02 juillet, 2010

CHEIKH TIDIANE GADIO : Vrai opposant ou aigri du système Wade


Le paysage politique sénégalais s’enrichit d’un nouveau parti. Son géniteur, Cheikh Tidiane Gadio, est loin d’être un inconnu dans l’arène politique du pays de la Téranga. Plus, l’homme a été, un peu plus de neuf années durant, ministre des Affaires étrangères de Maître Abdoulaye Wade. On disait de lui, du temps de sa splendeur, qu’il était devenu, plus qu’un ami, le confident de Gorgui. Et, de la complicité, il y en a eu entre les deux hommes. Toutes les fois que cela parut nécessaire, Gadio joua les pompiers de service.

Et apparemment avec succès. Il fut celui qui résolut les crises que rencontra le Sénégal avec la Mauritanie, la Gambie, au début de l’accession de Wade à la présidence. On se souvient sans doute de la sortie de Gorgui au sujet de la "condition du Burkinabè en Côte d’Ivoire", qui provoqua l’ire des autorités ivoiriennes.

Il fallut toute la subtilité et la grande intelligence politique de Gadio pour éviter la crise diplomatique entre les deux pays. C’est cet homme-là que Gorgui choisit de renvoyer comme un malpropre, de la manière la plus cavalière qui soit. Gadio apprit la nouvelle de son limogeage, un peu comme monsieur tout le monde, en regardant la télévision. Sic transit gloria mundi (1), disaient les Latins. De toute évidence, Wade ne s’est pas fait un ami. Mais au fait, que reproche Gorgui à cet homme dont lui-même se plaisait à dire qu’il était le plus compétent des ministres des Affaires étrangères du continent africain ? Quelque incompétence ? On ose espérer que non. Sinon, le Maître ferait presque du parjure. Autre chose ? Alors quoi ? Peut-être ce que tout le monde pense mais que par prudence, personne n’ose nommer. Une cohabitation difficile avec Karim, le fils du père.

Et la constatation revient, lancinante, à la manière d’une méchante ritournelle. Karim Wade, qui s’y frotte, s’y pique. Gadio, au Sénégal, n’est d’ailleurs pas le seul, ni le premier à l’apprendre à ses dépens. Idrissa Seck, Macky Sall, avant lui, tous deux très proches de Gorgui, ont subi les foudres de ce dernier pour crime de lèse-fils de président. Et voilà à présent Gadio qui crée son parti politique : le Mouvement politique citoyen. Un parti d’opposition. Et qui entend ruer dans les brancards, car plus que quiconque, l’ancien ministre connaît Wade. Il ira sans doute grossir les rangs d’une opposition déjà bien fournie en têtes bien pleines et bien pensantes et qui compte en son sein, aussi bien de traditionnels adversaires politiques de Wade, que des défénestrés du système de Gorgui.

Lui, Gadio, alors, est presque un ouvrier de la vingt et cinquième heure et c’est bien la raison pour laquelle sa nouvelle grande famille politique peut ne pas adopter d’emblée le parti qu’il vient de créer. Car, on peut tout de même s’interroger quelque part sur les motivations réelles ainsi que l’intention future de Gadio, à présent qu’il sonne la mobilisation contre Wade. L’aurait-il fait si d’aventure il n’avait pas été « décagnoté » par cet homme dont il a lui-même, plus que souvent, été et le chantre et le porte-parole de la vision politique, au Sénégal et hors de son pays ?

L’opposition sénégalaise peut avoir des raisons de se méfier, ne serait-ce que quelque temps, d’un nouveau venu qui, très longtemps, a loué et vanté les mérites de celui qu’aujourd’hui il abhorre. Et c’est bien cette cruelle crise d’identité que le Gadio nouveau, sincère ou non, se devra de supporter pendant sans doute quelque temps. On peut, à juste titre, se demander s’il est désormais un opposant sincère ou si, à contrario il n’est rien d’autre qu’un aigri du système de Gorgui. C’est sans doute au fur et à mesure que passera le temps qu’une image plus précise de sa physionomie politique se dessinera.

En tout état de cause, on finit par se demander, légitimement, ce que veut Wade, à la fin. Et on se demande ce qu’il croit gagner en travaillant lui-même à grossir les rangs de son opposition. Car, enfin, même politiquement, il s’agit là d’une stratégie qui le fragilise. Gorgui lui-même l’affirme, Karim, à ses yeux n’est qu’un citoyen sénégalais à la manière de tous ses compatriotes. Et l’entourage immédiat du président le serine à longueur de journée : nulle part dans la tête de Wade, il n’est question d’imposer son fils aux Sénégalais si ces derniers n’en veulent pas.

Message reçu cinq sur cinq, terminé. Reste cependant qu’il faudra quand même expliquer pourquoi tout homme politique qui donne l’impression d’égratigner ou de faire ombrage au fils donne aussitôt de l’urticaire au père. Car, cela, on ne l’a pas encore servi. L’exception sénégalaise réside aussi dans la qualité de ses opposants qui, à maintes et maintes reprises, ont convaincu les plus sceptiques qu’ils avaient de la suite dans les idées, savaient être persévérants et résistants aux tentatives les plus aguichantes de corruption politique.

A supposer qu’ils arrivent à s’accorder sur l’essentiel, ils devraient savoir donner une réplique idoine au Maître du PDS, à la présidentielle de 2012, puisque, on le sait déjà, il a annoncé qu’il serait candidat. Mais, lui qui a été le grand bénéficiaire de l’alternance intervenue au Sénégal en mars 2000, on commence à se poser aujourd’hui la question de savoir s’il n’est pas opportun qu’à son tour il envisage sérieusement l’éventualité de passer le témoin à quelqu’un d’autre que lui. Ne serait-ce que pour le respect du principe d’alternance au sein même de sa formation. Quant à l’identité dudit successeur, il appartiendra aux militants du PDS d’en décider. En toute démocratie.

Affaire Charles Taylor : Naomi Campbell et Mia Farrow comparaitront comme témoins


Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) a annoncé ce mercredi 30 juin 2010 que le mannequin Naomi Campbell et l’actrice Mia Farrow témoigneront au procès de l’ex-président libérien Charles Taylor, jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à La Haye.

L’accusation avait, le 20 mai, demandé aux juges que le mannequin Naomi Campbell soit citée à comparaître à propos d’un diamant que Charles Taylor lui aurait offert en 1997, à l’issue d’un dîner organisé par le président sud-africain Nelson Mandela.

L’accusation avait également demandé au tribunal d’entendre l’actrice Mia Farrow et l’agent du mannequin, Carole White, qui étaient présentes au dîner. Selon toujours l’accusation, Charles Taylor, dont le procès à La Haye s’est ouvert en janvier 2008, s’était rendu en septembre 1997 en Afrique du Sud pour « vendre ou échanger contre des armes, des diamants » reçus des rebelles sierra-léonais.

« La chambre accepte par la présente la requête » de l’accusation qui souhaite que les deux femmes viennent témoigner devant le tribunal, ont indiqué les juges du TSSL, dans une décision. Accusé d’avoir dirigé en sous-main les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) en Sierra Leone en leur fournissant armes et munitions en échange de diamants, M. Taylor est accusé notamment de meurtres, de viols et de l’enrôlement d’enfants soldats durant la guerre civile en Sierra Leone, entre 1991 et 2001.

Célestin Mocnga Topona, 1er vice-président de l’UNDR : « Le Tchad n’a pas intérêt à soutenir un groupe rebelle... »


Célestin Mocnga Topona de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), parti d’opposition tchadien, séjourne au Burkina Faso, du 18 juin au 1er juillet 2010. Venu à Ouagadougou pour des séances de travail avec le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Sidwaya a profité pour rencontrer le 1er vice-président du parti. Il évoque les relations de son parti avec le CDP, la situation politique au Tchad, la réconciliation entre le Tchad et le Soudan, la gestion de la manne pétrolière, les perspectives politiques de l’UNDR, etc.

Sidwaya (S.) : Vous séjournez au Burkina Faso, du 18 juin au 1er juillet 2010. Quel est l’objet de votre visite à Ouagadougou ?

Célestin Mocnga Topona (C.M.T.) : Nous sommes à Ouagadougou, depuis plus d’une semaine, dans le cadre d’une séance de rencontre avec le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Mon parti et le CDP ont des relations d’amitié depuis un certain temps et nous avons voulu venir voir comment ce parti fonctionne, nous imprégner de la gestion de ses ressources, de ses installations techniques et de ses différents services.

S. : Vous avez eu des rencontres avec le parti au pouvoir, le CDP. Concrètement, qu’est-ce qui a été au centre de vos échanges ?

C.M.T. : Nous avons discuté essentiellement, du fonctionnement administratif, financier et bien d’autres sujets. Nous avons voulu savoir comment au CDP, la gestion des hommes, des cadres, des ressources matérielles et financières du parti se fait. Nous avons cherché aussi, à comprendre l’organisation stratégique du parti, en vue de défendre ses options politiques, les grandes orientations dans la thématique de la sensibilisation, la mise en place d’un guide pour la mobilisation de la base.

D’habitude nous, qui dirigeons des partis politiques, avons d’énormes difficultés à mobiliser la base. En outre, les structures mises en place varient d’un parti à un autre. Sur le fond, le CDP et nous, avons à peu près la même ossature, le même statut, mais sur le terrain, il y a de petites différences. Nous avons découvert ici, une panoplie de structures organisées que le CDP maîtrise parfaitement sur l’ensemble du territoire.

Nous sommes surpris de constater qu’au CDP, le secteur dit informel est même structuré et pris en main par le parti. Ce secteur par essence est très difficile à gérer et à mobiliser pour donner aux acteurs qui le composent, un engouement politique. Par exemple au Tchad, nous rencontrons des difficultés à organiser ce secteur. Mais au Burkina, nous avons trouvé qu’il y a possibilité de prendre les différents maillons de ce secteur en main.

S. : Vous vous êtes imprégné des réalités du CDP, de la structure du parti, de la gestion des ressources. Quelles différences avez-vous relevées avec votre formation politique ?

C.M.T. : La différence est grande. Tout d’abord, le CDP est un parti au pouvoir, bien organisé, avec des structures dont notre parti ne dispose pas. Ensuite, le CDP a une expérience dans la gestion des choses publiques et un personnel compétent que nous n’avons pas. Par contre, au plan de l’orientation générale, de la stratégie et même de l’idéologie, nous partageons des points communs.

S. : L’UNDR est un parti d’opposition, pourquoi avoir choisi de venir prendre l’exemple d’une formation politique présidentielle ?

C.M.T. : Les deux partis, le CDP et l’UNDR, partagent la même idéologie. Nous nous réclamons de la social-démocratie ; c’est aussi l’idéologie du CDP.

L’historique de nos relations avec ce parti repose sur des valeurs supérieures. Nos dirigeants ont l’habitude de se rencontrer pour parler de la gouvernance de l’Afrique, de l’économie et d’autres questions qui dépassent le clivage parti d’opposition et parti au pouvoir. C’est pourquoi nous partageons ces valeurs avec le CDP.

Lorsque nous sommes arrivés sur le terrain, nous avons été agréablement surpris de constater que dans les documents de base et les grandes orientations du CDP, ce sont des choses que l’UNDR défend. Il y a donc une similitude d’option politique sur les grandes questions.

S. : En Afrique, les partis au pouvoir se soutiennent souvent lors des élections. Pensez-vous que le CDP va vous accompagner à aller à la conquête du fauteuil du président Idriss Deby Itno ?

C.M.T. : Pour le moment, nous nous battons pour conquérir le pouvoir d’Etat par nos propres moyens. Je voudrais vous apprendre que nous avons déjà une expérience électorale.

Aux premières élections pluralistes au Tchad en 1996, notre candidat est arrivé en troisième position à l’élection présidentielle au premier tour. Le parti au pouvoir a dû faire appel à nous pour qu’on l’accompagne au second tour. Idriss Deby a donc été élu, grâce à l’apport de l’UNDR. Ce qui nous a permis de gérer le pays pendant un certain temps.

Nous nous projetons donc, pour l’échéance présidentielle de 2011. Déjà à la fin de l’année 2010, il y aura les élections législatives et communales. Nous affûtons nos armes avec d’abord, nos propres ressources tout en n’excluant pas les alliances et les aides extérieures. Mais, ce n’est pas l’objectif de notre mission au Burkina Faso.

S. : Quelle est la situation politique qui prévaut actuellement au Tchad ?

C.M.T. : Elle est comme la plupart des pays qui ont connu des problèmes politiques. Mais au Tchad, nous avons connu une situation plus particulière. Depuis l’indépendance, notre pays n’a pas connu une gestion politique saine.

Nous n’avons connu que des guerres. La libéralisation politique de 1990 est venue à point nommé, parce que nous avons vécu avant sous un régime dictatorial. Lorsque ce régime a été renversé en 1990, c’était un soulagement général et c’était aussi, le point de départ du foisonnement des partis politiques.

Au Tchad, nous avons connu la conférence nationale. C’est au cours de cette conférence souveraine que nous avons débattu des problèmes qui minent notre pays. A l’issue de celle-ci, il y a eu un renforcement du processus démocratique avec le printemps des formations politiques. En 1996, il y a eu la première expérimentation d’élections pluralistes.

Notre parti qui venait de naître, constituait la troisième force sur l’échéquier politique national avec 15 députés. Nous avons donc conclu des accords avec le parti au pouvoir. Cette expérience nous a conduit au référendum sur la constitution. C’est là que nous avons eu des divergences de points de vue avec le parti au pouvoir sur le référendum qui modifiait des dispositions de la constitution dont celle sur le mandat présidentiel.

Nous n’étions pas pour cette modification et nous avons pris notre liberté d’action et continuer d’œuvrer dans le cadre de l’opposition démocratique. En résumé, nous pouvons dire que, malgré les groupes rebelles qui menacent souvent, la situation politique au Tchad est en train d’être stabilisée.

S. : A vous entendre, vos divergences avec le parti viennent de la modification de la disposition sur le mandat présidentiel. Etes-vous pour ou contre la limitation des mandats ?

C.M.T. : Je vous fais d’abord un bref aperçu de notre constitution. Elle a été élaborée, suite à un débat profond entre les différents acteurs politiques au Tchad qui a duré trois mois. C’était lors de la fameuse conférence nationale dont je venais d’évoquer. Pendant cette conférence, tous les acteurs, toutes obédiences politiques confondues, se sont entendus sur l’ossature de la constitution, y compris le mandat présidentiel. C’est ainsi qu’elle a été promulguée.

Même s’il devait y avoir modification de certaines dispositions, nous avions souhaité en son temps, qu’une négociation soit engagée pour voir l’opportunité ou pas de changer ces dispositions dans la constitution. Mais nous n’avons pas été entendus et ce débat n’a pas eu lieu.

Nous pensons qu’aller dans cette voie, c’est violer le consensus que nous avons obtenu en 1996. En tous les cas, nous sommes dans un Etat démocratique, le référendum a eu lieu et la nouvelle constitution a été adoptée. Mais, nous sommes des légalistes et nous prenons acte de la nouvelle mesure. Toutefois, au plan politique, nous avons notre vision des choses, parce que nous estimons que les situations ne sont pas les mêmes.

Au Tchad, nous avons connu des moments tumultueux avec des guerres incessantes. Il y a eu des milliers de victimes, des familles ont été fragilisées et l’économie, mise à genou. Nous avions pensé que la priorité aurait été que les acteurs s’activent d’abord, à relever le pays, avant de voir autre chose. Le pouvoir a outrepassé notre position. Mais le jour où nous serons au pouvoir, naturellement, nous allons demander à nouveau au peuple de revoir, selon notre vision, la constitution.

Pour le moment, c’est l’avancement du processus démocratique qui nous intéresse, surtout en qualité. Par le passé, les élections ont été entachées de beaucoup d’irrégularités et nous nous sommes battu contre cela. Nous voulons maintenant que les prochaines consultations soient plus crédibles.

S. : Le président soudanais Omar El-Béchir et son homologue tchadien Idriss Deby Itno, se sont rencontrés pour une réconciliation, en vue de relancer le processus de paix entre les deux pays. Peut-on dire que la situation est désormais normalisée entre les deux Etats ?

C.M.T. : Nous saluons d’abord, ce rapprochement entre le Soudan et le Tchad. La guerre qui a déchiré l’Est du Tchad a eu des conséquences désastreuses de part et d’autre des deux pays. Lorsque notre président a pris attache avec son homologue soudanais, l’UNDR a salué à sa juste valeur, cet acte.

Nous encourageons la consolidation désormais, des relations entre le Tchad et son voisin, le Soudan. Les troubles qui ont été causées par l’un ou l’autre, chaque pays accusant l’autre de soutenir la rébellion qui opère sur son territoire, doivent en principe, prendre fin. L’UNDR est un parti d’opposition et nous avons toujours donné notre point de vue.

Le Tchad n’a pas intérêt à soutenir un groupe rebelle d’un autre pays et le Soudan non plus n’a aucun intérêt à soutenir les rebelles qui opèrent à partir de son territoire contre un pays voisin. C’est la paix qui nous intéresse et la réconciliation entre le Soudan et le Tchad est une grande avancée. Notre souhait est qu’on ne retombe plus dans les erreurs du passé et qu’on ne voit que l’intérêt supérieur du Soudan et du Tchad.

Cela ne peut être valable que si les deux parties cessent de voir tout en termes de conflit entre les deux pays et privilégier la normalisation de la situation politique au Soudan et au Tchad. Le Soudan a ses problèmes internes, il doit régler ses propres difficultés avec ses opposants et la partie du Sud-Soudan. Si au Tchad, nous avons aussi des problèmes, qu’on nous laisse les résoudre dans un cadre démocratique pour que la guerre ne soit plus qu’un lointain souvenir.

S. : En janvier 2009, lors de votre conseil statutaire, l’UNDR recommandait au président Deby, un dialogue inclusif avec toutes les oppositions politico-militaires pour une paix définitive au Tchad. Où en êtes-vous avec cette recommandation ?

C.M.T. : Je pense que finalement, nous avons eu raison. C’est ce qui est en train de se faire sans qu’on ne reconnaisse que c’est au sein de l’UNDR que l’idée a germé. Aujourd’hui, des accords sont signés avec le Soudan qui demande en retour, qu’on accompagne les rebelles à regagner la légalité.

Si les groupes politico-militaires règlent leur situation, cela veut dire que le pouvoir à N’Djamena a accepté de discuter avec eux. Cependant, nous avons souhaité dans nos recommandations que la négociation se fasse au grand jour. Nous pensons qu’il n’y a pas de honte à discuter avec des gens qui ont pris les armes pour des raisons qui leur sont propres.

Ce sont avant tout des citoyens tchadiens et la question qu’on doit se poser est de savoir pourquoi ils ont pris les armes. Il faut peut-être trouver une solution politique à leurs préoccupations. A l’époque, nous avons indiqué que le tout pour la guerre ne règle absolument rien, aussi bien du côté du gouvernement que de celui des rebelles.

Tout compte fait, il n’y aura jamais de victoire, parce qu’il s’agit d’une question de guérilla et non d’une guerre classique entre deux Etats. Cette guerre de guérilla dure depuis que le Tchad est indépendant, donc il y a des problèmes politiques de fond qu’il faut résoudre. En son temps, nous avons recommandé que le régime prenne contact avec les rebelles pour connaître les motifs de la prise des armes.

Cela implique qu’il faut trouver quelque part, un facilitateur sur le continent africain, on en trouve. Nous avons l’exemple probant du président du Faso, Blaise Compaoré qui a été médiateur dans plusieurs crises dans la sous-région. En tous les cas, notre souhait est qu’on arrive à taire les armes et à l’étape actuelle des choses, nous sommes sur la bonne voie. Il nous appartient donc de consolider le processus enclenché.

S. : Vous attendez donc toujours ce dialogue inclusif recommandé ?

C.M.T. : Dans notre programme politique, nous pensons que le dialogue, qu’il soit inclusif ou pas, doit avoir lieu. C’est une des conditions nécessaires à une stabilité politique au Tchad.

S. : Le respect de l’orthodoxie financière était également, une de vos recommandations en janvier 2009. Y a-t-il un changement dans la gestion des finances publiques au Tchad ?

C.M.T. : Nous continuons de demander au gouvernement de faire des efforts parce que l’économie de notre pays ne se porte toujours pas bien. Toutes les actions que nous avons enclenchées au plan politique contre la mauvaise gestion sont nées de notre volonté de voir l’économie tchadienne en bonne santé.

Nous voulons que la gestion de nos ressources, qu’elles soient minières ou financières, soit orthodoxe. Mais comme nous ne sommes pas au pouvoir, nous ne savons pas comment le régime prend les recommandations et les suggestions des autres. Toutefois, le gouvernement doit continuer à faire un effort dans la gestion des ressources. Sur ce plan, nous n’avons pas de complaisance à faire au gouvernement.

S. : Qu’est-ce que vous reprochez concrètement au gouvernement tchadien ?

C.M.T. : Les recettes pétrolières devraient être orientées vers des secteurs de développement. Notre plus grand souhait est de voir le gouvernement bien gérer les ressources du pétrole. Il faut que le régime sache que le pétrole est une richesse nationale et doit être au service du développement de l’agriculture, de l’élevage et des secteurs sociaux de base.

En elles-mêmes, les recettes du pétrole ne suffisent pas, mais c’est une ressource qui est venue s’ajouter à nos potentialités traditionnelles que nous devons bien utiliser pour l’essor de notre économie. Nous voulons que l’avènement de l’ère pétrolière puisse avoir un impact sur le quotidien du citoyen tchadien.

S. : Comment votre parti prépare-t-il les échéances électorales, législatives et communales en fin 2010 et présidentielle en 2011 ?

C.M.T. : Nous n’allons pas dévoiler notre stratégie. Mais, notre option est déjà prise ; nous ne boycottons plus aucune élection. Nous avons boycotté le référendum, parce que nous étions contre la modification de dispositions de la constitution.

Pour cette fois-ci, nous allons maximiser nos chances si possible avec d’autres partis de l’opposition qui le souhaitent, pour que nous constituons un front solide. Nous sommes dans un regroupement de formations politiques dénommé coordination de partis politiques pour la défense de la constitution. Si les amis de cette coordination souhaitent qu’on parte au combat unis, nous allons fédérer nos efforts et nos stratégies.

S. : Vous souhaitez donc, un candidat unique pour toute l’opposition à la présidentielle en 2011 ?

C.M.T. : A l’UNDR, nous avons toujours été pour cette option et nous n’avons aucun complexe à le dire. Si aujourd’hui, la classe politique qui se réclame de l’opposition veut bien se surpasser, nous sommes pour un candidat unique de l’opposition.

Disparition d’Ibni Oumar : Deby cède à la pression française


L’affaire remonte au mois de février 2008, après que la France eut aidé le peu démocrate président tchadien, Idriss Deby Itno, à sauver son fauteuil menacé par des assauts de « rebelles ». Des témoins ont affirmé, la main sur le cœur, avoir vu des hommes armés en uniforme enlever en plein N’Djamena le mathématicien, ancien ministre et coordinateur de l’opposition démocratique au pouvoir en place au Tchad, Ibni Oumar Mahamat Saleh.

Depuis, plus rien ! Ni les multiples tentatives de ses proches, ni les démarches de ses amis et collègues auprès des autorités tchadiennes et françaises pour avoir ses traces n’ont jamais permis de connaître les tenants et les aboutissants de cette affaire à coloration politique. Une Commission d’enquête a finalement conclu à sa mort. Mais là aussi, personne n’a pu clairement en donner les circonstances et situer les responsabilités dans ce qu’il faut désormais considéré comme un assassinat délibéré.

Près de deux ans et demi après, le pouvoir tchadien accepte enfin la participation d’experts internationaux au suivi de l’enquête sur l’énigmatique disparition d’Ibni. En son temps, Deby, au nom de la souveraineté nationale, avait catégoriquement refusé que des étrangers s’immiscent dans les affaires judiciaires de son pays. Il a donc fallu à la Commission d’enquête plus de vingt mois après le dépôt de son rapport pour obtenir de N’Djamena que des observateurs internationaux puissent épauler les magistrats tchadiens chargés de faire toute la lumière sur la disparition de l’opposant.

Deby a donc finalement cédé à la pression de son allié français, notamment des députés de l’Hexagone qui, fin mars, ont voté à l’unanimité une résolution appelant Paris à pousser les autorités tchadiennes à se conformer à leurs engagements vis-à-vis de la Commission d’enquête. Le ministre des Droits de l’homme du Tchad, Abderamane Djasnabaille, langage diplomatique oblige, ne reconnaît pas cela, arguant qu’il n’y a eu aucune pression, ni étrangère ni même intérieur.

Il affirme avoir examiné l’affaire avec le chef de l’Etat dans un esprit d’ouverture, de franchise et de transparence. Selon lui, Idriss Deby Itno a voulu « montrer aussi que le Tchad n’a rien à craindre et que tous attendent que la lumière soit faite sur l’affaire Ibni qui empoisonne l’environnement politique et social au Tchad ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis qu’on parle de cette affaire, beaucoup d’eau a coulé sur les berges du lac Tchad, et les bourreaux du dissident ont largement eu le temps de libérer le plancher, de nettoyer tout ce qui peut encore constituer une preuve de leur culpabilité.

Cette étape passée, les experts étrangers, d’où qu’ils viennent, peuvent alors poser leurs pénates dans la capitale tchadienne. Mais pour trouver quoi ? Le président de tous les citoyens tchadiens, en acceptant d’accueillir sur son territoire de fins limiers venus d’ailleurs, doit certainement être sûr de lui. Tant qu’il sera au pouvoir, rien ne pourra filtrer sur ce qui est réellement arrivé à son opposant invétéré, à moins qu’un traître ose un jour vendre la mèche… à ses risques et périls.

Des situations comme celle qui se passe actuellement au Tchad, l’Afrique en regorge, et c’est à se demander si ce que d’autres dignitaires ont fait à l’apogée de leur gloire n’a pas créé un effet d’entraînement à travers le continent. On se rappelle le cas de l’empereur Hailé Sélassié en Ethiopie, étranglé le 25 (ou le 27) août 1975 sur ordre de son tombeur, le colonel Mengistu Hailé Mariam, qui a toujours nié son forfait. C’est à la chute du communisme en 1992 que les restes de l’empereur ont été découverts ensevelis sous le bureau du Négus rouge. Plus près de nous en Côte d’Ivoire, l’affaire Guy André Kieffer, du nom de ce journaliste franco-canadien disparu le 16 avril 2004 à Abidjan, n’a pas encore été tranchée malgré les tractations tous azimuts.

Pour revenir au Tchad, il faut dire que maintenant que la mort d’Ibni ne fait plus de doute, la France normalement doit s’expliquer clairement sur ce qui s’est réellement passé en février 2008 au pays de François Tombalbaye, surtout sur le rôle qu’elle y a joué pour sauver le pouvoir du président, sur les termes du deal passé entre Sarkozy et Deby par rapport à la libération des Français condamnés par la justice tchadienne dans l’affaire de l’Arche de Zoé.

Comme on peut aisément l’imaginer, les choses n’évoluent pas comme elles auraient du l’être. Malgré l’acceptation de N’Djamena de recevoir des enquêteurs étrangers pour fouiller dans l’affaire Ibni, le pessimisme n’est pas pour autant dissipé. Au jour d’aujourd’hui, l’enquête des magistrats tchadiens est arrêtée. Même si l’avocat de la famille de la victime se félicite d’une avancée, on ne peut pas ne pas croire avec un des fils du disparu qu’au finish les vrais coupables ne seront jamais condamnés. Gardons tout de même confiance. Le miracle peut toujours se produire…tôt ou tard.

Côte d’Ivoire : la date de l’élection présidentielle bientôt conn


Dans quelques semaines, la date de la tenue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire pourrait être connue. C’est la principale conclusion de la rencontre de concertation initiée par le président Laurent Gbagbo avec les deux leaders politiques de l’opposition, Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié et le premier ministre, Guillaume Soro. C’était le mercredi 30 juin dernier, à Abidjan.

Les trois leaders politiques ont marqué leur volonté d’aller aux élections cette année. Pour ce faire, le président Laurent Gbagbo a demandé au premier ministre, Guillaume Soro, de faire accélérer le processus de vérification de la liste électorale provisoire et de le faire aboutir sans délai. Il a été également demandé au président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, de régler au plus vite le contentieux électoral en vue de l’établissement de la liste électorale définitive. En ce qui concerne la date de l’élection, Guillaume Soro a indiqué que les trois leaders politiques ont, après discussion, décidé de se retrouver dans quelques semaines pour fixer la date de la présidentielle. Repoussée à plusieurs reprises, le dernier report en date étant celui du 29 novembre 2009, l’élection présidentielle connaîtra-t-elle à présent une date fixe ? Les regards restent tournés vers les dirigeants politiques de la Côte d’Ivoire.

Résultats de la présidentielle en Guinée : Aujourd’hui Inch Allah !


La situation se complique à Conakry après le scrutin du 27 juin dernier. La Cour suprême vient en effet d’accorder un délai supplémentaire à la commission électorale pour publier les résultats provisoires, attendus depuis mercredi. C’est donc en principe aujourd’hui vendredi que l’on saura qui des 24 candidats seront admis à disputer un second tour. Un retard qui intervient dans un climat tendu sur fond de polémique entre la CENI et 21 des prétendants qui, d’une même voix, l’accusent de multiples irrégularités : fraudes graves et massives, bourrages des urnes, les accusations qui pèsent sur la Commission se sont accrues au cours de la semaine ; et même parmi les quelques favoris des pronostics.

Pas étonnant alors que les premiers responsables de la Ceni aient préféré redoubler de prudence vu l’enjeu énorme de ces élections, les premières de libres après 52 ans de dictature. Le temps est donc à l’orage, et ce déferlement de plaintes ne cesse d’alimenter le climat de suspicions et l’impatience générale qui, décidément, caractérisent ces lendemains d’élections en Guinée. En effet, dans un pays miné par les tensions ethniques, certains craignent que l’annonce qui sera faite, Inch Allah aujourd’hui même, ne soit le détonateur d’une explosion de violence.

Bien que chaque responsable politique ait appelé ses troupes à respecter le verdict tant attendu, à Conakry comme dans le reste du pays, l’inquiétude demeure et s’accroît même au fil des heures. Et même si les uns et les autres annoncent haut et fort attendre la vérité et rien que la vérité des urnes, les jours qui viennent risquent de se révéler des plus agités pour les Guinéens.

En effet, quelle que soit la teneur de la proclamation attendue, des cris et des grincements de dents ne manqueront pas de se faire entendre, tant les candidats convaincus d’avoir su tirer leur épingle du jeu sont nombreux. Malheureusement pour eux, au lieu d’un banc, la république de Guinée ne dispose que d’un fauteuil présidentiel. Ils étaient 24 au départ et seuls les 2 candidats les plus représentatifs pourront se disputer au second tour l’unique siège gardé au chaud par le général Sékouba Konaté, président par intérim.

Prudence est mère de sûreté. Les responsables de la Ceni et les juges de la Cour suprême de Guinée en sont bien conscients, eux qui, dans ce climat électrique, ont préféré prendre tout le temps nécessaire à la manifestation de la vérité des urnes. Espérons seulement que les résultats qui seront proclamés, même s’ils sont contestés, ne provoqueront pas l’explosion de violence que tous appréhendent.

Sortie de crise en Côte d’Ivoire : L’ONU renouvelle sa confiance au facilitateur Blaise Compaoré


Le Président du Faso Blaise Compaoré a reçu dans la matinée du mercredi 30 juin 2010, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire, Young Jin Choï, venu saluer les efforts et réitérer la confiance en la médiation burkinabè pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire.

« Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, m’a chargé de transmettre au facilitateur, le Président du Faso, Blaise Compaoré, combien il est reconnaissant pour le rôle qu’il joue dans le processus de paix et la stabilité en Côte d’Ivoire », a déclaré Young Jin Choï, à sa sortie d’audience, à Kossyam, le 30 juin dernier.

Représentant spécial de Ban Ki-Moon en Côte d’Ivoire, Young Jin Choï a souligné que sans la facilitation du Président Blaise Compaoré, il n’est pas sûr que les avancés actuelles dans la sortie de crise pourraient être réalisées. Lors de l’audience, il a fait le point au Président du Faso, de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Côte d’Ivoire, tenue au début du mois de juin.

« Ces trois dernières années, malgré quelques retards, il y a des avancées stratégiques, telles que l’audience foraine, l’opération d’identification, la fin de l’enrôlement des électeurs, ainsi que l’établissement de la liste électorale provisoire : Ce sont des progrès très solides ». Au regard des difficultés actuelles que connaît le processus, le Secrétaire général des Nations unies a chargé M. Choï de dire à Blaise Compaoré qu »’il n’y a pas de remplacement à l’Accord politique de Ouagadougou pour gérer actuellement, le dossier ivoirien ».

Ban Ki Moon compte toujours sur la facilitation du président Blaise Compaoré « qui reste essentielle » pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire. « Le Président Compaoré a estimé, au cours d’une interview, qu’il pourrait renoncer à la facilitation au cas où les choses n’avanceraient pas comme il le souhaite d’ici à la fin de l’année », a fait remarquer un journaliste de l’AFP.

« On a encore six mois. Les Nations unies lui font confiance et nous souhaitons que sa facilitation se poursuive en Côte d’Ivoire », a répondu l’émissaire du secrétaire général de l’ONU. Pour lui, l’étape cruciale demeure l’établissement de la liste électorale définitive. « C’est une étape cruciale pour la présidentielle, les élections. En même temps, cela va résoudre la question de l’identification, puisqu’avec la liste électorale définitive, on pourra distribuer les cartes nationales d’identité aux millions d’Ivoiriens », a-t-il expliqué.

Young Jin Choï a soutenu que la liste électorale définitive doit être établie le plus tôt possible, afin d’aller aux élections dans « un délai acceptable ». Et « le Conseil de sécurité va œuvrer à cela ». Le mandat de l’ONUCI va être reconduit pour six mois avec une réévaluation au mois d’octobre.

Obama Calls for U.S. Immigration Reform


President Barack Obama is calling for action to reform U.S. immigration policy. Obama says the U.S. immigration system is "broken and dangerous," and the country's borders are too vast for the problem to be solved only by building more fences.

"In sum, the system is broken, and everybody knows it," he said. "Unfortunately, reform has been held hostage to political posturing and special-interest wrangling, and to the pervasive sentiment in Washington that tackling such a thorny and emotional issue is inherently bad politics," Obama added.

Speaking at American University's School of International Service, the president made his first major appeal for a comprehensive reform of the nation's immigration policies. He did not announce any new initiatives on the issue, but called overhauling the U.S. immigration system "a moral imperative."White House officials say the president's decision to speak about the issue was influenced by several factors, including the state of Arizona's recent passage of a tough law against illegal immigrants.

Obama said inaction at the federal level has led to what he considers a bad law. "Into this breach, states like Arizona have decided to take matters into their own hands. Given the levels of frustration across the country, this is understandable. But it is also ill-conceived," he said.

The new law has been met with protests around the country, although polls show that a majority of Americans questioned support it. In his campaign for president, Obama promised to reform the U.S. immigration system, and some critics are demanding that he speed the process.

Shortly after the president spoke, religious leaders demonstrated outside the White House, calling for an overhaul to be passed this year. Rabbi Michael Feingold, who works with immigrant and low-wage workers in New York, applauded Obama's speech, but said words are not enough. "The way the system is now works for no one. It doesn't work for the immigrants themselves, it doesn't work for the government and it doesn't even work for some employers. So it's clear there's an absolute need to fix that," he said.

The president said a comprehensive solution is needed for America's immigration problem. He sought to reassure those who want to get tough on illegal migrants that he does not support giving amnesty to people who are in the United States against the law. "Ultimately, our nation, like all nations, has the right and obligation to control its borders and set laws for residency and citizenship," he said. "And no matter how decent they are, no matter their reasons, the 11 million who broke these laws should be held accountable."

Obama also reassured pro-immigrant groups he has no intention of trying to round up and deport those who are in the country illegally. "They know it is not possible. Such an effort would be logistically impossible and wildly expensive. Moreover, it would tear at the very fabric of this nation," said the president.

Obama urged U.S. lawmakers to have the political courage to address an important issue. Despite the president's appeal, members of Congress, many of whom are seeking re-election in November, are not likely to take up the controversial issue of immigration reform this year.

Texas executes killer of Houston-area nurse

HUNTSVILLE, Texas (AP) — Convicted killer Michael James Perry was executed Thursday evening for gunning down a nurse at her suburban Houston home nine years ago and stealing her car.

Perry, 28, mouthed to relatives and friends watching through a window that he loved them.

"I want to start off to everyone involved in this atrocity, they're all forgiven by me," he said in a brief statement from the death chamber gurney.

He lifted his head from the pillow and his voice cracking, cried out: "Mom, I love you."

"I'm coming home Dad. I'm coming home," he added. His father died last month.

He never acknowledged relatives of his victim who looked through an adjacent window.

As the drugs took effect, his eyes fluttered and he hiccupped four times. A single tear ran down his right cheek, prompting quiet sobs from his mother and an aunt and friends. The victim's relatives gasped and motioned to each other.

Nine minutes later, at 6:17 p.m., he was pronounced dead, making him the 14th prisoner executed this year in Texas, the nation's most active death penalty state.

The U.S. Supreme Court, about 90 minutes before the lethal injection, rejected a last-day appeal from Perry's lawyers. They unsuccessfully argued they had new evidence showing Perry was already in jail when 50-year-old Sandra Stotler was murdered in 2001. They also contended a co-defendant and friend of Perry's killed Stotler.

Prosecutors said a "mountain of evidence" pointed to Perry — most notably that he was seen driving Stotler's car and bragged about the killing before his arrest.

Perry was convicted of shooting Stotler twice in the back at her home and stealing her red Chevrolet Camaro convertible. Testimony showed Perry and a friend, Jason Burkett, then dumped her body in a lake and returned to her Lake Conroe subdivision to wait for her son, Adam. Prosecutors said Perry and Burkett lured Adam Stotler, 16, and his friend, Jeremy Richardson, 18, to a nearby wooded area, shot them dead and stole Adam Stotler's sport-utility vehicle.

Two days later, Perry crashed the Camaro after a police chase. He was arrested and released on bond under Adam Stotler's name because he had Stotler's wallet and ID.

Sandra Stotler's body was found the next day. Police then arrested Perry and Burkett in Stotler's SUV after a shootout. Inside the truck, officers found the 12-gauge shotgun used to kill Sandra Stotler.

"I know it's the needle and I want to save everybody the trouble and just confess," he told police after his arrest, according to court records. At his trial, Perry testified his confession was forced and maintained his innocence.

Perry never was charged with the two other slayings. Burkett is serving a life sentence for his role. A Montgomery County jury deliberated two hours to convict Perry; jurors took another six hours to send him to death row.

Perry told The Associated Press from a death row visiting cage that he wasn't frightened of dying but acknowledged frustration with how the case turned out.

"I try not to focus on it." he said. "I focus on my case, the Bible, my family.

"Any good Christian can't be scared to go to paradise."

On Wednesday, Jonathan Green, 42, was spared from execution for abducting, raping and strangling a 12-year-old Montgomery County girl, Christina LeAnn Neal, a decade ago. The Texas Court of Criminal Appeals said it needed more information about his claims of mental incompetence