patrouillent sur l'île de Yeonpyeong près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, le 17 décembre 2010

La Corée du Nord a promis samedi un "désastre" si la Corée du Sud ne renonce pas aux manoeuvres militaires avec tirs réels d'artillerie qu'elle compte effectuer sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, revendiquée par le régime nord-coréen.

Pyongyang, qui avait pilonné cette île au canon le 23 novembre, faisant quatre morts, a menacé de lancer une attaque encore plus violente si les manoeuvres avaient lieu.

Séoul a annoncé que des exercices de ses forces auraient lieu sur Yeonpyeong pendant une journée, entre le 18 et le 23 décembre, et comporteraient des tirs d'artillerie à munitions réelles.

Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a lancé un avertissement très ferme. "Si la Corée du Sud ose mener à bien ses manoeuvres à tirs réels d'artillerie, la situation dans la péninsule coréenne explosera et un désastre ne pourra pas être évité", a déclaré le ministère dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle KCNA.

"Nous avons déjà averti que nous punirions sans pitié et sans hésitation les provocateurs qui envahiraient notre territoire souverain. Nos militaires ne parlent pas à la légère", a menacé le ministère.

Mais Séoul a assuré que les manoeuvres auraient lieu en dépit des menaces de Pyongyang. "Il n'y a pas de changement" sur le déroulement des manoeuvres, a déclaré samedi à l'AFP un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.

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Des militaires sud-coréens déchargent du ravitaillement d'un ferry vers un port de l'île de Yeonpyeong, le 18 décembre 2010

La Russie "appelle instamment la République de Corée à renoncer à mener les tirs d'artillerie prévus, pour éviter une escalade des tensions sur la péninsule", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

Pékin est "profondément préoccupé et inquiet" de la situation "extrêmement précaire" dans la péninsule, a déclaré le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Zhang Zhijun.

Les Etats-Unis ont, eux, jugé que les manoeuvres ne menaçaient pas la Corée du Nord et que Pyongyang ne devait pas en tirer le prétexte de "nouvelles provocations".

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira dimanche à 16h00 GMT "pour des consultations sur la Corée du Nord", a annoncé un porte-parole de la mission américaine aux Nations unies. Cette réunion a été réclamée par la Russie, selon des sources diplomatiques à New York.

L'île de Yeonpyeong se trouve en mer Jaune, près de la limite maritime fixée par l'ONU après la guerre de Corée (1950-1953). Pyongyang conteste cette limite et revendique Yeonpyeong et d'autres îles ainsi que leurs eaux territoriales.

La Corée du Nord affirme que lors de précédentes manoeuvres, le 23 novembre, des obus sud-coréens étaient tombés dans ce qu'elle considère comme ses eaux territoriales.

Elle avait alors déclenché des tirs d'artillerie sur Yeonpyeong, tuant deux soldats et deux civils, blessant une vingtaine de personnes, détruisant plusieurs dizaines de maisons et déclenchant une crise régionale et internationale.

Pour les manoeuvres annoncées, Pyongyang accuse les Etats-Unis de fournir un "bouclier humain" aux forces de Séoul, car une vingtaine de militaires américains doivent apporter une assistance technique à la marine sud-coréenne.

"Le département d'Etat américain a envoyé un message menaçant à la République démocratique populaire de Corée, en rappelant avec insistance que des Américains et des journalistes étrangers sont présents sur l'île. Les Etats-Unis fournissent même un bouclier humain" à l'armée sud-coréenne, a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Pyongyang accuse les Etats-Unis de pousser la Corée du Sud à l'escalade, affirmant que la tenue des manoeuvres a été décidée la semaine dernière lors d'une visite à Séoul de l'amiral Mike Mullen, le chef d'état-major inter-armées américain.

En visite à Pyongyang, Bill Richardson, ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, a qualifié la situation de "poudrière". Il a appelé vendredi les responsables nord-coréens à faire preuve d'une "extrême retenue".

Sur Yeonpyeong, des activistes sud-coréens hostiles à Pyongyang ont lâché en direction de la côte nord-coréenne, située à 12 kilomètres de l'île, des ballons géants transportant 200.000 tracts condamnant la Corée du Nord pour les tirs du 23 novembre.