16 octobre, 2010

Football : Zidane va travailler avec Mourinho au Real

Zinédine Zidane a déclaré samedi qu'il allait "collaborer" avec José Mourinho, sans donner plus de détails sur le rôle qu'il serait amené à tenir auprès de l'entraîneur du Real Madrid. "Je suis plus avec lui (Mourinho) qu'avec le président depuis le début de la saison, je vais collaborer avec lui", a déclaré Zidane sur Europe 1.

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"Je serai le lien entre l'équipe première et le président. Ca m'arrange parce que je voulais rentrer un peu plus dans ce qui est la structure du club", a ajouté Zidane, conseiller de Florentino Perez, le président du Real, depuis un peu plus d'un an. L'ancien meneur de l'équipe de France répond ainsi à un souhait de Mourinho qui avait émis le désir, la semaine passée, de le voir s'impliquer à ses côtés.

Zidane endossera ce nouveau rôle "dans les semaines à venir", a-t-il précisé à des journalistes à Marseille avant le match OM-Nancy lors d'une opération de promotion du football des jeunes. "Je suis content de cela. Sans parler de banc, je souhaitais me rapprocher du terrain, où je me sens plus à l'aise que dans un bureau", a poursuivi Zidane.

Premier League: Chelsea tenu en échec par Aston Villa

Chelsea a raté l'occasion de prendre le large à la tête de la Premier League en étant tenu en échec 0-0 samedi soir par Aston Villa.

Une victoire aurait permis aux Blues de disposer de sept points d'avance sur leurs poursuivants immédiats, Arsenal et Manchester United.

Chelsea, qui était privé de nombreux joueurs, dont Didier Drogba, a joué de malchance. Branislav Ivanovic et Nicolas Anelka ont chacun à leur tour touché les montants, mais ce fut le cas aussi pour Ciaran Clark côté Aston Villa.

Après ce match nul, Chelsea compte tout de même cinq points d'avance sur ses rivaux londonien et mancunien.

Manchester United a été tenu en échec pour la cinquième fois de la saison en Premier League face à West Bromwich Albion (2-2), après avoir mené 2-0.

La formation d'Alex Ferguson, qui se présentait sur sa pelouse sans Wayne Rooney, laissé sur le banc, pensait avoir fait le plus dur après des buts de Javier Hernandez et Nani. Mais Patrice Evra marquait d'abord contre son camp, avant que Somen Tchoyi n'égalise pour les visiteurs.

United occupe la troisième place du classement, à égalité de points (14) avec Arsenal, qui a remonté un handicap initial d'un but sur son terrain face à Birmingham City pour s'imposer finalement 2-1 grâce à un penalty de Samir Nasri et un but de Marouane Chamakh.

Derrière Arsenal et Manchester United, Tottenham Hotspur pointe à la quatrième place avec le même nombre de points que ses rivaux, après avoir mis fin à l'invincibilité de Fulham (2-1).

Bordeaux : Alou Diarra pète les plombs !

Vainqueurs sur le terrain de l’AJ Auxerre grâce à but inscrit par Anthony Modeste, les Girondins de Bordeaux ont de quoi avoir le sourire au terme de cette neuvième journée de Ligue 1. Et pourtant, l’heure est plutôt à la soupe à la grimace pour Alou Diarra.

Il faut dire que le capitaine bordelais a été l’auteur d’un geste tout bonnement incompréhensible. Écopant d’un carton jaune suite à une intervention des plus rugueuses, l’international français va alors pousser l’arbitre ! Exclu dans la foulée, la sentinelle du milieu de terrain girondin aura tout de même eu la présence d’esprit de s’excuser. Pas sûr que cela suffise à adoucir la décision de la commission de discipline.

Nigeria: 100 arrestations lors d'une opération anti-kidnapping

Nigeria: 100 arrestations lors d'une opération anti-kidnapping Nigeria: 100 arrestations lors d'une opération anti-kidnapping

L'armée nigériane a annoncé samedi avoir arrêté une centaine de personnes, dont un prêtre catholique, lors d'une vaste opération contre les auteurs d'enlèvements crapuleux déclenchée le 1er octobre dans l'Etat d'Abia (sud-ouest).

"Depuis le 1er octobre, nous avons arrêté une centaine de présumés ravisseurs et de bandits armés lors d'une opération spéciale au cours de laquelle nous avons fait des descentes dans plusieurs camps et planques qui servaient de bases à des criminels dans l'Etat d'Abia", a expliqué à l'AFP un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Sagir Musa.

"Les investigations ont montré que certains des suspects sont directement impliqués dans des enlèvements et que d'autres ont aidé et commis les crimes", a ajouté l'officier.

Un prêtre catholique de 41 ans dont le domicile se trouvait proche d'un camp abandonné par des preneurs d'otages a également été arrêté après que les militaires eurent découvert des douilles dans sa voiture, selon le porte-parole.

Le diocèse d'Abia a confirmé l'arrestation du prêtre, en se refusant à tout commentaire.

Tous les suspects sont interrogés par l'armée, qui au vu des résultats des interrogatoires les remettra à la police ou les relâchera, a précisé le porte-parole.

Des centaines de personnes, la plupart liées au secteur pétrolier, ont été enlevées dans le delta du Niger - où se trouve l'Etat d'Abia - ces dernières années par des groupes armés, dans la très grande majorité des cas pour être libérés contre le paiement d'une rançon.

Fin septembe, 15 écoliers avaient été enlevés dans l'Etat au cours d'une attaque de leur bus scolaire et avaient été libérés cinq jours plus tard lors de'une opération commune police-armée, selon les autorités.

इराक Renaissance pétrolière

Sur le site du gisement de Rumaila, dans la province de Bassora. Sur le site du gisement de Rumaila, dans la province de Bassora.

Selon de nouvelles estimations, les réserves prouvées d’or noir du pays s’élèvent désormais à 143 milliards de barils, soit 10 % des réserves mondiales.

Après une trentaine d’années de friche, les terres désertiques irakiennes, notamment celles du Sud et de l’Ouest, retrouvent des couleurs… noires, celles du pétrole brut, qui jaillissait avec profusion du temps de Saddam Hussein. Les nouvelles estimations des réserves prouvées, annoncées le 4 octobre par le ministre du Pétrole, Hussein al-Shahristani­, s’élèvent à 143 milliards de barils (10 % des réserves mondiales), en hausse de 28 milliards par rapport au chiffre hérité de l’ancien régime. Une réévaluation encore partielle, car elle ne porte que sur les soixante-six gisements connus.

Selon les experts américains, les techniques modernes d’exploration (notamment la sismique en trois dimensions au lieu de deux) permettraient de gonfler la taille des puits existants et d’en découvrir de nouveaux, plus profonds. Au bas mot, le potentiel de l’Irak est de 215 milliards de barils, le deuxième au monde après celui de l’Arabie saoudite (265 milliards). L’Irak – hors Kurdistan (28 milliards de barils) – recèle sept « supergéants », des gisements de plus de 5 milliards de barils, et une trentaine de « géants » (plus de 1 milliard). Les plus célèbres ont pour nom Qurna Ouest (43 milliards), Rumaila (18) et Majnoun (13).

Avec des réserves « prouvées » de 143 milliards de barils, l’Irak devance déjà à lui seul tout le continent africain (130 milliards). C’est l’équivalent de quatre fois les réserves du Nigeria ou douze fois celles de l’Algérie. Mais pour qu’il développe son formidable potentiel en barils réels, l’Irak a besoin de paix, de sécurité… et de quelques milliards de dollars. Shahristani espère égaler, d’ici à 2020, la capacité actuelle de l’Arabie saoudite en portant la production à 12 millions de barils par jour, six fois plus qu’aujourd’hui.

Élection présidentielle : la campagne officielle démarre en fanfare


La campagne électorale suscite un engouement sans précédent en Côte d'Ivoire. La campagne électorale suscite un engouement sans précédent en Côte d'Ivoire.

La campagne officielle pour l'élection présidentiele du 31 octobre a commencé sur les chapeaux de roues en Côte d'Ivoire. Dans une ambiance électrique, les quatorze candidats redoublent d'énergie pour s'attirer les faveurs des électeurs indécis.

Top départ. Depuis le vendredi 15 octobre à 0h, la campagne pour l'élection présidentielle du 31 octobre est officiellement ouverte. Et les quatorze candidats sont partis comme des fusées. Après s’être rôdés dans une longue pré-campagne, ils ont désormais jusqu’au 29 octobre à minuit pour convaincre les Ivoiriens de leur donner leur suffrage.

Du nord au sud de la Côte d'Ivoire et de l’est à l’ouest, l’engouement pour l'élection est considérable. Impatients d'en découdre dans les urnes, les militants n’ont d’ailleurs pas attendu les cérémonies officielles du 15 octobre pour manifester leur soutien à leurs champions.

Dans les différents quartiers d’Abidjan, les partisans de Laurent Gbagbo, le chef de l’État, et ceux d’Alassane Dramane Ouattara (ADO), le président du Rassemblement des républicains (RDR) ont ainsi bruyamment investi les rues dès la veille au soir.

Pour le lancement officiel de sa campagne, le président Gbagbo a choisi la ville de Man, à l’ouest, où il a tenu un grand meeting. Dans une lettre publiée dans les principaux quotidiens nationaux, il s’est également adressé aux femmes (53 % de l’électorat), en les appelant à lui apporter leur vote.

ADO lève le voile sur ses sondages

Quant à ADO, il s’est lancé dans une véritable campagne à l’américaine. Entouré d’Ivoiriens et d’Ivoiriennes représentant les différentes couches socioprofessionnelles et de militants brandissant des pancartes « ADO solutions », il a prononcé un discours de 45 mn à l’Hôtel du Golf à Abidjan, qui retraçait les grandes lignes de son programme. Puis l’ancien Premier ministre est revenu, devant les journalistes, sur les sondages de la société française Sofres qui donnent Laurent Gbagbo vainqueur dans tous les cas de figure. « Nous n’avons pas voulu publier les nôtres, a plaisanté ADO. Autrement, le chef de l’Etat n’aurait jamais voulu aller à l'élection ».

Selon lui, les enquêtes d’opinion confiées au prestataire ivoirien Voodoo, qui le conseille également en matière de communication, montrent qu’il sera en lice au deuxième tour contre Henri Konan Bédié, le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). De retour d’une tournée dans l’ouest, ce dernier croit aussi fermement en sa victoire. Il a prévu de lancer sa campagne, le 18 octobre, à Yamoussoukro. Un puissant symbole puisqu’il s’agit de la terre natale du père de l’indépendance, le président Félix Houphouët-Boigny, lui-même fondateur du PDCI.

Les petits contre les gros

À grands frais, les trois favoris investissent les panneaux d’affichage du pays et diffusent leurs gadgets (tee-shirts, chemises, pagnes...) aux couleurs de leur parti. Ils ont même chargé leurs militants de faire du porte à porte pour convaincre les électeurs indécis, estimés à plus de 30 % de l'électorat par un récent sondage.

A côté de ces mastodontes de la politique nationale qui disposent d’avions et de jet privés pour sillonner le territoire, les petits candidats se battent avec des moyens limités et jouent avant tout sur la proximité. Le président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), Gnamien Konan, était le 14 octobre dans un maquis de Bouaké avant d’aller visiter le marché de la ville. Jacqueline Lohoues-Oble, la seule candidate féminine et indépendante, sillonne le pays dans le même bus de campagne que ses fidèles soutiens. Et se fait arrêter aussi souvent que les transporteurs publics par les gendarmes et policiers qui ne manquent pas d’être surpris à la vue de l’ancienne garde des Sceaux.

Dans les deux prochaines semaines, les moindres faits et gestes des candidats vont être scrutés à la loupe par la presse nationale et étrangère, fortement mobilisée. Les médias africains et occidentaux ont commencé à dépêcher leurs envoyés spéciaux. Selon les autorités, plus de 2000 journalistes étrangers sont attendus pour couvrir l’évènement.

Blaise Compaoré veut remettre la Ceni en ordre de marche

Le président burkinabè Blaise Compaoré à Ouagadougou, le 3 septembre 2010. Le président burkinabè Blaise Compaoré à Ouagadougou, le 3 septembre 2010.

Médiateur dans la crise guinéenne, Blaise Compaoré s’attelle à résoudre la crise de la Ceni, préambule nécessaire à la reprise du processus électoral.

Le président burkinabè Blaise Compaoré est "déterminé" à trouver une solution pour permettre la tenue du second tour de la présidentielle en Guinée, prévu le 24 octobre mais suspendu à la crise au sein de la commission électorale (Ceni), a indiqué vendredi 15 octobre un responsable onusien.

Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, "a réitéré sa détermination (...) à aider les Guinéens à trouver la voie qu'il faut pour la tenue des élections dans des conditions pacifiques", a déclaré le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest Saïd Djinnit. Il s'exprimait devant la presse après un entretien à Ouagadougou avec le chef de l'Etat burkinabè, en compagnie du président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) James Victor Gbeho.

"Nous sommes en train de chercher les solutions pour résoudre la crise que traverse la Ceni" a confirmé l'entourage de M. Compaoré, sans plus de précision.

Le 24 octobre, les Guinéens doivent départager l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui avait obtenu 43% des voix au premier tour, et l'opposant historique Alpha Condé (18%). Mais une ombre plane sur le scrutin, car le parti de M. Diallo a récusé l'élection du syndicaliste Louncény Camara à la présidence de la Ceni, en l'accusant notamment d'avoir manœuvré en faveur du candidat Alpha Condé.

Marseille - Nancy : 1-0

L'OM s'impose sans séduire au terme d'un bien triste match. Les Nancéiens n'ont absolument rien montré si ce n'est un premier quart d'heure enlevé avant de progressivement retomber dans l'anonymat. Marseille se replace au classement.

Incidents en fin de manifestation à Paris

La police a procédé samedi à une trentaine d'interpellations à la fin de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Des incidents ont éclaté près de la Bastille, où un groupe de "casseurs" s'est livré à des dégradations dont des bris de vitrine en fin de cortège

Alpha Condé / Cellou Dalein Diallo : l'avenir est entre leurs mains

Alpha Condé et cellou Dalein Diallo à Conakry, le 2 octobre. Alpha Condé et cellou Dalein Diallo à Conakry, le 2 octobre.

Annonce d’une date pour le second tour, soutien de la communauté internationale, engagement à former un gouvernement d'union nationale... En théorie, les conditions semblent réunies pour résoudre l’imbroglio de la présidentielle. Cellou et Alpha vont-ils s’entendre pour une élection dans la paix et la dignité, malgré le différend qui les oppose sur la Ceni ? Rien n'est moins sûr...

Le train de la démocratie est-il à nouveau sur de bons rails ? Depuis l’annonce, le 5 octobre, de la date du second tour de l’élection présidentielle, fixée au 24 du même mois, les voyants sont apparemment repassés au vert. D'autant que le 12 octobre à Conakry, en présence du le ministre d’État secrétaire à la présidence, Tibou Kamara, les deux finalistes se sont engagés à appeler au calme leurs partisans et à former un gouvernement d'union après l'élection. Mais la situation reste tendue, comme l'ont montré les violences perpetrées par des éléments de la garde présidentielle au siège de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dans soirée de mercredi dernier.

Tandis que le général Sékouba Konaté reste déterminé à « réconcilier » les camps de Cellou Dalein Diallo et d’Alpha Condé (arrivés en tête du premier tour avec respectivement 43 % et 18 % des voix), la communauté internationale multiplie les messages de soutien en direction du président de la transition. Maintes fois accusé de saboter le processus, Jean-Marie Doré, le Premier ministre, dit attacher la plus grande importance à la réussite du scrutin. Et le redémarrage de la campagne ne devrait pas tarder.

Ce n’était pas gagné : après le sprint qui a conduit à l’organisation de la première manche, le 27 juin, cinq mois à peine après la signature, le 15 janvier, de la Déclaration conjointe de Ouagadougou confiant la transition au numéro trois du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, junte), le processus s’est brutalement interrompu. Et les attaques se sont multipliées. Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Conseil national de transition (CNT), vainqueurs du premier tour, chef du gouvernement, président intérimaire… tout le monde en a pris pour son grade. Mais aujourd’hui, si la situation reste tendue, elle ne paraît plus désespérée. L’avenir est entre les mains de Konaté, des finalistes du premier tour et de la Ceni.

« La réussite de la transition ne dépend pas de moi uniquement. Chacun doit y mettre du sien », confiait Sékouba Konaté à J.A. le 7 octobre dans la soirée. Plutôt détendu, le « Tigre » se réjouissait de la visite, le matin même, dans sa résidence privée de Taouyah, de plusieurs représentants de pays étrangers et d’organisations internationales. « Les ambassadeurs sont venus m’encourager. Et le Fonds monétaire international promet d’aider la Guinée dès qu’il y aura un président élu. Voilà pourquoi j’incite l’armée à soutenir la démocratie et prie Cellou et Alpha de s’entendre. Ce que je veux maintenant, c’est les rencontrer ensemble et les amener à s’engager solennellement à travailler main dans la main, quel que soit le vainqueur. » Un message qui semble avoir été entendu. Du moins pour l'instant.

Message aux troupes

Car il reste à savoir si Cellou et Alpha accepteront de mettre en oeuvre leur « accord du 12 octobre », malgré leur désaccord sur la Ceni. Pour le « Tigre », qui se défend d’être responsable de la dégradation du climat et des cafouillages dans le processus électoral, ils n’ont pas d’autre choix. Le problème de l’armée étant en partie résolu, la stabilité du pays est désormais entre leurs mains. En quelques mois, plusieurs camps militaires ont été rénovés ou construits, et Konaté veille à maintenir le contact avec les troupes, qui s’habituent peu à peu à l’idée de confier le pouvoir à un civil.

Le 4 octobre, il a présidé une réunion avec plusieurs officiers. Ensemble, ils ont préparé des communications sur les avantages de la démocratie, qui seront présentées dans les casernes par les commandants d’unité. Le message est le suivant : sans élection, la Guinée ne bénéficiera d’aucune aide financière et les conditions de vie des militaires ne pourront jamais s’améliorer. « Je fais de mon mieux pour rallier l’armée à la cause de la démocratie », assure celui qui, à l’instar des agents de la garde présidentielle, a troqué son béret rouge pour un vert, « sur le conseil de la communauté internationale, qui estime qu’après le traumatisme du 28 septembre [2009], la vue des bérets rouges n’était pas rassurante pour la population ».

Aussi discrètes qu’elles soient, les initiatives du général sont saluées. À la fin de septembre, il s’est entretenu avec le président français, Nicolas Sarkozy, qui l’a encouragé à poursuivre sa mission et l’a assuré que la France l’accueillerait après la transition s’il le souhaitait ; puis, quelques jours plus tard, avec son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Même soutien de la part des États-Unis, par la voix de Hillary Clinton, la secrétaire d’État, ou de Patricia Moller, l’ambassadrice à Conakry.

Blaise pas à l’aise ?

Une ombre au tableau toutefois : le médiateur Blaise Compaoré se montre peu enclin à rappeler à l’ordre les différents acteurs de la transition, qu’il préfère laisser prendre leurs responsabilités. Selon un proche du dossier, le président burkinabè a « peur de jouer son image et sa crédibilité ». « Faux, rétorque un diplomate africain. Il a dénoué des affaires bien plus compliquées et entretient des contacts réguliers avec les parties concernées. »

En attendant, la création d’un « Comité de suivi et d’évaluation des actes préparatoires du second tour de l’élection présidentielle » a été rendue publique le 7 octobre. Elle faisait partie des recommandations de la commission ad hoc (comprenant des représentants du CNT, du Conseil économique et social…), chargée d’examiner le déroulement du premier tour. D’après le texte officiel, sa mission sera de « suivre, d’évaluer et de s’assurer de l’effectivité des tâches accomplies et de celles à accomplir », mais « sans exercer les attributions de la Ceni ». Ce comité sera présidé par le général Ali Traoré,­ représentant de Blaise Compaoré.

La nomination de deux nouveaux membres au sein de la Ceni a été annoncée le même jour. Mgr Albert Gomez, évêque de l’Église anglicane et deuxième vice-président du CNT, et Me Amadou Salifou Kébé remplacent respectivement Ben Sékou Sylla, président de la Ceni, décédé le 14 septembre, et Me Abass Bangoura, démissionnaire.

Apprécié pour son intégrité, Mgr Gomez est pressenti pour diriger la Ceni. Encore faudra-t-il que l’élection de Louncény Camara – dans le collimateur de Cellou Dalein Diallo et de ses alliés, qui lui reprochent de militer en faveur d’Alpha Condé – soit annulée et qu’un nouveau scrutin soit organisé. Ce qui pourrait aboutir, par réaction, à une radicalisation de l’Alliance arc-en-ciel de Condé, et entraîner de nouveaux blocages.

Camara est par ailleurs sous le coup d’une plainte de l’Union des forces démocratiques de Guinée, le parti de Diallo, qui l’accuse d’avoir subtilisé 109 procès-verbaux lors du premier tour de la présidentielle. Son audition par la justice, prévue le 7 octobre, a été reportée au 21.

Une réunion axée sur les investissements en Afrique

L’Afrique, marché d’un milliard d’habitants, possède les plus grandes richesses minières du monde. Confinée dans une "marginalisation économique", selon les termes de Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine à l’ouverture du 2e sommet afro-arabe tenue le 10 octobre dernier à Syrte en Libye, elle peut beaucoup offrir. Autant dire que les enjeux du sommet étaient avant tout largement économiques.

Les travaux du sommet qui a réuni, le 10 octobre à Syrte (Libye), une cinquantaine de chefs d’Etat arabes et africains, se sont achevés par le lancement d’un "partenariat stratégique". Une stratégie de partenariat assortie d’un plan d’action commun pour renforcer la coopération politique et économique entre l’Afrique et le monde arabe. Ce plan s’articule autour de quatre domaines : politique, paix et sécurité, échanges économiques, agriculture et sécurité alimentaire et enfin coopération socioculturelle. La stratégie de partenariat prévoit, entre autres, de renforcer la coopération dans les secteurs financier, commercial et du développement et d’encourager l’investissement et le commerce entre pays africains et arabes. A l’ouverture du sommet, Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, a appelé les riches pays arabes à investir davantage en Afrique pour aider le continent à sortir de "la marginalisation économique". "Les Etats frères arabes disposent de vastes réserves d’épargne, de ressources financières considérables et d’immenses capacités d’investissement. Nous pouvons nous rendre complémentaires", a-t-il déclaré devant les dirigeants africains et arabes, estimant que la proximité géographique entre pays africains et arabes représente "un avantage certain". Afin de convaincre les Etats arabes à investir plus en Afrique, Jean Ping, pour qui "notre coopération n’est pas encore à la hauteur de nos ambitions", a indiqué que l’Afrique constitue un marché d’un milliard d’habitants et possède les plus grandes richesses minières du monde.

L’Afrique et ses grandes ressources minières

"Disons-le clairement : ce sommet est celui de l’investissement des capitaux arabes en Afrique", a, pour sa part, souligné Mouammar Kadhafi, selon qui, les pertes subies par les pays arabes lors de la crise financière mondiale auraient pu être évitées si ces derniers avaient investi en Afrique. L’hôte du sommet a cependant prévenu : "Les capitaux fuient les zones instables. Il faut donc travailler à la stabilité des Etats africains". Tous les orateurs qui se sont succédé à l’assemblée, de l’hôte du sommet à Jean Ping en passant par Amr Moussa de la Ligue arabe, Idriss Déby Itno du Tchad, l’émir du Koweït, se sont montrés solidaires de ce nouveau partenariat et de son plan d’action 2011-2016. Même si, pour le président gabonais, "un regard sur les trois décennies du partenariat afro-arabe fait apparaître des succès, mais aussi des manquements qu’il conviendrait de corriger en vue d’un partenariat sûr, dynamique et solide". Ces assises ont pour objet de poser les fondements d’une nouvelle stratégie mutuellement avantageuse, certes. Mais, a-t-il ajouté, les divers domaines de coopération qu’intègre cette stratégie n’auront de signification réelle, quelles que soient la teneur et la force des engagements pris de part et d’autre, que s’ils produisent des résultats tangibles. Dans ce sens, Ali Bongo en appelle notamment à plus d’effort pour que le flux des échanges commerciaux et le volume des investissements répondent à la vocation réelle de ce partenariat nouveau.

"L’Afrique, un continent d’avenir"

"Donnons-nous la main pour créer un environnement propice de sécurité pour les investissements dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant", a, de son côté, lancé le président tchadien, Idriss Déby, qui s’exprimait en sa quadruple qualité de président en exercice de quatre organisations africaines, en l’occurrence la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-sad), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), l’Autorité du bassin du Niger (Abn), le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss). "N’ayez pas peur d’investir en Afrique", ce continent "d’avenir", s’est-il exclamé. Inaugurant les travaux du 2e sommet avant de passer la présidence du sommet à Kadhafi, le président égyptien Hosni Moubarak a déclaré qu’il faut transformer, sous les auspices de l’Union africaine et de la Ligue arabe, les "relations mutuelles" en "coopération mutuelle".

Une maladie contagieuse pour l’Afrique

Le référendum (aujourd’hui plus que jamais menacé) au cours duquel le Sud-Soudan aurait pu opter pour l’indépendance, s’est invité au sommet auquel participait le président soudanais Omar El-Bechir. Sur le sujet, le Guide libyen a sa position. Mettant en garde les pays arabes et africains contre une éventuelle scission du Soudan, il l’a qualifiée de "maladie gravement contagieuse pour l’Afrique et le monde arabe". "Si on demandait à nos élèves de dessiner une carte du Soudan ou de l’Afrique ou d’un pays africain, ils reproduiraient certainement la carte actuelle, avec ses frontières et à laquelle nous sommes habitués", a ironisé le Guide Kadhafi qui en conclut que ces élèves auraient raté leurs examens, au cas où le Sud-Soudan devenait un Etat, entraînant du coup la modification de la carte du reste du Soudan. Une situation qualifiée de "nuisible" pour le programme d’enseignement africain, dira le Guide libyen qui voit derrière la volonté séparatiste, les Etats impérialistes, notamment Israël. Toutefois, il a affirmé que le dernier mot revient aux habitants du Sud-Soudan. Plus mesuré a été Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, qui, craignant "l’impact du référendum sur la sécurité et la stabilité dans une vaste partie de l’Afrique et du Moyen-Orient", a souligné la nécessité d’une "bonne préparation".

Des efforts récompensés

Plus globalement, les chefs d’Etat arabes et africains ont souligné, dans un projet de déclaration, la nécessité de "respecter la souveraineté du Soudan, son intégrité territoriale et son indépendance" et ont affirmé leur "refus total de toute tentative de porter atteinte à sa souveraineté, son unité, sa sécurité ou sa stabilité". Un sommet afro-arabe aura donc fait place à un autre, même si le second intervient trente-trois ans après la tenue du premier, au Caire en Egypte. De quoi réjouir Mouammar Kadhafi, Amr Moussa et Jean Ping qui ont déployé des efforts énormes pour relancer la coopération économique et politique entre les deux régions. Mieux, ils peuvent se satisfaire de l’institutionnalisation du sommet qui devrait se réunir dorénavant tous les trois ans par alternance dans un pays africain ou arabe. Le 3e sommet afro-arabe est prévu pour 2013 au Koweït.

Les excuses du Guide libyen

Au nom des pays arabes, le Guide libyen, Mouammar Kadhafi, a présenté ses excuses aux Africains pour les sévices, la maltraitance et l’humiliation que ceux-ci leur avaient fait subir dans le passé. "Les Africains faisaient l’objet d’esclavage et étaient exploités de manière inhumaine de la part des pays arabes riches, d’autant plus que leurs richesses ont été spoliées par les colonisateurs", a-t-il déclaré à la cérémonie inaugurale du sommet.

Idriss Déby Itno appelle à sauver le lac Tchad

"L’avancée du désert constitue une menace régionale qui nécessite une réaction collective à l’échelle internationale", a déclaré le président tchadien, Idriss Déby Itno, à la tribune du 2e sommet afro-arabe. Il a saisi l’occasion pour informer l’assemblée que son pays organise les 29 et 30 octobre 2010 à N’Djamena, capitale tchadienne, un forum international sur le développement durable dont le thème est : "sauver le lac Tchad". D’une superficie de 25 000 km2 il y a 30 ans, le lac Tchad est aujourd’hui à 2 500 km2, a déploré le président Déby pour qui la disparition de ce lac serait un "désastre écologique". Il a, pour cela, invité ses "frères arabes à participer aux efforts de sauvetage du lac Tchad et à contribuer à l’initiative eau, lancée par le Cilss dans le Sahel et au projet de la Grande muraille".

La nouvelle stratégie afro-arabe pour un climat des affaires apaisé

S’agissant de la promotion des investissements, la nouvelle stratégie afro-arabe se propose d’améliorer la gouvernance et le climat des affaires pour permettre aux pays africains et arabes de renforcer leurs capacités économiques. Elle entend mobiliser des fonds pour les projets nationaux et les grands projets afro-arabes, harmoniser les codes des investissements dans les deux régions afin d’encourager et de stimuler l’investissement entre elles. L’initiative ambitionne d’encourager et de protéger les flux d’investissements dans les deux régions en utilisant les systèmes de garantie des investissements et les institutions existantes. Pour ce qui est de la promotion des échanges commerciaux, la réunion de Syrte a promis de relancer la foire commerciale afro-arabe ainsi que la tenue de foires commerciales spécialisées dans les pays des deux régions. Elle s’engage à mobiliser des ressources financières pour relier les réseaux routiers ferroviaires, maritimes et aériens dans les deux régions dans le cadre du NEPAD et du Plan arabe pour les transports. La réunion a mis un accent particulier sur le développement de l’agriculture pour conjurer définitivement le spectre de la faim en Afrique et dans les pays arabes. Elle a, à cet effet, insisté sur la nécessité de la mise en œuvre effective du plan d’action conjoint adopté par une réunion ministérielle afro-arabe sur le développement agricole et la sécurité alimentaire tenue à Sharm El Cheikh (Egypte) en février dernier.