27 août, 2010

France-Burkina : Pourquoi un ambassadeur militaire à Ouagadougou (2/5)


Le Gal Beth (à droite de B. Compaoré) en visite au Burkina en 2008 Militaire de terrain (« africain » : Djibouti et Tchad) au sein des unités de combat parmi les plus mythiques de l’armée de terre française (le 2ème REP et la 13ème DBLE), excellemment formé (Saint-Cyr, Ecole de guerre, IHEDN, etc.), le colonel Emmanuel Beth va rejoindre, en 2000, le cabinet du Premier ministre en tant qu’adjoint terre du chef du cabinet militaire.

Si Jacques Chirac est toujours à l’Elysée, à Matignon le socialiste Lionel Jospin a pris la suite de Alain Juppé. C’est alors - depuis le 1er août 1998 - le contre-amiral Alain Dumontet (ex-commandant du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc et futur commandant de la Force armée navale) qui est chef du cabinet militaire de Jospin. En 2002, la réélection de Chirac à la présidence de la République et la nomination de Jean-Pierre Raffarin au poste de premier ministre vont mettre fin à la troisième cohabitation (la plus longue : cinq ans !) et, du même coup, au séjour de Beth à Matignon (Raffarin va le garder auprès de lui jusqu’au 30 septembre 2002 ; il sera alors remplacé par le général de brigade aérienne Stéphane Abrial, aujourd’hui un des patrons de l’OTAN).

Le 1er août 2002, Beth obtient ses deux premières étoiles : général de brigade, et se voit confier le commandement de la 11ème brigade parachutiste à Balma, non loin de Toulouse. La 11ème BP, qui a été créée en 1999, est l’héritière de l’histoire tourmentée de notre armée au sein de l’empire colonial français, tout particulièrement en Algérie. Cette brigade, considérée comme une unité d’élite, a été fondée pour être capable de se « projeter dans l’urgence afin de fournir une réponse à une situation de crise ». Cela tombe bien : dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, la crise ivoiro-ivoirienne prend une nouvelle tournure et la France se retrouve dans une situation diplomatico-militaire inextricable.

Dès le mardi 1er octobre 2002, un « état-major tactique » de l’armée française, composé de 70 officiers de la 11ème BP, dirigé par Beth, va débarquer à Abidjan afin d’y appuyer les forces françaises « prépositionnées » dans la capitale ivoirienne. Il va prendre le commandement du dispositif militaire mis en place par Paris. Objectif de la France : « Il n’est pas question de nous substituer à la Côte d’Ivoire mais il n’est pas question de fuir nos responsabilités ». Commentaire de Adrien Jaulmes, envoyé spécial du quotidien Le Figaro à Bouaké, le fief des « rebelles » (Le Figaro du 3 octobre 2002) : « Tout en se défendant de prendre parti dans la guerre civile qui coupe depuis 15 jours la Côte d’Ivoire en deux, la France offre, en gardant ses troupes stationnées sur la route des mutins, un répit au régime légal du président Gbagbo. A l’abri du dispositif français, les forces armées nationales ivoiriennes (FANCI) ont commencé ce week-end à reconstituer un semblant de front face à une mutinerie bien armée et bien organisée dont l’avance semblait à ses débuts irrésistibles ».

La détérioration de la situation ivoirienne va amener les responsables politiques français à mettre en place « l’opération Licorne » dont le commandement va être confié à Beth. Une intervention qui se fonde sur « trois principes » : « Un appui aux autorités démocratiques et légitimement élues, la volonté de préserver l’intégrité et la souveraineté de la Côte d’Ivoire et enfin un soutien à tous les efforts de médiation régionale ».

Alors que le devenir politique de la République de Côte d’Ivoire était l’objet d’interminables discussions à Marcoussis, en France, les premiers éléments de la force de paix ouest-africaine vont débarquer à Abidjan au début de l’année 2003. Beth et « l’opération Licorne » (2.500 soldats) sécurisent la « ligne de non-franchissement entre le Nord et le Sud » (800 km). Le départ de Beth et de ses 70 officiers de « l’état-major tactique » était cependant programmé pour la fin du mois de janvier 2003. Dans les faits, compte tenu de la difficulté pour les « Ouest-Africains » - qui assuraient la relève - à se mettre en place, Beth va rester à la tête de « Licorne » du 1er octobre 2002 au 30 mai 2003. Il sera alors remplacé par le général Pierre Michel Joana, ancien sous-chef d’état-major « OPS-LOG » de l’EMAT puis, à compter du 3 juin 2004 par le général Henri Poncet (« Licorne » a, à ce jour, connu neuf commandants !).

En Côte d’Ivoire, Beth a vécu des événements politico-militaires majeurs. La multiplication des médiations, les deux visites particulièrement délicates du ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin (27 novembre 2002 et 3 janvier 2003), et l’exfiltration d’Alassane Ouattara et de ses proches, les affrontements dans l’Ouest, notamment à Man et à Danané puis à Duékoué au début de l’année 2003 au cours desquels les militaires français vont être confrontés à leur premier accrochage meurtrier, les tensions et les manifestations anti-françaises à Abidjan à la suite de la signature de l’accord de Marcoussis et de la nomination de Seydou Diarra comme Premier ministre d’un gouvernement de réconciliation nationale, tensions qui vont conduire au renforcement de « l’opération Licorne » (3.000 puis 4.000 hommes), l’adoption de la résolution 1479 des Nations unies (13 mai 2003) qui crée une Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Minuci). A l’issue de son séjour en Côte d’Ivoire, il dira : « On ne conduit pas une telle opération sans y laisser une part de soi-même ».

Lors d’une conférence sur le maintien de la paix en Afrique sub-saharienne organisée à Bruxelles par l’Assemblée de l’Union européenne (20-21 septembre 2005), Beth va développer les leçons qui, selon lui, doivent être tirées de « l’opération Licorne ». Il soulignera tout d’abord que « la crise ivoirienne ne remonte pas au 19 septembre 2002, mais à la succession mal négociée du président Houphouët-Boigny. Celui-ci n’a pas pris de précautions quant à sa suite, et la situation est devenue volatile ». Marcoussis lui semblera « fondamental et nécessaire » ; il ajoutera : « Je pense qu’il n’y a pas de solution militaire à cette crise […] Aucune solution de sortie de crise ne pourrait se faire sans la France et la communauté internationale ».

Il faut, nous dit Beth, « ne pas créer les conditions de l’irréparable […] L’action doit être réversible, et il faut toujours chercher à privilégier toute initiative de paix, alors que des acteurs veulent nous conduire vers l’affrontement. Il faut une importante capacité de discernement » tandis que « la complémentarité des acteurs joue un rôle indispensable […] L’action militaire seule ne peut rien. Les organisations internationales et les organisations non gouvernementales (ONG) ont un rôle important à jouer ». Il ajoutera, sans plus de précisions hélas : « Je tiens à souligner l’importance de la subsidiarité, à partir du moment où tout peut prendre un tour démesuré ».

Sans s’aventurer sur le terrain politique (qui, dit-il, lui « échappe »), Beth notera les limites des actions menées par les militaires en matière de maintien de la paix. Soulignant « qu’il aurait été malvenu que la France gère seule cette crise », il ajoutera : « Deux aspects sont à noter sur le plan du témoignage : en début de crise, la Force aurait pu reconduire les rebelles à la frontière Nord mais les politiques auraient refusé : cela ouvrait des possibilités de coups d’Etat et c’était donc inacceptable ; alors qu’en janvier 2003, les forces françaises faisaient face aux pires avanies [la retranscription parle « d’avaries », mais je pense qu’il s’agit plutôt « d’avanies »], elles auraient pu, lassées, se retirer et laisser un pays aux mains des rebelles, non reconnus par la communauté internationale, politiquement encore ce n’était pas possible ».

50e anniversaire du Burkina Faso : Bobo-Dioulasso, le cinquantenaire et après ?


Fleuron économique sous la colonisation, Bobo-Dioulasso tourne aujourd’hui au ralenti. Fermetures d’usines, chômage des jeunes, programme public de relance sans grands résultats pour le moment… La capitale économique du Burkina Faso accueille sans passion la célébration du cinquantenaire de l’indépendance.

Bobo-Dioulasso, à 360 km au sud-ouest de Ouagadougou, est un vaste chantier à ciel ouvert en ce mois de juillet. Vrombissement de bulldozers, bruit strident de marteaux piqueurs... Depuis mars dernier et le lancement officiel des activités commémoratives des 50 ans de l’indépendance du Burkina Faso, obtenue le 5 août 1960, la ville se fait belle pour accueillir dignement, les milliers d’invités attendus de tout le pays et de la sous-région. Conférences sur l’histoire du pays, concert géant et défilé militaire sont au programme des festivités organisées à Bobo en décembre prochain, pour permettre aux paysans de participer à la fête après l’hivernage et ses multiples travaux champêtres.

Le toilettage de Bobo-Dioulasso (plus de 500 000 habitants), s’imposait… "Le secteur économique de la région végète", avoue Pascal Benon, gouverneur des Hauts-Bassins, dont Bobo est le chef-lieu. Hamidou Sawadogo, 32 ans, assis dans son grin, club de jeunes buveurs de thé, vit la précarité au quotidien depuis la fermeture, en 2002, de l’usine dans laquelle il travaillait. "Je fais tous les métiers de la construction pour que ma famille ne meure pas de faim", confie-t-il amer. En face de lui, Abdoulaye Konaté 27 ans, est au chômage depuis neuf mois. Ouvrier saisonnier dans une usine de fibre textile, il a fait les frais de la baisse de la production cotonnière. Son équipe n’a pas été engagée cette année. Avec ses camarades de grin, il a sillonné différents chantiers. "Nous nous sommes présentés comme manœuvres. Malheureusement, les entrepreneurs avaient déjà leurs équipes venant parfois d’autres villes", regrette-t-il.

La fin d’une époque

Des histoires de ce genre, on en entend par centaines à Bobo-Dioulasso. La ville a même connu, en 2008, des émeutes de la faim. Sya, l’ancien nom de Bobo, était pourtant autrefois une des cités par lesquelles passait le commerce caravanier transsaharien. La ville est devenue un fleuron économique sous la colonisation avec la construction d’une gare ferroviaire de la Régie Abidjan Niger (RAN) qui la reliait à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. L’embellie s’est poursuivie jusque dans les années 70 pour s’estomper au milieu des années 80. La dévaluation du CFA en 1994 conjuguée à la privatisation de la RAN la même année a ouvert définitivement une page sombre.

Depuis les années 90, une vingtaine d’usines, grandes pourvoyeuses d’emplois, ont fermé leurs portes à Bobo et ses environs. Fin 2009, la dernière fermeture a fait du bruit : celle d’une chaîne de montage de cyclomoteurs, succursale d’un concessionnaire du groupe Peugeot. Elle employait plus de 300 ouvriers... Quant aux usines de fabrication de piles Winner et d’agro-alimentaire SN CITEC, elles sont en crise.

Peu compétitives, les unités industrielles bobolaises souffrent de la fraude, mais surtout de la forte concurrence des produits des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Depuis l’instauration de la libre circulation dans cet espace, le 1er janvier 2000, la part de marché des sociétés burkinabè se réduit comme une peau de chagrin. Par ailleurs, la crise politique ivoirienne depuis 2002 a eu un impact négatif sur l’économie de la ville, le port d’Abidjan étant le principal port d’approvisionnement. Conséquence : les jeunes migrent vers la capitale, Ouagadougou, et le Mali en quête d’un mieux-être. "Dans les années 1970, se souvient Abdoulaye Sanou, un retraité, il faisait bon vivre à Bobo. Des jeunes venaient du Sénégal, du Mali et de la Guinée pour travailler. De nos jours, ce sont nos enfants qui s’exilent", constate-t-il, nostalgique.
Pour permettre à la ville de retrouver un peu de sa splendeur d’antan, le gouvernement soutient, depuis 1996, un programme de relance économique. Au nombre des infrastructures réalisées, des routes vers le Mali et la Côte d’Ivoire, une université, la rénovation du marché central, sans oublier la récente construction d’un port sec. Les investissements consentis se montent à 100 milliards de CFA (environ 152 millions €). Mais pour l’heure, ce programme n’a pas encore produit les résultats escomptés. Ouagadougou est devenue ces dernières années le nouveau centre des affaires. La capitale politique concentre désormais l’essentiel des activités économiques.

Depuis 5 ans, des membres du gouvernement et des opérateurs économiques du secteur privé se rencontrent à Bobo chaque année. L’État espère que la commémoration du cinquantenaire insufflera un nouveau dynamisme à la ville. Moumouni, 30 ans, quincaillier, semble confiant : "Les chantiers créent des emplois. Les infrastructures vont attirer des investisseurs. Tout cela est bon pour la ville."

La majorité des jeunes voit plutôt dans les travaux en cours une opération de charme du pouvoir en place pour préparer la réélection de son candidat, Blaise Compaoré, en novembre prochain. "Que vont devenir les travailleurs une fois les chantiers achevés ?", s’interroge par exemple Hamidou. "L’État doit trouver une solution structurelle au chômage, mais je doute qu’il puisse le faire", affirme-t-il, en tendant à Abdoulaye une pièce de 100 Fcfa (0,15 €). Aujourd’hui encore, les amis se cotiseront à cinq pour jouer au PMU en espérant décrocher le gros lot, convaincus que le hasard leur offre plus de chances d’améliorer leur sort que le marché du travail.

Algérie : rassemblement des familles de disparus à Paris


De nombreuses familles algériennes ont perdu un membre de leur famille, victime de disparition forcée entre 1993 et 2002. Presque tous les mercredis depuis 1998, ces familles se réunissent à Alger pour réclamer la vérité. Mais depuis le début du mois d’août, ces rassemblements pacifiques leurs sont interdits. Pour continuer la lutte, le collectif des familles des disparus en Algérie s’est réuni mercredi à Paris, près de l’ambassade d’Algérie.

« Nous recevons des coups dans la rue, nous sommes brutalisés, mais nous ne nous arrêterons pas ». Depuis 1998, les familles de victimes de disparitions forcées en Algérie se réunissent presque tous les mercredis pour réclamer la vérité sur le sort de leurs proches. Le 11 août, les forces de l’ordre ont empêché cette contestation pacifique. « Certaines femmes ont été molestées. Quatre personnes, dont une âgée, ont même été détenues », selon la présidente d’Amnesty International France, Geneviève Garrigos, présente à la manifestation de soutien de mercredi, en France. SOS Disparus n’a toujours pas d’existence légale en Algérie. En France, ses revendications sont relayées par le collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA). Le CFDA estime que l’Etat tente de faire pression sur les familles pour qu’elles acceptent des indemnités.
Mais elles ne céderont pas. On leur interdit la rue algérienne, elles investissent les trottoirs parisiens. Ils étaient quelques dizaines mercredi près de l’ambassade d’Algérie : des proches de disparus, mais aussi des organisations de défense des droits de l’homme. Pour que l’on n’oublie pas leur fils ou leur époux disparus, probablement torturés jusqu’à la mort, les familles ont clamé des slogans tels que « Vérité » ou « Où sont-ils ? ». Si les femmes algériennes qui se réunissent depuis des années à Alger n’étaient pas là physiquement, elles ont envoyé un mail qui a été lu par leurs soutiens en France. Elles y confirment leur détermination. « Nous allons continuer à faire vivre leur mémoire ». Comme depuis 12 ans maintenant, elles ont réclamé « vérité et justice pour les nôtres ».

En quête de la vérité

Les familles de disparus demandent en effet tout simplement à savoir ce qu’il est advenu de leur proche enlevé. Et s’il est mort, savoir où il est enterré. « S’ils sont morts, nous voulons pouvoir pleurer sur leur tombe », réclame Nacéra Dutour, la présidente du collectif des familles des disparus en Algérie, dont le fils a été enlevé le 30 janvier 1997. La voix éraillée, elle a affirmé : « ils ne les tueront pas deux fois ». Par cette formule, elle signifiait qu’elle continuerait à refuser les indemnités proposées par l’Etat, qui s’accompagnent d’un certificat de décès du disparu.

Accepter l’indemnité ce serait « tuer mon fils de mes propres mains », estime Nacéra Dutour. Selon elle, les familles qui ont accepté l’indemnité y ont été contraintes par « le drame de la misère. D’autres y ont été poussées pour des raisons administratives. Ainsi, je connais une jeune femme qui ne pouvait pas avoir de carte d’identité tant que l’on ne savait pas où était son père. Pour que sa fille puisse aller à l’université, l’épouse est allée chercher le certificat de décès de son mari disparu. »

L’Etat algérien reconnait 8024 cas de disparitions, mais considère que le dossier est clos. L’Etat se dit « responsable mais pas coupable », selon la formule de Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH). Pour Alger, qui ne souhaite pas ouvrir d’enquête, ces disparitions sont le fait d’ « agents isolés ». La Charte pour la paix et la réconciliation nationale de 2006 « a donné l’impunité aux agents de l’Etat », explique Geneviève Garrigos. Ce texte prévoit également « 3 à 5 ans de prison pour ceux qui ternissent l’image du pays. On cherche à faire taire les familles de disparus, qui risquent la prison », estime-t-elle.

"On va la ramener dans deux heures"

Les disparus ont généralement été enlevés à leur domicile, en présence de leur famille qui se dit aujourd’hui, dans un quart des cas, capable d’identifier les ravisseurs. Benaziza Abdelkader, Algérien de Constantine actuellement en vacances en France, participait au rassemblement de mercredi. Sa mère a été enlevée à 69 ans le 2 juin 1996. « Les agents de sécurité sont venus vers 22 heures, à la recherche de l’un de mes frères. En son absence, ils ont demandé à ma mère de les suivre. Ils lui ont fait enlever ses bijoux, ils ne l’ont pas laissé prendre ses médicaments. Ils ont dit : "on va la ramener dans deux heures", mais elle n’est jamais revenue ».

La majorité de ces disparitions ont eu lieu entre 1994 et 1996, mais s’échelonnent de 1993 à 2002. Ces enlèvements de personnes présentées comme islamistes ont été l’un des instruments principaux de la « sale guerre » déclenchée en janvier 1992 par les généraux algériens contre leurs opposants et la population civile. Après leur coup d’État du 11 janvier 1992, annulant la victoire électorale du Front islamique du salut (FIS) aux élections législatives, les chefs de l’armée et des services de renseignement, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) mettent progressivement en place un redoutable dispositif répressif pour écraser toute opposition, parfois qualifié de « terrorisme d’Etat ».

Dans certains cas, les familles ayant connaissance des disparitions forcées suivaient les forces de l’ordre. « Pendant une ou deux semaines, elles apportaient de la nourriture à leur mari ou enfant. Puis, un jour, on leur répondait : "on ne le connait pas, on ne l’a jamais vu ". Il y a de quoi devenir fou », estime Paulette Thornander, membre de la Ligue des Droits de l’homme, présente mercredi. Aujourd’hui, les familles de disparus reprochent à l’Etat de vouloir « tourner la page sans l’écrire, selon les termes de Nacéra Dutour. Nous ne sommes pas contre la paix, mais nous voulons savoir ce qu’il s’est passé ».

keynote-dapple-le-1-er-septembre-2010


Apple a envoyé aux médias américains, une invitation pour la prochaine Apple Keynote qui se déroulera le 1 er Septembre 2010. Cette invitation est composé d’une guitare à laquelle est intégrée le logo Apple.

Cette preuve d’invitation annule la possibilité d’avoir une Keynote le 7 Septembre 2010, la date réel est le 1 er. Les hypothèses d’annonces sont un nouvel iPod Touch et la sortie d’une iTV, à voir.

En Iran, le piratage est (presque) légal

C'est TorrentFreak qui en a fait la découverte : un serveur FTP d'une agence paragouvernementale iranienne rempli de logiciels piratés !L'Organisation iranienne pour la science et la technologie, qui dépend du ministère de la Recherche, donne accès en effet tout à fait librement et sans se cacher à des versions gratuites et craquées de Photoshop, Illustrator, Microsoft Office et autres logiciels. Sauf que d'après TorrentFreak, du point de vue iranien, cela n'a rien d'illégal. Il n'y a pas de violation de propriété intellectuelle du moment que cela ne concerne pas une oeuvre ou un produit créé en Iran par un Iranien. Dans le pays, l'équivalent du copyright ne protège que les créations nationales. Tout le reste pouvant être copié, piraté, craqué, téléchargé, mis à disposition sans aucun problème.

L'Iran est pourtant membre de l'Organisation mondiale pour la propriété intellectuelle (Wipo). Mais le pays n'a pas signé les principaux traités qui garantissent la protection des droits de propriété intellectuelle d'un pays à l'autre. Depuis la parution de l'article de TorrentFreak, l'accès au serveur est protégé par un mot de passe. Mais un autre est disponible, hébergé par l'université polytechnique de Téhéran. On y trouve par exemple plusieurs versions de Photoshop, Dreamweaver ou encore Acrobat aux côtés de quantité de logiciels gratuits.

Sékouba à Ouaga : Derniers réglages du second tour avec Blaise


Trois semaines après la visite du président burkinabè à Conakry, c’était au tour de son homologue intérimaire Sékouba Konaté de lui rendre la politesse, hier 26 août 2010. Mais au-delà de cet usage diplomatique, deux dossiers essentiels ont surtout dicté cet agenda burkinabè du « Tigre » : présenter ses condoléances à son ami d’enfance et ex-patron de la junte Dadis Camara pour la perte de son fils (1) et le second tour de la présidentielle, au sujet duquel Sékouba a maintenu qu’il aura bien lieu le 19 septembre prochain. Un séjour de derniers réglages de ce second round, avec le facilitateur.

« Bien sûr, la date du 19 septembre tient », telle est la réponse du président par intérim de la Guinée, à la question de la presse relative à un éventuel report du second tour. En effet, il y a quelques jours de cela, le Premier ministre de transition, Jean-Marie Doré, a proposé de modifier la Constitution pour que le ministère de l’Administration territoriale et des affaires politiques (MATAP) soit associé à ce second tour. Autrement dit, que les prérogatives dévolues à la CENI soient revues à la baisse.

L’ex-porte-parole des Forces vives guinéennes se base sur les recommandations d’une commission ad hoc qui a eu à plancher sur les dysfonctionnements et les irrégularités qui ont entaché le premier tour. Problème : la classe politique est divisée sur ce pavé premier ministériel, à commencer par les deux finalistes du second tour : Celloun Dallein Diallo s’oppose à ce qui s’apparente à un oukase de Doré (2) alors que son Challenger Alpha Condé épouse la position du Premier ministre.

Qu’en pense Sékouba Konaté ? Sans détours encore, il répond : « Vous savez, je ne m’y connais pas dans ces domaines-là. Notamment, la CENI, la Constitution… l’essentiel est que nous ayons eu à prendre des accords avec les deux candidats (NDLR : Dallein et Conté) pour fixer la date du 19 septembre 2010. C’est l’occasion pour moi de profiter remercier le président Blaise Compaoré qui a apporté son soutien, car il y a eu l’Accord de Ouaga.

Ce qui a permis de régler, comme il le faut, la crise guinéenne. Nous prions Dieu pour qu’il continue à nous apporter cette contribution et ses conseils ». Le « Tigre » (surnom de Sékouba Konaté) ne peut pas être plus clair. Le 19 septembre prochain aura lieu donc le second round de la présidentielle guinéenne.

A l’évidence, il vient à Ouaga pour échanger avec le facilitateur, afin de régler certains détails qui pourraient hypothéquer le bon déroulement de ce second tour. Et si le général Sékouba promet que ce scrutin se déroulera à bonne date, on peut le croire, car jusqu’à présent, il a toujours mis son poids d’officier respecté par la troupe, et d’intérimaire désintéressé par le pouvoir, pour faire évoluer le processus électoral dans le bon sens.

Dans tous les cas, l’ex-commandant du bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA), le corps d’élite le mieux équipé de Guinée, sait qu’il joue son va-tout dans cette dernière ligne droite vers la normalisation de la gouvernance en Guinée. Si tout se passe bien à ce second tour, il sera l’homme par qui la démocratie est arrivée, après 50 ans de tâtonnements politiques. Si ça casse, le général aurait raté sa sortie, qu’il veut pourtant par la grande porte.

Le football camerounais à la croisée de chemin


C’est par le football que le Cameroun a écrit l’une des meilleures pages de son histoire. En évoquant le nom de ce sport, l’observateur de la scène sportive a en mémoire quelques faits saillants. A titre d’exemple lorsque le Camerounais veut faire appel à son passé héroïque et glorieux, il se rappelle de la victoire de son pays devant l’Argentine de Diègo Maradonna en 1990 en match d’ouverture de la coupe du monde ou alors de la marche royale des lions espoir devant la planète foot en 2000 lors des jeux olympiques de Sidney.

Ces victoires ont confirmé l’adage populaire et très apprécié selon lequel « impossible n’est pas camerounais ». En plus de cela, il faut ajouter que le pays des lions indomptables a déjà soulevé quatre fois le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations , ce qui a valu à la Nation une place de choix au classement FIFA. Le Président de la République a d’ailleurs toujours présenté les joueurs de l’équipe nationale comme des héros méritant la reconnaissance du peuple camerounais. Il a par ailleurs recommandé le « lions fighter spirit » à tous les jeunes patriotes.
Mais la débâcle de nos indomptables en Afrique du Sud a nourri trop de controverses. Les Camerounais ne veulent pre à leur équipe et plusieurs recettes sont proposées. Changement de l’équipe dirigeante d’une part, nomination des hommes pétris d’expérience à la tête de la sélection ou création d’une direction technique nationale forte.
Finalement, la FECAFOOT et le Ministère des Sports sont tombés d’accord pour la nomination de Javier CLEMENTE au porte d’entraineur sélectionneur pour un mandat de deux ans. Il sera secondé respectivement par François OMAM BIYICK et Jacques SONGO. De l’autre coté,Jean MANGA ONGUENE et le très célèbre Jean Paul AKONO prendront les commandes de la Direction technique nationale. Tout ce monde sera installé le 28 Août prochain.

Nous espérons que le football camerounais retrouvera bientôt ses lettres de noblesse. Bien plus, le milieu de l’équipe nationale ne fera plus l’objet des intrigues et des guerres de positionnement. Dans le même sens, nous pensons fermement que ces hommes pourront restituer la discipline et inculquer le sens de l’honneur et du respect car, c’est par le football que le Camerounais parvient à se consoler face aux multiples problèmes existentiels qu’il rencontre pour sa survie quotidienne.

En cette période de la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification, le football reste le symbole privilégié de l’unité nationale et, face au chômage grandissant, de nombreuses familles nourrissent le rêve de voir un des leur prospérer par le truchement du football. Ce sport mérite alors d’être protégé ne fut-ce pour la fonction de régulation sociale qu’il assure.

Tornade de feu : un phénomène rare survenu au Brésil, à découvrir en vidéo


La région qui, après trois mois sans pluie, a atteint un taux d'humidité proche de celui du Sahara, a été le théâtre de ce phénomène particulièrement rare, qui se produit lorsque l'air devient très sec et en présence de vents violents.

Ces manifestations ne durent en général que quelques minutes, les colonnes ainsi formées ne se déplaçant alors que sur quelques dizaines de mètres. Cependant, en 1923, une tornade de feu générée par un grand tremblement de terre à Tokyo avait grossi jusqu'à atteindre la taille d'une grande ville, tuant 36.000 personnes en quinze minutes. La tornade d'Araçatuba a elle sévi pendant une vingtaine de minutes, montant jusqu'à plusieurs centaines de mètres avec des vents atteignant les 160 km/h, avant de se dissiper

Sénégal : Abdoulaye Wade traque l’hydre de la mendicité


S’il y a un phénomène social bien répandu en Afrique, c’est bien la mendicité. Un mot qui a tout un sens, et il existe depuis des siècles. Aujourd’hui, en Afrique, il n’y a pas un lieu où on ne rencontre des gens qui font la manche. Un artiste ivoirien disait d’ailleurs que « la galère est le cousin de la mort ». Une expression qui fait peur et la solution consiste à faire comme dans la cour des Miracles. C’est-à-dire être obligé de mendier sa vie. Mais au Sénégal, les mendiants vont désormais trouver autre chose à faire avec leurs dix doigts.

Ainsi en a décidé Wade qui a décrété de traquer l’hydre de la mendicité dans son pays. Une mesure qui est entrée en vigueur hier jeudi 26 août 2010 et cela en plein mois du carême musulman. Au moment où nous tracions ces lignes, on ne sait pas si le communiqué du ministère de l’Intérieur a fait effet. A Dakar comme dans les autres villes africaines, on ne peut circuler tranquillement sans que les mendiants ne vous tendent leurs sébiles avec parfois un air pitoyable. D’autres, avec le temps, s’adonnent au vol quand la journée n’est pas fructueuse.

Gorgui, qui ne peut se rendre à l’aéroport sans les voir, a peut-être compris que leur présence sur la voie publique n’est pas bonne pour l’image de son pays. Avec son gouvernement, ils ont décidé « qu’il est formellement interdit toutes activités de mendicité et les mendiants trouvés sur la voie publique seront sévèrement sanctionnés. »

Au sortir du conseil interministériel, le Premier ministre, Souleymane Ndéné N’diaye, avait déclaré qu’il faut que tout le monde comprenne que mendier est interdit par la loi. La mendicité ne sera tolérée que dans les lieux de culte, les mosquées et les églises. C’est donc une décision courageuse qui a été prise du côté de Dakar, surtout que l’ampleur du phénomène de la mendicité est visible.

A ce qu’on dit, des enfants de 2 à 15 ans dont le nombre est croissant, ont été dénombrés dans les rues de la capitale et les bailleurs de fonds avaient exprimé des doutes sur la volonté du Sénégal d’appliquer une loi interdisant la mendicité, votée depuis 2005. Les enfants mendiants sont pour la plupart des élèves des écoles coraniques, appelés talibés, que leurs maîtres ont fait venir des régions sénégalaises ou des pays voisins.

Cette « traite » des enfants obligés de rapporter au maître de l’argent, et qui passent plus de temps dans la rue que dans les écoles n’a pas cessé d’être dénoncée depuis des années par les organisations humanitaires et des droits de l’homme. Mais à voir les choses, il n’est pas définitivement mis fin aux activités des mendiants.

C’est dans les lieux de culte seulement qu’ils peuvent quémander, or ce n’est pas du tout évident que les jetons tombent à tout moment. Dans la rue, les âmes sensibles donnent plus que dans les temples et les mosquées. Avec cette mesure, la situation se corse davantage pour les mendiants. C’est un grand pas que le Sénégal a fait en prenant à bras-le-corps ce problème.

D’autres pays devront aussi emboîter le pas puisque le phénomène ne passe pas inaperçu. Les causes de la mendicité sont nombreuses et la sociologie ne saurait tout expliquer. Le manque de solidarité de la société a fait que des jeunes, et même des personnes âgées, sont contraints de prendre la rue pour ne pas mourir de faim. Mais il y a aussi l’irresponsabilité des parents, chose qui fait que la mendicité ne disparaîtra pas de si tôt.